Au mauvais endroit et au mauvais moment… (mais ça aurait pu être pire…) (2)

Cow boysLes pompiers pensent donc que je fais un malaise, mais j’arrive rapidement à leur faire comprendre que non. Mon malaise c’est la décharge d’adrénaline que je viens de me prendre, qui m’a scié les jambes et emballé mon coeur.

Ils comprennent rapidement de quoi il retourne. Deux m’aident à descendre de voiture mais c’est bon, j’arrive à marcher. Le troisième rentre ma voiture dans la cour, et arrive le médecin.

Je raconte ce qu’il vient de se produire.

Les pompiers ont parfaitement vu passer, peu avant mon arrivée, un véhicule tel que je le leur décrit (un vague 4 x 4, c’est vachement précis), qui les a klaxonnés alors qu’un passager à l’arrière leur faisait un bras d’honneur. Ils sont formels sur la marque et le modèle (ce qui correspond à ma description fort succincte, car je n’ai pas mémorisé la couleur du véhicule).

Puis tout va s’enchaîner très vite alors que mon esprit ne fait qu’une chose : essayer de se souvenir un maximum de la tête de l’homme qui m’a menacée.

  • Mes 116 pulsations minute attestent que je suis en état de choc, mais cela va passer ou pas
  • On appelle les flics, c’est la règle
  • On veut m’emmener à l’hôpital, mais c’est NIET de ma part !
  • Arrive un VSL avec 3 de leurs collègues à bord, qui se sont frités verbalement suite à un stop grillé, juste avant la RN 10, avec le véhicule précédemment cité. Eux aussi précisent la marque et le modèle ainsi que la couleur, mais n’ont pas relevé la plaque, sauf le département.
  • Arrivent les flics qui venaient juste de terminer de prendre des témoignages suite à un piéton renversé et gravement blessé dans une commune voisine, à un feu rouge.
  • Et il s’agirait, d’après les deux témoins, du même véhicule que le mien… Tout à coup, le peu que j’ai pu dire se recoupe avec tout le reste. J’ai bien toute ma tête même si à mon sens, elle est un peu en vrac…
  • Il va me falloir tout raconter, faire une description précise du conducteur (entrevu 5 seconde maxi), faire une reconstitution avec les flics, aller voir le médecin, et aller porter plainte. Parce que eux vont faire des rapport, mais il faut des preuves pour relier l’affaire du piéton renversé et la mienne… Et là, c’est à moi de voir. 50 % des gens se débinent paraît-il, et ne portent jamais plainte (à quoi bon ?)
  • Les flics (fort sympas par ailleurs) s’obstinent à me parler de « braquage » alors qu’on ne m’a rien volé. Mais bon, le fait de se retrouver dans la ligne de mire d’une arme à feu vraie ou fausse, c’est un braquage…
  • Et moi j’ai peur rétrospectivement, encore plus qu’après l’histoire en elle-même. Car je m’étais persuadée que l’arme était fausse, juste destinée à impressionner. Alors que celui qui me l’a brandie sous le nez, venait de toute évidence, de laisser sur le carreau un piéton, sans se préoccuper de lui…
  • A peu de choses près… J’aurais vraiment été au mauvais endroit et au mauvais moment.

On finit par me relâcher (vous êtes certaine madame que vous pourrez conduire ?), insister pour que je porte plainte, car ne pas le faire, c’est dédouaner les mecs sur le chemin desquels j’étais au mauvais endroit et au mauvais moment… Beaucoup de personnes ne portent jamais plainte, et c’est un tort car cela fausse les statistiques, et empêche des enquêtes d’être rondement menées !

Car de toute évidence ils mijotaient quelque chose : braquer U ou le DAB de la poste à 20 mètres, et je les ai dérangés. C’est tout ce que l’on peut conclure : je les ai dérangés. Car ils étaient 4 dans la voiture, les autres témoins sont formels (moi je n’ai vu que le conducteur, et une silhouette derrière lui).

Dérangés en quoi ? On ne sait pas. Ils planquaient, ils guettaient, ils mijotaient, on ne sait pas, mais cette agression contre moi n’a pas d’autre solution valable : je les dérangeais…

Et il est évident qu’ils n’étaient pas bien malins : ils auraient dû voir que je déchargeais dans la benne et que forcément, j’aurais dégagé rapidement. MAIS ILS ETAIENT PRESSES ET POURQUOI ? Un «  »pro » m’aurait laissé terminer c’est la seule conclusion des flics, des pompiers, et la mienne également. Après ils avaient le champ libre : PAS UN TEMOIN !

De rage ils auraient pu me tuer « songez-y madame, il faut porter plainte ».

La vie n’est qu’un long calvaire…

 

Au mauvais endroit et au mauvais moment… (mais ça aurait pu être pire…) (1)

Cow boysEtant née sous une bonne étoile, la chance me court après sans jamais arriver à me rattraper. La malchance aussi d’ailleurs, mais sans que la mienne (légendaire tout de même dans la famille) ne soit totale.

J’en prends pour exemple ce qu’il m’est arrivé dans mon bourg, ce vendredi 6 septembre. Je me suis réveillée de bonne humeur, avec l’impression que j’allais passer une bonne journée. J’avais tort. La prochaine fois que je me réveille avec cette double sensation : je reste couchée.

Je me suis en effet mise à trier avant de ranger, l’intégralité de mon appartement. Ce qui fait que pour l’instant cela ressemble à Berlin en mai 45, mais cela ne va pas durer (je croise les doigts en touchant du bois…)

Entre autres choses, j’ai entrepris de mettre à la benne tous les magasines ou objets laissés par Charles-Hubert, magasines qui ne me dérangeaient pas jusque là, mais maintenant si, parce que j’ai entrepris de ranger d’autres choses leurs places et de faire du vide. Donc il faut  jeter, et il n’y a pas de poubelles de récup dans ma résidence. C’est comme cela, il faut aller à U pour benner ce qui se trie.

