P comme Premier mai…

Muguet_10159114Je suis une enfant du mois de mai. Mai se conjugue pour moi avec « Muguet ».

Pour la DDE, le printemps rime avec « de chaussée défoncement » et pour la folle du nettoyage de printemps ce dernier se conjugue avec « détergent ».

Pour moi le mois de mai, c’est le muguet. Bien sûr que j’y suis allée aujourd’hui… J’avais pris mes repères la semaine dernière avec Mrs Bibelot. Nous écumons les mêmes places depuis 30 ans pour moi (dans mes souvenirs) et depuis toujours pour elle.

Le printemps étant précoce et le climat détraqué (ça c’est sûr, les fougères sont bien trop hautes pour l’époque), nous savions que le muguet serait en avance. Pas au point où nous l’avons trouvé un 20 avril… Déjà haut, beau et bien fleuri… Comme nous ne l’avions jamais vu pour cette date. Expédition prévue (pour nous deux) dimanche 29 avril, mais un putain d’orage à nous faire renoncer.

Et nous faire renoncer au muguet il faut le faire. Nous avons écumé les places par tous les temps (quand je dis « écumer » il faut s’entendre, on en laisse ce qu’il faut et ça repousse toujours depuis 30 ans), donc sous la pluie avec pas un péquin dans la forêt (du coup on ricane parce qu’on va le ramasser le muguet et qu’on est les seules).

L’avantage extraordinaire de la fleur, c’est son odeur divine… On se shooterait avec. Je n’ai jamais trouvé de muguet artificiel qui sente vraiment comme le vrai… L’avantage également c’est que cela pousse pendant 4 à 5 semaines, mais que pour le péquin ordinaire, ça se ramasse le premier mai et point barre.

Donc généralement nous évitons d’aller à la cueuillette le 1er mai. Trop de monde. Mrs Bibelot qui ne travaille pas « y va » tous les jours depuis le 20 avril. Moi dimanche j’ai dû renoncer face à l’orage, car le secteur de forêt que nous écumons n’est pas à fréquenter en cas d’orage. Du coup, en attendant mes congés où je vais écumer tous les jours (nous avons nos places, savons quand ça pousse en retard ou en avance, et repérons ce qu’il va pousser pour les jours suivants), il fallait absolument que j’y aille aujourd’hui.

Sinon c’était la mort. Le mois de mai sans mon bouquet de muguet perpétuel, ce n’est pas possible…

C’était super, avec ma petite nièce qui cavalait derrière moi en criant « tatie tatie ! ne te perw pas ! » et qui me retrouvait accoupie à ramasser mon plaisir du mois de ma naissance… J’ai repéré ce qui allait sortir, ce qu’il fallait laisser, ce que je ne pouvais pas ramasser faute de place dans ma petite main gauche… En soupirant…

Certaines années où j’étais trop disponible (chômage) j’y allais matin, après midi et soir. Nous avions des bouquets de muguet partout, partout dans la maison, renouvelés tous les jours.

La simple idée d’en céder un brin à quelqu’un me donne des frissons d’horreur. J’ai dû le faire parfois… la mort dans l’âme (peut pas aller se ramasser son muguet ?). Quand le muguet à plein coïncidait avec mon anniversaire que je ne fête plus, j’ai vu des invités baver d’envie pour m’en voler un bouquet et repartir avec (plus un couteau dans le dos, mais cela restait virtuel).

Et me voici rentrant chez moi avec un petit choux fleur et une de mes voisines me suggérant d’aller le vendre pendant qu’il en est encore temps

5 euro les 2 brins.

Vendre mon muguet ? Elle est folle ! Le jour où je le ferai c’est que je n’aurai plus le choix… J’ai mon choux fleur sous le nez. Samedi, j’y retourne, dimanche et lundi aussi, et pendant tous mes congés…

Ah mon muguet du mois de mai…. Il y aura bien un brin un jour qui me portera bonheur… Ou un vrai parfum qui lui ressemblera vraiment. En attendant, aller se ruiner les chevilles rapport aux ronces, en récoltant des tiques, dans des coins pas possible, c’est toujours un plaisir, pour rentrer avec un énooooorme bouquet tous les jours… (pourquoi croyez-vous que je pose des congés en mai ? Là j’ai loupé le coche, j’aurais dû choisir 2 semaines avec une semaine d’avance…)

La vie n’est qu’un long calvaire : j’ai loupé mes dates de congés rapport au muguet, et que personne ne ricane sur ce coup là, le muguet, c’est important !

Bon premier mai à tous ! le mien c’était chouette (la pétrolette s’est endormie dans sa poussette au retour tellement elle était crevée de m’avoir cavalé derrière… Quand je dis « je trace » sur la cueillette, même Mrs Bibelot n’essaye pas de me suivre, cette innocente si…)

P comme Poisson d'avril

Avec Pulchérie et Delphine à une certaine époque, nous adorions faire des poissons d’avril par téléphone (enfin surtout moi, je peux garder mon sérieux en toutes circonstances et répondre au téléphone au boulot en plein fou rire sans moufter, ce qui fait encore plus rire les autres). Je sais c’était très lâche, mais personne ne pouvait identifier un n° entrant sans faire appel à la police avec un bon motif, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

Mrs Bibelot et moi sommes assez facétieuses. Il y a d’abord eu le sifflet qu’elle avait trouvé je ne sais où. Comme mes parents habitaient devant un stop, nous nous planquions les soirs d’hiver (à nous peler sous une couette en laissant la TV à Jean Poirotte) sur le balcon de la maison, et dès que quelqu’un faisait mine d’ignorer le stop (avec raison pourtant, la visibilité côté gauche était parfaite et côté droit : que des pavillons), un coup de sifflet bref stoppait net la voiture. Recul, hésitation, redémarrage tremblotant… Comment qu’on imitait bien le flic avec un sifflet !!!!

Les filles ont trouvé cela supprêmement drôle et sont venues nous rejoindre sous la couette (Chuttttt !!!)

Un certain monsieur pompait l’air à tout le monde dans le village pour des raisons toutes plus crétines les unes que les autres : un géranium qui dépasse, un laurier mal placé, la voiture qui empiète de 5 cm sur le passage piéton, et j’en passe. Je le pris donc pour cible un premier avril sans imaginer qu’il serait aussi bon public.

  • 1er avril n° 1, le bon jour, appel d’un traiteur (moi) à 14 H 30. « Cher Monsieur, nous attendons toujours que vous veniez prendre le buffet froid que vous avez commandé pour 300 personnes ». Les filles par terre et l’autre grimpant à l’arbre à l’autre bout du fil : « j’appelle les flics, ce n’est pas moi qui ait commandé un repas froid pour 300 personnes ! » « et bien c’est cela monsieur, appelez la police, moi je vous poste la note et je les appelle aussi ! »

  • 1er avril n° 2 : « cher Monsieur, suite à votre commande de 7 tonnes de sable et 4 tonnes de gravier, notre camion tourne en rond sans vous trouver » « mais espèce de conne !!! je n’ai jamais commandé cela » « ce n’est pas grave Monsieur, on déchargera dans la cour on verra après« . Les filles les pattes en l’air et l’autre éructant qu’il n’était pas question qu’on lui décharge 11 tonnes de gravier et autre (mauvais public, il avait la place… Petit joueur va !). Je précise que le haut parleur existait déjà !!!!

  • 1er avril n° 3 : « cher Monsieur ici la SPA de Plaisir, nous avons la joie de vous dire que l’on a retrouvé votre terre neuve » « quel terre neuve ? » « le vôtre, il est tatoué non ? et dépêchez vous de venir le chercher, il a déjà mordu 9 personnes » (les filles au bord de l’apoplexie)

  • 1er avril n° 4. Là, grand complot avec Mrs Bibelot et les filles. Ne pas rater la chose. Un autre emmerdeur dans le village… Les mettre en relation… « AAAALLLOOOO ici france télécom, je vous appelle suite à votre facture ». Rires au bout du fil « je vois ce que c’est » (merde il va me dire c’est le 1er avril) « je vois ce que c’est, c’est suite à l’achat que j’ai fait d’un téléphone sans fil »… « Mais comment donc cher Monsieur, pour régler le problème, car vous en êtes tout de même à 5000 F de facture (hein ! Quoi ???) appelez mon collègue, Monsieur Terre neuve à tel n° (en lui refilant le n° de l’autre emmerdeur, dommage nous avons raté l’appel fatidique « comment c’est vous ? c’est moi ! c’est vous ??? »)

  • Mon frère était maréchal ferrand et mon ex belle soeur très bon public, pour accepter de prendre un rendez-vous, un premier avril, pour faire ferrer des lamas et 2 éléphants… (et OUIIIIII le maréchal ferrand existe toujours, comment croyez vous que survivent les chevaux de course, de club zypique, etc… ?)

