Une journée qui compte… part 1

Il y a des jours qui comptent dans notre vie. Des dates qui marquent, dont on se souvient. Le 30 juin 2008 sera du nombre des jours marquants, pour moi tout au moins. Je me permettrai donc de rappeler à Delphine qu’elle a quitté la rue des Tournelles, Paris 3ème, le lundi 30 juin 2008, quand la naissance de ses enfants et autres joyeusetés lui auront fait perdre de vue ce jour mémorable (pour moi).

Donc tout a commencé avec une question toute bête : si j’étais disponible, pourrais-je éventuellement « s’il te plaît ma petite maman » (sans hypocrisie, je suis une toujours hyper petite maman) aider Delphine à déménager ? A savoir prendre une voiture, au hasard le break de mon père, venir avec la voiture tant qu’à faire, qui serait chargée par Delphine et ses aides, dont gendre n° 2, emporter le contenu de la voiture à la nouvelle adresse pour déchargement ?

J’ai dit « oui » bien sûr, sous condition de ne pas avoir retrouvé de travail, ce que tout le monde comprenait.

Hors, il faut que vous sachiez que la simple idée de prendre ma voiture pour aller à Paris et y circuler, me réjouit tout autant que celle d’avoir un furoncle me poussant au coin du nez. Faire chez moi/les Saintes Maries de la mer ne me pose aucun problème, aller à Paris si.

Je déteste rouler dans Paris, qui est une ville pleine de parisiens qui traversent n’importent comment, de parisiens qui roulent sans mettre leur clignotant et trop vite, de parisiens qui se garent n’importe où, de parisiens qui ne maîtrisent ni vélo ni scooters, de parisiens impatients qui ne comprennent pas que vous cherchiez votre chemin, parce qu’eux, savent où ils sont. Bref, à Paris il y a trop de parisiens, et quand on s’y perd et qu’on demande son chemin à un péquin à portée de voix, c’est un anglais qui ne pas comprendre et lui of course cherche le Notre Dame de la Paris please. Ces gens qui se perdent, c’est crispant.

Donc Delphine m’avait assuré que le break de Jean Poirotte était suffisant. J’ai eu des doutes, même si sa chambre de bonne faisait 9 m2, mais je n’ai rien dit parce que je la sentais crispée. En effet, le programme avait changé entre la demande et la réalisation du projet : il fallait aller chercher ses affaires et les stocker une quinzaine avant le véritable emménagement, l’appartement de rêve trouvé n’étant disponible que le 10 juillet.

Devant ma mine consternée, mes parents m’ont rappelé qu’ils avaient de la place et ils ont eu tort : j’ai sauté sur l’occasion en leur disant merci d’avoir vidé une des cabanes de la cour pour la rendre disponible. Mon père qui connaît très bien Paris en voiture ne m’a par contre pas du tout proposé ses services, malgré mes allusions qu’un enfant de 6 mois aurait parfaitement pu comprendre. A moi donc de prendre son volant le 30 juin dans un premier temps, pour aller chercher les affaires.

Si je déteste aller à Paris en voiture, outre les parisiens, c’est que c’est une ville où je me perds. J’y connais plein de quartiers très bien pour y avoir travaillé ou habité (eh oui, 6 mois), mais je ne sais pas les relier entre eux. Je ne sais jamais si je vais vers l’est ou l’ouest, le nord ou le sud, et le premier qui me parle du soleil s’en prend une. Où est la Seine ? je n’en sais jamais rien, il paraît qu’elle fait des méandres. Quand je sais où elle est c’est que je suis sur les quais, donc, déjà perdue. Bref dans Paris je suis paumée. La seule chose que je sais faire c’est d’aller de chez moi aux champs Elysées sans hésitation aucune, après, c’est tout juste si je situe la rue de Rivoli par rapport à l’arc de triomphe, c’est vous dire mon niveau de néantitude.

C’était donc bien parti pour ma bonne humeur, d’autant que planchant sur Internet le meilleur itinéraire possible, j’ai eu droit à 3 itinéraires totalement différents, mais tous très compliqués. J’avais le choix entre entrer dans Paris par l’Est, l’Ouest, le Sud. Par le sud j’avais déjà donné, arrivant à Montparnasse avec 1 H 30 de retard après avoir suivi une benne à ordures pendant un temps infini, j’ai donc choisi l’ouest parce que l’itinéraire comportait moins de lignes…

Et me voici partie, au volant du break de Jean Poirotte, à 10 H du matin, pour retrouver Delphine pour 11 H 30…

Bien évidemment, itinéraire à portée de main, ainsi que portable chargé, bouteille d’eau et trousse de survie.

