Les filles et la Toussaint…

Les_filles_et_la_Toussaint_10147881Quelle rapport entre cette photo et la toussaint vous direz-vous ?  c’est la fête de tous les saints donc celle des filles aussi (la fête des morts c’est le 2 novembre, mais comme ce n’est pas férié on profite du 1er pour aller au cimetière ce qui est toujours une sortie gaie).

La Toussaint étant passée, je peux en parler en regrettant ce merveilleux jour où je me suis levée vers 11 H 30… (on aura compris que je suis matinale de nature)

J’avais une grand mère qui était très croyante. Personne ne savait d’où cela lui venait, dans la mesure où ses parents ne l’étaient pas. Apparement elle avait fait un voeu pendant la dernière guerre (en Europe), et mon grand père étant revenu après 5 ans de captivité, elle a dû penser que dieu existait forcément.

Comme tous les convertis sincères, elle en faisait beaucoup trop. Elle a réussi à dégouter ses trois enfants de la religion. Pour ses petits enfants elle a fait de son mieux, et surtout tiré la tronche quand on lui a annoncé qu’on n’irait plus à la messe avec elle le dimanche, communion faite pour avoir plein de cadeaux (sauf pour mon frère et la dernière qui avaient été réfractaires). Elle n’a trop rien dit que je ne me marie pas à l’église et mette au monde mes deux filles dans le péché en plus de la douleur pour l’aînée.

Avec les filles elle a tenté le coup la malheureuse et cela a été un échec total.

C’était une arrière grand mère gâteaux avec les filles. Elle s’en occupait beaucoup, et nous la voyions souvent, surtout qu’elle passait le mois de juillet avec mes parents où je les retrouvais souvent + pas mal de WE mon grand père nous ayant hélas quitté bien trop tôt.

La maison louée années après années en Camargue donnait sur une place avec un christ en croix d’au moins 3 mètres de haut qui impressionnait beaucoup Pulchérie quand elle allait se faire payer une glace ou acheter le pain avec son arrière grand mère. Ma grand mère se fit donc une joie de lui expliquer le chemin de croix, le calvaire, pâques et les cloches, les saints, la trinité, la résurrection et tout le bataclan, avec l’impression d’avoir marqué un coup contre l’obscurantisme de sa descendance.

Pour noël je faisais une crèche car j’adore les santons et que cela faisait partie de mes noëls de petite fille, ma grand mère ne mettant le petit jésus qu’une fois que nous étions couchés, et c’était un miracle de constater qu’il était apparu dans la nuit du 24 au 25 décembre. Sinon je lisais plutôt aux filles mes bouquins d’enfance sur le père noël et son traineau et je zappais un peu le pourquoi de la crèche : on est content quand un enfant nait et celui là était un peu différent des autres, c’était un prophète (restons objectifs, c’en était un)… Comme mes santons sont de Provence, je leur faisais un petit cours sur le pays de Marcel Pagnol.

Alors que j’étais enceinte de Delphine jusqu’au menton (approximativement), au mois de juillet en vacances, Pulchérie demanda à ma grand mère de lui raconter l’histoire de Jésus à l’heure de l’apéro sacré des vacances. Ne voulant pas se faire prendre avec ses récits précédents devant témoins tous plus incroyants les uns que les autres, ma grand mère commençat avec la poésie de noël, pour être interrompue par Pulchérie indignée :

  • « Non pas cette histoire là mamie (oui c’était mamie aussi), celle où ils l’ont cloué ! »

Ceci d’un ton déterminé (voire même sadique, les enfants étant inconscients), très intéressé, et même pas impressionné. Mon père fit une petite grimace : cette enfant avait bien le temps d’apprendre que l’homme est un loup pour l’homme et sa mère était priée de se servir un coup à boire plutôt que de traumatiser (?) son arrière petite fille avec des récits sanglants à l’heure de l’apéritif (car c’est sanglant de A à Z)

Du coup la pauvre arrière grand mère se rabattit sur le cimetière à la Toussaint suivante avec Pulchérie (Delphine têtant toutes les 3 heures avec application) ne s’avouant pas vaincue. Dans ma famille on n’est pas très cimetière, voire même pas du tout, encore que celui du village où habitent mes parents soit ravissant et qu’on y ait plein de monde dedans (d’ailleurs c’est ma volonté, je veux y non être un jour). Bref ce n’est pas l’endroit où j’emmenais promener Pulchérie et quand j’y vais, c’est toute seule et en dehors des jours obligatoires, un jour de cafard gris, car je le trouve apaisant (et que c’est fou le monde que je connaissais vraiment qui y non est maintenant !). Ma grand mère y allait elle très souvent.

Donc visite au cimetière avec allusion au paradis où l’on va forcément un jour si l’on est sage (hem), parce que Jésus est mort sur la croix pour cela et tout le blabla. D’ailleurs toutes les personnes qu’elle lui faisait « visiter » la regardaient de là-haut et l’attendaient ce qui inquiéta la petite. Pulchérie nous demanda des précisions sur le sujet à son père et moi, grillant ainsi son arrière grand mère cette innocente… Seule réponse à faire à une enfant de 4 ans : « tu as bien le temps d’y réfléchir, tout ça ce sont des bêtises et je vais te lire Bambi (dont la mère… Non je vais te lire Merlin l’enchanteur) », car à 4 ans on est immortel. En plus on ne tenait pas spécialement à la voir entrer un jour dans les ordres, pour peu que la grand mère réussisse son coup… Des années auparavant elle avait terrorisé ma soeur en lui disant que si elle mourait elle deviendrait un ange : le mot « ange » fut interdit pendant de longs mois…

N’empêche que Pulchérie adoraaaiiit aller au cimetière tous les ans, plusieurs fois par an avec son arrière grand mère, avec une prédilection pour la Toussaint. « C’est joli maman, c’est plein de fleurs, je peux courir sur les tombes et me suspendre aux croix…. » (je la visualise pleinement en train de faire le zouave sur des tombes, ma grand mère ramassant les mauvaises herbes). Delphine était moins fan sur cette promenade là : rien à manger, et ce n’était pas elle qui aurait risqué de se casser un bras en faisant de la barre asymétrique sur une croix : on n’est jamais trop prudente devant les saints du paradis qui peuvent vous priver de desserts… Je me demande ce que font les enfants musulmans au cimetière : c’est la chose qui frappe le plus en pays musulman, cette absence de croix (de barres asymétriques où se surpendre). Je me demande également encore comment ma grand mère a pu laisser Pulchérie faire de la gymnastique dans le cimetière, mais elle n’a peut-être pas pu faire autrement : cette enfant adorait grimper partout et on arrivait souvent trop tard…

A comme Agoraphobie, ou la connerie humaine

Je_n_aime_pas_la_foule_pop040Depuis ma plus tendre enfance, je souffre d’agoraphobie.

« Peur irrationnelle se manifestant dans des endroits publics et/ou des espaces découverts »

En fait je n’ai pas peur dans les espaces découverts et vides, ça m’est égal qu’il n’y ait personne et que ce soit une morne plaine, par contre j’ai une peur panique de la foule, à tomber dans les poires. J’attends donc que l’on divise la définition en deux (peur des grands espaces OU peur des espaces trop peuplés)

La foule c’est con. Nous sommes cons, donc, les gens (dont moi) sont cons surtout en foule, parce si l’on prend tout le monde un par un tout va bien… Donc pour moi il n’est pas irrationnel d’avoir peur de la foule, parce que c’est très con (la foule, pas de prendre les gens un par un).

Une scène d’horreur dans un film, pour moi c’est une foule en délire prenant quelqu’un à parti, un lynchage, une prise d’otage, je ne sais pas… Une foule contre des innocents (même s’ils sont coupables ça me troue). J’ai le sang qui quitte ma tête pour se précipiter dans les pieds, je suffoque, j’ai dû vivre cela dans une vie antérieure. Même des gens qui chantent un 14 juillet ou un soir de victoire de coupe du monde, ça me terrifie, parce que tout peut changer d’un moment à l’autre et que là où il y a foule il y aura des morts.

Pour moi la foule c’est le calvaire de la princesse de Lamballe ou de Mademoiselle de Sombreuil buvant un verre de sang pour épargner la vie de son père. C’est la malheureuse que l’on tond un soir de « libération » dans « la liesse populaire » (en chantant avec bonne conscience), le noir victime du Ku Klux Klan, le pauvre soldat allemand de 17 ans égaré en France en 1945. C’est l’horreur. C’est aussi cette joie émouvante de la libération (suivie de quoi d’autre ?). C’est un personnage à part entière que la foule, avec ses humeurs bonnes ou mauvaises, changeant d’un quart d’heure à l’autre, avec ses paranoïas multiples.

La foule c’est n’importe quoi. Incontrôlable si l’on n’a pas fait science pö et 90 ans de psycho. C’est heureux, ça hurle sa joie et aussi sec cela se retourne contre n’importe qui, n’importe quand, au son de n’importe quel adage. La grande qualité de politiques que je qualifierais personnellement de « cons mais pas bêtes » est de savoir se servir de la foule et se barrant quand il en est encore temps, avant qu’un anonyme ne hurle « mort à Danton ! ».

