Mrs bibelot fait les soldes…

chaussures-copierC’est un fait assez rare pour être souligné… Un placement arrivé à échéance et replacé en grande partie illico, a mis mes parents un peu l’aise pour un petit bout de temps.

Du coup, Mrs Bibelot a été prise d’une fièvre acheteuse contre laquelle les anti-viraux sont totalement inefficaces, pour la première fois depuis longtemps.

Il faut dire en plus qu’à une époque, nous allions « traîner » elle et moi, tous les samedi après-midi, avec ou sans les filles, et qu’elle a la nostalgie de cette époque. Mon chômage et donc ma disponibilité, quelque part ça l’arrange, tout comme pendant les deux mois où papa a été à l’hôpital quand elle comptait tant sur moi…

Donc, le mercredi, appel de maman un peu excitée : elle irait bien traîner à Rambouillet malgré le froid de canard (on reste soft, on ne fait plus la chaussée d’Antin et Cie), car elle a besoin d’une paire de bottines, de se racheter du parfum, et puis de la poudre, et puis du rouge à lèvres, ETC

Ce jour là, j’ai la tête dans le sac, n’ayant pas pu m’endormir avant 6 H du matin, mais bon, je me résigne, nous allons aller traîner… Cela m’oxygénera en plus de me frigorifier

Acte 1 : faire tous les magasins de chaussures de la ville pour repérer les bottines. La vendeuse du premier magasin peut toujours vanter la qualité de la bottine : Mrs Bibelot ne prendra aucune décision avant d’avoir vu toutes les bottines de la rue principale, heureusement pas si impressionnante que cela. Mais la vendeuse l’ignore cette malheureuse, qui use de la salive pour rien. Idem pour toutes les autres vendeuses…

Acte 2 : coup de foudre dans le dernier magasin, pour une paire de bottines à franges. Je ne tiens pas que de mon père pour les franges… Manque de bol, rien à faire, la bottine lui fait mal aux pieds, même prise taille au dessus.

Acte 3 : on refait tous les magasins à la recherche de franges… Idem, aucune paire ne lui va : elle a le pied creux, le coup de pied fort…

« Puisque c’est comme ça ma chérie, nous irons demain faire la Zone Pariwest… », perspective enchanteresse pour moi.

Direction la parfumerie. Mrs Bibelot sait ce qu’elle veut et s’offusque de l’absence de certaines grandes marques dont Héléna Rubinstein que Mrs Morgan utilisait exclusivement (et dont Pulchérie est également fan). Elle trouve son parfum Guerlain.  Puis elle trouve sa poudre, son rouge à lèvres, son mascara, après avoir déploré l’absence de certaines vieilles marques désormais disparues, que fort heureusement la patronne connaissait, ayant une bonne soixantaine (la jeune vendeuse par contre…). La patronne nous déroule le tapis rouge vers la sortie et vu la note, nous refile 1 kg d’échantillons…

Demain est un autre jour (jeudi) et nous voici parties vers la zone que je maudis d’avance. Suggestion : s’arrêter chez Bes*on qui n’est pas loin. J’ai en tête que l’on va trouver là.

Effectivement nous avons trouvé.

Les franges n’allaient toujours pas (5 paires), j’apporte à Mrs Bibelot pas moins de 15 cartons à la suite alors que la première paire sans frange lui va très bien, qu’elle est jolie, et qu’elle est confortable au possible.

C’est là qu’elle va me demander au bout d’une heure, d’aller rechercher le premier des 15 cartons sans franges et prend sa décision en pensant tout haut. Les bottines sont jolies, et en plus si elle s’y sent comme dans des chaussons… Ailleurs peut-être (…qu’elle trouvera la paire à franges qu’elle veut, alors qu’elle a essayé toutes les marques…). J’objecte (en essayant de ne pas me trahir) qu’il n’est pas certain de retrouver ces merveilles après d’autres pérégrinations car c’est la dernière paire en taille 37 (vrai) et elle cède…

Une vendeuse nous observe depuis un moment et sourit finement. Je me retrouve projetée 12 ans en arrière, quand j’accompagnais Pulchérie pour ses achats de fringues ou chaussures, avant de décider de lui refiler le budget et qu’elle ne se démerde. Cela doit se voir sur mon visage que je suis légèrement agacée.

Mrs Bibelot a donc acheté la première paire, comme dans mes souvenirs de jeunesse… Et comme ma grand-mère qui avait trois quartiers à chaussures dans Paris, et les écumait tous les trois, avant d’acheter la première paire essayée dans le premier magasin dans le premier quartier !…

Un jour, malgré mes 16 ans et toute la santé, je m’étais bien promis de ne plus jamais aller traîner à Paris avec ma mère et ma grand mère, si l’une d’elles avait besoin de quelque chose… Pour juste lécher les vitrines et boire un thé quelque part j’étais OK, mais pas pour l’expédition.

La vie n’est qu’un long calvaire…

Pensées émues pour gendre n° 1 et 2 qui voient leurs moitiés partir traîner dans Paris… (Elles non plus ne m’auront plus…)

Ce sont des émotions comme celà qui abrègent une vie… (Alice au pays des merveilles)

Ou un truc dans le genre… (chapitre : le chapelier toqué qui me fait toujours mourir de rire, eh oui, je suis restée une grande gamine…)

  • J0 : jean Poirotte ne se sent pas bien, il claque des dents, il se sent faire un « frisson ». Le frisson défini par la Faculté, n’a rien à voir avec le simple frisson d’horreur en voyant une tarentule traverser le salon. Il connait, il en a fait un après son cactus dans le myocarde, au moment où il avait quitté l’unité de soins intensifs, pour y retourner donc dare dare. La personne tremble tellement qu’il faut parfois se mettre à plusieurs pour tenir un bras pour procéder à une injection.
  • Il met cela sur le compte du froid.
  • J + 4 : nouveau frisson, bref, mais tout de même. Le lendemain il en parle à Acromion qui ne semble pas trouver le symptôme grave, mais lui conseille quand cela se produit, si cela se reproduit, de prendre sa température. Mon père a-t-il bien insisté sur le rapprochement qu’il fait sur ces deux frissons et celui qu’il a vécu à l’hôpital jadis (3 médecins urgentistes et 2 infirmers à son chevet).
  • J + 7 : deux frissons dans la journée. Je le somme de revoir Acromion au plus vite, mais je n’ai plus mon chantage d’antan à lui servir « sinon je ne t’amène plus tes petites filles ».
  • J + 8 : 2 frissons
  • J + 9 : 3 frissons. RV pris avec Acromion pour mardi 3 novembre au soir
  • J + 9 dans la nuit : frisson à nouveau. Mrs Bibelot fait venir le jeune médecin qui remplace Acromion certains jours.
  • J + 10 : le jeune médecin tient à éliminer le plus grave possible, car des frissons à répétition ce n’est pas bon signe. Le plus grave possible c’est une infection du défibrillateur qu’il porte depuis 6 ans, dont le boîtier a été changé il y a juste un an. Il lui prescrit une batterie d’examens, et Jean Poirotte docilement va faire faire sa prise de sang. Pendant ce temps là, le jeune médecin exige un RV avec le cardiologue qui suit papa en rythmologie à Parly II. C’est le seul service dans le genre dans un large secteur.
  • RV pris pour le lundi 2 novembre à 14 H

