Les blinis du 1er janvier…

BlinisJe savais que je prenais un risque énorme à proposer de faire des blinis maison pour le premier de l’an. Comme le coup du diplomate à la Grande Motte, coup que j’ai refais pour Noël, avec moins de succès, mais c’était la faute du moule qui n’était pas le même (farpaitement, avec le moule en pyrex, j’avais maîtrisé de A à Z, pas là…).

Cette année, pas de trop grand comité pour Noël et le Jour de l’an, donc exit la dinde, le chapon, la poularde, que nous adorons maman et moi, avec des marrons. Après tout, nous n’en mangeons qu’une fois l’an…

Pour Noël, maman avait parfaitement réussi un gratin de fruits de mer dont j’ai la recette, mais elle a un truc qui fait que nous ne le réussissons jamais aussi bien qu’elle.

Pour le jour de l’an, après le foie gras maison qui pour la première fois depuis 10 ans était meilleur que celui de l’année d’avant, il y avait des huitres en grande quantité, et du saumon fumé.

Si jamais quelqu’un s’est fait entuber sur l’achat d’une bourriche d’huitres, c’est ma mère pour le premier janvier. Mes parent en ont mangé tous les jours jusqu’au 5… Pour Noël, elle en avait pris 2 (bourriches), mais petites, et cela avait été parfait.

Bref.

Je suis arrivée le 31, décidée à faire les blinis, à savoir les faire cuire le jour même (à la poêle à blinis), et je savais que sur la quantité, j’allais me faire avoir jusqu’au trognon.

Comme nous étions 7, maman, prévoyait au moins, 2 blinis par personne.

A manger avec le saumon fumé, après le foie gras maison (meilleur que celui de l’année dernière (bis), c’est un exploit, généralement c’est l’inverse), les huitres, dont mon neveu et ma nièce peuvent manger une quantité non négligeable.

Je crois que la petite fée a battu tous les records cette année en en mangeant 22, n’osant se battre avec son frère pour la dernière…

Qui dit foie gras dit toasts, qui dit huitres, dit pain de seigle, donc, 14 blinis cela me paraissait un peu beaucoup trop.

Qu’importe ce que je pense, là je ne suis plus qu’une pauvre enfant en perdition, ma mère m’a donné un kilo de farine de blé noir, et de la levure de boulanger en quantité + les oeufs et le lait, de quoi rassasier la Sibérie.

  • J’ai déjà eu du mal à lui faire admettre que 500 grammes de farine c’était largement suffisant beaucoup trop : elle pensait me faire utiliser le kg.
  • (En dessous de 500 grammes de farine, ce n’était plus négociable…)
  • + la douzaine d’oeuf dont je n’ai pris que la moitié
  • + le lait dont il allait lui en rester 2 litres sur les bras

Le temps de préparer la pâte, tout allait bien, et est-ce qu’il y en aurait assez (bonne question).

Quand papa a vu la pâte (enfin levée, donc triplée de volume) mélangée aux blancs battus en neige, il a pris peur. Et moi donc, qui devait tout faire cuire à la poêle (quand je vous le disais que j’allais sentir la friture).

Je ne me sentais pas de faire tous les blinis dans la poêle ad hoc, et j’ai donc pris ma vieille crêpière pour en faire en parallèle. J’avais beau faire, ceux sortant de la crêpière étaient tout de même un peu plus gros et larges que les autres. Rien à faire sur les mesures : soit cela gonflait comme il le fallait, soit, cela s’étalait comme une morne galette.

Moralité : à la fin de la pâte il y avait de quoi rassasier un régiment de cosaques (après le siège de la ville que vous choisirez, moi, je m’en tape)…

Maman était horrifiée :

  • Non mais tu te rends compte de TOUT ce que TU as fait ? ON ne mangera jamais tout ça !

Devant sa mauvaise foi pas possible, papa et moi sommes allés :

  • Allumer le feu
  • Réparer deux guirlandes électriques
  • En chuchotant que les blinis à congeler ce serait son truc…

Nous avions raison. Tout le monde a pris UN blinis et pas plus. Et encore, je suis LARGE !

Et il en restait 20 à congeler. Parce que me dire qu’il en fallait 14 c’était peut-être un peu exagéré : vu la quantité de farine que j’étais obligée d’utiliser, faire 14 pile poil, c’était impossible (ça gonfle à la cuisson).

Le 1er janvier quand je suis partie sur le coup de 18 H 30, maman emballait un par un les blinis « si délicieux » (tout de même) pour les congeler, en se demandant sans doute pourquoi je ne m’en étais pas chargée moi-même (de la congélation)…

C’est un peu comme pour les photos que je prêtais pour qu’on en fasse un retirage avant de me les rendre dans 2 semaines : quand je vais faire de la cuisine pour mes parents, je vais faire signer une décharge…

S’il y en a de trop, c’est eux qui congèlent, ou qui terminent…

Si c’est trop bon, je garde la recette…

La vie n’est qu’un long calvaire…

La Grande Motte 2012 (5) LE DIPLOMATE…

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Stupidement j’avais donc suggéré pour le prochain dîner en vue (un ami d’il y a très très longtemps devant venir avec sa femme) de m’occuper moi-même du dessert…

Tout avait commencé avec le pain sec qui s’accumulait. Pourtant on ne pouvait pas dire que nous abusions du pain, puisque une baguette par jour à 3 personne laissait tout de même du reste.