Je n’ai pas envie de faire partie d’une foule et d’être manipulée par la liesse ou la haine populaire, donc j’évite la foule (surtout qu’elle pourrait me piétiner au passage, la foule ça marche sur n’importe quoi). Quand ça commence à serrer un peu, je tombe dans les poires en vrai (je ne peux plus respirer) et me fais ramasser par de séduisants pompiers, mais n’empêche : je n’y vais plus, parce que sinon c’est au risque de me faire piétiner. Du coup j’évite autant que faire se peut la foule (en bonne chochotte, la victoire de la France en 98 et le retour de l’équipe à Clairefontaine m’a vaccinée à jamais et le Christ peut revenir : je ne me dérangerai pas pour l’écouter).

J’ai assisté dernièrement à un effet de foule sur un blog. Ne manquait que le son pour que l’horreur soit complète.

Donc une personne adulée qui publie un malheureux billet demandant un petit soutien à son blog. Rien que de très normal (enfin de pas choquant en ce qui me concerne), et de très bien expliqué, on sait où l’on va, qu’il n’y a pas d’obligation, on sait que tout continuera comme avant et que chacun fait comme il veut. Simplement on apporte son soutien ou pas. Cool relax, pas de souci me dis-je en quiche yvelinoise qui n’ait rien comprit à la vie malgré mes ans chaque année plus douloureux à porter…

Le soir j’ai pris avec stupéfaction connaissance d’environ 240 commentaires + un autre billet d’explication et les commentaires allant avec. Ca partait gentiment au départ, les commentaires restaient pondérés pour ou contre, choqués ou pas, quand tout à coup paf ! effet de foule. Il a suffit d’un post franchement méchant pour que cela se déchaîne.

J’aimerais que l’on prenne d’assaut le ministère des finances comme on a pris d’assaut le blog d’Hélène. Ah oui j’adorerais ! Parce que là c’était grave : « tu n’as pas honte ? 1000 personnes vont donner 3 euros pour toi, c’est facilement gagné à 1000 lectrices par mois » (la jalouse qui n’a pas un lecteur et qui confond mois et jour, et Hélène n’avait rien exigé, elle n’annonçait pas que son site devenait payant, « et pourquoi tu ne bosse pas ? » « il y en a d’autres qui ont plus besoin de fric que toi »… ETC…

Qui envoie un mail à qui de droit en disant « QUOI mes impôts locaux servent à payer une soirée au gagnant du village fleuri, à 150 Euro l’invité et il y en avait 1000 avec leurs prix de consolation ? » « Quoi ? vous vous déplacez aus USA aux frais de la population pour remettre la légion d’honneur à un pompier de New York » ? « QUOI ? » Ben non ça la boucle grave, pas envie d’être fiché (vous l’êtes…)

Qui se permettrait un tel débordement avec son gouvernement ? (ça ne lui ferait pas de mal pourtant). QUI a pollué la boite mail d’un technocrate en demandant des comptes ? Mais il a fallu qu’on vienne hurler anonymement que ce blog ce n’était pas un travail… Qui ne méritait aucune rémunération.

Ce n’est pas le problème (pour moi), le fond m’importe peu. Le problème c’est le cri anonyme et venimeux dans la FOULE.

J’adore le côté anonyme. On crie un bon coup et si l’on tombe bien tout le monde va suivre. C’est comme cela que l’on décapite la princesse de Lamballe (joli coup !) et que l’on tend en ricanant certainement un verre de sang à Mademoiselle de Sombreuil en se disant « merde elle le boit ». C’est courageux en diable, c’est pour moi la connerie humaine à l’état pur que de se retrouver en mouton de Panurge à suivre n’importe quoi.

Les commentaires timides du début, les premières s’offusquant léger et correct, ça allait. Mais après déferlement de commentaires de trolls qui feraient mieux d’écrire à JC (ChiChi, ne vous égarez pas je sais qu’il y a longtemps que l’autre a fait son ascension et qu’on a un jeudi férié en mai grâce à cette virtuosité aéroplane et souvenez-vous-en… (comment ça vous n’êtes pas croyant et vous respectez le jeudi de l’ascension ? J’hallucine !!!)).

Parce qu’il y a eu le correct pour, le correct contre, et puis tout à coup la connerie trollesque, les voix criant anonymement dans la foule, celles que l’on suit souvent, plus que les autres d’ailleurs. Et là on se lâche, bien à l’abri dans l’anonymat, en se permettant n’importe quoi.

Et si l’on avait été dans une foule, que se serait-il passé ? Une anonyme(j’ai moyen vu de mâles sur le sujet), aurait crié « va bosser connasse, ou crève ». Et là tout le monde aurait fait quoi ?

Baillonner l’anonyme n’est pas dans mes cordes, sauver l’héroïne au péril de ma vie je ne peux pas le jurer vu que j’aurais été chez moi, loin de la foule… Et vous ? Vous tournez les talons et vous partez ? Vous linchez la personne incriminée ? Non ? vous ne faite rien ? Alors pourquoi y a-t-il dans l’histoire des foules en délire ?

Je n’accuse personne. Simplement, ça me fait peur même à lire. Car même sur un blog, on peut retrouver un effet de foule et faire une crise d’agoraphobie (pas grave j’ai du tranxène).

Et vous la foule, ça vous fait le même effet qu’à moi ?

Moi et le téléphone (déjà)…

Je_t_l_phone_53328817J’avais une chance inouie : mes parents avaient le téléphone. Il faut dire que Jean Poirotte s’était mis à son compte et qu’il attendait les appels de clients potentiels. Sinon les médecins et les riches étaient les seuls à l’avoir (le téléphone).

Pendant longtemps mes parents furent les seuls à posséder un combiné dans tout l’immeuble. Celà nous posait un peu et permettait à mes copines de me traiter de crâneuse (même pas vrai, je trouvais cela normal, mais cela leur faisait plaisir). En cas de problèmes médicaux graves en pleine nuit, les voisins venaient timidement sonner chez nous pour que l’on appelle le médecin d’urgence.

C’était un téléphone noir qui sonnait pire que l’alerte des pompiers le jeudi à midi pile. Oui en cette époque préhistorique, c’était le jeudi le jour sans école. A la naissance de la dernière, maman fut obligée de cerner la sonnerie avec des coussins pour éviter que BB ve soit réveillé en sursaut et en hurlant de terreur (justifiée) par la sonnerie DRIIIIIIINNNNNNNGGG !

Quand je fis connaissance avec meilleure amie à l’âge de 12 ans (donc on se fréquente depuis 36 ans), le téléphone se répandait petit à petit. Ses parents avaient également le téléphone + la télévision, mes parents eux étant réfractaires à l’unique chaîne.

Bien évidemment, une fois rentrée à la maison en bus ou en vélo, je n’avais qu’une idée en tête : appeler meilleure amie pour lui raconter la dernière du jour, alors que l’on s’était quittées une demie heure plus tôt.

A l’injonction « raccroche, ton père attend un appel et va faire tes devoirs », je boudais un peu, histoire d’exister, et m’éxécutais en silence tout de même.

Le temps passant je me mis à ramper sur le dalami et à faire la chandelle en parlant « codé/parents pas compris » pendant des heures avec meilleure amie. Tout cela pour ne rien dire. Enfin si c’était très important. Il faut dire que sa mère à elle travaillait (était donc absente pendant le coup de fil),  que meilleure amie était tombée amoureuse de son voisin de pallier (qu’elle a épousé et qui lui a fait 4 enfants, ils sont toujours ensemble merci). Elle l’avait croisé en rentrant du lycée et devait urgemment m’avertir de la nouvelle du jour.

  • Il m’a dit bonjour que dois-je penser ?

  • Il m’a regardée que dois-je penser ?

  • Il m’a ignorée que dois-je penser ?

  • Il m’a sourit que dois-je penser ?

Tout ceci pendant que cet innocent mangeait des chips en regardant la 1 ou la 2, vu qu’il n’y avait pas d’autre chaînes (l’arrivée de la 3ème chaîne fut émouvante pour tous).

Je passe sur les coups de fil idiots (il y en a eu très peu, si si… j’insiste). Genre « j’ai fait du thé très fort, c’est super pour teinter les jambes ! » « La tomate c’est génial contre les points noirs » « qu’est-ce que je fais demain matin, je fais semblant d’avoir crevé ? pour voir s’il me porte secours ? (roue dégonflée à juste regonfler à coup de pompe à vélo, ancêtre de la bombe anti crevaison)

Au bout de deux heures, maman m’intimait l’ordre de raccrocher « ton père cherche peut-être à nous joindre » (argument bidon et suprême, mon père a toujours détesté le téléphone, comme Albert).

