Elle était malade…

Lorsque j’ai été contrainte et forcée de rester chez moi en arrêtant mon travail, j’ai comme tout un chacun modifié mes horaires et mes habitudes. J’ai entre autres pris celle de faire mon « plein » le samedi à l’heure du déjeuner au Rampion du secteur qui me tient à l’abri des plus grandes tentations et me suffit tout à fait.

A 13 heures il n’y a que peu de chats à arpenter les allées et les têtes de gondoles. Un samedi de novembre, une femme de mon âge environ, accompagnée d’une jeune fille que j’ai remarquée immédiatement car elle me faisait songer à Delphine. Enfin l’ombre de Delphine, l’ombre d’une ombre, le regard cerné de noir et un peu vide, la silhouette fragile qui, quoique engoncée dans une doudoune ne paraissait pas bien grosse.

Cette jeune fille était de toute évidence malade et je n’ai pu m’empêcher de la plaindre et de plaindre sa mère qui lui parlait doucement, la prenait par le bras pour la diriger. De temps à autre elle lui caressait gentiment les cheveux, avec un amour évident. Son regard était triste et non pas vide, mais abominablement désespéré.

Elles sont passées à l’unique caisse ouverte avant moi. S’alignaient des steacks les plus chers, des plats en sauce, des salades riches, des quiches, et je n’ai pu m’empêcher de songer que la maman devait avoir hâte de voir sa fille se remplumer un peu.

Quand elles sont parties, la caissière n’a pu s’empêcher de soupirer. Cela me regardait-il ? Sûrement pas. Mais j’ai donc appris que cette jeune fille était malade d’anorexie, qu’elle avait été déjà hospitalisée 3 fois, dont la dernière fois dans un état grave. Il fallait que l’état soit effectivement grave, car pour la laisser sortir dans l’état dans lequel je l’avais vue, et donc allant mieux et ayant repris du poids, il fallait qu’elle soit arrivée à la dernière extrémité avant.

Un de mes collègues a perdu sa fille il y a deux ans de cette maladie. Elle vivait seule et quand ses parents sont venus lui rendre visite pour la trouver à 32 kg pour 1,78 m, ils l’ont faite hospitaliser immédiatement, mais trop tard : les reins étaient bloqués et le coeur n’en pouvait plus.

J’ai croisé la mère et la fille assez régulièrement. Parfois la fille avait les joues plus rebondies, semblait plus vivante, avait perdu ses cernes. D’autres fois on pouvait entendre sa mère insister gentiment pour de la blanquette, de la crème au chocolat et pourquoi pas une ou deux tablettes, et de la crème fraiche ma chérie, toi qui adorait cela. Toujours à une heure creuse, toujours un peu en douce, toujours un peu en faute.

Et puis avant hier, à l’ouverture toujours calme, la mère toute seule, le regard vide, prenant machinalement le strict nécessaire. J’ai pensé que sa fille était repartie pour l’hôpital mais je me trompais. Ma caissière me l’a confirmé : l’anorexie l’avait eue la petite qui semblait flotter tristement au travers des rayons, et elle avait été enterrée la veille. Je me suis sentie glacée par cette nouvelle de la mort d’une pour moi inconnue un peu trop vue. J’avais peine pour elle, pour sa maman surtout, car le calvaire de perdre un enfant et de le voir souffrir, dépérir, m’a toujours semblé le pire que l’on puisse vivre.

Ce jour là, Marcus avait mis sur son blog une chanson des Carpenters, ces Carpenters qui ont bercé ma jeunesse entre autres groupes. Et je me suis souvenue en revoyant cette jeune fille au regard aussi brun que celui de Delphine, que Karen Carpenters était morte des suites d’une longue anorexie, qu’elle n’avait que 32 ans, que le succès et le talent ne protègent pas de tout. Je ne sais pas comment s’appelait mon inconnue, mais pour moi elle restera Karen et je sais que fugitivement je la reverrai quand j’écouterai mon groupe de jadis.

N’y a-t-il que des hasards ? Pourquoi mourir pour une image ? Malgré les récentes interventions sur cette maladie, nos images sur papier glacé n’ont pas changé. Combien faudra-t-il de morts pour que l’on s’inquiète vraiment ?

Nous et la médecine…

Certains médecins se plaignent de leurs patients, de certains de leurs patients, généralement de leurs patients.