Je suis donc partie vers 14 H avec deux cabas plein de magasines, avec l’idée d’en faire autant chaque jour jusqu’à épuisement du stock. Un cabas de magasines c’est lourd, et je me suis donc promis de moins les remplir les prochaines fois suis donc arrivée à U devant les containers spéciaux « plastique, papiers, cartons, magasines », totalement éreintée par le transport des dits cabas de mon pallier à la voiture.

Ces containers sont placés juste devant un stop, le stop de la sortie de parking de U, et je me suis donc garée sur la gauche, en montant légèrement sur le trottoir, juste devant le stop, de manière à ne gêner personne, comme tout le monde le fait (ça ne dérange effectivement personne).

  • Je descends le premier cabas, et je le vide. Ce faisant je réalise que ma voiture tourne et que j’ai mon sac dedans,
  • Je remets le premier cabas vide dans la voiture, je prends mon sac à main, je prends le deuxième cabas que je vide consciencieusement dans le container.
  • Alors que j’arrive aux trois derniers magasines que je m’apprête à lâcher dans le container, une « voix masculine » m’apostrophe : « toi là rester garée encore longtemps ? »
  • Je me détourne sans avoir lâché les derniers magasines que je tiens donc toujours, je croise un très beau regard vert clair, celui d’un homme au volant de ce qu’il me semble être un 4 x 4 garé à côté de ma voiture et dont je ne dérange pas le passage et je réponds d’un ton neutre « j’ai presque terminé »
  • « NON tu dégages ! »
  • Et là mon regard se pose sur une main tenant un pistolet braqué sur moi, très exactement sur mon visage, car j’ai l’impression que l’oeil noir du pistolet me fixe désagréablement. L’homme le tient de la main gauche posée sur la portière (la vitre est entièrement descendue).
  • Je me dis « déjà, c’est trop tôt », je lâche les magasines, j’ouvre ma portière et je me rue dans ma voiture. Mon sac à main valdingue n’importe comment avec le cabas, et je me penche pour le rattraper en claquant la portière.
  • Et non, on ne tire pas en évitant ma tête de justesse parce que je me suis penchée faut-pas-pousser-non-plus.
  • La voiture démarre dès que j’ai claqué ma portière, grille bien évidemment le stop, et le temps que je retrouve mon portable tombé par terre, la voiture est hors de vue, mais je l’ai nettement vue tourner à droite.

Sur le coup je ne ressens rien, je desserre mon frein à main pour démarrer à mon tour, marquer tout de même le stop, tourner à droite également avec la peur de voir la voiture qui m’attend, avec toujours en tête le « déjà c’est trop tôt », déjà la mort. Puis je me mets à transpirer, je m’arrête au carrefour suivant avant de tourner à nouveau à droite : la voiture est hors de vue et je perds l’usage de mes jambes qui se mettent à trembler.

Fort heureusement, je suis juste devant la caserne des pompiers, ils sont trois à papoter dehors en fumant (normal pour des pompiers) et je pile comme je le peux, en appuyant comme une folle sur le klaxon (en m’écroulant donc sur le volant).

Alertés par ce klaxon insistant et continu, ils se déplacent pour trouver votre sorcière en larmes, tremblant de tous ses membres, transpirant comme pas possible, mais sur le coup, ils pensent que je fais juste un malaise, vu que je suis toujours affalée sur le volant…

La suite au prochain numéro, la vie n’est qu’un long calvaire…

PS : sur la photo c’est du pipeau : il n’y a pas de balles dans le barillet…

Le secrétaire pour tous 18.? (2)

Secrétaire pour tousLa première partie est intitulée : NOTIONS SUR LE STYLE EPISTOLAIRE.

Prenez-en de la graine et prenez vos porte-plumes (voire même une plume d’oie bien taillée), car à l’époque on n’écrivait pas autrement.

« Vous ne négligerez pas de veiller à la qualité du papier qui se doit d’être agréable au toucher, un peu épais, pouvant laisser courir la plume avec aisance et sans aucune hésitation perceptible ; ce papier se devant d’être une représentation de vous-même : impeccable, pointilleux et d’un goût sûr ; Continuer la lecture de « Le secrétaire pour tous 18.? (2) »

Le secrétaire pour tous 18.? (1)

Secrétaire pour tousCe petit livre trouvé dans une bibliothèque chez mes parents, est un véritable trésor sur lequel je me suis ruée comme la vérole sur le bas clergé breton…

La date d’édition n’est pas mentionnée, nous en sommes réduits à faire des recherches suivant certaines indications fort précieuses (comme les sommations respectueuses* aux parents, les tarifs d’affranchissement, etc…).

Continuer la lecture de « Le secrétaire pour tous 18.? (1) »

La Grande Motte 2012 : la nuit de tous les dangers…

HérissonIl faut bien parfois qu’il se passe des trucs qui sortent de l’ordinaire, sinon la vie serait bien triste…

Il y a donc eu LA nuit, comme tous les ans d’ailleurs.

  • En 2009 je m’étais cassée la figure dans ma chambre, me croyant chez moi, sans que personne ne moufte, mais mes parents n’ont jamais prétendu avoir le sommeil léger. Je ne m’étais fait qu’un bleu énorme, constaté au son de « tu as dû juste te cogner, sinon nous t’aurions entendue », alors que j’avais flanqué par terre toutes les valises vides (toujours stockées dans ma chambre).
  • En 2010, suite à un orage épouvantable, des cataractes avaient dévalé l’escalier, et papa et moi avions passé du temps à éponger + empêcher l’eau de pénétrer dans l’appartement situé au RDC. Maman n’avait rien entendu (elle dormait au moment du début des cataractes)
  • En 2011, c’était moins rigolo, c’est papa lui-même, qui ayant un peu perdu les pédales à l’hôpital, nous avait téléphoné à 3 H 30, nous plongeant, le temps que nous répondions, dans des affres difficiles à décrire.