Ces mères quelle plaie ! La vie n’était déjà qu’un long calvaire… voir là

Le questionnaire qui tue…

Personne ne m’a invitée à le faire (snif), mais il m’amuse…

1) Attrapez le livre le plus proche, allez à la page 18 et écrivez la 4ème ligne :
Mélanger les oeufs et la farine + la levure (je fais un gâteau, donc c’est forcément un livre de cuisine)

2) Sans vérifier, quelle heure est-il ? 13 H 35, la dernière fois que j’ai regardé c’était à peu près ça et je regarde tout le temps

3) Vérifiez :
13 H 42, est-ce important ? Ca a changé samedi, d’ailleurs ça change tout le temps…

4) Que portez-vous ?
Un vieux tee shirt pourri que si les filles le voyaient elles me lapideraient avec des figues molles et en feraient du chiffon à chaussure…

5) Avant de répondre à ce questionnaire, que regardiez-vous ?
Si le thermostat de mon four était bien réglé, car il décode souvent (oui j’ai un rhube et alors ?).

6) Quel bruit entendez-vous à part celui de l’ordinateur ?
Le chat qui miaule, mais ce n’est pas un scoop, il miaule tout le temps.

7) Quand êtes-vous sortie la dernière fois, qu’avez-vous fait ?
Entendons nous bien : que voulez vous dire avec « sortir » et « faire » ? Sinon je suis partie à Paris pour une soirée troc avec blogueuse non psychopathes sélectionnées par Hélène

8) Avez-vous rêvé cette nuit ?
Oui bien sûr, comme tout le monde !

9) Quand avez-vous ri la dernière fois ?
Ce matin en lisant un commentaire laissé sur mon blog, sinon je ne rigole jamais, ça favorise les rides.

10) Qu’y a t’il sur les murs de la pièce où vous êtes ?
Du papier peint très moche que j’ai la flemme de changer depuis 10 ans, des photos des filles et une applique qui clignote.

11) Si vous deveniez multimillionnaire dans la nuit, quelle est la première chose que vous achèteriez ?
Une voiture, la mienne ce n’est plus possible, elle fait rire même les parents des mômes…

12) Quel est le dernier film que vous ayez vu ?
Vu au cinéma ? Je cherche. Vu à la TV : HATARI. Je regarde la TV environ une fois par semaine, de vieux films de préférence d’où le titre étrange…

13) Avez-vous vu quelque chose d’étrange aujourd’hui ?
Oui, je me suis vue dans la glace de la chambre des filles en train de RANGER mes fringues.

14) Que pensez-vous de ce questionnaire ?
J’adore les questionnaires, voire même les QCM, et en règle générale j’évite de penser pour éviter un ulcère.

15) Dites-nous quelque chose de vous que ne savons pas encore :
Je suis une fan de « Docteur Quinn », je ne me ronge pas les zongles et je déteste le café. Pour le reste c’est personnel…

16) Quel serait le prénom de votre enfant si c’était une fille ?
J’ai deux filles qui se prénomment Pulchérie et Delphine, c’est écrit partout, donc je m’interroge sur le SI.

17) Quel serait le prénom de votre enfant si c’était un garçon ?
Georges Bush Junior de Junior, j’aime bien la provoc. C’est facile je sais que je n’aurai plus d’enfant…

18) Avez-vous déjà pensé à vivre à l’étranger ?
La Guadeloupe. Comment ça c’est en France ? Bon alors la Martinique. Non finalement je mens, j’aime bien ma cambrousse et mon pays, je n’ai jamais songé à m’expatrier et apprendre une langue forcément barbare.

19) Que voudriez-vous que Dieu vous dise lorsque vous franchirez les portes du paradis ?
Je me lève parce que c’est toi, et je retourne me coucher, mais tu peux faire ce que tu veux, tu as tous les pouvoirs

20) Si vous pouviez changer quelque chose dans le monde en dehors de la culpabilité et la politique, que changeriez-vous ?
Dieu existerait, et il m’aurait laissé carte blanche (d’où la transformation de certaines armes en chose dans laquelle marcher du pied gauche porte bonheur, entre autres…)

21) Aimez-vous danser ?
Si j’avais dû être petit rat à l’Opéra, j’en aurais forcément parlé…

22) Georges Bush ?
Je l’adore. Je suis son unique fan en France, et je persiste du coup, être unique ça me plaît bien…

23) Quelle est la dernière chose que vous ayez regardée à la télévision ?
HATARI. Je ne regarde jamais la télévision sauf pour me mettre une K7 ou un DVD

24) Quelles sont les 4 personnes qui doivent prendre le relais sur leur blog ?
Forcément la méchante, les ménagères de moins de 50 ans, ma sérénité sereine, et mercutio… (ce n’est pas que je n’aime pas les autres, mais 4 ça limitait forcément et la vie n’est décidément qu’un long calvaire)

Les filles chez le médecin !

Les_filles_chez_le_m_decin_57210879Cette image idyllique est de l’intox !

Il faut bien emmener les chérubins chez le médecin (hélas !).

Pour des raisons diverses : angine qui pointe, otite qui persiste, vaccins à refaire, variole droit devant, peste à tribord, ou rubéole avec symptômes…

L’homme (ou la femme) de l’art ne se déplace pas toujours (3 fois hélas).

Pulchérie a débuté sa vie de malade avec des otites (j’ai fait un post là dessus). La pédiatre donc, fatalement, en cas de visite pour d’autres motifs (non, finalement,  toujours une otite), devait, la malheureuse, lui regarder les tympans dans le blanc des yeux pour vérifier que tout allait bien de ce côté là (réponse toujours négative, quelle innocente !).

A la vue de cette pauvre femme, Pulchérie se mettait à brailler avec force et application, là dessus elle a toujours été championne du décibel. Je partais donc équipée de Mrs Bibelot : 2 pour la tenir c’était un minimum. On la pesait braillant, la mesurait hurlant, lui testait les réflexes éructant en « charabia développé ». Jusqu’au jour où  je suggérais de lui regarder les tympans en premier lieu, et de passer au reste après…

Ce qui fut fait. Une fois l’appareil retiré des oreilles (on peut comprendre, ça fait mal quand l’oreille est purulente), Pulchérie retrouvait son sourire, arrachait le collier de la pédiatre + une boucle d’oreille et le lobe de l’oreille qui allait avec, en se marrant très fort car c’était une nature joyeuse, (sauf quand on lui regardait les tympans ou lui demandait de terminer son assiette (suivez, c’est obligé, je l’ai déjà dit !)).

Le temps passe et c’est infâme car on se retrouve au seuil de la vieillesse avant d’avoir eu le temps de dire ouf et…

Oui… Pulchérie devint une petite fille « raisonnable ». Enfin je n’arrêtais pas de le lui dire, sans la convaincre réellement. Elle voyait bien sa petite soeur assez raisonnable, elle, chez le médecin avec ses oreilles infectées ELLE AUSSI (Delphine était du genre à ne pas vouloir l’ouvrir cette petite biiiiiche (dixit sa soeur émerveillée), et me regardait pour savoir si elle avait le droit de pleurer). Pulchérie avait bien envie d’être encore plus raisonnable que sa petite soeur, mais…

Ben non, une piqûre c’était hors de question, je ne parle même pas des prises de sang. J’avais un voisin médecin, dont la fille fréquentait la même classe que Pulchérie. Naïve, je fis une infidélité à mon médecin traditionnel pour un rappel de vaccin, en pensant que devant le père de sa copine elle allait se tenir. En fait elle n’en avait rien à battre de la copine et de sa réputation dans la classe….

Je ne sais pas comment elle a sû qu’il y avait de la piqûre dans l’air. A peine rentrée dans le cabinet après 1 heure d’attente à jouer au trivial poursuite avec sa soeur, elle se réfugia sous le bureau du médecin médusé (je n’ai pas dit : elle se glissa en douce…) et se mit à hurler « au secours, à l’aide ! on torture un enfant innocent ici ! » (trois fois de suite) (quand je pense qu’elle a arrêté le théâtre !). Mrs Bibelot manquait, Pulchérie ayant assuré qu’elle était grande et raisonnable… Il fallut l’extirper de sous le bureau, repliée sur elle-même tellement elle était crispée. On sentait le médecin crispé aussi, regardant sa seringue d’un oeil torve en se demandant s’il n’allait pas aller planter de la brebis en Ardèche. Eut lieu LA piqûre avec hurlements atroces vidant la salle d’attente (Delphine était morte de rire). Puis le fatal « aaahhhh je n’ai rien sentit DU TOUT« . Je ne sais pas si elle aurait senti le coup de presse papier que visiblement le médecin-à-la-réputation-définitivement-ruinée était prêt à lui assèner trop tard bien sûr : il fallait commencer par celà.

