1970… le mois de Juillet de l’ennui… (1)

Frédérique 1970

Cette année là (là là), mes parents et mes grands-parents paternels s’y étaient pris trop tard pour notre location à Lancieux (Côtes du Nord à l’époque) où nous avons passé tous nos mois de juillet de 1968 (mois de juillet mémorable, puisque l’arlésienne est née le 14 avril 1969, et que nous avons retrouvé une carte postale il y a quelques années, envoyée par maman à son père : « le 14 juillet s’est bien passé, retraite aux flambeaux, feu d’artifice, ETC… ») jusqu’en 1975 où nous avons opté pour très longtemps pour les Saintes Maries de la mer…

(Pour la carte postale, inutile de vous dire qu’après un gros tri il y a quelques mois, elle est dans la boîte qui va bien, à savoir celle dans laquelle il y a les cartes qui comptent, et non pas « bons baisers » d’on ne sait pas qui)…

Où partir en juillet ? Je vas vous le dire : dans le haut du Cotentin, aux Gougins St Marcouf, à l’époque bled paumé, et je n’irai pas faire un tour pour voir si cela a changé… Cet endroit là méritait plutôt de s’appeler « le bout du monde », ou « le trou du cul du bout du monde ». Une ex voisine de mes grands-parents y habitait désormais, et était ravie de nous trouver une maison à louer (on peut la comprendre, cela lui ferait de la distraction pendant au moins un mois), ce qui  n’était pas difficile, vu que les rares propriétaires d’une maison de famille allaient forcément  passer leurs vacances ailleurs, à l’époque. En fait c’était la deuxième fois que nous nous rendions là-bas, et toujours pour la même raison : impossible de trouver ailleurs (c’est dire…). La deuxième maison fut largement plus grande et confortable que la première, c’était une exigence de mon grand-père.

J’avais pour instruction de Mrs Morgan de lui écrire au moins deux fois par semaine pendant les vacances qu’elle ne passait pas avec nous (elle vint avec son mari 3 ou 4 années de suite à Lancieux, dans une autre location que la nôtre. J’aimais déjà bien écrire, et en plus, dans la réponse, il y avait toujours un billet à dépenser).

Je viens de retrouver dans les courriers que nous trions toujours vu que mes parents ont tous ceux de Mrs Morgan et certains adressés à Mrs Tricot et son mari, une lettre que Mrs Morgan avait annotée « à garder soigneusement », envoyée par moi, et dont je respecte le contenu et l’orthographe…