2012 n’avait pas de raison de déroger à la règle, sauf que papa était prié de ne pas être obligé d’aller à l’hôpital. Nous avions dû être très fermes sur ce point là, car nous avons été obéies…

Le soir, dans le cadre du plan pré-arrêt de la clope, comme nous ne regardons pas la TV, j’allais me pieuter vers 21 H, avec un livre. Cela me faisait 12 H sans fumer (rien que d’écrire le mot, je souffre…)

Cette année, mon lit n’était pas disposé comme les autres années, et j’avais vue sur la petite porte fenêtre qui donne sur l’extérieur. J’aimais bien dans la nuit voir une lueur me permettant de me situer,  et c’est juste avant d’éteindre que j’allais fermer la fenêtre en position « basculante » pour que personne ne rentre (quand j’y pensais, on reconnaitra là mon naturel terrorisée de nature).

Un soir, alors que j’avais terminé mon polar sanglant italien « le chuchoteur », et que je m’étais replongée dans les clichés de l’histoire de France, on m’appela de l’extérieur sur le coup de 23 H 30 (j’éteignais 1 heure plus tard d’ordinaire).

  • Madame, madame !
  • Voix féminine angoissée, et pas de doute, c’est à moi que l’on s’adresse (donc on me voit bien, sagement en train de lire des polars sanglants)
  • Madame s’il vous plait, je suis votre voisine de pallier…
  • Je me lève, sans armes, et j’écarte le rideau (qui donc n’est pas 100 % opaque puisqu’elle a pu voir que le quelqu’un qui avait laissé allumé était une femme), et je découvre effectivement cette jeune femme, arrivée il y a deux jours, qui vient de vendre son studio attenant à la cuisine de l’appartement et voulant en profiter une dernière semaine…
  • J’ai très peur madame. Derrière ma fenêtre j’entends des halètements, on dirait qu’il y a un très très gros chien ou deux, et puis quelqu’un marche. Est-ce que vous pouvez aller regarder ? (je ne rêve que de cela : appeler les flics en pleine nuit…)

Précision : la cuisine est totalement vitrée anti-casseurs, et nous fermons des stores tous les soirs. Par contre, son studio à elle, donne sur une terrasse (qui là où nous sommes est donc fermée). Je peux donc théoriquement, ouvrir les stores sans risquer grand-chose, et même une fenêtre.

Elle par contre, est tellement terrorisée qu’elle n’ose pas ouvrir ses stores, et encore moins sa porte fenêtre. D’ailleurs pourquoi ouvrir une porte fenêtre en laissant les stores fermés ? Je lui demande de le faire tout de même pour que nous puissions dialoguer…

Prudente, j’allume la cuisine, et je prends la planche  à découper au cas où un monte en l’air ne s’approche de moi à l’ouverture de la fenêtre, pour lui en flanquer un grand coup sur la tronche. On reconnaitra bien là mon tempérament de victime désignée.

Elle rentre chez elle, me demande d’une voix angoissée si j’ai ouvert les stores et la fenêtre, et je réponds que oui.

Des halètements immondes me parviennent également, à tout le moins c’est un couple de mâtins de Naples en train de copuler (ou des dogues de Bordeaux), en tous cas de très gros chiens qui sont peut-être accompagnés par des maîtres mal intentionnés, parce qu’effectivement, ON marche.

J’ai l’air chouette avec ma planche à découper que je tiens par la poignée. Heureusement papa laisse toujours son couteau qui coupe bien, ouvert sur la table (on reconnaitra bien là mon tempérament de victime désignée, toute prête à prendre une arme et à s’en servir).

Je scrute vainement l’extérieur. Le bruit et là, mais rien n’est visible… Et j’ai laissé la lampe de poche dans l’entrée… D’un autre coté je n’ai que deux mains : une pour le couteau, et l’autre pour la planche (avec le tranchant cela doit faire plus mal quand on frappe avec…)

  • Madame, vous pensez que je peux entrouvrir mon store.?
  • Ben oui, moi, j’entends, mais je ne vois RIEN
  • … Je prends ma lampe de poche… Madame, vous restez hein.?
  • Je reste, scrutant la nuit… En entendant d’ignobles bruits…
  • Ca alors me dit-elle en éclatant de rire : ce sont deux hérissons.! Brr !
  • N’ayez pas peur, c’est mignon un hérisson.!
  • Ils ont eu peur de ma lampe de poche, ils s’en vont.

Le halètement immonde s’arrête, les pas des hommes mal intentionnés décroissent, le calme est revenu.

Elle me remercie. Je l’entends refermer son store qu’elle avait ouvert finalement en grand, j’en fais autant, et je retourne terminer mon chapitre. Mes parents n’ont pas moufté, et pourtant leur porte de chambre est ouverte.

Parenthèse : je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion d’entendre un ou plusieurs hérissons à l’ouvrage, mais cela fait un raffut pas possible.

La seule fois de ma vie où j’ai campé, c’était avec ma soeur et mon beau-frère dans leur tente, moi dans la mienne avec Delphine et Pulchérie. Une nuit les deux filles m’avaient réveillée, angoissées.

  • Maman, ON marche dehors, juste à côté de la tente
  • C’est LE violeur avait dit Pulchérie
  • Ou l’ASSASSIN avait surenchérit Delphine.

Les deux filles m’avaient vue sortir dans la nuit avec une lampe de poche, en imaginant déjà le « à notre regrettée maman » qu’elles feraient graver sur ma tombe. Pour toute arme, j’avais pris un cintre en ferraille (le tétanos tue lentement, mais tue quand même), pendant que mes deux filles s’armaient chacune d’une bombe anti-moustiques…

Là, pareil, 3 hérissons en train de se régaler avec les restes de fruits et autres, qu’avaient laissés les campeurs voisins qui étaient partis en fin d’après midi. Les filles étaient sorties à mon appel et nous avions pu constater que ces trois bestioles faisaient au moins autant de bruit qu’elles. Ces hérissons là par contre, n’avaient pas été dérangés par la lampe de poche et avaient continué à fourbanser dans la nuit… Dans un camping, ils devaient avoir l’habitude…

Fin de la parenthèse.

