P’tite n’Héra…

femme-pleurantAinsi chantaient les filles :

« Petite n’Héra, c’est ma copine à moi ! P’tite n’Héra elle est maligne et puis coquine… » sur la musique de « Alison » (Jordy)… Héra adorait les filles, les enfants en règle générale : c’est bien les enfants, ça joue tout le temps…

P’tite n’Héra, c’était la chienne de mes parents, un épagneul breton plein d’amour, qui les accompagnait depuis tellement longtemps qu »on la croyait quasi immortelle, vétérinaire compris.

C’est lors de nos mésaventures en Crête en juillet 1992, que nous avions appris la mort du dernier épagneul de la lignée de la première. Empoisonnée la petite mère, par on ne sait quoi, et surtout, on ne sait qui (enfin nous avons des soupçons  sur les appâts empoisonnés destinés aux renards, par des chasseurs indélicats…)

Mes parents étaient inconsolables et ma mère jurait « plus jamais, plus jamais de chien, ce sont des bêtes à misère, trop de chagrin quand ils nous quittent ».

Ma soeur s’était mise en chasse d’un épagneul tout de même et en avait trouvé une portée à prix défiant toute concurrence. Pendant ce temps là, mon père mijotait une visite à la SPA alors que Mrs Bibelot jurait « plus jamais ! ».

Nous avons été ma soeur et moi, dans l’obligation de prévenir mon père d’une surprise, afin qu’il ne fasse pas coïncider l’arrivée SPA avec celle d’une petite chienne de 1 mois et demi, que nous avions réservée et payée.

Non sans doutes affreux. 3 jours avant l’arrivée de la petite puce, nous étions allées manger au restaurant toutes les 3, et là, Mrs Bibelot avait été catégorique « plus de chien vous m’entendez ? D’ailleurs si votre père m’en amène un, il pourra le rapportera d’où il vient »…

Sombre angoisse, mais l’arrivée était prévue pour le samedi, ma soeur allant la chercher le vendredi soir. Mon père était prévenu bien sûr qui sut éloigner sa femme le samedi matin et ne pas aller à la SPA.

L’arrivée fut épique. Ma chienne avait décidé de prendre en charge ce petit bout de chou, en la nettoyant bien des mauvaises odeurs du chenil (grande toilette) et en la suivant partout. C’était bon, il y avait une mère de substitution (qui le resta longtemps, d’ailleurs il n’y a aucune photo du chiot sans la goule de ma chienne en train de veiller au grain).

Restait à faire passer la pilule à maman. Nous avons décoré le bébé d’un ruban, et nous avons concocté le pire : la mettre dans le placard à chaussures où ma mère allait directement y ranger les siennes et prendre ses chaussons.

Las… La bestiole nous a échappé quelques instants. Elle avait franchi la grille, avait été récupérée de justesse par ma soeur, et mise dans le placard.

Arrivée de Mrs Bibelot :

« J’ai cru voir un petit chien »
« Ah bon ? » (ton hypocrite à 6200 %)

Ouverture du placard et le petit chien se précipitant sur elle, toute langue dehors :

« C’est quoi ce joli bébé, coutiou coutiou, qu’il est mignon, coutiou, coutiou ». Et que la petite léchouille un coup, et que ma chienne vienne surveiller (c’était pour longtemps), avec déjà ma mère en défense : « il est à qui ce petit chien ? ».

« A toi ».

Adieu veaux, vaches, cochons, couvées bonnes résolutions : c’était sa chienne et point barre. Et celle de mon père avec. Avec grand débat sur le nom à donner (et qui a imposé son nom ? je vous le donne en mille !)

Nous ne savions pas que nous leur avions offert 17 ans d’amour, d’affection, de soucis et de réjouissances. Elle nous a fait ses peurs : occlusion intestinale, coupure grave, rupture d’un tendon (toujours un dimanche) et a supporté plusieurs opérations, pour revenir chez elle, un peu plus maîtresse que ne l’avaient été les chiennes précédentes. Jean Poirotte avait renoncé à la faire obéir, sous prétexte qu’elle n’en faisait qu’à sa tête… Sans vouloir reconnaître qu’il avait pris de l’âge et quelque part renoncé.

Elle a même fait une déprime (véridique) à la mort de ma chienne, refusant de se nourrir, triste, reniflant partout. Sa maman/copine était définitivement partie. Les animaux dépriment eux aussi, mais comme ils n’ont soi-disant pas d’âme, beaucoup n’y croient pas…

Certains vont  jusqu’à dire qu’ils n’ont pas de souvenirs passé deux heures, je préfère en ricaner.

Elle a été une compagne de jeux extraordinaire pour les filles, proche des enfants, galopant en promenade, encore en 2007/2008, avec une fougue que le vétérinaire admirait. Elle était prête à tous les jeux dans sa jeunesse, avec une endurance qui l’a portée jusqu’à un âge respectable

En 2007, le vétérinaire optimiste, notait encore un rendez-vous pour 2008.

Et puis elle a développé une cataracte, est devenue quasi sourde, ce qui n’était pas très grave, car un chien a son flair qui le sauve de tout. Et puis elle a donné l’impression de perdre la tête (eh oui, pourquoi pas !) semblant ne pas se souvenir nous avoir déjà vus/reniflés. Et puis il y a eu perte d’appétit, et surtout graves problèmes à se déplacer. Dérapant sur le carrelage, tombant régulièrement n’arrivant plus à se relever, elle chouinait les quatre pattes écartées, les articulations visiblement totalement HS.

Puis de plus en plus de perte d’appétit, ne mangeant souvent pas du tout, malgré le steack haché acheté, le bon bourguignon pour humain, le foie cuisiné avec amour. Elle a maigri, maigri, tremblait souvent. Avait-elle froid ? ou mal quelque part ? Comment savoir ?

En janvier nous la savions condamnée à plus ou moins brève échéance. En juin elle a eu 17 ans, et mes parents ont repoussé, repoussé, le moment de faire venir le vétérinaire (pas question de l’y emmener). Le fait qu’elle ne mange plus a été déterminant, et il a bien fallu, difficilement, prendre la décision. Le moment où l’on se dit que ne rien faire, c’est par égoïsme, car tout ira en empirant.

La décision est très difficile à prendre, la peur de la mort étant très présente chez tous les êtres vivants. Et ce regard plein de confiance qui se pose sur nous alors que nous avons décidé que demain, à 18 H 30, cela se terminerait tout à coup, en nous disant que peut-être un jour nous préfèrerions en passer par là (on le pense mais on ne le penserait pas forcément au pied du mur)… La décision est inhumaine totalement malgré toutes nos excuses, et elle est la cause de nos sinus bouchés et de nos yeux larmoyants

Nous avons tout fait pour que son départ se passe « le mieux possible », sans angoisse pour elle, mais nous n’avons pas totalement réussi. Et malgré tout, nous avons dû tous espérer que le vétérinaire dirait qu’elle pouvait tenir encore un petit peu, monsieur le Bourreau… Il s’est demandé simplement comment mes parents avaient pu tenir pendant les 3 derniers mois devant l’état de la petite mère, malgré le foie, le bourguignon, le steack haché, et le munster.