  • 1er avril n° 5, l’emmerdeur faisant partie des chers disparus trouver une autre cible. La maman d’une copine de Pulchérie qui m’enquiquinait prodigieusement, dont le gamin était odieux faisait d’après elle (et moi) parfaitement l’affaire avec son chiard immonde. D’ailleurs elle prévenait tout le monde « attention il mord ! » : c’est tout dire du charmant bambin. Me voici décrochant mon combiné, Pulchérie déjà couché par terre, morte de rire (c’était l’époque du vieux combiné avec écouteur) « allooooo madaaaaame, ici la DASS (oui il y a un centre DASS dans le petit village de mes parents). « Voilaaaaa, votre fils à mordu une petite fille cet après midi et je voudrais savoir s’il est à jour de son vaccin antiraaaabique ! » « Silence puis : Sébatiennnnnn ! Tu as mordu une petite fille cet après midi ? Je te préviens, je le saurais !!!! » (Pulchérie s’étouffe, où diable était donc Delphine ?) « Désolée madame, pour les vaccins je ne sais pas s’il est à jour de tout » « et bien faites en sorte de le savoir ! je vous rappelle demain ».

OK je l’avoue, c’était lâche très lâche, mais qu’est-ce qu’on a pu rire avec les filles !!!!

Pour faire passer ma lâcheté, quelques poissons d’avril de mes chéries :

  • Tartiner les sièges des WC d’huile d’olivre première pression à froid de chez Fanchon. Testez.

  • Appeler leur grand père parce qu’un cerf s’est égaré dans mon jardin et que je suis partie en courses en les abandonnant lâchement (c’était mon style, il ne les a pas crues)

  • Mettre du sel dans le vin

  • Répandre trois sachets de lavande dans mon lit

  • Faire pétitionner tout le village pour la survie des fourmis poissons (plein de signatures, et juste une personne pour sourire en précisant « c’est bien parce que c’est le 1er avril »)

  • Coup de téléphone au bureau, Pulchérie s’étant rendue à une manifestation contre mon avis, et soutenue par son grand père (si elle ne manifeste pas à 16 ans, elle le fera quand ?) « Allô maman, c’est pour te dire que Pulchérie s’est fait casser le bras par un CRS, mais ce n’est pas trop grave, elle a juste un gros plâtre ».

  • Interchanger tous mes CD et boîtes (Mozart dans les Beatles, les Moody blues dans Rachmaninoff et Rachmaninoff dans Abba)

  • Débrancher la souris de Mr Mac Intosh

  • Appeler SOS détresse amitié en précisant « j’ai un révolver sur la tempe, qu’est-ce que je dois faire ? »

Qu’elles étaient meugnoooonnes mes chéries (et imaginatives, je persiste pour l’huile d’olive sur le siège des WC… à faire tester à belle maman).

Cette année pour la première fois de ma vie je me suis faite avoir comme un bleu avec ma méchante annonçant la fermeture de son blog… Quand elle a vu mon commentaire elle a tout de suite compris que j’étais vraiment en train de pleurer comme une madeleine et m’a appelée immédiatement et traitée de grosse nounouille. On parle comme ça à sa mère ?

La vie n’est qu’un long calvaire…

R comme Régime…

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Et un petit coup de civilisation tordue, ça ne peut faire de mal à personne.

On comprend qu’elle se pèse toute habillée celle-là, et avec l’air ravi en plus…

Donc, la mode est à la maigreur minceur, pas comme dans le temps jadis où il était de bon ton d’afficher des bourrelets qui prouvaient qu’on avait les moyens de se nourrir.

Maintenant il faut être mince parce que… Parce quoi d’ailleurs, je n’en sais rien…

Le régime se déroule généralement de la manière suivante :

  • On découvre qu’on a pris un kilo de trop en plus un mardi matin

  • On décide de se mettre au régime lundi (le lundi est une mauvaise journée quand on bosse, et forcément celle où l’on commence en plus quelque chose de très chiant (un régime, arrêter la clope, ranger ses papiers, allez savoir pourquoin on ne fait pas toutes ces choses le samedi)

  • Comme lundi ce sera privation, on ne se prive pas le restant de la semaine. Voire, avec les copines qui ont pris la même résolution, on se fait pour la dernière fois, nos restaurants préférés.

  • Le vendredi soir on baffre monstrueusement

  • Le samedi et le dimanche on vide les placards de tout ce qui est tentant et hautement calorique (chocolat, nutella, etc… chacune son truc)

  • Je n’ai pas dit qu’on vidait les placards dans la poubelle, il ne faut pas jeter la nourriture, surtout le chocolat, donc on ressemble à un ruminant, vu qu’on boulotte tout le temps…

  • Comme il faut bien les remplir de choses diététiques (les placards), on va faire un autre plein… Tout en réfléchissant à Rauchan, on descend un toblerone (le dernier Mr le bourreau)

  • On prévient la famille que ce sera diététique pour tout le monde et que les non régimeux auront droit à l’huile dans la salade et au beurre dans les épinards

  • Le dimanche soir, on termine les saucisses avec une purée de pois cassés + le fromage trop gras, avec la dernière bouteille de rouge, Albert fait la gueule de savoir qu’il n’aura plus le droit de nous tenter avec son verre de vin du soir qui va avec le fromage et que ça lui fera du bien.

  • On attaque le lundi matin par un thé ou café sans sucre + un jus de légume ou de fruit, en ricanant en songeant à la tête que feront les autres quand on flottera dans un 34…

  • Le midi, on boude la cantine : on a sa salade cuite, son fromage 20 %, son yahourt 0 %

  • On tient le coup : on boit de la flotte tout le temps. Les pauses pipi s’accélèrent… C’est bon on élimine… Et puis l’eau ça remplit bien l’estomac.

  • Le soir c’est soupe pour tout le monde. La crème c’est moins calorique que le beurre dedans, il faut tout de même un peu de matières grasses..

  • La mardi matin on se fait une petite tartine tout de même, il paraît que le petit déjeuner c’est important.

  • Le mardi soir en sortant du boulot, on s’arrête à la supérette du coin parce que le samedi on a oublié la litière pour le chat. On craque devant un éclair au chocolat, un croissant aux amandes ou ce que l’on veut d’ailleurs…

  • Du coup on regarni le caddie de trucs normaux

On prend 1 à 2 kg par régime…

B comme Belle au bois dormant

La_belle_au_bois_dormant_bel8Avant de vous faire les contes les plus atroces et les plus barbares, je me devais de faire un petit tour  dans ce bois sympa où l’on a le droit de roupiller tout à son aise.

Déjà le concept m’a toujours plu : être obligée de dormir ! 100 ans en plus !  J’ai toujours aimé dormir et vivre une autre vie au travers des rêves. Pour la grasse matinée, j’ai cru comprendre que j’avais des rivales sur les blogs amis, mais je n’y crois pô… (j’mégare)

Donc au départ, c’est un conte de Perrault, strictement réservé aux adultes (les contes ont été écrits au départ pour des adultes, que ce soit par les frères Grym, Perrault, Andersen ou autre). Dans cet horrible cas de figure, l’histoire ne se termine pas avec le mariage du prince et de l’endormie : la mère du prince est une ogresse… (faut que je chourre à Mrs Bibelot son intégrale des contes de Perrault de collection, ne serait-ce que quelques jours, la tâche est rude) qui veut bouffer sa bru (normal) et ses petits enfants (ça c’est moins normal)

Disney a bien entendu revisité le mythe et tout changé. C’est un de mes préférés dans les contes anciens mis en dessin animé. Je craque devant les trois bonnes fées, et la très belle maléfique avec son corbeau à l’oeil torve.

Tout d’abord, l’histoire débute classique. Un couple qui ne peut pas avoir d’enfants (c’est incroyable ce qu’il pouvait y avoir de couples stériles jadis, sans pollution pour tuer l’ovule ou perturber le spermogramme), et qui se retrouve du jour au lendemain (une distraction), avec une petite fille. Généralement c’est une fille qui vient à point à qui sait attendre, jamais un garçon, c’est étrange (voir Blanche Neige !) (ce n’est jamais une de mes filles non plus, c’est bien dommage, comment qu’elles vous auraient revisité le conte de fées avec leurs bricolages, draguages, voyages, fugues, et autres…).

Grande fête dans le royaume pour célébrer le BB. Vient le roi voisin avec son fils à qui les parents sympas destinent leur enfant (sans se demander s’il sera charmant ou non). Les trois bonnes fées sont là bien entendu, pour faire chacune un voeu. Alors : une jolie voix c’est l’évidence même. Si Disney ne peut pas nous placer deux ou trois chansons de l’héroïne il ne peut pas faire un dessin animé, tout le monde sèche en mordillant son crayon (oui c’était le vieux temps avant les images de synhèse) (et moi perso, trop de chansons ça me gave, mais ça me regarde). Pour la petite sirène il a fallu qu’il nous colle la jolie voix quand même quand elle est muette (je sais il était mort depuis longtemps, mais je parle des studios).

La beauté en don également, bien sûr : z’avez-vous déjà vu une princesse moche ? Non ? Il paraît pourtant que l’histoire a eu son quota de mochetées en grande majorité, avec le prince non charmant dépité… La troisième n’a pas le temps de l’ouvrir que se pointe Maléfique, la méchante, que l’on a oublié d’inviter (et pour cause). Elle lance une malédiction sur la pauvre enfant « qui avant l’âge de ses 16 ans, se piquera le doigt à la pointe d’une quenouille et en moura »… Déjà il faut savoir ce qu’est une quenouille, un fuseau et tout le bataclan… Difficile à expliquer à des enfants qui n’ont jamais vu leur mère seulement tricoter…

Ne reste à la 3ème fée qu’à essayer de contrecarrer ce sort atroce qu’elle ne peut pas tout bêtement annuler, sinon l’histoire s’arrête là. La demoiselle tombera dans un sommeil qui certes sera fort long (des clous !) (on ne parle plus de 100 ans déjà, comme dans le conte d’origine), mais un baiser d’amour la sortira de ce si long sommeil (laissez moi dormir).

