Me voilà grand mère c'est trop affreux !

Georges_7659722Ca me pendait au nez bien évidemment, vu mon grand âge (quasi canonique), mais je ne pensais pas que cela me tomberait dessus du jour au lendemain, c’est le cas de le dire.

Grossesse dissimulée à sa mère ? Accouchement dans le salon de maman qui s’attendait à tout sauf à ça en plein repas dominical après la messe (hum) ? Hospitalisation pour un deuxième appendice à retirer (les médecins étant tous des ânes dixit Albert) se révélant être un accouchement de jumeaux et l’aérophagie une vaste blague ?

Vous avez une imagination débordante…

Ma méchante et son gentil ont eu des problèmes avec des souris visitant leur appartement. Il faut les empoisonner, les tuer, les gluer (les souris) bref, c’est l’horreur et du sadisme. Ce n’est pas qu’ils détestent les souris (finalement c’est plutôt mimi), c’est tout simplement que ces visiteuses du soir apparement, semaient des petites crottes partout et mangeaient le chocolat ce qui est crimininel, et se promenaient dans l’appart sans compexe, se faisant fugitivement passer pour des mygales (dans l’ombre). Hors le répulsif tout bête pour souris n’existe pas. Il faut les tuer (ça fend le coeur (A la méchante et au Gentil !), les moyens mis à disposition étant sadiques) ou les supporter (les souris !)

Pulchérie a toujours adoré les chats et en a toujours eu (enfin moi sa mère, du  coup elle au passage, bêtement on habitaient ensembles) et en deux temps trois mouvements, a décidé d’en prendre un, dans la mesure où l’on dit que l’odeur des chats fait fuir les souris (ce qui fait ricaner Jean Poirotte alors que Mrs Bibelot est d’accord avec l’adage, ce qui fait que je les ai quitté hier soir au bord du divorce pour discuter de ce passionnant problème !) et qu’en plus elle en voulait un depuis leur déménagement (Pulchérie bien sûr, Mrs Bibelot ayant terrassé Jean Poirotte avec une soupe au potiron, ou avec la louche, je ne sais plus).

Quand Pulchérie veut quelque chose c’est exactement comme quand elle ne veut pas, c’est dire ! (d’autres sont pareils, faites moi penser à faire un T comme têtu et un O comme obstiné dans mon dictionnaire… (le B comme buté étant réservé à Albert)) (je prends des notes et je reviens).

Renseignements pris chez de gentils bloggeurs le mercredi soir, décision prise jeudi, re-renseignements pris le vendredi et le samedi via une annonce, et les voici débarquant dimanche pour aller à la SPA de Plaisir (où l’on évite de trop regarder toutes ces pauvres bêtes abandonnées, je ne le répèterai jamais assez : c’est une honte (d’abandonner un animal, vous êtes fatigants, la méchante et le gentil n’étant pas en cause !).

Ceci dans le but de revenir avec un chat et non pas une souris (précision pour les distraits). Pulchérie l’a avoué après : elle ne serait pas repartie sans un chat ce jour là chaton ou pas, et quel que soit son âge (d’où le refus de bien regarder avant d’avoir fait le tour avec la personne en charge des chats, pour ne pas avoir de remords après et je la comprends (j’ai eu Diabolos à la SPA et j’ai encore sur le coeur de ne pas en avoir pris deux ce jours là qui s’entendaient si bien…))

Bien évidemment, car nous n’étions pas encore trop avancés en saison, il y avait encore du chaton et il y en avait un bien trop mignon, câlin comme elle aime (elle a été habituée à des glues ne pouvant dormir ailleurs que dans les bras d’un humain) (les intervenants sont vraiment à la hauteur pour évaluer le caractère d’un animal, et ne souhaitant pas louper une adoption, ne pousseront jamais à prendre un animal qui ne nous conviendra pas et réciproquement), avec une petite tête triangulaire de voyou curieux et l’air bien déluré.

Donc le petit mâle qui tenait dans la main (elle voulait une femelle) a séduit toute la famille (le gentil se coltinant sa belle doche le pauvre, mais c’était ma voiture et mon panier à chat), a fait signer des tas de papiers, et a servi de klaxon dans la voiture pendant le retour, avec arrêt obligatoire chez Jardilande pour acheter son nécessaire de survie (alors : un jouet, un griffoir, un panier à litière, un panier à voyage, des croquettes, c’est joli cette cabane en coton, cette fausse souris est admirable, le jouet avec des grelots est terrible, et tu pense qu’il voudra d’un arbre à chat ?) (je sais, j’exagère mais sinon c’est pas drôle, tout en n’étant pas loin de la vérité absolue, car l’arbre à chat était en rupture de stock).

Donc mon premier petit enfant est un petit fils noir et blanc, il a une mignonne tête de coquin avec un nez rose, et je les ai vu repartir (la méchante et le gentil ! pas une souris et un chat !) avec un pinçon au coeur en les voyant avec leur premier, alors qu’ils ondulaient de la toiture et gagataient à mort,  comme n’importe quel amoureux des animaux en faisant coutiou coutiou au mayou…, croulant sous le nécessaire à la survie de la crevette anti souris qui venait de grever le budget chocolat…

Quand je l’ai pris le trésor, dans mes mains en attendant le train (dans la voiture bien sûr !)  en lui disant « c’est mamiiie !!!! » pour le gratouiller sous le cou, je me suis sentie devenir (pourquoi devenir vous direz-vous ?) complètement tarte. Je n’ose penser à ce que je dirai de beau à mon premier petit enfant sans poil : une tirade de chèquespiiiire certainement !

Une sorcière gâteuse… (n’empêche qu’un premier animal pour un jeune couple, c’est une page de tournée et pour les parents idem…) (j’m’ouvre pas les veines, j’écris, c’est l’avantage de ce blog idiot !)

PS : sur la photo, avec l’aimable autorisation de sa môman, voici Georges. Oui, comme le roi d’Angleterre ! Lequel ? J’sais plus. Ou alors c’était un prétendant au trône et moi l’histoire d’Angleterre…

Les mensonges des filles…

Mensonge_la9980_001Ce qui va suivre est dit d’un air totalement innocent (ou outragé, le temps passant), alors que les parents ont aussi pris leurs parents pour des imbéciles…

  • C’est pas moi qui ai fait pipi dans ma culotte, c’est Chloée (la chienne)

  • A pas touché la plante (pot brisé)

  • A pas touché le téléphone (décroché)

  • Papa l’a dit que je pouvais faire pipi dans ma culotte

  • Je n’ai pas touché les clefs c’est Delphine (clefs retrouvées dans les chaussures de Pulchérie avec la carte bleue d’Albert)

  • Je n’ai pas touché au robinet de la baignoire (qui déborde)

  • La boulangère nous avait donné une toute petite baguette

  • Un crouton est tombé dans le caniveau et un gros chien noir a mangé l’autre

  • Je suis en retard parce que la maman d’Aurélie m’empêchait de sortir de chez elle

  • Non nous n’avons pas joué en route, il y avait 100 personnes avant nous à la boulangerie !

  • Non je n’ai pas entamé la tablette de chocolat c’est une souris (je veux un chaaaat !)

  • Ta montre doit avancer : regarde la mienne ! tu as deux heures d’avance !

  • Ce n’est pas moi qui ai jeté mon vélo par terre. La chienne a dû le bousculer.

  • Je n’ai certainement pas terminé le fromage. D’ailleurs je déteste le fromage (double mensonge)

  • Je ne comprends pas ce que tu veux dire. Qu’entends tu par « qu’as-tu fait de mon tarot ? »

  • Touché à ton mascara ? Moi ???

  • Non je n’ai pas déplacé ce meuble

  • Les étagères ? elles sont tombées toutes seules

  • Oui je me suis brossée les dents

  • Je n’ai pas pris ta pince à épiler. Pour quoi faire d’ailleurs ?

