Artiste peintre : vocation contrariée…

chapelle-sixtine-vocationQuand que j’étais petite il y a longtemps, j’avais une âme d’artiste.

J’adorais les couleurs, ça, vous le savez déjà.

Non en fait je me suis plantée dans mes rééditions, vous attendrez l’épisode suivant pour savoir à quel point j’aimais les couleurs (vous n’êtes pas ici que pour rigoler, NANMAIS !)

A l’époque (et en avant la Madeleine pour certains), la majorité des papiers peints n’avaient pas le fini vernissé qu’ils peuvent avoir maintenant, et n’étaient pas lessivables. Continuer la lecture de « Artiste peintre : vocation contrariée… »

Quand on est issu d’une famille de chasseurs… (la vie n’est…)

fusil-copierCertains qui suivent, l’auront certainement remarqué : mais je fais souvent allusion au fait que j’aime les armes à feu et certaines armes blanches.

Bien évidemment tout ce qui est bombe, obus, canon, etc… armes lourdes de guerre, ne m’attire pas du tout. D’ailleurs en faire la collection serait très difficile (une autorisation spéciale pour détenir une bombe A chez soi, je ne vous raconte pas le parcours du combattant pour remplir les papiers…) Continuer la lecture de « Quand on est issu d’une famille de chasseurs… (la vie n’est…) »

Histoire de mitraillette… (1)

MitrailletteC’est une longue histoire qui ne peut être comprise que lorsque l’on sait que mon grand-père maternel :

  • Adorait la chasse y compris celle aux champignons,
  • Arpentait donc la forêt dès qu’il en avait l’occasion,
  • Avait la sale manie de rapporter chez lui tout ce qu’il pouvait trouver dans les bois lonlère et tralala, au son de « cela pourra toujours servir » (une boite de conserve avec des clous rouillés dedans que des salopiauds avaient laissé dans une clairière, pourquoi, on ne le saura jamais, ni en quoi cela pouvait servir)… Continuer la lecture de « Histoire de mitraillette… (1) »

C'est le 14 juillet, sortez les lampions, ETC…

200366490-00114 juillet 1968 : nous sommes en vacances pour un mois, dans les côtes d’Armor, à l’époque les côtes du Nord, mais le nord ce serait péjoratif…

C’est comme le bas et le haut : faut faire attention, les gens sont susceptibles… Le bas Rhin c’est juste pas possible comme qu’on dit de nos jours (juste, genre, en fait, j’hallucine, ETC…)

Bref, le 14 juillet s’annonce bien, il y a une retraite aux flambeaux de prévue (généralement remplacés par des lampions, les flambeaux) et un magnifique feu d’artifice tiré au dessus de la mer qui a le bon goût cette année là, d’être « haute » à l’heure fatale, d’où des reflets magnifiques…

Que rêver de mieux ? Nous enfilons nos pulls tout de même et nous voici partis pour une folle soirée ! J’ai 10 ans, et le plus fou de la soirée sera pour moi le feu d’artifice…

30 ANS PLUS TARD :

Tante Hortense a quitté sa maison pour une maison de retraite, à sa demande, à 99 ans tout de même, l’Apiculteur fait don de la maison lui appartenant et qu’occupait sa tante, à sa fille, et donc, Mrs Bibelot trie avec nous les trésors et autres que contient cette maison.

Savoir que rien de ce qui était rentré dans cette baraque au cours des dernières 50 années n’en était ressorti, ce qui a donné lieu à quelques désagréables surprises expliquant l’odeur pestilentielle qui régnait dans le futur havre de mes parents.

L’odeur n’a disparu qu’après arrachage du parquet et des papiers peints… C’est tout juste s’il ne fallait pas envisager de tout abattre et de ne garder que les murs extérieurs…

Bref, là nous trions les cartes postales :

  • Anciennes on garde, surtout les cartes postales à épisodes datant de 1900 et avant, pour les collectionneurs c’est top !
  • Concernant la famille, on garde, toujours intéressant de savoir qu’en 1958 tout allait bien en Espagne pour maman (qui me mettait en route à l’aide de la méthode Ogino, et celle, moins désintéressée de papa)
  • Moches et envoyées par on ne sait qui : « mais si maman, on a dit qu’on jetait ! » (Mrs Bibelot ne jette RIEN !)