Maman, rangeait scrupuleusement le pain dur dans un sac, comme chez elle, car une fois par semaine, elle s’arrête en revenant de courses pour le donner à deux petits ânes dans un champ (ces mignonnes petites bêtes…)

J’avais donc au bout de 8 jours, dit « vaguement » à Mrs Bibelot, qu’il serait peut-être bien de faire un petit pudding, avant d’aller nourrir quelques chevaux d’une vague promenade à cheval située à la sortie de la Grande Motte.

Qui dit « pudding » dans la famille, évoque immédiatement ma grand-mère paternelle Mrs Tricot, qui régulièrement venait passer le WE et apportait ce qu’elle appelait un « gâteau de pain ».

Délicieux, et dont elle a emporté la recette dans sa tombe, on ne peut compter sur personne.

Et puis, je me suis souvenu que la recette était dans une tombe loin de la Grande Motte, et j’ai décidé d’utiliser le pain (enfin une partie du pain), pour faire un diplomate. Recette que je connais par coeur, et que je maîtrise ultra bien. (Je n’ai pas l’air comme cela avec mon appartement en ruines, surtout la cuisine et la salle de bain, mais normalement je suis une très fine cuisinière).

Mon premier diplomate (un franc succès, régulièrement demandé par mes invités) était aux fruits confits. Pour les fêtes je le fais au chocolat et marrons, enfin bref, je maîtrise.

Sauf que ma mère était partie sur « un gâteau de pain » ou « pudding » (pour abréger mes souffrances quand j’écris, merci…).

La veille du jour J, je n’avais trouvé qu’un moule mou à cake, et j’étais un peu ennuyée, parce que les miens (de moules mous) ne supporteraient pas que l’on y fasse couler du caramel brûlant.

Qu’importe, j’avais trouvé l’astuce : j’allais faire un caramel au beurre salé, donc le laisser refroidir, et faire mon diplomate en toute tranquillité.

Mrs Bibelot a donc acheté du beurre demi-sel en me précisant que ma grand-mère n’en utilisait pas pour faire son pudding

J’ai répondu que j’allais faire un diplomate et non pas un pudding, et qu’il me fallait donc :

  • Des fruits confettis (Delphine quand elle était petite)
  • 6 oeufs
  • 1 litre de lait
  • 180 grammes de sucre
  • De l’arôme vanille
  • + le pain que je jaugerais moi-même, n’est-ce pas, bien sûr, ce qui l’a rendue soupçonneuse. Car d’ailleurs ma grand-mère ne mettait pas de fruits confettis dans son pudding… mais des raisins secs… (que je suis allée remettre à leur place dans le magasin)

Puis dans un placard j’ai trouvé, victoire, un moule à brioche en pyrex idéal pour mon projet (exit le caramel au beurre salé, le beurre salé a servi à autre chose), même si je préfère faire mon diplomate dans un moule à cake (en pyrex).

J’étais fin prête.

Et mes parents très inquiets.

  • J’ai commencé en effet à couper le pain dur en petits cubes, sous le regard désapprobateur de papa, à qui le découpage revient normalement de plein droit.
  • Maman me précisant que Mrs Tricot ne découpait pas son pain aussi finement pour son « pudding« .
  • J’ai répondu 3 fois que je faisais un diplomate et la quatrième fois « foutez-moi la paix ». Puis j’ai mis le pain dur dans un saladier dans lequel il devait attendre la suite de la préparation.
  • Pendant le repas du midi, maman m’a précisé en regardant mon saladier, que je n’avais pas assez imbibé mon pain de lait pour faire mon pudding
  • Je lui ai répondu que pour un diplomate on n’imbibe pas le pain de lait et que si l’on me foutait la paix définitivement concernant le dessert, j’éviterais de me mêler de la recette spéciale de papa « lapin à ma façon », qu’il devait débuter à 15 heures.
  • Donc je devais faire mon diplomate avant cette heure fatale. Pour pouvoir m’éjecter de la cuisine avant que mes géniteurs ne commencent à se boutiquer sur le pourquoi du comment du lapin qui risque de se barrer en courant (pauvre bête).
  • Tu mets trop de champignons (ma mère a je ne sais quoi contre les champignons de paris frais, mais refuse en ce moment d’aller aux cèpes)
  • Donnes moi donc d’autres olives (mon père)
  • Il te faut encore un peu de vin blanc (ma mère), ta sauce va être trop claire
  • ET J’AURAIS DU ECOUTER MA MERE IL Y A 55 ANS DU COUP JE NE ME FERAIS PAS CHIER EN CUISINE AVEC UN EMMERDEUR/UNE EMMERDEUSE PAREIL/LE Tu en as un caractère, tu pourrais me parler gentiment !
  • Bisous bisous (quand je vous le dis qu’il faut fuir…)
  • Etc…

Jamais je n’avais fait aussi vite, mais je vous l’ai dit plus haut, je maîtrise super bien. Papa faisait sa sieste et je savais que mes bruits allaient le déranger, mais je n’avais pas trop le choix.

Je n’osais pas imaginer le carnage si nous nous étions retrouvés à trois dans la cuisine pour la préparation conjointe du plat de résistance et du dessert…

  • Caramel se faisant pendant que je préparais « l’appareil » à diplomate.
  • Caramel coulé dans le moule.
  • Mise en place des morceaux de pain en tassant bien, et en alternant avec des couches de fruits confettis
  • Versage lent de « l’appareil » sur la préparation, en mettant le surplus qui me reste toujours dans 3 petits ramequins.
  • Mise au four du moule avec sa préparation.

Là, je ne pouvais vraiment pas me louper et je me suis carrément installée sur la glacière pour surveiller ce qu’il se passait dans le four, et ajuster le thermostat régulièrement.