Le lendemain matin, je me lève et maman me pose immédiatement la question :

  • Tu n’as rien entendu cette nuit ?
  • Ben si, la voisine !
  • Quelle voisine ?
  • Celle d’à côté, que voulais-tu que j’entende d’autre ? (quelque chose m’échappe soudain…)
  • Je me suis levée vers 3 H du matin, j’ai oublié qu’il y avait le panier du chien, je me suis pris les pieds dedans et je me suis cassée la figure. Tout est tombé, heureusement, rien n’est cassé, mais ton père et moi avons mis 1/2 h à tout remettre en place et à me soigner la jambe.

Elle me présente sa jambe gauche, entièrement marbrée et griffée de partout, en me précisant que fort heureusement papa avait insisté pour qu’elle se mette du gel à l’arnica (oui heureusement, vu la trombine qu’à pris sa jambe les jours suivants, on se demande à quoi cela aurait ressemblé sans du gel à l’arnica appliqué toutes les 4 heures…).

  • Et vous ne pouviez pas m’appeler ?
  • Et toi, c’est quoi cette histoire de voisine ? tu ne pouvais pas nous appeler non plus ? Nous sommes encore capables de nous occuper de nous…
  • Et ben moi aussi, je suis capable de m’occuper de moi ET de la voisine…

Le temps que nous nous racontions nos histoires différentes, pour les répéter à papa qui venait de se lever et n’y comprenait rien,  il était l’heure d’aller faire les courses.

Heureusement que la voisine est sortie en même temps que nous pour me remercier, car je sentais que maman avait des doutes concernant mon histoire, vu qu’ils n’avaient rien entendu (le store s’ouvrir et se refermer) ni vu (la lumière s’allumer et s’éteindre). Elle au moins, avait un témoin fiable : sa jambe.

Une conclusion s’impose. Même si je souffre de troubles de l’endormissement graves, quand je dors, je dors (seul un moustique même anémique est capable de me réveiller instantanément).

Et mes parents aussi… (idem pour les moustiques)

Parce que tous les 3 à 3 heures d’écart, nous avons fait un raffut pas possible, allumé les lumières, etc… Et que l’autre chambre n’a rien entendu, alors que nous gardons les portes de chambre ouvertes pour mieux entendre s’il se passe quelque chose de suspect.

La vie n’est qu’un long calvaire.

L'adieu au vide-ordures… (2)

Vide ordureCeci s’était passé à 9 H 30, j’ai fait mon petit calcul pour appeler madame Van Den Connasse à 12 H 30 pile pour lui demander « ce qu’ils foutaient » (en plus poli tout de même, mais l’esprit y était…)

Elle était bel et bien en train de manger (chic) et je lui ai précisé que j’aimerais bien me laver, vu qu’en attendant je n’avais pas osé le faire (je vais prendre ma douche, le téléphone sonne ou la porte d’entrée, au choix, c’est obligé, et puis là ils devaient revenir au bout d’une heure, donc j’étais toujours sur le qui-vive…)

Elle m’a précisé qu’ils avaient eu des problèmes avec certains vides-ordures (déjà condamnés par les propriétaires) et qu’ils ne seraient pas chez moi avant 15 H

J’ai répondu « non 14 H, parce qu’à 15 H j’ai un RV important que je ne peux pas remettre » (et la taille de mon nez reste normale).

Donc à 14 H, j’ai vu arriver les deux bras cassés, madame VDC  ayant également autre chose à faire sans doute mais leur ayant donné la consigne de commencer par moi, sans doute de peur que je ne sature sa messagerie de portable… (ou que je finisse par lui rouler dessus, un jour…).

Ils avaient découpé des morceaux de placo dans le hall avec force bruits, morceaux destinés à combler l’ouverture béante (que je regardais parfois d’un air inquiet : et si un rat allait sortir de là ?)

Naturellement, le morceau ne s’adaptait pas au trou-dans-la-gaine, ils l’ont donc retaillé, en en foutant bien partout dans ma cuisine. La taille n’était toujours pas bonne, car un peu trop petite pour le haut, et trop large pour le bas.

Cela ne les a pas dérangé du tout, ils ont mis en place le morceau (avec 2 mm dépassant en bas sur 1 cm), ils ont barbouillé du ciment à prise rapide tout autour du morceau de placo, en insistant bien sur le haut, pour que l’air ne passe pas (tout de même), et surtout pour que le morceau ne bascule pas dans la gaine.

Ils n’ont rien lissé du tout, ils ont bien tartiné le ciment à prise rapide, avec un plaisir évident, puis  ils m’ont dit « au revoir madame et à bientôt » (comment ça à bientôt ?).

Et là, après avoir balayé, j’ai pu contempler le chef d’oeuvre.

Gendre n° 2 artiste peintre refusera de peindre par dessus et de signer ce truc immonde parce qu’en aucune manière, on ne pourra faire passer cela pour de l’art nouveau, contemporain, d’avant garde ou même d’arrière garde !

Et même si j’ai vaguement en tête de repeindre ma cuisine (si je trouve au bord de la route de la peinture jaune + de la peinture  blanche spéciale plafond), je ne sais pas trop comment faire pour que l’emplacement de l’ancien vide-ordures devienne invisible.

Apercevant Madame Van Den Connasse le lendemain, et alors qu’elle essayait de se défiler en faisant celle qui ne m’avait pas vue, j’ai klaxonné bien fort et elle a bien été obligée de venir me voir.