Pour une prise de sang nous partions à trois. Pour la tenir…, le laborantin hésitant à rentrer dans les ordres boudhistes au moment précis où il devait excercer, le Tibet finalement c’est tout à côté… D’ailleurs le parcours menant au laboratoire était interdit sur mon GPS personnel n’existant pas à l’époque car Pulchérie se mettait à hurler « je leeee savvaiiiiis que tu allais me faire faaaaaiiiiire une prise de sannnnnng !) à la vue de la rue maudite, menant également au Monoprix…

Delphine n’aimait pas trop le médecin non plus, mais elle suçait son pouce, résignée. Coup de bol pour elle un beau jour elle avait un rappel à se faire faire et  MOI AUSSI. Je suis donc passée la première en rigolant (se faire piquer c’est tordant, il me fallait donner l’exemple). Elle a rigolé également (un peu jaune) et empoché 3 bonbons au lieu d’un… Cela compte dans une vie, surtout la sienne (Pulchérie étant totalement allergique au chantage bonbon, mourir de faim ne lui faisant pas peur)

D’un autre côté actuellement pour la prise de sang elles sont à égalité (quoi ? pour la pilule ? mais je l’ai faite il y a 22 ans !). Même pas à reculons au labo. Pas du tout du tout. Quant au médecin, il faut qu’elles soient à l’agonie, et encore. On (Delphine) m’appelle au boulot pour je trouve un médecin corvéable sur les pages jaunes… dans le Marais de préférence et qui puisse recevoir immédiatement. Et puis finalement on n’y va pô parce que cela va passer, on n’est pas la fille d’Albert pour rien… (j’en profite au passage pour leur signaler qu’elles ont des rappels à faire, ah on ricane moins !)

La vie n’est qu’un long calvaire…

J'aime pas le train…

EndoraPour revenir de Paris, j’ai été bien entendue obligée de prendre le train, la cariole à âne se faisant rare dans Paris. Et puis 45 km en cariole, avec Diabolos mourrrrrrant de faaaaiiiim à l’arrivée malgré la tonne de croquettes que je lui avait laissée samedi, j’ai préféré éviter.

Je n’avais pas pris d’arme cette fois ci, pas plus qu’un quart de pomme ou un quart de flotte (faut suivre), je me sentais en confiance.   Delphine m’a accompagnée jusqu’à Paris Montparnasse parce qu’entre Cité et ma gare de réception, je peux toujours m’égarer c’est certain et puis on avait à parlotter entre mère et fille loin des oreilles de sa soeur (non pas qu’on en dise du mal, mais être deux par deux c’est sympa aussi). J’étais sciée par ma valise (je vous parlerai du coup du billet expiré plus tard et les courbatures feront l’objet d’un post exclusif) et je me suis écroulée dans le premier wagon qui est celui à prendre pour être à côté de la sortie quand en arrive à Champignac en Cambrousse (z’avez qu’à lire Spirou, les vieux, c’est à mourir de rire).

Les flics sont passés en bande de 18 pour faire remarquer à un jeune homme bien sous tous rapports et lisant Quafqua, qu’il n’avait pas à mettre ses pieds sur le siège devant lui. J’ai cru qu’ils montaient dans le train, j’avais tort, ils regardaient juste où l’on mettait nos pieds et SE SONT ROULES UN JOINT SUR LE QUAI, alors que Delphine m’avait fait remarquer que je n’avais pas le droit de fumer sur le même quai ! C’était un peu hallucinant, d’un autre côté ils dialoguaient sympa avec des fumeurs en manque, je peux comprendre (par 18 les flics armés c’est peut-être un peu beaucoup non ? Ou c’est moi ?).

Juste avant le décollage, mais alors juste avant, (après vérification sans doute que les flics restaient bien sur le quai) 6 loubards bien blancs et sans accent (je précise), sont montés dans le wagon. Alors que j’étais seule dans le wagon le jeune homme quafqua ayant décrété aller poser ses pieds ailleurs, ils se sont installés juste en face de moi, à côté et tout et tout, ce qui fait louche tout de suite. Je les ai ignorés mais eux ne m’ignoraient pas et j’étais à 1000 km de la sonnette d’alarme.

Ils avaient un look d’enfer et des idées plein la tête, certainement pas des meilleures… J’en ai eu la certitude dès qu’ils m’ont apostrophée « ça va miss ? » « Miss » ? MOI ? Bigleux en plus… Et puis je n’ai pas gardé les lapins avec ces types avec leurs bottes, leur portable dans lequel l’un criait à un autre qu’il faisait grimper les filles aux rideaux (c’est quoi un rideau au fait miss ?)

On a juste bousculé ma valise. On m’a dit « elle fait quoi la vioque c’est pas une miss t’as plus l’oeil (rires intelligents c’est mieux) elle n’est pas contente que des jeunes sympas s’intéressent à elle ? ». J’ai méprisé, le coeur dans les godasses et révisé mon testament. Le plus moche (bien sûr) m’a fait un clin d’oeil en me précisant que j’avais de beaux restes, ça fait toujours plaisir, quand on me parle de restes ça m’évoque un gigot, et lui ferait mieux de faire un clin d’oeil dans son miroir pour voir comment il est séduisant ainsi…. Je n’avais plus peur, juste envie de lui défoncer la tronche mais pas la santé de l’héroine de Kill Bill (et sa maestria). Sinon je pense que… Ayant laissé mon sabre fabriqué par Atory Henzo à la maison j’ai pris la décision de descendre à la prochaine, en maudissant ma distraction.

J’ai courageusement pris ma valise l’air de rien, ne jamais faire voir à un prédateur qu’il nous fait peur, écrasé le pied du plus moche qui voulait m’empêcher de passer en le fusillant du regard, pour me diriger vers la sortie et descendre à Clamart comme si j’avais fait cela toute ma vie (descendre à Clamart, connais pas). Il a attendu que je descende pour me dire que je ne savais pas ce que je perdais, vu qu’il avait été légèrement tétanisé (tout de même) par mon écrasage urgent de ses arpions et mon regard qui tuait, enfin j’espère. Comme une conne je lui ai répondu « je t’emmerde » une fois sur le quai parce que m’écraser trop, je ne peux pas (il aurait pu descendre avec ses potes, j’ai été conne sur ce coup là). Trop tard pour qu’il descende (heureusement) il était coincé dans le train qui repartait, et moi sur le quai à attendre le prochain train une heure plus tard…

Quand le train suivant est arrivé deux siècles après, j’avais toujours peur et envie de chialer, mais à 48 ans ça n’attendrit plus personne. Je me suis assise à côté d’une famille sympa, la maman m’a dit que je n’avais pas l’air bien et m’a proposé des chips (elle pensait que j’étais en hypoglycémie). Je déteste les chips alors j’ai lâché le morceau en restant digne (enfin j’espère). Du coup elle m’a proposé un coca et j’ai eu envie de chialer une fois de plus parce que je déteste le coca, que je ne pouvais pas lui faire de peine et que du coup je l’ai bu et le coca excusez moi, mais c’est atroce, ça devrait être interdit par la loi en ce qui me concerne.

Ca tombait bien, ils descendaient à la même station que moi. Ils m’ont ramenée en voiture chez moi car j’étais incapable de marcher tellement j’avais la bloblotte… et qu’ils sentaient bien que sur les 800 mètres à faire à pied je n’étais pas top. Ils m’ont demandé mon n° de tél pour vérifier que je ne m’ouvrais pas les veines en rentrant (je les ai rassurés, MAIS ILS ONT APPELE C’EST SUPER) Je me suis dit qu’il y avait des gens bons sur terre et j’ai remercié en regrettant de ne pas avoir de pain à l’ail à leur refiler (les pauvres). J’ai pensé à mon petit fils Georges lancé dans cette jungle avec des parents indignes qui lui font des calins et lui donnent à manger quand il a faim. Je me suis dit que ce n’était pas grave parce que j’étais entière, que si cela se trouve je ne risquais vraiment rien, et que j’avais passé une bonne soirée la veille. J’ai effacé tous les messages de ma boite mail blog toute seule tant j’étais perturbée quoi que pas au point de négliger de me précipiter sur le net. J’ai fini par pleurer un bon coup avant de reprendre une vie normale (je me suis fait 2 masques dans mon bain rapport à la pleuraison, mais bon le lendemain matin je ressemblais à une grenouille abligeoise tout de même et ça craint).

La prochaine fois que je pars à Paris, je prends mon cran d’arrêt, une bombe de gaz lacrymo et un pistolet à eau chargé en jus de citron pour tirer dans les yeux : ça les fait briller ! (du coup c’est malin, je vais baliser tous les jours en sachant les filles dans le métro à longueur de journée, ces innocentes…)

La vie n’est qu’un long calvaire. JE HAIS LE TRAIN ET LES TRANSPORTS EN COMMUN.(Non Pulchérie tu n’y échappera pas, je viens avec Mrs Bibelot qui viendra visiter son premier arrière petit fils dans 3 semaines, mais je n’ai même pas peur parce qu’elle aura ses petits ciseaux pliants…)

Ma première soirée blog…

Ma_premi_re_soir_e_blog_2__AB05370J’avais vu passer au boulot en vitesse, une annonce d’Hélène pour une soirée troc le 28 octobre. Je savais bien que rentrant chez moi le soir je ne pourrais pas m’inscrire ou bien trop tard, genre dans la file d’attente, 172ème position.

Du boulot en effet, je ne blogue pas, je ne réponds pas sur les blogs des autres ou le mien, même pendant la pause déjeuner où théoriquement je fais ce que je veux. Il suffit que Truchon apprenne que je vais sur canalblog et il pensera forcément que j’y passe ma journée, alors que je n’ai pas assez de 8 heures pour faire mon boulot.

