Damned !

Lunettes_2Ce dimanche 3 décembre, tout était bon pour le moral. Le temps déjà… Comme un début de tempête dans la nuit (zut, c’est le 25 décembre 1999 qui recommence). Puis la pluie qui est venue s’en mêler. J’avais promis à Mrs Bibelot d’aller prendre le thé avec elle et d’aller me promener. Sauf qu’il aurait fallu me payer très cher pour que j’y aille (me promener) sous cette pluie battante.

Certains dimanches je me réveille en pleine forme et tout. Le 3 décembre c’était le cas, alors que tout le monde avait une excuse pour rester sous la couette avec un bouquin. J’ai donc rangé l’appart et fait le ménage et les lessives qui vont bien, et j’ai pris la décision de faire de la couture. Ceci pour la première fois depuis environ 3 ans…

Oui. Les pantalons achetés depuis quelques temps, avec revers j’aime pas trop. C’est peut-être la mode, peut-être pas, mais moi j’aime pas les revers : je me prends les pieds dedans… Donc l’heure était venue de faire un ourlet, puis deux et enfin trois (enfin de faire deux ou trois points discrèts pour fixer la chose) et me voici mutine et tout, bien décidée à faire ces maudits ourlets et cesser de remettre au WE prochain. Une éternité que je n’ai pas fait de couture…

  • Où est ma boite à couture, achetée quand j’avais 17 ans pour y ranger mes affaires de maquillage (c’est très pratique pour ranger ses affaires de maquillage)

  • Pourvu que Charle Hubert ne l’ait pas embarquée, ce rat !

  • Non elle est là. Un peu défraichie mais bon. On va voir ce qu’on va voir

  • Une aiguille, du fil bleu marine et hop !

  • Où est le châs de l’aiguille ? Ils vendent des aiguilles sans trou ? Je rêve. J’en prend une autre.

  • Idem. Je deviens aveugle. Depuis 2 semaines, de près ce n’est pas vraiment ça, surtout le soir, où je prends les lunettes de repos de Delphine pour bloguer ou bouquiner…

  • Je mets les lunettes de repos et je vois distinctement le châs. Tout petit. Ils sont fous. D’un autre côté faire un point discret avec un pieu à broderie, cela ne vas être idéal du tout. J’essaye d’enfiler le fil dans ce châs idiot. Rien à faire, même en pleine lumière.

  • Ai-je une loupe ? Non. Je vais tester les lunettes « loupes » que j’ai achetées sur le conseil d’un zopticien mais qui sont trop fortes pour moi et me donnent le vertige (oui c’est idiot, mais lire avec me déclenche le tournis). Rien à faire. Au secours je deviens aveugle ! Je mets les loupes + les lunettes de Delphine. Youpee, ça marche, juste pile poil sous une ampoule, en pleine lumière. J’enfile l’aiguille enfin, après moultes jurons (c’est horrible ce que je peux être grossière, même le chat a peur).

  • Pas de bol pour la couture, ça s’est nettement dégagé. Puisque c’est comme ça je vais aux champignons (il y a plein de coprins). (je vous l’avais dit qu’on allait voir ce qu’on allait voir…)

  • Mrs Bibelot me confirme : enfiler une aiguille relève du parcours du combattant dès qu’on est atteint d’une même légère presbytie. Lire, le reste, ça va, mais enfiler une aiguille, non. Il lui faut 2 paires de lunettes + une loupe.

  • J’en ai marre, j’arrête la broderie définitivement cette fois-ci…

  • Ne me reste plus qu’à aller acheter de quoi faire des ourlets sans fil, avec la ténacité qui est la mienne quand j’ai une idée fixe.

La vie n’est qu’un long calvaire.

Le pique nique c'est fantastique !

Pique_Nique_53329626J’adooooore les piques niques (je sais, ce n’est pas la saison, justement). Si, si, surtout ceux que je faisais quand j’étais petite et que je n’étais pas chargée de l’intendance. Comme cantinière je suis nulle à fond, autant le reconnaître tout de suite (si vous me conviez à un pique nique j’amène le pinard).

Soit j’ai été cantinière dans une vie antérieure, j’ai été tuée en touillant de la soupe aux choux et ça m’a dégoutée pour les autres vies (du chou aussi d’ailleurs), soit je n’ai jamais été cantinière et je manque d’entraînement.

Et d’une quand que j’étais petite (vous aurez un jour droit à ma vie en 134 épisodes, vous n’avez pas fini de souffrir) le pique nique était très classique. C’était sandwiches, oeufs dur et tomates (sans mayonnaise, on appelait cela « à la croque au sel », sauf que Mrs Bibelot oubliait toujours le sel) et des fruits. Tout ceci se passant dans l’herbe sur une vague nappe étalée, moi m’asseyant forcément sur le seul nid de fourmis à 5 km alentours (je n’étais pas encore allergique à l’acide formique donc ça allait, mais je préparais l’avenir).

J’ai découvert une autre dimension du pique nique quand Albert m’a présenté à Mrs Furoncle et son mari Stalinne (zut, j’ai oublié de vous parler de lui, je vais donc le faire un jour, promis (et que les filles arrêtent de ricaner)), qui avaient prévu un pique nique le dimanche midi au bord d’un cours d’eau pour cause de pêche à la ligne et de causer entre hommes (que je n’étais pas une femme pour Albert). Les deux hommes (Stalinne et Albert) se trimballaient leurs boîtes à pêche avec fauteuil incorporé + 2 lancers, Mrs Furoncle et moi même : 2 glacières + 1 panier vachement lourd qu’elle m’avait refourgué cette salope (sur mon lit de mort je ne dirais pas d’autre mot, sauf que forcément j’aurais envie de revenir à cette époque là).

Déballage du panier : une nappe brodée main + de la porcelaine de Limoge + les couverts + des coupes à champagne et des verres auxquels j’étais priée de faire très attention car c’était un cadeau de mariage cristal de roche 100 % authentique, aussi immondes que les meubles (suivez, c’est obligé).

Moi j’avais pique niqué toute mon enfance en buvant de l’eau du robinet à la bouteille, mais bon pour le champagne, direct la bouteille ce n’était pas divin, effectivement, donc, vive les coupes que j’ai lavées le soir en rentrant.

Dans la glacière : forcément le champagne. Du foie gras avec le Sauterne allant avec, une salade au confit, des moules gratinées que les hommes avaient juste à réchauffer pour peu qu’ils sachent encore allumer un feu et aient pensé à prendre une grille (râté pour la grille, on s’est tous brûlé les doigts, les hommes sachant toujours comment allumer un feu) + un claquos qui tuait sa mère divin, et un fondant au chocolat.