Et tout à coup, LA carte postale :

  • Ma chère grand tante
    Tout va bien, le temps reste magnifique depuis notre arrivée, les enfants ont une mine superbe.
    Hier nous avons fêté DIGNEMENT le 14 juillet, retraite aux flambeaux, feu d’artifice, ETC…

Eclat de rire général.

Ma dernière soeur, est née le 14 avril suivant.

On ne se méfie jamais assez des ETC (à consommer parfois avec modération… Pour votre santé pratiquez 30 minutes d’exercice par jour, ETC…)

Parfois la vie cesse d’être un long calvaire pour devenir farceuse…

Et si qu'on faisait des crêpes chez les grands parents ?…

crepesDelphine est venue passer le samedi 14 août à la campagne.

Dès son arrivée, elle avait en tête de faire des crêpes.

Comme ma soeur devait nous rejoindre avec ses enfants, elle savait qu’elle aurait du soutien pour  son projet. Moi j’aime bien les crêpes, mais je ne les digère plus, à tel point que cela me rend malade, JE LE SAIS, et cela s’avère  TOUJOURS VRAI (que pourrais-je prendre préventivement pour ne plus me priver de ces choses exquises, y a-t-il un médecin dans l’avion la salle ?).

Innocente comme toujours, Delphine a attendu que sa grand mère émerge de sa sieste pour lui demander si elle avait :

  • De la farine
  • Des oeufs
  • Du lait
  • Un parfum quelconque, pour faire des crêpes.

Questions superflues car ma mère a toujours tout ce qu’il faut pour faire n’importe quoi, sauf de la semoule à couscous quand elle en fait un…

Assemblée de femelles comme le dit mon père car ce dernier était le seul mâle dans la place (heureusement, il a l’habitude). En effet il y avait :

  • Ma mère, mais chez elle c’est normal
  • Ma soeur qui n’est pas comme les autres
  • Mon autre soeur
  • Moi-même
  • Delphine
  • Ma nièce
  • Mon neveu s’étant lâchement absenté sous le prétexte fallacieux d’aller au cinéma avec des potes.

BREF il fallait faire des crêpes, et Delphine s’y est collée illico. Avec une partie de la famille pour y aller de commentaires multiples, on dirait qu’elle n’est pas habituée…

  • Tu sais faire la pâte ? (ma mère. Je ne critique pas, je précise toujours aux filles de faire attention en traversant)
  • Oui mamie je sais faire la pâte à crêpe (j’ai bientôt 26 ans !)
  • Tu mets bien la farine en premier (on ne refera pas ma mère)
  • Soupir
  • N’oublies pas la pincée de sel (moi, j’avoue…)
  • Soupir
  • Touille bien sans faire de grumeaux (ma soeur)
  • Rajoute le lait petit à petit (ma mère)
  • Tu as mis la pincée de sel ? (ma mère)
  • Tiens c’est curieux, moi je touille dans le sens des aiguilles d’une montre (ma mère)
  • Ben moi pas (Delphine)
  • Moi je mets du beurre salé fondu dans la pâte, c’est meilleur (ma soeur)
  • Moi je ne mets pas de gras dans ma pâte (moi)
  • Tu as tort, c’est meilleur (ma soeur)
  • Delphine en soupirant met le beurre à fondre
  • Baisse le feu ma chérie tu vas faire brûler le beurre (ma mère)
  • Mon père qui arrive : tu mets quoi : du rhum ou de la fleur d’oranger ?
  • De la fleur d’oranger (Delphine)
  • Ben ce n’est pas plus mal, nous n’avons que du rhum blanc (ma mère)
  • Oui, avec du rhum ambré c’est meilleur (mon père)
  • L’idéal c’est le mélange des deux (ma soeur)
  • Je préfère le cointreau (moi)
  • Cette poêle là attache, prend l’autre (ma mère)
  • Pourquoi tu garde des poêles qui attachent, tu en as au moins 15 (Delphine)
  • C’est sentimental, elle appartenait à Mrs Morgan (ma mère)
  • Tu as besoin d’une spatule ? Tu ne sais pas faire sauter les crêpes ? (mon père)
  • Je vais t’aider (ma soeur)
  • C’est quoi cette poêle de merde ? (la même)
  • Toi non plus tu ne sais pas faire sauter les crêpes ? (mon père)
  • Si, tiens regarde ! (ma soeur)
  • Loupé ! (la même)
  • Regarde papy, je sais faire sauter les crêpes (Delphine)
  • Loupé ! (la même)
  • Elles sont bonnes mais elles manquent un peu de parfum…
  • Elles pourraient être plus cuites…
  • Oh non, c’est parfait comme cela…
  • Non elles pourraient être plus cuites…

