Scène de ménage (2)

scene-de-menage-2Comme je l’ai déjà précisé, mes parents sont assez forts de temps à autre, pour donner de l’inspiration à un scénariste figurer dans cette désormais célèbre série.

Là c’est le truc qui concerne le fait de prendre un RV avec un médecin, lourde tâche…

Mon père n’est pas spécialement téléphone (ou pas, parfois il est pris d’une crise de téléphonite aigüe mais cela reste rare), et à une époque pendant longtemps, maman avait pris l’habitude de s’occuper de tout, y compris des papiers qu’il ne sait toujours pas remplir, dont donc, de la prise des RV.

L’autre jour, je fais observer à mon père que je lui trouve le visage gonflé. Réponse de ma mère, la même que l’année dernière « mais c’est parce qu’il vient de se lever de sa sieste ».

Réponse que j’ai eue pendant 2 semaines l’an passé jusqu’au jour où il a fallu appeler le SAMU, que ma soeur se déplace et que nous piquions une crise à deux, ce que je leur rappelle gentiment. Comme Acromion leur avait précisé après qu’il aurait suffit de l’appeler, ils se décident.

  • Coraline a raison dit Jean-Poirotte. Il vaut mieux faire venir Acromion. Tiens, voilà le téléphone, tu me prends mon RV ?
  • Ah mais celle-là c’est la meilleure
  • Tu ne sais pas te servir d’un téléphone ?
  • A l’âge que tu as, est-ce que tu ne sais pas te prendre un RV toi-même ? (en fait Acromion se déplace à domicile pour épargner à mon père dont le dos est en vrac, une longue attente dans la salle qui mérite bien son nom)
  • Ah mais non, je ne vais pas appeler pour demander à Acromion de venir !
  • Est-ce que tu me prends mes RV chez le coiffeur ou l’esthéticienne ? Et ma gynéco c’est toi qui t’en occupes sans doute ? Et l’ophtalmo ?
  • J’en ai marre à la fin !
  • C’est moi qui fait tout dans cette maison !
  • Je ne suis ni ta bonne ni la standardiste !
  • Et les courses, qui est-ce qui fait les courses ?
  • Oui pour ça, mais le bricolage c’est ton domaine !
  • Il ne manquerait plus que je t’achète TES clous !
  • Je rêve tout debout !
  • Et qui prend soin de mes plantes fleuries ? Ce n’est pas toi !
  • Ah ? Il est rangé où l’arrosoir ?
  • Devant le puits, c’est facile, tu l’as sous les yeux tous les jours !
  • Mais tu ne t’en sers jamais !
  • D’ailleurs, il y a deux jours que je te demande de remettre des graines aux oiseaux, mais évidemment, tu attends que Coraline s’en charge
  • Ma chérie, je t’interdis de t’occuper des graines des oiseaux ! ton père est assez grand pour le faire !
  • En plus cela lui fera faire un peu d’exercice !
  • Moi aussi j’ai mal à l’épaule !
  • Tu m’énerves avec ton épaule, elle ne t’empêche pas de téléphoner !
  • Et puis tu pourras au passage noter normalement le jour et l’heure, parce que tu écris de manière illisible.
  • D’ailleurs je n’ai rien compris à ce que tu as écris sur les mots croisés en cours !
  • Puisque c’est comme ça, je vais arroser mes géraniums et rien ne me retiendra dans cette cuisine !
  • Tiens, le voila ton téléphone, et j’espère que les batteries sont déchargées !
  • Bien fait !
  • Pour le diner je m’en fous, MOI j’aime les carottes…
  • VLAM (la porte)

Alors là, on prend son sac, on ne fait aucun commentaire, on ne croise le regard de personne, et limite on pousse la voiture pour la sortir, sans alerter QUI QUE CE SOIT…

Et le lendemain :

  • Alors papa, tu vois le médecin ou pas ?
  • Oui il vient demain matin, je suis assez grand pour me débrouiller tu sais, je l’ai appelé hier soir.

Et ma mère qui en rajoute une couche :

  • Nous ne sommes pas des gamins ! Nous savons très bien nous occuper de nous !

Faites des gosses qu’ils disaient. Pour les parents, il n’y a pas de formule.

Je n’ai rien répondu, je suis allée mettre des graines pour les zosieaux…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Scène de ménage :-)

scene-de-menage1Parfois mes parents réussissent très bien dans cette série qu’ils ne connaissent pas…

Fort heureusement cela ne dégénère jamais, mais je préfère toujours prendre la fuite, on n’est jamais trop prudent…

Jean Poirotte doit aller chez le marchand du coin récupérer de l’outillage qu’il a commandé (parce que chez le petit marchand du coin c’est moins cher qu’à Casto…).

  • Bon, je vais y aller, je préfère que tu me prépares le chèque à l’avance
  • Et pourquoi ? Tu ne peux pas prendre le chéquier ? (Mrs Bibelot)
  • Je n’aime pas me trimballer avec le chéquier, vous les femmes, au moins, vous avez un sac à main, moi le chéquier ça m’encombre…
  • Bon et bien, voici un stylo, tu n’as qu’à faire le chèque toi-même, tu es assez grand !
  • Oui bien sûr que je suis assez grand.
  • … (il va chercher le sac à main de sa femme)
  • … (il en extirpe le chéquier)
  • … (rédaction du chèque)
  • … (habillage du père)
  • … (départ du père)

Mrs Bibelot regarde partout pour remettre le chéquier dans son sac à main puisque c’est elle qui a la garde de la chose.

  • Ben il est où le chéquier ?
  • Papa est parti avec (moi).