Pour moi ce n’était pas un pique nique, c’était repas chez Boccuse sauf que chez lui, y’a pas de fourmis (l’allergie pointait son nez) et qu’on est bien assis : aucun homme ne nous avait proposé son fauteuil confortable, j’eusse dû quitter Albert sur le champ mais les filles ne seraient pas là alors…

Donc à moi après d’organiser des piques niques super de temps à autre. Sandwiches exclus mais salades composées oblige (il en faut pour tous les goûts) + plat divin + desserts variés avec le vin ad hoc…

Généralement maintenant quand on me parle pique nique, je préfère manger avant et aller me promener dans les bois ou m’affaler sur un nid de fourmis rouges après. Sauf si quelqu’un d’autre prépare. Je veux bien porter une glacière, apporter l’appérot puisqu’on ne peut plus pique niquer sans appérot, trimballer un repousse fourmis et mon fauteuil de plage, mais ne pas m’en demander plus… Le pique nique à la dure c’est un sandwich, de la flotte et un fruit, point barre…

La vie n’est qu’un long calvaire.

Les échanges mails…

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Après avoir été longtemps contre, j’adore maintenant les échanges mails, même si j’ai la nostalgie des courriers que l’on recevait jadis, écrits à la main, postés avec amour.

C’était un plaisir de reconnaître l’écriture, d’ouvrir fébrilement l’enveloppe et de dévorer 3 pages (avec meilleures amies, nous avions décidé de concurrencer Madame de Sévigné entre 12 et 17 ans).

Maintenant dans la boîte aux lettres : factures et publicités (malgré mon interdiction de pub). Une fois par an, une carte de maman en vacances, et point barre.

Non maintenant tout se passe par mail ou par téléphone, encore que certains trouvent que le mail remplace bien le téléphone. C’est agréable d’un autre côté de constater que l’on a reçu du courrier sans avoir à attendre de rentrer chez soi le soir.

Ce que j’aime par dessus tout, ce sont les échanges mails entre collègues (alors que certains sont à 3 mètres, bon mettons 4).

Premier mail reçu le matin : tatie chérie qui m’envoit les perles du bac 2006. Tout de suite après l’assaut mailesque commence. Il faut dire que j’ai des collègues à Lilles et à Nantes, et que le courrier les concerne autant que ceux de proximité immédiate. Je vais vous faire une petite série débutée fin octobre (moi – eux)

  • A Julien, Fabien, Serge, Pierre, Mickaël et Bertrand : « je vous rappelle que vous devez effectuer une formation RCM2 sous peine de ne plus pouvoir intervenir sur vos sites favoris ce qui serait inadmissible. Donnez moi vos disponibilités pour ce mois en cours, novembre et décembre – merci d’avance – Coraline »

  • « Je ne connais pas mes disponibilités (Julien) – « Comment veux-tu que je sache ce que je vais faire en décembre ? (Fabien) – « Je suis dispo les deux dernières quinzaines de chaque mois (Serge) – « On est vraiment obligés de la faire cette formation ? (Pierre et Mickaël). Pas de réponse de Bertrand mais ça c’est normal

  • Aux mêmes : « vous avez le choix entre le 12 et 13 octobre, 2 et 3 novembre, 13 et 14 novembre, 4 et 5 décembre – Le grand chef me charge de vous rappeler que plus vous serez à vous inscrire à la même session et moins cela nous coûtera – Coraline »

  • « On est vraiment obligés de faire cette formation (Mickaël et Bertrand qui se réveille) – Y’a quoi en janvier de disponible ? (Pierre) – 4/5 décembre c’est parfait pour moi (Julien) – 2/3 novembre c’est idéal (Serge et Fabien qui viennent de se téléphoner)

  • « Désolée, mettez-vous d’accord sur une date, sinon Big boss s’en charge – Votre bien dévouée secrétaire – Coraline »

  • « Bon prends nous le 4/5 décembre » (Julien, Fabien, Mickaël, Pierre, Serge)

  • « Je suis libre le 13 et 13 novembre (Bertrand toujours à l’heure)

  • « Bertrand, nous sommes déjà le 20 novembre, c’est 4/5 décembre point barre, vous êtes tous inscrits – Ta secrétaire au bord de la crise de nerf »

  • « Je m’étais trompé de date, je suis libre le 4/5 décembre » (Bertrand)

  • « Mes biens chers frères : je vous confirme votre inscription pour la session du 4/5 décembre prochain. Prévoyez une photo d’identité, une pièce d’identité. Ci-joint le formulaire d’inscription rempli de mes blanches mains – Votre bien dévouée –  Soeur Coraline »

  • De tous : « c’est quoi cette attestation sur l’honneur que le big boss a rempli comme quoi nous savions parler, lire et écrire le français ???? »

  • « C’est obligatoire, de quoi vous mêlez-vous ? faites votre boulot d’ingénieur et laissez-moi l’administratif qui est le mien ! – signature oubliée »

  • A tous « vous trouverez ci-joint, le plan d’accès, vos horaires, l’attestation sur l’honneur au cas où, n’oubliez pas votre pièce d’identité, votre photo d’identité demandée en gras sur le formulaire d’inscription, de quoi écrire, à savoir : stylo ET papier, et en sortant à la pause déjeuner, faites attention en traversant – N’oubliez pas non plus d’imprimer les dits documents et de les prendre avec vous !  La mère supérieure – Coraline« 

  • « Où y a-t-il un photomaton ? (Frère Bertrand…)

La vie n’est qu’un long calvaire…

Echarpe, Hachis parmentier et Chili con carne… (fin)

SourireLes patates épluchées (après la guerre de 100 ans pour savoir pourquoi ce serait-toujours-moi-qui-aurait-l’éplucheur-de-merde ?!) ont été mises à cuire, et gendre n° 2 est venu contempler le livre de cuisine afin de faire la pâte à chou qui doit être froide avant toute utilisation. Il a commencé la recette : il était coincé dans la cuisine (cet innocent) à 16 H précises.

Pulchérie et moi avons trouvé le moyen de nous enguirlander sous ses yeux, pour une histoire bien évidemment idiote. Impossible pour lui d’y couper : il était coincé devant sa casserole et mère/fille ce n’est pas triste non plus, même si l’on n’essaye pas de s’étrangler. Puis la pâte à choux étant faite sans versement de sang, Delphine a exigé de faire la crème patissière. Il ne faut que 2 oeufs : elle s’est ruinée pour rien !!!! La crème se fait, la pâte à choux est mise à refroidir dehors : on va bien rigoler, on va faire un nain jaune. Le chat gambade toujours dans le cerisier : cet animal est d’une rare intelligence.

Gendre n°2 joue pour la première fois, comment que les filles vont le truander à mort et ne pas lui signaler qu’il a posé le roi qui prend. Elles lui signalent par contre qu’il doit le doubler. Je m’en fous : c’est moi qui ait le roi qui prend quand il a été doublé par Pulchérie (après Gendre n° 2). Je suis riche, ils me haissent tous, mais je suis riche. Ce n’est pas le tout de jouer, mais on n’est pa là pour s’amuser. Il faut faire cuire les choux et faire la purée, la partie s’arrête donc alors que je m’apprête à les ruiner. Pour du pas de bol, c’est du pas de bol.