Merci ma puce !!!

La vie n’est qu’un long calvaire (et les crêpes indigestes, ou alors je n’en mange pas assez souvent, c’est peut-être la base du problème…)

Changement… (réédition d'un post du 11 décembre 2006, ben VI ce sont les ouacances !) (Et en plus cela tombe pile poil avec les changements de ma méchante !)

Changement_de_disposition_10153858Cette femme déballe avec amour de la vaisselle après un déménagement. Un déménagement vaut 1 incendie parait-il sur l’échelle du stress. J’en suis à 13, cela explique mon état et le fait que je sois irrécupérable.

Nonobstant cette introduction, il ne sera pas question de déménagement. C’est comme ça, je suis chez moi, je fais ce que je veux et je raconte n’importe quoi si l’envie m’en prend en me répétant en plus car qui dit vacances dit rééditions…

En fait je voudrais parler de cette tendance qu’ont certaines personnes à changer régulièrement la disposition de leur appartement ou maison. Mes parents étaient atteints tous les deux de ce syndrôme et j’ai passé mon enfance et ma folle jeunesse à voir le salon filer dans l’ancien coin salle à manger et vice versa (ils avaient ce que l’on appelle « séjour double »). A chaque changement c’était « mieux comme ça », même si le comme ça avait eu cours l’année précédente…

Maintenant ils sont coincés. Dans leur première maison et l’actuelle, cheminée trône. Qui dit cheminée dit salon forcément, donc ils ne déménagent plus les meubles tous les quatre matins en ayant l’impression d’avoir changé de domicile. Cela ne semble pas leur manquer, preuve qu’ils ont ce qu’ils voulaient…

J’ai bien sûr hérité de ce double gène, et j’aime bien changer la disposition de mon appartement de temps à autre, quand je ne suis pas atteinte de flemingite aigue… 

Les changements de disposition sont une tare familiale dont l’oncle Jules fit les frais avec la tante Alphonsine que vous découvrez, c’est comme ça, j’ai une grande famille, chacun vient à son tour. Là c’est côté Mrs Bibelot, famille légèrement plus originale que celle de Jean Poirotte (oh combien !). C’est plutôt marrant d’avoir des ancêtres originaux, et ça permet d’avoir des excuses…  Là c’est l’oncle Jules le héros, et je pense que de l’au-delà, il en sera ravi.

La tante Alphonsine rêvait de voyager, mais avant la grande guerre on restait chez soi, à moins d’être dépensier, héritier d’une fortune familiale, ou Hercule Poirot en partance pour le Nil. Elle se contentait donc de changer régulièrement la disposition de sa demeure, sans en avertir l’oncle Jules partit travailler dès l’aurore. Ce dernier ayant lui des goûts casaniers, supportait bon gré mal gré les changements réguliers que lui infligeait son épouse. Il savait que s’il manifestait un quelconque désaccord, il lui faudrait voyager pour de bon et cette simple idée le faisait frissoner d’horreur (je crois que sa pire expédition a été le Touquet en 1955). Il n’empêche que…

A l’issue d’un congrès syndical qui s’était tenu dans la région de Sauternes, l’oncle Jules rentra chez lui assez tard dans la nuit, l’esprit tout embrumé de sauternes des graves préoccupations de la journée. Il retrouva la maison avec difficultés tellement il était soucieux. De plus Alphonsine et lui n’habitaient cette nouvelle maison que depuis environ 6 semaines, et il lui arrivait encore de se rendre à son ancien domicile, 3 rues plus loin, par automatisme. Ce soir là il savait qui il était et il était les réunions syndicales le sauterne, lui ayant laissé toute sa tête, ou presque.