  • Non je n’ai pas traitée Pulchérie de « grosse mémée poilue », elle n’avait pas le droit de me flanquer une tarte

  • Le coupe ongles ? Non je ne te l’ai pas emprunté non plus… Cela doit être Pulchérie (qui se ronge les ongles)

  • Je ne t’emprunte jamais de CD : ta musique est tarte

  • Je n’ai appelé aucun portable je ne suis pas folle, cela doit être toi. Ou alors j’ai fait bis malencontreusement 50 fois.

  • J’ai égaré ma dissertation à te faire signer. Tu peux signer le carnet ? En marquant « lu, vu et controlé »

  • Non on ne téléphonait pas, la ligne était certainement en dérangement.

  • Ce n’est pas nous qui avons trempé les serviettes dans la salle de bain

  • Ouiiiiii on a fait le ménage (aleeeeerrrrte elle rentre) et vidé le lave vaisselle. Prends ton temps ma maman chérie.

  • Les jumelles de papy ? Pour faire quoi ?

  • Je ne mets jamais les pieds dans ta chambre en ton absence

  • Je ne fouille pas dans tes affaires, surtout de maquillage : tu te maquille comme une mongole

  • On rentre à minuit au plus tard ma maman chérie…

  • Un jeune homme qui t’aide à vider ton coffre ? je ne vois vraiment pas qui cela peut être, un détraqué certainement…

  • Non je n’ai pas de petit ami…

La préhistoire – 1

Le_miroir_de_la_femme_eux_aussi_nous__criventJe suis heureuse avec l’homme et la femme de ma caverne. Un homme d’une autre caverne me regarde quand je vais chercher l’eau. Chaque fois j’ai peur de lui, et envie de je ne sais quoi. Si je me laisse prendre, qui cherchera l’eau pour ceux de ma caverne ? Mais si je me refuse, qui me fera peur et envie ? La nuit, je dors mal et je regarde les étoiles. Aidez-moi, je crois que je suis malade et que je vais mourir (Seule dans la nuit)
Il n’est pas bon que vous soyez seule, même le jour. L’étranger, bientôt sera pour vous ce qu’est l’homme de votre caverne pour la femme de votre caverne. Et il ne sera plus étranger pour vous, vous ne serez plus étrangère pour lui. Et il vous fera longtemps peur et envie, et vous aurez des petits pour vous chercher votre eau.

J’ai un homme. Il chasse bien. Mais il y a un autre homme à côté qui chasse mieux. J’ai dit au mien que tous les deux pouvaient chasser pour moi. Il m’a battue. L’autre veut le tuer. Que faire ? (Inquiète)
Faites comme tout le monde, restez avec celui qui vous nourrit. Et pensez à celles qui n’en ont pas.

Mes soeurs vivent toutes avec des hommes de ma caverne. Ai-je le droit d’en prendre un à l’extérieur ? (Aventureuse)
Trouvez-le d’abord. A vous ensuite d’assurer la bonne entente entre tous.

PIN, POLLEN ET PETALES

Pour rougir les lèvres, PRENEZ des pétales d’anémones rouges bien épanouies et écrasez-les sur vos lèvres. Elles deviendront semblables au pétale même de la fleur.

Pour ombrer les yeux, RECUEILLEZ du bout de l’index le pollen de la fleur de pavot : il est d’un beau noir profond et bleuâtre. Passez votre doigt sur et sous votre paupière : elle acquerrera ainsi une ombre qui rendra vos yeux plus brillants.

Pour souligner vos cils, RECOLTEZ la résine qui coule des pins et des sapins sous la forme d’une grosse larme . Prenez cette larme dans vos doigts, léchez-là d’un coup de langue et retroussez vos cils supérieurs à l’aide de cette gomme. Au bout de quelques instants ils seront gracieusement recourbés pour toute la journée.

TROC

  • Perclus, échange caverne vaste et ombragée contre plage ensoleillée
  • Silex taillés tous usages contre femme courageuse.
  • Cherche chasseur reconnaissant champignons comestibles contre flûte dans tibia très musicales
  • Ordinateur d’il y a 3 ans perturbé à mort, contre neuf avec disque extérieur pour sauvegarder actuel disque dur (oui c’est moi, il faut que j’en profite…)

Halloween droit devant !

Halloween_droit_devant_57210813Je vous le fais dans la même foulée que les fêtes, j’ai failli l’oublier, je m’en serais ouvert les veines…

Droit devant voici Halloween et le cortège de récriminations ou idioties qui vont avec (m’en fous je suis en congés du 27 au soir au 2 au matin et pouêt !!!! et comment que je vais aller extorquer des bonbons aux voisins pour les échanger contre du pâté et me manger du potiron avec mon balais !).

(Je signale au lecteur débarquant ici ou n’ayant pas tout suivi que le « pouêt » est généralement réservé à Pulchérie, mais que vu qu’elle me l’a piqué, je le lui pique à mon tour, on referme la parenthèse, faites un tour chez Hélène ou Jo, vous comprendrez (Pulchérie merci de faire les liens tu sais que ta vieille mère est nulle et ça t’amuse en plus)).

Je ne voudrais dire du mal de personne et Jean Poirotte a été dûment consulté : j’ai le droit de le citer ici. D’ailleurs je ne dis pas de mal, je parle d’une vérité. Il déteste Halloween qui est pour lui une coutume américaine et les américains il les emmerde (comme beaucoup d’européens d’ailleurs), c’est simple. Donc tous les ans il nous fait son discours sur Halloween, il en est rasoir, mais il assume, persiste et signe sur ce blog.

Enfin quand je dis qu’il déteste : ça l’énerve profondément de devoir creuser un potiron (c’est hyper dur, c’est depuis que j’ai essayé que je lui ai refilé la tronçonneuse), se manger la soupe au potiron qu’il déteste, voir le potiron trôner devant sa porte avec une bougie dedans, et Mrs Bibelot lui faire une boîte après la soupe au potiron car elle a oublié de lui acheter à dîner vu qu’elle achetait des bonbons pour les enfants (le temps approche où elle va planter ses potirons elle-même dans le fond du jardin et l’envoyer les arroser, on n’ose y croire)

Donc « nouvelle coutume » ? c’est-y stupide et publicitaire ? (publicitaire certainement ne rêvons pas, stupide, pas plus que tellement de croyances…), trop neuf ? Du rebouillus ?

Même pas besoin de consulter gogole, j’ai pu me renseigner chez les anciens avant qu’ils ne me faussent compagnie.

Mon grand père maternel ne détestait pas Halloween, à l’exception du battage publicitaire qui allait avec. Il se souvenait que quand il était enfant, on creusait des légumes variés (du potiron au navet, voire même des choux et de grosses carottes), pour mettre des bougies dedans, et que l’on posait ces décorations partout devant les maisons. A l’époque c »était la lumière d’avant Noël. Les gens chez qui on venait sonner, donnaient ce qu’ils avaient fait pour ce jour là, parfois un bol de soupe, sinon des gâteaux ou des caramels maison. Le grand père d’Albert disait la même chose. Les enfants se déguisaient et avaient le droit ce soir là de tout faire sauf trop les zouaves, à l’époque fallait pas pousser non plus avec le style « je suis une bande jeune à moi tout seul… »

Ces coutumes connues par les anciens, sont parties aux USA avec les émigrants à l’avant siècle dernier (ben voui…). Et sur l’europe est passée la grande guerre. Le 11 novembre ce n’est pas top. Le 1er novembre qui précède tout juste est la fête de tous les saints et non pas celle des morts (qui a lieu le lendemain). Mais en souvenir de ces millions d’hommes happés par cette guerre affreuse, dans l’esprit populaire sage, l’amalgame s’est fait entre la fin d’une guerre et cette période où le temps n’est pas béni et les jours bien courts…