Je ne sais pas comment on ne retrouve pas plus de pâtissiers pendus devant leur enseigne, déçus par la vie. Faire cuire des choux c’est l’horreur dans certains cas. Ca gonfle, cela ne gonfle plus, le four est trop chaud ou pas assez, ça colle, c’est un casse tête, chacun donne son avis. Bref nous avons des choux (les miens étant les plus beau hé hé hé). Pulchérie trouve que le nombre n’est pas en adéquation avec le nombre de convives : on a peur de manquer…

Jean Poirotte donne un cours de purée à Delphine avec son presse purée dont il soit dommage qu’il n’en ait pas un de rab qu’elle pourrait embarquer. Elle espère qu’il y aura assez de beurre  Jean Poirotte lui explique que le beurre est important et le lait aussi. Tout le monde est rassemblé dans la cuisine qui soudain semble trop petite. On met la table (les filles). On va boire l’appérot tout de même en farcissant les choux de crème patissière. Les filles se demandent si elles vont se disputer pour lécher la casserole… Elles renoncent.

Le hachis parmentier est au four, tout va bien. L’ambiance est maintenant au beau fixe. Sauf qu’en mangeant le hachis parmentier, nous allons causer de Chili con carne….

La vie est ainsi faite en France : quand on mange, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais on parle forcément d’autres repas, et d’autres plats que ceux que l’on est en train de manger. Et là la question grave était posée !

Le Chili con carne que fait par Jean Poirotte est-il le VRAI ? (s’il y en a un vrai). Mais cela c’est une autre histoire (pour le lendemain il avait prévu autre chose, donc aucun rapport).

Les choux à la crème étaient délicieux et nous ont donné l’occasion de causer d’autres desserts et de réaliser que le chat était toujours dehors. Nous lui avons donc ouvert et il est rentré en rouspétant à son tour.

Le dîner terminé et les jeunes partis, le calme est revenu dans la demeure. Le lendemain a été calme aussi. Forcément, quand on se couche à 4 heures du matin on est un peu vaseux pour le déjeuner, même et surtout quand on est jeunes. Le déjeuner (lentilles + petit salé) nous a donné l’occasion de discuter du repas de noël, ceci sans disputes et sans réflexions.

J’avais l’impression d’être dans une famille normale. J’aime pas… (faut dire que la veille on avait donné pour deux jours). Je vous sens déçus aussi, mais c’est comme ça…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Echarpe, Hachis parmentier et Chili con carne… (part 1)

SourireLes filles avaient décidé de venir passer ce WE à la campagne, avec leur petite maman et leurs grands parents.

L’approche sympa est venue de Delphine me téléphonant mercredi pour me dire que gendre N° 2 avait envie de faire des choux à la crème (quel délicieux garçon). Pouvait-il venir les faire ce WE chez moi Jean Poirotte et Mrs Bibelot ? (chez mes parents c’est immense, chacun sa chambre, chez moi c’est une chambre pour 4 et les filles ne sont pas adeptes (gendre n° 1 et 2 non plus). « Tu dormiras avec nous ma petite maman ? chez papy et mamie ? on pourra faire un tarot, il y a bien longtemps qu’on n’a pas fait un tarot ! » ‘Mais bien sûr ma chérie » « En plus on devait aller chez tatie furoncle et on n’a pas envie ». Tatie furoncle c’est mon ex méchante belle soeur, la digne fille de sa mère. Bien fait pour elle de s’entendre dire (enfin) qu’on n’a pas envie de la voir.

OK, super, sympa, les filles viennent (avec leurs mecs). Mrs Bibelot s’inquiète : elle n’est pas là le samedi avant 17 H, s’occupant du repas des anciens de son village, dont elle gère l’organisation, mais qu’à celà ne tienne : les filles s’occupent de tout. C’est bien de voir la jeune génération prendre la relève, on supporte mieux nos ans…

Débat sur le repas du samedi soir après 32 coups de téléphone en diagonale, car les choux à la crème c’est bien beau, mais cela ne va pas nourrir tout le monde. Moi les impôts sont passés et je peux à la rigueur offrir une soupe de légumes ou de poisson pour ne pas faire mesquin (avec rouille et croûton). C’est bof pour les gendres et les filles avec. Pulchérie se propose pour une entrée (elle nous avait déjà fait le coup pour l’anniversaire de Delphine). Reste le plat principal à faire et Jean Poirotte se propose pour un hachis parmentier, mettant tout le monde d’accord. Pour le dimanche midi ce sera petit salé aux lentilles avec saucisses de morteau pour les allergiques au porc. TVB !

Tout va bien donc. La petite maman n’a à s’occuper de rien et peut arriver chez ses parents vers 18 heures. Elle dormira là-bas dans la chambre restée libre, après avoir fait un tarot d’enfer jusqu’à 2 heures du matin et s’être goinfrée de choux à la crème (concept sympa pour moi au départ)

Le vendredi soir le programme change. Déjà la petite maman a été brûlée de partout par un dermato sadique, elle a de la fièvre et se sent très mal. Et puis les filles iraient finalement bien passer la fin de la soirée chez leur tante le samedi après le diner… (adieu le tarot, moi je n’irai pas chez ma soeur que j’adore mais chez qui les filles s’incrustent jusqu’à 3 heures du matin. Moi à 3 heures du matin je dors, c’est pathologique)

Elles s’occupent de tout, mais le samedi midi, m’apprennent, alors que j’émerge de 39° de fièvre avec une sale angine pyélo néphrite qui s’est déclarée le vendredi à l’impromptu (comme de coutume, au boulot c’est mieux) qu’elles arrivent à 15 H et que je dois passer les prendre à la gare. Et les emmener faire les courses. Mais sinon je n’ai rien à faire. Du coup j’abrège mon ménage que je faisais au ralenti la gestion de mon blog : avec de la fièvre je suis un peu poussive… Je fais mon sac sans oublier les antibiotiques salvateurs et de laisser au chat une montagne de croquettes pour qu’il tienne jusqu’au lendemain.

Je les récupère à la gare. Les courses ont lieu et alors que je grelotte au rayon « froid » je suis priée de me souvenir combien d’oeufs il faut pour la pâte à choux et la crème patissière. Je dis 12 au hasard. Delphine a des doutes, elle en prend 20 (il en fallait 6 en tout). Pulchérie décide qu’elle n’a pas besoin de faire une entrée avant un hachis parmentier et qu’elle va acheter du fromage. Elle est folle, sa grand mère a forcément du fromage, elle achète donc de l’eau de fleur d’oranger pour la crème patissière et du sucre au caz-où sa grand mère soit en panne (ça lui arrive) et partage les courses avec sa soeur.

Arrivée chez mes parents. Delphine tombe sur un sac fait par Mrs Bibelot pour une fondation dans laquelle ma soeur vit (elle est handicapée mentale, j’en parlerai un jour, mais ce n’est pas un sujet qui fait sourire, donc cela viendra en son temps). Ce sont des fringues pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’habiller. Une écharpe attire tout de suite Delphine : bleu électrique, kitch à mort. Pulchérie la veut aussi dès qu’elle l’a voit autour du cou de sa soeur.

ENGUEULADE des filles pour l’écharpe (22 et 25 ans…), alors que gendre n° 2 essaye de sauver les oeufs et que Jean Poirotte se concentre sur son match de rugby (il souffre).

  • Je veux l’écharpe !

  • C’est moi qui l’ait vue la première !