Quand le caramel remonte partout à la surface en faisant des bulles, il est temps de baisser, de surveiller, car ce n’est pas forcément cuit, et de ne pas faire comme papa : éteindre le four en pensant que c’est terminé, OUF !

Maman se levant de sa sieste pour le thé, m’a trouvée sur la glacière en train de terminer mon polar sanglant italien, et a jeté un oeil pour me dire que cela avait l’air sympa, mais n’avait rien à voir avec un pudding

Quand mon père s’est levé, il a trouvé ma mère assommée avec la theière et étouffée par deux sachets de Lipton jaune coincés dans son arrière gorge le gâteau sur la table, en train de refroidir, et a déclaré :

  • Tu en fais du bruit pour faire un PUDDING
  • Tu n’arriveras jamais à démouler ça correctement
  • D’après ta mère, tu devrais servir cela avec une crème anglaise, car sinon, le PUDDING c’est étouffe chrétien.

Je rassure tout le monde :

  • Le diplomate s’est parfaitement démoulé en gardant sa forme et sans s’effondrer : c’était parfait.
  • Le lapin était délicieux…
  • Le diplomate AUSSI, d’ailleurs maman qui espérait nous faire vivre dessus pendant au moins la journée du lendemain en a été pour ses frais : les invités ont tout torché. Et sans crème anglaise, inutile, car un diplomate bien fait, c’est léger et aérien…

Sauf que :

  • Mon diplomate pour mes parents, est passé quasi inaperçu, on n’a pas idée non plus de partir avec une enfant de 54 ans en vacances, et qu’elle se mêle de cuisine…

La vie n’est qu’un long calvaire.

PS : je précise qu’ils en ont tout de même pris une petite part au départ (on n’est jamais trop prudent), pour se resservir largement une fois la peur de l’empoisonnement passée…

La Grande Motte 2012 (4)

scene-de-menage1Le livre de cuisine bien en main, Jean-Poirotte décida (mais un peu tard) qu’une recette cela peut s’adapter.

Faire précuire par exemple les aubergines découpées en minces lamelles, toujours au four, eh bien non, il allait faire  ça à la poêle.

Les oignons seraient rissolés légèrement également.

Ainsi que les tranches de lard.

Pendant que maman s’activait à faire une mousse au chocolat, arriva l’instant crucial où il fallu disposer les ingrédients dans le plat.

  • « Comme sur la photo » précisa le maître cuisinier
  • Sauf que sur la photo c’était dans un plat rectangulaire et qu’il avait choisi un plat ovale.
  • Et qu’au fur et à mesure qu’il disposait les ingrédient, tout s’écroulait.
  • Parce qu’en effet il fallait que cela soit droit mais pas trop.
  • Pour que le lard finisse par rôtir agréablement, mais pas les tomates largement assez cuites.
  • Etc… etc…
  • Un oeil sur la photo, un oeil sur son plat, et un oeil sur ma mère qui ne se dépêchait pas de terminer sa mousse, Jean-Poirotte se résigna à m’appeler.
  • Venir dans la cuisine quand ils y sont tous les deux, c’est toujours risqué, mais bon, je suis arrivée quand même (n’ayant aucune excuse, la table étant déjà mise).
  • Papa disposait les ingrédients, je maintenais ce qui avait été fait. (et bien entendu je maintenais mal…)
  • Puis j’en ai eu marre de le voir lorgner son livre que j’ai subtilisé.
  • Du coup nous avons fait joli à notre manière, restait à faire cuire encore une heure (et à réchauffer avant de servir)
  • Mrs Bibelot qui avait terminé ses mousses, remarqua que ce n’était pas comme dans le bouquin
  • J’ai regretté de ne pas avoir : un appareil numérique pour immortaliser le chef d’oeuvre et un enregistreur pour immortaliser la conversation qui a suivi la remarque de ma mère…
  • Je les ai laissés se dépatouiller avec les aromates parce qu’en discuter avec eux, c’est vivre dangereusement. Si quelqu’un se mêle de ce genre de discussion, cela disperse leurs puissances de tirs respectives et la cible unique finit par être vous.

Bref, c’était délicieux. Mais Jean-Poirotte n’était pas satisfait (comme toujours) même s’il envisageait de refaire de ce plat, mais en s’y prenant autrement (comme toujours).

Stupidement j’ai suggéré quelques jours après, pour le prochain dîner en vue (un ami d’il y a très très longtemps devant venir avec sa femme) de m’occuper moi-même du dessert…

Il y a des moments comme ça, on ne sait pas pourquoi, où l’on souffre brutalement d’une chute de fonctionnement des neurones.

Car la vie n’est qu’un long calvaire.

La Grande Motte 2012 (3)

scene-de-menage1Le livre de cuisine bien en main, Jean-Poirotte s’attaqua aux tomates (pas les bonnes, mais bon, il s’était résigné).

Emincer, épépiner, peler, etc, il fait ça très bien, d’ailleurs maman ne le fait plus jamais (par contre c’est elle qui fait sauter les gambas, ils ont chacun leurs trucs).

Tout se déroulait dans un silence absolu en début d’après midi pendant que Mrs Bibelot faisait sa sieste et que je me débattais avec la « police fédérale italienne » (je dois toujours vérifier d’ailleurs si c’est une erreur de traduction et laquelle…).