On peut les comprendre de temps à autre. Si si…

  • Il a le/la gynéco qui s’use les ongles à pianoter sur son bureau en attendant une information essentielle : la date de nos dernières règles. « C’est simple, c’est le jour où ils ont passé le jour le plus long, vous avez un/des programme(s) TV ? » Non il n’a pas de programme TV et il attend…
  • Il y a le/la gynéco qui voit arriver pour la première fois depuis 10 ans, une patiente qui souffre d’hémorragie depuis 12 semaines. 12 semaines c’est beaucoup va-t-il préciser avec exaspération, et de quand date votre dernier frottis ? (on a pu lui faire des infidélités). « C’est quoi un frottis ? » rétorque l’innocente qui critiquait sa mère qui n’avait jamais mis le pied chez un gynéco à 60 ans sonnés
  • Il y a le/la dermatologue à qui l’on demande d’avoir une peau fraîche et tout et tout. Comment ça arrêter de fumer et le coup de picrate le soir sur le fromage ? Il est payé à des tarifs prohibitifs pour autre chose que nous donner des conseils. Quant à boire du jus de carottes, c’est hors de question
  • Il y a le généraliste dont le patient a mal au ventre. C’est vague, c’est très vague. Le patient de la main fait le tour de son ventre. Il a le choix entre quasi tous les organes sauf le coeur et le foie. Manque de bol, ça venait du foie.
  • Il y a le généraliste dont le patient connaît l’anatomie mieux que lui et précise « j’ai mal à l’épigastre », en pointant l’appendice avec certitude.
  • Il y a le généraliste dont le patient à la migraine. « De quel côté ? » demande l’innocent. Ben des deux côtés… Alors ce n’est pas une mi-graine qui ne prend que la moitié de la tête. Inutile de seriner cela à celui ou celle qui fait des migraines depuis toujours. Et qui sait mieux que lui, d’abord.
  • Il y a le même généraliste qui voit arriver une adolescente (sic) atteinte d’une tumeur au cerveau. Elle a la langue à droite qui picote, le bras gauche qu’elle ne sent plus, des spots clignotants dans les yeux, ne peut plus lire et une sensation bizaaaaaare dans le genou droit. Il va falloir lui expliquer que ça c’est une migraine ophtalmique qui s’annonce et ce que c’est. Elle s’en fout, elle attend sa mère qui va la conduire directement au cimetière.
  • Il y a le patient qui s’allonge sur la table d’examen en précisant « dites moi la vérité, je suis prêt(e) au pire », pour une gastro entérite…
  • …Mais qui en cas de certains symptômes réellement alarmants ne viendra qu’à reculons, parfois un peu trop tard.
  • Il y a le traitement avec lequel le médecin tâtonne. Il peut tâtonner vu que les symptômes sont toujours là. Et pour cause. Le patient a bien acheté les médocs mais ne les prend pas, les acheter suffisant à le guérir car il est contre n’importe quelle pilule qui ne soit pas de l’aspirine vitamine C. Mais ça il ne le dit pas qu’il n’avale pas ses médocs. Le jour où il se retrouve avec un cactus dans le myocarde, sa descendance retrouve 2 ans de traitement intact dans un sac poubelle 100 L plastique.
  • Il y a le patient qui quoiqu’ayant rendez-vous depuis 2 mois, ne croit pas utile de se laver avant la consultation. Et si, ça existe…
  • Il y a le patient qui ne le fait vraiment pas exprès, mais est toujours réellement gravement malade le vendredi soir à 21 H et qu’heureusement que le médecin a accepté de le recevoir ou de se déplacer.
  • Il y a le fou ou la folle de l’ordonnance la plus longue et qui se croit chez l’épicier. Il faut de l’anti hémorroïdes, des antibiotiques d’avance en cas d’angine, de quoi soigner une cystite inopinée, et une mycose au fait, et ce qu’il faut contre l’articulation récalcitrante, un collyre au caz’où, et j’en passe. Quand la personne part à l’autre bout du monde et souhaite avoir une trousse de survie, il acquiesse, quand c’est tous les deux mois, le médecin s’énerve.
  • Il y a celui qui ne se soigne jamais et avec qui le médecin fait connaissance lorsqu’on l’appelle pour rédiger un certificat de décès… Les héritiers lui précisent d’ailleurs que la médecine c’est de la connerie ce qui lui rend le sourire.

La vie n’est qu’un long calvaire.

Un joyeux bon anniversaire !

En fait la chanson qui me trottait dans la tête c’était « un joyeux non anniversaire – à moi ? à Vous ! » dixit le chapelier toqué de Alice au Pays des merveilles.

Il flottait dans l’air du temps comme une déprime annoncée, comme une décennie à fêter, et j’avais dit NON ! Cette année je resterais chez moi, à me morfondre devant l’injustice du temps qui passe, devant la rigueur de l’année écoulée, devant l’injustice de trop d’injustices. Chez moi je prendrais les bonnes décisions, je ferais les bons choix, je réorganiserais enfin après tant de mois, ma disposition, je pousserais les meubles et mettrais du net et du joli dans ma vie… après ce jour morne.