« Ma chère marraine (elle l’était en plus d’être ma grand-mère)
« Je te remercies beaucoup pour le billet de 10 F, S et N aussi (mon frère et ma soeur, 10 F c’était beaucoup…) (nous avons tout dépensé en tubes de lait Nestlé, c’était notre période, et puis il n’y avait pas de boutique où acheter quoi que ce soit d’autre que de la bouffe…)
« Je suis contente que tu ailles bien et que vous aillez beaux temp. J’espaire que tu va continuer à te baigner tous les jour. Moi je me baigne tous les jour mais hier et aujourd’hui, je n’ai pas pu a cause du temp : il y a beaucoup de vent. (Tous les jours ce n’était pas tous les jours, et vous allez le comprendre rapidement : c’était venteux comme endroit).
« Cette après midi nous allons en escurssion et j’aime pas ça tu le sait (Mrs Bibelot avait l’horrible habitude de nous emmener visiter des vieilles pierres, et à l’époque je détestais les vieilles pierres et c’était un après midi de plage de gâché). Mais comme nous allons allez assez loin, j’espère que nous allons nous baigner s’il y a moins de vent. (Espoir sans doute vain).
« J’ais été malade, heureusement rien de grave, seulement une petite angine de 4 jours environ (mais sinon je me baignais tous les jours…). Maintenant je suis tout à fais rétablie.
« N… sais nager, enfin elle flotte et fait au moins 20 brasses avant de couler, elle est très fière… (sous entendu : pas de quoi vu qu’elle coule… (il est à noter que c’est là quelques années plus tôt que j’avais fait moi-même mes premières brasses avant de couler à pic également, il faut absolument que je retrouve la date fatidique du moment où j’ai su nager (en plein vent) …)
« L’arlésienne sur la plage est à mourir de rire (c’est elle en photo, et il devait y avoir du VENT !). Elle est souvent (5 jours dans le mois en gros) toute nue avec un petit chapeau sur la tête. Quand on lui dit « vient faire plouf plouf dans l’eau, elle accourrre (avec trois r) en riant ou se sauve d’un air coquin. La plage est mieux que ce que l’on pouvait penser, mais voici ce que cela donne (suit un schéma très précis) :
« Digue
« Sable
« Varech
« Sable
« Galets
« Mer.
« On va sur la droite et là il n’y a presque pas de varech (il est à  noter que ce varech nous pourrissait la vie) mais toujours du vent, et la petiote peut aller où elle veut, son grand plaisir c’est de démolir les pattés que mamie fait, elle s’amuse bien… (qui n’a jamais eu d’enfant ne peut savoir que l’on fait des pâtés, que le gosse les écrase, et qu’on se lasse avant lui…)
« Il n’y a aucun risque à ce que maman se lance à la traversée de la Manche, elle trouve (souligné) l’eau trop froide, trouve car nous les enfant on la trouve bonne (je précise que c’était l’époque où à 12°j’essayais d’attirer ma mère, et mon frère et ma soeur également, en prétendant que l’eau était « bouillante »).
« Au gougins aussi le temps est très instable, aujourd’hui il fait beau, alors qu’hier… (il devait y avoir trop de vent…)
« Il y a encore tout de même beaucoup de vent.
« Francine une amie à mamie nous a acheté de la pâte à ballons, alors mamie nous en a acheté car on avait tout usé… (nous étions très occupés, d’ailleurs nous avions des avions à faire voler DANS LE VENT, c’était SUPER ! )
« Les gougins je trouve cela triste, il n’y a même pas une librairie (en souligné, pour moi c’était l’horreur !), heureusement il y a une bibliothèque et Francine me prête tout ce que je veux… (c’est ce mois là que j’ai lu une bonne partie des signes de piste, mais sinon, la mer était bonne)
« Le coq du clocher tourne et vire toutes les 5 minutes, on dirais une vrai girouette (il aurait fallu me préciser que c’en était une vraie, car vu LE VENT, pas étonnant que le coq tourne et vire !)
« L’amie à mamie m’a apprise à jouer à la crapette (jeu de cartes). J’ai appris à papa et papa a appris à maman, on y jouent tous, on ne manque pas de distraction… (une personne bien intentionnée devait surveiller mes parents, car il n’y a pas eu de bébé avril 1971, et qu’est-ce qu’ils devaient se marrer, à jouer à la crapette l’après midi, le soir étant OUF ! consacré à la lecture, car tout le monde passait son temps à la bibliothèque tenue par Francine).
« Maman va comme moi à la bibliothèque de Francine tous les jours, elle ne lit, elle, que des tagada Christine.
« Je t’embrasse très fort, je te souhaite beau temps et moins de vent que nous, bonne santé.
« Coraline »

La vie n’est qu’un long calvaire.

Photo : l’Arlésienne prise par votre gentille sorcière avec son premier appareil, offert pour sa communion, que Jean-Poirotte faisait la gueule à l’idée d’avoir à payer des développements débiles, mais, miracle, avec cet appareil, je n’ai fait que des photos magnifiques ! (enfin je trouve que celle-ci n’est pas mal, d’instinct j’évitais de centrer le personnage et il paraît que c’est mieux).

NB : on verra que le vent était une de mes préoccupations principales (interdiction de se baigner dans beaucoup de cas) et que je n’évoque que très peu, ou pas du tout, la pluie qui n’avait pas le temps de s’attarder. Il faut dire que nous nous étions fait des copains, et que les jours de pluie, nous avions de formidables occupations…

A suivre… Même si après 1970 nous avons évité soigneusement le Cotentin…

Quand on est issu d’une famille de chasseurs… (la vie n’est…)

fusil-copierCertains qui suivent, l’auront certainement remarqué : mais je fais souvent allusion au fait que j’aime les armes à feu et certaines armes blanches.

Bien évidemment tout ce qui est bombe, obus, canon, etc… armes lourdes de guerre, ne m’attire pas du tout. D’ailleurs en faire la collection serait très difficile (une autorisation spéciale pour détenir une bombe A chez soi, je ne vous raconte pas le parcours du combattant pour remplir les papiers…) Continuer la lecture de « Quand on est issu d’une famille de chasseurs… (la vie n’est…) »

Tu vas-tu monter dans ta charrette ou j’te cogne ? (oui, le post annoncé précédemment attendra un peu…)

scene-de-menageCe jour, à U, où je n’avais pas mis un pied depuis le 29 octobre (je vous raconterai mes galères… un jour…), alors que je suis la caisse avec mes déboires habituels (il suffit que je choisisse une caisse et la caissière a un truc à faire ou son rouleau à changer), je sursaute en entendant dans le hall, la phrase titre, criée bien fort.