Bref tout le monde a pleuré ce 28 juillet au soir, car elle a emporté avec elle 17 années qui nous appartenaient à nous aussi. C’est une partie de l’enfance des filles qui est partie avec elle.

Personne ne me fera croire que les animaux n’ont pas droit à une âme et quelque part un paradis où nous les retrouverons.

C’est parce que l’on me dit que c’est faux, que je n’ai pas la foi…

Adieu notre belle Héra ! Elle a retrouvé ma Chloée et maintenant, elles nous attendent, en retrouvant leurs jeux d’antan… Elles, ne nous ont jamais trahis… Nous ne pouvons pas en dire autant, ayant commandé la mort pour elles…

Ceux qui n’ont pas d’animaux par choix ou par goût, ne peuvent comprendre le chagrin qui est le nôtre. Le chagrin engendré par la perte d’un animal, n’a rien à voir avec la perte d’un être cher. Il est violent, certes, mais dure moins dans le temps, notre raison jouant, certainement… Les années peuvent passer, on ne les oublie pas, mais la tristesse s’estompe définitivement pour ne laisser la place qu’aux bons souvenirs. « Vole vole mon loup sauvage comme aux temps des vertes années (Jean Ferrat) »

Pourquoi je n'aime pas les fêtes de fin d'année…

Comme tout le monde est parti en vacances ou autres, et que 3 péquins vont s’égarer ici pour ne pas crier au scandale, j’ose l’avouer, je n’aime pas les fêtes de fin d’année. Je ne les aime plus.

Ca a commencé le jour où ils m’ont fait le coup du père Noël qui n’existe pas il y a une dizaine d’année. Noël c’était toujours chez les parents de papa (Mrs Morgan et son mari avaient une boucherie, et ils trimaient même le 25 décembre au matin, nous y allions le lundi le plus suivant Noël). Nous arrivions chez les autres grands parents le 24. Pas de réveillon, la coutume, c’était le jour de Noël avec toute la famille, mais c’était la crèche sans petit Jésus qui apparaissait miraculeusement pendant la nuit, la messe de minuit avec Mrs Tricot, le sapin que nous faisions avec elle. Et l’attente fébrile du père Noël qui passerait dans la nuit : comme il n’y avait pas de cheminée, une fois les enfants couchés, on ouvrirait la porte fenêtre du salon.

Et puis un jour, le 24 décembre, quelques courses avec maman, au dernier moment, à Maison Laffitte où se déroulait Noël… Dans une boutique elle demande 2 trucs que je visualise sans savoir ce que c’est.

Et le lendemain, deux landeaux, avec deux poupées dedans, les petits draps et deux petits édredons. Les TRUCS acheté par ma mère la veille… J’ai posé la question, elle m’a répondu « oui », mais m’a précisé que je devais rester discrète vis à vis des autres, qui étaient encore en âge d’y croire. (Je venais de rentrer en CP).

Après c’était différent. Les lumières étaient différentes, la magie de Noël était différente. Telle le phoenix, elle renaquit de ses cendres quand j’ai eu Pulchérie. Albert a été obligé de faire un sapin de Noël pour le 25 décembre 1981, alors que j’étais à la maternité, parce que je voulais que ma puce s’émerveille devant les zolies lumières, ce qu’elle a fait avec ses à peine 8 jour : regarder les lumières en agitant ses petits bras (et en passant de bras en bras). Et puis après il y a eu Pulchérie un peu plus grande à regarder mon livre de nuit de Noël de petite fille, puis Delphine qui, étant d’octobre avait encore plus apprécié le zoli sapin, puis Pulchérie qui savait tout (dès le CP bien sûr) mais qui a su entretenir la magie du père Noël pour sa soeur… Et nous lisions toutes les trois mon livre de jeunesse. Faire le sapin était un grand jour (glups…), et nous vivions 1 mois dans une magie des lumières.

J’avais retrouvé la magie de Noël et elle m’a accompagnée jusqu’au départ des filles de la maison.

  • Pourtant il y avait eu moi sortant de la maternité le 24 décembre avec Pulchérie née le 18, contre avis médical et commentaire sympa au passage : « si votre fille est morte dans 8 jours, vous ne viendrez pas vous plaindre » (authentique, d’ailleurs j’ai oublié de vous raconter la chose mais je m’en vas me rattraper, n’ayez pas peur (ou ayez peur)). Heureusement, comme elle a survécu, il y a tout de même un bon souvenir de fin d’année.
  • Pourtant il y avait déjà eu un beau frère qui s’est pendu le 25 décembre dans l’aube glauque, en 1982, alors que Pulchérie venait d’avoir un an et déambulait dans une maison un peu en désordre en gazouillant, avec sa couche faisant tralala. Ca ne s’oublie pas… Du coup tous les 25 décembre, forcément on pense à lui…
  • Et puis il y a eu Albert m’annonçant dans l’avion, lors d’un départ en voyage d’amoureux, le 1er janvier, qu’il en aime une autre et qu’il me quitte
  • Une collègue et amie se jetant sous un TGV un 1er janvier où elle était trop seule (je recherche le post. L’ai-je posté ou non ? Je l’ai écris en tous cas..)
  • Et puis il y a eu une autre amie, se pendant également, le 25 décembre au matin, elle aussi dans une écurie, parce que… Laissant un veuf éploré et une fille de même, ainsi que toutes ses amies.
  • Un ex collègue de chez Truchon, enterré le 24 décembre au matin…
  • Et puis il y a tous ceux qui ne sont plus là et qui ne seront plus jamais là. Trop et de plus en plus…

Ca suffit pour vous plomber les fêtes de fin d’année, à tout jamais. Heureusement qu’il y a Pulchérie devant naître le 25, née le 18 et non morte 8 jours après ma sortie de la maternité… Heureusement… Mais passé le 18 et ce souvenir, il n’y a plus de magie.

Mais bon, pour toutes les fêtes je crains le pire… Et donc, je déteste les fêtes… Cette période ranime en moi trop de mauvaises douleurs et cela démarre le 19 décembre… Je crois que je ne pourrai refaire un sapin, et mettre des lumières chez moi à cette période de l’année, que quand je saurai qu’un petit qui y croit, viendra. Et là, je ressortirai mon livre. Il est bien à l’abri, bien au chaud, et n’attend que l’innocence et la magie… Et je ressortirai mes santons de Provence, mes musiques de Noël, et j’attendrai la magie du matin et des grands yeux émerveillés…

Mais pas pour l’instant… Il y aura deux belles réunions de famille, mais pas de magie…

Bon anniversaire Pulchérie !

Accouchement_57210942Et me revoilà à vous raconter comment j’ai mis au monde Pulchérie à l’âge de pierre, c’est à dire en 1981 alors que la péridurale on en parlait vaguement. Ca va être long, vous êtes prévenus, j’ai la flemme de faire 10 posts…

J’étais à l’époque d’une nature optimiste. Je passe sur la grossesse (qui mérite son post à elle toute seule naturellement) pour en arriver tout de suite à la fin (le début d’une grande aventure).