  • Tu m’emmerde !

  • Toi aussi ! Tu m’as toujours fait chier ! (quelle langage, et c’est moi qui les ai élevées…)

  • Je te hais !

  • Pas autant que moi !

  • Pierre/papier/ciseaux !!! en 3 manches !!!

  • Delphine perd, mais sa soeur a triché ou trafiqué le règlement apparement

  • Mamannnnn c’est quoi 3 manches pour toi ?

  • …. (ne jamais prendre parti, dans une heure elles seront réconciliées sur mon dos) (en plus laissez moi mourir tranquille)

  • Gendre n° 2 pose les oeufs sur un placard, et, prudent, s’éclipse dans les toilettes

  • Tu n’es qu’une tricheuse ! Pour la peine je prends la chambre rose ! (réservée généralement par Pulchérie)

  • Non c’est la mienne ! tu le fais exprès pour me faire chier tu as dit que tu préférais la verte !

  • Galopade dans les escaliers, à celle qui posera son sac dans la chambre voulue la première

  • Hurlements à l’étage, ça se crèpe le chignon. Delphine précise qu’elle prendra effectivement la chambre rose pour faire chier Pulchérie qui n’est qu’une emmerdeuse, Pulchérie songe à trucider sa soeur avec une queue de billard, il faudra lui passer sur le corps pour rentrer dans la chambre rose : Delphine est OK pour lui passer sur le corps et elle peut prendre une queue de billard aussi (1 partout, sauf que Pulchérie piétinant sa soeur en retour personne n’y croit).

  • Gendre n° 2 (sorti des toilettes) me demande si j’ai l’habitude de ce genre de clash, d’un air surpris. Je confirme : à une époque c’était comme cela à la maison TOUS LES JOURS. Ca traumatisait les voisins. Il comprend et compatit. Le plafond craque de manière inquiétante au dessus de nos têtes, le chat demande à sortir. On lui ouvre, on irait bien aussi gambader dans le cerisier. Gendre n° 1 qui fréquente les deux frangines depuis 7 ans n’est pas fou : il travaille dans une pharmacie le samedi et échappe à tout avec un alibi en béton (et en plus on le plaint).

  • Gendre n° 2 admire mon flegme (j’ai de la fièvre) (enfin un admirateur) et me précise que je suis cool. Ben oui, je ne me prends plus le chou depuis qu’il n’y a plus de voisins à épargner. On cherche le livre de recettes pour les choux à la crème pendant qu’à l’étage le parquet craque et que ça hurle.

  • Les filles redescendent l’escalier en piétinant comme un troupeau de tyranausaures glapissants et Jean Poirotte signale avec amabilité qu’il voudrait bien regarder son match tranquille

  • Le rugby c’est con ! précisent-elles s’aventurant ainsi sur un terrain glissant (comme celui du match)

  • Jean Poirotte est chez lui et elles sont priées de la mettre en veilleuse, c’est quoi ce bordel ?

  • Jean Poirotte est chiant avec son rugby et c’est quoi ce langage papy ?

  • Il est chez lui, et elles sont priées de la mettre en veilleuse (BIS) où elles dégagent vite fait, c’est quoi ces enfantillages ? Il aimerait bien regarder SON match tranquille, sans hurlements de gamines hystériques

  • Tu nous as traité de gamines hystériques ?

  • Oui parfaitement  ! (les filles font marche arrière face à leur grand père qui visiblement ne rigole pas, il y aura bien une autre victime à se mettre sous la dent)

  • Je décrète que l’écharpe est pour moi et qu’un mot trop haut en plus : je rentre chez moi

  • Je suis une emmerdeuse qui ferait mieux de porter du rose plus souvent (Pulchérie ne m’aime pas en bleu marine)

  • Oui je suis une emmerdeuse, mais au prochain soupir, je me tire et elles se démerdent avec leurs choux à la crème. Et je me tire AVEC l’écharpe ! et mon pull bleu marine

  • Gendre n° 2 va voir si le jardin se porte bien, les rosiers sont encore magnifiques, il prend son temps…

  • Pulchérie et Delphine essayent mutuellement de s’étrangler avec l’écharpe. Elles résistent, l’écharpe aussi.

  • J’ai toujours un peu de fièvre et je pars pleurer dans le salon (je suis née à Versailles, les grandes eaux c’est mon truc)

  • Ca les calme net, du coup Jean Poirotte les colle à la corvée de patates : c’est indigne de faire pleurer sa fille, leur mère, enfin bref c’est honteux ! Z’ont que ça à faire ?

  • Pulchérie dit à sa soeur : prend là, tu l’avais vue la première !

  • Non c’est pour toi, on est bêtes !

  • Mais non je te dis de la prendre !

  • NON prends là ! Je te laisse la chambre rose

  • J’en veux pas, pour une fois je prendrais la verte

  • Tu es vraiment chiante ! Pierre/Papier/Ciseaux en une manche ! MAAAAMANNN vient voir si ele ne triche pas !!!!!

  • Je t’aimeu ma soeur chérie. Maman, fait pas la tête (pourquoi diable ferai-je la tête ?), y’a des choux à la crème à faire !

  • Jean Poirotte insiste : ne doivent-elle pas éplucher les patates ?

  • ATTENTION : il y a deux épluches patates : un bon, et un mauvais…. Vous devinez le reste… Non ? Vous manquez d’imagination…

La vie n’est qu’un long calvaire, et cela ne faisait que commencer.

 

MOI je fais GPS…

GPS_57210949On ne me refera pas : j’ai un côté maternel, même si j’étais une mère nulle et indigne.

Quand mes petits ingénieurs partent pour une mise en service forcément difficile, ou en visite clientèle importante, je leur ai trouvé un hôtel, confirmé la réservation, imprimé la fiche client (avec le n° de téléphone), le plan, et l’itinéraire ad hoc, et tout le tintoiuin. J’hésite à leur préparer un panneau à accrocher autour du cou « personne à prévenir en cas d’accident, je m’appelle TRUC et téléphoner chez Truchon & Co », je pense que j’ai tort. Forcément un jour on va me reprocher cette carence.

Mon itinéraire avec amour imprimé ?  ils ne le lisent bien entendu jamais, parce qu’ils l’ont oublié sur leur bureau. Donc ils m’appellent, en me demandant avec prudence en premier appel, de préciser au client qu’ils sont en retard. Je m’exécute.