Il flottait dans l’air du temps comme une conspiration qui s’annonçait, via des chuchotements que mon oreille encore jeune pouvait percevoir. Il flottait dans l’air du temps que je n’étais pas paranoïaque et tout à coup cette certitude qu’allait venir une surprise cette fois-ci non annoncée.

Il flottait dans l’air du temps mes deux bébés trop grandes filles maintenant qui ne voulaient pas laisser leur maman se morfondre un si beau jour de mai, le même que celui qui l’avait vue mettre le nez dehors.

Cela a été des « psitt Delphine ! » de Mrs Bibelot, alors que je montais l’escalier et ne pouvait percevoir que ce « psitt ! » un peu louche. Cela a été Delphine et ma soeur chuchotant un peu alors que je revenais de me laver les mains. Cela a été mes articles de Canalblog passés en archives et Pulchérie même pas inquiète me disant qu’en une semaine ce serait résolu. D’ailleurs une copine à elle que je connais avait eu les mêmes soucis, je pouvais la contacter pour qu’elle me rassure. Cela a donc été une blogueuse prête à faire un gros mensonge par mail pour éteindre mes craintes puis fugitifs soupçons.

Cela a été comme une oreille qui frise un peu, une intuition générée par peut-être trop de sensibilité depuis quelques mois. Comme un baume sur le coeur, et l’envie de me laisser porter jusqu’au jour J.

Cela a été ma mère me programmant une jolie sortie pour le jour de mon anniversaire, un beau château à visiter, un restaurant à savourer, et que si que j’allais dormir chez mes parents la veille pour être certaine d’être bien réveillée à l’heure ?

On m’éloignait de chez moi, je le sentais bien, mais je ne savais pas pourquoi. Pour que je ne mette pas pendant un petit temps un oeil sur Internet ? Pour…

Cela a été meilleure amie m’annonçant sa venue pour le dimanche 11, m’intriguant quelque peu mais sans plus. Ma soeur proclamant que le samedi et le dimanche elle pioncerait, marre de cette vie de fou, trop de sorties. Cela a été Delphine hésitant à venir pour mon anniversaire et Pulchérie qui ne savait pas si elle pourrait.

Et voici donc votre sorcière débarquant chez ses parents le jeudi 8 mai. A-t-elle oublié quelque chose ? Ses médocs ? Sa chemise de nuit ? « tu es tellement distraite ma chérie ! » (moi ????). Sorcière cogitant un peu. Surprise pour le samedi ou le dimanche ? Et si c’était mieux de ne pas savoir ? Si c’est samedi ou dimanche, pourquoi m’occuper un peu trop la veille et le jour J ?

Et voici son père à 19 H alors qu’elle revient de Fontainebleau, la sommant d’aller très vite chez elle. Il y a urgence mais pas grave.

Cadeaux ! Me voici chez moi un peu stupéfaite, après avoir cogité à mort pendant le court trajet.

Delphine radieuse mais si mais si, qui a tout déménagé pour que cela soit comme dans mes rêves, ayant eu des idées comme je n’en avais pas eues, et qui s’est coltiné un travail de déménageur vu les bibliothèques, la vaisselle et le reste dont une bonnetière qui pèse un âne mort. C’est tout joli chez moi, à revivre. Et fugitivement je songe à ce à quoi je n’avais pas pensé pour que cela soit ainsi. On se bloque sur des idées toutes faites, on n’imagine pas un meuble dans une autre pièce et pourtant cela change tout !

Pulchérie radieuse me transportant maintenant dans mon univers virtuel. Mon blog est tout beau tout neuf, et je sais quel travail cela lui a donné. Je suis vraiment chez moi partout maintenant, même si je vais chercher quelques affaires et quelques clics pendant plusieurs jours. Les messieurs des demoiselles sont hilares : l’un a remis de l’ordre dans mon ordi saccagé par Charles Hubert avec ses programmes pirates, l’autre se penche sur mon téléphone et les connexions TV.

Et puis la surprise du vendredi, alors que j’avais fugitivement pensé à une petite fête le samedi ou le dimanche : tous ceux que j’aime pour le soir même, dans un jardin fleurant bon les fleurs de printemps, au son des oiseaux aussi contents que moi. Une merveilleuse soirée étouffant la tristesse des derniers mois, des cadeaux choisis avec soin, un vrai anniversaire enfin !

Et ici, connus ou inconnus, venus me souhaiter cet anniversaire que j’imaginais si triste. A vous tous merci du fond du coeur !!!! Ainsi qu’à ceux que je vois peu mais auxquels je pense parce qu’ils sont loin, et qui m’ont adressé tous leurs voeux ce jour là via les mails dont on peut apprécier l’existence.

Merci mes filles pour l’organisation, les idées, la synchronisation, la logistique, ces beaux cadeaux, et tout l’amour de tous. Merci pour la peine que vous vous êtes donnée sans rechigner. Merci de m’avoir donné l’occasion de reprendre de l’énergie et du courage.