Les 3 bonnes fées décident de s’occuper de l’enfant (n’importe quoi ! Perrault doit se retourner dans sa tombe !), et l’emmènent dans la forêt pour l’élever normalement, sans magie, loin de toutes les quenouilles que le roi a fait brûler.

Là se pointe au bout de 16 ans, la première héroïne de Disney qui ressemble à une jeune fille. Blanche neige et Cendrillon c’est peanuts. La belle Aurore a de la poitrine et une taille fine. C’est une vraie jeune fille qui ignore tout de sa destinée mais qui ressemble à une femme. Elle chante dans la forêt (encore une chanteuse !) avec les animaux (encore la faune de la forêt !) et bien naturellement attire par son chant de sirène, le prince Philippe qui avait grimacé devant son berceau 15 ans et 10 mois auparavant (on reconnaît bien là l’homme et son intuition de pinces à asperges…)

Bref : ils vont tomber amoureux en deux temps trois mouvements, comme dans les films (d’ailleurs c’est un film). Ils prennent un rendez-vous crapuleux d’amour pour le soir, dans une cabane dans le vallon (il saura lequel). Mais Maléfique recherche la gamine depuis sa naissance. Elle va avoir 16 ans ce soir, elle n’a plus que quelques heures, et il n’est pas question qu’elle loupe son sort. Encore une obsessionnelle. Ca pullule dans les contes (avec les marâtres et les chanteuses)…

Fort heureusement les fées se disputent à grand coups de baguettes sur le « rose », ou « bleu » de la robe de rêve (Perrault est définitivement à plat ventre dans sa tombe), ce qui alerte le corbeau de la sorcière parti à la recherche de la belle… Bien évidemment la Maléfique arrive à ses fins. Elle ressort un vieux fuseau de derrière les fagots, truque la cheminée du château parental, hypnotise la belle pour qu’elle se pique le doigts et s’endorme, et kidnappe le prince au baiser d’amour au passage pour le garder pour plus tard (dans 90 ans environ).

Là, Disney a fait très fort. Les petites fées vont découvrir que c’est le prince Philippe qui est amoureux de la belle et Visse Versailles, elles vont l’accompagner pour l’aider à sortir Aurore de son sommeil qui au départ devait être fort long. Si l’on compte bien, entre la délivrance du prince capturé pour ne pas chercher sa belle, les ronces qui poussent autour du château comme des orties et le passage dragon qui sera fatal à Maléfique, elle aura dormi maximum 3 heures, c’est trop horrirrifiant ! (une nuit de 3 heures, j’appelle cela de l’insomnie).

Mais bon bien entendu, elle supporte bien l’insomnie comme toute princesse qui se respecte, se réveille fraiche et rose et sans poil aux pattes pour aller danser avec l’homme de sa vie, sans s’étonner de rien (comme Blanche neige, ont-elles des neurones ?), en changeant de couleur de robe toutes les 3 secondes, sous les yeux émerveillés de ses parents qui la retrouvent.

Je le trouve très tarte ce dessin animé. Je l’adoooore. D’ailleurs Pulchérie et Delphine le connaissaient par coeur, comme les enfants savent le faire quand il ne s’agit pas de règles de grammaire ou de tables de multiplication. Elles me l’ont souvent « fait » en son, en voiture, en m’épargnant le « quand c’est qu’on arrive »… Pulchérie bien entendu, prenait le rôle de la fée rose, la plus autoritaire… Ca surprend tout le monde !

Mais les dessins animés que l’on connaît par coeur, c’est une autre histoire….

Et joyeux noël à tous !
Bisous de votre sorcière !!!!

Vous avez défense de déprimer trop grave quelle que soit votre situation de famille ou sentimentale. Si c’est le cas vous pouvez toujours m’écrire et je vous répondrai, promis, mais là, c’est la première année depuis longtemps où je ne vais pas déprimer justement. Donc si cela vous arrive, je peux vous comprendre, mais je serai chez mes parents qui n’ont pas Internet à Trifouillies les cacahuettes et je ne pourrai pas vous répondre avant le 26…

B comme Blanche Neige

Blanche_neigeUn vrai conte de fées !!! Le premier que j’ai appris à Pulchérie avec un livre illustré par Disney (car j’adoooore Disney). Je n’aurai pas trop de 3 vies après celle là, pour expier mon péché.

Il était une fois… Une femme (reine) qui désespérait d’avoir un enfant. Elle brodait sur son balcon, sous la neige (!) (je ne vous retiens pas, allez broder sur votre balcon sous la neige), dans un fauteuil en ébène et se piqua le doigt avec son aiguille. Une goutte de sang tomba sur la neige, et elle fit un voeux : avoir une fille qui aurait les cheveux noirs comme l’ébène, la peau blanche comme neige et les lèvres rouges comme le sang qu’elle appelerait « Blanche neige » (ne cherchez pas la scène, elle est désormais coupée, mais existait bel et bien quand j’étais petite, on voyait la mère de Blanche Neige).

Vous sentez le drame pointer et vous n’avez pas tort une fois de plus. Toute petite que j’étais, j’avais bien compris que broder et se piquer le doigt avec une aiguille était mortel et à fuir absolument. Car la reine meurt en mettant au monde sa fille tant espérée (faut dire qu’il y a de quoi en crever, sans médecin génial à proximité + un anesthésiste). Petite, je croyais que c’était la piqûre qui l’avait tuée cette pauvre femme, d’où ma haine des piqûres (et de la couture).

La mère de blanche neige morte, le père n’a qu’une hâte, se remarier, avec une harpie bien évidemment. Si la marâtre (la femme du père, à ne pas confondre avec la belle mère qui est la mère du mari, mais le terme marâtre est tombé en désuétude) n’est pas infâme, le conte ne tiendra pas debout (voir entre autres, Cendrillon). Il faut en plus que le père décède tout de suite après le remariage, sinon c’est pas drôle.

La reine est très belle et tient à le rester (la pauvre, elle ignore du temps l’irréparable outrage). Elle tient également à être la plus belle de toutes. Elle déteste Blanche Neige qui s’occupe de la vile besogne au château, mais chante divinement bien (voir Cendrillon) en nettoyant les marches d’un escalier dans le jardin. Son chant attire un prince (forcément charmant, sauf que dans le dessin animé il est assez pâlot, je veux dire moyennement séduisant) qui s’éprend d’elle (Blanche Neige), bien entendu.

La reine a des pouvoirs magiques (hou la vilaine !) et un miroir qui cause (je préfère faire l’impasse sur l’objet qui me dirait « vous avez une ridule au coin de l’oeil droit, une pustule sur le front (rapport au dermato), une petite mine ce matin, et vous êtes tout à fait quelconque ») (brr, j’en frémis).

Le miroir ne sait pas mentir, et il est bien obligé de révéler à la reine qu’elle n’est plus la plus belle, mais que c’est Blanche Neige. Il le sait parce qu’il est magique. La reine se met en colère et décide d’éliminer sa rivale. Courageusement elle fait appel à un chasseur qui doit tuer la petite et ramener comme preuve son coeur dans un coffret (oui oui, on raconte cela à nos enfants, dès 3 ans…)

Le chasseur se dégonfle, Blanche Neige s’enfuit dans la forêt et pour moi c’est un grand moment du film que nos terreurs d’enfants face à l’inconnu, dans cette forêt qui lui semble si hostile (oui, ce dessin animé a sû retracer très exactement nos peurs enfantines). Pulchérie avait très peur également et elle avait bien raison. Jusqu’à ce que les yeux maléfiques se révèlent être de gentils lapins, ratons laveurs, cerfs et biches, etc… (« ouf, on se sent mieux, hein ma chérie ? – Vi » (mère indigne)).

Tout ce petit monde là l’emmène dans une petite maison occupée par des nains (7, c’est le chiffre fatal). La première chose que Blanche Neige voit, c’est que c’est mal tenu. Il faut faire le ménage. Moi j’aimerais bien faire le ménage avec la même aide qu’elle (et tant pis pour les voisins) car tout le monde s’y colle : toute la faune de la forêt participe. Après toutes ses émotions, elle va s’écrouler sur plusieurs lits et s’endort. Tout va bien, l’enfant est serein (il a zappé le coup du chasseur et du coeur dans le coffret).

Les nains rentrent du boulot hé ho hé ho. Ils trouvent Blanche Neige et décident de l’adopter. Ca tombe bien, elle est bien là au fond des bois, où un jour son prince viendra… Je ne sais pas si Freud à fait un post sur Blanche Neige habitant avec 7 nains, d’ailleurs je déteste Freud. Mais j’aimerais bien savoir ce que les psys en pensent… (hé hé… « oui ma chérie je tourne les pages »).