Je viens de relire avec plaisir « sous les vents de Neptune » de Fred Vargas, polar dont une bonne partie se déroule au Québec, et les dialogues font toujours ma joie. Je veux savoir parler comme ceux du Québec un jour ! (d’ailleurs limite je songe à m’y exiler, mais il n’y a pas de muguet là-bas je pense…) Continuer la lecture de « Tu vas-tu monter dans ta charrette ou j’te cogne ? (oui, le post annoncé précédemment attendra un peu…) »

Les réunions « bonne conscience »… (Pôle emploi : le retour) (2)

femme-dedaigneuseAlors que certaines pianotaient d’un air agacé sur leur bureau, en tripatouillant vaguement leurs CV ou en papotant avec les voisines, est arrivée la conseillère qui devait tenir la réunion, et un silence de mort s’est fait entendre dans la salle.

Jolie femme, bien foutue, bien habillée (les conseillères Pôle emploi le sont toujours) elle avait de quoi agacer légèrement s’il en était besoin, les 20 ménagères de plus de 50 ans avachies sur leurs chaises et dont elle allait devoir retenir l’attention pendant une matinée entière. Continuer la lecture de « Les réunions « bonne conscience »… (Pôle emploi : le retour) (2) »

Les réunions « bonne conscience »… (Pôle emploi : le retour) (1)

femme-dedaigneuseIl y a d’horribles périodes au cours desquelles mes journées sont assez mornes (exception faite de ma promenade chez les parents pour vérifier l’état de la table basse 🙂 et d’autres périodes où cela n’arrête pas.

Particulièrement le plus réjouissant qui soit : se débattre de gré ou de force (généralement de force) avec les administrations diverses. Continuer la lecture de « Les réunions « bonne conscience »… (Pôle emploi : le retour) (1) »

Des nouvelles du front (9) (Si je ne m’abuse et je m’abuse souvent…)

Blonde rétro 2Ce coup-ci : serait-ce moi sur la photo ? Vous rêvez, je ne vous infligerai jamais ma tronche !

Il y avait eu une  bonne nouvelle en son temps : les impôts (je m’obstine à les appeler comme cela) m’avaient perdue (le rêve de beaucoup), un coup pour l’IR, un coup pour le foncier. Je m’étais déplacée pour m’entendre dire que je n’existais plus, et ils s’y étaient mis à 3 pour m’annoncer mon décès, en faisant comme si je  n’étais pas là, ce qui d’un autre côté était normal.

Je les avais relancés régulièrement pour connaître le montant de ma taxe foncière et celle d’habitation…

Généralement on me répondait que je n’existais pas, quand j’arrivais à choper quelqu’un… Pourtant pour l’IR j’étais toujours vivante, telle la vampire du fisc, morte vivante pour le centre de Rambouillet…

Ils avaient dû m’écrire au mauvais nom sinon (celui de Charles Hubert depuis longtemps retiré de la boîte à lettres et que je n’ai plus le droit d’utiliser, à fortiori les autres) et à la mauvaise adresse (enfin, une adresse incomplète) puisque j’avais foutu le bazar dans leur grand ordinateur en me déplaçant une fois de plus et en exigeant de voir, immédiatement, tout de suite, sans délai, et même avant, mon nom dûment changé sur l’écran et que l’on fasse « validation ». Sans le savoir j’étais passée du statut morte vivante à celui de personne dédoublée, existant sous deux noms différents, et puis tout à coup :