Le chrysanthème a fait les frais de cette période avec la fête : en France c’est la fleur des morts. La seule à mettre sur une tombe en souvenir d’un homme disparu pendant l’hécatombe, car la seule vivace à cette époque. On revois de jolis chrysantèmes depuis quelques années, que l’on a envie de mettre chez soi et de garder jusqu’à l’arrivée des cloches. Personne n’en est à offrir un chrysanthème à une maîtresse de maison comme dans les pays anglo-saxons… (c’est dommage j’adore les jolis à petites fleurs, jaunes de préférence ou rouge (c’est est un message subliminal))

Et un beau jour des marchands ont décidé de nous faire fêter Halloween à nouveau, mais en nous présentant cette fête comme une fête américaine qu’il était honteux qu’on ne fête point. Une vieille fête celtique en fait, venue d’une époque lointaine où l’on pensait que les esprits des morts revenaient pendant une nuit. Pour les calmer et leur faire plaisir on leur mettait des friandises, à manger, sur le pas de la porte. Les enfants décidèrent de se servir et de se déguiser en esprits ou fantômes pour abuser le généreux donateur. La tradition a survécu dans les campagnes malgré le christianisme et nous est revenue telle qu’elle était avant : une vraie fête, mais avec ses pubs et son fric à claquer (avec les fêtes qui se pointent juste après les impôts, c’est duraille).

Maintenant s’il faut aller travailler avec un chapeau de sorcière, un faux nez et un masque le 31 octobre, je dis non (d’ailleurs j’ai posé 2 RTT). S’il faut claquer des fortunes pour un masque en potiron, une fausse araignée et une citrouille électrique, je dis non également : c’est tout de même plus amusant de faire son horrible masque soi-même non ? Comment voulez-vous que nos enfants soient créatifs ? (regardez, Pulchérie et Delphine se dessinaient des toiles d’araignées avec mon crayon khol, elles n’en sont pas mortes !) S’il faut allumer une bougie et recevoir les enfants avec le sourire, je dis oui, pourvu qu’ils ne m’arrachent pas le sac en me traitant de salope qui a oublié le réglisse qu’ils adorent (ou qui en a pris et ils détestent)…

Et bon courage à papa pour le découpage et le mangeage de potiron…

Je préfère ne retenir que le convivial de cette fête, les rencontres, les sourires et les rires, et je suis volontaire pour la soupe au potiron. J’aime à croire également que les esprits de nos proches reviennent nous contempler cette nuit là. Je vous quitte, je préviens mes parents chéris que j’y serai, (avec une boîte de tripes pour Jean Poirotte pour pallier le manque de dîner), une cape de vampire pour Mrs Bibelot et moi, car il faut toujours savoir s’amuser…

La vie ne sera qu’un long calvaire pour ceux qui vont me croiser ce soir là… (j’adore faire le vampire sur une route de campagne la nuit, je sais c’est idiot, mais les voitures ralentissent, ben voui j’ai testé…)

Z'êtes prêts pour les FETES ?

Les_f_tes_approchent_53271930Vous vous dites sans doute que j’ai perdu la tête, à venir vous parler des fêtes de fin d’année à la mi-octobre. Une sorcière vous pensez bien, la pauvre, il y a longtemps qu’elle a perdu son si peu et le reste avec !

Je suis navrée de vous décevoir, mais je m’étais promis de devancer les premières guirlandes de noël en plein milieu de mon bourg ou ailleurs.

Or, on nous les sort de plus en plus tôt (les guirlandes). Un jour, le père noël et ses aides vous distribueront vos tickets de péage un premier juillet sur l’autoroute de peur qu’on les loupe en décembre (on ne sait jamais, une distraction…).

On n’est jamais assez prudent, je fais le post sur les fêtes fin octobre et voilà (et puis en plus je fais ce que je veux c’est mon blog).

Donc, prochaine perspective (outre le quart de siècle de Pulchérie qui a eu la courtoisie suprême (à souligner) de pointer son nez le 18 décembre au lieu du 25 prévu par le grand ponte du terme de la grossesse, manquait plus que cela que je joue la vierge pas vierge et d’une fille en plus (z’avez vu un prophète fille ?! même si ça cause ?) : les fêtes de fin d’année.

Je déteste les fêtes de fin d’année, et que personne ne vienne me dire que je suis folle, je ne suis pas la seule, seulement personne n’ose le dire. C’est aussi mauvais genre que la frange (suivez, je ne le répèterais jamais assez, je suis désolée pour les nouveaux arrivés mais il faut TOUT LIRE).

Je ferais un post sur les noëls de mon enfance, dans la rubrique ad hoc. Pour l’instant je constate que je ne suis plus une gamine et que les fêtes de fin d’année me saoulent grave depuis déjà un bon moment. En fait depuis que les filles sont grandes, jamais là ou si peu pour ces fêtes de fin d’année, depuis que trop de gens ont quitté ma vie à ce moment là (y compris Albert qui a décidé de vivre sa vie sans moi un premier janvier).

Déjà c’est la fête obligatoire (voire même les fêtes), donc c’est ambiance gaie et heureuse obligatoire toujours. Pour commencer on sort les guirlandes, on décore partout (on édite des catalogues pour jouets, bijoux, parfums et autres, faut forcément y laisser un mois de salaire, c’est ceux qui touchent votre salaire ce mois là qui le disent). Je ne peux pas dire que je trouve cela moche (les guirlandes). Je trouve simplement que la lumière qui illumine du rien ne sert à rien et ne vous rendra pas la vie meilleure si vous n’allez pas bien. Les deux dernières années je n’ai pas fait de sapin alors que pour moi c’était sacré, même avant la naissance de l’équipe de fer. Des guirlandes lumineuses partout c’est même horrible à contempler quand on est dans le 36ème dessous ou que l’on sort de la guirlande mortuaire par exemple.

Car figurez-vous qu’il y a des gens qui ont assez mauvais esprit pour mourir juste avant les fêtes de fin d’année (ou même le 25 décembre, 1er janvier), genre novembre, décembre (parfois octobre, franchement on hallucine, le décès devrait être interdit en dernier trimestre, aux alentours de pâques, au printemps et pendant les congés d’été). Leurs proches sont priés de sourire tout de même car c’est la fête, on vous l’a dit et répété. Et puis si tous les ans vous avez le cafard à partir d’octobre, personne ne comprend : il y a plein de trucs à acheter (pour les autres en se plantant forcément, pour nous aussi, mais on n’a pas de sous et pas l’envie d’en dépenser), de la belle musique dans les magasins, les fêtes approchent : on est heu-reux et ra-vi ! Les moutons de Panurge étaient peut-être abrutis, mais on doit l’être encore plus !

Arrive l’holocauste du sapin qui peut crever dans l’indifférence générale. Dès le premier décembre les grands magasins ont leur stand sapins crevés et tout le monde peut avoir des aiguilles plein les pieds le 25 décembre (zut il est vraiment mort, ben oui depuis un mois, c’est obligé). Je sais c’est joli un arbre mort avec ses décorations. Personnellement j’en ai un faux, très bien imité. Il faut juste deux heures pour lui donner une tête de vrai arbre et une bombe de parfum pour qu’il sente le sapin, mais curieusement je ne culpabilise pas (j’ai testé le Nordman en pot, acheté in extemis, devant terminer ses jours dans le fond du jardin des parents : il n’a pas résisté à mon appart surchauffé, malgré mes arrosages et rien n’est plus déprimant qu’un Nordman qui meurt. Il ne perd pas ses aiguilles : il s’effondre vers le bas (ceci pour un prix prohibitif, mais je m’égare)).