Plus de frissons, ON reste confiant, sauf moi qui aime à voir les choses en noir. Je conseille à maman de partir à la clinique avec tout de même une petite valise, allez savoir, cela pourrait conjurer le sort…

  • 2 novembre : le cardiologue téléphone au laboratoire pour avoir un minimum d’analyses. « Ah mon dieu, mais quelle horreur ! Tout ça ! Ah mon dieu, c’est grave ». Si Miss Vésicule avait été désinformée, là on ne peut pas dire que l’on cache quoi que ce soit au patient.
  • 2 novembre : maman m’appelle en pleurant, quittant la clinique où l’on a gardé mon père, son mari. Je suis là, pas de soucis, tous ses enfants sont là pour elle, je la rejoins chez elle.
  • Elle arrive après moi, totalement à l’envers. « Ton père fait une grave infection, cela peut venir de son défibrillateur ». « Normalement il devrait avoir de la fièvre », « ah mon dieu qu’est-ce que je vais oublier pour demain ? ».
  • Je ne supporte pas de voir ma mère paniquée comme cela. Je ne lui en veux pas, mais j’ai mal. C’est mon père, mais c’est son mari depuis 52 ans, son homme depuis 56 ans. Sans lui… Je l’aide à tout préparer, une amie lui apporte une petite valise. Elle sait que papa doit passer un examen le lendemain, mais elle n’a rien noté et me parle de l’oesophage. Je n’y comprends rien.
  • 3 novembre, visite au malade, relativement souriant. Il a passé une échographie intra-oesophagienne, permettant de visualiser le coeur. Et l’infection est bien là, appelée « végétations » par le médecin, comme « des vers » nous dit-il, qui se déplacent au gré du courant sanguin. Infection des sondes qui ne sont pas remplacées quand on remplace le boitier du défibrillateur. La seule solution est de tout retirer, y compris les sondes en place depuis 6 ans. Tout le monde se doute que ce n’est pas anodin, je sature Internet avec mes recherches…
  • 4 novembre : le traitement est mis en place par voie intraveineuse, à raison de deux passages de deux produits différents, matin et soir. Papa a bien noté les noms et me les donne pour que je regarde à quoi cela correspond. Ce sont deux antibiotiques couvrant la sphère gram + et gram -, ne pouvant être administrés que par voie intraveineuse. Sinon il ne semble pas plus atteint que cela, en dehors du moment des perfs, il est libre de se promener. Il lit, il fait ses mots croisés (sadiques, où il faut mettre les cases noires) et descend de temps à autre fumer son petit cigare.
  • 5 novembre : l’opération du retrait du défibrillateur est fixée au lundi 9. Tout le monde commence à angoisser, et je sens ma mère perdre pied. Heureusement elle est bien entourée, les amis ne manquent pas qui viennent la visiter et lui remontent le moral. « Il est costaud ton mari ». Oui il est costaud papa. Son cardiologue lui a avoué qu’il souffrait d’une infection nosocomiale qu’il n’a pu contracter que lors du changement de son boîtier. Soit, il y a 1 an. Ses fatigues à répétition nous reviennent. 1 an que son corps se bat contre cela… Oui, il est costaud mon papa, on me l’avait dit après sa première crise de tachycardie ventriculaire qui avait duré plus de 16 H avant le choc final… Un autre chirurgien dira « bof » quand ils ont réalisé qu’en fait il pourrait y avoir plainte. Ce n’est pas note état d’esprit, et je préfère la franchise du cardiologue à la levée de bouclier de son assistant…
  • 6 novembre : à notre arrivée, papa précise à maman que la secrétaire du cardiologue veut la voir. Elle remonte livide. En fait c’est la chirurgienne qui doit opérer papa qui voulait la voir pour lui faire part des risques de l’opération. Elle reste évasive vis à vis de papa qui la connaît par coeur et sait bien qu’elle ne va pas bien. Et lui, quel souci se fait-il ? Il n’est pas fou. Il sait bien que retirer sa machinerie est risqué. Mais jamais il ne montrera son angoisse à maman. Ils se tiennent la main comme de jeunes amoureux et il la rassure « tu sais bien que je suis indestructible »… Nous repartons, maman pleure. Le choix c’est crever d’une infection grave, ou de risquer de crever pendant une opération à risques. Pas de possibilité de juguler l’infection et laisser l’appareillage en place…
  • La chirurgienne lui a dit qu’en tirant sur les sondes on pourrait arracher des bouts de coeur. Qu’il faudrait basculer en opération à coeur ouvert pour retirer les sondes comme on peut. Maman ne voit qu’une chose : le coeur de papa explosant sur un coup de « je te tire la sonde ». Là on ne peut pas dire qu’il y a désinformation. Pour qu’elle dorme, je lui laisse deux ou trois anxyolitiques… C’est dans la nuit du 6 au 7 que je mets en ligne en pleurant comme tous les soirs, un post demandant à mon ange gardien de veiller aussi sur papa lundi 9. Post qui aura un bug. Peut-être que c’était sa réponse : ne t’inquiète pas. Moi je panique et j’efface le post en ayant l’impression d’avoir porté malheur à mon père. Qui parle à son ange gardien sur internet ? Surtout une athée avouée comme moi, ce qui ne m’empêche pas de croire aux anges gardiens…
  • 7 novembre : je ne me déplace pas, c’est ma soeur qui part avec maman. Papa a été informé à son tour. Risque supplémentaire : qu’une colonie de bactéries en forme de végétation ne migre dans le système circulatoire et déclenche une embolie pulmonaire… C’est l’horreur, plus personne ne dort.  Ce soir là, je reste avec elle et dort « à la maison », car j’ai l’angoisse de l’idée de la savoir seule à jamais dans cette grande maison…
  • 8 novembre : c’est le WE, tout le monde va voir mari, père, papy… Nous répartissons les visites. Cela fait très visites groupées au condamné, mais comment faire autrement ? Maman et moi restons les dernières. Ils se tiennent la main, se regardent et s’embrassent comme si c’était la dernière fois… Maman repousse le départ le plus possible. Elle pleure encore en rentrant « le pollen » dit-elle…

