La maternitude…

La_maternitude_53329075Pour Pulchérie, je pensais avoir été une mère atroce. Pas pour elle hein, pour les autres…

J’avais tout le temps peur pour elle et j’avais mes raisons (j’y reviendrai). Au secours maman tout le temps… Mais…

Par exemple à la maternité, on m’avait mis la chieuse en puissance (oh combien !) dans un berceau transparent avec l’avis « je suis petit et fragile, seuls mon papa et ma maman ont le droit de me prendre« . Cause toujours… Si le père pouvait la prendre, tout le monde le pouvait, il apportait autant de microbes que les autres le papa… Et vu l’endroit par lequel passe l’enfant pour naître, c’est normal qu’il soit immunisé… J’avais lu plein de livres en plus, et je savais qu’un nourrisson est protégé par les anti-corps de sa mère pendant un mois après la naissance. S’il était au sein, aussi longtemps qu’il se serait (et elle l’était après une lutte corps et biens contre la maternité, j’y reviendrais également).

Donc à la maternité, tout le monde pouvait prendre cette enfant dans ses bras. Jean Poirotte s’empara d’elle le soir de sa naissance sous l’oeil horrifié d’une sage femme que Mrs Bibelot renvoya dans ses 15 mètres parce qu’elle attendait son tour…

Le lendemain, un samedi, tout le monde défila, c’est simple j’ai une photo de tout le monde avec la petite dans les bras !

  • Mon père

  • Ma mère

  • Mon frère et ma soeur (sans marteau je précise)

  • Sa copine de l’époque, ma belle soeur (ex, mais on se cause toujours)

  • Moi un coup : elle avait fait un couac !

  • Mon grand père

  • Son arrière arrière grand tante (tante Hortense)

  • Le père

  • La belle soeur

  • Le beau frère

  • Leur fille

  • Et j’en passe.

Vous n’allez pas le croire : Pulchérie a survécu à tous ces bras mercenaires et ces microbes atroces qui l’attendaient pour la terrasser (d’ailleurs elle va très bien, je confirme).

Ma belle soeur en cloque de la cousiiiiine et nous annonçant qu’elle allait accoucher dans la maternité de rêve. Pour elle c’était quand le môme est dans un endroit soi-disant stérilisé et isolé de sa mère (moi rien que la vue de la chambre de rêve me donnait envie de foutre le camp). Un truc très américain dans le style. On regarde le chiard derrière une glace car la chambre du dit chiard est isolée de celle de la mère avec baie vitrée obligatoire.

Puis elle acheva tout le monde en nous déclarant qu’elle n’était pas d’accord avec le fait que Pulchérie ait été dans les bras de tout le monde (dont les siens) et que du coup, sa fille (on savait ce que c’était), n’irait dans les bras de personne….

On pensait qu’elle nous faisait le coup classique de Trafalgar de la femme en cloque qu’il ne faut surtout pas contrarier sinon elle va faire serial killeuse, mais cela se précisa après la césarienne…

  • La môme était bien dans un berceau transparent dans une pièce théoriquement isolée de sa mère, derrière une vitre

  • Interdiction de se pencher au dessus du berceau sous peine de briser la glace (z’aviez qu’à lire plus haut).

  • La prendre dans les bras ? Vous rigolez vous ? Faut ouvrir la porte, les microbes vont s’engouffrer…

Nous étions à la fois ravis et frustrés. Le Hic fut de voir l’album photo quelques mois plus tard. Parce qu’il y avait des photos de la petite dans :

  • Les bras de son père (jusque là c’est normal)

  • Les bras de la mère de la belle soeur (là c’était moins normal vu que la mère du papa n’avait pas eu le droit)

  • Les bras du père de la belle soeur (idem avec Jean Poirotte qui en mourait d’envie)

  • Les bras de la femme du patron de mon frère…

  • Les bras de la future marraine, alors qu’Albert Parrain présumé n’avait pas eu le droit de la regarder autrement qu’au travers une vitre…

Il y a eu comme un couac général dans la famille. Et la sensation que mon frère n’avait pas apprécié, mais qu’il avait subi… Qui s’est confirmée plus tard lors de la séparation… Mais bon sur ce coup là il a fait solidaire avec sa femme et je pense que cela lui a coûté…

Ma belle soeur était tombée en maternitude… J’appelle ça comme cela. Les femmes qui en font trop, qui en rajoutent une couche, qui ont souffert plus que les autres et dont les enfants sont plus fragiles que les autres… Qui font tout bien et vous pas (pour Delphine qui s’intercalait entre la cousiiiiine et son frère, elle me fit la morale « ne laisse pas tout le monde la prendre » Ben si, et même la grande soeur, et je fais ce que je veux d’abord…. (Delphine est toujours vivante et en bonne santé je confirme…)

Effectivement parfois, plus fragiles que les autres, certains enfants sont (ça sonne bien non ?). A l’abri des microbes ils ne développent pas leurs défenses immunitaires. Séparés de leur mère dès leur naissance, ils n’apprennent pas ce je ne sais comment définir qui les rendra sociables…

Elle a persisté et signé pour le second, s’est un peu relâchée sur le troisième (que j’ai pu manipuler et bisouter parce que j’étais déléguée à la photo et qu’elle s’était absentée pour aller voir les aînés : le chiard a survécu à mes microbes (il est en parfaite santé, je confirme…)

N’empêche qu’il leur manque toujours à ces bayous peut-être, d’être passés de bras en bras à l’heure où ils connaissaient le monde, à leur grande surprise.

Je me trompe peut-être. Mais entre la maternité et la maternitude, je trouve qu’il y a un fossé. Finalement pour Pulchérie j’étais dans la maternité (tremblante), et ma belle soeur était dans la maternitude… Comme ces femmes qui marchent sur la route fières derrière leur landeau, alors qu’il y a un trottoir magnifique qui les attend…

De toutes façons, quel que soit le clan, la vie n’est qu’un long calvaire (surtout quand on a des chiards à gérer…)

L'hérédité c'est curieux…

L_h_r_dit__c_est_curieux_53369318Ce truc bidule chose très artistique, c’est de l’ADN… C’est là que s’inscrit tout ce que l’on va être, via les gènes multiples récoltés ça et là depuis des générations.

C’est là qu’il est écrit quand on aura ses ragnagnas pour la première fois (mesdames et mesdemoiselles), quand on commencera à perdre ses cheveux (messieurs et mes damoiseaux), quand on commencera à avoir du poil aux pattes ou au menton, et quand exactement l’arthrite nous attaquera ou autre chose de bien sournois légué par nos ancêtres.