Il y a les cadeaux à faire. Je n’ai rien contre le concept du cadeau, mais le moment obligatoire (là encore) où il faut mettre la main dans une poche vide, je suis contre (les impôts se pointent juste avant les fêtes, c’est un don chez eux). Fort heureusement ma soeur fort sage, a décrété un beau jour que trop c’était trop. Elle en était à deux enfants, 8 neveux et nièces (mon beau frère ayant une soeur ayant des enfants, c’est scandaleux), les parents, les beaux parents plus tout le bataclan (les frères et soeurs par exemple, dont moi (et le beau frère ayant une soeur ! on rêve tout debout !)). Même en mettant un bémol sur le prix, par personne, c’était un mois de salaire de parti que les impôts auraient quand même et elle n’en pouvait plus, souhaitant privilégier ses petits, a tiré la sonnette d’alarme pour découvrir qu’elle n’était pas la seule dans son cas.

Depuis cette mise au point fort sage et approuvée par tous, les parents sont OK : rien pour eux (d’ailleurs ils ont tout, et plutôt à donner, surtout à leurs petits enfants, on comprend (mais on leur amène tout de même des chocolats pour critiquer leur cholestérol). Bien sûr j’ai les filles à couvrir d’or (ou un erzatz), et sinon les petits qui y croient encore (aux fêtes de fin d’année !!!!). Ou qui sont trop petits pour ne pas avoir de cadeaux en comprenant. Pour ceux qui ne rentrent pas dans la catégorie restreinte pré-citée : je peux m’abstenir sans passer pour une barbare moyenne comme ma soeur qui restreint également. Tout le monde se sent mieux, c’est affreux comme cela pesait avant. En plus tout le monde dépensait du fric pour offrir une daube « oh !!!! Une serpillère !!!! Thérèse je suis ravi !!!! ».

En plus il faut MANGER, c’est obligé. Si vous êtes accros aux pâtes à la carbonara, vous vous ouvrez les veines dès maintenant parce que pour les fêtes de fin d’année c’est :

  • Des huitres (massacrées comme les sapins)

  • Du foie gras (on se fout de l’état d’âme des oies et canards, ce n’est que de la volaille)

  • Du saumon fumé (ce n’est même pas une bête, c’est un poisson)

  • De la dinde si l’on est fauché (comme les sapins quoi)

  • Si on a les moyens : poularde, chapon ou autre volatile donnant joyeusement sa vie après avoir donné ses organes de reproduction, pour réjouir la nôtre. J’allais oublier le gibier, les mignonnes biches et les gentils chevreuils : le gibier c’est classe pour noël.

  • Du chocolat

  • Du marron (moi j’adore, mais beaucoup détestent)
  • Du champagne et plein de vin… C’est monstrueux ce que l’on peut boire dans ces périodes là…
  • DE LA BUCHE avec des nains débiles et des champignons en meringue. (Berk….)

Si vous passez les fêtes de fin d’année sans crise de foie et sans vous ruiner, vous avez forcément un problème.

  • Vous êtes seuls et avez perdu tout le monde, c’est honteux, dans une civilisation décente on vous supprimerait, vous foutez le bourdon !
  • Vous n’aimez pas la dinde aux marrons (perso, j’adore, et comme je n’en mange qu’une fois par an, je n’arrive pas à me lasser, mais on a le droit de ne pas aimer).
  • Vous n’avez pas d’argent à dépenser : qu’attendez vous pour travailler ?

  • Ou changer d’emploi ? pour un mieux rémunéré ? ca grouille partout des petites annonces pour travailler moins et gagner plus…

  • Vous n’avez pas d’enfants, le père noël forcément vous oublie, on n’a pas idée de ne pas avoir d’enfants ! (trompes bouchées ? je ne veux pas le savoir !)

Je sais de source certaine qu’à cette période (les fêtes de fin d’année !!!) il y a un pic dans la statistique « suicide ».

On se demande franchement pouquoi les gens n’appellent pas SOS Détresse amitié plutôt que d’en finir avec une vie si belle en ces moments là (les fêtes de fin d’année !!!)

Ben oui ça m’énerve déjà (vous z’aviez remarqué ?)… Je pense que je reviendrais dessus après vos avis toujours si pertinents, genre vers mi décembre… (j’ai appris que les filles étaient là cette année, donc je suis ravie, mais entre le père, les parents des gendres, faut qu’ils s’entendent… seule pour les 5 ans à venir et je pense qu’entre bloggeurs seuls on pourra peut-être faire quelque chose de décent…)

La vie n’est qu’un long calvaire et les fêtes un de plus…

Les grandes décisions…

Les_grandes_d_cisions_53273203Les grandes décisions se prennent rapidement voire même pire encore. C’est cette capacité à prendre de grandes décisions qui distingue le fin stratège de celui qui eusse mieux fait de ne pas faire l’école militaire et de rester chez lui à cultiver l’asperge (j’aime bien les asperges, avec de la sauce hollandaise de préférence).

On peut passer des heures à hésiter pour des trucs idiots (j’aime bien les trucs idiots).

  • Je prends la robe noire ou la bleu marine ? (finalement les deux, le commerçant lassé nous faisant une ristourne de 50 % sur la deuxième, ce qui fait que c’était une affaire à ne pas louper)

  • Je mets mes chaussures à haut talon quitte à faire trop vedette des années 50, où les chaussures de chaisière qui seront divines et pleine de contraste avec le reste ?

  • Je mets de l’essence dans la voiture qui broute ou ça peut attendre ?

  • J’écris au fisc ou je fais la morte en lui envoyant mon attestation de don d’organes ?

  • Je me lève et je vais bosser ou je téléphone que j’ai la peste et que j’attends le SAMU ?

  • Je fais un gigot où une blanquette ? Tarte aux pommes ou fondant aux poires ? Avec ou sans fromage ? Salade ou pas ? (la vie n’est qu’un long calvaire)

Mon avant dernière grande décision, a été de flanquer Charles Hubert mon deuxième ex mari à la porte. Je n’ai pas envie de passer pour une mégère et je m’en vas vous expliquer pourquoi (ne vous endormez pas, merci, parce qu’après il y a ma dernière grande décision qui compte pour moi).

Je suis tombée amoureuse de Charles Hubert étant en pleine recomposition de mon moi existentiel (traduisez : elle n’allait pas bien la pauvre et elle ne s’en rendait pas compte), et lui ayant une double personnalité (cela porte un nom, mais Delphine n’est pas là pour me l’épeler ce nom en « phrène » précédé de « schyzo ». Rien n’est plus dangereux qu’un réel « phrène » doublé d’un maniaco dépressif qui cache bien son jeu (c’est normal, cela fait partie des symptômes, donc, méfiance…). Seulement le problème c’est qu’il avait l’air bien, encore que chez lui ce soit le bordel comme personne ne peut l’imaginer (j’aurais dû partir en courant, je ferai un post sur nos instincts de survie qu’il faut suivre absolument). Excepté le bordel, j’avais l’impression d’avoir rencontré l’homme qu’il me fallait (les filles si vous ricanez, je vous flanque une tarte, je suis tout de même votre mère !)

Nous voulions un enfant (j’aurais bien aimé avoir encore une fille et pourquoi pas encore une autre fille, je pense que je ne m’en serais jamais lassée…). Lui, voulait un gosse. Quand il m’a demandé ma main, je lui ai quand même précisé que passé 40 ans on ne concevait pas et ne chiait pas un chiard aussi facilement qu’à 26, âge limite où j’avais accouché de Delphine en espérant bien lui faire une petite soeur (une fille de plus, Albert s’est dégonflé, je le hais).