Merci à tous ceux qui ont fait de cette journée, une de celle que je ne pourrais jamais oublier.

Meilleurs voeux !

baguetteOui je sais, ça fait vieux jeu, mais que voulez-vous j’ai été élevée comme ça : le 1er janvier je téléphone à qui mieux mieux pour présenter mes voeux. Quand que j’étais petite, il fallait envoyer (après les avoir écrites) des cartes à tous les anciens de la famille (le moyen âge je vous dis). Le temps passant, théoriquement, ce sont les jeunes qui se doivent de m’appeler, mais les traditions se perdent…

De retour sur la blogosphère après une courte absence, une année 2007 qui s’est achevée tranquillement et une 2008 qui a commencé de même, je tenais à vous souhaiter à tous pleins de bonnes choses, de voir certains de vos voeux se réaliser. Pourquoi pas tous ? Il faut bien qu’il en reste pour garder l’envie d’aller de l’avant…

Quant à moi, je n’ai fait aucun voeu particulier, pour tenir en échec le mauvais sort (j’en entends qui rigolent…)

Qu’à l’an qui se termine, vous soyiez encore là, sur ce blog, et que nous soyions toujours plus nombreux, à râler (j’aime bien), témoigner, rigoler, bloguer dans la convivialité !

Je profite de mes voeux pour commencer à râler : les ménagères sont inaccessibles ! Vous trouvez cela normal ? Faites quelque chose !

Et à demain si vous le voulez bien (je tiens une forme pas possible moi aujourd’hui…)

Le retour de Maritza (part 2)…

EndoraL’ouragan Maritza séjourne donc quelques temps dans les Yvelines. Etrange que la télévision n’en ait point causé un peu. Pour ceux qui vivent cet ouragan par contre, il y a de quoi dire.

Exemple : le poisson. Vaste débat 2 fois par an recommencé…

Maritza ne mange pas de viande, elle est végétarienne… Mais elle mange du poisson par raison. Parce qu’elle n’aime pas le poisson et d’ailleurs à quoi bon acheter tel ou tel poisson ? Hein ? Tout ce qui vit dans l’eau c’est du pareil au même, tous les poissons ont le même goût…

Comme Maritza est très fauchée et se restreint sur le plan alimentaire au « pas cher », Mrs Bibelot s’efforce de lui faire de bons petits plats pendant son séjour. Genre lotte à l’armoricaine, sole meunière. Elle la couvre de fromages (qu’elle adore) et de gratins de légumes variés.

Mais le poisson…

  • Oh c’est bon ça, c’est quoi ? De la lotte ? C’est quoi ? Du poisson ? Pas possible ! Si ? Ah !

  • C’est vraiment bon. Mais le poisson que j’achète n’a pas ce goût là, je me force à le manger. Bof, je prends le moins cher, de toutes manières ils ont tous le même goût… Non pas celui-là, donc ce n’est pas du poisson. Ni de la viande d’ailleurs, donc c’est intermédiaire (soupir de mon père)

  • Si c’est du poisson ? Ah. Et ça c’est quoi ? De la sole ? Drôlement fin. C’est du poisson aussi ? (elle sait bien qu’on ne lui fera pas manger de la viande en douce). Du poisson de mer ? C’est curieux il n’est pas spécialement salé…

  • Tout le monde sait bien que le poisson de mer est plus salé que le poisson de rivière. Non ? Vous êtes certains ? Ah ?

Après l’évolution des espèces, voici l’évolution des poissons.

  • On commence par la sardine

  • La sardine en grandissant devient un maquereau (berk fait-elle)

  • Le maquereau en grandissant devient du « elle ne sait pas trop », mais rayé sur le dos

  • Après le « elle ne sait pas trop » vient le « elle ne sait pas non plus », juste avant le requin

  • Puis vient le requin… Elle n’en a jamais mangé, pas folle. De toutes manières c’est du poisson…

  • Après vient la baleine : c’est pour cela qu’une sardine a bouché le port de Marseille tout le monde sait cela ? La baleine n’est pas un poisson ? Ah ? Vous êtes sûrs ? Mais ça vit dans la mer ! Ah ?