Tout de même…

Soyez positifs qu'ils disaient…

  • J’ai vu des dauphins torturés, crier pour échapper à la mort et peut-être demander pitié
  • J’ai vu des enfants au ventre gonflé et aux membres squelettiques attendre tristement la mort
  • J’ai vu des loups chassés faire front à un hélicoptère avec courage, autant de courage que le tireur dans l’hélico…
  • J’ai vu des images tellement atroces sur tous les camps de la mort et les génocides qu’elles m’en donnent toujours des nausées
  • J’ai vu des tigres et des panthères traqués pour leur fourrure, se battre jusqu’au bout pour sauver leur vie, et des chiens écorchés vifs dans certains pays pour que leur chair soit meilleure
  • J’ai lu des témoignages de guerre tellement prenants que j’ai refermé les livres pour un bon moment, et songé devant le mémorial de Verdun, en regardant tous ces cranes dans une tour, qui avaient été des hommes aimant la vie
  • J’ai vu un tas d’animaux euthanasiés par la SPA qui attendaient de partir vers un crématoire fait pour eux
  • J’ai lu des crimes, des tortures, la folie des hommes un peu trop souvent, et rien ne va en s’arrangeant
  • J’ai croisé le regard d’un animal abandonné, attendant de comprendre pourquoi
  • J’ai trop lu de ces enfants torturés, de ces filles violées par leur père, de ces horreurs que l’on ne comprend pas
  • J’ai vu des chevaux dont on avait crevé l’oeil pour qu’ils aillent bien à l’abattoir
  • J’ai vu la souffrance et le désespoir que la médecine se refusait à traiter vraiment pour éviter l’accoutumance à anxyolitique et morphine, chez une personne de 90 ans
  • J’ai vu le regard horrifié de l’animal à l’abattoir qui comprend, qui sent, qui sait, qui a peur
  • J’ai vu des reportages qui font que l’on se demande si l’on peut continuer à regarder la télévision
  • J’ai vu un homme battre en riant un cochon qui refusait de se laisser embarquer dans le camion qui l’emmenait vers la mort
  • J’ai entendu un orphelin africain dire « je suis trop grand pour être adopté » des larmes plein les yeux, et j’ai éteint le poste, parce que moi, je ne pouvais pas assumer un enfant de plus.
  • J’ai vu une éléphante abattue pour 2 défenses, et son petit essayant de la réanimer, le reste de la troupe avec
  • J’ai trop lu l’histoire, ses tortures, ses bûchers, ses guerres, ses horreurs quasi ordinaires qui font honneur à l’imagination humaine.
  • J’ai trop vu les résultats de ces catastrophes naturelles, ces tsunamis, ces tremblements de terre, ces éruptions volcaniques, et leurs victimes innocentes, en me demandant si peut-être la terre ne se vengeait pas de ses seuls vrais méchants enfants.
  • J’ai vu des hommes couper les ailerons des requins avant de les rejeter vivants à la mer

C’est stupide, c’est idiot, ce n’est pas logique, c’est ce reportage qui a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. J’ai fait un bilan bref de l’inhumanité de l’humanité. J’ai bien été obligée d’admettre que la cruauté humaine est sans limite. Je me suis demandé comment on pouvait. Je me suis demandé comment un être soi-disant évolué, à tel point qu’il prend généralement soin de ses morts à sa façon, qui croit généralement en un être supérieur, pouvait se prétendre humain en agissant dans beaucoup de circonstances, comme il agit.

Mais il paraît qu’il faut positiver… Alors positivons.

Pourquoi aujourd’hui ? Parce que nous célébrons la fête de la liberté, de la république, de la laïcité, parce que nous célébrons paraît-il, le jour où le peuple a décidé qu’il était temps de changer, et pour un monde meilleur.

De quelle liberté bénéficions nous dans un monde vraiment meilleur ? De celle d’être le plus nuisible des animaux ? Il paraît que NOUS, nous avons une âme. C’est peut-être cela qui fait toute la différence…

Pourquoi Pulchérie ?

Parfois on me pose la question, comme ça au passage. Pourquoi avoir choisi pour ma fille ainée, sur mon blog, le pseudonyme de Pulchérie ?

J’avais rencontré ce prénom tout à fait par hasard. Je travaillais chez un avocat qui avait deux avocates stagiaires, dont une avec laquelle j’avais vraiment des atomes crochus. Et sa fille s’appelait Pulchérie. Cette gamine passait son temps à gerber la nuit et je ne sais pas combien de fois j’ai pu entendre que le mari avait super bien dormi alors que Pulchérie avait vomi. La mère elle, avait la mine de celle qui a tout nettoyé et fait une lessive à deux heures du matin. N’empêche que… Je la voyais bien la Pulchérie, avec ses nattes blondes et une tête de chipie. Elle trônait en photo sur le bureau de sa mère, et je m’étais dit que si j’avais la chance d’avoir une fille, ce serait une Pulchérie.

J’étais allée regarder d’où cela pouvait bien venir. En fait du latin Pulcher, l’enfant normalement. A l’époque j’avais juste le gros dictionnaire latin/français de Mrs Bibelot. Maintenant si vous écrivez « Pulchérie » sur google, vous allez même tomber sur une sainte. Ma fille est une sainte, merci mon dieu, il ne me manquait plus que ça !