C’est là qu’il est écrit que les yeux sont de telle ou telle couleur, que le sang sera de tel groupe qui pourra peut-être changer en cours de vie (sauf si l’on est O négatif).

Pour moi l’hérédité c’est autre chose que mes yeux marrons verdâtres, alors que tout le monde a les yeux bleus dans la famille (mes parents étaient vraiment non concentrés).

Non, ce sont des ressemblances curieuses ayant sauté plein de générations, des réparties identiques, des caractères (de merde, je précise) qui viennent d’il y a très longtemps, on l’apprend par hasard.

Exemple : Pulchérie. Pulchérie a les pieds de ma grand mère maternelle. A tel point dit-elle que quand elle s’est glissée dans toutes les paires de chaussures de luxe que lui a refourguées Mrs Bibelot, elle s’y est sentie « comme chez elle ». Formidable non ? Le plus formidable c’est d’avoir retrouvé une photographie de mon arrière arrière grand mère, décédée à 38 ans (la mère de Mrs Morgan, celles dont les chaussures vont à ravir à Pulchérie) : portrait craché de ma fille dont je pensais qu’elle ressemblait plutôt à mon ex belle mère… (ouf !). Maintenant elle tourne plus vers ma mère…

Et puis vint un jour, en visite chez Mrs Bibelot, un survivant de l’époque (96 ans tout de même et toute sa tête), se souvenant très bien de l’arrière arrière grand mère de Pulchérie et nous parlant d’elle. Ma fille chiée ! Elle lui ressemble et en plus elle en a le caractère…

Elle a débuté dans l’existence (Pulchérie), avec une marotte très marquée pour les petites boites et les petits paquets. Elle les collectionnait. Cela apparement elle le tenait d’une autre arrière arrière grand mère, qui avait terminé sa vie en faisant des petits paquets qu’elle semait partout…

Autre exemple. Un bel été de 1977 en vacances, Mrs Tricot pose une question à son mari, « le prisonnier »

  • « Chéri dis moi, tu supporte bien ton nouvel appareil ? » (dentaire)

  • Lui, ne levant même pas la tête de ses mots croisés « je le supporte très très bien, il est dans le fond de ma malette noire… » (avec sa caméra à flamands roses)

Moi Il y 2 deux ans appelant Delphine qui m’avait ruiné la santé et le portefeuille pour avoir des lunettes avec lesquelles elle se trouvait divine (elle l’était) (je précise que Delphine n’a pas connu « le prisonnier » qui est mort avant que je ne rencontre son père).

  • « Ma puce, tes lunettes te vont toujours bien ? Pas de soucis avec tes yeux ? »

  • « Aucun problème avec mes lunettes mouth, elles sont chez toi dans le tiroir de droite de mon bureau, ça fait 2 ans que je ne les porte plus ». (Du coup je les ai récupérées, les lunettes de repos vont très bien à ma pressetruchose naissante)

Les oiseaux maintenant. Le prisonnier était un passionné des oiseaux, un chevronné. Il avait décidé de connaître tous les oiseaux du monde, devant l’ouvrage avait décidé de se cantonner à l’europe et finalement de se contenter de la France. Il avait plein de livres sur les oiseaux et son truc était de partir au petit matin avec des jumelles, espionner les oiseaux, où que nous soyons. Pendant les vacances il passait un temps fou ailleurs, à chercher l’oiseau rare. Jean Poirotte a hérité de cette marotte et a tous les livres de son père. Et puis un beau jour, le fils de ma soeur, admirant les oiseaux dans le jardin de mes parents. Ils les nourrissent l’hiver et il y a vraiment de quoi faire.

  • « Moi je les aime les oiseaux… C’est quoi celui là papy ?

  • « Un bouvreuil mon chéri. Et lui c’est un pinson, regarde : un pic ! »

  • « Moi je les aime les oiseaux ».

Du coup il est reparti avec un des livres de mon grand père, qu’il lisait religieusement en nous expliquant les commentaires « là tatie tu vois, ça veut dire qu’ils nichent en France mais qu’après ils repartent ailleurs ». « Là tu vois, le papa de papy a mis une croix, ça veut dire qu’il l’a vu cet oiseau ». Soupir en refermant le livre « j’espère que je les verrais tous… »

Bien sûr comme tout petit garçon il a été rattrapé par d’autres choses, mais l’amour des oiseaux, le vrai, celui du prisonnier est à jamais en lui.

Il a hérité aussi un trait très particulier de son grand père maternel. Quand il se met à neiger vous pouvez être certain qu’à trois km l’un de l’autre, ils sortent régulièrement avec une règle pour mesurer combien ça fait… Cela sans s’être jamais concertés… Il y a Jean Poirotte qui peut attester sur l’honneur qu’il en est tombé 10 cm, et son petit fils qui en a mesuré 15 (y’a de l’herbe)

Pour moi, c’est cela l’hérédité. La belle, qui ne ressemble pas à une spirale parfaite sur laquelle trop de choses mauvaises se balladent pour nous pourrir un jour la vie.

C’est le sens de la répartie, la même à des années de distance, la marotte, la collectionnite aigüe (que Mrs Bibelot a refilé à Pulchérie), mon amour du piano qui vient de mon arrière grand mère, et j’en passe.

Et vous, vous tenez quoi de qui, de particulier vraiment ?

La sous préfecture…

Visite_sous_pr_fectureJ’ai bien évidemment profité de mes congés pour faire ça et là quelques paperasses et autres démarches administrative.

Vendredi 11 mai, armée jusqu’aux dents de justificatifs de toutes sortes, me voici partie à la sous préfecture puis (que je croyais) aux impôts, avec un munster dans un sac plastique à poser sur son guichet pour accélérer la dame des impôts.

Pour la sous préfecture, je roulais en toute illégalité depuis un petit moment. Ma carte grise était à l’adresse de mes parents ce qui n’était pas un souci, sauf qu’ils ont changé d’adresse et de facteur depuis peu (l’ancien leur remettant les courriers égarés à l’ancienne adresse, même si le « suivi » n’était plus d’actualité), donc fallait aller faire refaire ma carte grise (c’est gratuit, normalement on aurait dû me payer). Car là, il n’était plus certain du tout qu’une prune éventuelle ou une amende quelconque ne m’arrive. Ce n’est pas que j’y tienne, mais bon je préfère éviter les problèmes et j’évite les prunes de toutes manières En cas de truc grave je pense qu’ils me retrouveraient avec les assurances, mais bon, je voulais être en règle.