Oui. Il a bien rempli le chèque parce qu’un chéquier est encombrant, mais il est parti avec le chéquier à la main, sous mon regard ironique…

Le retour…

  • C’était bien la peine de remplir le chèque pour partir avec le chéquier…
  • Oui mais cela m’a évité de prendre mes lunettes. Tu comprends, vous les femmes, vous avez un sac à main, moi mes lunettes ça m’encombre…
  • Oui et si tu as à remplir un constat amiable tu fais comment ?
  • Bon ben moi j’y vais, à demain !

On sait quoi lui offrir pour la fête des pères…

La guerre des frites aura-t-elle lieu ?

photophore-copierJ’ai déjà abordé mon problème personnel avec tout ce qui est fritures, et pour moi la puanteur qui va avec.

A tel point d’ailleurs, que depuis fort longtemps, je n’ai même plus de friteuse chez moi, à une époque cela tombait bien, les filles étant les rares enfants que j’ai connus à ne pas aimer les frites, et moi n’y tenant pas plus que ça.

Pour moi l’odeur s’insinue partout : dans les cheveux, les vêtements, j’ai l’impression d’être une frite géante quand j’ai assisté à la préparation de fritures multiples, celle des crêpes ne faisant pas exception à la règle.

D’ailleurs quand je fais des crêpes, je couvre mes cheveux, pour n’avoir à laver qu’un foulard, et non pas mes cheveux ou la taie d’oreiller si je me suis laissée aller…

Rentrant chez moi quand les parents ont fait des frites,  je mets mes fringues dans le lave linge, et je me lave entièrement pour me débarrasser de l’odeur.

Mes parents se sont mis dans la tête que c’était dans la mienne (de tête).

L’avant avant dernière fois qu’ils ont fait des frites, j’étais là pour le dimanche, avec ma soeur qui n’est pas comme les autres. En voyant maman sortir la friteuse, j’ai fais une petite grimace que je croyais discrète et Mrs Bibelot agacée à précisé à Jean Poirotte « tu sais bien que c’est une fixette chez Coraline, l’odeur de friture ».

Comme si j’étais du genre à faire des fixettes… Sauf que quand un voisin fait de la friture, cela m’insupporte, via les gaines d’aération…. Le lendemain, comme cela persiste, je lave les serviettes de toilette, mises justement le jour des frites… Parce que vu la manière dont les appartements sont disposés, dans ma salle de bain et mes WC, les gaines sont communes avec les cuisines de l’autre côté…

On va piéger Coraline. Et au passage, lui prouver qu’elle fait une fixette liée au mot « friture ».

Comme je vais prendre le thé avec Mrs Bibelot tous les après midi, j’arrive chez mes parents environ 2 H 30 après la préparation du repas.

Donc l’avant dernière fois, en ouvrant la porte de leur cuisine, une odeur de friture m’a instantanément sauté au nez, comme un coup de pieds aux fesses. Pas de friteuse en vue, mais on ne m’aura pas, comme avec le café (j’en détecte une goutte dans un demi litre d’eau, test fait et approuvé par mes collègues ingénieurs de chez Truchon).

Je prépare tout pour le thé, maman se lève de sa petite sieste. Elle empeste la friture et à mon affirmation « vous avez mangé des frites ce midi ! », me répond « oui » d’un air contraint zut alors elle l’a senti, rien à redire.

Au moins elle est honnête. Elle avait planqué la friteuse sur la terrasse du jardin, que j’irais d’ailleurs récupérer pour engraisser les rosiers (jardin écolo/bio).

Bon, on n’a pas pu m’avoir avec la friteuse planquée, on va essayer un autre truc.

Planquer la friteuse, ET…

Donc, la dernière fois que mes parents ont fait des frites, en douce de moi bien sûr :

  • Je suis arrivée pour préparer tout pour le thé, et une odeur de friture et de papier d’arménie + bougies parfumées + encens, m’a sauté au nez comme un coup de pied aux fesses.
  • Deux bougies parfumées étaient traîtreusement dissimulées sur le plan de travail et cela m’a fait sourire.
  • Aucune friteuse en vue et je n’ai pas cherché d’ailleurs. Mon nez m’était fidèle, ils avaient fait des frites.
  • Maman s’est levée en sentant : l’aqua Allegoria de chez Guerlain à fond la dose même dans les cheveux + friture
  • A mon affirmation « vous avez mangé des frites ce midi », elle m’a répondu, toujours honnête mais consternavrée mais comment fait-elle ? « OUI ».
  • La friteuse était planquée dans le coffre de la voiture de papa, au cazoù que j’appuie mes prétentions olfactives sur une simple vision de friteuse ayant servi.

Moralité :

  • Il est désormais acquis que mon odorat concernant les frites ne sera plus remis en cause et en parallèle avec une quelconque fixette de ma part.
  • Il leur reste à tester le Fébrèze ou du même genre et à écrire à la firme que c’est scandaleux mais que cela ne marche pas.
  • Les sièges de la voiture de papa puent la friture, ce n’est pas demain la veille que je vais aller à la déchèterie avec…

La vie n’est qu’une frite géante qu’un long calvaire.

PS : tout à coup, en terminant ce post, je me demande pourquoi diable Mrs Bibelot a ressorti d’un placard, ses deux photophores…

Trompe de chasse, sifflet, et tambour agréé…

97451850Mrs Bibelot est facétieuse. Je tiens d’elle d’ailleurs, même si j’ai rarement l’occasion de faire des blagues…

J’ai renoncé à jouer aux fantômes qui font vraiment peur, à siffler les gens qui grillent les stops (comme jadis avec Mrs Bibelot lorsque nous nous planquions et avions le coup de sifflet « flic » plus vrai que vrai), et depuis que l’on peut dépister l’appelant, j’ai renoncé aux blagues téléphoniques que je faisais avec goût, et  les filles écroulées de rire par terre (la vie n’est qu’un long calvaire).