En fait tout vient de la morue qui porte des noms différents suivant la manière dont le poisson est accommodé (fumé ou non, salé ou non, etc…). Comme elle n’aime pas la morue, elle n’aime pas le poisson, sauf la lotte et la sole… La vision d’une sole dans un dictionnaire l’a perturbée grandement : elle ne sait pas à quel moment de l’évolution des poissons, elle doit la situer… Jean Poirotte exaspéré va s’acheter pour sa prochaine visite, un livre entièrement dédié aux poissons, je le sens…

La baleine, le dauphin et autres, inutile de lui préciser que ce sont des cétacés qu’elle confond avec les crustacés. Tout ce qui vit dans l’eau, quand ce n’est pas du crustacé, c’est deg…

Comme elle a l’an prochain septante ans, je pense que c’est cuit…

Sinon elle est gentille, et on a toujours loupé un épisode de sa vie… Et puis c’est une des plus vieilles copines de sa femme, alors Jean Poirotte s’arme de patience et de courage… Il en faut. Là Carpe Diem, c’est difficile…

10 ans déjà

Au cas où vous z’auriez loupé l’information, il y a eu 10 ans le 31 août que Lady Di nous a quittés… (moi je me suis dit égoïstement : comme le temps passe)

Je me souviens trèèèès bien de ce jour. Les filles étaient chez leur père et devaient me revenir sous peu (mes trésors….) mais j’avais une soirée chez une copine habitant à 10 mètres de chez mes parents. L’idéal pour rentrer à pied (en titubant éventuellement, mais finalement non), faire un poker et jouer « au bouchon », comme des imbéciles jusqu’à 3 heures du mat.

Le dimanche matin j’ai émergé vers 11 H 30 pour entendre Jean Poirotte me déclarer : « la terre s’est arrêté de tourner cette nuit ». On ne me la fait pas, murgée de la veille ou pas, j’ai quand même quelques notions de physique… C’est sa formule à lui pour annoncer un évènement, donc comme je suis toujours accrochée au sol (alors que si la terre avait arrêté de tourner je serais en lévitation), je demande des précisions : « Lady Diana est morte ».

Je me suis figée. Moi qui ne suis PAS DU TOUT PEOPLE j’ai été sciée un petit moment. Comment ? Où ? Pourquoi ? Mais bon il y avait de la blanquette à manger et le grand-père encore là, anti monarchiste à mort, donc on a causé d’autre chose au déjeuner. En plus j’avais une GDB inhabituelle à me coltiner…

Comme UNE GAMINE, j’ai regardé tout, tout et tout la semaine qui a suivi sur la Lady Di… Avec les filles nous nous sommes levées à l’heure le samedi matin de l’enterrement (j’adore le faste de la couronne d’Angleterrre, pour cela on ne me refera pas), pour ne pas louper un sabot de cheval martelant Londres. Nous avons pleuré comme des fontaines à cet enterrement… J’ai même acheté le CD rapport à une musique que j’avais bien aimée (gaie comme tout, comme il se doit…)

Et puis le temps a passé… Diana a été révélée comme étant autre chose que la reine des coeurs et autres. Je ne lui jette pas la pierre Pierre, mais je la retiens surtout comme « bonne mère »… Pour le reste, ne pas oublier qu’elle était issue d’une famille très en haut de l’échelle pour la couronne, et que malgré ses déboires de petite fille, elle ne pouvait pas ignorer ce qui l’attendait en tant qu’épouse de l’héritier du trône… Ce n’était pas une fille du peuple…  Maintenant qu’elle ait voulu changer les choses, je suis tout à fait d’accord avec elle. Elle l’a fait finalement sans le vouloir, en mourant, hélas pour elle. Mais hélas également c’est cette mort prématurée qui fait d’elle ce qu’elle reste actuellement…

Mais qu’on arrête de nous gonfler avec la princesse un enfant atteint du Sida dans les bras. C’était médiatique à mort et ça l’est resté… J’ai pensé à elle en voyant « Palais Royal » où l’on sent bien la manip de la part de celle qui était au départ la pauvre cruche et qui met en péril la couronne en attirant trop les feux des projecteurs…

Donc le 10ème anniversaire ça m’a gavée légèrement… Et vous ?

Vous pouvez poster…

J’active la modération des commentaires, étant responsable de ceux-ci, rapport aux élections.
A ce soir !

Quand la vie est un roman… part 2

Femme_fatale_2_57210723La vie de Maritza avait mal démarré, quand on y réfléchit bien… (Avec Mrs Bibelot, nous parlons souvent d’elle, surtout quand Jean Poirotte a encore la migraine).

Sa mère était une femme très séduisante, mais à qui il manquait quelques neurones. Cela n’a jamais dérangé les hommes de l’époque (j’espère que maintenant ils sont plus pertinents et vous sentez que j’ai des doutes).

La mère de Maritza se fit donc séduire par une homme qui lui fit un enfant, vu l’époque et les moyens contraceptifs en vigueur. Il avait un défaut majeur : il était marié et père de famille, et aucune envie de tout changer.

Pour Mrs M (la maman), impossible d’avouer une grossesse hors mariage. Le futur papa, très smart et très riche, lui paya un séjour en Suisse (hasard quand tu nous tient), où Mrs M passat sa grossesse et mit au monde (comme une lettre à la poste) Maritza. Personne en France ne connaitrait sa honte.