  • Je lui ai signalé que les deux bras cassés avaient travaillé comme des cochons et que c’était une honte.
  • Elle m’a répondu que « brut de décoffrage » était ce qui était prévu dans le devis. Et que c’était pour tout le monde pareil.
  • Je lui ai sorti le devis que j’avais pris avec moi en lui soulignant que « non » et que du coup, c’est tout de même avec le syndic que j’allais débattre du remboursement de ce qui m’était dû à savoir : deux facturations de trop + la différence entre le devis initial et le brut de décoffrage.
  • Elle m’a rétorqué qu’avec une meuleuse il y en avait pour 5 minutes pour tout bien lisser.
  • « Ah, une meuleuse, cet engin que tout le monde possède et donton se sert au moins une fois par semaine ? »
  • Elle est devenue toute rouge : je vous le dis, un jour elle va se faire mal. Moi j’attends tranquillement qu’elle explose…
  • « Bah, vous n’avez qu’à mettre un poster par dessus ». Au dessus du lave linge, et à gauche du four, c’est l’endroit idéal…

Je suis partie sans lui rouler dessus, mais c’est parce que je suis victime de 2012 ans de civilisation judéo-chrétienne (tu ne tueras point)

Je ne savais pas tout.

Les copropriétaires qui avaient déjà condamné leurs vides-ordures (et il y a beaucoup de nouveaux depuis 2 ans) et carrelé par dessus la gaine ont vu leur carrelage sauter. Chez eux aussi, c’est divin. Parce qu’ils ne peuvent pas remettre le carrelage (foutu), même après meulage avec l’engin que tout le monde possède et dont l’utilisation est hebdomadaire.

Soi-disant qu’il fallait mettre du placo anti-feu (petite je croyais que le tifeu était un matériau particulier), d’où la démolition pour « on défait tout et on recommence ».

Je ne vous raconte pas l’ambiance le samedi qui a suivi, dans le hall comme d’habitude, ma voisine du dessus qui avait fait refaire intégralement sa cuisine 2 mois avant, en pleurait presque… Parce qu’en plus elle n’était pas là, avait laissé ses clefs à qui de droit, et était rentrée le soir pour constater le carnage…

Après examen, un connaisseur a dit que c’était du placo tout bête qui avait été mis, et qu’on nous prenait pour des cons.

Quand j’ai rétorqué « on nous prend toujours comme des cons, on rouspète après alors qu’on ne se déplace même pas pour l’AG », il y a eu un silence gêné…

Le bilan c’est que toutes les cuisines ont une plaie immonde, même les neuves, et que finalement certains commencent à se dire que se déplacer pour l’AG, c’est peut-être utile… Il va falloir par contre en faire avancer la date, car généralement c’est prévu pendant les grandes vacances, à une époque où il y a beaucoup d’absents…

Sinon le syndic en cas d’urgence, a une prédilection pour le samedi matin, alors qu’il y a beaucoup d’absents également. Du temps du syndic bénévole, l’AG avait lieu un jeudi soir, hors vacances scolaires… (mais ça c’était avant…)

Depuis le bouchage des vides-ordures on ne voit plus Madame Van Den Connasse.

Parce qu’il y a eu aussi un problème avec le chauffage, mais c’est une autre histoire…

La vie n’est qu’un long calvaire…

L'adieu au vide-ordures… (1)

Vide ordureUn jour un technocrate a fait pondre un décret concernant la condamnation des vides-ordures (je pense que tout le monde sait ce que je pense des technocrates)…

Ce serait peu hygiénique (pas faux), même si pratique quand on ne se sert de l’engin que pour y jeter toute chose qui n’est pas salissante (une bouteille en plastique vide par exemple).

Mon option à moi, je gardais tout ce qui est périssable pour le descendre dans le local poubelles, et comme je suis seule au monde cela se faisait une fois la semaine. Le reste partait au vide-ordures.

(Je sais, c’est passionnant).

Pendant longtemps il fallait l’unanimité des copropriétaires, escalier par escalier, unanimité qui n’avait jamais été trouvée, au grand déplaisir du syndic qui pratique la politique du : moins tu peux payer et plus tu payes, parce qu’il touche une commission confortable sur tout ce qui est travaux, qu’il baptise pompeusement « frais de gestion » (en se plantant à chaque fois, moi il m’avait compté trois fois le bouchage du vide-ordures, et trois fois également à la dame du RDC qui n’en a pas, c’est dire…).

Des travaux on s’en est avalé un paquet depuis 2009, depuis justement que je n’ai plus les moyens de sortir trop de sous. Des travaux utiles (rares), inutiles (surtout), la moitié des copropriétaires ne se déplaçant même pas pour l’AG, pour gueuler APRES, quand c’est trop tard parce que c’est voté…

Donc là, c’était fait, nous ne pouvions pas y couper, la date limite était atteinte.

Revenant de la Grande Motte, j’ai vu un mot grand comme ça dans le hall, annonçant la condamnation des vides-ordures. Pour mon escalier c’était prévu pour le 26 septembre.

Dans ma boîte aux lettres, le même papier grand comme ça. Je savais donc que je devais être sur le pied de guerre le 26 à partir de 9 H du matin.

Ce qui n’a pas empêché Madame Van Den Connasse qui m’a croisée le lendemain (en fait je pense qu’elle me guettait) alors que je partais, et qui a arrêté ma voiture (dans la mesure où même si j’y pense, je n’en suis pas au point de lui rouler dessus), pour me demander si j’avais bien compris pour le 26.

  • « Parce que vous comprenez, il y a un mot dans le hall, et j’en ai mis dans toutes les boîtes aux lettres ».