Puis, il y a eu le bruit du four qui s’ouvre, du plat que l’on pose dans le four, et puis :

  • Un bip !
  • Coraline tu peux venir voir ? Je ne comprends pas pourquoi le four bippe
  • Je me lève. Normal, le four indique qu’il est désormais à la bonne température.
  • Sauf que Jean-Poirotte pour le dessèchement long et à surveiller, à réglé le four sur 100°
  • Re-bip
  • Coraline tu peux venir voir ? Je ne comprends pas pourquoi la température du four grimpe alors que je n’ai rien demandé de spécial.
  • Je me lève. Je pense (n’ayant pas le mode d’emploi sous les yeux) que comme il a choisi l’option « gratins », le four de lui-même rectifie la température. Je choisis l’option la plus basse (maintien au chaud)
  • Re bip
  • Coraline tu peux venir voir ? Je ne comprends pas pourquoi il bippe encore.
  • Parce que la température est enfin bonne.
  • Ah non, c’est trop fort pour « maintien au chaud » suis-je obligée de constater car le four bippe frénétiquement !
  • Après une demi-heure de tâtonnements, la température est enfin bonne et stable…

Deux heures se passent. Papa s’est carrément assis sur la glacière pour surveiller ses tomates. Mon polar est de plus en plus sanglant (ce sera pour la rubrique « lectures de vacances »)

Au bout de deux heures, je suis priée de prendre le relais, parce qu’il a mal au dos. Les tomates vont bien, le meurtrier est de plus en plus abominable, en deux heures il a eu le temps de continuer à sévir.

Sauf que le meurtrier n’est pas le seul à sévir, parce que papa n’arrête pas de venir ouvrir la porte du four pour vérifier l’état de ses tomates (moi je n’en suis pas capable, bien sûr), donc la température redescend, pour remonter, et des bips intempestifs perturbent les parents et ma lecture.

Papa vient prendre ma relève (4 heures de surveillance en tout) et revient tout à coup dans le salon : c’est bon, le four est coupé, les tomates sont à point…

  • Une odeur de caramélisé m’arrive soudain aux narines
  • « Tu te fais des idées » me dit mon père, « j’ai coupé le four ».
  • Je me précipite pour constater que les tomates sont plus que caramélisées, ça brûle sur les bords…
  • Jean-Poirotte passe aux aveux pendant que je me brûle à mon tour pour sortir le plat du four : il a haussé la température pour les 10 dernières minutes avant de tout couper.
  • Moralité il nous faudra, à trois, une heure pour éliminer le cramé.

Et maman a rayé d’un stylo rageur le mot « tomates » écrit par son époux (depuis bientôt 55 ans), sur la liste de courses du lendemain.

Parce qu’une nouvelle séance de séchage de tomates, c’était niet.

Le lendemain, jour de la réception et de la finalisation du plat, nous avons pu constater avec quelques aigreurs, que de la tomate séchée, dans de l’huile ou pas, et bien on en trouvait des bocaux pleins chez super U.

Qu’importe, Jean-Poirotte a été formel :

  • La prochaine fois, il fera sécher les tomates pendant 2 jours au moins, avec son four, à sa température, et donc il faudra 3 jours pour faire la recette.
  • D’ailleurs, des tomates séchées, en bocaux, avec huile de préférence, il va s’en occuper lui-même dès 2013 !
  • Comme cela il pourra faire autant de recettes avec tomates séchées qu’il le veut d’abord !

Je m’en fous, quand il est chez lui il fait ce qu’il veut, mais je me suis esbignée sans piper mot, quand Mrs Bibelot s’est exclamée « des tomates séchées maisons, et pourquoi pas encore de la confiture de coings ? »  (sanglant épisode de cuisine de 2009) et que j’ai senti qu’il allait répondre…

La vie n’est qu’un long calvaire…

PS : oui il a répondu et le débat du « à faire maison ou pas » s’est prolongé le temps que le criminel ne passe pas aux aveux (là je parle de mon bouquin)…

La Grande Motte 2012 (2)

scene-de-menage1Le livre de cuisine bien en main, Jean-Poirotte trouvait toutes les recettes tentantes…

Y compris les plus compliquées…

Je ne m’imaginais pas une seule minute qu’il puisse choisir une recette s’apparentant de près ou de loin à une recette qu’il maîtrise parfaitement.

Non. Il voulait innover. Comme mes filles débutant en cuisine à douze ans, et s’attaquant direct à un dessert demandant quatre heures de préparation et l’utilisation de l’intégralité de la batterie de cuisine.

Son choix s’est arrêté sur un gratin d’aubergines au lard et autres, dont l’intitulé débutait bien évidemment par les ingrédients.

  • Il ne fallait pas des aubergines normales mais tigrées.
  • Il ne fallait des tomates tout venant, mais d’autres.
  • Il ne fallait pas du lard ordinaire mais en tranches fines
  • Une épice, je ne sais plus laquelle, qu’on ne trouve pas partout
  • En bref il ne fallait pas de ce que l’on trouve où nous allons faire nos courses tous les jours (avec ma mère c’est tout les jours).
  • Nous devions donc aller en centre ville où aller à deux est obligatoire : pour se garer en double file vu qu’il n’y a jamais de place…

Maman adorant faire les courses, c’est moi qui me colle en double file. De toutes manières, depuis l’année dernière, elle avait pris le pli de me laisser conduire.

J’ai vécu une heure extraordinaire, garée en double file donc, dans le centre de la Grande Motte, à voir :

  • Ma mère entrer chez le marchand de légumes,
  • Ma mère sortir de chez le marchand de légume,
  • Ma mère traversant sous mes yeux pour aller je ne svaais où,
  • Ma mère retraversant derrière la voiture (mais je l’ai repérée grâce au rétroviseur) pour se rendre je ne savais où,
  • Ma mère traversant à nouveau pour se rendre au Crédit Vinicole
  • Ma mère retraversant puis partant d’un pas martial vers je ne sais quel magasin.