Le prénom est plus que très peu répandu. Genre, 544 personnes ont été prénommées Pulchérie en France depuis 1900, d’après mes dernières sources (dont une Pulchérie que je connaissais par ouïe dire). Moi qui voulais un prénom à connotation latine, comme le mien (Calpurnia était la femme de Jules César et mon vrai prénom est totalement latin d’origine), rare, original, j’avais touché le gros lot. Sauf qu’en l’entendant Albert eut les zieux qui s’exzorbitèrent. J’en avais un autre en réserve : Azalaïs (prononcer AZA-LA-IS). Pour l’achever pensa-t-il. Les femmes enceintes sont de graves malades mentales, c’est bien connu.

Albert méprisa Pulchérie (boîte à outils) pour me préciser avec quoi rimait Azalaïs (femme à p..is). Albert était un spécialiste du « avec quoi que ça rime » et, ricanant devant mon « Valentine » (trou à p.ne) me présenta le vrai prénom de Pulchérie comme une aubaine, sauf que le vrai rimait comme avec celui de Pulchérie. En plus le diminutif de Pulchérie était tout trouvé non ? Mais Albert était un irréductible : il faudrait lui passer sur le corps avant que sa fille ne s’appelle Pulchérie. J’ai hésité, mais il avait encore au moins une fille à me faire, et ce n’était pas le moment de lui passer sur le corps pour la bonne cause.

Je suis donc une femme frustrée. En effet quand j’arrivais à l’école et criait « ELODIE ! », il y avait 12 merdeuses pour répondre « OUI ! », sauf ma fille (qui elle était un trésor en sucre et non une vulgaire merdeuse). Avec « PULCHERIE », elle aurait sû que c’était bien d’elle qu’il s’agissait et pas fait semblant d’être dissimulée dans un pommier (où elle était d’ailleurs généralement pour traumatiser toute l’école). (Pulchérie a révélé son vrai prénom ici la première, donc, n’est-ce pas, bien sûr, mais elle restera Pulchérie dans mon blog, c’est ma satisfaction à moi, et sinon, vous allez vous perdre, ne me remerciez pas).

Pour Delphine, j’ai re proposé Azalaïs et Pulchérie un soir où Albert ne me semblait pas avoir toute sa tête, après avoir trop réfléchi avec son beau frère aux mérites comparés du bordeau face au bourgogne. Echec total. Il avait encore assez de neurones en fonctionnement pour ne rien signer, alors que j’avais préparé papier et stylo. C’est ainsi qu’il m’arracha le « Delphine » dont je ne voulais pas, tellement je tombais raide de fatigue parce qu’une femme enceinte est une dormeuse en puissance, c’est bien connu.

Fort heureusement j’accouchais dans la douleur, et devant la mienne, en me conduisant à la maternité le klaxon à fond, Albert me déclara, cet inconscient : « finalement on l’appellera comme tu le voudras ». J’ai donc opté pour le deuxième prénom choisi, le premier (Delphine) m’insupportant quelque peu, et comment j’avais pu dire oui ? Klaxon coincé ou pas et col ouvert ou non, pour Pulchérie ou Azalaïs, il se serait arrêté en disant, « faut qu’on parle ». Pour obtenir l’un ou l’autre prénom, j’aurais dû chier ma pastèque sur le parking de Rauchan, je me suis dégonflée car il y a des moments où l’on ne pense pas que l’homme traumatisé ne mouftera quand on déclarera en hurlant aux pompiers « elle s’appelle Pulchérie/Azalaïs ».

Je suis donc une femme frustrée. Moins pour Delphine il me faut le reconnaître, mais juste au sujet du prénom. En fait elle s’appelle Estelle et en ce jour, je vous bénis le révèle. Mais pour vous elle sera toujours Delphine.

Dans le midi où nous avions beaucoup d’amis, quand je l’ai présentée, tout le monde m’a dit « ça c’est un prénom de chez nous ». Oui dans le sud est, non avare en Marius, César et autres prénoms romains, Estelle était la bienvenue.

Tout le monde aimait Elodie bien sûr, depuis sa naissance également. Mais je pense que Pulchérie aurait remporté un franc succès. J’aurais eu la chérie et la belle, en ces terres où le surnom est très important.

C’est pratique un blog. Mon prénom choisi a son succès ici.

Et Azalaïs reste la troisième fille que je souhaitais tant, et qui n’est jamais venue.

Parce que la vie et ses Albert, n’est qu’un long calvaire (les filles arrêtez de dire « ouf, je ne m’appelle pas comme ça ! » finalement je suis certaine que cela aurait fini par vous plaire)

Et puis le principal, c’est que ce sont mes filles et que je ne voudrais les échanger pour personne d’autre, que je n’imagine pas ma vie sans elles, et que grâce à elles, je ne vis jamais le « si c’était à refaire », parce qu’il me faudrait absolument les refaire pour être heureuse.

La seule chose que je voudrais refaire, c’est moi à la mairie en les déclarant sous le prénom que je veux et Albert : POUET !