La reine apprend du miroir toujours franc, que Blanche Neige est vivante et qu’elle a été duppée. Toute femme la comprendra, il faut faire quelque chose. On ne peut faire confiance à personne qu’à soi-même (et encore !) et elle va s’occuper du cas elle-même pour être certaine du résultat. Elle décide de se transformer en immonde vieille femme (quand je pense que c’est cela qui me guette, « oui je tourne les pages ma chérie »), et empoisonne une pomme pour tuer endormir la malheureuse enfant. Notre malheureux enfant à nous ne moufte pas sur le coup du poison et continuera à bouffer des pommes (c’est admirable !)

Je vous passe la visite de la vieille dame horrible et ses conseils sur la tarte aux pommes meilleure que celle aux prunes, l’autre andouille de boniche des 7 nains qui goûte la pomme, alors que tous les animaux l’ont avertie de quelque chose, se pâme par terre (forcément c’était empoisonné), la poursuite des nains qui vont réussir à faire mourir la vieille sans y toucher (bien fait !) « c’est quoi les oiseaux qui s’envolent maman ? » « des vau… des vauriens ma chérie… »

Et les nains ne peuvent se résoudre à l’enterrer tellement elle est belle (blanche neige) (« c’est quoi enterrer maman ? » « oui je tourne la page mon trésor »). Ils lui font un cercueil de cristal où chacun peut la contempler.

Le prince arrive sur son cheval blanc (j’aime bien un cheval noir aussi, mais bon, dans les comtes, ils sont forcément blancs). Il ne se dégonfle pas lui, il soulève le couvercle du cercueil et embrasse la morte (berk)  (oui tout le monde pense qu’elle l’est). Du coup elle déglutit son quart de pomme et se réveille. Le prince la prend dans ses bras, et l’emmène chez lui et gnagnagna…

TOUT VA BIEN !

Comment qu’on éduque nos mômes ? J’hallucine !!!!!!. Et il y en a pour critiquer qu’on les laisse regarder les informations qui sont souvent traumatisantes ! (le prochain qui pointe son nez, je pourrais lui faire l’intégrale de Disney, après il se remettra de tout !)

Le syndrôme Blanche Neige c’est rester chez soi à récurer (en sifflant), en se goinffrant de tartes (aux prunes) et en chantant, en attendant que le prince charmant sonne à la porte. On peut aussi s’ouvrir les veines et attendre les pompiers : à mon avis ce sera plus efficace…

Le plan foireux du contrôle technique

Contr_le_technique_recadr__200405833_001Depuis 1994, je me traîne avec la même voiture qui fait maintenant rigoler les enfants sur le bord de la route (je les emmerde tous !).

Elle me rend bien des services. Elle me permet en tous cas de faire 10 km jusque chez Truchon tous les matins, et 10 km en sens inverse le soir pour 13 minutes maximum, avec train + bus il me faudrait une heure par trajet…. Et de me déplacer sur maximum 5 km le WE.

Elle ne ressemble à rien (enfin si, à une vieille caisse) mais j’y tiens, je n’ai pas de fric à claquer dans une nouvelle voiture. C’est comme ça. Mon antiquité je la respecte et la fait soigner par un petit garagiste de mon bled, qui ne m’assassine pas (ça existe), car je n’ai pas non plus l’intention de voyager dans un cercueil roulant. Bref je tiens à la garder, même si elle a un rétroviseur qui pendouille comme une oreille de cocker (le droit qui est facultatif, personne ne peut me louper à 1 km).

Je pensais devoir passer mon contrôle technique l’année prochaine, le temps passe si vite. Ben non, j’ai découvert avec horreur que j’étais en retard et que j’eusse dû le faire début novembre.

Je déteste ceux qui ont mis en place cette idée du contrôle technique obligatoire tous les 2 ans et qui ont forcément des actions dans les boîtes qui font les contrôles techniques. Parce que je dois y passer tous les 2 ans, même si je n’ai fait que 30.000 bornes et que je fais entretenir régulièrement mon véhicule (et généralement les garagistes ne vous épargnent pas ce qu’il y a à faire en urgence). Alors que pendant 2 ans certains (j’en connais) en ont fait eux 300.000 en faisant juste quelques vidanges, et roulent dans une caisse dangereuse en toute légalité avant d’y passer à leur tour. Cé pô juste.

Bref, je roule en toute illégalité depuis début novembre. Le problème c’est que si je croise un fou qui me rentre dedans (car je roule moi, prudemment) mon assurance refusera de payer quoi que ce soit… (alors que moi je paye pour…). Du coup j’ai la bloblotte dès que je monte en voiture, car on ne se refait pas.

Je m’inquiétais de cet état de fait avec dame Vénézia dont le contrôle technique est obsolète depuis 18 mois, et Géraldine, alors que nous allions manger à la « cantine » du boulot. Et là Géraldine nous déclare « moi j’ai un plan foireux, pour que vous ayez votre vignette contrôle technique, les filles, et à coup sûr ».

Le frère du mari du cousin de sa belle soeur (Brunnooooo) travaille chez Mercéééédès et connaît Vikkktooor qui délivre la précieuse vignette contre 20 euros au black donnés discrètement une attestation sur l’honneur comme quoi on ne vend pas le véhicule (il a sa conscience aussi). Pour le même prix + un chèque il fait également le contrôle et signale sur post it, ce qu’il faut vraiment faire sur la gimbarde pour ne pas se suicider avec… Super… Au moins le contrôle est fait, on peut prendre 6 ou 7 mois pour se chercher un véhicule dans le pire des cas.

Elle me prend rendez-vous le dernier samedi de novembre à 10 H 30 avec Vikkkktooor, via Brunoooo… Je viens de la part de Brunooooo et en lui serrant la main je lui glisse les 20 euros, il comprendra. C’est bon, je ne suis pas obligée de mettre les 20 euros dans mon slip… Sauf que le vendredi soir je rentre de chez le dermato brûlée à mort avec comme hypothèse pour le lendemain d’avoir l’oeil gauche bloqué par une paupière gonflée (elle l’était). J’appelle donc Géraldine pour décommander le RV : pas de soucis me dit-elle, on prévient Vikkktooor et prend soin de toi ma poulette (cui cui…).

Le lundi suivant elle s’occupe de mon cas, j’ai RV samedi 2 décembre à 10 H 30 avec Vikkkktooor. C’est bon, je prend RV chez le coiffeur à 14 H 30 (Vi, Vikkkktooor est à 30 bornes avec embouteillages).

Mardi TVB. Jeudi, Vikkktooor a un créneau pour 14 H 30, je ne peux pas, j’ai RV chez le coiffeur. On maintient 10 H 30.

Vendredi, Vikkktor ne peut plus, il a un vrai client pour 10 H 30. Il peut me prendre à 13 H 30. Je décale mon RV chez le coiffeur, attrapant de justesse le dernier créneau du matin à 10 H 30 (destinée, destinée…). 5 minutes après Vikkktooor peut finalement me prendre à 10 H 30. Oui mais là j’ai coiffeur. Je la connais bien cette jeune femme, elle va me prendre pour une folle si je change d’avis 36 fois. Bon pas grave, on maintient 13 H 30 m’assure Géraldine son portable vissé sur l’oreille.

Je vais donc chez le coiffeur à 10 H 30 le samedi 2 décembre. TVB. J’arrive pour le contrôle technique avec 3/4 d’heure d’avance (dès fois que je me perde…) : on me reconnait bien là !

Station fermée. Vikkkktooor se pointe à 13 H : chic il va me prendre en avance. Il me regarde d’un sale oeil. Il m’a attendue samedi dernier en vain (le mari du frère de la belle soeur de Géraldine du côté de la bicyclette de son oncle, n’a pas décommandé du tout). Vikkktooor m’attendait ce matin à 10 H 30 et il n’a jamais été question de 13 H 30… Je suis consternée sincèrement et cela doit se voir… Il se radoucit, et pour me punir, me fixe RV le samedi qui vient à 8 H 30 (faudra que je me lève plus tôt que pour aller bosser, un samedi, un comble !)

Sauf que j’ai un doute. Je vais me lever tôt, je vais faire mon contrôle technique de la part de Brunooooo en refilant 20 euros, et je n’aurai pas ma vignette…? contre visite à faire quand même ? Je pars entre deux gendarmes ?

Ca sent le coup foireux à plein nez et que dire à Géraldine ? Je vais ne rien dire…. Donc je vais faire la gueule…. un petit peu…

La vie n’est qu’un long calvaire… Et vous, votre meilleur plan foireux, c’était quoi ?

A comme Agoraphobie, ou la connerie humaine

Je_n_aime_pas_la_foule_pop040Depuis ma plus tendre enfance, je souffre d’agoraphobie.

« Peur irrationnelle se manifestant dans des endroits publics et/ou des espaces découverts »

En fait je n’ai pas peur dans les espaces découverts et vides, ça m’est égal qu’il n’y ait personne et que ce soit une morne plaine, par contre j’ai une peur panique de la foule, à tomber dans les poires. J’attends donc que l’on divise la définition en deux (peur des grands espaces OU peur des espaces trop peuplés)

La foule c’est con. Nous sommes cons, donc, les gens (dont moi) sont cons surtout en foule, parce si l’on prend tout le monde un par un tout va bien… Donc pour moi il n’est pas irrationnel d’avoir peur de la foule, parce que c’est très con (la foule, pas de prendre les gens un par un).