Il finit par trouver la porte, et au bout d’un certain temps, la serrure. Tâtonnant le long du couloir, il avança vers l’endroit où normalement sa bicyclette devait reposer le long du mur. C’était un cycliste chevronné et le vélo se devait de reposer dans la maison et non pas dans le garage inexistant d’ailleurs, à l’époque. S’il trouvait la bicyclette il était sauvé : la porte de la cuisine s’ouvrait juste en face. Son idée était d’aller prendre un verre d’eau pour se purifier l’âme. Ayant compté ses pas, il lança la main en avant, pour toucher le guidon du vélo. Un miaulement furieux lui répondit et plusieurs centaines d’aiguilles lui labourèrent les mains. « CHAT ! » se dit aussitôt l’oncle Jules non sans justesse. Normalement, le panier du chat était au fond du couloir dans un recoin à côté de l’escalier de la cave. Il avait trop avancé et dévié d’un quart de tour vers l’est c’était évident.

Il pivota sur ses talons et toucha de sa joue droite un objet cylindrique, lisse et froid. Toujours lucide, il palpa l’objet. Cela ressemblait à un tuyau de poêle. Or le seul poêle de la maison du style qu’il reconnaissait était celui de la chambre d’amis, à l’étage… Il n’avait monté aucun escalier, il en était incapable…

L’oncle Jules sentit sa raison vaciller. Aucun bruit : le chat avait dû se rendormir. Epuisé, l’esprit contrarié, il s’appuya au mur et une porte céda sous son poids. Au grincement diabolique, il reconnu la porte de son bureau. Dans son bureau il trouverait aisément le bouton électrique salvateur + ses cigarettes. Une petite clope ne pouvait pas lui faire de mal. Il avança dans le noir. Rien d’hostile ne lui barra la route. Son bras toucha doucement le coin de la cheminée et il se sentit sauvé. Prenant appui sur la cheminée il plongea la main à l’endroit exact où il savait trouver son paquet de cigarettes.

Enveloppée soudain d’un fluide glacial, sa main venait de saisir une sorte de monstre gluant et froid qui se débattait avec d’électriques soubresauts. Terrorisé, l’oncle Jules fit un bond en arrière et passant au travers murs et cloisons (dans ses souvenirs embrumés par la réunion syndicale), alla s’affaler dans la rue devant le pas de la porte.

Bien évidemment le pauvre homme ignorait totalement que la tante Alphonsine avait acheté le jour même un bocal de poissons rouges pour décorer la cheminée de son bureau, qu’elle avait déménagé le poste de radio dans la bibliothèque, entreposé son vélo dans une chambre, déménagé le panier du chat, et que ses cigarettes reposaient au fond d’un tiroir du secrétaire, lui-même déménagé dans la chambre d’amis qu’elle avait inversée avec la leur.

Ne s’en tenant pas à cela, elle avait donc également déménagé leur chambre dans l’autre un peu plus grande, en récupérant l’armoire du salon au passage pour ranger ses culottes, avec l’aide d’une voisine avisée. Elle avait inversé le salon et récupéré une vieille commode du grenier pour faire joli dans le nouveau salon.

L’oncle Jules, persuadé malgré le sauternes congrès qu’il était bien à la bonne adresse, rentra à nouveau chez lui pour se prendre un coup de poêle à frire sur la tête. La tante Alphonsine avait très nettement entendu un cambrioleur se glisser chez eux et l’attendait avec son arme favorite.

Le seul avantage du coup de parapluie poêle, fut que l’oncle Jules était excusé par avance d’avoir mal à la tête le lendemain matin.

Quand je vous le dis que la vie n’est qu’un long calvaire…