La sage femme m’avait tout bien expliqué pendant les cours d’accouchement sans douleur. La douleur vient de la peur, c’est tout bête. Il ne faut pas avoir peur, et il faut savoir respirer. On me l’avait dit et répété. Ma mère m’avait dit que c’était l’enfer, (sa mère idem et toutes les femmes de ma connaissance), mais elle (ma mère) avait une grand tante qui avait accouché 3 fois dans les toilettes en croyant qu’elle avait envie de faire pipi. Non, c’était la tête du bébé déjà sortie. Sûr, je tenais d’elle, obligé, et Albert avait bien regardé dans les bouquins achetés au kilo, comment m’assister dans cette épreuve en attendant l’arrivée de ma mère et des pompiers (à 5 minutes maxi) après la ponte par moi de la côtelette sans douleur aucune (en fait il avait juste à m’apporter une serviette propre et même pas à faire bouillir d’eau).

Pas d’appréhension particulière donc. D’autant que j’avais des contractions très régulières, non douloureuses depuis le début de mon 8ème mois : les contractions ? Pffuit ! de la petite bière !

Pulchérie avait été prévue pour le 25 décembre. Toute la famille avait dû faire des neuvaines ou jeter des sorts pour qu’elle ne naisse pas le jour de Noël, je ne sais pas trop, mais le mardi 15 décembre sur le coup de 18 heures, je ressens une vague douleur dans les reins en même temps qu’une contraction. Pour le soir est programmé « la tour infernale » (ça ne s’oublie pas !) et un plateau TV. A 18 H 30 re-douleur un peu plus forte mais très supportable et j’appelle Mrs Bibelot qui à l’écoute des symptômes pronostique que le « travail » est commencé. 20 minutes après 3ème contraction, ça se rapproche déjà sacrément, chic, je vais faire cela avant demain midi.

C’est trèèèès supportable et je ricane en songeant aux films dans lesquelles il y a forcément une emmerdeuse qui accouche en plein exode, en pleine bataille, en plein assaut des méchants assiégeants ou en pleine attaque des indiens. Moi je ne serais jamais inondée de sueur, hurlante, grimaçante, réclamant l’extrême onction ou que l’on m’achève. Je vais faire cela avec le sourire, rose et pimpante et fraîche, non mais, je sais respirer MOI ! D’ailleurs je m’en vais faire ma toilette et me remaquiller un petit coup…

Je prépare le plateau TV pour Albert. Obéissante je ne vais pas dîner, c’est défendu quand le travail est commencé au cas où une anesthésie serait nécessaire (ou comment perdre 9 kg, jamais diffusé par « Elle »). J’ai juste droit à de la flotte et encore, j’hésite.

La tour infernale commence et je commence à me lever du canapé sur lequel je suis théoriquement vautrée (je ne sais pas m’asseoir dans un canapé) pour déambuler dans la pièce sous l’oeil torve d’Albert que rien ne perturbait, car :

  • Je ne supporte pas les contractions en position allongée

  • Les contractions sont de plus en plus fortes

  • Les contractions sont de plus en plus douloureuses

  • Albert m’emmerde de plus en plus à regarder la tour flamber au lieu de marcher avec moi en faisant le « petit chien ».

  • Les contractions sont de plus en plus rapprochées.

Le film terminé (à l’époque 22 H 30) Albert part se coucher pour prendre des forces. A deux heures du matin je m’en vas le réveiller cet abruti ! J’ai des contractions toutes les 5 minutes, la neige commence à tomber, il est grand temps de rallier la maternité pour que j’y accouche dans la dignité (enfin presque, là j’ai des petits doutes). Je secoue Albert, je lui dit « Chéri il faut que tu m’emmène ». « Où ça ? » répond le (crétin) trésor adoré, et je commence à faire l’exorcisme en lui arrachant la couette et en lui intimant l’ordre de se lever illico, faute de quoi je lui coupe les couilles (ben oui finalement je pouvais m’inspirer d’un film, mais je ne pensais pas à celui là du tout, j’avais tort).

Arrivée à la maternité à 3 heures du matin. Je me précipite vers l’infirmière de garde, Albert traînant une énorme valise + un sac tout aussi énorme. L’infirmière me demande si ce sont des triplés, et devant mon regard de serial killer et ma bave aux lèvres, en l’absence d’un exorciste compétent m’emmène immédiatement dans la salle de travail pendant qu’Albert se dépatouille pour trouver un ascenseur (pour y coincer la valise et la ruiner en plus).

Tout cela pour apprendre que NENNI, le travail est bien commencé, mais que le col n’est même pas en voie d’effacement ! (saloperie de col, connard d’Adam qui a bouffé la pomme ce crétin, et où est ce crétin d’Albert avec MES bagages ?)

On m’installe dans ma chambre particulière et on renvoit Albert : ce n’est pas pour tout de suite il va pouvoir dormir le trésor.

Je passe la fin de la nuit à déambuler dans la chambre. J’ai de plus en plus mal. La journée se passe, avec examens réguliers : le col s’obstine : il reste résolument clos.. . Maman s’obstine aussi au téléphone à qui Albert revenu vers 11 heures répond qu’à l’ouest, rien de nouveau. Vers 17 H, la sage femme me fait une petite piqûre pour arrêter le travail et mes périgrinations dans la chambre (une contraction me jette à bas du lit pour marcher, je me demande pourquoi je me recouche) afin que je me repose et je m’endors aussi sec devant Albert qui trouve que finalement un accouchement c’est cool et me réveille pour un bisous au moment de partir à 20 H 30 pour aller manger la potée faite par belle maman (moi je suis toujours à l’eau claire).

Le travail reprend spontanément le jeudi matin à 2 H (déjà jeudi) et me jette à bas du lit. J’appelle la sage femme. Les contractions sont plus fortes, je souffre le martyr, et en plus j’ai un genre de glaire rougeâtre dans ma culotte : le bébé est en train de mourir, il faut me faire une césarienne d’urgence sivoupléééé !

AAAAAHHHHH Fait la sage femme sadique, ce n’est rien c’est le bouchon muqueux, le col bouge enfin (qu’il se grouille ce col, on dirait Albert !). Elle m’examine. Effectivement il s’est un peu effacé… Elle me dit que j’en ai encore pour un bout de temps (vieille peau celle-là) et je crois lui avoir dit quelque chose de très grossier (moi ? oui ! un truc en … ulée, je ne suis plus certaine mais elle est repartie l’air pincé.

Elle me laisse déambuler dans la chambre en m’intimant de ne pas l’appeler toutes les cinq minutes : elle a un accouchement, un vrai, en train. Je sais, ma chambre donne sur la salle de travail et je profite de tout. C’est le troisième auquel « j’assiste » depuis mon arrivée. J’ai droit aux cris, aux serments pathétiques (« plus jamais ! plus jamais ! je me fais nonne ! »), aux « poussez madame », et enfin aux pleurs du bébé. La non insonorisation de cette salle m’encourage grandement pour la suite. Je sauterais bien par la fenêtre pour en finir tout de suite et ne plus souffrir, mais nous ne sommes qu’au premier étage et douée comme je suis je me ruinerais juste la rotule… Je déambule toujours, rictus façon « je suis possédée par un démon » aux lèvres, je pisse vert et j’éructe des bulles fluo du plus mauvais effet. Début d’après midi du jeudi, re piqûre pour que je me repose et petit cachet pour que je n’emmerde personne. Albert persiste à trouver que l’accouchement c’est long, mais cool, et maman joue l’exorciste à son tour dans le téléphone en menaçant de débarquer pour que l’on s’occupe vraiment de sa fille (j’aurais voulu tiens, comment qu’elle aurait fait chier tout le monde, surtout la vieille peau !)