Si j’échappe, étant sur liste rouge, aux appels téléphoniques concernant de la vente d’arnaques par téléphone, ou de tout un tas de choses, ceux qui ne sont pas sur liste rouge, eux, sont régulièrement importunés.

Dont mes parents. Il m’arrive parfois, préparant le thé quotidien pour Mrs Bibelot et moi-même, de répondre à leur place pour réfuter l’exactitude des informations que les appelants ont dans leurs fichiers.

  • Non nous ne sommes pas retraités  (pour des placements audacieux sur 30 ans)
  • Non nous ne sommes pas propriétaires (pour des panneaux solaires à poser plein nord)
  • Non nous n’avons pas de fenêtres (pour des doubles vitrages)
  • Non vous n’êtes pas chez Jean Poirotte et Mrs Bibelot, ils sont en cavale après avoir pillé la banque de France (en fait ils ont réussi leur plan diabolique, mais les coffres étaient vides, l’Etat étant passé avant eux).
  • ETC

J’avoue ici que je suis une inconditionnelle de la petite émission de M6 « scènes de ménage » à l’avant première de laquelle j’avais été conviée il y a un petit moment, et ayant dû décliner parce que cela tombait mal.

Mon couple préféré est le couple le plus âgés, avec ses protagonistes qui ne peuvent pas se sentir, sauf quand il s’agit de pourrir la vie des autres.

La semaine dernière, je raconte à Mrs Bibelot une scène de la veille, où l’homme répond à un appel publicitaire pour faire POUET dans le téléphone avec un vieux klaxon. Elle est morte de rire et je vois son regard s’allumer.

  • Tu crois qu’avec la trompe de chasse ça irait bien ?
  • Certainement maman ! (une corne de brume à côté de la trompe de chasse qui nous vient d’un lointain aïeul, peut aller se rhabiller. D’ailleurs si vous voulez mettre Pulchérie de mauvaise humeur un dimanche matin, vous jouez de la trompe de chasse vers midi, dans le bas de l’escalier, pour la faire se lever : effet garanti (elle a oublié les blagues exquises qu’elle nous réservait jadis))

Illico presto, la trompe de chasse (à ne pas confondre avec un cor) est décrochée de l’étagère à bibelots de la cuisine, et posée à côté du téléphone et de son réceptacle.

Le lendemain, j’arrive, pour trouver un petit bazar à côté du même téléphone.

  • Maman, mais qu’est-ce que c’est que tout cela ?
  • Ah ma chérie, TU VAS RIRE !
  • Voici, la trompe de chasse. Ah oui, tu étais au courant.
  • J’ai retrouvé notre sifflet de flic, le voila
  • Et bouche toi les oreilles, j’ai trouvé ce sifflet là (bruit insupportable).
  • Je les attends de pied ferme !!!
  • HI HI !

La voici donc attendant enfin avec impatience, un appel téléphonique vendeur de n’importe quoi… Elle ne déplace pas le téléphone pour le poser sur la table et ne pas avoir à se lever, sans déménager son petit bazar bruyant. Mon père ironique, cherche ce qu’il pourrait y avoir de bien bruyant, à faire résonner dans le combiné, en plus du reste. Limite il faudrait rester à plusieurs, en faction, chez eux pour leur porter secours et mon père va réinventer le gong d’ici peu…

Le dimanche, je rentre chez moi avec une recherche à faire sur Internet pour Jean Poirotte. Il est à noter que si mes parents sont opposés à l’idée d’avoir un ordinateur ET internet, ils n’ont aucune objection à faire quand il s’agit de me demander d’effectuer une recherche pour eux, environ 7 fois par semaine.

Les 3 dernières fois, j’ai pu répondre sans avoir à consulter internet, j’étais achement fière de moi…

Donc, je les appelle vers 19 H, pour donner à mon père le nom du compositeur du film truc après m’être un peu égarée dans les méandres de la recherche pure et dure.

Ma mère a dû se coucher sur la table pour attraper le téléphone avant mon père, vu le délai avant décrochage.

  • Ah c’est toi ma chérie ? (ton déçu)
  • Tu l’as échappé belle, j’avais le sifflet le plus puissant dans la bouche et ton père avait la trompe de chasse…

Rectification : mes parents, étaient couchés sur la table pour faire un maximum de bruit dans le combiné.

Oui, parce que quand ça téléphone de Moldavie ou de la Chine intérieure, y’a pas de dimanche qui tienne.

Du coup, je me dois de conseiller vivement au reste de la famille et aux amis, d’éloigner leur oreille du combiné quand ils appellent mes parents…

Parce que je peux le garantir : le prochain appel de démarchage quelconque, sera super bien accueilli…

Des coups à avoir des sifflements dans l’oreille pour tout le reste de la journée…

HI HI !

Edit du 17 novembre : toujours RAPIDE, je viens de m’apercevoir que c’était mon 900 ème post. Ca en fait des conneries à relire et à reclasser en fin de compte…

Ma mère = l'arme fatale

jardinage-copierMrs Bibelot s’est décidée à prendre un jardinier depuis l’automne dernier. Tout le monde était ravi, et surtout moi qui tondait la pelouse.