Je lui ai rétorqué aimablement que j’étais totalement analphabète et inculte de surcroit, et avais donc sur moi le dit mot, pour que ma mère puisse me le lire et tout bien me n’expliquer. Là elle est devenue toute rouge (un jour elle va se faire mal), mais a cru utile tout de même, de me demander si je serais là… Le 26… concernant la condamnation du vide-ordures. J’ai dit que oui, et comme elle m’avait bien gonflée et que je n’avais pas osé reculer pour l’écraser, je l’ai appelée le soir à 21 H 30 pour lui signaler qu’il y avait des problèmes de radiateurs (sujet d’un autre post, c’était grandiose…)

Ah elle ne veut pas que l’on appelle le syndic, il faut passer par elle ! Nous passons donc par elle, de préférence à l’heure des infos, ou pendant un film passionnant (c’est LA coalition anti Van Den Connasse).

Certains choisissent l’option « 6 H 30 », mais parfois à cette heure là, je ne dors que depuis 2 H, alors je préfère le soir tard…

Le 26 je l’ai vue arriver, bombant le torse,  avec deux mecs que j’ai catalogués immédiatement dans la catégorie « bras cassés ».

Car ils ne sévissent pas QUE dans les administrations diverses, alors que cela nous suffirait grandement (au point qu’on pourrait se passer de l’ENA à mon avis, cela nous permettrait de rentrer enfin dans la catégorie « pays civilisé »)

Le premier a retiré le truc machin du vide-ordures, Madame VDC a dûment noté qu’il avait été retiré et qu’il allait partir à la benne, puis ils m’ont déclaré tous les trois qu’ils revenaient dans une heure…

Oui parce que ce n’était pas le tout, mais il restait d’autres vides-ordures à retirer avant la condamnation définitive.

La vie n’est qu’un long calvaire…

Parfois, on y songe vraiment…

Parfois, souvent, devant l’absence de commentaires sur ce blog, je songe vraiment à l’arrêter maintenant, tant qu’il en est encore temps

Après tout il a eu 6 ans en juin, il a peut-être fait son temps. Je fais désormais figure d’ancêtre sur la blogosphère.

Ce n’est pas du chantage, c’est une simple constatation, et cela ne vient pas de la cigarette… Ne pas se méprendre sur le coup de blues…

J’y pense de plus en plus. C’est pour moi une bouffée d’oxygène que je ne prends plus tous les jours, mais tout de même…

C’est une bouffée d’oxygène. Cétait

Je ne sais pas combien de temps je tiendrais encore. J’ai des millions de choses encore à vous dire, mais j’ai l’impression que vous n’êtes plus là.

C’est tout.

Y renoncer à ce blog,  me ferait mal.

Continuer dans ces conditions tout autant…

La vie n’étant qu’un long calvaire…

Peut-être qu’un jour je viendrai tout simplement venir vous dire adieu ici, après 6 ans 1/2 de bons et loyaux services (enfin, je le crois).

Ma guerre à moi… (est déclarée)

J_ai_arr_t__de_fumer_53328815Il m’aura fallu du temps, vraiment du temps, pour en arriver où j’en suis aujourd’hui, prête enfin à soutenir sans merci, avec certainement des hauts et des bas, des rechutes peut-être, une lutte contre ce qui est désormais devenu mon ennemi personnel :

La cigarette

J’avais eu un premier sursaut de révolte en 2007 (tout de même), où, à cran avec la vie que me menait Truchon, j’étais ressortie un samedi soir à 21 H 30 pour filer à Rauchan chercher des clopes, car je n’étais pas certaine n’avoir de quoi tenir jusqu’au lendemain matin.

Au retour, cartouche sur le siège passager, je m’étais révoltée contre moi-même et cette dépendance qui m’avait poussée à cette extravagance que je n’aurais jamais envisagée à 25 ans.

Je suis en effet une fumeuse tardive, ayant clopé par-ci par-là quand j’ai connu Albert, pour arrêter sans soucis (le piège est là) avant même de m’installer avec lui et de concevoir Pulchérie. Puis, comme je n’avais pas fumé pendant 18 mois (9 mois de grossesse + 9 mois d’allaitement), j’avais repris un peu, une clope le midi, une clope après le dîner, en précisant à Albert : « tu me feras penser à fumer ma cigarette ».

Puis vint Delphine et encore 18 mois de cessation complète pour les mêmes raisons, sauf qu’Albert ne supportant pas après le sevrage de la petite, de ne pas me voir m’y remettre, me tentait régulièrement en allumant une cigarette, au son mielleux de « ça ne te tente vraiment pas ma chérie ? ».

Bref, j’ai repris, en fumant de plus en plus, et depuis, toutes mes tentatives pour arrêter se sont soldées par un échec.

Depuis l’année dernière pourtant, l’idée d’arrêter, de devoir arrêter pour plein de raisons plus ou moins bonnes, me taraudait. L’excuse d’avoir commencé tard s’estompait particulièrement, car cela faisait tout de même un bail, Delphine allant sur ses 28 ans…

Mes parents étant fumeurs tous les deux, je n’ai pas voulu tenter l’arrêt à la Grande Motte, de peur d’être trop tentée même si l’on fume dehors.

J’ai tout de même réussi (l’histoire du diplomate viendra après), à diminuer considérablement ma consommation, en allant lire au lit dès 20 H 45, sachant que je ne me relève jamais la nuit pour fumer (surtout quand il faut sortir dehors pour le faire), en allant un maximum à la piscine, ou en déplacement avec ma mère sans allumer une seule cigarette pendant 2 à 3 heures.

Diminution de moitié, j’étais contente, sauf que de retour chez moi j’ai repris mes mauvaises habitudes, mais là :

  • J’ai décroché mon téléphone pour prendre RV avec un tabacologue à l’hôpital de Rambouillet
  • J’ai recommencé à diminuer (il ne m’a pas été trop difficile de retrouver le rythme Grande Motte)
  • Je suis allée au RV, mardi 2 octobre.

Là, vraiment, j’ai envie, je le veux, je veux ne plus être dépendante. La dépendance, c’est le truc dont je ne veux vraiment plus.