  • J’arrive à l’ouverture. Tout le monde a eu la même idée…

  • Je prends mon ticket, je constate que j’ai de la paperasse à remplir et je ne trouve pas les lunettes de repos de Delphine dont j’ai vraiment besoin maintenant. Damned, la vie n’est qu’un long calvaire !

  • Je remplis le papier d’une écriture de cochon, vu que je n’y vois pas grand chose et j’attends mon tour. Je précise que je mets mon adresse complète

  • Une dame peu aimable finit par appeler mon numéro après un temps très très long, termine de compléter le formulaire quand je lui déclare que j’ai oublié mes lunettes et que c’est tout juste si je la vois (bien sûr que je la vois, mais les caractères gris sur blanc écrits en tout petit, nettement moins bien).

  • Elle fait une photocopie de mon justificatif de domicile qui précise le bâtiment, le hall et le numéro d’appartement (vive l’EDF)

  • Elle fait une photocopie de ma pièce d’identité  dont l’adresse est complète

  • Vous sentez venir l’embrouille, mais j’ai laissé des indices

  • On m’appelle à la caisse pour me remettre ma nouvelle carte grise. Je cligne un peu de l’oeil pour vérifier que…, mais l’autre, derrière sa caisse, à qui ne je dois rien, me précise qu’on est vendredi, qu’il est 15 H 45 et que ça va fermer et que 3 malheureux attendent derrière moi…

  • Je prends la carte grise. Je file vers les impôts… Pas de place. On ne plaisante pas dans le secteur avec le stationnement illicite. Les impôts pour une raison qui m’échappe, sont placés entre le commissariat de police et la gendarmerie.

  • Je reviendrai mardi, je suis en congés youpee !!!

  • J’arrive à la maison, une connasse m’a pris ma place réservée. Je klaxonne pour récupérer ma place pour laquelle je paye impôts locaux et taxe d’habitation. Je ne supporte pas qu’on me prenne ma place…

  • Je pose mon sac, je récupère les lunettes de repos de Delphine pour admirer ma nouvelle carte grise, grâce à laquelle je suis en règle…

  • ARGGGG. L’adresse est incomplète. Il manque le numéro du bâtiment, indispensable. Me revoici comme avec les impôts pendant 5 ans…

M’en fous j’y retourne pas. En cas de problème j’exigerai que l’on exhume les papiers dûment conservés, sur lesquels l’adresse était complète, le formulaire dûment complété et signé de ma blanche main, et la pièce d’identité au point…

De toute évidence et pour une raison obscure, l’administration ne croit pas utile de préciser « batiment B6 ». Sauf l’EDF et France Télécom qui rajoutent même mon numéro d’appartement.

Ne venez pas me dire le contraire : la vie n’est qu’un long calvaire… et cette histoire 100 % véridique !

Le fisc et moi…

Le_fisc_et_moi_tlp528869Mes premières relations avec le fisc ont été supers. Si si, je ne plaisante pas.

Albert avait la bougeotte, donc nous n’arrêtions pas de déménager. Les 3 premières années nous avons réglé scrupuleusement nos tiers provisionnels à la bonne adresse. Au moment de payer le solde, nous avions déménagé et on nous demandait l’intégralité de l’impôt à notre nouveau domicile. Nous répondions gentiment que nous avions payé les tiers ailleurs et on s’excusait de nous avoir dérangés. 3 années de suite nous avons été remboursés des tiers payés « inutilement » aux anciennes adresses, sans que les nouvelles ne nous demandent de comptes (c’est à cause de nous que la France est en déficit) et en plus, nous avons été remboursés du solde de la dette par la nouvelle adresse sous prétexte qu’elle avait été perçue par l’ancienne adresse (archi faux, nous avons vérifié à chaque fois et gardé soigneusement le courrier depuis 1979 et autres, il y a largement prescription).

C’était super : remboursement des tiers reçus + du reste. En bref, nous n’avons pas payé d’impôts pendant 3 ans (faut dire que cela ne faisait pas lourd non plus). Le fisc je le trouvais plutôt sympa…

Nous avons arrêté de déménager du coup il n’a pas perdu nos coordonnées (le fisc). Il paraît que cela arrive à une vingtaine de contribuables par an : le fisc les perd : à qui se fier ? Je vous le demande.

Arriva l’époque où Albert monta sa boîte dans des conditions très particulières. C’est simple : vous montiez votre propre boîte dans un domaine qui vous était auparavant inconnu et vous étiez défiscalisé à 100 % pendant 3 ans et à 50 % les 2 années suivantes. Que fit le fisc ? Il attendit 3 ans, pour sauter tel un vampire sur le contribuable défiscalisé afin de prouver qu’il avait abusé de la loi (combien se sont fait avoir sur ce truc ?).

La lutte fut chaude. Pour Albert qui avait bel et bien débuté en bourse, c’est tout juste si le fait de savoir avant de monter sa boîte qu’elle existait ne l’empêchait pas d’avoir « débuté ». Je me souviens de la salope (pas d’autre terme) qui se pointat à la maison pour vampiriser Albert. Manque de bol il m’avait quittée deux mois avant. Elle était tout de même pêteuse, sans oublier toutefois de me préciser que j’étais solidaire de mon mari et qu’avec les amendes (quelles amendes ?) je devais 4 millions de francs lourds aux impôts… Je vous laisse imaginer l’état dans lequel me retrouva Jean Poirotte qui me fit un vin chaud.

Albert affrontat le contrôle fiscal, un pote sympa à moi (des impôts et contrôleur lui même, en ayant ras le bol de traquer la minuscule fraude) me fit faire une lettre de désolidération justifiée (je n’avais pas d’intérêt dans la société, nous étions mariés sous le régime de la séparation de biens, etc…)

Le temps passe et me voilà chez papa et maman pour quelques mois (en fait 4 ans) et j’achète mon appart. Là le fisc me rattrape.

Il ne connait pas ma bonne adresse, elle est incomplète… Et comme je n’ai jamais payé de taxe foncière de ma vie (oui pour causes de travaux nous en étions exonérés pour 5 ans avec Albert pour notre baraque), je ne remarque pas qu’elle n’arrive pas en temps et en heure…. 5 ans de luttes pour avoir une adresse complète.