Et puis vient le jour de l’opération. Elle doit avoir lieu « dans l’après midi ». Reste à s’entendre sur le « dans l’après midi ». Pour moi c’est vers 15/16 H, pour maman ce jour là, c’est 14 H…

  • 15 H : papa appelle : il est toujours dans sa chambre, il jeûne depuis le matin mais il n’a pas faim… Que lui donne-t-on pour l’angoisse ? Là encore depuis le début, je trouve qu’il y a carence très nette en ce domaine. La peur du patient, tout le monde s’en cogne.
  • 16 H : il rappelle : il est toujours dans sa chambre. Une fois de plus maman respire un peu mieux, mais n’arrête pas de s’agiter dans tous les sens. C’est sa manière de faire face au stress, moi cela me coupe les jambes. En plus je suis surchargée de textos de Pulchérie auxquels j’ai bien du mal à répondre… Enfin, je sais envoyer enfin des textos, même bourrés de fautes…
  • Plus de nouvelle. L’angoisse est là, mortelle, plombant la cuisine, même le chat sent quelque chose. S’il n’a pas rappelé à 17 H c’est qu’il est descendu au bloc, mais quand ? à 16 H 05 ou 16 H 55 ?
  • Le temps passe. Il ne coule pas. Chaque seconde nous oppresse et compte. Nous calculons. Avec ou sans complication… Vont-ils vraiment appeler pour donner des nouvelles avant demain matin ?
  • Je charge gendre n° 1 de me trouver des lignes directes dans cette fameuse clinique dont le serveur téléphonique fera l’objet d’un post exclusif.
  • Maman refuse de se servir de son fixe : si on l’appelle ce sera forcément dessus. Elle n’a pas le réflexe portable et ne pense pas qu’une clinique puisse l’appeler sur le sien. Et les appels affluent : tout le monde prend des nouvelles. Elle raccroche sèchement : « j’attends des nouvelles ». Sans en vouloir à qui que ce soit, quand on précise « je vous tiens informé » c’est qu’on le fera, et que si l’on ne téléphone pas c’est qu’il n’y a rien de nouveau…
  • 21 H : Au moment où j’ai réussi à joindre le service cardiologie et qu’une gentille personne essaye de m’aiguiller vers le bon service, le téléphone sonne enfin et maman me fait signe que c’est bon, c’est la clinique.
  • Quelqu’un lui dit « tout s’est bien passé, d’ailleurs je vous passe votre mari, il nous fait la java pour vous appeler depuis plus d’une heure »…

Il avait une bonne voix au téléphone. Rescapé une fois de plus d’une embrouille grave, il pouvait dire qu’il allait lui aussi, enfin, bien dormir…

Après il nous restait à prévenir tout le monde en chargeant untel de prévenir untel, mais c’était un réel bonheur.

J’avais prévu de dormir avec maman dans le pire des cas (pas de nouvelles, mauvaise nouvelles), et je suis donc finalement rentrée chez moi.

Avec un truc en moins dont je n’ai compris que tard ce que c’était.

L’angoisse…

Merci à l’ange gardien de Jean Poirotte qui a déjà fait pas mal de bon boulot, et au mien que j’avais envoyé à la rescousse au cas où son collègue serait un peu fatigué… Et aux bonnes ondes que certains ont envoyées…

Bien sûr reste à juguler définitivement l’infection, débattre de la repose ou non d’un défibrillateur, mais le plus dur est désormais derrière…

Ce mardi 10 nous aurons plus de précisions. Tout ce que nous savons c’est que tout s’est bien passé, que les sondes sont parties gentiment et qu’il pourra dire demain à maman, en lui tenant la main « tu le sais bien que je suis indestructible… »

Retombage grave en enfance…

petite-fille-copierC’était sympa de partir avec mes parents, ils ne sont pas chiants, sauf avec les horaires, les menus, les courses à faire. En fait ils ne sont pas chiants, ils ont leurs habitudes.

A moi d’accepter ou non leur mode de vie, donc j’avais dit oui pour partir avec eux…

Ils ont malgré tout oublié une chose : que j’ai 51 ans (quelle vieille peau !), (mal ?) élevé deux filles et nourrit un certain nombre d’hommes et d’invités (plus mes filles), sans jamais empoisonner personne et sans avoir de plainte.

Que de plus je sais me servir d’un lave linge ou lave vaisselle, passer la serpillère ou l’aspirateur dans la joie et la bonne humeur, fermer les fenêtres quand il le faut, bref, que j’ai tout de même un petit poil d’expérience. Tout petit c’est vrai. J’aurais toujours 20 ans de moins qu’eux, c’est là que le bât blesse…

J’ai donc eu droit à une foule de conseils dont je tiens à vous faire profiter, au cas où votre éducation laisserait à désirer :