J’ai envisagé sereinement à un moment donné qu’elle puisse avoir un sosie, puis je me suis dis que ce sosie était vraiment une copie conforme et qu’il fallait que je le choppe pour mettre les deux femmes face à face…

Au bout d’une heure, elle est revenue enfin à la voiture (et une heure c’est long quand on guette plus ou moins les flics), pour me faire le bilan des courses.

  • Personne n’avait d’aubergines tigrées : les gens ne les achètent pas. Elle s’était donc résignée à acheter des aubergines normales
  • Personne n’avait les tomates truc machin, elle en avait donc pris d’autres, qui sont délicieuses mais coutent la peau des fesses. Maintenant si vous voulez manger de vraies tomates, poussant dans de la vraie terre, il faudrait presque vendre un rein.
  • Elle avait eu du mal à trouver du bacon « à l’anglaise », jusqu’au 3ème boucher qui avait compris qu’en fait elle voulait du lard en tranche.
  • Je ne sais plus quelle épice l’avait obligée à faire deux supérette, d’où ses passages successifs devant et derrière la voiture (toujours garée en double file).

Nous sommes rentrées contrites, avec tout ce qu’il ne fallait pas prendre, mais mon père philosophe s’est dit qu’il ferait avec.

Nous recevions le vendredi soir et fort heureusement, il s’y est mis le jeudi après midi parce que le premier pas hilarant de la recette était :

  • Découpez les tomates en lanières fines
  • Epongez les lanières
  • FAITES SECHER LES TOMATES AU FOUR pendant 4 à 5 heures à 120° maximum en SURVEILLANT.

Alors que mon père ne maîtrisait à ce moment là, pas du tout le fonctionnement du four…

Je me suis donc installée à proximité de la cuisine (de toutes manières il faisait un vent froid à décorner les cocus, donc terrasse interdite), à lire un polar merdique (c’était mieux qu’il le soit, cela me dérangerait moins de me déranger), prête à le seconder.

Ce qui n’a pas loupé car la vie n’est qu’un long calvaire…

Scène de ménage : la confiture d'abricot 2012 (2)

scene-de-menage1Le mercredi, je suis arrivée, résignée, pour trouver le chaudron avec les abricots ayant bien détrempé dans le sucre.

J’avais échappé, sans le savoir, au pétage des noyaux pour récupération des amandes et traitement des dernières pour en retirer la peau…

24 H c’est 24 H, et à 15 H pétantes, le chaudron a été mis sur le feu..

Mon père
Ma mère
Moi (je, d’abord)

  • Tu mets le feu trop fort, il y a écrit « à feu doux »
  • Ce n’est pas important, regarde donc la recette pour le temps de cuisson il faut mettre le minuteur en route.
  • Ce n’est pas à la minute près !
  • L’homme se dérange jusqu’à la table, chausse ses lunettes et règle le minuteur sur 20 minutes.
  • Tu es têtu ! Il faut mettre le minuteur en route quand ça bout !
  • Ben ça bout regarde ! D’ailleurs il faut déjà écumer !
  • Mais non cela ne bout pas réellement, il faut attendre au moins 20 minutes (coupage du minuteur)
  • J’ai l’impression que je vais tout écumer et qu’il ne va rester que des morceaux !
  • Bien fait pour toi, tu as commencé à écumer trop tôt.
  • L’homme reverse le résultat de l’écumage dans le chaudron. Non sans soupirs…
  • Ce coup ci, ça bout :
  • Quand je te le disais qu’il fallait 20 minutes. Coraline tu crois que nous aurons assez de pots ?
  • Je ne veux surtout pas le savoir Aucune idée maman, on verra bien !
  • Va voir dans l’arrière cuisine et ramène d’autres pots, ils sont en haut du placard.
  • Je vais dans l’arrière cuisine, je reviens, je vais chercher l’escabeau et je retourne pour  regarder : il n’y a plus de pots dans le placard de l’arrière cuisine
  • Tu as mal regardé
  • Il va dans l’arrière cuisine, constate que j’ai rangé l’escabeau, me demande d’aller le rechercher, monte dessus et l’admet, il n’y a plus de pots dans le placard de l’arrière cuisine.
  • Reste à aller chercher ceux qui sont dans l’atelier, parce que ce n’est pas le tout mais le minuteur a sonné !
  • Pour la mise en pot, je te laisse 5 minutes, c’est le judo aux JO ! (mon père, ex judoka sait vraiment ce qu’est un timing, ils doivent apprendre cela AUSSI…)
  • Mrs Bibelot coince à mort dans un pot, l’entonnoir spécial versage de confitures dans des pots, dans un pot justement (comme c’est étrange…)
  • Je m’ébouillante pour essayer de le dégager, on sera deux.
  • Impossible, il va falloir transvaser la confiture d’un pot dans un autre, pour récupérer l’entonnoir et s’en servir avec prudence
  • Vous n’y connaissez rien, laissez-moi faire !
  • Coraline tu avais raison, il faut transvaser dans un autre pot pour récupérer ce putain d’entonnoir.
  • 3 brûlés légers, 3…
  • Bibelot, tu ne mets pas assez de confiture dans les pots, Coraline passe moi une petite louche, je vais compléter.
  • Finalement on aura assez de pots, tu peux aller ranger les autres Coraline.
  • Non pas dans l’arrière cuisine, il faut les remettre dans l’atelier.

Non, je les ai remis dans l’arrière cuisine. Avec la fin du monde pour le 21 décembre 2012, il est certain que l’ON va refaire des confitures.

Je suis partie au moment où ils débattaient des prochaines à faire d’ailleurs (pêche ou prune ?), si un commerçant ferait un prix ou non,  et où ils décidaient de transformer l’ancienne confiture* de coing en pâtes de coing.