Une scène d’horreur dans un film, pour moi c’est une foule en délire prenant quelqu’un à parti, un lynchage, une prise d’otage, je ne sais pas… Une foule contre des innocents (même s’ils sont coupables ça me troue). J’ai le sang qui quitte ma tête pour se précipiter dans les pieds, je suffoque, j’ai dû vivre cela dans une vie antérieure. Même des gens qui chantent un 14 juillet ou un soir de victoire de coupe du monde, ça me terrifie, parce que tout peut changer d’un moment à l’autre et que là où il y a foule il y aura des morts.

Pour moi la foule c’est le calvaire de la princesse de Lamballe ou de Mademoiselle de Sombreuil buvant un verre de sang pour épargner la vie de son père. C’est la malheureuse que l’on tond un soir de « libération » dans « la liesse populaire » (en chantant avec bonne conscience), le noir victime du Ku Klux Klan, le pauvre soldat allemand de 17 ans égaré en France en 1945. C’est l’horreur. C’est aussi cette joie émouvante de la libération (suivie de quoi d’autre ?). C’est un personnage à part entière que la foule, avec ses humeurs bonnes ou mauvaises, changeant d’un quart d’heure à l’autre, avec ses paranoïas multiples.

La foule c’est n’importe quoi. Incontrôlable si l’on n’a pas fait science pö et 90 ans de psycho. C’est heureux, ça hurle sa joie et aussi sec cela se retourne contre n’importe qui, n’importe quand, au son de n’importe quel adage. La grande qualité de politiques que je qualifierais personnellement de « cons mais pas bêtes » est de savoir se servir de la foule et se barrant quand il en est encore temps, avant qu’un anonyme ne hurle « mort à Danton ! ».

Je n’ai pas envie de faire partie d’une foule et d’être manipulée par la liesse ou la haine populaire, donc j’évite la foule (surtout qu’elle pourrait me piétiner au passage, la foule ça marche sur n’importe quoi). Quand ça commence à serrer un peu, je tombe dans les poires en vrai (je ne peux plus respirer) et me fais ramasser par de séduisants pompiers, mais n’empêche : je n’y vais plus, parce que sinon c’est au risque de me faire piétiner. Du coup j’évite autant que faire se peut la foule (en bonne chochotte, la victoire de la France en 98 et le retour de l’équipe à Clairefontaine m’a vaccinée à jamais et le Christ peut revenir : je ne me dérangerai pas pour l’écouter).

J’ai assisté dernièrement à un effet de foule sur un blog. Ne manquait que le son pour que l’horreur soit complète.

Donc une personne adulée qui publie un malheureux billet demandant un petit soutien à son blog. Rien que de très normal (enfin de pas choquant en ce qui me concerne), et de très bien expliqué, on sait où l’on va, qu’il n’y a pas d’obligation, on sait que tout continuera comme avant et que chacun fait comme il veut. Simplement on apporte son soutien ou pas. Cool relax, pas de souci me dis-je en quiche yvelinoise qui n’ait rien comprit à la vie malgré mes ans chaque année plus douloureux à porter…

Le soir j’ai pris avec stupéfaction connaissance d’environ 240 commentaires + un autre billet d’explication et les commentaires allant avec. Ca partait gentiment au départ, les commentaires restaient pondérés pour ou contre, choqués ou pas, quand tout à coup paf ! effet de foule. Il a suffit d’un post franchement méchant pour que cela se déchaîne.

J’aimerais que l’on prenne d’assaut le ministère des finances comme on a pris d’assaut le blog d’Hélène. Ah oui j’adorerais ! Parce que là c’était grave : « tu n’as pas honte ? 1000 personnes vont donner 3 euros pour toi, c’est facilement gagné à 1000 lectrices par mois » (la jalouse qui n’a pas un lecteur et qui confond mois et jour, et Hélène n’avait rien exigé, elle n’annonçait pas que son site devenait payant, « et pourquoi tu ne bosse pas ? » « il y en a d’autres qui ont plus besoin de fric que toi »… ETC…

Qui envoie un mail à qui de droit en disant « QUOI mes impôts locaux servent à payer une soirée au gagnant du village fleuri, à 150 Euro l’invité et il y en avait 1000 avec leurs prix de consolation ? » « Quoi ? vous vous déplacez aus USA aux frais de la population pour remettre la légion d’honneur à un pompier de New York » ? « QUOI ? » Ben non ça la boucle grave, pas envie d’être fiché (vous l’êtes…)

Qui se permettrait un tel débordement avec son gouvernement ? (ça ne lui ferait pas de mal pourtant). QUI a pollué la boite mail d’un technocrate en demandant des comptes ? Mais il a fallu qu’on vienne hurler anonymement que ce blog ce n’était pas un travail… Qui ne méritait aucune rémunération.

Ce n’est pas le problème (pour moi), le fond m’importe peu. Le problème c’est le cri anonyme et venimeux dans la FOULE.

J’adore le côté anonyme. On crie un bon coup et si l’on tombe bien tout le monde va suivre. C’est comme cela que l’on décapite la princesse de Lamballe (joli coup !) et que l’on tend en ricanant certainement un verre de sang à Mademoiselle de Sombreuil en se disant « merde elle le boit ». C’est courageux en diable, c’est pour moi la connerie humaine à l’état pur que de se retrouver en mouton de Panurge à suivre n’importe quoi.

Les commentaires timides du début, les premières s’offusquant léger et correct, ça allait. Mais après déferlement de commentaires de trolls qui feraient mieux d’écrire à JC (ChiChi, ne vous égarez pas je sais qu’il y a longtemps que l’autre a fait son ascension et qu’on a un jeudi férié en mai grâce à cette virtuosité aéroplane et souvenez-vous-en… (comment ça vous n’êtes pas croyant et vous respectez le jeudi de l’ascension ? J’hallucine !!!)).

Parce qu’il y a eu le correct pour, le correct contre, et puis tout à coup la connerie trollesque, les voix criant anonymement dans la foule, celles que l’on suit souvent, plus que les autres d’ailleurs. Et là on se lâche, bien à l’abri dans l’anonymat, en se permettant n’importe quoi.

Et si l’on avait été dans une foule, que se serait-il passé ? Une anonyme(j’ai moyen vu de mâles sur le sujet), aurait crié « va bosser connasse, ou crève ». Et là tout le monde aurait fait quoi ?

Baillonner l’anonyme n’est pas dans mes cordes, sauver l’héroïne au péril de ma vie je ne peux pas le jurer vu que j’aurais été chez moi, loin de la foule… Et vous ? Vous tournez les talons et vous partez ? Vous linchez la personne incriminée ? Non ? vous ne faite rien ? Alors pourquoi y a-t-il dans l’histoire des foules en délire ?

Je n’accuse personne. Simplement, ça me fait peur même à lire. Car même sur un blog, on peut retrouver un effet de foule et faire une crise d’agoraphobie (pas grave j’ai du tranxène).

Et vous la foule, ça vous fait le même effet qu’à moi ?

C comme Comment chier une pastèque part 2

Accouchement_57210942Pour Delphine, ma gynéco et moi avions choisi une autre maternité (enfin elle, j’avais eu trop de problèmes dans la première, je vous raconterai).

J’avais été prise en main dès mon 4ème mois par un accoucheur de choc. Comme pour Pulchérie je faisais de l’hypertension dite gravidique (gravide est relatif à grossesse : un utérus gravide = vous êtes en cloque) et c’est grave. C’est ce qui provoquait ces crises d’éclampsie fatales qui ont tué tant de mamans (et certainement encore actuellement dans beaucoup de pays). Pour Pulchérie, l’accoucheuse cette garce, m’avait donné un traitement sans que la tension baisse et sans qu’elle ne moufte. Là, l’accoucheur me changea le traitement illico qui me transforma pour le reste de ma grossesse en endive trop cuite avec une tension normale (je ne sais pas si vous visualisez bien l’énergie du légume, pour la couleur je suis toujours plutôt pâle ayant autant de mélanine qu’un yahourt…).

Bonne nouvelle, la péridurale n’était toujours pas remboursée par la SS (la sécu, ne nous égarons pas) sauf si elle était prescrite par l’accoucheur, et elle l’était d’office dans mon cas, faisant baisser la tension de manière significative pendant l’accouchement (j’ai sû à ce moment là que j’avais frôlé l’éclampsie 3 fois pendant mon précédent accouchement sans qu’on ne fasse quoi que ce soit, car il avait fait rapatrier mon dossier et soupiré devant la longueur du monitoring et l’absence de traitement).

Donc péridurale prévue, visite chez l’anesthésiste avec joie. Delphine prévue pour le 22 octobre, me voici saisie malgré ma légumisation, par le syndrôme du nid, le 9 octobre.

