Je sens que je ne vais jamais faire amie/amis avec mes voisins de pallier qui sont en général très discrets, que je ne rencontre quasi jamais et sont assez silencieux (la gosse de 3 ans qui fait des caprices c’est normal et assez étouffé…).
Pour être plus précise, ces gens là me font regretter de plus en plus leurs prédécesseurs…
La dame m’a précisé un jour (alors que je lui disais juste « bonsoir ») qu’ILS ne pouvaient pas frayer avec leurs voisins, dont je fais partie. Que ce soit donner un petit apéritif sympa avec ou sans alcool, pour faire connaissance (comme l’avaient ceux d’avant que je pleure désormais totalement) ou pour rendre service, qu’on les laisse dans leur bulle merci (dûment noté…).
Je ne suis pas juive, les autres non plus, donc limite je suis impure ainsi que tout le reste de la cage d’escalier.
Nous avons déjà eu la folle adepte de la secte de je ne sais plus trop quoi du temple solaire, qui nous pourrissait la vie à tout désinfecter à l’alcool à brûler qui rendait la cage d’escalier irrespirable 1 jour sur 2 (c’est terminé depuis un moment, elle a dû se faire soigner). Maintenant c’est une odeur de camphre qui vient nous perturber les sinus. Je n’ai rien contre le camphre, notez le bien, mais de voir ma voisine sortant sur le pallier et parcourant l’escalier avec une casserole bouillante exhalant ce divin parfum en prononçant des paroles en sanscrit hébreux, ça me perturbe parce que je me demande si je suis normale. J’ai été obligée en plus de relire toute la Bible pour comprendre, et je n’ai rien trouvé concernant les émanations de camphre dans les cages d’escalier… (mais j’ai mauvais esprit…)
J’en suis restée sur le cul de savoir que j’étais impure et les autres aussi. Pas étonnant que certains puissent virer de manière diabolique, totalement racistes… Car j’ai déjà eu des amies juives ou musulmanes, sans ressentir de rejet de leur part…
Enfin une chose est certaine : il y a des cons partout…
J’ai choisi donc de les ignorer. Il n’y a eu qu’un soir où lui, exaspéré par le bruit de la TV du vieux con d’en dessous, est sorti de chez lui en même temps que moi, et est intervenu fermement pour baisser le son et mettre le casque en service.
Nous avons un chat qui traîne dans le secteur, nourrit par la dame du rez de chaussée, qui tout l’hiver est rentré se réchauffer dans le hall, pauvre petite bête.
L’autre soir, je ne sais QUI a laissé le chat rentrer dans MA cage d’escalier, alors que la porte du hall était ouverte.
Il y a en effet le hall accessible à tous, et deux cages d’escalier accessibles avec une clef ou via interphone. Pas difficile d’empêcher le chat de se faufiler…
Il miaulait donc avec une force inouïe, totalement affolé, dans l’escalier, cherchant une issue.
Sur le coup je me suis dis « merde ! ». C’est moi qui appelle les pompiers pour une alerte au gaz, qui ramasse les vieilles dames (goy) par terre, qui fait taire le vieux con d’en dessous, qui accouche les emmerdeuses qui font ça en moins d’une heure, etc… C’est TOUJOURS MOI !
Ce chat ne doit pas déranger que moi, après tout n’importe qui est capable de le faire sortir, pour peu qu’il s’en donne la peine.
Mais au bout de deux heures à entendre ce chat brailler de plus en plus fort dans l’escalier, j’ai perdu patience, d’autant que cela perturbait Diabolos qui n’a pas besoin de traumatisme existentiel supplémentaire, et je me suis décidée à sortir de chez moi après avoir enfilé un slim correct (vous verriez le vieux caleçon que je porte, qui s’est transformé tout seul en sarouel… je ne sors jamais avec…).
Direction le rez de chaussée, suivie par le chat qui a entendu ma porte s’ouvrir et me suit avec joie, la porte d’entrée est grande ouverte, ne me reste qu’à lui ouvrir la porte de la cage d’escalier protégée. J’ouvre cette porte et le chat se précipite vers l’extérieur.
Je remonte chez moi, et là, surprise, la porte de mes voisins de pallier s’ouvre :
- « Ah madame Dabra, vous vous êtes ENFIN occupée de ce chat ! VOUS AVEZ MIS LE TEMPS.! »
J’en suis restée comme deux ronds de flan…
La vie n’est qu’un long calvaire