Courage, fuyons.

*Dans la famille on ne fait pas de gelée de coings, la confiture c’est bien meilleur, mais il y en avait de trop…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Scène de ménage : la confiture d'abricot 2012 (1)

scene-de-menage1Un vendeur diabolique a proposé à maman, au marché du mardi 31 juillet, 5 kg d’abricots pour un prix défiant toute concurrence.

« Pas de problèmes » s’est dit Mrs Bibelot, « nous allons faire des confitures ».

J’aurais dû me méfier (une fois de plus) en voyant la bassine à confitures de mon arrière grand-mère sortie la semaine précédente pour être dûment nettoyée.

Il faut dire que cette année, le prunier n’a pas donné ce qu’il fallait, vu qu’il agonise, et que le pêcher n’a donné que 3 fruits (contre 1 l’an passé, et 20 pots de confitures il y a 2 ans…)

D’où frustration, et la mise en tête d’utiliser les pots vides qu’avaient mes parents.

Après inspection des Reine Claude qui ne seront pas assez nombreuses, et des mirabelles que « ah non, on les mange comme ça ! »

Cela leur manquait de se boutiquer pour faire quelque chose qui sort un peu de l’ordinaire (on ne fait pas des confitures tous les jours non plus).

J’ai été forcément mise en cause, quand ce même mardi, ma mère m’a appelée mine de rien pour me demander si par hasard je n’allais pas faire des courses.

Si, et ce n’était pas « par hasard », mon frigo faisant la gueule. Donc si je pouvais lui prendre 3 kg de sucre cristallisé je serais bien mignonne, parce qu’elle avait 2 kg en réserve et que 3 kg c’était suffisant.

J’ai échappé au nettoyage et coupage des abricots, mais quand je suis arrivée le mardi, Jean-Poirotte m’attendait attendait de pied ferme ses kg de sucre, qu’il a versé immédiatement dans la bassine où les abricots agonisaient attendaient.

Restait à savoir combien il manquait de sucre et donc :

  • Mon père a cherché partout les calculs de ma mère (tarage de la balance avec la cuvette destinée aux fruits) et ne les a pas trouvés.
  • Manque de bol ce jour là, elle a émergé de sa sieste avec 1/2 H de retard.
  • Pour retrouver ses calculs avant de boire son thé, son mari piétinant sur place (il y a des moments où ses genoux vont nettement mieux)
  • Ah bah non, c’était ceux des prunes d’il y a deux ans, parce qu’il n’y avait de toute évidence pas 10 kg de fruits.
  • Et que les bons calculs étaient illisibles dans une poubelle de récupération, détrempés par le jus de je ne sais quoi…
  • Et gnagnagna (ma mère note tout un tas de trucs sur ses notes de courses, et les égare systématiquement…)

J’ai pu fuir au moment où ils débattaient de la recette.

  • Mrs Bibelot aime à suivre les recettes à la lettre
  • Jean-Poirotte voudrait que cela soit terminé avant d’être commencé, et améliorer éventuellement les choses,  argumentant donc toujours.

Là, il s’agissait de savoir si laisser les abricots mariner dans le sucre pendant 24 heures, c’était bien nécessaire. Ma mère prétendant que oui, et lui non.

Jusqu’à présent j’étais restée neutre, mais cela ne pouvait pas durer vous l’imaginez bien. Parce que 24 H c’est 24 H et que forcément pour la suite, je serais présente…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Un diner presque parfait… (4)

femme-horrifieeJe suis toujours d’une oreille  cette émission, l’heure à laquelle elle passe étant celle où je me promène sur la toile, ou prépare mes articles.

La semaine dernière nous avons été avertis dès avant la première émission du lundi, qu’il y aurait un participant de classe internationale.

Plastic Bertrand…

Comme il y a quelques mois M6 au cours de 100 % mag avait révélé qu’il était probable que Plastic Bertrand n’ait jamais été la voix de ses chansons (je ne me souviens que de « ça plane pour moi » qui m’a toujours fait grincer des dents), qu’ils nous avaient présenté la vraie voix, je me suis dit qu’ils voulaient se faire pardonner ou compter sur leurs auditeurs pour manquer cruellement de mémoire.

Sur le coup j’ai pensé qu’il pouvait y avoir un gag à la clef : que personne ne le reconnaisse. J’en ai rêvé un court moment…

Moi en tous cas, si j’avais été de la semaine, j’aurais pu lui ouvrir la porte sans tilter de quelque manière que ce soit.

D’ailleurs pour reconnaitre quelqu’un, il faut tout de même l’avoir relativement connu et mémorisé. Ce qui n’était pas mon cas…

Non, j’avais mauvais esprit, ils l’ont tout de suite reconnu (ou alors ils avaient été briffés… Car concernant la TV réalité, j’ai plus que des doutes. Ce grand artiste, chanteur, compositeur etc… (passez-moi la brosse à reluire).

Platic Bertrand s’est révélé dès le premier soir, être l’emmerdeur de la semaine, et j’aurais eu les boules qu’il gagne.

Jamais content, toujours à chercher la petite bête, sortant régulièrement des affirmations culinaires totalement fausses, un vrai chieur, j’avais du mal à ne pas baffer le téléviseur…

Au moment où il est passé (le jeudi), les 4 autres semblaient l’attendre au tournant et ne se sont pas privés de le dire. J’ai donc été assez sciée par la notation qui le mettait soudain en tête du « tournoi ».