  • En août 2013 on me retrouve pour me signaler une ATD (notification d’avis à tiers détenteur). En fait non, on ne me retrouve pas. On a bien envoyé l’avis à un mauvais nom avec adresse incomplète, et cela a été déposé chez l’oncle, mais le fils de l’oncle, qui m’aimait bien et qui gardait la maison, a cru me rendre service en venant déposer le courrier dans ma boîte aux lettres avec de grosses bises au passage
  • C’est dommage, parce que si cela avait été retourné avec la mention « inconnue à l’adresse indiquée) cela aurait peut-être changé la face du monde et évité la poussée d’une île quelque part au large du Pakistan…
  • Je me suis assise sur ses grosses bises, m’étouffant en regardant la douloureuse…
  • On me réclamait 2009, 2010, 2011, le tout avec 10 % de majoration
  • Je ne vous raconte pas comment je me suis énervée par mail, car je m’étais déjà énervée en mai, ayant contesté mon IR pour 2009, 2010 en décembre dernier, et la réponse « sous les meilleurs délais » me semblant tarder un peu trop (en mai, toujours aucune réponse).
  • Curieusement, comme j’avais été particulièrement désagréable et ironique, en mai j’avais eu une réponse dans les deux heures, et trois jours après deux notifications de dégrèvement pour les deux années contestées. La « je ne sais pas quoi » comprenant mon énervement légitime ».
  • Mais ON n’avait toujours pas fait le lien avec la madame épouse Dabra que j’ai été pendant 3 ans. Les avis devaient être déposés par un facteur de plus en plus incompétent (je présente mes excuses aux facteurs compétents) à l’oncle de Charles Hubert, le seul dans la commune à porter un nom vraiment assez peu courant (en France, ils font tous partie de la même famille c’est vous dire…)
  • Et l’autre (l’oncle) au lieu de payer sans regarder (quelle andouille !), devait foutre mes avis à la poubelle après les avoir piétinés à mon avis, car il détestait son neveu (et aurait dû me féliciter de l’avoir foutu à la porte, un soir d’énervement, le rouleau à pâtisserie à la main (même pas je plaisante))
  • Donc j’ai envoyé un mail tout de suite, avec un scan du petit mot « mis dans la boîte de papa par erreur, je t’embrasse et j’espère que tu vas bien ».
  • En demandant ce que c’était que ce bazar, dans des termes assez semblables à ceux du mois de mai : polis, mais ironiques voire pire qu’ironiques
  • Et qu’où qu’ils étaient mes sous qu’on me devait, rapport aux dégrèvements et qu’on aurait pu tout de même basculer sur mes dettes pharaoniques ? (c’est simple, pour un 4 pièces je paies 4 fois plus cher que mes parents pour un pavillon de 200 m2 et 1200 m2 de terrain, dans une commune très chère mais mieux gérée que la mienne…)
  • Réponse le lendemain : les sous n’étaient  nulle part, car il n’y avait pas eu de rapport de fait entre moi et moi.
  • Et alors pourquoi qu’on ne m’avait pas envoyé un chèque de remboursement ?
  • Parce qu’on attendait que je me manifeste. C’était comme ma réclamation de décembre, passée aux oubliettes, dès-fois-que-j’oublie…
  • Bon et bien là je me manifeste, je  demande à ce que l’on impute mes sous sur mes dettes, et que l’on me fasse au moins, remise des 10 %, vu que ce n’est pas de ma faute tout de même, si on m’a perdue: une fois on m’a refusé un chèque d’acompte parce qu’on-ne-savait-pas-ce-qu’on-allait-en-faire-vu-que-je-n’existais-pas-dans-le-foncier….
  • Aucune volonté de ma part, on le notera !
  • Depuis toutes preuves énoncées par moi de ma bonne volonté et d’un problème réel au niveau du fisc, pas de réponse, on ne m’a pas rendu mes sous, on ne m’a pas répondu concernant les 10 %, J’ai renoncé, je suis en train de terminer  ma lettre au médiateur + un peu au dessus, au niveau où j’en ai ras le bol par rapport à ma tête, ce qui fait assez haut…
  • Et si je dis « terminer » c’est qu’au départ je voulais faire bref et bien résumé. C’est impossible. Le résumé c’est vous qui l’avez, cela vous donne une idée (c’est bien plus compliqué que ce que vous avez lu EN FAIT)… En plus il me faut envisager au moins pour 15 Euros de photocopies à faire, et c’est mon budget de la semaine pour bouffer… (les cartouches d’une imprimante coûtent un bras et je garde les miens pour l’instant)
  • Et puis toujours en plus, mon agression relatée ici, m’a un peu coupé les phalanges et a bloqué ma frappe : cela fait 3 semaines de perdues…
  • Et si je parle de 15 Euros par semaine pour bouffer, c’est qu’il y a un moment où c’est la banque qui vous rattrape… (mais bon, comme j’ai un rein à vendre, ils ont bien voulu l’hypothéquer…)

