Deux belles mères pour le prix d'une : comment ne pas être avare

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A multiplier par deux SVP


Quand j’ai rencontré Charles Hubert, j’étais en pleine recomposition de mon moi existentiel. En plus il ne me restait qu’un plant de basilic de vivant (et vivace) après les 3 qui avaient crevé (3 rencontres justement) (d’où le moi existentiel), donc j’étais certaine que c’était LUI (comme disait Brassens, quand on est con, on est con). Du coup je me suis reconstruite de travers et je l’ai surtout aidé à se reconstruire, mais ce n’est pas drôle alors je passe.

Je ferai un jour un post exclusif sur Charles Hubert qui vous amusera autant que « quand on n’a rien dans la tête ». Tout le monde va bien rigoler, sauf lui s’il se reconnaît au passage (j’vous dis pas les mails que je vais recevoir si c’est le cas, dans le genre « je disjoncte à 8 heures du matin + 36 bières à 8 heures du soir, c’est sympa, surtout au boulot).

Charles Hubert comme tout le monde avait un père et une mère. Divorcés. Et le papa (homme charmant par ailleurs qui bénéficiera d’un post exclusif ou « comment rédiger une procédure ») avait eu la bonne idée de se remarier.

Donc je me suis retrouvée avec deux belles mères. J’en avais déjà eu une qui m’avait largement comblée, et là je n’étais plus trop disposée à me laisser marcher sur les pieds, voire même plus disposée du tout à me laisser pourrir la vie par une belle mère donc deux = résolutions que j’ai tenues (oui ça arrive).

La première, la vraie (la maman de Charles Hubert) avait l’air tout à fait convenable au premier abord, derrière ses lunettes de  myope (je ne critique pas, ce n’était pas de sa faute). Sauf que régulièrement, au deuxième abord elle donnait l’impression d’avoir pris 2 tranxènes 50 + une bouteille de rhum + éventuellement un flacon entier d’anti-dépresseur. Les filles n’ont jamais pu la voir sans avoir l’impression qu’elle était shootée à mort (je n’y faisais plus attention, honte à moi).

Elle picorait 3 feuilles de salade, allait se faire vomir (même pas discrètement) dans les toilettes, et entretenait une relation longue durée avec son ex belle mère ce qui m’a toujours semblé suspect (moi appeler la mère d’Albert pour lui demander de ses nouvelles ne m’effleure jamais l’esprit, et je suis toujours ravie de savoir, via les filles qu’elle a fondu un fusible « une fois de plus »).

Elle recevait très bien. C’était toujours bon, bien préparé, bien présenté. Le hic c’était de la voir se pointer juste après avoir déposé le plateau de fromages, en pyjama, robe de chambre, et chaussettes (très important les chaussettes, Charles Hubert ne se couchait jamais sans, même en pleine canicule), et annoncer « je vais me coucher, le dessert est dans le frigo ». Je n’ai jamais osé faire ce coup là, même si l’envie m’en prenait en cas de coup de pompe subit, avec mes propres invités (suis-je normale ? et « vous descendrez les poubelles en partant et n’oubliez pas de nourir le chat »…)

Elle m’appelait pour me faire part de ses soucis rapport à Charles Hubert. Elle n’avait pas vraiment tort, mais avec un an d’avance ou dix ans de retard (en fait les deux). En plus elle me faisait part régulièrement de la dernière conversation qu’elle avait eu avec son ex belle mère (la grand mère de Charles Hubert, le Bubon (furoncle étant réservé à ma belle mère n° 1)) et me demandait de l’appeler à mon tour. N’importe quoi ! Je fuyais Mrs Bubon comme la peste, et je suis allée à son enterrement pour être certaine que je ne la reverrais JAMAIS, sans avoir vérifié au passage si c’était bien elle dans le cercueil : j’ai un boulot et les mises en bière me bouffant un RTT pour un bubon, merci bien (Dieu ait son âme : le pauvre).

Bien évidemment, la mère de Charles Hubert détestait à mort la deuxième femme de son ex qu’elle vouait aux gémonies. Après 20 ans de séparation je trouvais cela pitoyable (Albert peut se les faire toutes, je m’en fous, voire même je préfère qu’elles soient sympa avec les filles, (mais j’aime bien savoir qu’il se morfond tout seul…))

Hors la deuxième femme de l’ex c’était ma belle mère n° 2.