Et voici Pulchérie qui m’envoie un mail au boulot toujours, bravant Truchon, « je t’ai inscrite pour la soirée troc ». Mince, me voilà inscrite : émotion… Deuxième émotion : j’irai pas toute seule j’ose pas. Pas de soucis, elle s’est inscrite aussi, je dormirai chez elle, elle va me cornaquer pour cette soirée et s’il le faut viendra me chercher chez moi avec un harpon pour m’y traîner (on aurait eu l’air chouettes !).

Ne pensant pas utile d’en arriver là je dis OK. Grosse crise d’angoisse. Je pourrais être grand mère (d’ailleurs je le suis, faut suivre), mes fréquentations parisiennes sur blog sont des jeunesses, qu’est-ce que je vais bien faire là dedans ?

Stupéfaction : on a envie de me rencontrer m’assure Pulchérie, j’en suis rouge. Je vide mes placards, je charge une valise à mort pour la soirée troc, et je quitte mon appartement qui ressemble à Berlin en mai 1945 après mon tri. Je découvre au passage qu’il est hallucinant que je puisse avoir autant de fringues noires et je me mets un post it sur ma carte bleue « ne pas acheter de noir avant l’an 3000 ». Me voilou partie avec ma valise contenant en plus du reste un litre de sangria, et dans mon sac un pain à l’ail. A la maison cela sentait bon, pendant 45 minutes dans le train on m’a regardée d’un drôle d’air, du coup j’ai pris l’air soupçonneux également (c’est pas moi, qui cela peut-il être ?).

Pas le temps d’appréhender, arrivée à la bonne station grâce à Pulchérie (sinon je pense que je tournerai encore vers porte des Lilas avec mon litron et mon pain à l’ail, l’air hagard), nous voici rejointes par une blogueuse connue de Pulchérie et de moi également mais juste via blog pour moi… Présentations. Je me sens mieux, tout ira bien. Arrivée pour découvrir Hélène en train de se ruiner l’index avec du saucisson et les autres, petit à petit… Quelle gentillesse, quelle spontanéité, quelle féminité ! Et moi avec ma mémoire en vrac, impossible d’en remettre plus de 3 ou 4, donc je ne citerai personne pour n’en vexer aucune qui ne le mérite pas !

Cela a été SUPER ! Moi voyez vous, je suis arrivée à 48 ans en me disant que les femmes sont peut-être des chieuses, mais que dans la vie la solidarité féminine joue toujours à fond et qu’on n’est jamais mieux qu’entre femmes (ou filles).  Et les réunions féminines j’adore. Parce qu’on a peut-être l’air futile et tout, mais en tendant bien l’oreille on en entend des choses intelligentes après le « ce gloss est à tomber ».

Moment exhaltant où tous les produits de beauté et de maquillage sont tombés sur le sol. Fouille discrète. J’ai beau savoir que j’ai le droit de prendre ce qui me tente, je n’ai pas envie d’en voler une autre. J’espère avoir apporté ce qui fera plaisir (je n’ai retrouvé que peu de mon arrivage d’origine). Pour les fringues j’hésite à chercher, je préfère les discussions autour de la table basse. J’arrive en fin de parcours, certaine de ne voler personne (je n’ai pas l’air mais ma timidité me tuera). J’ai une soeur handicapée mentale qui vit dans un centre très bien, mais avec des personnes qui parfois n’ont pas de famille et pas grand chose pour se fringuer. Je donne régulièrement et là du coup, je repars avec ma valise pleine à craquer.

Je me suis ruinée les deux bras et les jambes dans les couloirs du métro avec ma valise 15 tonnes, mais cela valait le coup. En plus je n’ai rencontré que des personnes sympas.

Les filles, les blogs de filles, c’est top !

Par contre en France se déplacer dans le métro ou les transports en commun tout court, avec un poussette, un fauteuil handicapé, cela doit être l’horreur, on est vraiment nuls et ça c’est pas top ! (je ne me plains pas pour moi, ma valise je l’ai choisie…)

C comme Comment chier une pastèque part 2

Accouchement_57210942Pour Delphine, ma gynéco et moi avions choisi une autre maternité (enfin elle, j’avais eu trop de problèmes dans la première, je vous raconterai).

J’avais été prise en main dès mon 4ème mois par un accoucheur de choc. Comme pour Pulchérie je faisais de l’hypertension dite gravidique (gravide est relatif à grossesse : un utérus gravide = vous êtes en cloque) et c’est grave. C’est ce qui provoquait ces crises d’éclampsie fatales qui ont tué tant de mamans (et certainement encore actuellement dans beaucoup de pays). Pour Pulchérie, l’accoucheuse cette garce, m’avait donné un traitement sans que la tension baisse et sans qu’elle ne moufte. Là, l’accoucheur me changea le traitement illico qui me transforma pour le reste de ma grossesse en endive trop cuite avec une tension normale (je ne sais pas si vous visualisez bien l’énergie du légume, pour la couleur je suis toujours plutôt pâle ayant autant de mélanine qu’un yahourt…).

Bonne nouvelle, la péridurale n’était toujours pas remboursée par la SS (la sécu, ne nous égarons pas) sauf si elle était prescrite par l’accoucheur, et elle l’était d’office dans mon cas, faisant baisser la tension de manière significative pendant l’accouchement (j’ai sû à ce moment là que j’avais frôlé l’éclampsie 3 fois pendant mon précédent accouchement sans qu’on ne fasse quoi que ce soit, car il avait fait rapatrier mon dossier et soupiré devant la longueur du monitoring et l’absence de traitement).

Donc péridurale prévue, visite chez l’anesthésiste avec joie. Delphine prévue pour le 22 octobre, me voici saisie malgré ma légumisation, par le syndrôme du nid, le 9 octobre.

Le syndrôme du nid (pour les nullipares qui se demandent si je suis folle), est un syndrôme qui n’attaque pas toutes les femmes, mais qui fait que tout à coup on a une énergie débordante et l’envie de tout ranger, laver, aligner au cordeau + faire des provisions. En fait, c’est un instinct ancestral qui pousse la maman à tout mettre en ordre avant qu’elle ne soit ratatinée sur son lit pour plusieurs jours. Albert est rentré le 9 au soir pour me trouver sur un escabeau à récurer une applique, alors que la veille je faisais la baleine échouée sur la banquise, sur le canapé, à regarder Dorothée avec Pulchérie, Pulchérie me tenant l’éponge pour se sentir utile et ne pas grimper dans les plantes vertes. Il a illico appelé Mrs Bibelot (après m’avoir intimé l’ordre de descendre de là et terminé l’applique) qui s’est pointée le lendemain matin, sans savoir (elle n’avait pas connu le syndrôme du nid, elle, mais aurait dû se méfier vu que je lui avais fait le coup pour Pulchérie) qu’elle se ferait réquisitionner pour laver et dégivrer le frigo et faire 62 lessives et le repassage qui allait avec pendant que j’allais à Carouf remplir le congélateur et les placards de bouffe pour 6 mois. Mrs Bibelot opérant bien naturellement avec Pulchérie grimpant dans les plantes vertes… (ce trésor !)

L’instinct étant très sûr, le 11 octobre à 12 H 18 (vous noterez l’exactitude des heures et dates, mais ces moments sont tels qu’on ne peut les oublier, et en plus j’avais une montre à affichage digital), alors que je rangeais le dernier poney rose de Pulchérie sur l’étagère ad hoc, dans un appartement reluisant, j’ai ressentis la première contraction. Putain, elle faisait mal d’office celle-là et bien évidemment comme toutes les femmes, je ne me souvenais pas que cela faisait mal à ce point là dans le ressenti. Deuxième contraction 1/2 heure plus tard, Pulchérie ayant terminé de ne pas manger ses nouilles et son oeuf coque, ni la crème au chocolat (faut suivre).

A 15 heures avec des contractions tous les 1/4 d’heure, naïve, j’ai appelé ma grand mère chargée de venir s’occuper de la petite et du père en mon absence pour qu’elle rapplique vite fait (ce qu’elle a fait le lendemain matin, récupérant Pulchérie chez mes parents), et je me suis rapatriée chez Mrs Bibelot et Jean Poirotte pour ne pas accoucher toute seule dans ma salle de bain avec Pulchérie faisant bouillir de l’eau. Je me disais qu’ayant déjà eu un enfant, forcément, là, ça irait tout seul (quand je vous le dis que j’avais une nature optimiste !).