  • Une chasse d’eau ça se tire, et on ferme la porte des toilettes après avoir fait pshiiit (quelle drôle d’idée !) (ceci les deux premiers jours quand je me dirigeais vers les toilettes)
  • Les oeufs durs c’est 10 minutes après ébullition (je n’ai pas dit que j’allais faire des oeufs coques)
  • Pour la salade composée, il faut prendre des PDT qui se tiennent et non pas des PDT à purée (le père allant vérifier et la mère allant vérifier que le père avait bien vérifié)
  • D’ailleurs pour ne pas se brûler les mains en pelant les patates cuites, prendre un torchon (curieux conseil)
  • Il ne faut pas refermer le lave linge après avoir sorti le linge pour l’étendre (moi j’ai toujours refermé mon lave linge sans dommages, mais bon…)
  • D’ailleurs, pour l’étendre…
  • Quand on a pris des glaçons dans le congélateur, il faut en remettre d’autres à faire pour la fois suivante.
  • Avec des talons de 2 cm on risque de se casser la gueule (surtout mon père)
  • Bon bain ma chérie, mais ne vas pas où tu n’as pas pied ! (dis le que je nage comme un fer à cheval !) (et puisque tu sors fais attention en traversant !)
  • Ne pas oublier de reprendre le jeton du caddy en le remettant en place ma chérie (le caddy).
  • Ni de remettre le bouchon après avoir mis de l’essence (pourquoi croient-ils que j’ai perdu 36000 bouchons ?)
  • Pour passer le balais, commencer par le fond de la pièce, c’est plus pratique
  • Penser à recharger le portable avant la date limite (10 fois)
  • Ne pas oublier de raccrocher la douche quand il est si simple de la foutre par terre dans la cabine en bousillant le carrelage.
  • Fermer la fenêtre de la chambre où je couche pour éviter de me faire piquer mon sac à main par un sadique, en notre absence.
  • Fermer les volets le soir pour ne pas me faire violer par le même (il était où ???)
  • Tu ne vas pas te laver les dents ma chérie ? (et le cul, et le reste ?)
  • Bonne lecture, mais n’éteint pas trop tard.
  • Tu as bien changé de culotte ? (ben oui, je gardais mon linge sale pour le laver chez moi et épargner des lessives à ma mère, grave erreur, elle adore laver l’eau avant le linge, donc, faire des lessives…)
  • Tu as pensé à rincer ton maillot de bain ?
  • Tu te rappelleras qu’il faut : une baguette, un sacristain, et des olives pour l’apéritif, ou je te fais une liste ?
  • Fais attention à ce que le MARCHAND te rende bien la monnaie…
  • ET J’EN PASSE : SI SI, j’en ai oublié.

J’ai tout de même pu aller acheter la baguette du soir (espoir) (car Mrs Bibelot est incapable de prévoir le pain de la journée pour 5 personnes) sans m’entendre dire :

  • Qu’il me fallait refuser toute cigarette proposée par un homme forcément malhonnête. Ou PIRE : des bonbons !
  • D’éviter de traîner en route
  • Et que j’avais interdiction de manger un crouton.

Sur le coup de la baguette, j’ai eu du bol…

J’ai bien senti tout de même que j’avais pris un coup de vieux, car je ne suis jamais revenue de courses faites à pied, en gambadant d’un pied sur l’autre, en boulottant des fraises tagada frauduleusement achetées avec la monnaie.

Comme je le faisais quand j’étais petite. A bien regarder mes plus jeunes nièces et à me souvenir de Pulchérie et Delphine qui parfois se laissent encore aller, je me dois de constater que jusqu’à un certain âge on ne marche pas, on gambade. Même en allant faire des courses (ce que je déteste) et en en revenant…

Donc la vie n’est qu’un long calvaire…

Cet article est édité parce que j’ai le respect de mes lecteurs, mais mon écran merde toujours, le sauveur n’étant pas encore venu…

Et ce serait finalement la carte graphique, ou vidéo, vous avez le choix, bref, ça merde toujours…

Mes parents en direct : la voiture

voiture-21Mon père a le break, maman a une twingo.

Pour partir en vacances il faut bien le break, donc, c’est lui le chef.

A 71 ans, Jean Poirotte conduit fort bien, a toujours une excellente vision de loin, et en 51 ans n’a eu que 2 accidents dans lequel il n’avait aucune responsabilité, et pas graves en plus.

Il n’empêche que ma mère, telle Lino Ventura, a peur quand elle ne conduit pas (si vous vous souvenez du titre du film, merci de me le rappeler).

A savoir qu’assise à côté de son mari, elle se cramponne des deux côtés, en attendant le choc fatal qui l’enverra ad patres.

Quand je prends le relais, je ne sais pas si elle se cramponne de la même manière, car elle prend ma place à l’arrière à côté de la glacière, Jean poirotte ayant besoin de la place devant pour caser ses jambes (en réduisant la place de celui qui se trouve derrière lui). Sa visibilité à l’arrière est donc réduite, elle a théoriquement moins peur, d’ailleurs il lui arrive de s’endormir.

Mon père est très respectueux du code de la route et ne fait à mon sens aucune imprudence, ce qui n’empêche pas :

  • Argggg !
  • Mais enfin Bibelot, je suis à 20 au dessous de la vitesse limite ! (quand il répond à sa femme il lève systématiquement le pied)
  • J’ai peur sur cette route
  • Mais enfin, je la connais par coeur !
  • Arggg !
  • Mais arrête de te cramponner comme ça. Je t’ai déjà envoyée dans un mur ?
  • Non mais j’ai peur.
  • Ralentis !
  • Mais enfin, nous sommes sur l’autoroute !
  • Oui mais tu pourrais ralentir dans les virages
  • Ce sont des courbes !
  • Moi j’appelle ça des virages !
  • Oui mais c’est limité à 130 donc…
  • Donc, tu roule trop vite !
  • Attention, il y a un ravin sur la droite (à 300 mètres)
  • Ah mon dieu, un poids lourd, je croyais qu’ils n’avaient pas le droit de rouler le dimanche
  • Mais enfin, j’ai largement le temps de le doubler, il n’y a personne d’autre devant et personne derrière
  • Tu es sûr ?
  • Regarde dans le rétro si tu veux
  • Mais non, regarde dans ton miroir de courtoisie, ne touche pas à mon rétroviseur enfin !
  • Tu m’as dis de regarder dans le rétro
  • Pas le mien !
  • Attention : une caravane, elle pourrait se décrocher !
  • Prends le volant si tu as trop peur
  • Non, j’ai sommeil…

La vie n’est qu’un long calvaire

Bon anniversaire papa !

Quand tu es né, cette année là, le 22 mars était le premier jour du printemps.

Oui parce que cela peut être le 20, le 21 ou le 22. Même si la comptable de chez Trucmuche m’a assuré qu’elle n’était pas sûre mais qu’elle ne vérifierait pas. J’aime les gens ouverts sur de nouvelles connaissances.

Tu es né en entrant direct dans le signe du bélier tout neuf, sans le savoir. Ca ne m’étonne pas de toi. C’est bien toi. Pas le bélier de ta dernière fille, déjà plus avancée dans le signe… Je ne vais pas te faire un cours d’astrologie, même si tu ne me lis pas… Mais moi je sais que cette arrivée dans le signe du bélier tout neuf t’a protégé de beaucoup de choses et t’en protège encore.