Le jardinier est super efficace, il taille, il éradique les mauvaises herbes (en plus de tondre la pelouse) bref la corvée jardinage de Mrs Bibelot est réduite des 2/3.

Il lui reste bien sûr à veiller sur ses nombreux géraniums lierres, tailler le trop petit que le jardinier ne voit pas, arracher une fleur à horloge par ci par là (mon éradication drastique de l’an dernier ayant donné quelques résultats qui ne seront plus visibles l’année prochaine) à déclarer la guerre au lierre et j’en passe. Le jardin ? une corvée je vous dis… Sans parler de l’arrosage des plantes…

On pouvait penser que 3 semaines à la Grande Motte seraient pour elle l’occasion de faire une pause sécateur, mais ON se foutait le doigt dans l’oeil jusqu’au genou.

Ma mère ne peut pas vivre sans un sécateur à la main bien obligé de le constater. Elle avait appelée l’amie nous prêtant l’appartement, et son mari, pour leur demander si éventuellement elle pouvait jardiner un peu et tailler ce qui devait l’être.

Les autres, ravis, vous l’imaginez bien, lui ont dit de faire comme elle le sentait. C’est prendre un risque tout de même car quand ma mère taille, elle ne peut plus s’arrêter. Elle aurait fait une coiffeuse abominable à vous mettre la boule à zéro.

Donc Mrs Bibelot a sorti d’un tiroir un sécateur, avec une joie perverse, sauf qu’à son avis le sécateur est à changer car il coupe mal.

Bruitage de fond de lecture sur la terrasse/jardin : les clics, clics, clics, de ma mère en train de tailler, de re-tailler, et d’encore tailler.

Avec Jean Poirotte nous échangions un regard de temps à autre : ben non, ça ne lui manquait pas du tout de ne pas avoir à s’occuper de son jardin, avoir un sécateur à la main, pour elle, c’est le bonheur.

Il y a juste eu la pierre qu’elle a voulu ramasser et qui s’est révélée être un crapaud. D’où le krikitu devant ce pauvre petit pépère de crapaud qui venait nous rendre visite tous les soirs, cherchant en vain son habitat d’ordinaire (sauvagement ratissé par ma mère, car outre le sécateur, elle s’occupe aussi avec un râteau et d’autres objets de jardinage d’ailleurs. A mon avis ça ne se soigne pas).

Ma seule participation non volontaire a été de descendre les sacs poubelles de déchets verts à l’endroit ad hoc au son de « puisque tu vas acheter le pain, pense à emmener MES sacs poubelles (et fais attention en traversant))

Car la vie n’est qu’un long calvaire…

D’un autre côté, quand on la voit oeuvrer, cela fait réfléchir sur le fait d’avoir ou non un jardin.

Pour moi c’est non. Ou alors j’aurais gagné au loto et le jardinier s’occupera de tout…

SCROUTCH… la voiture…

scrtoutch-la-voiture-copierLe deuxième jour, pour aller chez le poissonnier en centre ville (je l’ai dit et répété, ma mère adore faire des courses tous les jours), bien obligées de prendre la voiture, car à pied, cela fait loin.

La voiture de papa donc…

NOUS N’Y AVIONS PAS FAIT ATTENTION, mais la copropriété des amis de mes parents, avait voté un truc totalement stupide. Si on ne dépense pas son fric pour rien, ce n’est pas drôle d’être copropriétaire

Je plante le décor. Pour rentrer dans la résidence, il y a un portail électrique (à ouvrir avec un bip pour passer en voiture) et sur le côté un passage piéton.

Jusque là c’est normal.

SAUF QUE, depuis l’année dernières, des bornes en béton on été mises en place pour bien délimiter le passage piéton. A la question « combien de piétons ont-ils été accidentés sur ce passage », la réponse est : « aucun ».

Mais bon, il fallait bien délimiter avec du béton, la peinture sur le sol étant insuffisante.

A l’arrivée, j’étais au volant, et j’avais pu rentrer en ligne droite et trouver une place proche du hall d’entrée. Le lendemain, maman n’avait eu qu’à repartir tranquillement pour aller faire le plein, mais n’avait trouvé de place au retour, que sur la partie gauche du parking.

Donc petite manoeuvre pour sortir.

Et là un bruit horrible, alors que nous passons le portail, un SCROUTCH monstrueux : la voiture a touché quelque chose.

Maman s’arrête, paniquée, sur mon ordre formel (juste revanche). Quand elle rencontre un obstacle, son réflexe est d’accélérer et c’est comme cela qu’elle s’est retrouvée un jour dans un champ de maïs (une autre histoire) et un autre jour coincée sur une matérialisation de je ne sais plus quoi.

Je ne peux pas ouvrir ma portière, et je lui intime de reculer. En fait elle venait de râper l’avant de la voiture sur un plot en béton, invisible pour conducteur ET passager, et bloquait l’ouverture de ma portière.

L’avant est très sérieusement rayé sur le côté et maman s’affole.

  • Mon dieu, que va dire ton père !
  • Comme d’habitude maman, que ce n’est que de la tôle !

Papa est en effet peu regardant vraiment sur sa voiture, et sa philosophie qui est également la mienne est que du moment qu’il n’y a pas de victime, blessé, ou autre, ce n’est pas grave.

Mais à écouter maman, un inconnu qui passe et vous offre des fleurs, pourrait penser que son mari est un vrai tyran concernant la bagnole.

Je la sens perturbée mais elle refuse de me donner le volant. Au retour, ça ne loupe pas, elle est toujours perturbée, et elle ne voit pas la matérialisation des places de parking sur l’avenue et en enjambe une. « Bing » fait la voiture !