  • La meilleure motivation m’a dit le tabacologue. Car :
  • Certains malades ne renoncent malgré tout pas à leur cigarette, même si elle est la cause de leur maladie.
  • Les ennuis d’argent ne motivent pas forcément (on se privera d’autre chose, je le sais)
  • S’arrêter pour faire plaisir à quelqu’un est voué à l’échec.

Par contre, j’étais un peu déçue, il m’a demandé de continuer à diminuer, pour me revoir la semaine suivante (donc lundi 8) où nous déciderons de patchs ou autres, dans la mesure ou je déteste mâchouiller du chewing-gum. Je n’aurais la prescription que ce jour là, à moi de réfléchir au problème et à la solution qui me semble la meilleure.

L’idéal serait une cure de sommeil de 3 semaines pour passer le premier cap, mais il n’a pas semblé vouloir  retenir cette hypothèse…

J’ai découvert là vraiment (parce qu’on le sait sans le savoir), l’hypocrisie de tous les gouvernements successifs concernant le sevrage tabagique.

  • La SS rembourse 50 euros PAR AN pour tout substitut nicotinique ou quelque séance que ce soit concernant l’arrêt de la clope. (là je consulte gratuitement mais ORL/hypnose/acupuncture ça douille très vite…)
  • Tout en chouinant que les fumeurs coûtent un bras à la SS (la Sécu !) (pas en les aidant à arrêter par contre), l’état se sucre un max avec les taxes diverses sur cette drogue dure !
  • Je vous pose la question : si demain, tous les fumeurs étaient définitivement dégoutés du tabac, si plus personne n’en achetait, à combien se monterait le déficit, et ne serions nous pas tout à coup incités à recommencer ?
  • Une fois de plus, les riches s’en sortiront plus facilement que ceux dont le budget est restreint.

Bref, c’est dans ma tête, je veux arrêter, donc attendez-vous au pire :

  • Très articles très énervés
  • Des articles très criticateurs
  • Des articles très très très énervés
  • Des articles très très très criticateurs.
  • Des spoinds de perte de clavier vu l’énervement…
  • Et une recette de diplomate que si vous arrivez à refaire le même, vous aurez droit à mes félicitations 🙂

J’ai apprécié le fait qu’il se refuse (le tabacologue/médecin) à prononcer le mot « volonté » qui pourrait sous-entendre qu’en cas d’échec on est une personne faible. Il préfère le mot « motivation ».

Je suis motivée, et j’ai le droit de mettre à l’amende de 1 Euro, toute personne qui prononcera le mot « volonté ».

  • Tout est une question de volonté !
  • Tu as manqué de volonté !
  • De la volonté que diantre !
  • Avec de la volonté moi j’arrête quand je veux… (et mon cul c’est du poulet ?)
  • Eu en as de la volonté !
  • Etc…

J’ai éprouvé le besoin d’en parler ici, car je sais que je peux compter sur vous pour me soutenir et éventuellement me donner de bons conseils. Il n’est pas impossible que je fasse un article de temps à autre pour vous rendre compte de mon combat.

La vie n’est qu’un long calvaire, vivement qu’en plus ce calvaire ne soit plus nicotiné…

L'annonce de ma future naissance fut un grand moment de bonheur…

Parents 1957Je l’ai su tardivement, mais l’annonce de mon petit corps (maintenant légèrement décrépit)  commençant à pousser dans le ventre de ma mère, n’a pas du tout été bien prise par la famille en général…

D’un autre côté je précise que cela fait toujours plaisir de l’apprendre, et que fort heureusement, j’étais en âge de comprendre que parfois un enfant se présente plus tôt que prévu, même au mauvais moment (surtout, à une certaine époque) et que j’avais juste été conçue quelques années avant la programmation qui n’existait pas, mes parents souhaitant des enfants un jour ou l’autre, mais pas maintenant.

Mes parents se fréquentaient depuis l’âge de 16 ans. Le moment où ils sont passés à l’acte reste zecret militaire abzolu, et je préfère ne pas zavoir quand cela a eu lieu,  tout en sachant, le temps passant, que cela a été relativement tôt, à l’insu des adultes, forcément totalement anti contre ce passage à l’acte, vu l’époque…

Ce n’est pas comme si une de mes arrière grand-mère avait été légitimée par le mariage, ou comme si le frère aîné du prisonnier était né 4 ans avant le mariage de ses parents (la généalogie est merveilleuse quand on se penche dessus…)

Ce qui me scie toujours par contre, ce sont les circonstances de ma conception.

DONC, mes parents se fréquentaient depuis l’âge de 16 ans. Mrs Tricot désapprouvait cette fréquentation. Maman lui semblait venir d’un milieu trop élevé par rapport au sien, donc à celui de papa. Elle en frémissait d’horreur car le snobisme existe dans tous les sens.

Puis les jeunes tourtereaux âgés de 19 ans, déclarèrent vouloir passer des vacances ensembles, en Espagne, dans un camp de vacances pas cher (que des tentes pour y dormir).

Là, commence ma stupéfaction, (non due au désir des tourtereaux de passer des vacances à pas cher) :

  • Mrs tricot si soupçonneuse, cru dur comme fer que les tourtereaux allaient dormir dans deux tentes séparées, en toute chasteté. C’était bien d’elle. Moi mes filles n’auraient même pas pu tenter le coup de m’y faire croire… Je n’aurais quant à moi, pas pu en causer ne serait-ce qu’une seconde à mes parents, et pour cause…
  • Mrs Morgan, ayant déjà pas mal vécu, avala la couleuvre sans piper non plus : sa fille née vierge, lui demanderait forcément l’autorisation de cesser de l’être avant de passer à l’acte. Là on rêve encore plus tout debout…
  • La réaction des deux grand-pères (les miens) reste incompréhensible également : ils ne pipèrent mot NON PLUS. Je souligne ici que Mrs Morgan avait quitté mon grand père maternel pour filer le parfait amour avec quelqu’un d’autre, et qu’il n’était théoriquement plus d’une naïveté à toute épreuve. L’autre ayant grandi sur les fortifs avait perdu sa naïveté depuis qu’il avait 8 ans (mais pas son honneur)… Le silence est peut-être d’or, mais en ce cas précis, incompréhensible…

Donc, voici mes parents; jeunes et beaux (voir la photo), partis en Espagne, sans être obligés de ruser pour fauter, genre dans le grenier à foin des grands parents, ou en hiver dans les bois, en trimballant une couverture sous la parka (ces révélations venues petit à petit après mes 25 ans,  m’ont traumatisée… hi hi !)