Je n’ai pas envie de compter les années plus que toi. Tu n’aime pas plus que moi le temps qui passe, moi, le taureau qui n’aime pas le changement, je suis comme toi, même si c’est toi qui tire devant et moi qui pousse derrière…

Il n’empêche que… Le 22 mars 1938 Mrs Tricot a enfanté de toi dans la douleur, et que cette douleur persiste dans notre douleur de devoir vieillir. Il n’empêche que les 22 mars, le prisonnier écrivait une lettre particulière pour toi. il n’empêche que tes deux soeurs veulent fêter cet anniversaire avec toi et personne d’autre.

Car tu nous a fait peur papa. Avec ton infarctus très grave à 45 ans, ta crise de tachycardie ventriculaire qui aurait dû te laisser sur le carreau car le médecin nous a dit à Delphine et à moi que tu étais vraiment costaud, ton triple pontage, re ta crise de tachycardie  ventriculaire un peu oubliée parce qu’avec les examens suivants la première on avait découvert que tu avais besoins d’un triple pontage. Donc du coup, après la deuxième crise de tachycardie, la pose du défibrillateur.

Oui, tu nous as vraiment fait peur papa.

Tu prétends que toi tu n’as jamais eu peur, à aucun moment.

Comme tu ne me liras jamais, je dis que tu mens et que c’est très bête… Car quand je suis venue te voir, défiant Truchon en me défilant avec 2 H d’avance, la veille de ton pontage, tu ne pouvais rien avaler car on allait t’opérer dans la ville de ta naissance et que tu y voyais un signe néfaste. En plus, c’était proche de ta date de naissance (à 2 jours près), et ta tante t’avais dit et répété (non sans raison), que la date anniversaire de la naissance est toujours une date marquante sur le plan astrologique. Moi je ne voyais dans tous ces signes que de bons signes : rien n’indiquait dans ton thème que tu pouvais mourir de ton coeur.

Mais bon anniversaire mon petit papa ! Malgré toutes tes faiblesses que tu maîtrise, c’est toujours sous ton toit que je dors en sécurité, à l’ombre tutélaire de ton amour et de celui de maman, même si vous ne coupez pas le gaz avant d’aller vous coucher ! (d’ailleurs, va falloir qu’on en cause un de ces jours !)

Je comprends que tu n’apprécies pas de ne plus être un homme jeune, sans soucis, sans craintes et sans reproches, mais tu es là, et c’est tout ce qui compte ! Parce que rester jeune éternellement, c’est être mort trop tôt.

BON ANNIVERSAIRE PAPA !

La frangine, pas la peine de ricaner, je te rappelle que tu le suis de près, pour une date fatidique…
Les filles, je vous rappelle que cela se passe dimanche, en fin d’après midi quand il reviendra de chez une de ses soeurs. S’il y en a qui ont loupé la bonne année, c’est le moment de se rattraper…

Et bizz à tous !

Le 24 décembre…

Les parents devant recevoir 13 personnes le 25, Mrs Bibelot m’avait demandé d’arriver le 24 « tôt dans l’après midi », pour lui donner un coup de main.

Je devais dormir chez eux le 24 et le 25 au soir, j’ai donc débarqué avec deux cabas : un avec mes effets personnels (ça sonne bien) et l’autre avec tout ce qui concernait le saumon (ça sonne nettement moins bien mais c’est très important)…

J’ai bien fait d’arriver « tôt dans l’après midi », ils faisaient leurs siestes, elle dans la chambre conjugale, et lui, comme de coutume, sur le canapé du salon. Sale manie qu’il a depuis toujours, parce que c’est tout juste si l’on peut respirer à proximité… Et quand on le réveille de sa sieste, il est de mauvais poil. Fatalement en déballant tout ce qui concernait le saumon, je l’ai réveillé (aïe). D’un autre côté il a le sommeil léger et c’est la raison pour laquelle il nous enquiquine à faire sa sieste dans le salon (où théoriquement tout le monde peut passer) depuis mes au moins 14 ans, âge où j’ai répondu à ma mère qui me faisait « chut ! » « il n’a qu’à aller dormir ailleurs… ». Donc le problème remonte à loin et là, tout à coup, j’ai comme l’impression que vous n’en avez rien à faire…

Puis maman s’est réveillée toute seule « tiens tu es là ? », ben oui, c’est moi… Quelle surprise aussi, tu m’attendais demain ?

Episode 1 : préparer la table pour le lendemain. Mes parents ont une très vieille jolie table à laquelle on peut mettre des rallonges (enfin si cela peut s’appeler comme cela, car en fait on ouvre la table et on met les « rallonges » dans le milieu)… 3 très exactement, qu’il faut mettre dans le bon ordre pour qu’elles s’emboitent et que je me demande pourquoi mon père normalement pratique refuse à numéroter d’une manière ou d’une autre pour qu’on ne tâtonne pas A CHAQUE FOIS.

Donc on se prend le chou pour mettre les rallonges, et on dit plein de gros mots. Après, Mrs Bibelot a sortit LA nappe de Noël et à moi la joie de mettre la table parce que ce n’est pas le tout, mais pour le soir, il y a 4 homards à assassiner et à cuisiner après.

  • Quel service de table ?
  • Quels verres ? (ma mère est très à cheval sur la table, mais en fait tout est dépareillé)
  • Quels couteaux ? Les couteaux, c’est une institution dans la famille, car ma mère n’a que de vieux services avec des couteaux qui n’ont pas une lame acier inoxydable et qui réclament un tampon spécial pour le nettoyage. Ce sont ces vieux couteaux à lame oxydable qui ont fait que jadis, il était inconvenant de les mettre dans la salade, le vinaigre les oxydant… De nos jours il est toujours grossier paraît-il de mettre un couteau dans la salade alors que la vraie raison du pourquoi du comment n’existe plus.
  • « Laisse » me dit ma mère « je m’en occuperai tout à l’heure demain au dernier moment« . En effet, certains détestent ces couteaux et il faut piocher dans un autre service, dépareillé…

On ne réveillonne pas chez mes parents, à savoir qu’on ne dîne pas tard,… Jean Poirotte ayant décortiqué le programme TV se trouva fort heureux de l’arrivage (bruyant et réveillant) de 7 DVD à moi : des pièces de théâtre. Restait à ce que l’heureux couple de 51 ans de mariage se prenne le chou pour savoir quelle pièce on regarderait.

Et à tuer ET cuisiner les homards… Ce qui fut forcément épique.