A sa décharge, ils font chier avec leur béton qui signale que l’on peut se garer à partir de là mais plus après là. On voit les trucs, mais en se garant, ils deviennent invisibles. Là pour manoeuvrer large afin de rentrer la voiture bien droite et éviter les plots en béton, elle a zappé ces matérialisations.

Elle se gare en tremblant, les larmes aux yeux, et j’ai mal pour elle. Difficile de voir sa petite maman mal tout à coup…

Fort heureusement, pas de dégâts sous la voiture, et pour la grosse (énorme) rayure, papa précise que ce n’est jamais que de la tôle et ne pleure pas chérie ce n’est pas grave.

Dès le lendemain pourtant, je suis désignée d’office pour la conduite, quand nous partons toutes les deux… Avec les commentaires qui vont aller avec, malgré ma demande de ne me donner que des indications de direction…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Premier jour de vacances 2010

57520741Je savais que je n’y couperais pas.

Aux courses.

Quand on arrive en vacances faut faire le plein. Normal, sinon on crève de faim.

Surtout mes parents qui gardent un souvenir ému de l’occupation et des privations qui allaient avec. Donc la mission n° 1 est de remplir le frigo et les placards de denrées périssables ou non, mais toutes destinées à être avalées un jour ou l’autre…

Et kicékissikolle ? Bibi et ma mère. Heureusement j’avais fait la connaissance du piège infâme (la grande surface), l’année précédente, donc, pas de mauvaise surprise.

Papa après 800 km en voiture a mal au dos. Je ne vois même pas pourquoi il précise le « après 800 km en voiture », car il a toujours mal au dos. Limite, il énerve.

Moi aussi d’ailleurs j’ai mal au dos, mais comme j’ai 20 ans de moins que lui, je n’ai plus qu’à la boucler et à le remercier en silence de préférence, des gènes de merde qu’il m’a refilés concernant la colonne verticale.

Maman n’a jamais mal au dos pour aller faire des courses, c’est sa passion perverse (les courses). D’ailleurs je suis là pour :

  • Pousser le caddy en maudissant les grandes surfaces et en disant plein de gros mots
  • Vider le caddy sur le tapis roulant de la caisse en disant toujours plein de gros mots
  • Remettre les rations dans le caddy en la bouclant parce que « je ne t’ai pas élevée comme ça ma chérie »
  • Vider le caddy dans le coffre
  • Vider le coffre dans les cabas
  • Porter les cabas.

Super U c’est bien beau mais il faut aussi aller chez le poissonnier, le marchand de fruits et légumes moins dégueu qu’en région parisienne, prendre du vin directement chez le producteur (tu parles !).

(Me faire ça à moi, qui m’alimente au coup par coup de choses diverses mal équilibrées avec l’aide d’un frigo qui fait la gueule !)

Et tout emmener dans l’appart qui a le bon gout d’être en rez de jardin, c’est toujours des marches de plus en moins à monter.

On peut faire ce qu’on veut, des listes (que généralement moi j’oublie), écouter des recommandations diverses, il manque toujours quelque chose.

Jean Poirotte qui s’occupe généralement de la bouffe, non sans se boutiquer avec sa femme qui n’aime pas les sauces au vin blanc, repère immédiatement tout manquement dans les cabas.

Il manque une gousse d’ail par exemple…

Ce sera pour demain, moi, je vais à la plage à 500 mètres, pour tâter l’eau du pied.

Elle est bonne, ce qui ne sera pas le cas du gratin de courgette qui va manquer d’ail. Mon père va être déshonoré une fois de plus…

Et j’aurais bien tort de ne pas en profiter (de l’eau), car elle ne va pas rester bonne longtemps… Pour l’ail on peut trouver une solution, pas pour la température de la mer.

Car la vie n’est qu’un long calvaire et que les années se suivent et ne se ressemblent pas…

Exaspération… (part 2)

femme-en-colere-exasperation-2… Ma soeur m’appelle vers 16 H : ils sont toujours aux urgences, tout le monde s’engueule pour savoir dans quel service Jean-Poirotte va être admis.

Pas trop gênée (comme moi), elle a consulté les notes de la pierre tombale du SAMU qui discute toujours avec le réanimateur des urgences, et me donne ses conclusions sur les anomalies de l’ECG et le reste. Je note. Le soir nous allons squatter Internet pour comprendre le jargon des pierres tombales.

Ce n’est pas la peine de nous faire la morale, si c’est secret, ils n’ont qu’à garder leurs papiers avec eux. C’est grâce à une négligence de ce type que Jean Poirotte a su en novembre qu’il était atteint d’une infection nosocomiale…

Finalement Jean-Poirotte est admis en USIC (Unité de Soins Intensifs Cardiologiques). Ma soeur apprend au cours du retour avec maman, qu’il a eu des palpitations il y a 3 jours mais qu’ils n’ont pas voulu nous inquiéter.

Curieusement, ça m’énerve… Faudrait peut-être que je fasse reconversion gentille sorcière/bonne soeur contemplative.

Mais bon, pour les parents c’est un fait acquis désormais, il nous appartiendra de nous gendarmer en cas de besoin.

Maintenant c’est le parcours du combattant qui démarre avec les pierres tombales (les médecins hospitaliers), parcours d’autant plus difficile que Jean Poirotte a un seuil de tolérance très élevé face à la non information, et pose peu de questions.

Le samedi, maman va le voir avec une amie. Elle sait juste au retour, qu’il a des anomalies sur l’ECG, qu’il n’a pas vu de médecin, et qu’il est dans l’ignorance la plus totale de ce qu’il lui arrive. La seule chose qui est sûre, c’est que tout le monde a écarté l’hypothèse de l’embolie pulmonaire.