Et bon WE à tous que vous partiez ou pas !

Répétons donc le 14 juillet…

Je savais que l’armée toute entière, dont la patrouille de France répétaient pour le défilé du 14 juillet. Que d’ailleurs en parlant d’avion de chasse il y en a un qui a passé le mur du son dernièrement, au dessus des Yvelines et de l’Essonne (nous sommes très voisins dans mon coin). Que d’ailleurs ma soeur a cru que c’était un début de guerre nucléaire et que je me suis gaussée ha ! ha ! parce que quand que j’étais petite, les avions passaient le mur du son n’importe où, surtout au dessus de chez moi et que c’est donc pour moi un bang familier qui ne m’a même pas fait sursauter le jour J.

Puis une réglementation stupide a interdit aux avions de passer le mur du son n’importe où, au dessus des zones habitées où ça revenait cher en vitres brisées et traumatismes divers, mais de préférence au dessus de la campagne et que tant pis pour les fermiers si la viande de leurs bovins en devient filandreuse tellement ils en ont marre (les bovins) de lever la tête trop tard quand le bang leur fait savoir qu’il se passe quelque chose au dessus de leur tête et non pas uniquement sur la voie ferrée. En fait il s’est bien passé quelque chose mais bien avant qu’ils ne le sachent (les bovins).

Ne me remerciez pas pour la leçon d’histoire.

Donc disais-je, ça répète dur pour le 14 juillet et j’espère que la méchante et le gentil se souviennent que le 14 juillet au matin, à l’aube, la patrouille de France va survoler l’Ile Saint Louis en faisant plein de boucan (les monstres), à une heure où ils commencent théoriquement leur nuit (la méchante et le gentil) (ils s’en souviennent, vous saurez pourquoi plus tard et que na d’abord !).

Donc disais-je, il n’y a pas que l’armée, les bovins la patrouille de France qui préparent le défilé. Dans ma bourgade, les jeunes veulent être prêts eux aussi à une guerre nucléaire toute éventualité. Leurs parents très sympas leur ont acheté un plein cartons de pétards, c’est fou ce que c’est drôle pour eux.

Je pense qu’il y a eu une fermeture de magasin, une liquidation militaire judiciaire, et que les parents se sont quelques peu lâchés. Je m’entends : quelques pétards qui explosent ici et là vers 21 H ça passe. à 22 H on se crispe un peu, à 23 H on se demande si madame Vampire ne fait pas encore des siennes, à 00 H on s’énerve un peu parce qu’on a loupé la phrase qui tue de « Air force one ».

On pense qu’il y a un anniversaire quelque part. C’est fou le nombre de personnes qui sont nées le 4 juillet, ou qui fêtent l’indépendance américaine dont finalement on se fout un peu, essayez d’aller mettre le bordel chez eux un 14 juillet, on vous remettra les pendules à l’heure (mon dieu, et la panne de courant qui m’a niqué toutes mes horloges !).

On se dit que jeunesse forcément se passe, quand tout à coup on tire des fusées au nord, au sud, à l’est, à l’ouest. Il est une heure du matin, c’est beau la belle rouge, mais 3 heures plus tôt, on l’aurait appréciée aussi. Et tout à coup, une voix avinée victorieuse retentit derrière chez moi, alors que tout le monde est à la fenêtre (bien fait, Madame Vampire ne peut pas dormir) : « ah les enfants je suis top pour le 13 et le 14 Juillet, ça va exploser chier un max ».

On est ravis pour lui et les autres, aux autres points cardinaux (puisque cela serait donc une coalition ?). Ils sont au top. Leur reste à finir de racheter le fond de commerce à des prix prohibitifs, car tout augmente et que les feux d’artifice ne servent qu’une fois, c’est-y ballot. Et comme dirait Mrs Bibelot « quand on pense que c’est pour ces choses magnifiques et bruyantes que les chinois ont inventé la poudre… »

Les gosses ont été ravis que papa soit au top, ils ont donc vidé leur caisse de pétards jusqu’à l’intervention musclée des forces de l’ordre. Papa n’aura qu’à racheter des pétards également…

Moi je m’en fous, le 13 au soir, j’émigre (et on se demande parfois ce qui guide l’instinct des bêtes…)

Question : (oui je sais, je suis chiante, mais je me prépare à donner des leçons de vacances à mes neveux qui sont bien entendu ravis (berk, voilà tatie…)) QUI a passé pour la première fois le mur du son ? Avec gogole c’est certes facile, mais bon, il ne faut jamais passer à côté d’une occasion de s’instruire (et ça c’est de qui ??? La citation n’est pas correcte 100 % pour vous disturber…)

Et puis edit du 11 au soir : j’ai oublié de vous préciser que c’était mon 500ème post (déjà ?). J’en suis mortifiée…

Mon bac (part 3)

Il y avait un petit moment (4 ans quasiment) que nous passions nos vacances avec meilleure amie, dans la maison de mes arrières grands parents, sans confort, sans eau chaude, sans chauffage. Les meilleurs souvenirs pour toujours de notre vie.