Bref. Charles Hubert avait méprisé cet avis pourtant réel, décidé que de fonder un couple était sa seule raison de vivre, qu’il s’en fichait d’avoir ou non un gosse et comme une idiote sorcière, j’ai dit « oui ». Parce que moi je ne sais pas ce que c’est que de se mentir à soi-même… (sauf quand j’ai voulu croire encore qu’il n’était pas fou, pendant environ un an, vous oubliez tout de suite).

Depuis donc un an, il était odieux, parce qu’il était au chômage et je ne savais pas ce que c’était MOI que de toucher les assedics (siiiiiiii). Depuis un mois et demi il était odieux puissance 20, à vouloir partir aux USA faire un reportage photo TOUT SEUL (alors qu’il n’envisageait pas de passer une soirée sans moi, avant un certain soir où il avait loupé le dernier train devant le ramener de Paris), à me faire des crises perpétuellement, hurlant parce que j’avais acheté une pizza et qu’il était assez grand pour se nourrir tout seul…. Il me cherchait continuellement, cherchait le conflit.  L’enfer qui suivait une sale période… J’étais au bord du gouffre, non décidée à ce que cela continue trop longtemps (ça il ne l’a pas senti) et j’ai fait un grand pas un avant un beau jour (sauf que du coup j’ai rebondi sur un gros matelas posé au fond par mon ange gardien).

Vacances pourries. Malade à crever (je suis sûre qu’il m’avait donné de l’arsenic ce rat et je ne rigole même pas, vu son indifférence narquoise aux urgences. Il attendait ma fin et l’usufruit de l’appartement, ignorant qu’il m’avait fait tellement chier que j’avais annulé le tout au dernier vivant parce que je n’étais pas QUE conne), temps de merde, je décide un beau soir devant une promo internet, de partir en Egypte pendant ma dernière semaine de congés. Lui n’était pas libre, ayant trouvé un CDD, et je propose à ma méchante de l’emmener détestant être seule et Delphine ayant connu l’Egypte pour sa majorité, avec Albert (et n’étant pas libre, sinon quel calvaire de choisir).

La méchante hésite 15 secondes « je ne sais pas, il faut que je réfléchisse, OK« . Je réserve le voyage le mercredi pour départ le samedi. Charles Hubert ravi « tu vois que les voyages c’est ce qu’il faut, tu ne pourras pas t’opposer à ce que j’aille faire mon reportage photo aux USA… ». Prends moi pour une conne, on en reparlera… (et quand on commence comme cela c’est mauvais signe, je vous le dis, surtout quand on a annulé son tout au dernier vivant (en fait je voulais tout pour mes filles))

Le lendemain soir, attendant des nouvelles du Tour opérator devant confirmer le voyage, je me prends un mail en pleine tronche, d’une américaine appelant Charles Hubert « mon chéri », et ravie qu’il puisse venir la voir en octobre vu « que ton femme parte toute seule peut-être avec sa amant en Egypte ». J’ai eu un petit choc devant cette grammaire désastreuse.

Charles Hubert s’est pris un aller et retour en rentrant, et je n’aurais jamais cru que je pourrais giffler un adulte un jour. Mais devant son oeil torve, alors qu’il traitait « sa correspondante américaine, oui j’ai oublié de te parler d’elle » de folle « ce n’est pas de ma faute si elle m’appelle mon chéri ! cette folle », alors qu’ils n’avaient fait que s’écrire et se répondre et que j’avais donc pu tout lire, je n’ai pas pu résister… J’en ai gardé un bleu dans le creux de la paume pendant 3 semaines (lui rien, il y a un dieu pour les cons)…

Oui j’avais tout lu. Qu’il n’avait pas fait que louper son train. Qu’il était triste depuis qu’elle était partie. Qu’il allait me pourrir la vie et me pousser au suicide pour hériter. Qu’il était fou d’elle, qu’il arrivait pour lui faire beaucoup d’enfants dans une petite maison dans la prairie, etc… Je pense que beaucoup me comprendront (même les hommes).

Je partais tout de même le lendemain avec la méchante, un peu sciée quand même, ne voulant rien faire dans l’urgence car j’aurais fait n’importe quoi (me tirer en lui laissant MON appart). La grande décision je l’ai prise en revenant (après avoir un petit peu cogité, on le comprendra, et merci à la méchante pour ses silences pendant que je soliloquais), en le retrouvant même pas piteux et déconfit, de retour d’Amstermam où il était parti en reportage photos juste pour mon retour… Dépité tout de même que son petit mot sur le bureau « je suis parti à Amsterdam pour le WE, reprenons un nouvel élan, on en parle lundi », ne m’ait pas satisfaite (les femmes, c’est compliqué, tu es vraiment chiante !). Il a cru bon de préciser « je veux un enfant, j’en ferai un à une non stérile et tu ne pourras que t’incliner et l’accepter ». D’où mon « tu as 2 heures pour partir ou je flanque ta garde robe par la fenêtre ». Comme j’avais pris, très classique, le rouleau à patisserie (il faisait quand même 20 cm de plus que moi et les kg qui vont avec), il s’est exécuté en soupirant : ces femmes toutes des mégères ! (et lui pas con de donner la boite mail commune à sa copine !) et s’en est retourné chez sa mère en attendant que ça me passe.

Sauf que cela ne m’est pas passé. Il ne s’en est toujours pas remis (tout en ayant effectivement fait un gosse à n’importe qui) mais je m’en fous, je plains seulement le gamin et la mère, moyen, parce que j’en ai d’autres à plaindre avant (dont moi qui viens de fêter les 22 ans de sa cadette).

Les grandes décisions se prenent rapidement, et elles ne sont grandes que si l’on persiste et signe. Ne jamais revenir en arrière, telle est ma devise !
(même si 8 jours après on a l’impression que l’on va crever : ça passe !)

Donc ce soir j’ai pris une grande décision en 3 secondes et c’est absolument magnifique.

Surtout pour qui sait ou a deviné ma haine du shopping (oui Hélène je sais, je mérite les mines de sel de bain et tout ce qui va avec, mais c’est comme cela, je déteste faire du shopping).

Depuis ce matin j’en avais un peu marre de toujours porter les mêmes fringues. Non pas que je sois jalouse des pin up de mon boulot. Non, marre d’avoir envie d’un « slim ». J’adore et j’attendais que la mode revienne et ça me va super bien en plus, donc cela me manquait. Marre de bosser pour le percepteur et le syndic. Marre que le banquier me téléphone GENTIMENT en me précisant qu’à la vue de mes relevés de compte il sait bien que je n’abuse pas mais que… Marre tout court. Je voulais tout à coup un slim noir et un pull allant avec, et ne pas me crever le tempérament 47 semaines par an pour une facture de robinet de radiateur que le syndic veut que je change (je m’y oppose, la position ouverte/bloquée me convenant parfaitement) uniquement.

En fait cela me taquinait depuis environ 2 mois

Et là je sors du boulot, je prends la file du milieu pour rentrer chez moi, et tout à coup, en 2 secondes, je décide de prendre la file de droite qui mène à la RN10 et à plein de boutiques, au lieu de prendre la file de gauche qui passe par la campagne et un salon de toilettage pour chiens… Bon OK j’ai bien emmerdé 3 vendeuses et ruiné ma carte bleue, mais bon une fois tous les 18 mois, on me pardonnera…

En tous cas, j’ai pris cette décision en 3 secondes, et je ne suis pas lâchement rentrée chez moi par la RN 10. Non j’avais pris ma décision, et je m’y suis tenue et j’ai acheté plein de trucs !!!!! Parce que depuis deux mois je n’arrêtais pas de me dire dès 15 heures « je vais m’acheter des fringues » (mollo maxi sur la motivation). Et je prenais la bonne direction pour finir par faire celle qui rentrait chez elle et qui testait si ce n’était pas plus rapide la RN 10 que les chemins dans la forêt… Quand j’ai trop mûri ma décision, le fruit est pourri… Surtout quand je dois faire du shopping…

Comment que je suis fière de moi (encouragez moi pour les chaussures, c’est un calvaire pour moi…)

Mais je persiste : LES GRANDES DECISIONS SE PRENNENT RAPIDEMENT !