Je complique tout, je me remarie. Je n’ai jamais demandé à porter le nom de mon mari, mais le fisc le fait systématiquement (ce qui est illégal, chaque femme a le droit de porter son nom patronymique, mariage ou pas). Du coup quand on se sépare avec Charles Hubert, ils m’envoient les avis à la bonne adresse (enfin !), mais au mauvais nom…

A moi de justifier de la reprise de « votre nom de jeune fille ». Hors quand je veux faire con, je fais con. Je n’ai pas à justifier de la reprise de mon nom patronymique et il est hors de question d’envoyer au trésor public mon jugement de divorce qui comprend des paragraphes très personnels. Le seul cas où l’on doit l’envoyer c’est quand le juge précise que la femme garde le nom de son mari… Mais les impôts veulent le jugement. L’auront pas. J’irais m’ouvrir les veines sur leurs escaliers mais je veux mon nom patronymique (le mien, l’unique, le seul)

Là cette année c’est la totale. Ils m’écrivent (apparement) sous mon nom d’épouse, en ayant retrouvé la mauvaise adresse (incomplète), en transformant mon 4 pièces en 5 pièces et en oubliant les filles étudiantes en hautes études (d’où tout de même une réduction d’impôts importante, de quoi ne rien payer quoi, vu ma fortune)

C’est simple, je les hais. Je suis en congés deux semaines, lundi, je m’y pointe avec une mitrailleuse lourde. A moins que je ne retrouve la recette de la nitro glycérine. Pulchérie avait ça quelque part (cette délicieuse enfant) et que je n’aille tout faire sauter.

Parce que là ils me gavent grave. 5 ans qu’ils me font des ATD pour me rembourser les frais (mais bon qui se choppe la déprime ? Hein ? non, pas eux…). Je veux y rentrer aux impôts, j’y ferais mon boulot et je serais compatissante, ça je peux le jurer… Je suis trop vieille, l’état ne veut pas des gens passés la quarantaine (donnez l’exemple)

La vie n’est qu’un long calvaire et l’administration inhumaine…

Honte à moi… J'ai raté ma vie

Abstention_jf9738_001J’ai toujour été très fière de mes filles. Si, si, vous l’aviez sans doute remarqué. En plus je les ai élevées toute seule ou presque…

Je les regarde avec fierté et je me dis que ma vie n’a pas été qu’un long calvaire. Elles sont belles, elles sont cultivées et intelligentes. J’y suis un peu pour quelque chose tout de même.

J’ai réussi cela dans ma vie : mes filles. J’ai fait de mon mieux avec l’aide de mes parents pendant les périodes difficiles, j’ai eu mes ratés, mes loupés, mes gaffes, mais au bout du compte, elles tiennent vachement bien la route mes méchantes pesteuses…

Là c’est la première fois que quelque chose foire et je me suis remise en question à un point pas possible.

Delphine a refusé de venir voter au deuxième tour des présidentielles…

Elle m’avait plus ou moins avertie qu’elle ne viendrait pas, mais elle devait faire une procuration à sa soeur. Sauf qu’elle s’y est prise trop tard. Sauf que son chéri repartant dimanche soir (en loupant le deuxième tour également) elle n’avait pas envie de se coltiner 3 heures de déplacement juste pour voter. Sauf qu’elle le savait bien, elle n’avait qu’à se faire inscrire à Paris pour s’éviter ce déplacement. Sauf que, et bien elle ne viendrait pas voter et point final. « Je suis majeure, je fais ce que je veux« . Je l’ai bien sentie se sentant coupable sur ce coup là, mais elle a persisté et signé. Et bon c’est vrai qu’elle est majeure et qu’elle fait ce qu’elle veut… Sauf que moi aussi je suis majeure et que mes parents ont toujours le droit de me critiquer…

J’ai tout fait pour qu’elle se déplace. Merde c’est important ! Comment l’ai-je élevée ? Ne lui ai-je pas dit et répété que le vote était un droit mais aussi un devoir ? N’a-t-elle pas senti ses arrières grands parents se retourner dans leur tombe d’horreur ? N’a-telle pas senti le frisson qui parcourait l’échine de ses grands parents que sa défection a réellement plus que chagrinés ? Se souvient-t’-elle des soirs où elle avait le droit de se coucher plus tard parce que je partiicipais au dépouillement ?

Sa soeur s’est elle déplacée car elle n’a jamais raté un scrutin (en me rappelant au passage que moi j’en avais loupé un, c’est exact, c’était Charles Hubert qui était parti gambader je ne sais plus où car nous étions partis en excursion, que j’ai attendu pendant une heure, et moralité je suis arrivée au bureau de vote  à 20 H 05 : trop tard : il en a entendu parler cet incivique !).

Pulchérie ne s’est pas trop étendue sur la défection de sa soeur, se contentant de me dire « elle a dû être contente de tomber sur mon répondeur quand elle m’a téléphoné pour dire qu’elle ne viendrait vraiment pas ». Car Pulchérie est très capable et miieux que moi, de faire la morale à sa soeur…. Faut dire que pour  le lendemain, il y a la surprise préparée par les deux filles. Pas la peine de se friter ce soir là pour une histoire de vote… Non, mais elle va s’en rappeler de son abstention la Delphine…

Ma fille s’abstenant, refusant de se déplacer, confondant « droit » avec « corvée ». Et son copain idem…

Je pense qu’ils en entendront parler pendant longtemps… Moi j’en ai gros sur la patate.

Ma fille s’est abstenue, j’ai raté ma vie, et son éducation…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Les filles me préparent une surprise…

Surprise_55949044C’est bientôt mon anniversaire qui tombera pendant mes congés de mai (je déteste travailler le jour de mon anniversaire).

Et alors que l’on doit se  voir le dimanche 6, car les filles viennent voter sous peine d’être privée de dessert à vie, Pulchérie m’appelle un 30 avril morose.

« Bon bah, tu es invitée par Delphine et moi le 7 au soir pour une soirée surprise« .

Je dormirai chez elle et le gentil, à me faire boulotter les doigts de pied par Sacha (gouzi gouzi, c’est mamie !) et à cloper par la fenêtre… Ce qui n’est qu’un faible inconvénient.

Je suis attendue le 7 mai au soir sur le coup de 19 H 30 à Paris Montparnasse pour une surprise. (Je pense qu’elles n’ont pas trop percuté que j’étais en congés et que je pouvais me pointer à 8 H 30).