Impossible de rentrer en France avec un BB pour être cataloguée « fille/mère », qu’elle confiat donc à une nourrice plein temps. A savoir qu’elle ne voyait jamais son enfant. Le père payait la nourrice et pour se déculpabiliser lui offrit à elle une parfumerie dans un arrondissement très chic, qu’elle dirigeat jusqu’aux début d’Alzaïmer. Ils se fréquentaient toujours et d’autant plus que Maritza était peut-être passée comme une lettre à la poste, mais qu’une grave infection post partum l’avait rendue stérile (la mère)

Lasse de se déplacer 1 fois par semestre en suisse pour voir sa fille, Mrs M décida de la confier à tante Hortense dont elle avait entendu parler par des relations de relations de relations. Oui, c’est ainsi. Tante Hortense, ex caissière du Lido, s’occupait d’enfants (les pauvres, car ce n’était pas quelqu’un de facile du tout).

Les deux femmes accrochèrent immédiatement : parce que Mrs M était bête et que tante Hortense savait cacher son jeu (les deux combinés, ça fait nitro glycérine). Nous dans la famille nous savions que c’était une bourrique (la tante Hortense) qui s’est calmée avec l’âge quand elle a senti qu’elle risquait de finir ses jours seule, avec juste son neveu lui rendant visite par devoir…

La maman payait bien, voire même plus qu’il ne fallait, donc, elle s’occupait bien de Maritza, à 100 %, la mère ne venant voir sa fille qu’une fois par trimestre, un jour de distraction (on sent la mère aimante tout de même, elle en avait pour une heure de train à venir voir sa fille). Maritza fit donc connaissance avec Mrs Bibelot, (la petite nièce de celle qui s’occupait d’elle), un peu plus âgée qu’elle. Mrs Bibelot l’emmenait promener en forêt, manger des crèpes chez la soeur de tante Hortense, lui faisait découvrir la vie et une bande de copains.

La guerre 39/45 terminée, Mrs M put récupérer sa fille en prétendant à tout le monde avoir adopté cette pauvre enfant dont les parents n’avaient pas réchappé des camps nazis. Maritza appris qu’en fait elle n’avait pas été adoptée mais qu’il fallait faire semblant (ça équilibbre) et fit connaissance avec son père qui venait la voir régulièrement en venant voir sa mère avec laquelle il entretenait toujours des relations illégitimes. En bref elle était sans l’être la fille de sa mère, et d’un père dont elle ne portait pas le nom…

Il est à noter, mais c’est mal de le dire que Maritza est une femme très cultivée, mais pas particulièrement intelligente. Elle n’a percuté qu’à 30 ans qu’il était anormal qu’elle porte le nom de sa mère et que ses parents n’avaient jamais été mariés… Ou alors n’avait-elle rien voulu savoir, vu le flot de mensonges qu’elle entendait sa mère débiter régulièrement.

Arrivent ses 40 ans, elle avait déjà trépidé pas mal. Pour cette date fatale, son père lui annonce qu’il va la reconnaître officiellement, et qu’elle pourra donc porter son nom. Les lois changent. A une certaine époque un homme ne pouvait pas reconnaître un enfant adultérin s’il était marié… Elle veut bien être reconnue, mais elle a déjà changé de nom en se mariant, divorçant, etc… Il lui faut en prendre un nouveau. Il lui annonce au passage qu’elle a une demie soeur et elle tombe de l’armoire (pour y remonter aussitôt, c’est son style)

A l’époque elle badouillait en Suisse, mais accepta cette reconnaissance avec joie. Il lui fit cadeau de son pistolet d’ordonnance (tu parles d’un cadeau, pourquoi pas une montre en or ou une rivière de diamant ?) et lui promit de la coucher sur son testament pour qu’elle touche plus que ce à quoi elle avait droit en tant qu’enfant reconnue, mais adultérin (la loi a changé depuis, les « adultérins » ont plus de droits qu’avant, autant que les enfants légitimes il me semble).

La voila donc un beau jour, décidée à aller retrouver Trévor (pour changer de nom une fois de plus). Là, un des épisodes qui manquaient la fois précédente…

Ell avait embarqué dans sa deudeuche, outre tout son barda, le pistolet d’ordonnance de son père bien en vue, que les douaniers français avaient laissé passer. Les douaniers anglais furent moins tolérants et elle dû faire demi tour. Par un étrange détour de son esprit, elle retourna jusqu’à Genève pour aller jeter le dit pistolet dans le lac et repartit retrouver Trévor le mois suivant (sans l’avoir prévenu, c’était mieux).