Celle-ci, psychologue de métier (d’ailleurs mon ex beau père n° 2 avait épousé sa psy), ne se shootait pas du tout. Même un aspirine était exclu… Elle était maigre comme un coucou (visualisez une grande planche avec des cheveux sur le dessus) et était obsédée par « la ligne » sans se demander en psychologue si elle n’avait pas un problème relationnel avec le bourrelet (qu’elle n’avait pas). Comme j’étais un peu rondelette, Charles Hubert aimant les femmes potelées, je ne me sentais jamais visée par ses allusions à la ligne… Elle et Beau papa n° 2 avaient adopté  une fille (elle s’était fait ligaturer les trompes après sa fille aînée et n’avait jamais pu les faire rescaper) qui était adorable le jour diabolique de mon second mariage. Tout le monde l’avait trouvée parfaite mais elle regardait les photos en précisant « elle est beaucoup mieux maintenant, elle a perdu 10 kg (et finit par en reprendre 30 histoire qu’on lui fiche la paix) ». Pour elle squelette façon rescapé de camp de concentration, c’était l’idéal.

Pour elle être bien c’était être anorexique vivant dans une maison modèle. J’étais à moins 5000 dans sa notation.

En effet mettre les pieds chez elle, c’était regretter d’avoir des pieds et n’importe quoi d’autre à caser : maison modèle façon « maison, loisir et création » c’était son truc, déplacer la télécommande de 2 mm c’était risquer sa vie. Hors je déteste les maisons modèles qui manquent de vie et y risquer la mienne.

Elle détestait également sa belle mère (un point commun avec l’autre), qu’elle avait surnommée « la reine mère ».

Toutes les deux me demandaient régulièrement des nouvelles de « l’autre ». Que je ne manquais pas de donner, les pires qui soient, pour le plaisir de leur voir enfin une mine épanouie.

Je ne peux pas dire qu’elles me manquent vraiment, mais j’ai peut-être tort…

 

J'ai avalé une horloge

HorlogeJe ne sais comment mes parents s’y sont pris pour me la faire ingurgiter, mais une chose est certaine : j’ai avalé une horloge.

Bon je fais partie d’une famille où les retardataires sont rares et se prennent forcément une réflexion en cas d’abus. Cela a dû jouer.

J’ai le souvenir de l’école maternelle fermée, parce que j’étais en retard (elle était à 30 mètres de l’appartement et maman me surveillait de la fenêtre), ce qui m’avait traumatisée (pourtant l’école ce n’était déjà pas mon truc). Après je ne sais plus.

L’heure c’est l’heure, avant c’est trop tôt et après c’est trop tard (surtout quand on prend le train ou un avion).

Moralité, je passe ma vie à poireauter dans des endroits multiples. Chez le dentiste par exemple. Rendez-vous pris à 19 heures. Il est à 3 km, mais dès fois que je crève, dès-fois-que la voiture me lâche et que je sois obligée de terminer à pied, dès-fois que je croise un fou en voiture et que l’on doive m’y emmener en civière… Moralité je sonne à 18 H 30 et comme il n’a pas fini de charcuter la personne précédente dont les gémissements me terrorisent, quand il se décide à s’occuper de mon cas, j’ai perdu 3/4 d’heures (à lire « Voici » c’est ma seule occasion, dites moi pourquoi il y a toujours ce genre de lectures chez les dentistes et non pas : Historia ?).

Idem quand je dois (rarement) prendre le train. Le train est à 10 H 15, j’ai 2 mn en voiture pour y aller (oui quand je reviens de Paris j’ai les pieds en compote et je suis incapable de me traîner de la gare à la maison). A 9 H 50 je suis en train de prendre mon billet, ayant prévu les problèmes de voiture pré-cités et la personne diabolique qui réserve juste avant moi Paris-Tours/ Tours-Vezoul/ Vezoul-Frankfort/ Frankfort-Paris en changeant tout le temps d’avis (cela m’est arrivé une fois, moralité j’ai pris mon train sans billet et je n’ai même pas été contrôlée). Je passe donc 20 minutes à attendre le train et il fait moche. Et 20 minutes à contempler une voie ferrée, c’est long…

Invitée par des amis à un WE en touraine, et m’étant précisé que j’étais attendue « vers midi », j’ai décollé à 7 H 30 de chez moi au cas z’où (250 bornes c’est la mort pour ma caisse). Pour moi il n’y a pas de « vers midi ». Midi c’est midi et c’est la honte si je pointe à 12 H 05 ou 11 H 55. J’ai été obligée de me résoudre à prendre la RN 10 pour perdre beaucoup de temps et ne pas arriver avec deux heures d’avance.