Le syndrôme du nid (pour les nullipares qui se demandent si je suis folle), est un syndrôme qui n’attaque pas toutes les femmes, mais qui fait que tout à coup on a une énergie débordante et l’envie de tout ranger, laver, aligner au cordeau + faire des provisions. En fait, c’est un instinct ancestral qui pousse la maman à tout mettre en ordre avant qu’elle ne soit ratatinée sur son lit pour plusieurs jours. Albert est rentré le 9 au soir pour me trouver sur un escabeau à récurer une applique, alors que la veille je faisais la baleine échouée sur la banquise, sur le canapé, à regarder Dorothée avec Pulchérie, Pulchérie me tenant l’éponge pour se sentir utile et ne pas grimper dans les plantes vertes. Il a illico appelé Mrs Bibelot (après m’avoir intimé l’ordre de descendre de là et terminé l’applique) qui s’est pointée le lendemain matin, sans savoir (elle n’avait pas connu le syndrôme du nid, elle, mais aurait dû se méfier vu que je lui avais fait le coup pour Pulchérie) qu’elle se ferait réquisitionner pour laver et dégivrer le frigo et faire 62 lessives et le repassage qui allait avec pendant que j’allais à Carouf remplir le congélateur et les placards de bouffe pour 6 mois. Mrs Bibelot opérant bien naturellement avec Pulchérie grimpant dans les plantes vertes… (ce trésor !)

L’instinct étant très sûr, le 11 octobre à 12 H 18 (vous noterez l’exactitude des heures et dates, mais ces moments sont tels qu’on ne peut les oublier, et en plus j’avais une montre à affichage digital), alors que je rangeais le dernier poney rose de Pulchérie sur l’étagère ad hoc, dans un appartement reluisant, j’ai ressentis la première contraction. Putain, elle faisait mal d’office celle-là et bien évidemment comme toutes les femmes, je ne me souvenais pas que cela faisait mal à ce point là dans le ressenti. Deuxième contraction 1/2 heure plus tard, Pulchérie ayant terminé de ne pas manger ses nouilles et son oeuf coque, ni la crème au chocolat (faut suivre).

A 15 heures avec des contractions tous les 1/4 d’heure, naïve, j’ai appelé ma grand mère chargée de venir s’occuper de la petite et du père en mon absence pour qu’elle rapplique vite fait (ce qu’elle a fait le lendemain matin, récupérant Pulchérie chez mes parents), et je me suis rapatriée chez Mrs Bibelot et Jean Poirotte pour ne pas accoucher toute seule dans ma salle de bain avec Pulchérie faisant bouillir de l’eau. Je me disais qu’ayant déjà eu un enfant, forcément, là, ça irait tout seul (quand je vous le dis que j’avais une nature optimiste !).

Jean Poirotte a fait à Pulchérie l’intégrale de ses livres d’enfants avec le ton, pendant que, reprenant mes bonnes habitudes, je déambulais dans le salon à chaque contraction en respirant moyen fort pour ne pas traumatiser l’aînée (non elle ça allait, c’était mon père qui était traumatisé, ma mère lui ayant donné l’habitude de s’avachir dans un fauteuil en réclamant un prêtre ou qu’il l’achève tout de suite). Assistée par ma mère qui en sait des choses et que ce n’est pas pour rien que l’on accouchait debout avant que les hommes y mettent leur nez (ben oui, le bébé appuyant sur le col, accélère le travail. Couchée c’est pas top, surtout qu’on vous couche avec le bas du corps surélevé ce qui fait qu’en plus de chier une pastèque, faut la propulser dans l’espace en méprisant la gravité…(et qu’on en césarise des femmes parce que le bébé ne descend pas, forcément vu qu’il doit monter, faites lever la mère à 8 cm, vous verrez s’il ne descend pas…))

Albert rôdé débarqua tranquillement du boulot à 19 heures pour me trouver la bave aux lèvres (déjà ?), pointant du doigt la valise et les deux sacs d’un air peu aimable. Arrivée à la maternité à 20 heures (il avait mangé un petit morceau, enfin de la potée, pour prendre des forces et du coup grillé tous les feux rouges, en espérant des motards pour lui ouvrir la route) pour m’entendre dire que le col n’était même pas en voie d’effacement… Là j’ai pris mon air le plus aimable, signalé que l’on était au cinquième, et que je ne revivrais JAMAIS ce que j’avais vécu pour Pulchérie. La sage femme charmante, m’a déclaré que c’était hors de question, mais que l’anesthésite n’intervenait qu’une fois le col effacé. C’est quoi cette connerie ? L’effacement du col c’est aussi douloureux que sa dilatation ! Voyant ma mine aimable, elle condamna les fenêtres, me refila un petit cachet de rien du tout pour me détendre, et j’ai pu dormir jusqu’à 23 H 30 en rêvant que j’accouchais, c’est le pire cauchemar que j’ai fait de ma vie…

23 H 30, bien sûr, je sonne comme une débile. Arrivée immédiate, flanquage d’Albert à la porte (pauvre bouchon il dormait sous une couverture de sécurité dans un fauteuil pendant que je souffrais en dormant), examen : à l’ouest rien de nouveau. Sauf qu’elle va faire venir l’anesthésiste quand même parce qu’elle doit me mettre une perf pour accélérer le travail et que sans péridurale je vais vivre un martyr (merci madame !). Départ vers la salle de travail à 23 H 40 avec Albert baillant, à qui l’on épargna la charlotte (mais pas les chaussons verts et la blouse…)

Arrivée de l’anesthésiste à 24 H en salle de travail (il était temps, j’envisageais sereinement de tuer Albert à coup de flacon de perf déjà posée). Ejection d’Albert pour la mise en place de la péridurale avec mille précautions (les anesthésistes débutaient un peu sur ce coup là). C’est très facile de se tenir sans bouger pendant une contraction… Mais j’ai pu. Et puis là, miracle. Tout à coup, plus de jambes, mais plus mal du tout du tout, je respire, je sens que je retrouve mes couleurs, j’aime tout le monde. L’homme de l’art me laisse un cathéter en place pour venir en remettre une dose à 4 heures du matin, promis juré, il revient, il m’aide à m’allonger et fait rentrer Albert en partant…

Minuit donc, je n’ai plus mal, la sage femme a ouvert la perf à fond car je ne sens plus rien, et se barre vu qu’apparement une emmerdeuse accouche également dans la salle d’à côté (on n’entend rien, ça change). Albert regarde le monitoring et commente comme pour Pulchérie  « attention en voilà une » (ça s’annonce sur le monitoring avant qu’on ne la sente) « la voilà ! » « Oh elle était forte ». M’en fous je ne sens rien, je regrette de ne pas pouvoir faire un scrable et lui flanquer mes 7 lettres sur mot compte triple. La sage femme passe sur le coup de 0 H 45 et m’annonce « 5 cm ». Déjà ? Je ne sais pas comment elle s’est faite avoir sur ce coup là, mais passer en 3/4 d’heure de même pas effacé à 5 cm de dilatation, c’était classe (à 10 cm on va expulser pour peu qu’on pousse).

1 H 15. Albert s’affole un peu devant la fréquence et la force des contractions qui lui rappellent vaguement quelque chose. M’en fous, je ne sens rien, je veux faire un scrable ou continuer à dire du mal de sa tante (impossible de croire que j’accouche). Il sonne. Personne. Il sonne à nouveau frénétique, la sage femme arrive en catastrophe (je la revois encore), me sourit gentiment, m’examine, se fige genre congélation instantanée et va réveiller la puéricultrice « allez chercher le docteur Trumphy ! Vite ! J’ai dit vite ! »

Oui ça urgeait, pour une fois Albert avait été à la hauteur et pour un peu Delphine tombait par terre. Trumphy n’était pas là qu’elle m’installait les jambes dans les gouttières ad hoc (je ne sentais rien et ne pouvais surtout pas bouger les jambes), me disait « essayez de pousser » « n’essayez rien, vous poussez toute seule » AAAAHHHHHH chouette, je pousse toute seule et je ne sens rien, youpeee ! Un « COUAC » dans la salle. C’était quoi ? Ben c’était le bébé, Delphine, qui a rouspété dès qu’elle a eu mis le nez dehors (moi je ne sentais rien et c’est Albert qui à mon « c’est quoi ? » a répondu « c’est le bébé »). Je précise que curieusement elle n’a jamais été rouspéteuse de nature alors que Pulchérie qui l’avait bouclé en naissant, si…

L’accoucheur s’est pointé en même temps que Delphine avec un synchronisme hallucinant, pendant que la sage femme terminait le travail (m’en fous, je ne sentais rien, mais bon j’avais oublié le scrable). Il se réveillait apparement, et l’a laissé terminer (la sage femme). Il était 1 H 35 très exactement quand on m’a posé ma crevette sur le ventre qui s’est mise à pleurer en cherchant le sein (c’était bien elle : j’ai faim !). Albert était ravi : ses mains étaient intactes. La sage femme y allait de sa petite larme et hop, on m’a piqué ma fille pour son premier bain (il paraît que cela ne se fait plus, c’est dangereux) donné par un père en pleine forme.

Retour de fille cadette endormie par le bain. Baisse de température du bouchon car l’accouchement avait été trop rapide, mise en couveuse (à plat ventre, c’était la mode) et Albert constatant qu’elle était plus grande que sa soeur et faisait au moins 60 cm.

Eclat de rire dans la salle. Non. Delphine faisait bien les 260 grammes de plus que sa soeur, annoncés par l’accoucheur à la palpation (on l’admire) mais comme l’aînée, faisait son petit 50 cm.