A l’époque où tout allait mal avec Trévor ayant fugué la première fois, elle apprit la mort de son père, et là, osa emprunter un peu d’argent pour aller en France recueillir son héritage. Son arrivée chez le notaire fut grandement appréciée par l’épouse légitime et la demie soeur, qui la découvraient tout à coup. Elle affronta un total mépris et une stupéfaction somme toute légitime. Il n’avait jamais parlé d’elle et sa femme découvrait tout à coup la double vie de son tendre époux. Maritza renonça a faire plus ample connaissance et toucha de quoi survivre pas mal de temps en cette période difficile, reparti en angleterre mener une vie misérable sur un site splendide (Tintagel)

Un pistolet dans un lac, des cendres à jeter dans le canal St Martin… Pourvu qu’elle ne décide pas un beau jour de plonger récupérer le pistolet pour les unir tous les deux dans le canal…

Quand la vie est un roman, est-ce un bien ? Un père, pas de père, un père, un mari, pas de mari… Un homme que l’on épouse 3 fois dans sa tête et 2 fois dans la réalité…

Une vie à vivre en somme, mais pas comme tout le monde, vous le reconnaîtrez.

J’ajoute qu’il y aura un opus 3. En effet quand j’ai écrit ce 2ème épisode, il me manquait des éléments importants… Diante, qu’elle mauvaise biographe !…

La préhistoire – 1

Le_miroir_de_la_femme_eux_aussi_nous__criventJe suis heureuse avec l’homme et la femme de ma caverne. Un homme d’une autre caverne me regarde quand je vais chercher l’eau. Chaque fois j’ai peur de lui, et envie de je ne sais quoi. Si je me laisse prendre, qui cherchera l’eau pour ceux de ma caverne ? Mais si je me refuse, qui me fera peur et envie ? La nuit, je dors mal et je regarde les étoiles. Aidez-moi, je crois que je suis malade et que je vais mourir (Seule dans la nuit)
Il n’est pas bon que vous soyez seule, même le jour. L’étranger, bientôt sera pour vous ce qu’est l’homme de votre caverne pour la femme de votre caverne. Et il ne sera plus étranger pour vous, vous ne serez plus étrangère pour lui. Et il vous fera longtemps peur et envie, et vous aurez des petits pour vous chercher votre eau.

J’ai un homme. Il chasse bien. Mais il y a un autre homme à côté qui chasse mieux. J’ai dit au mien que tous les deux pouvaient chasser pour moi. Il m’a battue. L’autre veut le tuer. Que faire ? (Inquiète)
Faites comme tout le monde, restez avec celui qui vous nourrit. Et pensez à celles qui n’en ont pas.

Mes soeurs vivent toutes avec des hommes de ma caverne. Ai-je le droit d’en prendre un à l’extérieur ? (Aventureuse)
Trouvez-le d’abord. A vous ensuite d’assurer la bonne entente entre tous.

PIN, POLLEN ET PETALES

Pour rougir les lèvres, PRENEZ des pétales d’anémones rouges bien épanouies et écrasez-les sur vos lèvres. Elles deviendront semblables au pétale même de la fleur.

Pour ombrer les yeux, RECUEILLEZ du bout de l’index le pollen de la fleur de pavot : il est d’un beau noir profond et bleuâtre. Passez votre doigt sur et sous votre paupière : elle acquerrera ainsi une ombre qui rendra vos yeux plus brillants.

Pour souligner vos cils, RECOLTEZ la résine qui coule des pins et des sapins sous la forme d’une grosse larme . Prenez cette larme dans vos doigts, léchez-là d’un coup de langue et retroussez vos cils supérieurs à l’aide de cette gomme. Au bout de quelques instants ils seront gracieusement recourbés pour toute la journée.

TROC

  • Perclus, échange caverne vaste et ombragée contre plage ensoleillée
  • Silex taillés tous usages contre femme courageuse.
  • Cherche chasseur reconnaissant champignons comestibles contre flûte dans tibia très musicales
  • Ordinateur d’il y a 3 ans perturbé à mort, contre neuf avec disque extérieur pour sauvegarder actuel disque dur (oui c’est moi, il faut que j’en profite…)

Le miroir de la femme – Nouvelle rubrique

Le_miroir_de_la_femme_001 J’ouvre une nouvelle rubrique, forcément diabolique…

Je sais ce n’est pas très lisible… Mais j’ai retrouvé, jour de rangement oblige, un merveilleux magazine que m’a donné la mère de Mrs Bibelot, et j’en frémis d’émotion d’avoir tout relu en rigolant souvent et en pensant à elle (du coup j’ai arrêté de ranger, mais il y a des priorités et vous me comprendrez…)

Que Dieu l’ait en sa sainte garde ma grand mère, que je la retrouve un jour dans toute sa beauté, avec toute sa tête… Mais que je l’aime pour qu’elle m’ait confié cette merveille, en plus de tout l’amour qu’elle a pu me donner (tout de même et en priorité).