Re coup de téléphone 3 minutes après « Coraline je suis perdu, est-ce que tu peux me guider ». Là c’est super. Je suis douée comme tout pour lire une carte routière (dans quel sens ça se regarde ?) et je me connecte donc sur Internet en essayant de visualiser le véhicule :

  • Tu es où ?
  • Sur la D 6700
  • Quelle direction ?
  • Je ne sais pas je n’ai pas vu un panneau depuis 10 km (ce qui est mauvais signe)
  • Arrête toi
  • Je suis arrêté
  • Bon, tu es sorti où ?
  • Ben à la sortie 666
  • Mais je t’avais mis sur l’itinéraire de sortir à la sortie 32
  • Oui… J’ai oublié l’itinéraire sur mon bureau, j’y suis allé à l’instinct (on l’applaudit : l’instinct)
  • … (il m’énerve, il m’énerve, je n’ai pas de satellite à ma disposition pour le repérer)
  • De toutes manières ce sont tous des cons sur Internet, leurs itinéraires sont pourris (autant que son instinct)
  • (Moi) Ils signalaient les radars… Et puis si tu en prenais une fois tu saurais qu’ils ne sont pas pourris les itinéraires
  • Ah ! c’est ballot je me suis fait fashé 3 fois ! La prochaine fois je le prendrai (10 euros pour moi, il ne le fera pas)
  • Tu es où ?
  • Sur la D 67000 je te l’ai dit ! (s’énerve en plus)

  • Avance et dis moi quand tu vois un panneau (j’ai l’itinéraire sous les  yeux). Qu’est-ce que tu fous sur la D 67000 ?
  • Je me suis trompé de sortie, si c’était 32 j’ai tout faux, j’ai pris la 666 parce que ce sont des ânes sur internet
  • … (rester polie surtout)
  • Je fais quoi ?
  • Dreling, dreling, je-ne-t’entends-plus… As tu bien chargé ton portable ?
  • Non j’ai laissé le chargeur au bureau (avec l’itinéraire)
  • Rappelez moi d’une cabine qui fonctionne !

Forcément il rappelle d’une cabine qui fonctionne ! Et là je fais le GPS en perdant 2 heures (2 heures de retard chez le client vu qu’il est dans l’est alors qu’il devait rouler nord quart, nord est). Je m’admire au passage vu mon sens inné de l’orientation et j’admire Internet : mon petit ingénieur (ce bouchon !) arrive finalement à bon port (avec 3 heures de retard et un mensonge en béton : « c’est la faute de la secrétaire qui m’a refilé un itinéraire pourri »). (Il est à noter qu’après il s’indigne qu’on ne me laisse pas un message super important et précise que je suis tout à fait compétente !)

Et là depuis peu, j’ai droit à un appel en 06 que je ne visualise pas vraiment vu qu’il me faudra environ 18 mois pour le mémoriser :

  • Allô mamaaannnn (tiens, c’est Pulchérie qui vient causer avec sa vieille mère, du boulot j’aime pas papoter parce que j’ai autre chose à faire)

  • Je suis perduuuuuuue et je ne me souviens plus de l’adresse de W où je dois me rendre ! Tu peux m’aider sitepléééééé ?
  • Ce n’est pas grave ma puce (j’ai juste le big boss derrière, elle a le don) où es-tu, et où vas-tu ? (le big boss ne bronche pas, c’est forcément un de mes petits ingénieurs, il ricane grave)

  • Bon alors c’est telle adresse ! (après avoir mis 3 plombes à télécharger les pages jaunes (je ne sais pas ce qu’elles foutent mais c’est l’horreur))

  • NON C’est pas CAAAAA ! C’est rue St Lazarre, ça j’en suis suuuuure !

  • Je cherche ma chérie (merde, grillée auprès du big boss qui se barre en ricanant)

  • J’ai trouvé ma puce, c’est telle adresse

  • Merci ma petite mouth !

Je raccroche. Le big boss va revenir au bon moment. C’est un petit ingénieur qui m’appelle soudain.

  • St Chely d’Apcher je pensais que c’était plus rapide (l’itinéraire précisait 5 heures pourtant) Tu peux les appeler pour leur dire que j’aurais un peu de retard ? (deux heures). Je pensais que c’était juste à côté de l’autoroute…. Quel itinéraire ???

La vie n’est qu’un long calvaire. Je n’ai pas de GPS dans ma voiture, mais je n’y coupe pas malgré tout….

Que sont les cadeaux devenus ?

Cadeaux_53329594Cette image idyllique est de la pure intox !

Donc après mon premier mariage (quelle idée aussi de se remarier) je me suis retrouvée ainsi qu’Albert, en possession de la quasi totalité de notre liste de mariage (ouf !) et de :

  • Un nappe et des serviettes brodées par une brodeuse ayant la bloblotte, dans des tons orange, vert, marron et violet, à faire se retourner Leonard de Vinci dans sa tombe (ou un autre peintre célèbre, je ne veux vexer personne)

  • Un service de verre représentant la tronche de Rabelais (on fait mieux), avec gravé : « beuvez toujours ne mourrez jamais » (j’ai dit Rabelais pas François Villon)

  • Un vase marron avec des chiures de pigeons de toutes les couleurs. C’est du « Vallauris » qui coûte très cher, mais pas de bol s’ils font de très belles créations, mon grand oncle a toujours adoré les chiures de pigeons

  • Un service à porto dont les verres et la bouteilles étaient entourés de faux cuir de cordoue d’une mocheté infâme, atroce, même pas bien imité.

  • Une assiette décorative à accrocher, mais d’un moche tel, que j’ai sû tout de suite que c’était le furoncle qui l’avait achetée  (les parents d’Albert ne nous avaient rien offert, ayant contribué à la noce, mais elle avait noté que j’aimais bien accrocher de jolies assiettes)

  • Un vase assez joli, offert par les cousines d’Albert non invitées, dans lequel je pouvais au moins mettre un buisson d’hortensias : immense mais joli

  • 72 mouchoirs offerts par la méchante grand mère, alors qu’Albert et moi étions accros aux kleenex (c’est plus hygiénique)

  • 12 paires de draps alors que sur la liste de mariage figurait en gros une couette… (c’était les débuts de la couette, ça vous en bouche un coin hein ?)

Que sont-ils donc devenus…

  • La nappe et les serviettes brodées avaient été offerts par la femme habillée en Scarlett avec des anglaises. C’était un calvaire pour moi, à chaque fois que nous les invitions son mari et elle, de les retrouver pour les faire trôner sur la table (beurk). Je suis hyper maniaque sur le linge de maison, ça c’était moche, c’était donc toujours dans le panier de linge sale depuis la dernière visite du couple, et non pas avec mes nappes basques ou de chez Souleïad ou venant de ma famille ou toutes simples. J’ai fait bouillir le tout accidentellement en machine le lendemain d’une excellente soirée passée avec eux. Pulchérie avait 2 ans et les avait bien évidemment fait mourir de rire étant en grande forme. Aisé de dire que cette enfant si précoce avait touché au programmateur du lave linge (vu qu’ils l’avaient vue grimper sur le piano)… Hop débarrassée de la nappe et des serviettes avec brio. Personne ne pouvait en vouloir à ce trésor d’avoir escaladé le lave linge et tourné malencontreusement le programmateur sur 90°. J’appris le décès du service de table avec des sanglots dans la voix à cette excellente amie qui avait un goût affreux (pour moi, on a toujours le mauvais goût de quelqu’un d’autre)

  • Le service de verres : il était hors de question que l’on s’en serve. C’était une vague relation qui nous l’avait offert, que nous ne recevions jamais : je l’ai donc refourgué au furoncle à l’occasion de son anniversaire une année où je lui en voulais de quelque chose, qui fut ravie d’avoir une bru aussi sympatique « finalement » : elle avait un goût de chiotte.

