Puisqu’il nous faut te dire adieu…

Maison 4

Papa définitivement parti, nous ignorions encore, qu’en plus de pleurer la mort d’un être très cher, nous allions voir notre monde imploser, exploser, qu’importe le bon terme.

Ce n’est pas juste un homme qui meurt en laissant une femme qui l’aimait depuis 60 ans, 4 enfants, 8 petits enfants, c’est tout un monde qui va mourir, mais graduellement, après lui. C’est une famille qui va perdre son âme et qui n’y avait pas pensé.

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Compte-rendu… (2)

Oeil poché

On m’appelle et je me lève donc avec les genoux en vrac (merde, j’ai dit qu’il ne fallait plus parler de genou…)

Je suis accueillie très gentiment, ce qui est la moindre des choses (mais je le souligne tout de même car ce n’est pas toujours le cas), et je me retrouve en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, en salle qui n’est pas vraiment d’opération, mais tout de même un peu.

Alors là, je vais tout de même souligner le manque d’informations dont nous souffrons tous régulièrement.

MON chirurgien est en train de se désinfecter les mains pour passer des gants stériles, son assistante également, et on me fait allonger sur une table…

Putain, ça caille ici. JE LE SAVAIS !

Mais je pensais que l’on allait me faire passer une blouse ou je ne sais quoi, donc, je m’étais habillée en fonction de cette idée qu’elle n’était pas lumineuse…

Parce que non, on ne me demande pas de me déshabiller pour passer une blouse stérile. Si que j’aurais sû, j’aurais prévu une petite laine à passer juste avant d’être appelée.

Parce que putain, ça caille ici…

J’ai droit à la charlotte, à la désinfection massive, et je tremble parce que j’ai froid (ça change de trembler de trouille, mais bon j’ai la trouille quand même).

J’ai évidemment les yeux fermés, et leur lumière de merde, au travers des paupières, ça brûle. D’un autre côté si ça s’éteint du côté gauche je pourrais le signaler tout de suite… (mais évidemment il serait trop tard…)

  • Attention madame, la piqûre d’anesthésique fait un peu mal, mais ça va passer très vite…

Rien senti. C’est tout moi.  A chaque fois que l’on me dit que cela va faire mal je ne sens rien, si on ne me dit rien, je souffre… J’ai un truc : quand on me dit que cela va faire mal, je repense au moment où j’ai expulsé Pulchérie avec forceps, et forcément, et bien, je relativise dans mon cerveau ou ce qu’il m’en reste… D’où le fait que je ne sente rien (même pas mal !)

Après je sens vaguement qu’on me tripatouille et très rapidement on me précise.

  • J’ai bientôt terminé, je fignole la couture (il a intérêt).

10 minutes montre en main et c’est torché. On me laisse reprendre mes esprits, mon oeil gauche fonctionne, on me donne le morceau à envoyer pour biopsie (berk), la marche à suivre pour les soins post opératoires, l’ordonnance pour l’infirmière qui doit me retirer les fils le 8ème jour ou la veille si ça commence à gratter, et je rejoins Marie Framboise, toujours gelée, dans la salle d’attente. Elle est surprise, elle pensait que j’en aurais pour plus longtemps.

Et moi donc. Il était apparu que j’étais la seule pour laquelle on avait prévu une demi-heure… Donc comme tous les 1/4 d’heure avaient mis le double, nous avions pensé une heure pour moi… Logique…

Dans le miroir de l’ascenseur je regarde le carnage : il est recouvert par un pansement à retirer le lendemain matin seulement…

Le retour s’effectue sans encombre. Sauf que, évidemment, on ne se fait pas charcuter comme ça…

  • Je ne sens plus mon nez. Quand on ne sent plus quelque chose cela fait toujours curieux. Faites-vous anesthésier un doigt, et vous verrez.
  • Marie Framboise confirme : elle a connu le coup du doigt.
  • Enfin si, j’ai l’impression d’avoir une paire de lunettes qui serre mon pauvre nez. Du coup, machinalement, j’essaye toujours de retirer ces lunettes inexistantes…
  • Mais bon… Ce n’est rien…

Nous arrivons à bon port. Je remercie une fois de plus Marie Framboise pour son extrême gentillesse, et je rentre chez les parents qui m’attendent de fourchette ferme.

  • J’ai une mauvaise nouvelle pour toi me dit Jean-Poirotte…
  • Ton pneu avant gauche est dégonflé…

Déjà que la nuit menaçait de ne pas être drôle une fois l’anesthésie passée…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Compte rendu… (1)

Oeil poché

Me voici rentrée à la maison ce mercredi 1er février, après une journée éprouvante et une nuit moins éprouvante chez papa/maman (hem…).

Bon ce n’était pas la mort non plus, mais personne n’a envie d’aller se faire tripatouiller le coin interne de l’oeil (canthus interne en terme médical, ne me parlez plus du coin de l’oeil SURTOUT ne m’en parlez plus…).

Dès le départ, tatie chérie s’était proposée pour m’emmener à la première consultation car je pensais naïvement que c’est ce jour là que le chirurgien m’ôterait la cochonnerie.

Mais non, RV pris le 31 janvier pour 17 H (soyez à l’heure m’avait précisé la secrétaire, la prochaine fois qu’on me dit ça, je me fais un restaurant avant, enfin, à l’heure du RV, j’aurais encore de la marge…).

Manque de chance pour elle, tatie chérie se foule le genou la semaine précédent l’intervention (qu’on ne me parle plus de genou non plus, y’en a marre des genoux dans cette famille…).