Elle avait ce magasine et me l’a donné pour que je le garde en sentant à une époque vacillante  « qu’on » (son mari) pouvait le jeter. Le garder je l’ai fait, ainsi que son livre de 1948 sur les conseils de beauté de la rédactrice de ELLE (autre rubrique à venir, Hélène va se pendre en lisant les conseils, ce que je ne souhaite pas, mais bon, il y a de quoi !).

Je viens de relire cette merveille et j’ouvre une nouvelle rubrique « le miroir de la femme ». Vous y retrouverez des scans du magazine et le recopiage des articles illisibles, mais comme je tape comme l’éclair, ne me remerciez pas, je fais cela les doigts dans le nez, c’est confortable sur un clavier….

Ce magazine c’est un résumé de la vie des femmes au travers les âges, comme si ELLE avait été publié depuis la préhistoire, avec ses conseils beauté, mode, cuisine, courrier du coeur, reportages sur les femmes en vue, etc…

Il me faut tout scanner, tout réécrire, mais je dois bien cela à toutes les femmes qui ont vécu leur vie depuis que l’homme (ce douillet) existe, et celles d’aujourd’hui, donc, cela va me prendre du temps. On va dire une rubrique par semaine au mieux.

Vous aurez donc droit au miroir de la femme de façon régulière sur ce blog et le droit de désapprouver (même si je n’ai pas l’intention du tout de lâcher mes rubriques habituelles dont mon dictionnaire pour lequel j’ai pris du retard… mais vous en prenez pour un bout de temps !).

Beaucoup de femmes là haut vont bien rire et être heureuses que l’on se souvienne d’elles.

Pour vous, en exclusivité, l’introduction à ce journal, daté de 1958 :

« L’accueil que l’on a bien voulu faire au Journal du Monde nous a incités à tenter une nouvelle expérience. Voici donc : le miroir de la femme.

De la préhistoire à nos jours, nous espérons cette fois vous montrer comment « elle » s’est habillée, comment « elle » s’est logée, comment « elle » a embelli le décor où se déroulait son existence : vous permettre de saluer dans leur nouveauté les petites et grandes inventions qui ont changé sa vie : vous faire partager ses joies et ses peines, ses enthousiames et ses déceptions.

Vous pourrez essayer ses recettes, comme si elles vous étaient proposées pour la première fois, appliquer les conseils qu’on lui a donnés en feignant d’ignorer qu’on les a depuis lors, redécouverts. Vous tenterez de trouver une solution à ses problèmes : ils ne seront pas plus difficiles à résoudre que les votres. En un mot vous vivrez réellement comme si vous aviez vécu si vous aviez vu le jour à une autre époque que la votre.

Nous nous flattons d’avoir essayé de vous offrir un ouvrage comme on n’en avait jamais fait jusqu’ici, qui rassemble côte à côte :

  • Des histoires du vêtement et de la mode, de la beauté, de l’ameublement, de la décoration, de la cuisine
  • Une analyse de la condition féminine à travers les âges
  • La vie des femmes célèbres
  • Un tableau général des moeurs etc…

Nous n’y sommes parvenus que parce que nous usons d’une méthode particulière : seule en effet la technique journalistique pouvait nous permettre de placer simultanément « époque par époque » la totalité de ces évènements sous vos yeux. Nous avons bien naturellement adapté l’esprit des quelques 50 magazines féminins qui se partagent votre faveur…

… Cette méthode n’entend pas se substituer à l’histoire traditionnelle. Nous pensons qu’elle y constitue une introdution commode, qu’elle en est une illustration claire. Elle porte en elle-même ses limites et ses privilèges : elle n’épuise jamais un sujet, mais il suffit qu’elle l’effleure pour lui donner aussitôt une réalité. Elle use d’un artifice pour restituer sa fraîcheur au passé, cependant elle ne nie par pour cela l’écoulement du temps : chaque évènement est daté par sa place dans la collection….

Cet ouvrage s’appelle « le miroir de la femme« . Sous cet angle le sujet pourrait à certains esprits sembler futile. Nous leur demandons de tenter l’aventure avec nous. Ils découvriront peut-être que la femme est à sa façon, elle aussi un miroir. Et que le monde s’y reflète

1958, l’année où je suis née…

La vie n’est pas qu’un long calvaire… et ce miroir est poilant, vraiment, et là je vais scier les filles qui n’ont jamais voulu le lire, et pourtant j’ai insisté (ces mères, quelle engeance !) (inutile du coup de vous précipiter dessus à votre prochaine visite, il est au coffre, et les scans bien planqués ! (hé hé hé, là je vous fais le rire sardonique du roman de gare)

A bientôt pour la préhistoire !

(PS : cette rubrique paraîtra surtout le WE (parfois même le dimanche, les règles étant faites pour être bafouées, surtout les miennes, par moi).

Pourquoi vous en parler en milieu de semaine ? parce que je suis une chieuse tout simplement et que votre vie se doit d’être un long calvaire