Je sais c’est cornélien cette histoire. Et encore le mot est faible, mais une chose est certaine : je suis totalement dans la merde (si mon million de lecteur quotidien peut m’envoyer chacun un euro, l’excédent passera dans le remboursement du syndic, et du renflouement très très très très partiel de la SS (la Sécu !)). Je plaisante évidemment (vu que je suis loin du million, sinon j’aurais ouvert une souscription vous l’imaginez bien), demandant simplement la remise des 10 %, les sous que l’on me doit dans le compte qui va bien, et un étalement sur 30 ans de ma dette…

Si un de mes lecteurs s’y connait un peu, il peut toujours me tuyauter, je suis preneuse. Car si l’ATD doit me laisser pour vivre le RSA, moins les 450 Euros mensuels au syndic pendant encore au moins 24 mois, je ne suis pas dans la merde…

Voila les nouvelles du front. Déjà que la santé de papa nous avait retiré le droit à 3 semaines de détente à la Grande Motte (ce qui m’a bouffé le moral en plus du reste que j’aurais pu tenter de régler de là-bas…)

Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de boulot que l’on n’a pas besoin de se changer les idées.

Une autre bonne nouvelle : un dossier en instance avec pôle emploi devant prendre 9 mois et déposé en janvier, vient d’être soldé.

Ils ont été dans les temps, c’est correct, rien à redire.

Comme quoi je ne rouspète pas tout le temps…

Même si la vie n’est qu’un long calvaire.

Et sinon le 1er octobre ce cela J moins 12 avant l’anniversaire de Delphine : elle ne changera jamais ma bichette !

 

L’été 2013…

R_veil_55949019Si pour certains l’été 2013 restera dans les annales comme ayant été un bel été (après un printemps pourri qui a joué les prolongations), pour moi cela a été l’été de tous les bruits…

Tout a commencé le 21 juin très précisément, au moment où j’ai eu l’impression qu’il y avait un voisin qui se servait d’un marteau piqueur, comme un cinglé…

En sortant de chez moi (courage, fuyons), j’ai vu dans le hall que mes nouveaux voisins du dessous s’excusaient à l’avance de devoir faire « un peu de bruit ».

Ils m’ont confirmé qu’ils refaisaient entièrement cuisine et salle de bain.

D’où d’horribles bruits, de 10 H du matin à 17 H, d’autres voisins leur ayant demandé de limiter un peu leurs activités, particulièrement l’un d’eux travaillant de nuit et dormant le jour (il a perdu 20 kg…).

Parce qu’ils ont cassé le carrelage pour en reposer un neuf (moche à mon avis), scié du bois, et la scie circulaire ça fait un bruit épouvantable, bref, pendant 3 semaines, cela a été l’enfer.

Nous pensions tous être tiré d’enfer d’affaire quand un beau matin, vlabadaboum, à 8 heures pétantes j’ai eu l’impression qu’un avion privé s’était écrasé pas trop loin et je me suis précipitée pour voir d’où venait la fumée. Mais ce n’était que l’appartement du dernier étage qui venait d’être enfin vendu (après 1 an d’attente) et investi par un groupe d’ouvriers aux horaires très stricts, chargés de tout casser car il fallait changer les fenêtres (double vitrage), ôter le parquet pour mettre du carrelage, refaire intégralement salle de bain et cuisine, en bref, tout refaire.

A grand renfort d’un bruit insupportable car ils étaient plusieurs, les uns cassant le sol, alors que les autres pétaient les fenêtres existantes pour les remplacer etc…

Après il y a eu une semaine assez calme, puis cela a été le concert des perceuses un peu partout. C’est fou ce que l’on peut percer quand on a les moyens de refaire un appartement à neuf. Et le nombre de coups de marteau qui sont donnés est assez impressionnant…

Le voisin travaillant de nuit avait émigré chez sa soeur, et moi j’ai pris mon mal en patience alors qu’une partie de l’immeuble était parti en vacances.