J’ai récupéré mes jambes et toutes mes facultés vers 4 heures du matin (on admire aussi l’anesthésiste), sans fourmis, sans rien, et pu prendre ma fille contre moi dès qu’elle faisait un couac, c’est à dire que je la gardais contre moi pour qu’elle ne couaque pas (comme pour sa soeur qui a passé sa première nuit sur moi, je n’arrivais pas à dormir malgré ma fatigue), sans alerter la puéricultrice. Et le lendemain matin, l’anesthésiste venu me retirer son cathéter inutile, à qui je demandais si « la péridurale c’était toujours aussi chouette ? », me répondit « pas de manière aussi carricaturale que chez vous ».

Chic ! pour une fois que je faisais tout bien… La vie n’est pas qu’un long calvaire (encore qu’entre 12 H et 24 H j’avais été tout de même une tueuse psychopate potentielle de première).

J’aurais bien eu une troisième fille mais celui qui roupille là haut, en a décidé autrement…

La péridurale c’est top. Et même si on sent pour certaines, un petit quelque chose, ce n’est certainement rien à côté de l’accouchement à l’ancienne…

C comme Comment chier une pastèque part 1

Accouchement_57210942Une certaine demande se manifestant, je m’en vais vous raconter comment j’ai mis au monde Pulchérie à l’âge de pierre, c’est à dire en 1981 alors que la péridurale on en parlait vaguement. Ca va être long, vous êtes prévenus, j’ai la flemme de faire 10 posts… (d’un autre côté vous z’avez le WE… vu que samedi je ne suis pas là…)

J’étais à l’époque d’une nature optimiste. Je passe sur la grossesse (qui mérite son post à elle toute seule naturellement) pour en arriver tout de suite à la fin (le début d’une grande aventure).

La sage femme m’avait tout bien expliqué pendant les cours d’accouchement sans douleur. La douleur vient de la peur, c’est tout bête. Il ne faut pas avoir peur, et il faut savoir respirer. On me l’avait dit et répété. Ma mère m’avait dit que c’était l’enfer, (sa mère idem et toutes les femmes de ma connaissance), mais elle avait une grand tante qui avait accouché 4 fois dans les toilettes en croyant qu’elle avait envie de faire pipi. Non, c’était la tête du bébé déjà sortie. Sûr, je tenais d’elle, obligé, et Albert avait bien regardé dans les bouquins achetés au kilo, comment m’assister dans cette épreuve en attendant l’arrivée de ma mère et des pompiers (à 5 minutes maxi) après la ponte par moi de la côtelette sans douleur aucune (en fait il avait juste à m’apporter une serviette propre et même pas à faire bouillir d’eau).

Pas d’appréhension particulière donc. D’autant que j’avais des contractions très régulières, non douloureuses depuis le début de mon 8ème mois : les contractions ? Pffuit ! de la petite bière !

Pulchérie avait été prévue pour le 25 décembre. Toute la famille avait dû faire des neuvaines ou jeter des sorts pour qu’elle ne naisse pas le jour de Noël, je ne sais pas trop, mais le mardi 15 décembre sur le coup de 18 heures, je ressens une vague douleur dans les reins en même temps qu’une contraction. Pour le soir est programmé « la tour infernale » (ça ne s’oublie pas !) et un plateau TV. A 18 H 30 re-douleur un peu plus forte mais très supportable et j’appelle Mrs Bibelot qui à l’écoute des symptômes pronostique que le « travail » est commencé. 20 minutes après 3ème contraction, ça se rapproche déjà sacrément, chic, je vais faire cela avant demain midi.

C’est trèèèès supportable et je ricane en songeant aux films dans lesquelles il y a forcément une emmerdeuse qui accouche en plein exode, en pleine bataille, en plein assaut des méchants assiégeants ou en pleine attaque des indiens. Moi je ne serais jamais inondée de sueur, hurlante, grimaçante, réclamant l’extrême onction ou que l’on m’achève. Je vais faire cela avec le sourire, rose et pimpante et fraîche, non mais, je sais respirer MOI ! D’ailleurs je m’en vais faire ma toilette et me remaquiller un petit coup…

Je prépare le plateau TV pour Albert. Obéissante je ne vais pas dîner, c’est défendu quand le travail est commencé au cas où une anesthésie serait nécessaire (ou comment perdre 9 kg, jamais diffusé par « Elle »). J’ai juste droit à de la flotte et encore, j’hésite.

La tour infernale commence et je commence à me lever du canapé sur lequel je suis théoriquement vautrée (je ne sais pas m’asseoir dans un canapé) pour déambuler dans la pièce sous l’oeil torve d’Albert que rien ne perturbait, car :

  • Je ne supporte pas les contractions en position allongée

  • Les contractions sont de plus en plus fortes

  • Les contractions sont de plus en plus douloureuses

  • Albert m’emmerde de plus en plus à regarder la tour flamber au lieu de marcher avec moi en faisant le « petit chien ».

  • Les contractions sont de plus en plus rapprochées.

Le film terminé (à l’époque 22 H 30) Albert part se coucher pour prendre des forces. A deux heures du matin je m’en vas le réveiller cet abruti ! J’ai des contractions toutes les 5 minutes, la neige commence à tomber, il est grand temps de rallier la maternité pour que j’y accouche dans la dignité (enfin presque, là j’ai des petits doutes). Je secoue Albert, je lui dit « Chéri il faut que tu m’emmène ». « Où ça ? » répond le (crétin) trésor adoré, et je commence à faire l’exorcisme en lui arrachant la couette et en lui intimant l’ordre de se lever illico, faute de quoi je lui coupe les couilles (ben oui finalement je pouvais m’inspirer d’un film, mais je ne pensais pas à celui là du tout, j’avais tort).

Arrivée à la maternité à 3 heures du matin. Je me précipite vers l’infirmière de garde, Albert traînant une énorme valise + un sac tout aussi énorme. L’infirmière me demande si ce sont des triplés, et devant mon regard de serial killer et ma bave aux lèvres, en l’absence d’un exorciste compétent m’emmène immédiatement dans la salle de travail pendant qu’Albert se dépatouille pour trouver un ascenseur (pour y coincer la valise et la ruiner en plus).

Tout cela pour apprendre que NENNI, le travail est bien commencé, mais que le col n’est même pas en voie d’effacement ! (saloperie de col, connard d’Adam qui a bouffé la pomme ce crétin, et où est ce crétin d’Albert avec MES bagages ?)

On m’installe dans ma chambre particulière et on renvoit Albert : ce n’est pas pour tout de suite il va pouvoir dormir le trésor.

Je passe la fin de la nuit à déambuler dans la chambre. J’ai de plus en plus mal. La journée se passe, avec examens réguliers : le col s’obstine. Maman aussi au téléphone à qui Albert revenu vers 11 heures répond qu’à l’ouest, rien de nouveau. Vers 17 H, la sage femme me fait une petite piqûre pour arrêter le travail et mes périgrinations dans la chambre (une contraction me jette à bas du lit pour marcher, je me demande pourquoi je me recouche) afin que je me repose et je m’endors aussi sec devant Albert qui trouve que finalement un accouchement c’est cool et me réveille pour un bisous au moment de partir à 20 H 30 pour aller manger la potée faite par belle maman (moi je suis toujours à l’eau claire).

Le travail reprend spontanément le jeudi matin à 2 H (déjà jeudi) et me jette à bas du lit. J’appelle la sage femme. Les contractions sont plus fortes, je souffre le martyr, et en plus j’ai un genre de glaire rougeâtre dans ma culotte : le bébé est en train de mourir, il faut me faire une césarienne d’urgence sivoupléééé !

AAAAAHHHHH Fait la sage femme sadique, ce n’est rien c’est le bouchon muqueux, le col bouge enfin (qu’il se grouille ce col, on dirait Albert !). Elle m’examine. Effectivement il s’est un peu effacé… Elle me dit que j’en ai encore pour un bout de temps (vieille peau celle-là) et je crois lui avoir dit quelque chose de très grossier (moi ? oui ! un truc en … ulée, je ne suis plus certaine mais elle est repartie l’air pincé.

Elle me laisse déambuler dans la chambre en m’intimant de ne pas l’appeler toutes les cinq minutes : elle a un accouchement, un vrai, en train. Je sais, ma chambre donne sur la salle de travail et je profite de tout. C’est le troisième auquel « j’assiste » depuis mon arrivée. J’ai droit aux cris, aux serments pathétiques (« plus jamais ! plus jamais ! je me fais nonne ! »), aux « poussez madame », et enfin aux pleurs du bébé. La non insonorisation de cette salle m’encourage grandement pour la suite. Je sauterais bien par la fenêtre pour en finir tout de suite et ne plus souffrir, mais nous ne sommes qu’au premier étage et douée comme je suis je me ruinerais juste la rotule… Je déambule toujours, rictus façon « je suis possédée par un démon » aux lèvres, je pisse vert et j’éructe des bulles fluo du plus mauvais effet. Début d’après midi du jeudi, re piqûre pour que je me repose et petit cachet pour que je n’emmerde personne. Albert persiste à trouver que l’accouchement c’est long, mais cool, et maman joue l’exorciste à son tour dans le téléphone en menaçant de débarquer pour que l’on s’occupe vraiment de sa fille (j’aurais voulu tiens, comment qu’elle aurait fait chier tout le monde, surtout la vieille peau !)

Le travail reprend spontanément le vendredi matin à 2 heures. Me jetant à nouveau à bas du lit toutes les 5 minutes. Entre deux contractions j’essaye de dormir. Je souffre horriblement, je ne pensais pas que c’était possible, dans les films ils sont sympas et minimisent…, je pleure, je veux mourir mais voir mon bébé, je ne sais plus qui je suis et en plus je crève de faim.