Le travail reprend spontanément le vendredi matin à 2 heures. Me jetant à nouveau à bas du lit toutes les 5 minutes. Entre deux contractions j’essaye de dormir. Je souffre horriblement, je ne pensais pas que c’était possible, dans les films ils sont sympas et minimisent…, je pleure, je veux mourir mais voir mon bébé, je ne sais plus qui je suis et en plus je crève de faim.

La nouvelle équipe me trouve en larmes le vendredi matin à 6 heures, debout, cramponnée à je ne sais plus quoi (si je me souviens, les rideaux, j’ai ruiné la tringle). Nouvelle sage femme, adorable cette fois-ci qui téléphone à Albert de rappliquer et qu’elle s’en fout qu’il soit 6 heures, et rameute l’accoucheur. Un homme qui ne me connaît pas (j’avais choisi sa collègue femme forcément plus compréhensive…) et s’indigne. C’est quoi ce travail ? Comment elle est là depuis mercredi 2 heures du mat ? Pourquoi on a arrêté le travail au lieu de le renforcer ? (ben oui pourquoi, mais achevez moi et sauvez mon bébé tout de suite !). Il m’examine, marmonne quelque chose contre sa collègue et m’annonce que l’on va me poser une perfusion qui va accélérer considérablement les choses : le bébé sera là vers midi. Plus que 4 heures à attendre, vu que l’on me pose la perfusion dès l’arrivée d’Albert à 8 heures (toujours rapide).

Là, dès la pose de la perf, je sens nettement la différence. Je souffre encore plus. Chaque contraction est un long martyr et je ne peux plus me lever coincée par la perf. Je me contente de broyer la main d’Albert qui mange tout de même des tripes pour son déjeuner (véridique, je n’en supporte plus l’odeur). Premier examen au bout d’une heure : hop, la sage femme augmente le débit de la perf. La douleur augmente également, cela s’arrêtera où cette torture ? Régulièrement la sage femme vient m’examiner, compatit, et remet un petit coup de perf. A 15 heures enfin (Pulchérie a déjà 3 heures de retard sur le pronostic « vers midi »), j’en suis à 6 cm et on m’emmène dans la salle de travail. Albert met une blouse et une charlotte, il est ravissant.

Début de l’épisode « j’ai envie de pousser mais il ne faut pas ». Respiration du petit chien. Albert change de main. A 16 H 30 enfin, les 10 cm sont là, je peux pousser. Et cela soulage de pousser pendant la contraction. J’y mets tout mon coeur. D’ailleurs tout le monde pousse dans la salle : Albert, l’accoucheur arrivé, la sage femme et la puéricultrice (je me demande toujours s’il n’y avait pas un peintre égaré dans la salle, ou un plombier)… Leurs efforts sont 100 % vain… Pour accélérer un peu les choses l’accoucheur perce la poche des eaux qui pointe, s’éclipse pour nettoyer ses lunettes, revient tout en continuant à essuyer ses verres. Puis après 1/2 heure à pousser (moi, je précise, les autres c’était du pipeau), il m’annonce qu’il voit la tête et que zut elle est mal orientée. Pulchérie se présente tête en l’air (c’est bien elle). L’accoucheur empoigne alors un genre de pinces à asperges, me précise qu’il va me faire mal mais pas longtemps, le temps qu’il positionne bien la tête. Ca s’appelle un forceps et là j’ai cru crever, Albert aussi (sentant encore sa main, ce pauvre bouchon, je lui ai ruiné les carpiens). Puis il empoigne la tête (l’accoucheur, Albert en étant incapable) qui est sortie (ouf) et tire. Albert devient tout blanc, moi aussi sans doute, car j’ai l’impression que l’on est en train de me vider complètement le ventre. A priori vu ce que je ressens, l’estomac va sortir aussi avec le cervelet comme accompagnement…

Et tout à coup elle est là ma fille, sur mon ventre, les yeux grand ouverts, toute rose et lisse après cette épreuve à laquelle elle a participé, l’air étonné, je regarde machinalement la pendule : il est 17 H05 (heure que la sage femme note également). Elle ne pleure pas est-ce normal ? (d’autant que son père et moi pleurons et toute la salle avec). Oui ils attendent un peu pour couper le cordon qu’elle prenne sa respiration tranquillement. L’accoucheur a eu le temps de voir qu’elle a les petits pieds qui rentrent un peu et demande une radio des hanches, envoie du sang de cordon au labo (incompatibilité rhésus) La sage femme tend des cisailles à Albert pour qu’il coupe le cordon, le fait elle même devant sa couleur. Puis on me pique ma fille pour le premier bain avec le papa qui titube un peu.

L’accoucheur procède à la délivrance (une contraction de plus, de la petite bière), me précise qu’il n’a pas eu besoin de me faire une épisiotomie. OUF.

Et on me ramène ma fille, toute rose, toute propre (maintenant ça ne se fait plus) et je la met tout contre moi. Elle a toujours ses yeux bien ouverts et son air curieux. Et toutes mes souffrances n’existent plus devant ses grands yeux bleus. Elle est là, sur mon ventre, et on ne me la piquera pas.

C’est MA FILLE et personne n’a le droit de lui faire de mal. Je pourrais tuer pour elle, là je le sais… Et Albert le sait aussi…

C’était il y a 27 ans. Elle a DEJA 27 ans et je comprends depuis un moment au travers de mes filles, le coup de blues qui prenait mes parents à chacun de mes anniversaires et qui ne va pas en s’arrangeant…

C’était hier, c’est encore aujourd’hui….

Bon anniversaire ma chérie ! 27 ans depuis ce jour là, est-ce possible ? C’est possible… Pourtant je ne me suis pas projetée dans un avenir « lointain » quand je t’ai eue dans les bras pour la première fois, je n’ai même pas pensé à ton premier anniversaire. C’était juste la vie, la suite, qui étaient là, pas ce temps qui passe trop vite.

Et pour les primipares affolées, il y aura la naissance de Delphine nettement plus soft le 12 octobre prochain. Je sais c’est long quand on est en cloque, mais le temps passe toujours trop vite, croyez-moi…

Ligne d'arrivée…

Le 30 novembre au soir, à 23 H j’ai été définitivement déclarée 6ème du concours. Donc, j’ai perdu.

Je remercie ici tous ceux qui sont allés me soutenir pendant le concours. Eh oui, le masculin l’emportant sur le féminin, il s’agit bien de « tous ceux », car Marcus avec un dévouement admirable est allé se fourvoyer sur ce site 100 % greluches, et m’y a laissé des commentaires. On l’applaudit bien fort (et je le remercie de même).

J’ai été une des premières contributrices sur ce site, pour épauler Pulchérie, avec plaisir. J’abordais le concours avec optimisme, encouragée par elle, et j’ai d’ailleurs été première pendant une bonne semaine.