Jean Poirotte a fait à Pulchérie l’intégrale de ses livres d’enfants avec le ton, pendant que, reprenant mes bonnes habitudes, je déambulais dans le salon à chaque contraction en respirant moyen fort pour ne pas traumatiser l’aînée (non elle ça allait, c’était mon père qui était traumatisé, ma mère lui ayant donné l’habitude de s’avachir dans un fauteuil en réclamant un prêtre ou qu’il l’achève tout de suite). Assistée par ma mère qui en sait des choses et que ce n’est pas pour rien que l’on accouchait debout avant que les hommes y mettent leur nez (ben oui, le bébé appuyant sur le col, accélère le travail. Couchée c’est pas top, surtout qu’on vous couche avec le bas du corps surélevé ce qui fait qu’en plus de chier une pastèque, faut la propulser dans l’espace en méprisant la gravité…(et qu’on en césarise des femmes parce que le bébé ne descend pas, forcément vu qu’il doit monter, faites lever la mère à 8 cm, vous verrez s’il ne descend pas…))

Albert rôdé débarqua tranquillement du boulot à 19 heures pour me trouver la bave aux lèvres (déjà ?), pointant du doigt la valise et les deux sacs d’un air peu aimable. Arrivée à la maternité à 20 heures (il avait mangé un petit morceau, enfin de la potée, pour prendre des forces et du coup grillé tous les feux rouges, en espérant des motards pour lui ouvrir la route) pour m’entendre dire que le col n’était même pas en voie d’effacement… Là j’ai pris mon air le plus aimable, signalé que l’on était au cinquième, et que je ne revivrais JAMAIS ce que j’avais vécu pour Pulchérie. La sage femme charmante, m’a déclaré que c’était hors de question, mais que l’anesthésite n’intervenait qu’une fois le col effacé. C’est quoi cette connerie ? L’effacement du col c’est aussi douloureux que sa dilatation ! Voyant ma mine aimable, elle condamna les fenêtres, me refila un petit cachet de rien du tout pour me détendre, et j’ai pu dormir jusqu’à 23 H 30 en rêvant que j’accouchais, c’est le pire cauchemar que j’ai fait de ma vie…

23 H 30, bien sûr, je sonne comme une débile. Arrivée immédiate, flanquage d’Albert à la porte (pauvre bouchon il dormait sous une couverture de sécurité dans un fauteuil pendant que je souffrais en dormant), examen : à l’ouest rien de nouveau. Sauf qu’elle va faire venir l’anesthésiste quand même parce qu’elle doit me mettre une perf pour accélérer le travail et que sans péridurale je vais vivre un martyr (merci madame !). Départ vers la salle de travail à 23 H 40 avec Albert baillant, à qui l’on épargna la charlotte (mais pas les chaussons verts et la blouse…)

Arrivée de l’anesthésiste à 24 H en salle de travail (il était temps, j’envisageais sereinement de tuer Albert à coup de flacon de perf déjà posée). Ejection d’Albert pour la mise en place de la péridurale avec mille précautions (les anesthésistes débutaient un peu sur ce coup là). C’est très facile de se tenir sans bouger pendant une contraction… Mais j’ai pu. Et puis là, miracle. Tout à coup, plus de jambes, mais plus mal du tout du tout, je respire, je sens que je retrouve mes couleurs, j’aime tout le monde. L’homme de l’art me laisse un cathéter en place pour venir en remettre une dose à 4 heures du matin, promis juré, il revient, il m’aide à m’allonger et fait rentrer Albert en partant…

Minuit donc, je n’ai plus mal, la sage femme a ouvert la perf à fond car je ne sens plus rien, et se barre vu qu’apparement une emmerdeuse accouche également dans la salle d’à côté (on n’entend rien, ça change). Albert regarde le monitoring et commente comme pour Pulchérie  « attention en voilà une » (ça s’annonce sur le monitoring avant qu’on ne la sente) « la voilà ! » « Oh elle était forte ». M’en fous je ne sens rien, je regrette de ne pas pouvoir faire un scrable et lui flanquer mes 7 lettres sur mot compte triple. La sage femme passe sur le coup de 0 H 45 et m’annonce « 5 cm ». Déjà ? Je ne sais pas comment elle s’est faite avoir sur ce coup là, mais passer en 3/4 d’heure de même pas effacé à 5 cm de dilatation, c’était classe (à 10 cm on va expulser pour peu qu’on pousse).

1 H 15. Albert s’affole un peu devant la fréquence et la force des contractions qui lui rappellent vaguement quelque chose. M’en fous, je ne sens rien, je veux faire un scrable ou continuer à dire du mal de sa tante (impossible de croire que j’accouche). Il sonne. Personne. Il sonne à nouveau frénétique, la sage femme arrive en catastrophe (je la revois encore), me sourit gentiment, m’examine, se fige genre congélation instantanée et va réveiller la puéricultrice « allez chercher le docteur Trumphy ! Vite ! J’ai dit vite ! »

Oui ça urgeait, pour une fois Albert avait été à la hauteur et pour un peu Delphine tombait par terre. Trumphy n’était pas là qu’elle m’installait les jambes dans les gouttières ad hoc (je ne sentais rien et ne pouvais surtout pas bouger les jambes), me disait « essayez de pousser » « n’essayez rien, vous poussez toute seule » AAAAHHHHHH chouette, je pousse toute seule et je ne sens rien, youpeee ! Un « COUAC » dans la salle. C’était quoi ? Ben c’était le bébé, Delphine, qui a rouspété dès qu’elle a eu mis le nez dehors (moi je ne sentais rien et c’est Albert qui à mon « c’est quoi ? » a répondu « c’est le bébé »). Je précise que curieusement elle n’a jamais été rouspéteuse de nature alors que Pulchérie qui l’avait bouclé en naissant, si…

L’accoucheur s’est pointé en même temps que Delphine avec un synchronisme hallucinant, pendant que la sage femme terminait le travail (m’en fous, je ne sentais rien, mais bon j’avais oublié le scrable). Il se réveillait apparement, et l’a laissé terminer (la sage femme). Il était 1 H 35 très exactement quand on m’a posé ma crevette sur le ventre qui s’est mise à pleurer en cherchant le sein (c’était bien elle : j’ai faim !). Albert était ravi : ses mains étaient intactes. La sage femme y allait de sa petite larme et hop, on m’a piqué ma fille pour son premier bain (il paraît que cela ne se fait plus, c’est dangereux) donné par un père en pleine forme.

Retour de fille cadette endormie par le bain. Baisse de température du bouchon car l’accouchement avait été trop rapide, mise en couveuse (à plat ventre, c’était la mode) et Albert constatant qu’elle était plus grande que sa soeur et faisait au moins 60 cm.

Eclat de rire dans la salle. Non. Delphine faisait bien les 260 grammes de plus que sa soeur, annoncés par l’accoucheur à la palpation (on l’admire) mais comme l’aînée, faisait son petit 50 cm.

J’ai récupéré mes jambes et toutes mes facultés vers 4 heures du matin (on admire aussi l’anesthésiste), sans fourmis, sans rien, et pu prendre ma fille contre moi dès qu’elle faisait un couac, c’est à dire que je la gardais contre moi pour qu’elle ne couaque pas (comme pour sa soeur qui a passé sa première nuit sur moi, je n’arrivais pas à dormir malgré ma fatigue), sans alerter la puéricultrice. Et le lendemain matin, l’anesthésiste venu me retirer son cathéter inutile, à qui je demandais si « la péridurale c’était toujours aussi chouette ? », me répondit « pas de manière aussi carricaturale que chez vous ».

Chic ! pour une fois que je faisais tout bien… La vie n’est pas qu’un long calvaire (encore qu’entre 12 H et 24 H j’avais été tout de même une tueuse psychopate potentielle de première).

J’aurais bien eu une troisième fille mais celui qui roupille là haut, en a décidé autrement…

La péridurale c’est top. Et même si on sent pour certaines, un petit quelque chose, ce n’est certainement rien à côté de l’accouchement à l’ancienne…

C comme Comment chier une pastèque part 1

Accouchement_57210942Une certaine demande se manifestant, je m’en vais vous raconter comment j’ai mis au monde Pulchérie à l’âge de pierre, c’est à dire en 1981 alors que la péridurale on en parlait vaguement. Ca va être long, vous êtes prévenus, j’ai la flemme de faire 10 posts… (d’un autre côté vous z’avez le WE… vu que samedi je ne suis pas là…)

J’étais à l’époque d’une nature optimiste. Je passe sur la grossesse (qui mérite son post à elle toute seule naturellement) pour en arriver tout de suite à la fin (le début d’une grande aventure).

La sage femme m’avait tout bien expliqué pendant les cours d’accouchement sans douleur. La douleur vient de la peur, c’est tout bête. Il ne faut pas avoir peur, et il faut savoir respirer. On me l’avait dit et répété. Ma mère m’avait dit que c’était l’enfer, (sa mère idem et toutes les femmes de ma connaissance), mais elle avait une grand tante qui avait accouché 4 fois dans les toilettes en croyant qu’elle avait envie de faire pipi. Non, c’était la tête du bébé déjà sortie. Sûr, je tenais d’elle, obligé, et Albert avait bien regardé dans les bouquins achetés au kilo, comment m’assister dans cette épreuve en attendant l’arrivée de ma mère et des pompiers (à 5 minutes maxi) après la ponte par moi de la côtelette sans douleur aucune (en fait il avait juste à m’apporter une serviette propre et même pas à faire bouillir d’eau).

Pas d’appréhension particulière donc. D’autant que j’avais des contractions très régulières, non douloureuses depuis le début de mon 8ème mois : les contractions ? Pffuit ! de la petite bière !