  • Le vase à chiures de pigeons avait été rangé à côté du vase des cousines dans le bas du buffet, sous l’étagère des assiettes et autres plats bien lourds. Un soir où nous regardions la TV avec Albert alors que j’attendais Pulchérie il y eut un grand boum dans le buffet et un bruit de « brisé ». Nous nous sommes regardés avec Albert en disant simultanément « pourvu que ce soit le Vallauris ! ». C’était bien lui, le ciel étant parfois clément. Albert a réparé l’étagère branlante et jeté sans larmes les débris de l’objet. Mon grand oncle n’en a jamais rien sû bien évidemment

  • Le service à Porto, j’ai essayé de le refourguer au furoncle, mais même elle n’en voulait pas. J’ai testé les brocantes : mais il aurait fallu que je paye pour qu’on me le prenne, il ne faut pas pousser non plus. J’ai donc finit par le descendre aux poubelles bien en vue. Miracle 4 heures après, descendant la vraie poubelle : le service avait disparu (hé hé, qui donc ?)

  • L’assiette atroce n’était accrochée que quand le furoncle et staline venaient, à savoir pas souvent (je l’échangeais avec une autre, en risquant ma vie sur un escabeau (j’ai le vertige sur un escabeau)). Albert la trouvait parfaitement atroce frémissait d’horreur en la regardant, et préférait mes assiettes à moi (tout de même, je tiens cette mini marotte de Mrs Bibelot). Un jour, de manière perfide, j’ai saboté l’accrocheur de moche assiette. Ce qui fait que quand le furonce a voulu s’en saisir comme de coutume lors d’une de ses visites, pour s’en extasier elle l’a laissé tomber et l’a cassée. Du coup j’ai pu lui faire une mini scène et déplorer sa maladresse (oui je sais je suis une garce, mais contre elle tous les coups étaient permis). Le seul problème c’est qu’elle m’en a racheté une autre, encore plus moche, mais comme c’était juste avant qu’Albert ne me quitte, j’ai pu lui en envoyer les débris par la poste (je suis assez rancuneuse quand je m’y met) avec une lettre lui expliquant (enfin), ce que je pensais d’elle (d’après sa mère elle a mis 1 an à se remettre de cette lettre et à pouvoir en parler, mais avec joie et à la demande de sa mère qui était adorable, les grands parents d’Albert avaient eu un double de l’exquis courrier en son temps…)

  • Albert a refusé de prendre les 72 mouchoirs de sa grand mère en me quittant : c’est super pratique comme chiffon. J’en ai gardé 12 exemplaires pour la postérité, quand Pulchérie montera son musée de l’ancien…

  • 11 paires de draps sont depuis mars 1981 chez Mrs Bibelot qui d’un coup de machine à coudre, va les métamorphoser en housse de couette. Avec la 12ème paire elle avait fait des petits draps pour Pulchérie et après, Delphine…

J’attends des applaudissements…

Les joyeuses chansons de notre enfance

Chansons_d_enfance_10150583J’ai tilté sur une remarque de ma soeur au cours de l’anniversaire de Delphine (ma rapidité de réaction est légendaire ET le restera). Sa fille la petite fée, était en train d’apprendre une chanson dont ma soeur se souvenait soudain, et qui est horriblement triste (horrorrifiante à tout dire, (faut suivre) dixit Delphine qui l’avait chanté à sa soeur qui avait trouvé le qualificatif exact).

Vous devez la connaître : « mon amant me délaisse, O gaie, vive la rose… je ne sais pas pourquoi, vive la rose et le lilas… »

C’est vrai que ce n’est pas drôle du tout, je vais vous en faire quelques unes qui ont bercé mon enfance (et celles de pleins d’autres malheureux), à apprendre à vos chérubins dont vous retrouverez musique et parole sur le net (les chansons, je pense que les chérubins vous les avez sous la main). C’est de la vieille chanson française, ils apprendront un peu d’histoire (peut-être) et sauront pourquoi ils sont fondalement dépressifs plus tard, pas la peine de rechercher un autre trauma existentiel.

  • « Mon amant me délaisse O gaie, vive la rose… Il va en voir une autre… Bien plus belle que moi… On dit qu’elle est malade… Peut-être elle en mourra (et gnagnagna, vive la rose et le lilas) ». Bilan des équations : quand la rivale sera morte et enterrée (un lundi), l’amant confus et repentant reviendra pour se faire claquer la porte au nez (le mardi). On démarre bien, mais on peut encore rigoler un coup en imaginant qu’elle lui coincera le nez dans la porte.

  • « Auprès de ma blonde, qu’il fait bon, fait bon, fait bon… Auprès de ma blonde, qu’il fait bon dormir« . Ca c’est la chanson par excellence (oui je sais encore des blondes) que tous les malheureux soldats français ont chantée sur les routes de France ou de Navarre, même en 40 (ça rythme bien la marche). Ca tombe bien, il s’agit d’un guerrier prisonnier qui n’est pas sur le point de revenir vu qu’il faudra qu’elle donne « Versailles, Paris et St Denis, les tours de Notre Dame, le clocher de mon pays » (enfin c’est ce qu’elle est prête à donner mais comme cela n’est pas de son ressort, il est mal barré dans sa Hollande (« les Hollandais l’ont pris » et je ne me souvenais pas des hollandais comme ennemis héréditaires : j’avais les anglais et les autrichiens + les allemands, ça me suffisait largement !)

  • « Sur le pont du nord un bal y est donné… Marianne demande à sa mère d’y aller… Non non ma fille tu n’iras pas danser… Monte dans sa chambre et se met à pleurer… ». En bref la gamine veut aller au bal, ses parents ne veulent pas, elle y va quand même sur les conseils avisés de son frère avec « sa robe blanche et sa ceinture dorée », le pont s’écroule, elle ne noie : bien fait pour elle, elle n’avait qu’à écouter sa mère (hé hé : ça c’est de la chanson éducative ou ne je m’y connais pas).

  • « Ecoutez cette histoire, que l’on m’a racontée, du fond de ma mémoire je vais vous la chanter, elle se passe en Provence au milieu des moutons, dans le sud de la France au pays des SAN-TONS » (hommage à la cousiiiine qui avait eu la chance extrème d’apprendre cette chanson triste à mort et devait la chanter à Noël). En bref c’est l’histoire d’un âne qui se crève toute sa vie « marchant toujours en tête aux premières lueurs pour tirer sa charette il mettait tout son coeur » dans une ferme qui marche bien « les étables étaient pleines de brebis et d’agneaux », et qui termine en saucisson d’Arles quand le fermier fait faillite à cause de l’autoroute qui va passer sur ses terres (non en fait il crève tout seul « pauvre bête de somme« , dans son étable, sans remontant et sans tanxène après avoir aidé jusqu’au bout de ses forces le cantonnier après la faillite de la ferme) : c’est super pour fêter Noël : on applaudit.