2 semaines c’était trop court, ils en rajoutent une de plus à des prix défiant toute concurrence mais payées par les parents, et vint la rentrée…

  • Une semaine de retard : habituel
  • Deux semaines de retard : habituel (je tiens de ma mère, je confirme)
  • Trois semaines de retard + nausées et seins gonflés : pas habituel
  • Révélations à Mrs Morgan qui s’en pâme par terre (ma fille, mon dieu, mais qu’elle horreur !) : on va aller voir le médecin (ça tombe bien c’est son amant)
  • Le médecin hésite un peu. Il n’a pas toute l’armada de tests désormais trop connus, à pratiquer sur sa jeune patiente, mais il pense tout de même que… Juste à la palpation, d’ailleurs il n’a que ça sous la main, c’est le cas de le dire… Ben on pourrait dire que c’est oui.
  • Ma grand mère, pratique, demande si une petite intervention peut résoudre le problème. Je lui pardonne, elle m’a donné beaucoup d’amour, même si au départ elle était prête à me voir passer à la trappe…
  • D’un autre côté la demande de petite intervention me reste tout de même en travers de la gorge (d’où le pardon nécessaire), parce que s’il avait dit « OK », je ne serais pas là à vous gaver, et donc Pulchérie et Delphine non plus. A quoi tient notre vie !
  • Parce que son amant lui rétorque que les parents s’aiment, que les problèmes matériels s’effaceront d’eux-même, et qu’une petite intervention est totalement à exclure. De toutes manières les parents sont contre, ils y ont trop réfléchi, même si cette grossesse n’était pas programmée du tout. Ils souhaitaient se marier et avoir des enfant, l’enfant est fait, il faudra faire avec.
  • Maman est bien enceinte. Test de la lapine positif 2 semaines après la première consultation (pauvre bête).
  • Faut annoncer la nouvelle.
  • Papa, courageux, se déplace chez son futur beau-père. Il s’est déjà farci Mrs Morgan l’accusant d’avoir violé sa fille (la mauvaise foi qu’elle avait, c’était dingue), il peut faire…
  • Maman lave la vaisselle en retenant une nausée. Mon grand père (l’apiculteur)  finalement philosophe demande à mon père « tu es content de toi ? ». Cela en restera là. Il n’y aura rien de plus désagréable de dit. Je pense désormais que mon père préparé au pire, a dû se sentir frustré…
  • Mon père affronte ses parents. Du côté de sa mère c’est grand choc, mais il y a un petit bébé à venir, et donc elle est tout de suite très béate rien qu’à l’idée, et se met à tricoter. Son père voit les choses d’un autre oeil. Il s’insurge. Trop tard bien sûr et père et fils (qui ignore à l’époque certains secrets de famille)  s’affrontent : « c’est comme ça et pas autrement », « je suis bien obligé de te donner mon accord pour le mariage ».

Parce qu’à l’époque la majorité c’était 21 ans. Qu’il fallait l’accord DU PERE (alors que maintenant c’est le père OU la mère) pour convoler en juste noce avant la majorité.

C’était moi la fouteuse de merde. Conçue en Espagne et je n’ai jamais fait espagnol comme langue vivante que c’est un scandale. Je commençais à m’enrouler le cordon autour du cou devant tant de disputes…

Je ne sais pas si j’ai vécu in utero le drame de l’annonce de ma naissance, de ma future vie. Je suis née étranglée par le cordon, sans pouvoir prendre mon souffle premier, j’ai fait une hémorragie méningée, et il paraît que je suis revenue de très loin (quoique). Pendant longtemps l’amant de Mrs Morgan qui m’a mise au monde et sauvée apparemment la vie à ma naissance, vu les interventions musclées qu’il a demandées, s’est penché sur moi en testant tout, pour finalement dire que j’allais bien (je sais que certains mal intentionnés diront que je suis à moitié tordue et qu’ils savent enfin pourquoi…).

Je me demande parfois, si l’enfant que l’on porte ne se souvient pas de ce qui a précédé sa naissance.

Parce que je sais que notre naissance, on s’en souvient. J’ai rêvé très longtemps que, visitant un château, je tombais dans les douves, et m’étouffais en pénétrant dans une eau boueuse. Enceinte de Delphine, lisant un très bon livre, j’ai compris que ce rêve, c’était ma naissance…

Après l’avoir compris, je n’ai plus jamais refait ce rêve qui me terrorisait depuis mon plus jeune âge…

Comme quoi, finalement, la vie n’est qu’un long calvaire depuis le début… Et le début c’est l’ovule + le spermatozoïde. Histoire passionnante et merveilleuse… Sauf que je ne me souviens pas être celui qui a gagné la course (en Espagne), et c’est bien dommage… Et même pas non plus d’être l’ovule attendant platement d’être fécondé (en Espagne), sans faire le moindre effort.

La photo est un peu floue, vous pardonnerez au scan. Ce sont mes parent, été 1957, alors que j’étais mise en route sans le savoir, en Espagne (que je n’ai jamais visité).

Photo prise par un copain qui draguait maman, pauvre niais…

La vie n’est qu’un long calvaire…

🙂

PS : en regardant la photo je me dis que maman = Pulchérie, et papa = Guillaume, l’aîné des garçons de mon frère. Comme quoi…