La nouvelle équipe me trouve en larmes le vendredi matin à 7 heures, debout, cramponnée à je ne sais plus quoi (si je me souviens, les rideaux, j’ai ruiné la tringle). Nouvelle sage femme, adorable cette fois-ci qui téléphone à Albert de rappliquer et qu’elle s’en fout qu’il soit 7 heures, et rameute l’accoucheur. Un homme qui ne me connaît pas (j’avais choisi sa collègue femme forcément plus compréhensive…)  et s’indigne. C’est quoi ce travail ? Comment elle est là depuis mercredi 2 heures du mat ? Pourquoi on a arrêté le travail au lieu de le renforcer ? (ben oui pourquoi, mais achevez moi et sauvez mon bébé tout de suite !). Il m’examine, marmonne quelque chose contre sa collègue et m’annonce que l’on va me poser une perfusion qui va accélérer considérablement les choses : le bébé sera là vers midi. Plus que 4 heures à attendre, vu que l’on me pose la perfusion dès l’arrivée d’Albert à 8 heures (toujours rapide).

Là, dès la pose de la perf, je sens nettement la différence. Je souffre encore plus. Chaque contraction est un long martyr et je ne peux plus me lever coincée par la perf. Je me contente de broyer la main d’Albert qui mange tout de même des trippes pour son déjeuner (véridique, je n’en supporte plus l’odeur). Premier examen au bout d’une heure : hop, la sage femme augmente le débit de la perf. La douleur augmente également, cela s’arrêtera où cette torture ? Régulièrement la sage femme vient m’examiner, compatit, et remet un petit coup de perf. A 15 heures enfin (Pulchérie a déjà 3 heures de retard sur le pronostic « vers midi »), j’en suis à 6 cm et on m’emmène dans la salle de travail. Albert met une blouse et une charlotte, il est ravissant.

Début de l’épisode « j’ai envie de pousser mais il ne faut pas ». Respiration du petit chien. Albert change de main. A 16 H 30 enfin, les 10 cm sont là, je peux pousser. Et cela soulage de pousser pendant la contraction. J’y mets tout mon coeur. D’ailleurs tout le monde pousse dans la salle : Albert, l’accoucheur arrivé, la sage femme et la puéricultrice (je me demande toujours s’il n’y avait pas un peintre égaré dans la salle, ou un plombier)… Leurs efforts sont 100 % vain… Pour accélérer un peu les choses l’accoucheur perce la poche des eaux qui pointe, s’éclipse pour nettoyer ses lunettes, revient tout en continuant à essuyer ses verres. Puis après 1/2 heure à pousser (moi, je précise, les autres c’était du pipeau), il m’annonce qu’il voit la tête et que zut elle est mal orientée. Pulchérie se présente tête en l’air (c’est bien elle). L’accoucheur empoigne alors un genre de pinces à asperges, me précise qu’il va me faire mal mais pas longtemps, le temps qu’il positionne bien la tête. Ca s’appelle un forceps et là j’ai cru crever, Albert aussi (sentant encore sa main, ce pauvre bouchon, je lui ai ruiné les carpiens). Puis il empoigne la tête (l’accoucheur, Albert en étant incapable) qui est sortie (ouf) et tire. Albert devient tout blanc, moi aussi sans doute, car j’ai l’impression que l’on est en train de me vider complètement le ventre. A priori vu ce que je ressens, l’estomac va sortir aussi avec le cervelet comme accompagnement…

Et tout à coup elle est là ma fille, sur mon ventre, les yeux grand ouverts, toute rose et lisse après cette épreuve à laquelle elle a participé, l’air étonné. Elle ne pleure pas est-ce normal ? (d’autant que son père et moi pleurons et toute la salle avec). Oui ils attendent un peu pour couper le cordon qu’elle prenne sa respiration tranquillement. L’accoucheur a eu le temps de voir qu’elle a les petits pieds qui rentrent un peu et demande une radio des hanches, envoie du sang de cordon au labo (incompatibilité rhésus) La sage femme tend des cisailles à  Albert pour qu’il coupe le cordon, le fait elle même devant sa couleur. Puis on me pique ma fille pour le premier bain avec le papa qui titube un peu.

L’accoucheur procède à la délivrance (une contraction de plus, de la petite bière), me précise qu’il n’a pas eu besoin de me faire une épisiotomie. OUF.

Prochain épisode : Delphine avec péridurale : moi arrivant à la maternité avec un fusil à canon scié, un cran d’arrêt et une grenade pour que l’anesthésiste ne tarde pas…

Deux anecdotes :
Ma meilleure amie à 8 cm de dilatation descendant soudain de la table en précisant « je n’en peux plus, vous finirez sans moi », rattrapée de justesse dans le couloir : la fuite de la future mère n’étant pas prévue.
Une amie de ma mère à qui l’accoucheur serinait de se tenir un peu bon sang, lui hurlant dans les tympans « docteur, vous avez déjà essayé de chier une pastèque ? » Accoucheur calmé (et expression passée à la postérité).

Cette merveilleuse image, c’est tout à fait cela… La vie n’est qu’un long calvaire.

R comme Répartie

Rupture_53271575Il nous faut cultiver notre sens de la répartie. On n’est jamais assez protégées contre les contraintes de la vie qui n’est qu’un long calvaire, et l’esprit d’escalier ce n’est pas cool.

L’esprit d’escalier c’est se dire 5 heures après ou 8 jours après alors qu’on rumine : « j’aurais dû lui répondre ça et toc ! ». Trop tard pour la répartie fracassante qui est perdue à jamais, car téléphoner pour placer la phrase du siècle avec 8 jours de retard, cela fait débile moyen voire profond et en plus on rumine encore plus.

Au cas où Albert vous dit « je te quitte« , je vous donne des répliques qui tuent, à placer immédiatement avant d’aller chercher un mouchoir, vous aurez bien le temps de jouer la serpillère après son départ :

  • Super, ça tombe bien ! Tu l’as dit avant moi ! Tu es devin ? Oh comme je suis contente ! Du coup je t’aime à nouveau mon trésor ! Comment cela va être bien notre rupture !

  • Très drôle !

  • Chut, je regarde mon match on en reparlera après les tirs aux buts, ils jouent comme des crétins.

  • Tais toi j’ai sommeil ! Hein ? Je n’entends rien, j’ai mis mes boules quiesses

  • Bouge pas, j’appelle ta mère, tu vas lui expliquer, moi j’ai mal au crâne

  • On verra ça demain. Demain est un autre jour où tu pourras réfléchir enfin.

  • Tout de suite ou tu finis la crème renversée avant ?

  • Pour une femme j’espère

  • On ne parle pas la bouche pleine

  • C’est Charles Hubert qui va être content

  • Oui mon amour, moi aussi je t’aime

  • Je ne discuterais que quand tu auras retrouvé tes esprits, si tu en as encore, quoique j’ai des doutes sur le fait que tu en ais eu un jour, je t’explique…

  • Bourré à cette heure là ?

  • Papa n’attendais que ça, je l’appelle, tu m’excuse hein ?

  • Tu vois où ça mène d’abuser du Tranxène

  • Tu joues avec ta vie là…. (on ne pleure pas, on ouvre le tiroir et on sort un tranchoir légué par tante Hortense)

  • Répète un peu pour voir, j’ai peur d’avoir mal entendu (exclusivement avec un objet contondant à la main c’est mieux, merci tante Hortense)

  • Je déteste l’humour noir (avec un flingue c’est plus crédible, sinon un couteau tout bête peut faire l’affaire, toujours légué par Tante Hortense pour laquelle on comprend qu’elle ait terminé « vieille fille » (avec pleins de cadavres partout))

  • Trop tard : les bans sont publiés et ton compte a été débité par le traiteur

  • Toujours le mot pour rire, je t’adore mon chou d’amour adoré, et ton humoouuuur encore plus !

  • Tu m’as parlé ? Je ne comprends pas ce que tu me dis (chacun son tour na !)

  • Je NE COMPRENDS PAS CE QUE TU ME DIS ! (t’es bouché ou quoi ? Répête un peu pour voir !)

  • Moi aussi je vais te faire rire : je suis enceinte, ce sont des triplés prévus pour ton anniversaire.

  • Passes moi le sel s’il te plaît

  • Mmmmm. Tu disais ?

  • Tu pars où ? Fais gaffe le Liban c’est pas cool actuellement

  • Tu prends un Boeing pour où exactement ? Pas le 11 septembre j’espère !

  • N’importe quoi pour échapper à ton tour de vaisselle, vraiment tu n’es qu’un rat

  • Sors le chien avant, merci pour lui

  • Ca y est, je ne saurais jamais « qui donc a tué Harry »

  • Tu sens l’ail

  • Continue sur ce ton et je n’aurai aucun regret

  • En partant descends la poubelle pour une fois….

  • Tes valises sont faites ? Tu as 15 minutes… Non 10 finalement…

  • OK mais tu finis de monter les étagères avant

  • Je te laisse annoncer la grande nouvelle aux enfants, ils seront ravies…

  • Enfin !

Pour les répliques qui tuent globalement, je vous retrouve dans quelques temps…