Car normalement je regarde mes parents cuisiner sans piper mot (surtout pas !), mais comme j’avais contribué à l’achat de ces pauvres bêtes, j’ai été dans l’obligation absolue d’y mettre mon grain de sel. Ce qui fait qu’au lieu d’être 2 à se faire des suggestions et à répondre à l’autre « fous moi la paix », nous avons été trois.

  • Seule unanimité : Jean Poirotte tue tellement bien les homards et prépare tellement bien les morceaux que ma mère et moi l’avons laissé faire, sans proposer nos services. Moi en terminant de mettre la table, elle en regardant pour dire « ah mon dieu pauvre bête » à chaque coup de mitrailleuse lourde couteau de l’assassin dans la cuisine.
  • Puis il a voulu faire revenir les morceaux dans la cocotte.
  • Mrs bibelot voulait qu’il fasse revenir l’échalotte avant d’y ajouter les morceaux de homards (qui remuaient encore c’est horrible)
  • Moi j’ai fais remarquer que l’huile d’olive ce n’est pas armoricain du tout.
  • Puisque c’est comme ça démerdez vous. A dit Jean Poirotte, pour regarder quel choix de pièces de théâtre IL avait.
  • Ma mère a fait rissoler l’échalotte sans jeter l’huile d’olive, sans faire gaffe aucune à ma remarque désobligeante concernant la même huile (je la reconnais bien là…)
  • Puis elle a voulu commencer directement la sauce et j’ai fais remarquer que moi je ne procédais pas comme ça, comme si je mangeais du homard tous les jours
  • Puisque c’est comme ça démerde toi, m’a dit ma mère en me tendant la mouvette en bois et en allant regarder les pièces de théâtre pour dire à Jean Poirotte que « madame sans gêne » ne la tentait pas et qu’elle préférait « j’y suis j’y reste ».
  • J’ai fait revenir les morceaux de homards qui remuaient encore (qu’elle horreur !) et j’ai commis le crime absolu de mettre le vin blanc sans demander l’avis de personne.
  • On m’avait dit « démerde toi… »
  • Ma mère a dit qu’elle mettait la farine avant le vin blanc après avoir retiré les morceaux de la cocotte
  • Mon père a dit qu’il était d’accord avec moi, pour voir à la fin s’il fallait ou non de la farine à rajouter suivant un procédé bien précis pour éviter les grumeaux
  • Mrs Bibelot a décrété qu’elle se chargeait des homards et qu’on n’avait qu’à la boucler. (Elle n’a pas arrêté de se plaindre que sa farine avait fait des grumeaux jusqu’à, pendant, et après la dégustation finale… (donc pendant la pièce, mais laquelle !))
  • Nous l’avons laissée faire, alors que je précisais à mon père que je préférais revoir « le noir te va si bien », non sans quelques rappels. Qu’elle a très mal pris, surtout quand elle s’est rendue compte qu’elle avait effectivement oublié la tomate (armoricaine elle aussi).
  • Puis, suivant la recette d’une amie bretonne pure souche, elle a mis dans la sauce tout un tas de trucs, qui ont transformé le homard à l’armoricaine en homard à l’internationale, puisque la copine bretonne mettait dans sa sauce : un dé de pastis, du martini, du whisky, en plus du vin blanc.
  • J’ai trouvé que le dé de pastis ressemblait plus à une tasse (j’aime pas l’anis), et j’ai persisté pendant la dégustation des pauvres petites bêtes (dont certains morceaux remuaient encore, quelle horreur !), alors que Jean Poirotte trouvait que non pour le pastis, mais que cela manquait de sel (pourtant ça ne manquait pas de sel du tout cette histoire…)
  • Mrs Bibelot au moment du dessert alors qu’elle préparait la sauce restante à congeler, nous a précisé que la prochaine fois, elle nous laisserait nous démerder tous seuls, en ricanant dans son coin. Vous pensez bien que c’est le genre de ma mère d’aller s’installer dans son fauteuil en ricanant, en laissant son mari et son ainée cuisiner sans elle. Curieusement Jean Poirotte et moi sommes très souvent d’accord contre elle, pour telle ou telle recette… (un exemple : elle est contre mettre du vin blanc dans certaines préparations, alors que nous adorons TOUS (sauf elle il faut croire) les sauces au vin blanc…)
  • Et puis tout le monde est allé regarder « Madame Sans Gêne » non sans plaisir. Parce que sur le plan du choix du programme TV, Jean Poirotte l’emporte toujours. A mon avis il a des moyens de rétorsion contre ma mère, dont je ne veux même pas savoir en quoi ils consistent…

Je dis « tout le monde », parce qu’il y avait ma soeur qui n’est pas comme tout le monde, qui, pas folle la guêpe, se garde bien de se montrer quand ses parents font la cuisine… S’ils s’entendent fort bien par ailleurs, ils ne peuvent s’empêcher de « se boutiquer » dès qu’il s’agit de recettes et de plats à préparer…

Et au moment où tout le monde s’est avachi pour regarder la pièce, j’ai constaté que le problème des couteaux, n’était toujours pas résolu…

Donc, à suivre…

L'évolution sans Darwin (part 2)…

  • Gouzi gouzi c’est maman ! ma-man !

  • Il faut aller faire dodo maintenant !

  • C’est comme ça et pas autrement !

  • Tu me réponds encore comme ça et c’est la claque !

  • Montre moi ton cahier de devoirs.

  • Récite moi ta leçon, j’écoute

  • Mais qu’est-ce que c’est que ces notes ?

  • Privée d’argent de poche pendant 2 semaines

  • Pas de mobylette, tu as des mollets, il faut qu’ils servent

  • C’est quoi cette lampe de poche dans ton lit ? l’extinction des feux, c’est 21 H

  • Bon vu ton âge maintenant, c’est 22 H

  • Bravo pour ton bac ! Du coup on va au restaurant !

  • Bravo pour ce premier emploi !

  • C’est un garçon charmant

  • Enceinte de combien ? 21 jours ? Comment tu peux savoir cela aussi précisément ?

  • Une fille ? Chic !

  • Le coup de la respiration, je te préviens c’est du pipeau

  • Allô passez moi ma fille sinon j’arrive et vous allez voir si l’accouchement traîne encore !

  • Allô ma chérie puisque tu conduis désormais tu n’aurais pas par hasard envie d’aller traîner à Carrouf et d’y emmener ta mère ? Hein ? Non j’ai juste un match à regarder et comme ta mère ne conduit pas…

  • Allô ma chérie ça te dirait d’aller traîner à Versailles ? Hein ?