Et vous, vous avez déjà pris de grandes décisions en deux coups de cuillère à pot ?
(quelles qu’elles soient ? (pour la majorité aller faire du shopping ne compte pas…))

Le miroir de la femme – Nouvelle rubrique

Le_miroir_de_la_femme_001 J’ouvre une nouvelle rubrique, forcément diabolique…

Je sais ce n’est pas très lisible… Mais j’ai retrouvé, jour de rangement oblige, un merveilleux magazine que m’a donné la mère de Mrs Bibelot, et j’en frémis d’émotion d’avoir tout relu en rigolant souvent et en pensant à elle (du coup j’ai arrêté de ranger, mais il y a des priorités et vous me comprendrez…)

Que Dieu l’ait en sa sainte garde ma grand mère, que je la retrouve un jour dans toute sa beauté, avec toute sa tête… Mais que je l’aime pour qu’elle m’ait confié cette merveille, en plus de tout l’amour qu’elle a pu me donner (tout de même et en priorité).

Elle avait ce magasine et me l’a donné pour que je le garde en sentant à une époque vacillante  « qu’on » (son mari) pouvait le jeter. Le garder je l’ai fait, ainsi que son livre de 1948 sur les conseils de beauté de la rédactrice de ELLE (autre rubrique à venir, Hélène va se pendre en lisant les conseils, ce que je ne souhaite pas, mais bon, il y a de quoi !).

Je viens de relire cette merveille et j’ouvre une nouvelle rubrique « le miroir de la femme ». Vous y retrouverez des scans du magazine et le recopiage des articles illisibles, mais comme je tape comme l’éclair, ne me remerciez pas, je fais cela les doigts dans le nez, c’est confortable sur un clavier….

Ce magazine c’est un résumé de la vie des femmes au travers les âges, comme si ELLE avait été publié depuis la préhistoire, avec ses conseils beauté, mode, cuisine, courrier du coeur, reportages sur les femmes en vue, etc…

Il me faut tout scanner, tout réécrire, mais je dois bien cela à toutes les femmes qui ont vécu leur vie depuis que l’homme (ce douillet) existe, et celles d’aujourd’hui, donc, cela va me prendre du temps. On va dire une rubrique par semaine au mieux.

Vous aurez donc droit au miroir de la femme de façon régulière sur ce blog et le droit de désapprouver (même si je n’ai pas l’intention du tout de lâcher mes rubriques habituelles dont mon dictionnaire pour lequel j’ai pris du retard… mais vous en prenez pour un bout de temps !).

Beaucoup de femmes là haut vont bien rire et être heureuses que l’on se souvienne d’elles.

Pour vous, en exclusivité, l’introduction à ce journal, daté de 1958 :

« L’accueil que l’on a bien voulu faire au Journal du Monde nous a incités à tenter une nouvelle expérience. Voici donc : le miroir de la femme.

De la préhistoire à nos jours, nous espérons cette fois vous montrer comment « elle » s’est habillée, comment « elle » s’est logée, comment « elle » a embelli le décor où se déroulait son existence : vous permettre de saluer dans leur nouveauté les petites et grandes inventions qui ont changé sa vie : vous faire partager ses joies et ses peines, ses enthousiames et ses déceptions.

Vous pourrez essayer ses recettes, comme si elles vous étaient proposées pour la première fois, appliquer les conseils qu’on lui a donnés en feignant d’ignorer qu’on les a depuis lors, redécouverts. Vous tenterez de trouver une solution à ses problèmes : ils ne seront pas plus difficiles à résoudre que les votres. En un mot vous vivrez réellement comme si vous aviez vécu si vous aviez vu le jour à une autre époque que la votre.

Nous nous flattons d’avoir essayé de vous offrir un ouvrage comme on n’en avait jamais fait jusqu’ici, qui rassemble côte à côte :

  • Des histoires du vêtement et de la mode, de la beauté, de l’ameublement, de la décoration, de la cuisine
  • Une analyse de la condition féminine à travers les âges
  • La vie des femmes célèbres
  • Un tableau général des moeurs etc…

Nous n’y sommes parvenus que parce que nous usons d’une méthode particulière : seule en effet la technique journalistique pouvait nous permettre de placer simultanément « époque par époque » la totalité de ces évènements sous vos yeux. Nous avons bien naturellement adapté l’esprit des quelques 50 magazines féminins qui se partagent votre faveur…

… Cette méthode n’entend pas se substituer à l’histoire traditionnelle. Nous pensons qu’elle y constitue une introdution commode, qu’elle en est une illustration claire. Elle porte en elle-même ses limites et ses privilèges : elle n’épuise jamais un sujet, mais il suffit qu’elle l’effleure pour lui donner aussitôt une réalité. Elle use d’un artifice pour restituer sa fraîcheur au passé, cependant elle ne nie par pour cela l’écoulement du temps : chaque évènement est daté par sa place dans la collection….

Cet ouvrage s’appelle « le miroir de la femme« . Sous cet angle le sujet pourrait à certains esprits sembler futile. Nous leur demandons de tenter l’aventure avec nous. Ils découvriront peut-être que la femme est à sa façon, elle aussi un miroir. Et que le monde s’y reflète

1958, l’année où je suis née…

La vie n’est pas qu’un long calvaire… et ce miroir est poilant, vraiment, et là je vais scier les filles qui n’ont jamais voulu le lire, et pourtant j’ai insisté (ces mères, quelle engeance !) (inutile du coup de vous précipiter dessus à votre prochaine visite, il est au coffre, et les scans bien planqués ! (hé hé hé, là je vous fais le rire sardonique du roman de gare)

A bientôt pour la préhistoire !

(PS : cette rubrique paraîtra surtout le WE (parfois même le dimanche, les règles étant faites pour être bafouées, surtout les miennes, par moi).

Pourquoi vous en parler en milieu de semaine ? parce que je suis une chieuse tout simplement et que votre vie se doit d’être un long calvaire

L'anniversaire de Delphine

Anniversaire_des_filles_57210832Comment cela a-t-il bien pu se passer ?

J’aurais pu être répandue de chagrin devant-le-temps-qui-passe, mais tout le monde était derrière moi à me soutenir, et je vous aime tous, chers lecteurs pour votre soutien inconditionnel et vos messages d’affection.

Je recevais pour la première fois depuis longtemps et comme à l’ordinaire, j’ai fais un rêve horrible dans la nuit du vendredi au samedi. C’est le rêve classique quand je reçois (que celle qui ne le fait jamais me jette le premier balai, s’il n’y a pas de témoin je me fais hospitaliser d’urgence pour cause de détraquage majeur).

Je n’ai pas fait les courses (si pourtant !), l’appartement ressemble à Berlin en mai 45, je déambule morose en tenue horrible, et je sais que tout le monde se pointe dans une heure tout en étant incapable de bouger le petit doigt. C’est le cauchemar quand je reçois. Je me réveille et je replonge dedans…

Moralité, les courses faites vendredi soir pour environ 70 SDF, j’ai sauté du lit le samedi matin plus tôt que quand je vais bosser, c’est dire comme cela me traumatise de recevoir, parce qu’en semaine à 6 H 30 je dors à fond.