J’ignorais alors que dans le règlement, il ne suffisait pas d’écrire plus ou moins bien, ou plus ou moins souvent. D’autres paramètres jouaient énormément : les votes bien sûr (l’étoile de droite pour 5 points ET sur un maximum d’articles), le nombre de commentaires reçus, que l’on postait chez les autres (pas toujours envie de commenter sur la bague que l’on trouve horrible sur la photo, ou sur le dernier article torride sexo…).

Hors il apparaît que certaines ayant du temps, passaient leur vie à aller commenter PARTOUT, CHEZ TOUT LE MONDE, LE MOINDRE ARTICLE. Limite forum dans certains cas sur certains articles. Le commentaire de la gagnante sur les résultats est assez éloquent :

Génial! ça y est,nous pouvons retourner voir s’il y a toujours des oiseaux dans le ciel et s’il fait aussi frisquet que les gens le disent!Merci au café serré, au thé noir et aux Chocobons pour leur soutien inconditionnel. Bravo les filles, nous avons bien travaillé!

Je n’ai pas commenté son commentaire, car je crois que j’aurais été modérée…

Bref, j’ai perdu. 6ème c’est bof. Je n’étais pas de taille et je n’ai jamais eu l’âme de don Quichotte…

Pulchérie peut dormir tranquille : sa môman ne viendra plus l’emmerder avec le concours. Je me retrouve avec un bon d’achat dont je ne vais pas savoir quoi faire, et j’ai gaspillé des (à mon sens) bons articles qui auraient pu tout simplement contribuer à la continuation du site…

Mais surtout, merci ici à tous ceux qui m’ont soutenue, et qui l’ont fait parfois de façon anonyme… Grâce à eux j’ai pu dire « tout est perdu, fort l’honneur »…

Des bises à tous !

Halloween…

J’en ai entendu hier sur Halloween, fête américaine qui nous est revenue (je dis bien revenue car c’est une fête celte à l’origine, que les irlandais nombreux ont exportée là-bas).

Truc à fric ! N’importe quoi ! Ce qui n’a pas empêché les mecs du boulot de se ruer sur les bonbons que j’avais apportés…

Hier soir, peu d’enfants dans les rues, peu de citrouilles vraies ou fausses allumées. Halloween meurt une deuxième fois.

Ce n’était pas le nom que lui donnait les anciens, à cette veille de la Toussaint, que beaucoup confondent avec la fête des morts qui a lieu le lendemain. La Toussaint, c’est la fête de tous les saints, de tout le monde. Et c’était une vraie fête.

J’ai connu assez de grands parents et d’arrières grands parents. Bien avant qu’Halloween ne débarque chez nous, ils en parlaient de cette fête du 31 octobre au soir.

  • Pour éviter la venue des esprits on allumait une bougie qui ne devait pas s’éteindre d’un coup de vent, à poser sur la parfois unique fenêtre donnant sur la rue.
  • Alors pour ne pas qu’elle s’éteigne, on la mettait dans un légume ou un fruit découpé : rave, betterave, potiron, grosse pomme, qu’importe. Le légume était creusé soigneusement, et laissait apparaître deux yeux et un sourire.
  • La maîtresse de maison mettait dans une assiette à la disposition des esprits, quelques gâteaux au miel, quelques caramels maison, des douceurs sortant de l’ordinaire.
  • Et les enfants se déguisaient en esprit pour aller tout manger. Et les parents faisaient semblant de ne pas savoir que les enfants avaient quitté la maison en douce, pour rentrer à minuit, heure où les vrais esprits risquaient de se manifester.

Ils portaient des galoches, des sabots, rarement des chaussures de cuir. Ils portaient leur blouse de tous les jours, leur tablier, et un mauvais manteau. Et pour faire l’esprit, rien ne valait mieux que le vieux drap refilée par l’aïeule s’amusant à l’avance, et dans lequel on avait découpé de quoi voir clair… Que de fantômes alentours…

Ils étaient du siècle d’avant le mien, nés pendant la grande guerre, d’un autre millénaire. De cette tradition, ils parlaient tous avec nostalgie, parce que tout se perdait pour eux, quand j’étais petite… Et qu’ils trouvaient dommage que leurs arrières petits enfants ou petits enfants, ne se déguisent pas en fantôme pour aller prendre des friandises partout, en faisant faussement peur à la maîtresse de maison…

Témoignages du Béri, de Bretagne, d’Alsace, du Vaucluse, de Savoie, d’un peu partout sauf du nord, parce que je n’ai pas d’ancêtres du nord.

Alors c’est un peu en pensant à eux que j’ai allumé ma fausse citrouille ce soir d’Halloween.

Et que j’ai acheté des bonbons pour les morfales de mon nouveau taf !

Ce que je trouve dommage c’est la tradition qui s’est perdue, qui est revenue via une poussée « consommation ». C’était la tradition d’une vraie/fausse crainte des esprits, une complicité parents/enfants ignorée par les enfants, un lien qui durait depuis longtemps, venu des Celtes. C’était une tradition qui avait défié le christianisme et dieu sait qu’il était risqué de défier l’église à certaines époques, Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la Toussaint a été instaurée le 1er novembre, pour faire oublier la fête des esprits.

Maintenant on nous a tellement fait « la promotion » de cette « nouvelle » fête, que nous commençons à la mépriser.

C’est peut-être dommage…

Soyez positifs qu'ils disaient…

  • J’ai vu des dauphins torturés, crier pour échapper à la mort et peut-être demander pitié
  • J’ai vu des enfants au ventre gonflé et aux membres squelettiques attendre tristement la mort
  • J’ai vu des loups chassés faire front à un hélicoptère avec courage, autant de courage que le tireur dans l’hélico…
  • J’ai vu des images tellement atroces sur tous les camps de la mort et les génocides qu’elles m’en donnent toujours des nausées
  • J’ai vu des tigres et des panthères traqués pour leur fourrure, se battre jusqu’au bout pour sauver leur vie, et des chiens écorchés vifs dans certains pays pour que leur chair soit meilleure
  • J’ai lu des témoignages de guerre tellement prenants que j’ai refermé les livres pour un bon moment, et songé devant le mémorial de Verdun, en regardant tous ces cranes dans une tour, qui avaient été des hommes aimant la vie
  • J’ai vu un tas d’animaux euthanasiés par la SPA qui attendaient de partir vers un crématoire fait pour eux
  • J’ai lu des crimes, des tortures, la folie des hommes un peu trop souvent, et rien ne va en s’arrangeant
  • J’ai croisé le regard d’un animal abandonné, attendant de comprendre pourquoi
  • J’ai trop lu de ces enfants torturés, de ces filles violées par leur père, de ces horreurs que l’on ne comprend pas
  • J’ai vu des chevaux dont on avait crevé l’oeil pour qu’ils aillent bien à l’abattoir
  • J’ai vu la souffrance et le désespoir que la médecine se refusait à traiter vraiment pour éviter l’accoutumance à anxyolitique et morphine, chez une personne de 90 ans
  • J’ai vu le regard horrifié de l’animal à l’abattoir qui comprend, qui sent, qui sait, qui a peur
  • J’ai vu des reportages qui font que l’on se demande si l’on peut continuer à regarder la télévision
  • J’ai vu un homme battre en riant un cochon qui refusait de se laisser embarquer dans le camion qui l’emmenait vers la mort
  • J’ai entendu un orphelin africain dire « je suis trop grand pour être adopté » des larmes plein les yeux, et j’ai éteint le poste, parce que moi, je ne pouvais pas assumer un enfant de plus.
  • J’ai vu une éléphante abattue pour 2 défenses, et son petit essayant de la réanimer, le reste de la troupe avec
  • J’ai trop lu l’histoire, ses tortures, ses bûchers, ses guerres, ses horreurs quasi ordinaires qui font honneur à l’imagination humaine.
  • J’ai trop vu les résultats de ces catastrophes naturelles, ces tsunamis, ces tremblements de terre, ces éruptions volcaniques, et leurs victimes innocentes, en me demandant si peut-être la terre ne se vengeait pas de ses seuls vrais méchants enfants.
  • J’ai vu des hommes couper les ailerons des requins avant de les rejeter vivants à la mer