Heureusement je trouve une solution de secours, puisque je dois être accompagnée : une amie de mes parents, Marie Framboise, accepte immédiatement de m’accompagner le mardi. Si ce n’est elle se sera son mari (surtout s’il neige), et je peux rassurer tatie chérie qui souffre et en plus, s’en veut de me faire faux bond, la pauvre.

Donc, je ne suis pas obligée d’annuler mon RV pour en avoir un en mai ou juin, quand il sera vraiment trop tard. Je scrute un peu la météo (ce que je ne fais jamais) pour vérifier qu’il ne va pas neiger le 31, et le bon jour, je me lève alerte et tout et tout (croyez moi sur parole…).

Impossible de manger quoi que ce soit et je suis fin prête à l’heure dite pour rejoindre le QG (chez mes parents), d’où nous devons partir à 15 H 30 maxi. J’ai mon itinéraire de chez Mappy (ne me parlez plus de Mappy…), et elle, sa carte.

Bien évidemment, nous nous perdons à un rond-point où l’on m’indique traitreusement d’aller à droite alors qu’au retour, nous constaterons qu’il fallait aller à gauche…

Il est à noter qu’en dignes femmes que nous sommes, nous nous arrêtons pour demander notre chemin (nous cherchons Mainvilliers qui n’est fléché nulle part ! (et qu’on ne me parle plus de Mainvilliers)). Les réponses sont aussi multiples que diverses :

  • Il faut faire demi-tour et après…
  • Vous continuez tout droit et après…
  • Il faut prendre la première à gauche…
  • Vous tournez le dos, il fallait prendre à droite…

BREF : nous finissons par trouver la fichue clinique, dont le fléchage n’était pas visible par où nous sommes arrivées (qu’on ne me parle plus du fléchage en France…).

Normalement pour l’enregistrement, je devais être là à 16 H 30, il est 16 H 45, pourvu que je ne me fasse pas refouler par une secrétaire sadique… Je suis la première à savoir que les secrétaires éructent, la bave aux lèvres, et voire même, se roulent par terre en hurlant de rage… (j’en étais une…)

Non, que je puisse avoir 1/4 d’heure de retard, elle s’en démêle la cressonnière… Elle évite d’ailleurs de me dire pourquoi…

Quand nous rentrons dans la salle d’attente, il y a plein de monde, et nous pensons naïvement qu’il y a au moins 2 ou 3 chirurgiens qui opèrent cet après-midi là. Donc nous attendons. Je suis un peu stressée, mais psy chérie m’a donné un anxiolytique à prendre 2 H avant l’intervention, et cela va encore…

Sauf que tout le monde défile avant moi, chaque personne étant accompagnée (ce qui réduit de moitié les personnes à passer avant moi), et que force est de constater que tout le monde a RV avec le même chirurgien : le mien.

Il faut un certain temps avant de briser la glace :

  • Vous aviez RV à quelle heure ?
  • 16 H
  • Glups
  • Et vous ?
  • 16 H 15…
  • 16 H 30…
  • 16 H 45…

Apparemment les RV ont été pris à raison d’un quart d’heure par personne. Sauf que personne n’y passe un quart d’heure, mais beaucoup plus.

L’effet de l’anxiolytique commençant à s’estomper, je vais interroger la secrétaire qui s’en démêle toujours la cressonnière, et je descends fumer une clope car en plus, je suis en manque de nicotine…

Il a AU MOINS, une heure et demie de retard.

  • « Comme d’habitude » soupire-t-elle, qui sait qu’un RV tous les 1/4 d’heure, c’est foutu d’avance, mais obéit aux ordres, docile…

La personne avant moi est invitée à 18 H10. Marie Framboise et moi comptons une bonne demie heure…

Je suis morte de trouille car le cachet ne fait plus effet du tout et que dans une demie heure :

  • Je vais faire une réaction allergique à l’anesthésie locale = direction la morgue, car quand je fais une allergie, c’est toujours balèze (d’où ma terreur devant une fourmi…)
  • Il va me toucher le nerf optique (j’aurais dû regarder par où il passait ce nerf, et là, je n’ai pas internet) et tout va s’éteindre définitivement pour l’oeil gauche
  • Il va constater que la cochonnerie a traversé le nez et que c’est pour cela que mon oeil droit pleure (là j’ai eu de la chance, parce que si cela avait été le gauche, j’allais direct au bloc, sans chirurgien plasticien). Du coup, il va être obligé de creuser et je n’aurais plus qu’à me mettre un os dans le nez pour combler le trou de manière décorative et surprenante…
  • Bref, là je ne suis pas zen du tout (genre celle qui l’a été, zen, depuis le matin…), malgré les objurgations de Marie Framboise qui m’assure que tout va bien se passer.
  • Et à je ne sais plus quelle heure du coup, on m’appelle.

La vie n’est qu’un long calvaire…

Donc vous aurez la suite demain…

Quand je serai grande, je serai écrivain.

Pulchérie m’a envoyé un jour un message qui portait ce titre « quand je serai grande je serai écrivain« ecrivain-3.

Coucou
Je lisais ton post ce matin, et ça m’a fait rire (c’était l’oeil qui fait pouêt).
Et je me suis dit que tu écrivais décidément trop bien pour te cantonner à ton blog. (le reste nous appartient, sauf que j’ai dû rectifier deux fautes de sa part, et que le « décidément trop bien » c’était un peu trop pour moi…. Si vous ne l’avez pas compris, je me hais…).

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