Le chat n’a absolument pas supporté mon irruption dans la cuisine genre « cela doit ressembler à un laboratoire pour ce soir » à une heure indécente, il est arrivé tout frippé en se demandant si la guerre était déclaré, du coup il avait faim et dans ces cas là il est insupportable (donc tous les matins). Il m’a pourri la vie pendant que je rangeais tout et passait les sanitaires à l’HCl (l’eau est calcaire chez moi c’est une horreur, le Viakal n’y peut rien)

J’ai tout fait bien comme il faut. Moralité à 14 H 30 tout était fin prêt et j’avais même poussé les meubles pour faire de la place sans une aide masculine. Je me sentais toute bête ; j’aurais pu dormir 3 heures de plus…

Les filles m’ont appelée pour me préciser qu’elles arrivaient dans l’après midi. A 18 H 30 pétantes, elles étaient là. Delphine avec son sac de linge à laver, Pulchérie avec de quoi faire un cake salé aux olives, mais vu ce qu’il y avait dans le frigo et ailleurs, elle a décrété que son cake pouvait attendre un jour meilleur.

Elles se sont ruées sur l’ordi, Pulchérie pour mettre de la musique qui tienne la route (excellente je dois dire), Delphine pour scanner sa carte d’étudiante et m’envoyer le scan au boulot pour des raisons qui n’intéressent personne). On a un peu « causé » (mais tellement peu que ça ne vaut pas la peine d’en parler).

Et puis la cousiiiinnnne est arrivée et les trois filles ont pris les choses en main. Réquisition de la vaisselle de mon arrière grand mère, découpage des saucissons (obligatoires), et dans quoi je vais mettre la moutarde pour tes 4 kg de mini saucisses ? (elles ont trouvé). Et puis on sort tout pour le buffet et maman-t’es-folle-on ne mangera jamais tout cela (exact).

Gendre n° 1 et 2 sont arrivés tardivement, travaillant le samedi, guettés par les plus petits des cousins qui attendaient gendre n° 2 avec impatience (à l’arrivée : sur une chaise style enfant sage j’attends le nouveau). Ils m’ont déçue : je comptais sur eux pour écluser le buffet et ils m’en ont laissé : on ne peut compter sur personne !

Il y a eu de pauvres malheureux coincés au milieu des femmes (ma mère, moi, les filles, la cousine, ma soeur) qui ont changé de place parce qu’on respirait mieux dans le secteur masculin au moment où l’on s’est mis à parler d’accouchement.

Il y a eu des chansons chantées par tout le monde, radio blog de Pulchérie oblige, les 22 bougies pour Delphine, allumée par son amoureux, du bordel partout, des restes pour le lendemain en over dose, et un petit mal aux cheveux : le ménage c’est très mauvais pour la santé !

Pourtant les filles et les gendres sont repartis de bonne heure, genre 3 H 15 du matin, c’est l’heure où l’on commence à vivre. La cousiiinnne restait dormir chez moi, du coup on a parlotté (quelle honte !)

Dimanche a été difficile surtout pour Delphine qui avait oublié sa lessive à faire et a réquisitionné la machine à laver de Mrs Bibelot ! Moi j’ai rangé en rentrant chez moi en me demandant où était le plumard et en me disant que ce n’était pas raisonnable. On a essayé de terminer les restes chez les grands parents qui en ont pour quelques jours les malheureux : mais bon quand on est grands parents on assume. Ils peuvent congeler (et moi aussi, on ne sait jamais, dès fois qu’il y ait une guerre…)

Et qui dira que la vie n’est qu’un long calvaire ? (oui je sais, c’est de moi, et c’est ce que je me suis dit en rangeant tout dimanche, en rentrant avec la migraine de chez mes parents, la campagne ce n’est pas possible, c’est mortel pour les sinus…)

Les filles ça cause !

Fille_faisant_chut_53272481Albert était plutôt bavard pour un homme, sauf quand il s’agissait d’aborder les problèmes graves qui le rendaient autiste (donc on ne parlait pas de sa famille qui a farpaitement réussi à nous séparer, on tire son chapeau à la famille d’Albert qui est hélas aussi la moitié de la famille des filles).

Pulchérie avec son hérédité (vu que je cause aussi, il me faut être honnête je suis une vraie pie) ne pouvait que parler bien et tôt, ce qu’elle fit, son premier aheuu aheu aheu émouvant ayant eu lieu alors qu’elle avait juste 1 mois et venait de faire sa première nuit. En fait elle saluait sa grand mère à qui elle avait fait un beau sourire en plus, avec 5 mois d’avance vu que les enfants ne sourient soit-disant pas vraiment avant 6 mois (…).

Alors qu’elle avait 9 mois, la pédiatre indiqua en gras et souligné dans le carnet de santé « charabia développé » ce qui était exact et apparement rare. C’était structuré même si on ne comprenait rien, et en plus elle mettait le ton : donc on était informés qu’elle n’était pas d’accord, elle contestait déjà.

A 12 mois elle se faisait comprendre (de la famille, ne pas compter sur un inconnu ne la pratiquant pas, pour tout saisir à part « non » et « aplou » avec coup dans la cuillère pour moucheter le méchant gaveur). A 18 mois elle tenait des conversations et pouvait se perdre, encore que je pense que la police aurait eu du mal à comprendre ce que voulais dire « pussérieabewon ». Mais à la manière dont elle disait « pipiiiiii » un chinois l’eut comprise.

Je travaillais à mi temps et Jean Poirotte et Mrs Bibelot se faisaient une joie de la faire parler le matin, son père et moi également, le soir. L’après midi elle dormait et ingurgitait le français pendant que je faisais avec joie ménage et repassage. Le robinet était ouvert : impossible de le refermer un jour l’illustration étant 100 % mensongère.

Delphine débuta également avec un certain charabia, mais elle était plus sérieuse que sa soeur, moins expansive petite et moins turbulente (ouf !). Elle ingurgita bien les mots nécessaires à sa survie « a faim » « a foif » « encore » « a plou » « bisous » et pour le reste charabiata très longtemps étant comprise par sa soeur qui faisait la traductrice même pas indulgente.

« Ayaoutouateau » répété 3 fois et Pulchérie s’indignait « mais maman elle te demande un gâteau ! ». Delphine était en admiration devant sa soeur et répétait… toutes les fins de phrase. J’ai encore un enregistrement de Pulchérie chantant avec sa soeur chantant à ses côtés et ne prononçant que la fin, mais avec conviction.

Puis Delphine sut enfin parler et là tout fut perdu fort l’honneur car elles causaient à longueur de temps Pulchérie n’étant plus dans l’obligation de faire la conversation pour deux, et même la nuit parfois dans leur sommeil. Le soir c’était à qui se glisserait dans la chambre de l’autre. Même pas discret. Un bourdonnement effréné me parvenait de l’étage après le départ d’Albert. Quand je m’indignais on me répondait « on parlotte ! » parlotter étant moins grave que bavarder pour elles.

Bien évidemment quand elles jouaient c’était les « je t’aurais dit » « tu m’aurais répondu » et « d’accord » en avant la parlotte infernale répétée donc deux fois (préliminaires du jeu, jeu en action).

Puis vinrent les blablabla blablabli dans le téléphone et toujours les parlottes du soir. Ma chambre étant devenue contigüe à la leur suite à des déménagements intempestifs, j’avais parfois l’impression d’entendre des tchou tchou tchou à longueur de temps et j’étais obligée de me gendarmer quand je voulais dormir, ne souhaitant pas rêver particulièrement aux locomotives à vapeur de mon enfance.

Fort heureusement quand elles viennent, que leur cousine est là, ou d’autres femmes de la famille, dans toutes les réunions de famille, nous savons toutes, suivre plusieurs conversations à la fois. Je ne sais pas comment font les hommes ces autistes du langage pour supporter nos bavardages intempestifs (ils s’isolent dans leur coin, et l’on peut constater des glissements de mâles vers l’autre bout de la pièce)… Même moi parfois, j’ai du mal quand elles sont là toutes les deux (j’ai perdu l’habitude) à rattraper le temps perdu avec leur vieille maman. C’est qu’on ne se voit pas si souvent (vive le téléphone, mais faut voir la trombine de la douloureuse et l’air mécontent du banquier qui pointe France Télécom).