Le matin également, je pointe normalement chez Trucmuche/Truchon & Co à 8 H 30. J’ai pris la fâcheuse habitude d’y arriver vers 8 H 10, pour papoter avec les collègues en buvant un chocolat (je hais le café). Et bien si jamais je me lève en retard ou autre, la simple idée d’arriver à l’heure (8 H 30) me rend quasi hystérique. C’est pathétique.

Ce qu’il y a d’irréel même, c’est que si je suis en retard malgré mes précautions (the big accident sur l’autoroute), passé 5 minutes tout le monde s’imagine qu’il m’est arrivé quelque chose de grave. Oui c’est grave, je suis coincée dans un bouchon, le samu est là et les pompiers avec, je n’ai toujours pas de téléphone portable et je ne peux prévenir personne. Ne me reste qu’à souhaiter que cela se tasse avant que famille, amis, et autres, n’aient rameuté tous les hopitaux et morgues du secteur…

C’est aussi un cas de brouille indiscutable quand on a une amie qui elle est systématiquement en retard. Attendue chez moi entre 19 et 20 H elle se pointait à 22 H 30 avec toujours une bonne excuse, devant une assemblée exaspérée (mes amis sont à l’heure généralement). Et pendant les 3 H 30 où je l’attendais, je la détestais (ben oui j’avais dit 19 H aussi…). Etant toujours à l’heure je la trouvais systématiquement sous la douche ou en train de s’épiler et le poireautais à nouveau. J’ai résolu le problème le jour où elle s’est vexée chez moi d’arriver en même temps que le plateau de fromages. Et pour un réveillon c’était très fort de sa part.

Je me souviens aussi d’un ex à moi, champion du monde, que j’ai attendue des heures et des heures à de multiples occasions, jusqu’au jour fatidique où il m’avait promis d’arriver à midi pour m’aider à déménager. Il s’est pointé à 20 H après m’avoir téléphoné 5 fois pour me donner des excuses même pas bidons, et pour rouspéter qu’il n’aimait pas les sardines grillées…

Enfin de temps à autres j’aimerais bien pouvoir être en retard… C’est bête mais je n’y arrive pas, malgré une psychothérapie poussée.

Une sorcière pleine de défauts (décidément c’est ma fête en ce moment)

 

Diabolique journée, ou pourquoi me suis-je levée ?

Sous_la_couetteJe suis très catégorique et vous aussi sans doute, mais il y a des jours où l’on ferait mieux de rester couché.

Je vais vous raconter une journée totalement authentique en espérant que parfois vous vous direz « c’est moi ça » ou « ça m’arrive aussi ».

Réveil tout d’abord sur le coup de 5 heures, avec le réveil des 3 millions d’oiseaux qui peuplent le petit bois derrière chez moi. C’est peut-être mieux que le périf ou un autoroute, mais c’est fou ce que ces petites bêtes consomment du décibel, surtout les 4 pics qui font les mitraillettes sous mes fenêtres.

J’attends qu’ils se calment en me réfugiant sous la couette (malgré la chaleur) je me rendors, trop bien. En  fait je sursaute en entendant « il est 7 H 30« , alors que je devrais être levée depuis 20 bonnes minutes. Je me lève donc à la hâte, j’ouvre la porte de ma chambre et je manque écraser le chat qui se vautrait là (pourquoi là ? mystère). Moralité je me cogne l’épaule dans un meuble de mon entrée pour éviter de le transformer en pâtée pour chien (ouille ouille ouille).

Evidemment je m’ébouillante avec la douche, je me gicle du shampoing dans l’oeil, je manque me tôler en sortant de la baignoire pour rechercher l’optrex et me rincer l’oeil (5 minutes de perdues), et je me dirige vers la cuisine pour me faire mon thé sans lequel je ne peux survivre.