Parce que le plus sadique qu’il soit c’est de m’avertir d’une surprise aussi longtemps à l’avance. Elles auraient pu attendre le jour des élections… « ah au fait maman, on t’attends demain soir à Paris pour une soirée surprise »

Parce que là du coup, je suis morte de curiosité (ben voui, la dernière femme de Barbe Bleue c’est moi).

Et oui, je l’avoue, suis une curieuse de nature et elles le savent bien, elles sont comme moi… Du coup je ronge mon frein en essayant de deviner la suprise (j’aurai tout faux). Sur le plan de la concentration au boulot cela n’est pas du tout ça, car la question existentielle est depuis le 30 c’est quoi la surprise ? »

Une soirée surprise à Paris.  Quelle surprise ? Où ? Pourquoi ? Comment ? avec qui ?????

Je n’en peux déjà plus…

D’un autre côté il y a surprise et surprise. Là je suis avertie. Pas comme ma soeur dont le mari préparait un anniversaire surprise un beau samedi, et qui avait décidé, elle, de faire une « journée pyjama ». Devant les questions précises et de plus en plus nettes du mari (« je pue ou quoi »), elle s’est décidée à aller prendre une douche en fin d’après midi pour trouver tout le monde arrivant avec la bouffe, en peignoir, avec un turban dans les cheveux.

« Surprise »…. Oui c’était surprise. Sauf que me faire prendre le train par surprise un certain jour est impossible…

On peut féliciter Pulchérie et Delphine pour leur sens du suspense… Des jours à ne pas dormir en me posant des questions… Mes filles me connaissent, normalement elles ont tout bon. Mais c’est quoi la surprise ???? J’aime bien savoir MOI, à l’avance

J’ai tiré les cartes, je ne vois rien !!!!

La vie n’est qu’un long calvaire…

Edit du samedi 5 mai : Delphine va être privée de dessert je pense, pendant au moins 5 ans… Vais-je supporter la honte dans ma famille d’avoir mis au monde une abstentioniste  ? Honte à moi ! Honte à elle surtout… Du coup je révise mon testament et le piano sera peut-être pour quelqu’un d’autre. Dans la famille on ne plaisante pas avec le devoir de vote…

Quand on n'y connait rien…

Je_hais_l_informatiqueArrivée au boulot un lundi matin (qu’on imagine glorieux)

La première chose que je fais est généralement d’allumer mon ordi avant d’aller mettre en place la sauvegarde du serveur.

Je reviens à ma place et là curieux, mon écran est comme bloqué… Finalement non. L’ordi cause, mais je n’y comprends rien.

J’appelle un collègue sympa qui vient regarder et me déclare « ça ne sent pas bon tout ça ». Effectivement. Il me conseille F2 et non pas F1 et nous voici sur un message incompréhensible. Moi je suggère que l’ordinateur dise (puisqu’il cause anglais) « I fuck everybody », là au moins on serait tout de suite fixés.

  • Le collègue me suggère de redémarrer. Ce que je fais. Même topo, sauf que le choix F2/F1 n’existe plus. Il s’en veut, je lui en veux, on se hait…

  • Un autre collègue qui arrive, nous voyant à deux devant mon ordi, vient regarder et pronostique un décès prématuré de mon disque dur. On redémarre.

  • Un troisième collègue nous voyant à 3 derrière mon écran arrive et nous dit qu’il s’y connait. Il tâte l’ordi tel un médecin et déclare que le disque dur tourne mais… Il manque une connexion. Le disque dur est mort où c’est la connexion, va savoir Edouard…

  • J’appelle l’informaticien du boulot sur son portable, ignorant qu’il est en décalage horaire d’au moins 6 heures…

  • Un quatrième collègue nous voyant à 4 derrière mon ordi, déclare qu’il s’y connaît également. Il fait plein de clics, regarde les messages s’afficher avec consternation, et redescend chercher ses tournevis pour démonter la bête : il y a un faux contact entre le disque dur et je ne sais pas quoi…

  • 10 H 30 tout de même. Du monde dans mon secteur et mon ordi démantibulé sur mon bureau, m’empêchant d’accéder au téléphone. Dame Vénézia prend les appels et déclare le décès de mon PC à mes collègues éloignés consternés… Une ambiance de deuil règne dans le service et personne ne bosse, tout le monde est agglutiné devant mon PC (c’est moche quand on a retiré le capot)

  • Je descend vérifier si je peux retrouver ma session sur un autre ordi. Je peux. Mais pas ce qui va avec (les programmes, dont un, très important, dont je me sers les 2/3 du temps tout est hyper protégé dans la boîte). En fait je ne peux rien faire.

  • Le bricoleur ne trouve aucune mauvaise connexion. Mon disque dur est mort. Tous opinent : ils l’avaient bien dit !

  • Les autres s’en vont enfin bosser en chantant « de profondis morpionibuuus« 

  • Je vais et je viens entre plusieurs PC : celui sur lequel j’ai récupéré mes mails, celui sur lequel je peux écrire mais pas imprimer, bref c’est la merde, intégrale et ingérable. Dès que Dame Vénézia lève son cul de sa chaise, je m’y précipite…

  • Je prends 3 pilules roses, finalement 5, je suis ZEN !

  • L’informaticien téléphone à 15 H 30. Il est à la Martinique, mon message l’a interpellé.

  • Il me demande de redémarrer et de tout lui raconter. C’est vachement fastoche à faire, les messages sont hyper rapides avant le « I fuck everybody » qu’on attend vainement…

  • Mon disque dur n’est pas mort, ou alors c’est d’une mort suspecte.

  • Il me fait taper des tas de trucs. Me demande de le rappeler pour que cela ne soit pas lui qui paye

  • Je le rappelle. Oui parce que l’ordi affiche vite, qu’il me faut tout lui lire, et que ça prend un temps fou de le réallumer tout le temps (l’ordi, les hommes n’ont besoin de rien)

  • Il trouve la panne. C’est le « SETUP » qui a grillé (moi je ne sais pas ce que c’est). Il me le fait réinstaller illico (là on l’admire, car c’est le petit matin pour lui, il n’a pas d’ordi, mais il visionne bien la chose). Enfin quand je dis « illico », j’exagère, il faut by-passer les messages de l’ordi, je fais des milliers de clics pour enfin pouvoir taper le message qu’il me dicte « ZA34/F1 WW triple axel, et rétablissement sur un seul pied »

  • Tout s’allume tout à coup, tout est normal

  • Il me demande d’éteindre et de redémarrer

  • Je le fais en tremblant, malgré les 5 pilules roses.