Bon les filles ça cause et ce n’est pas un calvaire : faut s’exprimer dans la vie…

Quand que j'étais petite…

Et_moi_dans_tout__a_tlp753093Et moi dans cette famille, qui suis-je en dehors de la mère de filles un peu originales et délurées ? Ex femme de ? Fille de ? Petite fille de ? Amie de ? Secrétaire dans une PME ? Et mon MOI ? Il devient quoi ?

Je suis née en 1958. Ce n’était plus tout à fait le baby boom, mais c’était juste 13 ans après la dernière guerre mondiale qui rôdait encore.

En 1968 quand le raz de marée de la révolution passat sur la France, mes parents furent imperméables aux diktats issus de la flambée soixante huitarde, pour un temps. J’avais déjà 10 ans et eux le temps de s’adapter jusqu’à l’adolescence… (ce qu’ils firent contraints et forcés et pourtant nous les jeunes de 10 ans en 1968 étions très moyennement révoltés. D’accord nos aînés étaient passés là, mais ils nous semblaient un peu martiens…)

Mes parents étaient modernes pour leur époque mais tout de même il y avait certaines limites à ne pas franchir. En mai 68 j’étais simple écolière se préparant à entrer au collège que l’on appelait « lycée » en souvenir de l’époque où il fallait passer un examen pour rentrer en sixième.

Aucune mère n’aurait mis de pantalon à sa fille pour aller à l’école, même si comme la mienne, elle avait défié ses propres parents en portant « des jeans » noirs de préférence et bien serrés, ou bien des shorts ras du cul à faire frémir son arrière grand mère (ce qu’elle ne manquait pas de faire). On mettait des jupes et de grosses chaussettes et la preuve est faite qu’on ne s’enrhumme pas pour cause de jambes mal couvertes. Au pire on mettait un collant en laine. Par moins 10° la mère pouvait se résigner à nous mettre un pantalon par dessus le collant et à nous voir expulsées de la classe. Dans le cas contraire, les autres filles, cuisses gelées nous tournaient autour pendant la récréation en criant « oh le garçon, oh le garçon ». La honte. On signifiait donc à maman que le pantalon c’était hors de question. Sauf qu’on n’avait pas trop le choix.

Personne ne nous demandait notre avis sur notre habillement. On s’habillait comme maman l’avait décidé et sans aucune idée de la ramener même si on trouvait la tenue tarte. Idem on donnait peu notre avis pendant les achats et on nous le demandait rarement, sauf les grand mères gâteaux. Celles qui s’habillaient à leur gré « tournaient mal ». La blouse fut obligatoire, jusqu’en mai 68 où elle fut abolie des écoles, collèges et lycées (j’y coupais donc en entrant en sixième avec un an d’avance, perdue dans ce collège mixte et maudissant cette foutue avance qui m’avait fait perdre toutes mes copines). C’était pourtant un truc bien pratique, qui évitait de tacher ses vêtements d’encre (et qui mettait tout le monde sur le même plan social). Pas le choix de toutes manières quand elle était de rigueur : pas de blouse = expulsion : c’est beau la liberté !

Pour apprendre à écrire c’était : porte plumes avec plumes multiples suivant les écritures demandées par la maitresse (pour les filles séparées des garçons en primaire, qui eux avaient des maîtres.  – Complètement débile d’ailleurs parce que la maternelle était déjà mixte). Donc encriers à remplir et écriture soignée (et parfois éclaboussures). Le stylo plume était toléré (avec réprobation) à partir de la 6ème et le bic interdit formellement sous peine de galères ou de terminer sur l’échafaud qui fonctionnait toujours. Le feutre ne devait pas exister : je n’ai pas souvenir qu’il ait été interdit, c’est un signe (engin du diable)…

Nos mères n’ayant pas de lave linge mais se coltinant tout à la lessiveuse, la blouse permettait de protéger les vêtements de jets d’encre ou de taches de confiture. Le goûter se résumait en effet à tartines de confiture (généralement sans beurre qui fait couler la confiture en imperméabilisant le pain), tartines de fromage ou de saindoux salé (le premier(ère) qui se fait une tartine de saindoux salé pour goûter aura droit à une chanson de Dorothée….) C’était délicieux. J’ai vu l’apparition du choco BN que ma mère méprisait (dépense inutile quand on peut faire pain + un barre de chocolat noir). Pour le petit déjeuner c’était café au lait, ou quand les parents y étaient opposés comme les miens car maman était en avance sur son temps et très diététique, du babania qu’il fallait cuire. Nos mères se sont ruées sur le Nesquik instantané à son arrivée, je me suis ruée sur le retour du banania à l’ancienne quand il est revenu…

Les réfrigérateurs étaient rares (on commençait à dire « frigo » rapport au frigidaire qui est une marque). Les courses étaient faites tous les jours et on faisait bouillir le lait scrupuleusement. La télévision était quasi introuvable, (en noir et blanc avec une seule chaîne), les téléphones encore plus. Si papa avait une voiture il avait toute la place pour se garer, et en dévalant la route en patins à roulettes qui sciaient les chevilles avec leurs courroies, on pestait contre ces maudites voitures… Car on jouait beaucoup dehors (maman souriait et appelait cela « le sirop de la rue » cette attirance que nous avions pour le « dehors »), dès qu’il faisait beau. Sinon on lisait. Bibliothèque rose, puis verte, puis rouge et or, rouge et or Dauphine… Nos parents vérifiaient que c’était « de notre âge » et se coltinaient nos futures lectures. Sinon ils nous sélectionnaient de leurs vieux livres à eux, bibliothèque verte de l’époque qui vaut une fortune aujourdh’ui.

Les enfants étaient tous propres à 18 mois maxi (ils n’avaient pas de problèmes à maîtriser leurs sphincters comme maintenant). Quand on lave des couches en tissu à la main ou à la lessiveuse, cela motive pour que l’enfant soit propre. La maman travaillait rarement et s’occupait de sa marmaille (la contraception ne fut légalisée qu’en 1969 et eut du mal à percer), qui dépassait généralement 2 enfants sans que cela ne choque personne.

L’instituteur avait parole d’évangile. Rentrer avec une mention en rouge dans la marge d’un cahier, c’était s’exposer aux foudres paternelles ou maternelles, voire avec de la chance comme moi, les deux. Et les parents de mauvais élèves se rendaient tête basse affronter le maître ou la maîtresse. Dans les petits village l’instituteur était d’ailleurs automatiquement secrétaire de mairie ce qui posait un homme ou une femme.

Le feutre n’existait donc pas (là je remonte avant l’âge de pierre). On faisait des fresques murales avec des crayons de couleur (ben oui on faisait aussi des bêtises).

Et quand on arrivait à un certain âge, maman acceptait à contrecoeur que l’on troque couettes et nattes pour la queue de cheval des « grandes » et nous achetait la gabardine de rigueur. Tout le monde savait que l’on rentrait dans le monde des grands, bien surveillées tout de même par les parents… Allaient se pointer bientôt les mâles du secteur en pleine mue que papa appelait « les chiens qui vont venir pisser devant ma porte », (mon grand père préconisant la sortie d’un parapluie rouge pour les éloigner, ce qu’il regrettait visiblement de ne pas avoir fait (non pas qu’il ait des regrets, mais maman l’avait fait grand père un peu jeune, avec l’aide de papa, totalement désintéressée, s’entend…))…

A nous la belle vieQu’on étaient belles avec nos gabardines et nos queues de cheval de grandes ! Toute la vie devant nous, et que des espoirs !
(la fille de droite avait du bol : la frange c’était « mauvais genre »)