Le soir, il l’appelle un peu abattu : il a finalement vu un médecin qui lui a dit qu’il avait le coeur fatigué. Cela remonte le moral c’est sûr. Il ne va plus rien faire sans se demander si ce n’est pas de cueillir une pâquerette qui va le tuer, et maman ne va plus pouvoir supporter de le voir se lever avec 1/4 d’H de retard…

Maman ne se sent pas bien du tout, et je lui rappelle que Tante Hortense est DCD à 99 ans et 11 mois, avec un coeur fatigué depuis 30 ans et un traitement nettement moins au point que ce qui se fait de nos jours…

Me revoici sur Internet à chercher le pourquoi du comment, à essayer de comprendre, de savoir. Acromion m’assommerait : il déteste que l’on prenne des renseignements médicaux sur Internet. Mais j’ai besoin de savoir, et j’y passe une partie de la nuit.

Dimanche midi : papa a téléphoné à sa femme. Il a revu un autre médecin qui lui a parlé potassium surtout et l’a collé la veille au soir sous diurétique à haute dose. Moralité, il a passé sa nuit à aller pisser tous les quarts d’heure. Sa femme n’a pas osé lui dire qu’il avait eu un aperçu de ce que c’est qu’être enceinte de presque 9 mois : elle le lui dira plus tard.

Il doit passer un angioscan le lundi. Il ne sait pas ce que c’est mais la pierre tombale est partie trop vite pour qu’il pose des questions. La bonne nouvelle c’est qu’il a quitté l’USIC et qu’il est au troisième étage où l’on trouve de tout (y compris des peintres), mais qui n’est pas un service cardiologie. On lui a dit que son ECG était à nouveau normal, que l’oedeme était résorbé, et qu’il restait à attendre les résultats de l’examen.

Maman va le voir avec celle qui n’est pas comme tout le monde. Elle rentre assez rassurée.  Elle l’a trouvé rajeuni de 10 ans, tellement il est dégonflé et reconnaît que j’avais raison (tout de même), mais qu’elle ne s’est rendu compte à quel point il était gonflé avant, qu’en le voyant débarrassé du superflu…

Le lundi, nous attendons les résultats de l’angioscan. Rien à l’horizon, et enfin, Jean Poirotte va sortir de sa non curiosité pour enquêter. Comme on lui a retiré sa perf, il peut gambader dans les couloirs et ne va pas s’en priver…

  • Car déjà, sa femme ne vient pas le voir avec moi comme prévu, pour ne pas arriver pendant qu’il passe son examen auquel on le prépare depuis la veille car il est allergique à l’iode (donc je prévois limite une réanimation suite au choc à l’iode)
  • Il sait que du coup j’ai entraîné ma mère au muguet pour lui changer les idées (ça marche toujours)
  • A 16 H comme personne n’est venu le chercher pour l’examen il se déplace jusqu’au bureau des infirmières, où il apprend ravi, qu’il n’a jamais été prévu qu’il passe un angioscan. En tout état de cause le service interrogé n’a pas eu connaissance d’un Jean Poirotte à examiner ce jour là. Là il commence une grosse colère car on le traite tout de même contre une allergie éventuelle. C’est incohérent ! Qu’il s’énerve est très rare chez lui, mais généralement ça compte.
  • Le cardiologue de service du 3ème le prend de haut « mais monsieur je ne vous connais pas, je n’ai même pas votre dossier ».
  • Jean-Poirotte peut crier plus fort que le médecin dont il note le nom, il le prouve et donc ça s’entend. Des portes de chambres s’ouvrent discrètement.
  • Après avoir dit sa façon de penser au connard, après une discussion houleuse avec un homme plein de morgue, il descend à l’étage inférieur (la cardiologie), et tombe par le plus merveilleux des hasards sur son cardiologue. Qui lui demande stupéfait ce qu’il fait là, en PYJAMA !
  • Jean Poirotte le lui explique
  • L’autre (et son service) n’a jamais été averti de son hospitalisation. Sinon sa collègue l’aurait bien entendu visité le vendredi après midi (celle qui a opéré 2 fois Jean Poirotte, et qui était de garde le WE)
  • Il examine son patient et trouve que tout est parfait. Pourquoi un angioscan ?
  • Il appelle l’USIC
  • Les médecins s’engueulent
  • Mon père est furieux. Du coup pour arpenter les couloirs, il n’a plus mal au dos (il y a des miracles)
  • Son cardiologue aussi est furieux, qui revoit l’ordonnance tout de même suite à ce que l’on vient de lui transmettre, et compte rendu pris du boîtier du défibrillateur qui fait aussi big brother et note toute anomalie.
  • Mon père toujours furieux décide de gambader jusqu’à l’USIC pour avoir des explications j’attends.
  • On lui répond que l’oedeme résorbé son ECG redevenu normal, tout est rentré dans l’ordre.
  • C’est un fantôme sans doute demande-t-il, qui lui a parlé de l’angioscan alors qu’il ne connaissait même pas le terme et n’avait pas pu l’inventer. (Pour la coronaro, le scanner simple, l’échographie intra oesophagiene il est imbattable par contre…)
  • Il remonte voir son cardiologue qui lui dit qu’il sort le lendemain… En fait il suffisait (de ce qu’on lui en dit) de terrasser le taux trop haut de potassium et de le faire pisser pendant 8 H. Mais nous avons eu raison d’appeler le SAMU tout de même.
  • Donc, ordonnance renforcée, mais le cardiologue/rythmologue est rassurant : le coeur va bien, il n’est pas « fatigué ». Lui par contre  (le cardiologue) si, par les multiples merdes de communications entre services, dont certains vont entendre parler…

Donc je suis à nouveau exaspérée. Par le manque de coordination entre les services, le mutisme de certains médecins, ET le fait que putain j’en ai marre d’avoir toujours raison (enfin dans certains cas).