Là je me suis demandée combien on les avait payés pour qu’ils notent aussi bien…

Je n’étais pas dans les assiettes mais bon…

Fort heureusement, j’avais encore mauvais esprit (comme d’habitude) et Plastic, puisque c’est comme cela qu’on l’a appelé toute la semaine (heureusement que son nom de scène n’était pas capote Bertrand), a finalement perdu devant l’hôte du vendredi.

Du coup…

Ca a plané pour moi… La vie cessant pour un court moment, d’être un long calvaire….

(Et voila maintenant j’ai cette fichue chanson dans la tête, au secooouurrrr !)

Il faut faire les foies gras ma chérie !

scene-de-menage1Depuis plusieurs années, Jean Poirotte et Mrs Bibelot font eux-même le foie gras pour les fêtes.

Ce foie gras a une particularité d’ailleurs, « il était toujours meilleur l’année dernière »…

Nous savions que papa bénéficierait d’une « permission » de sortie pour les fêtes, mais pas encore qu’il sortirait définitivement de sa maison de rééducation le 23 décembre.

Donc, il n’était pas question qu’il puisse faire les foies avec maman (qui voulait à tout prix les faire cuire le mercredi au plus tard), ce qui était bien dommage. Généralement quand j’entends le mot « terrine », je prends la fuite, après avoir assisté aux tendres échanges concernant le sel, le poivre, les épices, l’alcool à mettre…

Là, je n’allais pas y couper, en me disant qu’après tout, je saurais à l’avenir, comment procéder.

Sauf que, maman est tellement habituée à se boutiquer avec papa pour des broutilles, que ça aussi m’est tombé dessus.

Deux foies de canard au départ. Maman a rouspété parce que le sien était moins propre que le mien et qu’elle avait plus à dé-veiner et dénerver. Du coup elle a échangé les foies, et là j’ai râlé qu’elle était gonflée.

Car moi je m’en tirais comme si j’avais fait des foies gras toute ma vie.

Est arrivé le moment où il fallait peser le plat avant d’y mettre les foies à mariner, pour savoir après remplissage du plat, combien nous avions de foies à assaisonner.

C’est tout simple, il suffit de faire une règle de trois. YAKA !

Ce qui n’était pas simple, car les deux balances de Mrs Bibelot se sont révélées être hors d’usage. Après 40 années d’utilisation, il est scandaleux de voir l’appareillage de cuisine tomber en panne.

Maman a donc appelé Marie Françoise, une de leurs amies, qui nous a gentiment prêté sa balance.

Donc nous avions 835 g de foies gras. Pour lesquels il convenait donc de mettre sel, poivre, armagnac, porto, 4 épices, en partant d’une base de « pour 500 g ».

Les règles de trois ont été faites non sans difficulté, le 5 g devant-il compter ou pas ? c’est après que nous avons attaqué un problème digne du certificat d’étude, concernant l’alcool, dont il fallait 5 cl… (si notre règle de trois était juste)

Ce soir là, nous aurions été recalées direct…

Maman avait sorti un de ses antiques tupperwares mesurant en ml.

  • 5 cl d’alcool ça fait combien Coraline ?
  • Un doute m’étreint
  • 50 ml ?
  • Maman, regardant d’un oeil un peu torve, le mesureur en ml, et ce que représente 50 ml : « ça ne fait pas beaucoup ». Tu es sûre que c’est 50 ml ?
  • J’ai comme un doute, mais 500 ml cela ferait beaucoup trop…

En plus, j’ai une tare désormais, car ayant travaillé 9 ans dans le traitement des eaux, j’ai pris l’habitude de compter en m3/H, ce qui ne nous arrangeait pas spécialement (pour les m3/h ou m3 simples je suis vachement fortiche)

Car toutes les deux nous avions un doute en regardant la contenance indiquant 50 ml…

Du coup nous avons appelé Marie Françoise, qui a eu un doute elle aussi, et a demandé confirmation à son mari.

C’était bien 50 ml.

Ca ne faisait pas beaucoup. Nous avons donc hésité à téléphoner à l’homme de l’art à la Grande Motte, mais nous nous sommes dégonflées… D’autant que nous avions été prise d’un fou rire pas possible, à compter et recompter combien un litre contient de ml, de cl, de dl…

Nous avons donc versé les 50 ml, maman persistant à trouver que cela ne faisait pas beaucoup du tout, quand nous avons touillé délicatement la préparation, avant de la mettre au frais.

Et comme il faut mélanger plusieurs fois, et bien, à chaque fois, nous trouvions que cela ne faisait pas beaucoup, d’autant que le tout se fige au froid. Le lendemain matin, cela a paru sec à maman, et elle a remis, direct, 50 ml de mélange porto/armagnac.

Sur le coup nous n’en avons parlé à personne, nous attendions de savoir si les consommateurs trouvaient qu’il y avait trop de porto et d’armagnac.

Mais non. Le foie gras était délicieux et ne sentait pas du tout trop l’alcool.

Mais il était meilleur en 2010…

La vie n’est qu’un long calvaire

Les dernières crêpes chez les parents…

crepesLa dernière fois qu’ON avait fait des crêpes chez les parents, l’idée était venue de Delphine et la pauvre avait souffert.

Si elle n’a flanqué un coup de poêle à personne c’est que c’est une douce nature…

Etant en résidence chez les parents pendant que papa s’éternise à l’hôpital pour faire chier en faisant celui qui n’en a rien à faire pour n’inquiéter personne (loupé, tout le monde s’inquiète toujours), je ne me contente pas de dormir avec un flingue pour protéger la maison (z’êtes prévenus).

De temps en temps, je cuisine un peu, ce que je ne fais pas chez moi, vu que ma cuisine n’est qu’une ruine et mon appartement globalement un taudis qui ferait la fortune d’un plombier (et d’installateurs divers).