Nous allions donc réviser. Je ne sais pas si les parents y ont cru ces innocents. Peut-être nous pensaient-ils aussi stressées qu’eux.

Je précise donc : premières épreuves du bac passées (écrit), nous étions dans l’attente des résultats avec 3 options : reçu du premier coup, oral de rattrapage, ou recalé et peut mieux faire l’année prochaine.

Moi j’étais tranquille : le bac du premier coup les doigts dans le nez. J’avais assez bossé pendant 2 ans mine de rien, en étant régulièrement en tête de classe sans problèmes. Pas à m’abrutir à essayer de tout savoir trop tard 2 semaines avant les épreuves, comme beaucoup. Les révisions n’ont jamais été mon truc : je savais ou pas, mais généralement je savais ayant ingurgité tout au fur et à mesure et à bien y réfléchir, c’est dingue cette capacité d’apprentissage que nous avons dans notre folle jeunesse.

Meilleure amie se mariait en septembre quoiqu’il advienne. Nous avons donc révisé à fond pour nous préparer à l’oral de rattrapage, vous l’imaginez bien. Elle parce qu’elle s’en fichait de l’avoir son bac, moi, parce que j’étais certaine de ne pas avoir à cocher l’option « rattrapage ». Donc nous avons fait très fort, et sans bouquins d’aucune sorte :

  • A poil dans le jardin à causer de son mariage et à peaufiner un bronzage sans marque qui chez moi ne viendrait jamais, sans nous douter qu’un vieux voisin nous matait sans jumelles
  • A manger du riz au lait en nous racontant nos déjà vieux souvenirs et en faisant de la gym pour brûler les calories du riz au lait
  • A écouter la musique à fond (pour le plus grand plaisir des autres voisins), dont les Beatles et les Aphrodites childs de préférence, sur mon tourne-disques dont il est bien dommage qu’il ait été jeté un jour par ma mère qui normalement garde tout. Les filles se seraient battues pour, je le sens bien.
  • A puiser dans les recettes de Mrs Morgan pour nous faire des masques de toutes les couleurs et des bains pour cheveux idem
  • A aller nous baigner de préférence dans les étangs où il était précisé que c’était interdit (pourquoi interdit ?)
  • Supers souvenirs.

Vint le jour des résultats. J’avais tout de même une petite angoisse et pris le train avec mes copines de classe un peu crispée. Les résultats étaient affichés à Versailles (quel sadisme !) et papa le regrettait ce coup ci, mais il avait un chantier et ne pouvait m’emmener en voiture.

Ce fut la journée de la désolation. Classe excellente, quasi tout le monde avec avis très favorable. Du plus loin que nous approchions de ce fichu Lycée Marie Curie, on en voyait beaucoup trop pleurer. Les profs ayant déclaré rester coûte que coûte jusqu’au bout, jusqu’au dernier élève, avaient disparu.

Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur. De loin, le seul garçon de la classe me fit « bravo ». J’étais là, dans les reçus du premier tour, j’ai bien vérifié. Mais pour toutes mes meilleures copines il n’y avait pas de rattrapage, et cela m’a gâché ma joie de les accompagner vers un retour sans retour. Nous n’étions que 4/30 dans mon cas et seulement 2 pour le rattrapage. J’ai appelé mes parents qui m’avaient fournie en petites pièces, pour les rassurer et tout de même partager ma joie.

Et puis donc, triste retour. Comment se féliciter quand tout le monde ou quasi pleure à côté ? Nous nous sommes raccompagnées les unes après les autres. Les réactions parentales étaient variables :

  • Ce n’est pas grave ma chérie ce sera pour l’année prochaine !
  • Bravo ! je n’en attendais pas mieux de toi !
  • Tu as toujours été nulle !
  • Tu n’es plus ma fille !
  • File dans ta chambre, on en parlera tout à l’heure !

Du coup je suis rentrée un peu tard à la maison. Tout le monde m’attendait pour un restaurant. Meilleure amie avait appelé : elle avait son bac aussi. Nous avons donc fêté ça, et j’ai oublié devant un trop bon repas, ma peine pour les autres.

Ce sont des jours de joie qui comptent dans une vie, en tous cas cela a compté dans la mienne car ce bac pro ce n’était pas rien. Je m’en souviens toujours avec émotion, ainsi que de tous les coups de téléphone que j’ai eus le lendemain, tout le monde étant encore là. En attendant avec impatience que je rentre pour ce restaurant dont je me souviendrai toujours du menu, les parents avaient eu le temps de prévenir tout ce monde…

J’ai tellement peu stressé pour le bac des filles que je ne me souviens que de l’annonce des résultats positifs… Je me souviens que j’étais vraiment confiante, qu’elles étaient bien classées quoique… Il en faut si peu : perdre ses moyens par exemple même si l’on est excellent.