Quand je lui avais signalé que je le trouvais gonflé, il lui aurait suffit de voir Acromion ou son remplaçant, et jamais il n’en serait arrivé à avoir les poumons engorgés (d’où les symptômes), un ECG perturbé et j’en passe.

Parce que le peu qui lui a été fait à l’USIC (terrasser le potassium et le faire éliminer), Acromion pouvait le faire tout seul vu que la cardiologie c’est tout de même beaucoup son rayon… Son cardiologue a confirmé que s’il était venu le voir « entre deux » 8 jours plus tôt, il n’y aurait pas eu d’hospitalisation…

Mais rien ne s’est passé normalement, car la vie n’est qu’un long calvaire.

J’ai fait jurer sur la Bible à ma mère de m’écouter, ou d’écouter ma soeur ou mon frère, la prochaine fois.

Cause toujours : elle est totalement athée…

Exaspération… (part 1)

femme-en-colere-exasperationPour ceux qui ont suivi, nous en avons bavé (lui compris) lors de l’hospitalisation de Jean-Poirotte du 2 novembre au 24 décembre 2009.

Il était sorti avec une légère insuffisance rénale à surveiller, l’avertissement qu’il lui restait des végétations accrochées au coeur, qui en cas de détachement pouvaient provoquer une embolie pulmonaire, et un taux de potassium trop élevé à surveiller également et éventuellement à traiter s’il persistait.

Dans un premier temps Jean-Poirotte a bien consulté le médecin régulièrement (pour ça il ne renâcle pas), procédé à ses analyses, et Acromion devant un taux de potassium trop élevé s’incrustant, l’a mis sous traitement.

Lui dire de consulter immédiatement en cas d’oedeme c’est visualiser théoriquement mon père avec une bulle au dessus de la tête « cause toujours ». Idem pour Mrs Bibelot. Lui demander de surveiller un peu son mari, revient au résultat que j’obtenais quand je disais « les filles allez ranger votre chambre ». Deuxième bulle au dessus de la tête « cause toujours ».

C’est déjà bien assez barbant de prendre des médicaments deux fois par jour, de s’obliger à boire de l’eau en suffisance (troublée par du sirop de menthe glaciale), de subir une prise de sang par mois.

Limite c’est pire que l’hospitalisation, tout le monde sait ça. Mais bon, Jean-Poirotte était discipliné, et déterminé réellement à se faire suivre.

Sauf que…

  • J – 10, je  viens prendre mon thé quotidien avec Mrs Bibelot. Mon père se lève de sa sieste quotidienne et je le trouve curieusement bouffi.
  • Je le lui fais remarquer avec diplomatie
  • Ma mère : « cause toujours mais non, c’est parce qu’il vient de se lever »
  • Mon père : « cause toujours : je viens de me voir dans la glace, tu te fais des idées ».
  • Jour après jour je trouve que le phénomène s’accentue mais j’obtiens toujours la même réponse (cause toujours), même quand je suggère une consultation avant le prochain RV prévu.
  • Je rentre chez moi, jour après jour exaspérée. Le déni m’énerve. Qu’ils aient peur c’est une chose. Ne rien faire ne conduira à rien de bon, au mieux une hospitalisation qui peut peut-être être évitée, au pire…
  • Vendredi 30 avril ma mère me téléphone. Jean-Poirotte ne se sent pas bien. Il a passé sa nuit oppressé avec des difficultés respiratoires, il a une barre dans la poitrine et s’essouffle pour faire 3 pas.
  • « Appelle le SAMU » (je pense immédiatement, à l’embolie pulmonaire, à rien d’autre car je ne suis pas médecin)
  • « Ton père ne veut pas ». « On termine de déjeuner et je l’emmène à la clinique X (qui l’a tiré d’affaire) »
  • « APPELLE LE SAMU ! » (Putain De Bordel De Merde)
  • « Non, ton père ne veut pas, et puis je ne vois pas ce qu’ils pourront faire » (tout le monde sait que le SAMU est une sombre daube inutile, payée inutilement par l’argent du contribuable, même s’il a sauvé la vie de papa une fois)
  • « J’ARRIVE !« 

Je raccroche, échevelée, énervée, inquiète, pas lavée (mon bain était en train de couler) et je saute dans mes fringues avec une violence inouïe. Diabolos devant mon comportement n’ose même pas me faire remarquer qu’il n’a pas trop de croquettes (si le plat ne déborde pas, il craint la famine). Le temps de prendre mon portable, le chargeur, mon manuel de survie et je file telle un pet sur une toile cirée…

Ma soeur m’appelle : elle aussi fait le pet sur la toile cirée, et nous devons nous retrouver chez les parents dans un délai très bref,  toutes les deux divinement coiffées. Mon père oppressé et un peu pâle (et en plein oedeme, ça saute aux yeux comme un coup de pied aux fesses), refuse que l’on appelle le SAMU. Il n’a rien de grave, finalement il se sent très bien…

J’ai poussé ma gueulante 3 minutes avant l’arrivée de ma soeur, elle en fait autant à son tour « Mais enfin, vous ne vous rendez pas compte ? Et si tu fais un malaise pendant que maman t’emmène (20 km), elle fait quoi ? vous faites quoi ? ».