  • Encore une fille ? Chic !

  • Tu peux me confier la petite, je sais comment ça marche. Gouzi Gouzi, c’est mamiiiiie !

  • Tu n’as pas la recette du tarama fait maison ?

  • Est-ce que tu peux nous emmener ton père et moi pour son intervention de la cataracte ?

  • Tu m’emmène à l’hôpital pour mon opération de demain ? bénigne certes, mais ils veulent me faire jeûner ces rats.

  • Allô ma chérie, le SAMU vient de partir avec ton père, tu peux m’emmener, je ne me sens pas en état de conduire !

  • Je viens d’aller voir les concessions au cimetière, il manque plein de noms à graver avec les dates, tu peux m’aider que je passe commande à cet escroqueur de graveur dans le marbre ?

  • Bon à notre place, tu prendrais quoi comme convention obsèque ?

Au secours !!!!!

Pourvu qu'elle y pense…

Coeur_rogn__LS015908Et bien si, j’aurais eu une petite émotion pour la Saint Valentin, moi qui ne l’ai jamais fêtée avec aucun de mes ex…

Ce jour fatal pour les âmes esseulées, Mrs Bibelot bourdonnait de projets et de courses à faire. J’étais priée d’aller « traîner » avec elle, car elle avait besoin de mes conseils éclairés (qu’elle ne suit jamais d’ailleurs, mais c’est une autre histoire).

Jean-Poirotte tournicotait autour d’un meuble qu’il est en train de retaper. Le voici vers 11 H 30 à s’habiller.

  • Où vas-tu comme ça ?

  • Je n’ai pas les clous qu’il faut pour retaper le tiroir du haut, je file chez la mère Popo (la mère Popo, c’est une boutique où l’on trouve tout dans un bordel intégral où seule la patronne qui n’a pas changé depuis 25 ans, s’y retrouve, c’est chez elle que j’ai trouvé ma cordelette à store)

Le voici parti et moi en train d’aider ma mère à prendre des mesures pour des rideaux machin chose (enfin, je note ce qu’elle me dicte), un abat jour truc chouette qu’elle doit changer dans l’urgence, etc…

Mon père tarde avec ses clous, elle met les escalopes en route en maugréant « comme si c’était pressé ». Je ne lui précise pas « comme ton abat jour », il ne faut pas contrarier sa mère. Et puis ça va me faire du bien d’aller traîner avec Mrs Bibelot, elle m’amuse chez les commerçants, et moi la néantitude des petites annonces me stresse.

Enfin la voiture de Jean-Poirotte qui arrive victorieux avec ses clous. En fait un gros bouquet de roses jaunes (je sais c’est contradictoire). Je précise que ce sont les préférées de ma mère qui s’émeut tout de suite.

  • « Alors là tu m’as eue sur ce coup là, je n’y pensais même pas » (authentique, elle était complètement dans ses abats-jour).

Z’étaient mignons mes parents à se faire un bisou parce que c’est la Saint Valentin, et que comme pour l’anniversaire de mariage, mon père ne manquera jamais son bouquet de fleurs…

Sauf que pour quelques jours tout le monde va demander à Mrs Bibelot si elle a bien pensé à changer l’eau des clous… Ben oui, c’est une famille de fous (avec ou sans clous d’ailleurs…)

Nos gaffes avec les enfants…

BB__chang__2_56800595_copierOn ne le fait bien évidemment pas exprès, mais il nous arrive de traumatiser nos enfants sans le vouloir, bien sûr..

Notre plus grande gaffe à Albert et moi concernant Pulchérie, a eu lieu au moment de la naissance de Delphine. C’est un pseudonyme bien entendu. Pour Pulchérie, nous avions le prénom + les deux des grands mères comme il se fait dans la famille d’Albert. Dans la mienne on prenait comme deuxième et troisième prénoms, ceux des parrain et marraine, mais nous n’avions pas l’intention de la faire baptiser, donc pas de dispute pour cela : c’était déjà assez difficile de se mettre d’accord sur un prénom (6 mois de débats animés, Albert étant particulièrement difficile et regardant avec quoi de moche cela pouvait bien rimer).

Donc pour Delphine, nous étions tombés d’accords sur 3 prénoms dont 1 serait le bon, et les 2 autres en suite, car on n’allait pas lui faire le coup à elle aussi de « Mrs Bibelot, Furoncle » à la suite de son prénom usuel. Mais Albert tenait tout particulièrement à ce qui est son deuxième prénom actuel. Nous attendions donc « le bébé, le petit frère ou la petite soeur », jusqu’à 2 semaines avant l’accouchement, car j’ai su très tard que c’était une fille. Apprenant cette excellente nouvelle, j’avais emmenée Pulchérie acheter une robe pour elle, et la même pour Clémentine (prénom retenu en 1ère position) en 3 mois naturellement (pas facile de trouver le même modèle en 3 ans et en 3 mois, pour que ma grand mère les fasse bouillir en machine pendant mon séjour à la maternité c’était bien la peine).

Je m’accrochais tout de même à mon prénom préféré et je partis accoucher de Clémentine. Sauf que dans la voiture, me voyant aux prises avec une contraction, Albert me déclara, cet innocent : « tu sais on l’appelera Delphine puisque tu y tiens tant ! ». Sur ce coup là je n’ai pas perdu le nord une minute et quand la sage femme me demanda le prénom de l’enfant pour préparer le bracelet, je rétorquais « Delphine ! » en éructant parce que c’était pendant une contraction. Albert ne moufta pas, il savait que ce n’était pas le moment de relancer un débat sur le prénom, ou sur quoi que ce soit d’ailleurs.

Bien évidemment une fois la pastèque chiée, Albert rentré à 2 H 30 du matin, avertit sa belle mère que tout s’était bien passé, mais il oublia de préciser que le prénom avait changé entre 20 H et 20 H 05 dans les embouteillages. Mrs Bibelot appela donc, avec Pulchérie, le matin vers 9 heures pour demander des nouvelles et comment était cette petite Clémentine. Je lui précisais le changement de prénom qu’elle comprit très bien, mais Pulchérie ne fut pas de cet avis. Elle voulaaaaiiiiit « Clémentine », elle en pleura au téléphone. Impossible de lui faire accepter l’idée qu’il s’agissait bien du même bébé. J’en avais le coeur brisé (mais pas l’envie de changer de prénom non plus)

Elle vint voir sa petite soeur l’après midi même et s’extasia devant ses petites mains, ses petits doigts, ses petits pieds… puis me demanda posément en me posant la main sur mon ventre enfin vide, ce que j’avais bien pu faire de Clémentine. « Mais elle est là dans le berceau ma chérie, avec papa on a préféré l’appeler Delphine finalement ! ». Rien à faire.