  • Je confirme le « SETUP« 

  • J’ai retrouvé mon disque dur grillé.

  • Consternation des mâles alentours qui s’y connaissaient tous… Ils ont déjà changé leur disque dur, chez eux, alors que… Je les ai sentis blessés sur ce coup là… Ils ont tous pensé s’être fait avoir…

Car la conclusion de l’affaire est que je n’éteins plus la bête, je ferme juste ma session. Mais que quand on ne s’y connait pas on peut se faire avoir par n’importe qui… Si cela m’arrivait on me dirait que mon disque dur est mort alors que c’est juste le SETUP qui qu’aurait sauté peut-être… Allez savoir !!!

Parce que là il y avait quasi ouverture de crédit pour carrément me changer l’ordi… 4 codes en fait à taper bêtement (ben voui, sous le commandement du grand chef en Martinique), et j’ai retrouvé un ordi en état de marche.

Je savais que je me faisais couillonner chez certains garagistes, maintenant, faut que je me méfie d’autres choses…

Je vous l’ai dit et répété : la vie n’est qu’un long calvaire…

Mais bon, je le laisse allumé (l’ordi, le garagiste est allumé en permanence), apparement c’est au cours de la dernière coupure que le SETUP s’est vexé…

La vie n’est qu’un long calvaire et le SETUP susceptible (une vraie belle-mère)…

Les gogolesques requêtes…

SourireVous allez me dire que je l’ai cherché avec mon titre de blog : une gentille sorcière… Mais je suis régulièrement perplexe face au gogoleuse request….

  • Je ne pensais pas qu’il y avait autant de personnes qui voulaient se débarrasser de leur belle mère. Mais pour de vrai hein ! Moi avec le furoncle j’y pensais vaguement (et si elle avait un cactus dans le myocarde… ?). Mais là non… On m’écrit perso, on me demande le poison qui ne laisse pas de traces. Vous pensez bien que si j’avais la recette je n’irais pas la donner à n’importe qui et que j’aurais éliminé ça et là quelques personnes qui me pourrissent la vie… C’est une requête régulière… J’imagine la tête des assassins en puissance arrivant chez moi pour découvrir que les filles sont infernales et le cabinet de mon médecin surchargé…

  • Le poil. Alors là c’est le truc qui interpelle… Comment se débarrasser du poil superflu ? Là, idem, si j’avais la recette miracle je serais quasi toute l’année aux Antilles à me baigner dans une mer plus bleue que bleue (c’est vert turquoise), à 28°, en me tortorant des punchs divins et en mangeant du crabe à tous les repas… Car celui qui trouvera la recette anti-poil pourra terminer ses jours riche et en mauvaise santé (forcément à cause du punch), où il voudra.

  • Il est incroyable le nombre de personnes qui peuvent aller sur gogole pour savoir quand la caissière changera son rouleau… Je sais que j’ai écrit un post sur le passage à la caisse, mais je n’en fais pas non plus une affaire d’état. Il y a des extra terrestes parmis nous, c’est comme ça…

  • Les jeunes filles qui ont « le vagin rasé » attirent également énormément. Sauf que sur mon honneur, je ne me souviens pas avoir écrit un post sur le vagin rasé. Ou alors il est temps que je prenne ma retraite et la direction de la maison qui va avec…

  • « fair l’amoure avec son ginéco » n’est pas de moi, à l’orthographe (même si je cafouille parfois, j’avoue) on le voit tout de suite. Et on imagine la malheureuse débarquant pourtant chez moi, c’est vrai, c’est fou non ? Elle pensait trouver plein de bons conseils pour se faire sauter par son gynéco et elle se retrouve avec Truchon qui a arrêté la clope…

  • Je reconnais que j’ai posté sur un article de journal qui m’avait marquée et qui parlait tronçonneuse. Sur mon honneur également,  je n’ai pas de truc de sorcière pour que la tronçonneuse oeuvre en silence pendant que l’on découpe belle maman (toujours elle), ni non plus l’autre truc qui fait que les morceaux de cadavres brûlent en sentant la rose… Landru quitte mon blog immédiatement… C’est fou les tueurs potentiels qui se balladent sur le net…

  • « Comment changer ampoule dans salle de bain » me laisse perplexe… Tu enlève la vieille et tu en remets une neuve… Faudrait-il que je fasse un post là dessus ? Pas de ma faute moi, si Charles Hubert, ce niais, s’est électrocuté en changeant une ampoule dans la salle de bain, alors qu’il était pied nu, les pieds dans l’eau (non je n’ai pas de piscine, mais il éclaboussait beaucoup…)

  • « Combien de km de Paris à Toulouse »… Bien fait pour moi, j’ai écris que je faisais GPS. Mais bon, consternation de l’internaute débarquant (on l’imagine, paumé, avec son ordi penché pour capter un Wifi en plein champs)…

  • « Sous les jupes de Lady Diana »… Alors là, je ne vois pas comment on peut arriver chez moi par ce biais… Aidez-moi…

Je vous épargne ce qui ne tient vraiment pas debout, mais j’avoue que je ne vais pas regarder les requêtes gogole trop souvent : ça me mine le moral…

La vie n’est qu’un long calvaire, je ne vous dis que ça depuis un bon moment…

13 km : 1 H 30

Contr_le_technique_recadr__200405833_001Vous z’allez me dire que c’est la faute à ma vieille voiture etc…

Même pas vrai d’abord.

Il m’a fallu 1 H 30 pour faire 13 km. Les parisiens ou autres banlieusards vont hausser les épaules. Même pas vrai non plus que je suis aux abords du périf ou d’un centre stratégique… Non. J’ai 13 km à faire entre mon boulot et ma maison (ce chiffre fatidique eusse dû m’alerter plus tôt).