  • « Perrine était servante (bis) chez Monsieur le Curé digue-donda-dondaine« . Elle me terrorisait celle là, de chanson, quand j’étais petite. Voici un amoureux transit qui vient visiter sa belle, servante chez Monsieur le Curé. « Vl’a M’sieur le curé qu’arrive, où je va-t-y ben te cacher ? ». Dans la huche. « Il y resta 6 semaines, les rats l’avaient bouffé » (pourquoi diable l’avait-elle oublié ainsi ce malheureux, le curé s’était-il assis sur la huche pendant 6 semaines ?). « On fit creuser son crâne pour faire un bénitier dgue-donda-dondaine, on fit monter ses jambes pour faire un chandelier et gnagnagna et gnagnagna » : ça me remontait le moral pour 3 semaines et je loupais ma compo de calcul (on ne disait pas « maths ». Je sais c’est nul mais je la loupais quant même).

  • « Mon petit oiseau a pris sa volée » : le piaf n’a pas pris une trempe. Il se crashe sur un oranger, il s’est cassé l’aile et tordu le pied (on le sent bien parti, se casser l’aile pour un oiseau ce n’est pas le top). Il veut bien se soigner mais il veut surtout se marier sur un oranger donc on comprend qu’il va crever (et du coca vous reprendrez ?)

  • « Marlbrought s’en va en guerre mironton mironton mirontaine… ne sait quand reviendra… » Madame aura beau monter dans sa tour pour guetter le chemin qui poudroie (non là c’est Barbe Bleue), son jules ne reviendra pas, tué par des infidèles ou je ne sais qui. C’est pareil, c’est à se pendre.

  • « Mon père m’a donné un mari, mon dieu quel homme quel petit homme ! ». Bon celle-là je l’adorais assez aussi. En bref un paternel indigne donne comme mari à sa fille un tout petit homme que le chat prend pour une souris (c’est dire…) Elle est pas belle la vie ? (bon d’un autre côté elle était débarrassée du mari. Je ne sais plus si c’est le chat qui l’a eu ou s’il a crâmé (rescapé du chat)  dans l’incendie de la literie vue que cette sotte s’éclairait à la bougie et en foutait partout un vrai cauchemar)

  • « C’est la mère Michel qui a perdu son chat » : elle a pas de fric, le père Lustucru ne le lui rendra pas. ET Gnagnagna ! (peut-être qu’il le bouffera ??? et gnagnagna !)

  • « Il était un petit navireu, il était un petit navireu« …. Je vous la gardais pour la fin. Sur Gogole elle a été édulcorée, mais à l’origine, quand que j’étais petite c’était « on tira à la courte paille pour savoir qui qui qui serait mangé…, le sort tomba sur le plus jeune et ce fut lui lui lui qui fut mangé ». Ca s’arrêtait sur cette triste fin,  donnait envie de naviguer à fond (le Titanic à côté, c’est de la petite bière). Et il fallait chanter cela en classe le samedi après midi, en étant heureux de vivre !

La vie n’est qu’un long calvaire. (vous z’avez tout le WE pour m’en trouver des joyeuses, j’en ai plein de tristes pour faire un deuxième post super déprimant à mort nananéreu…)

Ben oui, on apprend ça à nos gosses pour en faire des joyeux plus tard…

Je me suis donc mariée… (fin du tome 1)

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Donc le bilan réel de la journée (où sont mes 23 ans ? qui me les rend ?)  :

  • Le chignon était très réussi et un grand bravo à tatie, mais je ne remercie pas les photographes qui m’ont mitraillée au vin d’honneur : sur toutes les photos on dirait que je gobe une mouche : honte à eux (et à moi de répondre aux questions : la mariée taisez-vous il y aura toujours la photo prise au moment ou vous dites « quoiiiiii ? »)

  • Le chapeau d’Albert était trop petit, il fut donc prié de le tenir dans la main pendant toute la séance photos et de mieux choisir son chapeau la prochaine fois !

  • La séance photos devant la petite fontaine rétro et la jolie mairie, ça lasse au bout d’une heure et 60 minutes début mars en petite robe 1900

  • La femme du meilleur ami d’Albert s’était déguisée en Scarlett dans « Autant en emporte le vent » avec une robe faite dans des rideaux + des anglaises à l’ancienne et avait voulu poser 42 fois à côté de moi (sinon c’était une femme charmante sauf au téléphone où elle pouvait tenir 3 heures en racontant la vie de gens qu’on ne connaissait pas). Adobe Photoshop n’existait pas : il n’y avait que le découpage fébrile de la photo pour éliminer les rideaux.

  • La méchante belle soeur avait cru bon de « terminer » sa robe de mariée pour le soir et de se mettre en crème elle aussi ce qui est d’une impolitesse suprême, mais c’était bien d’elle. En plus elle rigolait comme un trombonne à coulisse et comme le plan de table avait été fait au dernier moment, elle était quasi en face de moi ce qui m’a un peu perturbé le repas et la digestion du vacherin (je pense que je vais faire un post sur elle, ça me soulagera et les filles aussi).

  • Le furoncle avait super bien choisi sa toilette : une jupe genre écaille de serpent avec le haut allant avec, les chaussures idem + le sac : elle ressemblait à une sardine géante (ou un maquereau je ne veux insulter aucun poisson, vous avez le choix) (rajoutez la tronche de cake et vous serez définitivement séduits)

  • Le mari du furoncle avait fait reluire ses moustaches : il ressemblait encore plus à Staline qu’il idôlatrait d’ailleurs, qu’à l’ordinaire (comment ça vous ne saviez pas qu’il ressemblait à Staline ?) (mon rêve : le raser pendant son sommeil…). Il a pris le chou de ma seule grand mère croyante une partie de la soirée et si elle en avait eu un, cette sainte femme l’eut saigné à blanc avec un chandelier volé dans l’église (si nous y étions allés), en lui éclatant le cervelet discrètement derrière le bar du restaurant…

  • Mon grand père paternel m’a manqué terriblement et j’aurais bien consolé ma grand mère en lui refilant un chandelier pour trucider Staline, mais je n’en avais pas…

  • Le garagiste de mon père était un con et son ami fleuriste un escroc : deux brouilles, deux chasseurs de moins dans l’équipe de mon grand père (le drame absolu : comment tuer un sanglier innocent à 12 seulement ?).

  • La méchante grand mère d’Albert avait complexé tout le monde en faisant à 40 personnes son compliment favori « tu n’as pas un peu grossi toi ? Si si, je trouve, tu as biennnnn grossi… ». Et même à des gens qu’elle ne connaissait pas alors qu’on ne pouvait pas dire qu’elle représentait la ligne haricot…

  • Je venais de signer à la mairie devant témoins et tout, avec un homme qui voyait des soucoupes volantes après 32 coupes de champagne et je ne pouvais pas aller dé-signer le lendemain, contrairement à une légende stupide. Un éléphant rose je voulais bien, mais une soucoupe volante vous avouerez…  (on imagine la soucoupe volante se posant et l’éléphant rose qui en sort)

  • Je m’étais inscrite dans la catégorie « voleuse » en dérobant une jarretière bleue dans un magasin (une chose bleue, une chose empruntée, j’ai craqué, j’ai honte, mais j’avoue enfin (j’ai lavé la chose et je suis allée la remettre à sa place sous l’oeil torve d’un vigile vachement utile (il n’avait jamais vu quelqu’un déposer quelque chose dans le vrac au lieu de le piquer) (on a dit « emprunté »…)

Mais le top du top :

La méchante belle soeur était tout juste enceinte du cousin germain de Pulchérie qui ont un mois et une semaine d’écart (10 novembre – 18 décembre).