Je cuisine si maman me laisse faire, car elle reste persuadée que même des oeufs coques, elle est la seule de la famille à savoir les faire.

Il y a 4 semaines et demie approximativement environ, celle qui n’est pas comme les autres venait passer le WE et enfin voir son père en réa, et les visites étant limitées dans le temps et en nombre de personnes, je lui ai évidemment cédé ma place le dimanche après midi, laissant le prochain créneau horaire à mon autre soeur.

Depuis la veille j’avais envie de crêpes, ce qui est à souligner, car ce genre d’envie me prend environ une fois tous les deux ans, vu que les crêpes et ma vésicule, cela fait mauvais ménage.

Je pouvais préparer la pâte TRANQUILLE et sans COMMENTAIRES, et je savais que maman n’insisterait absolument pas pour faire les crêpes elle-même.

Faire la pâte cela a l’air simple, sauf qu’il faut réunir les ingrédients. Fastoche vous direz-vous, sauf que vous ne connaissez pas ma mère.

  • Les oeufs sont dans le frigo, jusque là tout va bien.
  • Sauf qu’il n’en reste que deux et qu’il m’en faut quatre, les autres oeufs étant dans le deuxième frigo, dans l’arrière cuisine, derrière des bières que personne ne boit jamais.
  • Faut donc trouver les oeufs excédentaires dont on sait qu’ils existent vu que votre mère a brandi la douzaine sous vos yeux la veille.
  • Après, il faut trouver la farine.

Alors là j’ouvre une parenthèse intéressante, car trouver la farine n’est pas si évident que cela.

Chez moi, quand j’en ai, elle est rangée avec le riz, les pâtes, les trucs dans le genre, toujours si j’en ai.

Chez Mrs Bibelot, les pâtes sont rangées à plusieurs endroits.

Les coquillettes par exemple sont au dessus des plaques gaz, à droite, au fond du placard, derrière le mixer (le mot mélangeur n’existant pas en français… Alors ne comptez pas sur moi pour dire « blinder » dont je me demande toujours d’où cela sort…).

Si vous voulez des tagliatelles elles sont elles, au dessus du four le plus sophistiqué, derrière le thé et trois sortes de chocolats.

Pour les spaghettis, inutile de vous dire qu’il n’y en a pas : il y en a. Dans le buffet à vaisselle, derrière les assiettes à soupe dans une boîte faite pour les spaghettis. Ne me demandez pas pourquoi ma mère ne regroupe pas les pâtes, elle n’en sait rien elle-même tout en vous précisant que de toutes manières, elle n’aime pas spécialement les pâtes.

Si vous voulez savoir où sont rangées les sauces diverses allant avec les pâtes, vous allez avoir la migraine.

Donc, il fallait que je trouve la farine, ce qui n’a pas été une mince affaire. En effet, comme Mrs Bibelot avait fait le plein dans ses réserves, elle avait mis deux kg de farine bien à l’abri dans une cocotte, dans l’arrière cuisine, qu’heureusement connaissant l’esprit tordu de ma mère, j’avais eu l’idée d’ouvrir (la cocotte).

  • Oeufs OK
  • Farine OK
  • Lait OK (dans le deuxième frigo de l’arrière cuisine au fond derrière le cidre de réserve)
  • Cidre OK
  • Parfum…

Le rhum est donc dans l’arrière cuisine (qui peut vous sembler immense mais c’est faux) sur l’étagère où l’on range les spiritueux et le vinaigre d’alcool dont la femme de ménage fait un usage éhonté.

Sauf que le rhum agonisait et que la pâte était peu parfumée.

Je savais qu’il y avait de l’eau de fleur d’oranger quelque part. Il y en a toujours.

Restait à la trouver…

  • Salle de bain ou maman stocke ses eaux d’Hamamélis, de bleuet, de fleur d’oranger ou de rose : NIET
  • Bibliothèque du couloir donnant sur la chambre du RDC où maman aime bien égarer des trucs (j’ai ainsi retrouvé, parce que je voulais lire,  une lampe de poche bien en évidence devant 2 Tagada Christine, alors qu’elle la cherchait depuis 3 ans (la lampe)) : NIET
  • Dans tous les placards de cuisine, y compris dans la boîte à spaghettis, ma soeur aimant bien parfumer son thé avec de l’eau de fleur d’oranger : NIET
  • Dans le meuble ou mon père stocke ses cartouches, la dynamite et les pièges à ours : NIET

Il m’a fallu attendre le retour de maman, pour parfumer ma pâte à crêpe de manière correcte.

Evidemment, elle et ma soeur étaient ravies à l’idée que nous allions manger des crêpes et que j’allais m’occuper de la chose.

Et maman m’a expliqué où est rangée désormais mais ce n’est pas définitif, l’eau de fleur d’oranger.

Comme elle aime bien s’en mettre un peu dans le cou et sur les bras avant d’aller se coucher, vous trouverez l’eau de fleur d’oranger dans le placard des toilettes du RDC, derrière le PQ de réserve.

Pas devant le PQ. Ce serait trop simple.

Et c’était vraiment ballot, c’était le seul endroit du RDC dans lequel je n’avais pas fourré mon nez en cherchant.

Sinon j’y aurais retrouvé le thermomètre à vin rouge qu’Albert et moi avions offert à Jean-Poirotte il y a 30 ans, et qu’il cherche régulièrement partout quand il attend du monde. Je l’ai retrouvé le lendemain quand j’ai décidé de vider ce placard pour en faire l’inventaire (deux balles perdues, deux…)

La vie n’est qu’un long calvaire.