Ceci dans les bois, avant une petite arrivée dans une ZA (artisanale mon cul !) dans laquelle mon entreprise se situe juste à l’entrée le matin et à la sortie le soir. Je n’ai donc pas d’embouteillages à affronter si vous voyez ce que je veux dire…

C’était sans compter sans la DDE qui a décidé pour la 13ème fois en 13 ans de faire des travaux sur la route qui mène de chez moi au village d’à côté. C’est simple, depuis que j’habite mon appart, j’ai connu cette route en travaux 6 mois sur 12 en moyenne… Ne pas la prendre c’est emprunter la RN 10 et ses embouteillages réels…

Un coup on creuse pour l’électricité, un coup on creuse pour le gaz, un coup on met des ralentisseurs, un coup on fait un rondpoint (une commune de 200 habitants peut-elle survivre sans rondpoint ?), un coup on change le rondpoint de place pour obliger les gens à ralentir face à l’école (rien ne ralentit un fou du volant), un autre coup un matérialise la bande blanche avec des pavés, c’est sans fin…

Donc Xème travaux depuis que j’emprunte cette route (déjà du temps de mon avocat tordu). Avec une déviation de 5 km pour 300 mètres de travaux. Un feu rouge alternatif suffisait grandement mais cette idée n’est venue qu’aux automobilistes… (tiens, ils creusent encore ? Je passe, je m’en vas voir ce qu’il se passe)

Depuis plusieurs jours un temps fou, comme tout le monde, je faisais comme si j’étais « riverain »… La courtoisie était de règle, on se laissait le passage les uns les autres, un vrai plaisir.

Là, sur ma route dans les bois, un semi remorque portugais. Je n’ai rien contre les portugais, mais il était lui… visiblement perdu, donc roulant au pas et quand je dis au pas, à pied je l’aurais doublé en lui flanquant grave la honte. Prenant suffisement de place pour que l’on ne puisse le doubler (en tous cas moi et tous les autres). Arrivé au carrefour où la déviation est indiquée (mon cul quoi !) le voila qui hésite. Il a bien raison, son semi ne passera jamais le carrefour « déviation » avec son triple virage à franchir avant une montée horrible et pleine de virages également (je l’ai prise une fois cette déviation, il doit y avoir pleins de morts régulièrement sur cette route, et les autorités nous le cachent, comme tant d’autres choses)…

J’ai quitté le boulot à 18 H 30 (c’était il y a 2 semaines, ceci pour les maniaques qui vont regarder l’heure où je poste, et critiquer), avec 1/2 H de retard. Il est 18 H 45 je devrais être chez moi, mais j’attends derrière un semi remorque portugais hésitant…

20 minutes…

Il s’engage finalement, constate qu’il peut passer (15 minutes à rouler à 3 km/h). Je le suis, ravie (enfin presque) et je le double quand je sais que c’est possible sans risques. Je dois passer à la pharmacie (merci Truchon). Las, dans mon bourg c’est également en pleins travaux. Pour la DDE le printemps rime avec « de chaussée défoncement« .

Je prends donc la déviation obligatoire (oui, la pelleteuse est en plein milieu du carrefour), j’arrive à la pharmacie à 19 H 25, 5 minutes avant la fermeture. Je fais le plein de gélules roses, noires, grises, m’en fous, je veux rentrer chez moi.

Et pour le retour j’emprunte bien évidemment la déviation obligatoire cause pelleteuse (même les riverains sont interdits de passage). Pour me retrouver dans une petite rue obligée face au semi remorque portugais. Arrivé là bien sûr en suivant scrupuleusement les panneaux. Sauf qu’il ne peut tourner ni à droite, ni à gauche (et que fait la DDE ? !!!! il est vraiment coincé, ça se voit nettement). Le temps qu’il s’en rende compte et qu’il bloque tout le monde en se demandant quoi faire : marche arrière, c’est simple et pour un semi c’est aisé… Moi je suis coincée en attendant qu’un illuminé derrière moi fasse marche arrière avant lui… Difficile, le virage est dangereux… 30 minutes à maudire le semi remorque. Je fais enfin ma marche arrière, mais trop serrée par le semi je m’y reprends à 10 fois, alors que les manoeuvres et moi c’est OK…

Je prends la petite route de détour pour rentrer chez moi derière une file de voitures hésitant sur la marche à suivre, j’y perds un temps fou,  et là je retrouve le semi remorque portugais qui termine sa marche arrière dans la rue dans laquelle il m’a coincée précédemment…

Le temps qu’il fasse sa manoeuvre (finalement pas doué le pépère…), encore 15 minutes d’attente…

Je suis rentrée la bave aux lèvres (ben voui) et j’ai sorti plein de gros mots que je ne connaissais même pas…

J’avais annoncé 1 H 30. Je suis loin du compte…

Mais la vie n’est qu’un long calvaire et la navigation difficile. Je n’ai pas revu le camion le lendemain, dommage, je m’étais acheté un lance roquette…

J'suis retournée à Paris

ValiseCeux qui ont suivi, savent que pour moi le top de l’expédition, c’est d’aller à Paris voir les filles. Ce qui était prévu pour le samedi 31 mars (après un report tout de même, sinon ce n’est pas drôle, mais avec les filles il y a forcément quelque chose qui coince à l’heure dite).

J’allais voir les filles, et mes petits enfants (les chats de Pulchérie). Mrs Bibelot avait décidé de m’accompagner pour voir comment ses petites filles étaient installées, et puis il y avait un bail qu’elle n’avait pas mis les pieds à Paris, elle (3 ans, nous avons compté dans le train…).

Je ne me suis pas méfiée de ma mère, et j’avais tort, quand le vendredi soir elle m’a annoncé qu’elle aimerait bien faire une virée au « quartier latin », où elle a plein de souvenirs… En me sortant tous ses vieux plans de Paris et du métro (le RER, connait pas). Je n’ai pas voulu la contrarier et lui suggérer de garder ses souvenirs. Elle voulait revoir le « boul’mich » qu’elle arpentait avec ses amis de la fac de médecine, et la rue de la Huchette dans une cave de laquelle elle allait danser… Ceci il y a longtemps maintenant.

Nous voici donc parties pour Paris, et Pulchérie un peu consternée de savoir que l’on arriverait chez elle « tôt » (12 H 45, annoncer cela à Mrs Bibelot qui se lève à 6 H relève de la haute voltige sans accessoire et rétamage sur la moquette obligé). Décision prise d’aller manger quelque part dans le Marais qui est le quartier de prédilection de ma méchante, de retrouver Delphine et gendre n° 2, et d’aller faire le quartier latin, because Mrs Bibelot y tenait beaucoup. Pulchérie généreuse nous invita pour un thé chez « Angélina », et Mrs Bibelot ravie, me rappela ces périodes ou nous « faisions » la rue de Rivoli avec Mrs Morgan, pour terminer devant un thé divin dans la même boutique… ceci sans oublier pour autant son quartier latin

Mrs Bibelot avait bien prévu son coup, elle s’était même acheté un portable flambant neuf, dont la sonnerie ne fonctionnait pas. Elle avait pris son plan de Paris et tout ce qu’il fallait, dès fois que je veuille la perdre (moi à Paris je ne sais jamais où je suis géographiquement parlant). Nous sommes arrivées à Montparnasse saines et sauves pour prendre le bus, et je la sentais avide de son Paris de jadis. Arrivées à la bonne station, elle savait très bien où elle était (moi pas). Elle a simplement oublié de me prévenir qu’elle voulait voir le marché aux fleurs et faire les quais et m’a fait faire un détour d’au moins 3 km pour arriver chez Pulchérie dans l’Ile Saint Louis,  (qui n’était bien évidemment pas prête, ma fille bien sûr). Moi j’avais faim et déjà mal au pieds (jamais contente).