Pulchérie avait été prévue pour le 25 décembre. Toute la famille avait dû faire des neuvaines ou jeter des sorts pour qu’elle ne naisse pas le jour de Noël, je ne sais pas trop, mais le mardi 15 décembre sur le coup de 18 heures, je ressens une vague douleur dans les reins en même temps qu’une contraction. Pour le soir est programmé « la tour infernale » (ça ne s’oublie pas !) et un plateau TV. A 18 H 30 re-douleur un peu plus forte mais très supportable et j’appelle Mrs Bibelot qui à l’écoute des symptômes pronostique que le « travail » est commencé. 20 minutes après 3ème contraction, ça se rapproche déjà sacrément, chic, je vais faire cela avant demain midi.

C’est trèèèès supportable et je ricane en songeant aux films dans lesquelles il y a forcément une emmerdeuse qui accouche en plein exode, en pleine bataille, en plein assaut des méchants assiégeants ou en pleine attaque des indiens. Moi je ne serais jamais inondée de sueur, hurlante, grimaçante, réclamant l’extrême onction ou que l’on m’achève. Je vais faire cela avec le sourire, rose et pimpante et fraîche, non mais, je sais respirer MOI ! D’ailleurs je m’en vais faire ma toilette et me remaquiller un petit coup…

Je prépare le plateau TV pour Albert. Obéissante je ne vais pas dîner, c’est défendu quand le travail est commencé au cas où une anesthésie serait nécessaire (ou comment perdre 9 kg, jamais diffusé par « Elle »). J’ai juste droit à de la flotte et encore, j’hésite.

La tour infernale commence et je commence à me lever du canapé sur lequel je suis théoriquement vautrée (je ne sais pas m’asseoir dans un canapé) pour déambuler dans la pièce sous l’oeil torve d’Albert que rien ne perturbait, car :

  • Je ne supporte pas les contractions en position allongée

  • Les contractions sont de plus en plus fortes

  • Les contractions sont de plus en plus douloureuses

  • Albert m’emmerde de plus en plus à regarder la tour flamber au lieu de marcher avec moi en faisant le « petit chien ».

  • Les contractions sont de plus en plus rapprochées.

Le film terminé (à l’époque 22 H 30) Albert part se coucher pour prendre des forces. A deux heures du matin je m’en vas le réveiller cet abruti ! J’ai des contractions toutes les 5 minutes, la neige commence à tomber, il est grand temps de rallier la maternité pour que j’y accouche dans la dignité (enfin presque, là j’ai des petits doutes). Je secoue Albert, je lui dit « Chéri il faut que tu m’emmène ». « Où ça ? » répond le (crétin) trésor adoré, et je commence à faire l’exorcisme en lui arrachant la couette et en lui intimant l’ordre de se lever illico, faute de quoi je lui coupe les couilles (ben oui finalement je pouvais m’inspirer d’un film, mais je ne pensais pas à celui là du tout, j’avais tort).

Arrivée à la maternité à 3 heures du matin. Je me précipite vers l’infirmière de garde, Albert traînant une énorme valise + un sac tout aussi énorme. L’infirmière me demande si ce sont des triplés, et devant mon regard de serial killer et ma bave aux lèvres, en l’absence d’un exorciste compétent m’emmène immédiatement dans la salle de travail pendant qu’Albert se dépatouille pour trouver un ascenseur (pour y coincer la valise et la ruiner en plus).

Tout cela pour apprendre que NENNI, le travail est bien commencé, mais que le col n’est même pas en voie d’effacement ! (saloperie de col, connard d’Adam qui a bouffé la pomme ce crétin, et où est ce crétin d’Albert avec MES bagages ?)

On m’installe dans ma chambre particulière et on renvoit Albert : ce n’est pas pour tout de suite il va pouvoir dormir le trésor.

Je passe la fin de la nuit à déambuler dans la chambre. J’ai de plus en plus mal. La journée se passe, avec examens réguliers : le col s’obstine. Maman aussi au téléphone à qui Albert revenu vers 11 heures répond qu’à l’ouest, rien de nouveau. Vers 17 H, la sage femme me fait une petite piqûre pour arrêter le travail et mes périgrinations dans la chambre (une contraction me jette à bas du lit pour marcher, je me demande pourquoi je me recouche) afin que je me repose et je m’endors aussi sec devant Albert qui trouve que finalement un accouchement c’est cool et me réveille pour un bisous au moment de partir à 20 H 30 pour aller manger la potée faite par belle maman (moi je suis toujours à l’eau claire).

Le travail reprend spontanément le jeudi matin à 2 H (déjà jeudi) et me jette à bas du lit. J’appelle la sage femme. Les contractions sont plus fortes, je souffre le martyr, et en plus j’ai un genre de glaire rougeâtre dans ma culotte : le bébé est en train de mourir, il faut me faire une césarienne d’urgence sivoupléééé !

AAAAAHHHHH Fait la sage femme sadique, ce n’est rien c’est le bouchon muqueux, le col bouge enfin (qu’il se grouille ce col, on dirait Albert !). Elle m’examine. Effectivement il s’est un peu effacé… Elle me dit que j’en ai encore pour un bout de temps (vieille peau celle-là) et je crois lui avoir dit quelque chose de très grossier (moi ? oui ! un truc en … ulée, je ne suis plus certaine mais elle est repartie l’air pincé.

Elle me laisse déambuler dans la chambre en m’intimant de ne pas l’appeler toutes les cinq minutes : elle a un accouchement, un vrai, en train. Je sais, ma chambre donne sur la salle de travail et je profite de tout. C’est le troisième auquel « j’assiste » depuis mon arrivée. J’ai droit aux cris, aux serments pathétiques (« plus jamais ! plus jamais ! je me fais nonne ! »), aux « poussez madame », et enfin aux pleurs du bébé. La non insonorisation de cette salle m’encourage grandement pour la suite. Je sauterais bien par la fenêtre pour en finir tout de suite et ne plus souffrir, mais nous ne sommes qu’au premier étage et douée comme je suis je me ruinerais juste la rotule… Je déambule toujours, rictus façon « je suis possédée par un démon » aux lèvres, je pisse vert et j’éructe des bulles fluo du plus mauvais effet. Début d’après midi du jeudi, re piqûre pour que je me repose et petit cachet pour que je n’emmerde personne. Albert persiste à trouver que l’accouchement c’est long, mais cool, et maman joue l’exorciste à son tour dans le téléphone en menaçant de débarquer pour que l’on s’occupe vraiment de sa fille (j’aurais voulu tiens, comment qu’elle aurait fait chier tout le monde, surtout la vieille peau !)

Le travail reprend spontanément le vendredi matin à 2 heures. Me jetant à nouveau à bas du lit toutes les 5 minutes. Entre deux contractions j’essaye de dormir. Je souffre horriblement, je ne pensais pas que c’était possible, dans les films ils sont sympas et minimisent…, je pleure, je veux mourir mais voir mon bébé, je ne sais plus qui je suis et en plus je crève de faim.

La nouvelle équipe me trouve en larmes le vendredi matin à 7 heures, debout, cramponnée à je ne sais plus quoi (si je me souviens, les rideaux, j’ai ruiné la tringle). Nouvelle sage femme, adorable cette fois-ci qui téléphone à Albert de rappliquer et qu’elle s’en fout qu’il soit 7 heures, et rameute l’accoucheur. Un homme qui ne me connaît pas (j’avais choisi sa collègue femme forcément plus compréhensive…)  et s’indigne. C’est quoi ce travail ? Comment elle est là depuis mercredi 2 heures du mat ? Pourquoi on a arrêté le travail au lieu de le renforcer ? (ben oui pourquoi, mais achevez moi et sauvez mon bébé tout de suite !). Il m’examine, marmonne quelque chose contre sa collègue et m’annonce que l’on va me poser une perfusion qui va accélérer considérablement les choses : le bébé sera là vers midi. Plus que 4 heures à attendre, vu que l’on me pose la perfusion dès l’arrivée d’Albert à 8 heures (toujours rapide).

Là, dès la pose de la perf, je sens nettement la différence. Je souffre encore plus. Chaque contraction est un long martyr et je ne peux plus me lever coincée par la perf. Je me contente de broyer la main d’Albert qui mange tout de même des trippes pour son déjeuner (véridique, je n’en supporte plus l’odeur). Premier examen au bout d’une heure : hop, la sage femme augmente le débit de la perf. La douleur augmente également, cela s’arrêtera où cette torture ? Régulièrement la sage femme vient m’examiner, compatit, et remet un petit coup de perf. A 15 heures enfin (Pulchérie a déjà 3 heures de retard sur le pronostic « vers midi »), j’en suis à 6 cm et on m’emmène dans la salle de travail. Albert met une blouse et une charlotte, il est ravissant.