Zut plus de sachets. Retrouver la petite infusette à thé, et sortir la boîte de thé en vrac (enfin une des boîtes). La laisser tomber, c’est mieux : du thé plein la cuisine : on verra ça ce soir. Le thé fait, j’y verse mon lait qui tourne… Vider le bol, refaire du thé, ouvrir un autre litre de lait. Le tout sur fond de miaulements : le thé fait mal aux papattes de Diabolos. Aller chercher l’aspirateur et aspirer le thé (du si bon thé !)

Je finis de me préparer en hâte. Tellement vite d’ailleurs que je me flanque un coup de mascara dans l’oeil. ça pleure (le même qui a pris le shampoing, mon oeil directeur évidemment). Re Optrex, et l’heure qui tourne. Comme j’arrive avec 20 minutes d’avance au boulot j’ai de la marge, mais ils vont tous me croire morte si je passe la porte à 8 H29 pétantes.

Je pars en oubliant mon sac déjeuner/première urgence que j’emmène toujours au boulot. Je remonte 4 à 4 pour le prendre et j’appelle donc l’ascenseur dans lequel je me glisse pour redescendre plus vite. Zloum entre deux étages, il se coince.

Au secours ! « Pierre, c’est madame Musquin,  je suis coincée dans l’ascenseur ! ». Le temps qu’un voisin se réveille (il n’y a que moi qui travaille dans mon hall, tous les autres sont à la retraite), sorte sur le pallier et pose la question fatidique alors que je sonne à tout va « il y a quelqu’un ? ». Non l’ascenseur est hanté crétin ! Normalement il suffit de l’appeler d’un autre étage pour qu’il redémarre. Ce qu’il fait pour me conduire au dernier étage. Je redescends à pieds en remerciant.

La voiture broute (ah non !), mais j’arrive au boulot saine et sauve avec 5 minutes de retard. Ouf personne n’a rien vu. Le copieur n’a plus de papier ? Pas de problèmes je m’en occupe, en me ruinant le tibia gauche sur lequel j’ouvre le bac A3 sans aucune précaution : un bleu énorme (pas de jupe pendant 2 semaines).

Je manque m’assommer avec le combiné du téléphone que je décroche avec violence alors que le copieur n’est toujours pas regarni en papier (un bleu sur la tempe). Je me cogne la cuisse gauche dans le coin de mon bureau en retournant en finir avec cette saleté d’engin et son papier A3, A4, et à en tête.

Le reste de la journée a été torride, j’avais mal à l’épaule, la cuisse, la tempe et le tibia. Ca téléphonait de partout, j’avais tout à faire pour avant hier et la température rivalisait avec la poitrine de Marylin Le soir en rentrant j’ai croisé deux voitures dans deux mares, mais celle là, vous la connaissez….

Pendant mes vacances il y aura une journée où le temps sera pourri (même plusieurs, ma spécialité étant de me retrouver en congés quand le temps se détraque, donc je peux vous annoncer de la pluie à partir du 4 août prochain). Et bien il y en a une où je resterai sous la couette. Na !

Un sort efficace à tester absolument

baguetteBon j’avoue. Le rituel de magie blanche était à moi (voir « conseils aux ignorants qui ont mis au monde des filles »). Le rituel du basilic c’était moi aussi, il m’a permis de rencontrer Charles Hubert donc depuis je ne le lis plus. Reste qu’il fait original dans ma bibliothèque.

Comme toute sorcière je me suis intéressée énormément à la magie blanche ou noire d’ailleurs (entre autres), et j’ai un jour de délire, acheté un livre que je ne peux pas jeter parce qu’un livre ça ne se jette pas. Je donne de temps à autre à un hôpital, mais celui là je ne peux pas, sauf si je veux que l’on me garde d’office dans une pièce capitonnée…

Dans ce livre je viens de retrouver un sort pour s’attirer l’amour dont je veux absolument vous faire profiter. J’ai toujours pensé que les sorts c’était très bien, le tout étant d’y croire. Cela change notre perception du monde et notre attitude. Persuadée de rencontrer l’amour, on cesse de raser les murs, on devient toute séduisante et ça marche.

Donc celui là est imparable. Valable pour les deux sexes.