Ca c’était juillet…

Et puis en aout c’est l’appartement d’en face sur mon pallier qui s’est trouvé lui aussi investi du même groupe d’ouvriers, embauchés par les nouveaux propriétaires (là encore l’appartement était vide depuis un bon moment), un couple de jeunes pourtant charmants, qui avaient eux aussi décidé de tout casser pour tout refaire. J’ai échappé aux fenêtres à double vitrage installées par la précédente propriétaire…

Comme c’était en aout et que nous n’étions plus que 2 à ne pas être partis, le bruit a été continu de 8 H à 18 H, avec une pause déjeuner de 2 H pendant laquelle je pouvais écouter de la musique le silence… Et encore, c’était souvent le moment où l’ON descendait les gravats ce qui se fait rarement discrètement…)

Une horreur pour moi qui déteste le plus petit bruit sans vouloir emmerder les autres avec mon hyperacousie… J’ai arrêté de compter les coups de perçeuses, tamponneuses, marteaux piqueurs (pour le moins).

Il y a eu donc l’été 2013 et son bruit (+ la chaleur qui obligeait à ouvrir les fenêtres donc le bruit passait mieux) + les commentaires qui allaient avec, dans le hall, au fur et à mesure que les vacanciers rentraient.Comme il y a pas mal de personnes dans ma situation donc chez eux toute la journée, il y avait AG dans le hall un jour sur deux…

Car il est apparu rapidement que ceux qui ont fait le plus de bruit (le monsieur ayant perdu 20 kg avait, il y a 2 ans, changé son carrelage et, malgré l’éloignement relatif (cela se passait dans l’autre escalier)  je ne vous raconte pas le carnage…), sont ceux qui tolèrent le moins le bruit des autres. Ceux du dernier étage qui avaient cassé les oreilles de tout le monde pendant juillet, ne supportaient pas le bruit qui régnait juste à côté de chez moi en aout et voici deux nouveaux couples qui ne se disent donc pas bonjour…

Une affiche du syndic a été apposée dans les halls : interdiction de faire du bruit genre « perceuse en folie » le samedi matin et le dimanche toute la journée (oui parce qu’il y en a qui ont percé même le dimanche), mais c’était trop tard car tout le monde en était aux peintures…

Et faire de la peinture, ce n’est pas bruyant…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Au mauvais endroit et au mauvais moment… (LES EXPERTS…) (fin)

Cow boysAprès avoir quitté les pompiers avec tous les honneurs vu que je n’ai pas piqué de crise de nerf (comme si une femme qui se respecte devait forcément piquer une crise de nerfs), je file chez mes parents, passer mes nerfs justement, sur le mirabellier qu’il faut secouer 3 fois par jour (quand le temps des mirabelles est passé, il est trop tard !), après avoir été faire pipi (oui un blog c’est personnel ou pas, là ce n’est pas « ou pas »).

J’ai dans ma tête une seule vision : un homme, et une arme, qui m’a regardée comme le fait un fusil pour un lapin. Limite, je fusille papa d’avoir été chasseur et il bredouille des excuses pour me faire plaisir (mais ce n’est pas pour rien qu’il a arrêté de chasser, c’était juste une pauvre bête qui un jour s’est arrêtée épuisée, et l’a regardé en demandant « pourquoi ? », et lui terminée la chasse…)

Et j’ai de plus un récit à faire qui va consterner mes parents. Même par chez moi, on peut désormais s’attendre à tout !

Le médecin qui me prend « entre deux »me trouvera en bonne forme quoique (tension, RC…), le traumatisme peut se révéler réellement des semaines plus tard. Il me délivre donc un ITT de 3 jours (à ne pas confondre avec un arrêt de travail). (Et porter plainte me fera du bien sur le plan psycho : j’y cours tout de suite après la consultation après être passée aux toilettes (note de l’auteur : un gros stress est très diurétique, c’est bon à savoir)).

Au commissariat, c’est tout juste si on ne m’attendait pas, et je suis prise en charge par une aimable fliquette qui prend ma déposition avant de la confronter avec les rapports de ses collègues (pendant sa confrontation personnelle, permettez que j’aille faire pipi).

En héroïne qui se respecte, j’ai toujours la bloblotte, le coeur qui bat trop vite, et tout le reste qui merde (PIPIIIIIII !)

Tout concorde, je ne suis pas une mythomane (que ça à faire que de perdre un après midi pour se faire remarquer) et c’est là que les experts vont pouvoir aller se rhabiller.

Pour la voiture, il est acquis que c’est le modèle vu par au moins 8 personnes (6 pompiers et 2 témoins de l’écrabouillement du piéton) sur lequel je suis restée vague, mais qui correspond, donc on va passer au conducteur armé.