C’est ballot… D’ailleurs encore maintenant puisque Delphine est toujours étudiante, je ne me souviens que de l’annonce du bon résultat… Bon OK pour son bac, j’étais en Tunisie et j’ai appelé la maison 16 fois avant de tomber sur elle : cette chipie faisait la fête avec ses copines… Avant même que je ne revienne, elle s’était déplacée sur Paris avec ma pince à épiler et mon ôte agrafe. Maintenant elle oublie carrément de me dire que ses partiels c’est OK, les enfants sont d’une ingratitude épouvantable…

Pardonnez moi mes chéries pour votre bac… Cela vous aurait peut-être fait plaisir de me voir me ronger les sangs. Ce sera pour vos accouchements. Je sens déjà que je ne vais pas en dormir de la nuit en faisant une crise de colite frénétique par solidarité…

Mon bac (part 2)

Après la philo, l’anglais oral, venaient les épreuves les plus marquantes. Bureau Secrétariat : coefficient 6 et 5 heures à y passer, éliminatoire le cas z’échéant. Epreuve administrative : coefficient 4 et 3 heures, droit, et j’en passe.

Les profs nous avaient fait la morale. Bien manger le matin, venir avec un en-cas pendant l’épreuve de 5 heures. Obéissante et disciplinée, je m’étais donc fait un gâteau au chocolat la veille de l’épreuve éliminatoire et Mrs Bibelot m’avait acheté de quoi me faire un petit déjeuner consistant, en se promettant d’être debout 1/2 heure avant l’heure à laquelle je devais poser le pied par terre, on se demande pourquoi.

Pas de panne d’oreiller. J’avais dormi moins profondément en songeant aux oeufs au bacon (miam), au jus d’orange, aux toasts grillés avec confiture d’orange (miam), au thé de Ceylan achetés par maman. Vous allez vous dire que je n’étais qu’un ventre et vous n’aurez pas tort.

J’ai donc petit déjeuné sévère avec Mrs Bibelot se souvenant de ses vacances en Angleterre. Je savais que c’était l’épreuve à ne pas louper. Après ma douche, papa étant venu vérifier que c’était bien moi, j’ai même eu le temps de me faire en plus du gâteau au chocolat (je n’étais déjà pas très sucre), un club sandwich impressionnant.

J’ai passé mon épreuve à manger, c’est mon souvenir majeur alors que le sujet pfuittt, et ce, malgré le petit déjeuner. Ceci sous l’oeil désapprobateur de celles qui jeûnaient. Nous n’étions que 2 à ne pas être arrivées à jeun et à boulotter continuellement (16/20 pour moi, 15,5 pour l’autre, à X 6 vu le coefficient) : de vrais hamsters. C’était mal vu, cela donnait l’impression que nous n’en avions rien à faire ce genre « rongeur », ce qui était totalement faux.

Les autres épreuves se passèrent un peu de la même façon, moins la bouffe, je pouvais survivre 3 heures tout de même. Je restais sans angoisse, sentant les parents et tout le reste de la famille stressés…

Venaient 3 semaines de révisions à passer avec meilleure amie oeuvrant dans une autre académie. Venaient 3 semaines à préparer notre rattrapage éventuel (et honteux) dans la maison de nos vacances de jeunesse dont nous parlons souvent encore, 32 ans plus tard…

Je cherche un taf…

Je cherche du travail et cela me titille de rédiger une petite annonce, avant d’écrire à la présidence de la république pour devenir inspectrice des sous-préfectures (avec la voiture de fonction qui va avec).

  • Secrétaire rhumatisante cherche CDI grassement payé, dans n’importe quelle société, pour y tricoter peinarde en écoutant de la musique (funèbre), jusqu’à sa retraite.

  • Le patron devra être affable et compréhensif face à une dame âgée qui ne sait pas ce que sont : un fax, un copieur, un ordinateur. Il lui fera un chocolat le matin et un thé l’après midi (elle n’aime pas le café). Pas de sucre dans le thé mais un nuage de lait, s’il vous plaît.

  • Il fera ses numéros de téléphone tout seul et n’aboiera jamais. Il aura en charge l’arrosage de ses plantes vertes, la gestion de son agenda et de répondre à ses mails, dont je ne sais même pas ce que c’est.

  • Frappe efficace et rapide sur machine mécanique Olivetti de 1917 uniquement, mais pas plus de 5 pages par jour pour cause de rhumatismes

  • Patron jeune et dynamique exigé (moins de 45 ans de préférence, après on tombe dans l’hallucinant).

Mes atouts, et pourquoi vous allez m’embaucher :

  • Je ne vous ferai pas de bébé

  • Je réponds au téléphone avec une voix de déesse qui calme les mécontents en moins de 3 minutes (mais pas plus de 10 appels par jour, sous peine de voir mon sonotone se détraquer)

  • Je suis toute prête à laisser quiconque venir s’épancher auprès de moi, avec une bonne tasse de thé, et cela peut durer plusieurs heures

  • Je tire les cartes comme personne

  • Il est écrit dans les astres que si vous ne m’embauchez pas, votre société coulera (ci-joint le thème astral)

  • J’ai un sort pour se débarrasser d’une belle mère encombrante, et un autre contre les disputes même dans une société. Un autre pour déclencher une épidémie de gastro dans votre entreprise si vous ne m’embauchez pas…

  • Vous serez cité sur mon blog pour m’avoir embauchée, et ça, c’est la pub d’enfer.