Début de l’épisode « j’ai envie de pousser mais il ne faut pas ». Respiration du petit chien. Albert change de main. A 16 H 30 enfin, les 10 cm sont là, je peux pousser. Et cela soulage de pousser pendant la contraction. J’y mets tout mon coeur. D’ailleurs tout le monde pousse dans la salle : Albert, l’accoucheur arrivé, la sage femme et la puéricultrice (je me demande toujours s’il n’y avait pas un peintre égaré dans la salle, ou un plombier)… Leurs efforts sont 100 % vain… Pour accélérer un peu les choses l’accoucheur perce la poche des eaux qui pointe, s’éclipse pour nettoyer ses lunettes, revient tout en continuant à essuyer ses verres. Puis après 1/2 heure à pousser (moi, je précise, les autres c’était du pipeau), il m’annonce qu’il voit la tête et que zut elle est mal orientée. Pulchérie se présente tête en l’air (c’est bien elle). L’accoucheur empoigne alors un genre de pinces à asperges, me précise qu’il va me faire mal mais pas longtemps, le temps qu’il positionne bien la tête. Ca s’appelle un forceps et là j’ai cru crever, Albert aussi (sentant encore sa main, ce pauvre bouchon, je lui ai ruiné les carpiens). Puis il empoigne la tête (l’accoucheur, Albert en étant incapable) qui est sortie (ouf) et tire. Albert devient tout blanc, moi aussi sans doute, car j’ai l’impression que l’on est en train de me vider complètement le ventre. A priori vu ce que je ressens, l’estomac va sortir aussi avec le cervelet comme accompagnement…

Et tout à coup elle est là ma fille, sur mon ventre, les yeux grand ouverts, toute rose et lisse après cette épreuve à laquelle elle a participé, l’air étonné. Elle ne pleure pas est-ce normal ? (d’autant que son père et moi pleurons et toute la salle avec). Oui ils attendent un peu pour couper le cordon qu’elle prenne sa respiration tranquillement. L’accoucheur a eu le temps de voir qu’elle a les petits pieds qui rentrent un peu et demande une radio des hanches, envoie du sang de cordon au labo (incompatibilité rhésus) La sage femme tend des cisailles à  Albert pour qu’il coupe le cordon, le fait elle même devant sa couleur. Puis on me pique ma fille pour le premier bain avec le papa qui titube un peu.

L’accoucheur procède à la délivrance (une contraction de plus, de la petite bière), me précise qu’il n’a pas eu besoin de me faire une épisiotomie. OUF.

Prochain épisode : Delphine avec péridurale : moi arrivant à la maternité avec un fusil à canon scié, un cran d’arrêt et une grenade pour que l’anesthésiste ne tarde pas…

Deux anecdotes :
Ma meilleure amie à 8 cm de dilatation descendant soudain de la table en précisant « je n’en peux plus, vous finirez sans moi », rattrapée de justesse dans le couloir : la fuite de la future mère n’étant pas prévue.
Une amie de ma mère à qui l’accoucheur serinait de se tenir un peu bon sang, lui hurlant dans les tympans « docteur, vous avez déjà essayé de chier une pastèque ? » Accoucheur calmé (et expression passée à la postérité).

Cette merveilleuse image, c’est tout à fait cela… La vie n’est qu’un long calvaire.

Chérie où sont mes chaussures ?

Ch_rie_o__sont_53273170Une porte de placard a été ouverte, et refermée avec violence 1/8ème de seconde plus tard, ou bien le frigo, ou un meuble de cuisine. Vient la phrase fatidique :

Chérie où :

  • Sont mes chaussures ?
  • Sont mes chaussettes ?
  • Sont mes caleçons ?
  • Est le beurre ?
  • Est ma confiture d’abricot ?
  • Sont les clefs de ma voiture ?
  • …Répondre invariablement, sans se lasser : « dans le sucrier avec le peigne » (dégonflée !) (cette citation est de Jean Poirotte, droits d’auteur exige)

Chérie qu’as-tu fais de :

  • Liste non exhaustive, c’est toujours de la faute de celle qui range quand l’homme n’est pas porté sur le rangement. Et il a forcément tout perdu même si c’est toujours rangé à la même place (il ne se souvient pas).

  • Répondre invariablement : « je crois l’avoir descendu aux poubelles ce matin, trop tard les éboueurs ont fait leur métier » (toujours dégonflée !)

Le non rangeur laisse ses chaussures dans l’entrée pour les retrouver le lendemain, met son manteau sur la chaise du bureau de l’entrée pour la même raison, et garde à portée de vue tout ce qui lui est utile. C’est la raison pour laquelle il s’est assis sur la télécommande et la cherche partout, sans lever ses fesses du canapé (il lui semblait bien l’avoir laissée dans le secteur, mais surtout pas sur la table basse c’est trop loin de sa portée)…

Nous avons donc rangé les chaussures dans le placard à chaussures, les chaussettes dans le tiroir à chaussettes et ses caleçons dans le compartiment du frigo ad hoc. Sauf qu’il voulait le rouge. Le rouge est rangé sous le bleu et il ne lui viendra jamais à l’idée de soulever le bleu pour voir ce qu’il y a en dessous, surtout dans le frigo que l’on teste pour voir… Le caleçon tout en dessous de la pile est une réserve en cas de guerre, car il ne sert jamais…. Si ce qu’il cherche ne lui tombe pas sous les yeux dans le 8/ème de seconde, l’homme ne trouve pas et nous appelle « chériiiiie ». Lui répondre « cherche » passé 3 mois d’attendrissement, est du pur masochisme et un cas de rupture, vous êtes prévenues. De toutes manières il vous faudra bien vous déplacer et prendre 2 secondes pour retrouver la paire de chaussure, légèrement à droite dans le placard, même si vous êtes en train de faire la respiration « petit chien » en attendant qu’il se chausse pour vous emmener à la maternité où vous allez devoir chier une pastèque (et lui pas, il écrit en plus à Dieu pour le remercier et ne retrouve pas le papier à lettre, ni les timbres, ni les enveloppes).

On lui explique une fois de plus que le beurre ne lui tombe pas sous le regard avec sa vision en tunnel de merde vu qu’il est dans la contre porte du réfrigérateur, dans la boîte prévue par le fabricant pour qu’il ne soit pas trop dur. Il se fait une tartine et remet le beurre bien en vue (de la sienne en tous cas) où vous le retrouverez pétrifié le lendemain matin : c’est l’arme du crime parfaite si vous voulez occire Albert avec un objet bien dur et qu’on ne retrouve jamais la dite arme laissée à dégouliner sur le four après le forfait.

On lui parle gentiment pour lui préciser qu’à se promener en regardant le plafond il ne risque pas de trouver ses chaussons ou ses chaussures, à moins de mettre les pieds dedans par hasard (le hasard ne l’aide que rarement). Le fait est là, il ne trouve rien, pas même son chemin quand il conduit et que le GPS est en panne. La dernière fois qu’il a trouvé le café, c’est parce qu’il l’avait mal rangé et que le bocal lui est tombé sur la tête quand il a ouvert le placard. Sinon, vous dissimulez sadiquement le café soluble avec votre thé en vrac, donc il ne trouve rien. Les placards de cuisine sont ses pires ennemis, car on a tendance à en mettre sur au moins trois niveaux : pousser le niveau premier plan pour regarder derrière ne l’effleure jamais, quant à ce qu’il aille visiter le troisième niveau c’est de la pure science fiction et c’est donc l’endroit idéal pour planquer les lettres enflammées d’un amant torride…

Quand il range, généralement sa conception du rangement n’est pas la même que la nôtre. IL aime bien la technique du tas, ou du bordel organisé. Charles Hubert par exemple, rangeait tout dans des sacs plastiques qu’il laissait dans le salon jusqu’au jour où je le menaçais de descendre les sacs à la poubelle. En soupirant il sortait 8 livres qu’il ne lirait jamais (tas n° 1), les acheter suffisant à le rendre plus cultivé, 8 paires de chaussettes neuves qu’il allait mettre dans son placard (tas n° 2) qu’il gérait lui même (en faisant s’écrouler la penderie, malgré mes avis : une barre qui se tord c’est mauvais signe) : donc il utilisait toujours les mêmes vieilles chaussettes ayant perdu de vu le tas n° 2. Par contre avantage : il ne rangeait jamais mes affaires et je ne risquais donc pas de retrouver un soutien gorge dans le frigo avec les radis…

Un spécialiste du « je ne cherche pas, d’ailleurs je ne sais pas », c’est Jean Poirotte, apostrophant un jour Mrs Bibelot « chériiiiiie, qu’as-tu fait du piment ? ». Ma mère après 37 ans de mariage à l’époque s’est levée de son fauteuil avec résignation pour trouver son mari rouge de colère et ouvrant le placard en précisant « je l’avais pourtant rangé là ! (geste à l’appui)… Bon bah il y est toujours… ».

On peut éventuellement se déconnecter de la réalité et prendre la bonne résolution de ne plus jamais se déplacer quand il cherche quelque chose. Je sais, c’est difficile car il insiste. Mais dites vous bien que si c’est urgent, il finira bien par trouver, même en vociférant que c’est dingue d’avoir une femme sourde, et que si ça ne l’est pas, il reportera au lendemain (sauf pour la télécommande qui lui appartient de droit…).

Vous pouvez aussi choisir de vivre seule chez vous et lui chez lui et de vous rendre mutuellement visite, c’est le top du top (regardez où vous posez votre postérieur chez lui tout de même, une télécommande incrustée dans la cuisse n’étant pas top glamour…)

La vie n’est qu’un long calvaire, le seul homme aimant chercher et trouvant étant généralement un détective ou un flic obstiné alors qu’on est la coupable…