Ma description fait cracher à l’ordinateur 3 photographies, mais je suis formelle : aucune ne correspond, même en coupant les cheveux aux deux hippies bien trop âgés, ce que le logiciel ne sait pas faire. C’est à moi d’y réfléchir : que ça à faire…

Je précise que j’ai surtout une mémoire orale grandiose. Son, ton, manière de parler c’est mon truc. Le timbre de la voix aussi compte ! avec un bon programme, je vais trouver le mec qui tenait le flingue.. MAIS aucun programme n’est prévu pour: je ne suis pas à la bac et c’est fort dommage Je ne suis que dans un commissariat de quartier et ma fliquett et son pote en sont un peu dégoutés.

L’accent : est-ce que j’ai entendu un accent particulier ? On se préoccupe tout à coup de mon oreille… Non, pas d’accent, juste une phrase mal formulée (car le « tu dégages » était très clair), dont j’ai du mal à me souvenir exactement. Fort heureusement ma première déclaration faite chez les pompiers me fait confirmer. Une chose est certaine pour moi : verbes dans le mauvais ordre. Vu la description du suspect et ce que j’ai déclaré en premier, on se rabat immédiatement sur l’Europe de l’est…

Et on va essayer si cela ne me dérange pas, de faire un portrait robot…

Si on me laisse aller pisser je veux bien, et je vais affronter après, le portrait robot que les témoins,  dans toutes les séries, arrivent à faire en moins de 5 minutes.

La fliquette et un de ses collègues venu en renfort (l’affaire serait plus grave que ce que je peux penser ?), m’expliquent qu’il est beaucoup plus difficile de faire le portrait robot d’une personne que l’on connait BIEN, que d’un inconnu croisé quelques secondes. C’est étrange, mais c’est comme cela (procurez-vous un logiciel, et essayez de faire le portrait robot de votre mère et vous verrez…). Je le savais déjà, ayant testé ce genre de truc dans un centre commercial où une brigade de la gendarmerie opérait : impossible de faire le portrait robot d’Albert, encore mon époux chéri à l’époque…

Sauf que, et c’est là que le bat blesse, l’homme m’a fait fugitivement penser à un acteur. Et que mes neurones en déroute n’arrivent pas à retrouver quel est cet acteur. Cela me reviendra dans 6 mois, à  5 H du matin, c’est toujours comme cela, comme quand je cherche où j’ai déjà vu cet acteur, où quelle est cette voix qui en double un autre (je déteste la VO)…

Au bout d’une 1/2 heure force est de devoir constater que je ne peux pas faire le portrait robot. J’ai retenu la couleur des yeux (qui a sauté aux miens en 1/4 de seconde, comme un coup de pied aux fesses avant que je ne me sente menacée), la couleur des cheveux, la coupe courte des dits cheveux, le fait qu’il s’agissait plutôt d’un bel homme, ET POINT BARRE. Je sais simplement que si je rencontre cet homme, je le reconnaitrai, et encore, il se présentait de 3/4 par une fenêtre de voiture ouverte.

L’intervention d’un autre collègue qui est aussi sur l’affaire mais pas me concernant, toutes les 10 secondes, n’aide personne et surtout pas la fliquette qui s’exaspère…

Implantation des cheveux : pas remarqué, forme de la bouche et des yeux non plus, le nez : quel nez ? la hauteur du front : pas fait attention, etc… L’affaire a dû durer 3 ou 4 secondes, à peine…

Corpulence à mon avis moyenne (vu le peu que j’en ai vu), pas de signe particulier (sauf la couleur des yeux assez rare), l’homme semblait propre sur lui bref… je suis un témoin ordinaire… Le témoin ordinaire est un mauvais témoin.

Alors j’ai eu tout faux parce que l’on pense toujours :

  • Que l’on va noter la plaque d’immatriculation, la marque, la couleur et le modèle du véhicule (valable si on le suit depuis un moment, on enregistre inconsciemment…)
  • Que l’on va tout bien fixer pour le noter tout de suite ! (faudrait pouvoir écrire)
  • Que l’on sera le témoin du siècle.

Mais ne souffrant pas du syndrome « unforgettable » j’ai fait comme tous les témoins : je me suis plantée dans 90 % de cette affaire qui m’a laissée en vie, mais non sans traumatisme…

Car la vie n’est qu’un long calvaire…

(Et les experts vous savez ce que je leur dis aux experts ?)