Cordialement à vous.
Une sorcière au chômage.

Tag de Caju et Louisianne…

Merci les filles !

1 – Pourquoi (comment) as-tu choisi cette adresse pour ton blog ?
2- Pourquoi (comment) as-tu choisi ce titre pour ton blog ?
3- Pourquoi (comment) as-tu choisi ce pseudo ?

Pourquoi cette adresse pour mon blog et son titre ? Parce qu’à l’époque une de mes collègues à qui j’avais brillamment tiré les cartes, me traitait en riant de « sorcière mais gentille ». Et puis j’ai toujours adorééééé ma sorcière bien aimée. J’assume, mais quand je tombe dessus, j’ai l’impression de retomber en enfance et je me marre toujours.

Pourquoi l’ajout dans le titre :  l’adage allant avec « la vie n’est qu’un long calvaire », est apparu bien malgré moi dès le début. Pulchérie m’a précisé qu’il était bien d’avoir un adage, même si elle et bien non. Je l’ai gardé et elle l’a rajouté quand elle a déménagé mon blog.

Quant aux pseudos, c’est plus compliqué.

Avant de créer mon blog sur canalprout, j’en avais visité pas mal et commencé à commenter sous le pseudo Calpurnia. C’était le nom de la femme de Jules César, réputée pour son don de voyance et j’en ai un petit… Pour les commentaires ici et là, Calpurnia passait très bien.

Et puis j’ai créé mon blog et voulu me créer une adresse mail. Et j’ai eu la surprise d’apprendre que Calpurnia était refusé car faisant trop femme en cuir avec un fouet. J’ai reçu X réponses négatives m’informant que le serveur était sérieux et que j’étais priée de dégager. J’étais consternée. D’un autre côté je ne suis pas allée partout soumettre mon adresse à droite et à gauche vu ce que l’on m’avait dit : pas trop envie de racoler trop de pervers…

Donc, me rongeant les poings, j’ai trouvé coraline parlotte comme adresse mail. J’en voulais une sans n° après le pseudo et emballé, c’était pesé. Coraline parce que des Caroline il y en a des palanquées et parlotte, parce que je suis muette, cela tombe sous le sens.

J’ai donc été une vraie débutante : la calpurnia qui répond, avec une adresse de Coraline… Prénom que j’ai gardé pour moi, quand je raconte mes trépidantes aventures… Quand je me suis rendue compte de mon erreur avec ces deux prénoms, il était trop tard… Mais d’un autre côté si j’avais été Calpurnia dans mes aventures, j’aurais vu débarquer plein de masos et merci bien…

Le retour de l'oral d'anglais

Epreuve d’anglais oral à passer à Versailles, au lycée Marie Curie (ou bien Pierre et Marie, je ne sais plus, sauf que c’est elle qui a vraiment découvert le radium).

Convocation à 8 H 30. J’arrive à l’heure grâce à la voiture de Jean Poirotte. Je passe la première assez décontractée et j’attends les copines dont une a la mauvaise idée d’avoir un nom commençant par V. C’est simple, on doit l’attendre jusqu’à 13 H 30 et on crève de faim (à 18 ans, on crève de faim à toutes les heures).

Nous voici donc parties pour la gare des chantiers en échangeant nos impressions. Nous arrivons à la gare en ayant nos impressions. Nous voyons que le prochain train pour Rambouillet est quai C, dans 1 minute, donc nous laissons nos impressions pour un court laps de temps.

Cavalcade dans les escaliers. Certaines vident un peu de leur stress et nous arrivons sur le quai en même temps qu’un train dans lequel nous montons sans réflexion.

« Tiens » dit Véronique quand le train démarre « Rambouillet c’est par là ? ».

Elle a raison, Rambouillet c’est dans l’autre sens. Nous descendons donc à la station suivante que couvre encore notre billet en maudissant notre hâte, car un autre train arrivait à Versailles, allant dans l’autre sens, pendant que nous montions avec trop de précipitations dans cet imbécile de train partant vers Paris.

Nous regardons bien le quai qui va nous permettre de rentrer chez nous et d’aller manger. Quai D. Nous nous y précipitons même si, vu l’heure, le prochain train va mettre 1/2 d’heure à arriver.

Nous échangeons à nouveau nos impressions sur ce fichu oral. Cela nous prend du temps. Nous voyons des trains passer à droite, et repasser à droite, sans sourciller : il était bien indiqué « quai D ».

18 ans, toute une insouciance, il nous faut un homme avec casquette qui ressemble à un chef de gare, pour nous tirer de nos considérations distinguées sur le bac et ses épreuves. Il est 15 H 30. Tout de même !