C’est stupide, c’est idiot, ce n’est pas logique, c’est ce reportage qui a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. J’ai fait un bilan bref de l’inhumanité de l’humanité. J’ai bien été obligée d’admettre que la cruauté humaine est sans limite. Je me suis demandé comment on pouvait. Je me suis demandé comment un être soi-disant évolué, à tel point qu’il prend généralement soin de ses morts à sa façon, qui croit généralement en un être supérieur, pouvait se prétendre humain en agissant dans beaucoup de circonstances, comme il agit.

Mais il paraît qu’il faut positiver… Alors positivons.

Pourquoi aujourd’hui ? Parce que nous célébrons la fête de la liberté, de la république, de la laïcité, parce que nous célébrons paraît-il, le jour où le peuple a décidé qu’il était temps de changer, et pour un monde meilleur.

De quelle liberté bénéficions nous dans un monde vraiment meilleur ? De celle d’être le plus nuisible des animaux ? Il paraît que NOUS, nous avons une âme. C’est peut-être cela qui fait toute la différence…

Elle était malade…

Lorsque j’ai été contrainte et forcée de rester chez moi en arrêtant mon travail, j’ai comme tout un chacun modifié mes horaires et mes habitudes. J’ai entre autres pris celle de faire mon « plein » le samedi à l’heure du déjeuner au Rampion du secteur qui me tient à l’abri des plus grandes tentations et me suffit tout à fait.

A 13 heures il n’y a que peu de chats à arpenter les allées et les têtes de gondoles. Un samedi de novembre, une femme de mon âge environ, accompagnée d’une jeune fille que j’ai remarquée immédiatement car elle me faisait songer à Delphine. Enfin l’ombre de Delphine, l’ombre d’une ombre, le regard cerné de noir et un peu vide, la silhouette fragile qui, quoique engoncée dans une doudoune ne paraissait pas bien grosse.

Cette jeune fille était de toute évidence malade et je n’ai pu m’empêcher de la plaindre et de plaindre sa mère qui lui parlait doucement, la prenait par le bras pour la diriger. De temps à autre elle lui caressait gentiment les cheveux, avec un amour évident. Son regard était triste et non pas vide, mais abominablement désespéré.

Elles sont passées à l’unique caisse ouverte avant moi. S’alignaient des steacks les plus chers, des plats en sauce, des salades riches, des quiches, et je n’ai pu m’empêcher de songer que la maman devait avoir hâte de voir sa fille se remplumer un peu.

Quand elles sont parties, la caissière n’a pu s’empêcher de soupirer. Cela me regardait-il ? Sûrement pas. Mais j’ai donc appris que cette jeune fille était malade d’anorexie, qu’elle avait été déjà hospitalisée 3 fois, dont la dernière fois dans un état grave. Il fallait que l’état soit effectivement grave, car pour la laisser sortir dans l’état dans lequel je l’avais vue, et donc allant mieux et ayant repris du poids, il fallait qu’elle soit arrivée à la dernière extrémité avant.

Un de mes collègues a perdu sa fille il y a deux ans de cette maladie. Elle vivait seule et quand ses parents sont venus lui rendre visite pour la trouver à 32 kg pour 1,78 m, ils l’ont faite hospitaliser immédiatement, mais trop tard : les reins étaient bloqués et le coeur n’en pouvait plus.

J’ai croisé la mère et la fille assez régulièrement. Parfois la fille avait les joues plus rebondies, semblait plus vivante, avait perdu ses cernes. D’autres fois on pouvait entendre sa mère insister gentiment pour de la blanquette, de la crème au chocolat et pourquoi pas une ou deux tablettes, et de la crème fraiche ma chérie, toi qui adorait cela. Toujours à une heure creuse, toujours un peu en douce, toujours un peu en faute.

Et puis avant hier, à l’ouverture toujours calme, la mère toute seule, le regard vide, prenant machinalement le strict nécessaire. J’ai pensé que sa fille était repartie pour l’hôpital mais je me trompais. Ma caissière me l’a confirmé : l’anorexie l’avait eue la petite qui semblait flotter tristement au travers des rayons, et elle avait été enterrée la veille. Je me suis sentie glacée par cette nouvelle de la mort d’une pour moi inconnue un peu trop vue. J’avais peine pour elle, pour sa maman surtout, car le calvaire de perdre un enfant et de le voir souffrir, dépérir, m’a toujours semblé le pire que l’on puisse vivre.

Ce jour là, Marcus avait mis sur son blog une chanson des Carpenters, ces Carpenters qui ont bercé ma jeunesse entre autres groupes. Et je me suis souvenue en revoyant cette jeune fille au regard aussi brun que celui de Delphine, que Karen Carpenters était morte des suites d’une longue anorexie, qu’elle n’avait que 32 ans, que le succès et le talent ne protègent pas de tout. Je ne sais pas comment s’appelait mon inconnue, mais pour moi elle restera Karen et je sais que fugitivement je la reverrai quand j’écouterai mon groupe de jadis.

N’y a-t-il que des hasards ? Pourquoi mourir pour une image ? Malgré les récentes interventions sur cette maladie, nos images sur papier glacé n’ont pas changé. Combien faudra-t-il de morts pour que l’on s’inquiète vraiment ?

On l'appellera Lilly…

Vous savez, comme dans la chanson de Pierre Perret… Lilly.

Elle avait 48 ans Lilly, quand tout a commencé à aller mal. Son mari ne supportait plus sa fille adolescente à qui il ne passait rien. Lilly vivait entre les engeulades du père flic et de la fille révoltée, à faire le tampon, à s’en prendre un oeil au beurre noir un jour parce que le père s’était trompé de cible.

Elle était contente de venir bosser Lilly et de parler de ses problèmes un thé à la main pendant la pause. Elle ne savait pas, comme moi, qu’on voulait sa peau à Lilly. Elle savait juste qu’il fallait qu’elle divorce Lilly, alors elle mettait de l’argent de côté en allant faire des ménages le samedi en douce pour remplir son petit bas de laine.

Et puis la situation s’aggravant à la maison, elle a trouvé une solution Lilly et envoyé sa fille chez sa mère. Oh tout près : à Bayonne. Facile pour se voir le week-end. Facile à vivre pour une maman que de perdre un peu sa fille, devant un père ravi de la solution. Elle continuait frénétiquement ses ménages en douce Lilly. Elle pleurait pendant la pause Lilly. En nous disant « heureusement que vous êtes là les filles ». Elle ignorait qu’il y en avait une (qui aura son post) qui voulait sa peau.