Elle avait gardé pour elle cette excellente nouvelle pour ne pas nous gacher notre mariage (?), mais son mari avec un coup dans le pif, vers le milieu du vin d’honneur donc, sur le coup de 19 heures, avant de faire croire à la femme du patron qu’il était pilote de ligne, commença à distiller la nouvelle avec précautions oratoires de rigueur, à savoir raconter à tout le monde que Coraline était enceinte, que cela s’était passé tel jour, à telle heure et dans telle position (eh oui, nous portions le même prénom la méchante belle soeur et moi, je suis donc contre les définitions de la personnalité via le prénom !).

Tout le monde profita de la nouvelle (confirmée le lendemain du mariage), surtout les amis de la famille, du village de mes parents et de mes grands parents, invités au vin d’honneur, qui commencèrent à regarder Albert avec consternation vers 19 H 30 : ce crétin qui épousait une femme enceinte de son beau frère (ils ignoraient bien sûr la similitude des prénoms mais avaient bien repéré qui m’avait mise enceinte). Quant à moi j’étais à jamais perdue de réputation… (et je le suis toujours, une réputation perdue ne se repêche nulle part, mais cela m’a plutôt fait rire)

Nous eûmes la surprise quand mon grand père, tout heureux d’apprendre que j’attendais Pulchérie (un des premiers avertis), eut comme réponse des amis du village à qui il claironnait qu’il allait être arrière grand père pour la première fois : « oh, on le savait depuis longtemps ! »… Surprise de mon grand père bien sûr… Questions de tout le monde, la nouvelle étant vraiment fraîche… REPONSE ! après moultes interrogations…

Voilà le bilan de ce mariage : pour tout un village ma grossesse fut vachement, vachement longue… (11 mois, et le premier qui me parle des éléphants aura droit à une claque virtuelle…)

L'anniversaire de Delphine

Anniversaire_des_filles_57210832Comment cela a-t-il bien pu se passer ?

J’aurais pu être répandue de chagrin devant-le-temps-qui-passe, mais tout le monde était derrière moi à me soutenir, et je vous aime tous, chers lecteurs pour votre soutien inconditionnel et vos messages d’affection.

Je recevais pour la première fois depuis longtemps et comme à l’ordinaire, j’ai fais un rêve horrible dans la nuit du vendredi au samedi. C’est le rêve classique quand je reçois (que celle qui ne le fait jamais me jette le premier balai, s’il n’y a pas de témoin je me fais hospitaliser d’urgence pour cause de détraquage majeur).

Je n’ai pas fait les courses (si pourtant !), l’appartement ressemble à Berlin en mai 45, je déambule morose en tenue horrible, et je sais que tout le monde se pointe dans une heure tout en étant incapable de bouger le petit doigt. C’est le cauchemar quand je reçois. Je me réveille et je replonge dedans…

Moralité, les courses faites vendredi soir pour environ 70 SDF, j’ai sauté du lit le samedi matin plus tôt que quand je vais bosser, c’est dire comme cela me traumatise de recevoir, parce qu’en semaine à 6 H 30 je dors à fond.

Le chat n’a absolument pas supporté mon irruption dans la cuisine genre « cela doit ressembler à un laboratoire pour ce soir » à une heure indécente, il est arrivé tout frippé en se demandant si la guerre était déclaré, du coup il avait faim et dans ces cas là il est insupportable (donc tous les matins). Il m’a pourri la vie pendant que je rangeais tout et passait les sanitaires à l’HCl (l’eau est calcaire chez moi c’est une horreur, le Viakal n’y peut rien)

J’ai tout fait bien comme il faut. Moralité à 14 H 30 tout était fin prêt et j’avais même poussé les meubles pour faire de la place sans une aide masculine. Je me sentais toute bête ; j’aurais pu dormir 3 heures de plus…

Les filles m’ont appelée pour me préciser qu’elles arrivaient dans l’après midi. A 18 H 30 pétantes, elles étaient là. Delphine avec son sac de linge à laver, Pulchérie avec de quoi faire un cake salé aux olives, mais vu ce qu’il y avait dans le frigo et ailleurs, elle a décrété que son cake pouvait attendre un jour meilleur.

Elles se sont ruées sur l’ordi, Pulchérie pour mettre de la musique qui tienne la route (excellente je dois dire), Delphine pour scanner sa carte d’étudiante et m’envoyer le scan au boulot pour des raisons qui n’intéressent personne). On a un peu « causé » (mais tellement peu que ça ne vaut pas la peine d’en parler).

Et puis la cousiiiinnnne est arrivée et les trois filles ont pris les choses en main. Réquisition de la vaisselle de mon arrière grand mère, découpage des saucissons (obligatoires), et dans quoi je vais mettre la moutarde pour tes 4 kg de mini saucisses ? (elles ont trouvé). Et puis on sort tout pour le buffet et maman-t’es-folle-on ne mangera jamais tout cela (exact).

Gendre n° 1 et 2 sont arrivés tardivement, travaillant le samedi, guettés par les plus petits des cousins qui attendaient gendre n° 2 avec impatience (à l’arrivée : sur une chaise style enfant sage j’attends le nouveau). Ils m’ont déçue : je comptais sur eux pour écluser le buffet et ils m’en ont laissé : on ne peut compter sur personne !

Il y a eu de pauvres malheureux coincés au milieu des femmes (ma mère, moi, les filles, la cousine, ma soeur) qui ont changé de place parce qu’on respirait mieux dans le secteur masculin au moment où l’on s’est mis à parler d’accouchement.

Il y a eu des chansons chantées par tout le monde, radio blog de Pulchérie oblige, les 22 bougies pour Delphine, allumée par son amoureux, du bordel partout, des restes pour le lendemain en over dose, et un petit mal aux cheveux : le ménage c’est très mauvais pour la santé !

Pourtant les filles et les gendres sont repartis de bonne heure, genre 3 H 15 du matin, c’est l’heure où l’on commence à vivre. La cousiiinnne restait dormir chez moi, du coup on a parlotté (quelle honte !)

Dimanche a été difficile surtout pour Delphine qui avait oublié sa lessive à faire et a réquisitionné la machine à laver de Mrs Bibelot ! Moi j’ai rangé en rentrant chez moi en me demandant où était le plumard et en me disant que ce n’était pas raisonnable. On a essayé de terminer les restes chez les grands parents qui en ont pour quelques jours les malheureux : mais bon quand on est grands parents on assume. Ils peuvent congeler (et moi aussi, on ne sait jamais, dès fois qu’il y ait une guerre…)

Et qui dira que la vie n’est qu’un long calvaire ? (oui je sais, c’est de moi, et c’est ce que je me suis dit en rangeant tout dimanche, en rentrant avec la migraine de chez mes parents, la campagne ce n’est pas possible, c’est mortel pour les sinus…)