  • Il nous demande « ce que nous fichons là ».
  • Nous lui répondons poliment que nous attendons le train pour Rambouillet annoncé quai D
  • Il nous rétorque que le quai a changé depuis 1 H 1/2 voire plus, et que nous avons loupé 3 trains. Nous sommes ravies Thérèse !
  • Nous lui demandons pourquoi une annonce n’a pas été faite par micro
  • Il ne sait pas pourquoi, il est confusionné légèrement mais sans plus
  • Nous lui précisons notre situation précaire et que nous crevons de faim
  • La SNCFeu s’excuse et nous offre les sandwiches
  • Nous allons prendre possession des sandwiches pendant que le 4ème train passe quai A
  • Nous prenons le bon train, au bon quai, 1/2 d’heure après
  • Je rentre à la maison pour trouver Mrs Bibelot dans tous ses états : j’ai loupé mon épreuve d’anglais oral et du coup je me suis jetée sous le train, elle a vécu un véritable enfer

Je commence légèrement à le penser : la vie n’est qu’un long calvaire…

Elle était là, pourtant…

Elle s’est penchée sur toi le jour où tu es né et même peut-être bien avant, pour te faire naître dans une famille aisée et unie. Elle était souriante et belle, parfumée et protectrice. Elle t’a donné la beauté, le charme, l’intelligence, trop de courage et trop d’intrépidité.

Elle a accompagné tes premiers pas précoces, encouragé la famille à t’admirer, t’a aidé à grandir en te proposant le meilleur d’elle-même. L’avenir s’offrait à toi, il était TOI. L’éternité du passé sans toi n’existait plus, l’éternité de ton futur était là, pour toujours. Elle te chuchotait à l’oreille que tu étais le maître de ta destinée, alors que la destinée silencieuse, savait.

Elle a inspiré et admiré tes premières blagues couronnées de succès face à tes cousines et ton petit frère. Elle t’aidait à briller, te donnait des idées, faisait retomber le bras de la grand-mère portant la cravache que tu méritais bien. Elle riait de tes farces et de ta vie de petit garçon qu’elle protégeait.

Elle était à tes côtés, te poussant toujours plus loin quand tu as pris le manche d’un avion pour voler toujours plus haut et raser toujours plus bas le poulailler de ta grand mère qui te faisait tant rire à brandir sa canne en te menaçant car tu menaçais ses poules. Elle était là pour protéger tes moteurs de la panne, pour t’aider à t’élever encore plus. Et tu l’aimais, et tu lui parlais certains soirs, sans trop savoir à qui tu t’adressais.

Elle était là, quand tu as choisi de courir en voiture sur les circuits. Elle était là pour te faire gagner, te donner la gloire en restant à l’écart, silencieuse mais bien là. Elle a donné la pichenette à ta voiture pour te faire gagner en marche arrière, elle était la première à applaudir quand tu as remporté les 24 H du mans. Elle t’a poussé à choisir tes coéquipiers qui t’accompagneraient plus tard. Elle inspirait ta famille qui t’admirait et te poussait, en son nom, à continuer toujours plus.

Elle était là pour toi, à se repaître de tes heures de gloire, des articles dans les journaux. Elle donnait le vertige à tous ceux qui t’approchaient. Elle t’enivrait et trinquait avec toi au coeur de tes rêves les plus fous.

Elle était là quand tu as rejoint les forces alliées en Angleterre. Elle était là pour ta place dans la royal air force. Elle était là quand en bravant 1000 dangers tu es revenu en France à bord d’un Lysander.

Elle était là quand ils t’ont arrêté, là pour les pousser à faire n’importe quoi : te mettre dans un convoi à bord de ta propre voiture. Elle était là pour que tu pense encore être maître de ton destin qu’elle dirigeait avec poigne.

Elle était là quand tu t’es échappé. Elle riait de leur bêtise et te poussait à le faire. Elle te poussait à aller encore plus loin, puisqu’elle était là. A aller toujours plus loin.

Elle était au chevet de ta mère pour les empêcher de te prendre. Elle a fait son premier faux pas en laissant ta mère mourir et toi tu as cru que c’était juste la fatalité.

Et puis il y a eu l’arrestation, le moment où tout a basculé, ce 18juin 1944, date anniversaire du moment où tu avais choisi ton camp. Il y a eu la rue de Paris de sinistre mémoire dont tu as connu les horribles caves, la torture. Il y a eu le train dans lequel tu es monté alors que l’on parlait déjà de liberté. Il y a eu ce trajet sans fin, avec la soif, la faim, la peur sans doute, trop de questions, la déchéance annoncée. Il y a eu les camps, où tu la croyais encore à tes côtés pour tenter encore une révolte.

Et puis il y a eu l’horreur, il y a eu la mort. L’horrible vérité pour ceux qui t’aimaient, trop de témoins pour avoir encore des doutes.

Quand as-tu su Robert, quand as-tu compris, que la chance t’avait abandonné ?

1895 – 1944
Robert Benoist, champion automobile, assassiné à Buchenwald par les nazis le 11 septembre 1944