Et puis la situation s’est dégradée chez Truchon pour elle. Ce n’est pas une peau de banane qu’elle devait éviter chaque jour Lilly. C’était le régime de bananes tout entier. Elle a commencé à dépérir en même temps que moi et d’autres Lilly. A ne pas pouvoir manger, à surveiller comment elle s’habillait la vache de comptable la taxant de pute, car elle avait un décolleté avantageux, (ce à quoi j’échappais).

Et puis son mari est parti et elle s’est retrouvée seule Lilly. En sachant que son homme de 50 ans si prompt à faire la morale à sa gosse, en avait fait un à une jeune de 30 ans et qu’il se promenait avec elle comme s’il avait trouvé la 8ème merveille du monde.

Son fils était loin à Lilly, et sa fille aussi qui ne voulait pas revenir en cours d’année, ni l’année suivante d’ailleurs, tellement elle était bien à Bayonne. Et puis « t’avais qu’à mieux me défendre ». Elle avait tous les torts Lilly. Au boulot et chez elle, où elle se retrouvait seule, son garçon s’inquiétant d’elle, mais du Canada, c’était insuffisant…

Elle a résisté au boulot Lilly, sa démission, Truchon ne l’aurait point. Elle prenait des pilules roses Lilly, comme beaucoup. Moins une par jour. On ne sait jamais on peut avoir besoin d’une réserve dès fois qu’il y ait la guerre… Et puis un jour Truchon l’a appelée Lilly. Elle est redescendue de son bureau en nous faisant juste « au revoir ». C’était 5 mois avant moi.

Elle a quitté la chambre conjugale Lilly, elle ne supportait pas d’être seule dans le grand lit Lilly. Elle pleurait toute la journée et vidait son compte en banque à appeler sa fille qui petit à petit lui pardonnait et acceptait de revenir pour juin 2008, les examens passés et réussis. Elle était condescendante et pardonnante la fille de Lilly, mais toujours absente.

Elle s’est installée sur le clic clac du salon Lilly. Elle y dormait quasi toute la journée, la TV en bruit de fond, la couette bien autour d’elle pour la protéger du monde. Elle pleurait beaucoup. Nous ne pouvions jamais l’appeler sans la trouver en larmes. Elle se refusait à sortir Lilly, c’est une voisine, une vague amie qui lui faisait ses courses à Lilly. C’est une amie qui s’est inquiétée que le ménage ne soit plus fait du tout, que Lilly ne fasse rien. Lilly ne sortait que pour sa visite mensuelle au médecin et avoir son ordonnance non salvatrice finalement.

Elle n’avait pas besoin de manger Lilly, car elle restait blottie avec son lapin nain si affectueux qu’elle ne mettait plus jamais dans sa cage, sur son canapé, à l’abri du monde Lilly. Il y a longtemps qu’elle ne relevait plus sa boîte aux lettres Lilly, trop peur de ce qu’elle y trouverait.

Elle n’encaissait donc plus les chèques du traître Lilly. A quoi bon ? Voir son nom une fois de plus ? Voir un jour un courrier d’avocat ? Non, elle n’ouvrait plus sa boîte à lettres Lilly.

Un jour pourtant, elle a pû sortir Lilly autrement que pour aller voir le médecin. Sa voisine et amie était partie en vacances pour quelques jours. Elle a acheté du rhum et du gin Lilly, et puis des bougies, car EDF avait tout coupé le matin même. Heureusement qu’elle s’était faite belle la veille Lilly. Elle a compté toutes les pilules accumulées au cours des mois précédants, et elle a tout pris Lilly.

On dit que ça ne marche pas… Mais pour Lilly cela a marché. C’est la voisine et amie rentrant de vacances qui l’a trouvée endormie pour toujours, le visage détendu et vaguement souriant, avec le lapin cherchant à la réchauffer, juste à temps pour qu’elle soit encore belle Lilly.

Maintenant elle ne pleurera plus Lilly.

Les fêtes sont là;…

Noel_tristeNoël a perdu de sa magie pour moi depuis longtemps.

C’était la fête des enfants. Maintenant c’est cadeaux obligatoires pour tous, les médias se chargent de nous le rappeler chaque jour et cela m’énerve profondément.

Dans la famille il y a longtemps que les cadeaux sont réservés aux plus jeunes. Mes filles ont oublié l’époque où seuls les enfants trouvaient ce qu’il fallait au pied du sapin.

Cette année cela se présente plutôt bien, pour moi qui déteste la période des fêtes depuis 2003 (inclus). Famille réunie au grand complet, cela risque d’être plutôt bien. Sauf qu’entre adultes on ne se fait plus de cadeaux depuis belle lurette (nous allons être 19 dont seulement 3 enfants encore en âge de les apprécier (encore que si j’avais questionné mon neveu de 10 ans « tu veux quoi mon chéri », il m’aurait très certainement répondu « du fric »…)

Même si cela se présente bien pour moi, qui ne me poserai pas la question de savoir si je vais être licenciée ou non (c’est déjà fait), je ne peux m’empêcher de songer à ces années où pour moi c’était tristesse plutôt, même entourée. J’ai mes raisons mais la vie nous réserve parfois de mauvaises surprises… Sur la fin de l’année je n’ai de joyeux souvenir que la naissance de Pulchérie (une fois la côtelette expulsée) et les Noëls des filles petites qui y croyaient dur comme fer au papa Noël.

Alors je voudrais, je vais avoir une petite pensée pour ceux qui en cette période souffrent. J’ai appris le décès d’un de mes ex-collègues qui sera inhumé le 24 décembre. J’imagine à peine ce que représentera ce jour pour sa femme et ses enfants et ce, pour toujours. Je vais avoir une petite pensée pour ceux qui se sentiront encore plus seuls au monde dans cette ambiance de « joie obligatoire ». Je vais avoir une petite pensée pour ceux qui attendent le 2 janvier avec impatience parce que cette période c’est la traversée du désert pour eux.

Je vais avoir une petite pensée pour ceux qui n’ont pas un radis à dépenser et qui sont submergés d’images de bouffe extraordinaire, de recettes merveilleuses et de très beaux cadeaux qu’ils ne peuvent ni offrir ni recevoir. Pour ceux qui sont vraiment seuls. Pour ceux que la fête n’atteindra pas.

L’an passé j’avais pensé à tous ces solitaires pour le jour de l’an (ici). Là j’y pense malgré moi dès l’avant Noël… Que de joies, que de fêtes, mais également que de détresses, de solitudes absolues. Et une ambiance de fêtes gâchée par le « vendre toujours plus ». Le commercial a bouffé la magie d’antan quelle qu’elle ait pû être… (religieuse ou non).

Et hommage à tous les bénévoles qui vont répondre à des appels en détresse (je le ferai un jour, je pense), aux pompiers, aux urgentistes qui vont affronter la vague de tentatives de suicide jamais aussi haute qu’à cette époque de l’année.

C’était mon moment « méchante sorcière ». Mais de tout coeur, je vous souhaite un joyeux Noël !!! Je vous l’espère.