Nous avons fait « gouzi gouzi arrheu arrheu » avec les chats le temps que ma fille termine de se préparer (3/4 heure). Elle avait prévu elle, de nous emmener déjeuner à côté de chez Delphine, de nous emmener chez elle (Delphine) et après : vive le quartier latin. (Je sentais bien que pour elle c’était « bof », mais elle n’a pas voulu démoraliser et contrarier sa grand mère qui de toutes manières était incontrariable sur ce coup là).

Le déjeuner a été sympa (un peu cher, mais bon…) avec un serveur non collet monté sachant blaguer juste ce qu’il faut. Pulchérie a réglé le portable de Mrs Bibelot sur « sonnerie hallucinante + Vibreur », découvert en rigolant que Jean Poirotte avait essayé de joindre sa femme 6 fois, et j’en passe. Ceci avec une maestria qui m’a fait peur vu qu’elle n’avait pas de mode d’emploi : moi avec un portable je vais faire n’importe quoi (eh oui, l’idée germe)… Le temps se détraquait, voici la pluie… Le lendemain il faisait un temps radieux, mais nous n’allions pas retourner à Paris…

Puis nous voiloù parties chez Delphine. Elle habite au 7ème… Là il y a eu un moment de battement entre le 3ème et le 4ème. Pulchérie qui grimpe les étages à la vitesse de l’éclair (l’habitude de son 6ème de chambre de bonne pendant 5 ans) a trouvé très drôle arrivée au dernier étage de commencer à grimper sur une échelle sous mon regard consterné. Je me suis figée nette : moi vivante, je n’irais pas voir Delphine au prix d’une escalade d’échelle après les 7 étages… Non c’était une blague avant le premier avril… La pluie a commencé à tomber de plus en plus fort et le quartier latin c’était moyen pour les jeunes : Pulchérie, Delphine et gendre n° 2… Eux pensaient plutôt à « Angélina » chez qui Pulchérie nous invitait.

Mais il a bien fallu y aller, via le bus n° 3456, sous la pluie, « mamie » insistant quelque peu et bien déterminée à y aller de toutes manières. Pulchérie était d’humeur aimable et avait son regard qui tue (elle fait ça trèèèès bien). Arrivée à Saint Michel et Mrs Bibelot qui fonce droit devant. Les filles constatent avec stupéfaction qu’elle connaît le quartier… Oui, elle retrouve sa rue où elle allait danser dans une cave. Il vase de plus en plus, et Mrs Bibelot ne reconnait plus rien (évidemment 50 ans après…). Du coup elle n’a plus envie d’aller voir le reste, elle veut garder ses souvenirs.  On fait machine arrière pour reprendre le bus n° 3456 vers « Angélina ». Nous perdons en route Mrs Bibelot et gendre n° 2…

Là j’admire la technique. Delphine dégaine son portable après 2 minutes d’attente sous un porche de la rue de la Huchette pour appeler son Jules (la rue n’est pas longue, l’absence est anormale). Mrs Bibelot s’est arrêtée avec lui (il la trouve super « funky » la grand mère) dans une boutique de souvenirs pour y acheter des parapluies… Nous voici munis de l’engin essentiel en cet heureux jour. Un noir, automatique, avec une tour Eiffel dorée dessus et écrit en gros « Paris ». C’est divin.

Elle se marre  en arrivant  sous le porche où nous l’attendons (avec gendre n° 2) avec son pébroque naze et les nôtres, mais ne retournera plus dans son cher quartier latin qui vit désormais dans son coeur avec ses caves où l’on dansait dans la fumée, quand Sartres était déjà bien engagé et qu’au café de Flore il y avait déjà des folles… Maintenant elle veut son Angélina. Tête de Pulchérie à nouveau… On z’y va. On aurait pu s’épargner la station « Saint Michel »… Finalement la virée a duré moins de 15 minutes.

Pas de soucis… On a marché comme pas possible. On l’a eu notre thé, notre chocolat, notre gâteau exquis… Nous avons cavalé vers la province (ou presque) tardivement : nous n’avions pas vu le temps passer. Nous avons bien vu par contre le train partant pour chez nous décoller sous notre nez et l’affichage annonçant 1/2 heure d’attente pour le suivant…

Je suis rentrée moulue, fourbue, crevée, gavée à mort entre le restaurant du midi (enfin 14 H) et l’Angélina, les mollets en vrac rapport aux 7 étages en montée et en descente, à la marche forcée, ravie, nostalique déjà de cette journée…

Mrs Bibelot nous concocte, je le sens, une virée sur les champs Elysées ou bien finalement chez les bouquinistes et les îles (de la cité, + l’ïle Saint Louis)… Voui, elle en a parlé plusieurs fois de ses bouquinistes (tous fermés ces rats). Avec Mrs Morgan nous avions toutes les trois deux destinations sur Paris, régulièrement (et là elle va en rajouter une) :

  • Les arcades de la rue de Rivoli + Angélina pour terminer

  • Les champs et la maison du Danemark pour le thé.

Donc je sens que l’on va y retourner. Je m’achète des chaussures de randonnées et OK… Je suis un peu triste pour elle tout de même que son quartier latin soit mort, et qu’elle n’ait pas pu nous faire voir « là où j’allais danser »… Elle n’a retrouvé qu’un théâtre qui joue toujours la même pièce depuis jadis… Mais tout le reste s’était envolé.

Toute une époque qui est morte avec comme pierres tombales des boutiques de souvenirs, des marchands de parapluies, de frites et du moche partout.

Pas grave, maman danse toujours dans sa cave enfûmée, elle a déjà rencontré Jean Poirotte et une nouvelle vie sera là… Avec moi pas prévue au programme du départ…

La vie n’est qu’un long calvaire… Sauf pour gendre n°2 ce jour là qui savait bien qu’elle était funky la grand mère…