Pendant des mois, elle serina à qui voulait bien l’entendre « on attendait Clémentine, et finalement on a pris Delphine ! » en se demandant bien où avait pu passer la petite soeur tant attendue ! Celle qu’on lui avait ramené lui convenait tout aussi bien que l’autre, mais on sentait désespérément que cette « autre », elle devait en faire son deuil et nous étions consternés.

Un vrai traumatisme ! Elle ne comprit que le jour où Delphine me posa la fatale question « quand je suis née, comment tu savais comment je m’appelais ? ». C’est là qu’elles comprirent qu’elles nous devaient leur prénom (une raison de plus de nous en vouloir…) et qu’aucun enfant n’était passé à la trappe (car Pulchérie avait bien précisé à sa soeur qu’au dernier moment on l’avait préférée, elle…, à elle de se farcir un autre traumatisme)

La vie n’est qu’un long calvaire…

Avouez, vous avez fait quoi avec vos gosses sans vous en rendre compte, qui vous a consterné et bourrelé de remords ???? J’attends !

L'homme est malade : papa

L_homme_malade__pisode_4_56801014J’avais oublié Jean Poirotte quand j’ai débuté cette chronique, et c’est vraiment dommage…

Car je vais rendre  hommage ici à mon papa !
(le premier qui rigole s’en prend une)

Lui est un homme malade à part. Quand il est petitement malade on est au courant, ce qui n’est pas original sauf que c’est évidemment pour un rhume. Un rhume le met à l’agonie (comme Albert) et Mrs Bibelot ne l’entend même plus éternuer et dire des gros bots parce qu’il a le dez bouché et que pour dorbir c’est bas tob. Il râle de toutes les façons et finit toujours par aller se coucher pour bourir tranquille (impression de déjà connu). Mrs Bibelot est philosophe et continue ses mots fléchés sans moufter : ça va lui passer ! et elle, elle se fait une soupe de poissons avec rouille, croûtons et tout pendant que son mari agonise, avec le sourire en plus, c’est trop top. Elle dort dans la chambre rose de l’étage ? Etrange…

Par contre, il n’est pas douillet, sauf s’il se plante une écharde dans le doigt. Là c’est l’opération qui pointe pendant que sa femme fait chauffer une aiguille et sort sa trousse à dissection, oubliant que je lui ai piqué sa pince pointue à dissection qui épilait super bien (qu’est-elle donc devenue ?). Mrs Bibelot prend donc sa pince à épiler et le charcute avec une épingle chauffée à blanc et une pince à épiler, ce qui est le comble du sadisme, d’où des cris de putois qui alertent toute la famille éventuellement et font fuir les araignées qui rentrent parce que c’est l’automne (sinon il a subi un double pontage et la pose d’un défibrillateur en faisant comme s’il faisait cela tous les jours)

Je l’ai vu un jour se traverser la main avec un tournevis. Il est devenu tout blanc, a retiré le tournevis qui pointait sur le dessus de la main (remettez-vous ce n’est pas vous !), prit le volant pour aller chez ses parents (50 bornes tout de même) qui ont appelé le médecin. Sérum antitétanique etc… Il était seul pour ramener tout le monde au bercail Mrs Bibelot ne conduisant pas, et l’a fait dignement quoiqu’un peu pâle sans se plaindre d’aucune sorte, de plus en plus blanc (pire c’éait transparent). Il est reparti bosser le lendemain, et on a tous oublié sa main dont il n’a plus été question.

Je l’ai vu également s’ouvrir avec un cutter, genre steack qui pendouille de la main, sans moufter autre chose qu’un « faut que tu m’emmène aux urgences, désolé, j’ai sali ta moquette ». Patient modèle d’après le médecin stupéfait : ne tournant pas de l’oeil pour la piqûre d’anesthésique, et plaisantant pendant la couture (si le médecin l’avait vu se faire retirer une écharde, il eusse pensé à un jumeau, douillet lui).

Le top du top, c’est quand Jean Poirotte nous fait des trucs graves et qu’il part avec le Samu ou les pompiers. Il détend l’atmosphère dans la berline, se laisse piquer sans moufter, ne fait pas de commentaires sur son état, alerte vaguement un infirmer parce qu’il fait une hémorragie post coronarographie, et accueille l’infirmière munie d’un harpon avec le sourire, sans blague grivoise. Patient modèle. Tellement peu douillet qu’on lui a demandé trois fois si des élèves infirmières pouvaient lui faire leurs premières prises de sang ou premières piqûres. Même pas mal et même pas peur, OK pas de soucis faut bien qu’elles se fassent la main ces petites mignonnes… Et que je te tend le bras avec le sourire en disant « c’est pas grave » quand ON a loupé la veine…

Difficile de diagnostiquer l’infarctus du premier coup, vu qu’il évaluait la douleur assez bas, alors que vu les résultats elle devait être assez haute…

Donc pas douillet. Sauf pour un rhume (sur un flegmon amygdalien, il reste de marbre et se soigne sans broncher), et pour une écharde. A part cela il prend bien ses médocs pourvu que sa femme les lui prépare, et sans les renifler avec inquiétude (ce qui est admirable, il est même capable de rappeler à Mrs Bibelot de lui préparer son semainer : c’est beau, on admire qu’il ne veuille pas louper une prise, et Mrs Bibelot au passage qui attent qu’il gère son semainier tout seul).

Par compte, je ne vous raconte pas s’il se coupe un jour avec une enveloppe (Florence Foresti) ça fait mal ! Je ne comprendrai jamais comment on peut affronter le pire à l’hôpital pour chouiner devant une écharde, mais bon c’est le malade idéal dixit Mrs Bibelot (et en plus il peut prendre 8 comprimés d’un coup sans un verre d’eau et na !)… Les filles, vous avez des rappels de vaccin à vous faire faire d’urgence et face à ce que papy a vécu, vous êtes interdites de protestations !

Les filles le découvriront un jour : la vie n’est qu’un long calvaire…