Adieu ma titine…

Je roulais donc avec Titiiine depuis 1994. 13 ans à 3 mois près, une occasion achetée parce que l’on m’avait volé ma five.

L’assurance me remboursait 27.000 F (ben oui ça date). Je n’avais pas un centime de plus à mettre dans une nouvelle voiture. Je demandais à Jean Poirotte de m’accompagner dans ma quête d’une voiture d’occasion.

  • « Je n’y connais rien en voiture ma chérie, et surtout rien en moteur »

  • « Papa tu viens avec moi, tu ne dis pas au garagiste que tu n’y connais rien… Forcément il va penser que si je suis accompagnée de toi, c’est que tu y connais quelques chose »

  • « Je n’y connais rien… »

  • « Eh bien tu n’y connais rien en silence ». Ce qu’il y a de bien avec Jean-Poirotte c’est qu’il analyse le motif et dit « OK »… sans faire son têtu…

Visite de deux ou trois garages et là, l’occasion apparement rêvée. 1000 F de moins que ce dont je dispose, 40.000 km, une première main, comme neuve (appartenait à un vieux monsieur décédé, le pauvre…). Papa la regarde sous toutes les coutures et demande à voir le moteur d’un air très professionnel. Le vendeur s’exécute ravi, il a raison : tout est nickel chrome… Affaire conclue… La voiture datait de 1991, nous étions en 1994 et l’achat me semblait bon. C’était une Seat Ibiza 1300 et quand le vendeur de Copine (celle dont j’ai pris possession aujourd’hui) m’a proposé un « ancien modèle Ibiza », j’ai ricané et je lui ai fait voir le mien, d’ancien modèle… (ma Titiiiiine !) : voici un ancien modèle Ibiza… Le malheureux s’est figé…

Elle ne m’a jamais trahie ma Titiiine. Elle m’a emmenée où je voulais, quand je voulais. Jamais de grosses pannes subites (sauf un décès de batterie sur une nationale, mais comme c’était à plus de 50 km, prise en charge par l’assistance de tout, sauf du prix de la pièce…). Juste du normal à changer de temps à autre, mais moins souvent que pour certaines voitures neuves… Et elle roulait péniblement mais roulait tout de même avec une durite à changer en urgence (ça puait l’essence, mais je pensais que cela venait du bouchon du réservoir, quand le garagiste a vu l’état de la durite il a fait « GLUPS » et n’a jamais voulu me laisser repartir : ça pouvait exploser (et moi avec, une blogueuse de moins). Pièce changée en une heure, on admire)

Elle a vieilli, comme moi. Elle représente toute une époque. J’étais encore une jeune femme (de 36 ans) quand je l’ai achetée, et j’étais encore pleine d’espoirs et d’illusions. Le prochain cap ce sont les 50 ans, le prochain 9 mai où je serais couchée avec une bouillotte sur la tête après m’être prise une biture parce qu’il faut bien le faire un jour… Et ma Titiiine ne sera plus là. Je le pensais pourtant, même si l’on se moquait de moi avec ma « Ford T » (vous connaissez la bande dessinée ?)

J’avais le choix après un bilan serré : pour la deuxième fois : courroie de distribution + frein à main à refaire (je me garais systématiquement « en prise ») + un soufflet de cardan + un rétroviseur à changer enfin + quand même des piqûres de rouille là où dans le moteur est inscrit « système Porsche », mais un problème vraiment grave impossible à résoudre paraît-il : la ventilation. J’ai perdu chez Titiiine le n° 3 de la ventilation il y a 2 ans. En mai j’ai perdu le n° 1 et voyez-vous mesdames et messieurs, contre cela aucun garagiste ne peut agir : c’est un truc trop compliqué à changer (ce qu’ils disent). Je me voyais affrontant le prochain hiver qui sera rigoureux (prédiction de sorcière), avec la ventilation n° 2 qui lâche un matin de gel. A cause de cette ventilation, j’ai été dans l’obligation de vouer Titine à une mort certaine, et renoncer à faire encore deux ans avec elle après quelques mises au point nettement moins coûteuse qu’un nouveau véhicule… (elle avait passé le contrôle technique, vous avez suivi ou non ?). Voir donc après bilan négatif, avec la banque comment m’acheter une nouvelle voiture sans avoir gagné au loto. Avec assurance chômage sur le prêt (je le sens bien ce coup là… même si j’ai presque 9 ans de boîte)…

Aujourd’hui j’ai été chercher ma nouvelle voiture (d’occasion) qui je l’espère me rendra autant de services, pendant aussi longtemps (mais j’ai des doutes) que ma Titiiiine. Finalement on m’a offert 400 euros pour ma Titiiine dont les pneus sont neufs et le pot d’échappement aussi (je pense que l’on sentait très fort que j’hésitais pour la courroie de distribution et autre, et que j’étais prête à inventer ou m’acheter un séchoir à piles pour le dégivrage). Je ne sais pas si l’on s’occupera de la petite araignée qui habite derrière la vitre de mon rétro extérieur gauche (le droit est niqué depuis longtemps). Que deviendra donc Sophie (la petite araignée !) ? J’espère qu’elle aura l’instinct de se carapater en vitesse quand on mettra Titiiine sous presse après en avoir pris les organes qui étaient encore valides, soit certainement pas grand chose… (rien qu’à cette évocation, mon sang se glace, mon coeur fait une pause, mon foie se fige, mes trompes s’emmêlent, et j’emmerde Freud et les psy sur ce coup là…)

J’aimais la conduire ma Titiiine, son dynamisme de vieille malgré tout… Elle tenait la route et j’avais l’impression d’avoir une vieille complice un peu assoiffée mais bon… Je l’ai regardée avec émotion une dernière fois, au risque de passer pour une cinglée, mais bon, moi je m’attache durablement généralement contrairement à ce que j’ai pu dire et que vous n’avez pas cru…

Sanglots… Et bienvenue à Copine (je fais confiance, elle a intérêt à tenir la route celle-là) ! Caroline c’était ma five, Eglantine c’était un de mes chats, et Titine restera Titine…

On l’aura compris : je n’ai pas l’amour démentiel des voitures en règle générale : d’ailleurs quand on m’a présenté Copine j’ai posé the question fatale « c’est quoi ». Réponse « une Fiat Brava… » Sur le témoignage en cas d’accident de voiture, je suis nulle à n’en plus finir…

Adieu ma Titine, tu valais ton post, et tu l’a eu… Peut-être que dans mon paradis à moi, je te retrouverai un jour, sans qu’un garagiste vienne s’interposer entre toi et moi avec une ventilation à la c… Et Sophie sera toujours là, toute contente de me voir.

La vie n’est qu’un long calvaire, même si l’assureur (la banque désormais), m’assure qu’avoir gardé un véhicule 13 ans, c’est super chouette… Snif…

Maintenant il faut que je m’habitue à Copine avec toutes ses options auxquelles je sens que je vais très vite m’habituer (à peine fait 15 km que je trahis Titiiiine). Ma belle-soeur me suggère de la passer au polish, mon beau-frère de me préoccuper des poignées de portières (déjà !), mais sinon tout le monde a été unanime : Copine est très classe et on espère que je n’y cultiverai pas de la mousse. Inconvénient : plus personne ne me reconnaîtra à 1 km…