J’appelle le SAMU. Les parents capitulent. Il ne se sent pas si bien que ça, elle a peur.

Arrivée d’abord comme toujours, des pompiers qui précèdent ou accompagnent le SAMU. Ils sont 4 et procèdent à l’interrogatoire du suspect qui se débat, mais inutilement, car ma soeur ou moi sommes tour à tour présentes pendant que maman prépare une petite valise « en cas d’hospitalisation », pour répondre en cas de mauvaise foi.

Arrivée du SAMU : 5 personnes. Le médecin m’interroge moi, pendant que 2 personnes s’occupent, l’une d’un électrocardiogramme et l’autre de lui prélever des flacons de sang pendant qu’un autre surveille un masque respiratoire et un ballon. Face au Vampire, Jean-Poirotte se crispe un peu, ma soeur le soutient moralement, et je fais l’historique au médecin du SAMU, à sa demande depuis l’infarctus de 1983… (Ma mère est toujours dans sa valise qui ne peut pas attendre 10 minutes…)

On lui apporte régulièrement des tracés de l’ECG. Je le vois bien prendre des notes, et je l’interroge, mais il est aussi bavard qu’une pierre tombale. Une hospitalisation est nécessaire finit-il par me dire, lassé par mes questions, reste à savoir si la clinique où il est suivi pourra l’accueillir. La réponse tombe au bout de 10 minutes : c’est oui, il est attendu par un réanimateur et aux urgences avant.

Et voici l’embarquement de mon pauvre papa, ligoté par les perfs multiples et les banderilles permettant le relevé ECG en continu. Ma soeur embarque ma mère incapable de conduire…

Moi je reste comme une conne avec la mission d’avertir tout le monde, pour attendre des nouvelles… Un après midi de rêve en vue…

Inquiète mais toujours exaspérée tout de même par ce refus de voir les choses en face. Avoir peur de l’hospitalisation je peux le comprendre, mais se cacher des symptômes qui s’accentuent et peuvent y mener tout droit, je trouve cela stupide. D’un autre côté, je ne sais pas comment je serai dans 20 ans…

Je pense à ce moment là, qu’une consultation 10 jours plus tôt aurait peut-être rendu inutile tout ce tintouin.

La suite me prouvera que j’avais raison.

Mais la vie n’est qu’un long calvaire…

Les mots croisés et Delphine qui fait des siennes…

Mots_crois_s_74062647Réédition d’un post du 28 mars 2008 – Et oui ce sont les vacances…

Mes parents sont des personnes totalement masochistes qui passent une partie de leur vie devant des mots fléchésDes mots croisés. Des mots croisés dans lesquels il faut mettre les cases noires soi-même (le comble de l’horrorrification extrême)… Le tout avec des définitions tarabiscotées, des mots qu’on ne connaît pas, je ne vous raconte même pas  le pire du pire que je n’arrive pas à retenir (un exemple connu sinon : « tire les braises du feu » = « héritier », moi je peux sécher 1000 ans sur la définition) (et une autre dernièrement « sort noir de la cave = sang. Eh oui, il s’agissait de la VEINE cave »… Et là je sèche pendant l’éternité…)

Pour moi c’est l’horreur absolue, (n’ayant jamais été fichue de résoudre des mots fléchés dans femme nouvelle, eh oui, je ne peux pas avoir que des qualités), que ces mots croisés dont il faut mettre les cases noires en place,  au dernier niveau (plus difficile n’existe pas), et de regarder ma mère s’attaquer à 12 H 05 aux mots fléchés de son quotidien favori, pour les terminer à 12 H 08 pour vérifier la cuisson des rognons. D’un autre côté, devinez qui écrit la lettre bien sentie qu’ils doivent envoyer aux impôts ? hein ?

Delphine en visite chez ses grands parents, n’a pas pu s’empêcher d’y mettre son grain de sel. J’ai vu son oeil s’allumer. Elle a pris un « cases noires en place » en cours, et a commencé à « compléter la grille » d’un air sérieux. « t’inquiète mamie, je vous avance un peu ».

Mrs Bibelot, innocente comme toujours, buvait son thé en toute tranquillité. Une petite fille qui fait un master de psycho, ça sait remplir des grilles de mots croisés sadiques. Sauf que si la fille tient de moi, cela va être mortel…. Elle n’a même pas fait attention d’ailleurs, au fait que Delphine ne regardait même pas les définitions et avait juste ses beaux yeux pétillants de malice…

Jean Poirotte arrive pour se remettre à la grille de la mort qui tue, depuis 2jours qu’il est dessus, il voudrait en finir la terminer enfin. Il lui a fallu un certain temps pour réaliser. On le sentait hésitant tout de même.

  • « Non mais c’est quoi ça Bibelot ? « merde » « zizi » « zob » « proute » ? « proute avec un E ? » (faut qu’il s’insurge concernant l’orthographe à n’importe quel sujet…)

Delphine imperturbable, touillant sa tisane, sa grand-mère réalisant tout à coup….

  • « C’est maman, ça collait avec les cases !

  • « Ta mère ! Je sais bien qu’elle est nulle, et là en plus, ça ne correspond pas du tout à la définition (perplexe le grand père, qui gomme frénétiquement)

  • « Papy retire là également le « ouf » en bas à droite, et le boudin qui va avec…

  • « Tu as quel âge ? »
  • « hi hi ».
  • « BON, alors cette définition… » (le canon en a une comme l’homme = âme)

La vie n’est qu’un long calvaire (enfin pour moi les mots fléchés, croisés et tout et tout, ça en est un).