« Procurez vous un coeur de boeuf entier« . Aller rôder aux alentours d’un abattoir ne vous tentant pas vraiment, testez le « je voudrais un coeur de boeuf entier » pour voir la tête du boucher devant cette demande somme toute assez incongrue. Il a bien du coeur, mais tranché… Obstinez vous et passez lui une commande pour dans deux semaines, quand il aura ameuté son abattoir pour avoir un coeur de boeuf entier. Après avoir pris possession du coeur (et ensanglanté toute la voiture), changez de boucher chez qui vous êtes désormais fiché (il a peut-être même alerté les RG cet incapable).

« Prenez des clous de girofle et plantez les dans le coeur de façon à ce qu’il soit intégralement percé de clous de girofle, sur les deux côtés, en disant à chaque fois que vous plantez un clou de girofle « on va m’aimer, on m’aime, l’amour est là ». Là je n’ai pas testé, je sais seulement que le clou de girofle n’est pas vendu en gros, au kilo. A mon avis vu la taille d’un coeur de boeuf (j’en ai vu un une fois petite, le deuxième mari de ma grand mère étant boucher), il faut compter 3 kg de clou de girofle et du temps pour réussir ce sort. Parce que planter des clous de girofle, je l’ai fait pour Mrs Bibelot, mais dans une orange pour faire un truc destiné à parfumer la penderie, et sans commentaire. Là, ça rallonge le parcours.

Isolez vous de vos proches surtout si ce sont des enfants influençables, pour accomplir ce cérémonial diabolique, ailleurs que dans la cuisine.

Car attention, le lieu où l’on fait un sort est important :

  • Dans la cuisine c’est l’histoire d’amour popotte qui se profile

  • Dans les toilettes on n’en parle même pas

  • Dans la salle de bain : l’amour sera sous le signe de l’eau (éviter les croisières)

L’idéal est le salon, un soir de pleine lune (on vous l’a dit et répété, la pleine lune c’est l’idéal pour tout un tas de choses y compris planter les graines de basilic et se couper les cheveux pour qu’ils repoussent mieux, s’épiler en lune noire, c’est mieux) des bougies rouges allumées partout (le rouge c’est important, c’est le symbole de l’amour pour les bougies, et puis cela va bien avec le sang qui dégouline du coeur de boeuf sur la moquette).

Pour le reste aucune précision. Que fait-on du coeur giroflé après ? Le mettre au congélateur c’est risquer une passion glaciale, le faire cuire n’est pas indiqué (on se consumera d’amour), le ranger dans un bocal avec du formol me semble dangereux vu le symbolisme du formol qui est aussi difficile à trouver qu’un coeur de boeuf et hors de prix peut-être. Mais on peut je pense, et avec courage, tester la tête du pharmacien à qui l’on demande 5 litres de formol SVP (zut fiché là aussi), dans de l’alcool à fruit c’est faisable mais fait courir le risque de rencontrer un poivrot ou de sombrer soi même dans l’alcoolisme.

Je vais me pencher sur cette très intéressante question… Je vous tiendrai informés si je trouve quoi faire du coeur de boeuf après le sort…

Votre sorcière perplexe…

Albert et sa voiture, épisode deux

Petite_voitureAlbert enfin rassuré sur l’exacte contenance de son réservoir d’essence s’efforçait après cette importante vérification de mettre les pieds le moins possible dans une station service. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien, personne ne raffole des stations service ni d’y laisser des fortunes, mais à ce point là c’était pathologique.

A l’époque il m’avait offert une petite voiture, sans me consulter ce qui était bien dommage, car la surprise c’était une 205 décapotable. Toujours pratique, j’avais trouvé qu’il était bien regrettable qu’il m’offre une voiture dont l’essentiel ne serait jamais utilisé par moi. Je déteste rouler en décapotable décapotée. Avec de plus, deux filles à l’arrière en train de se demander laquelle prendrait le plus de place à grands coups de pieds et de tirage de cheveux, je ne m’imaginais même pas rouler le cheveux au vent et risquer d’en voir s’en envoler une. Et puis la place dans le coffre était considérablement réduite : pratique pour le plein en grande surface à y caser comme je pouvais.

La première fois qu’il est rentré en me disant « demain je te laisse la mercédès, j’aimerais bien prendre la 205 quelques jours », je ne me suis pas méfiée. J’avais tort. La mercédès était dans le rouge et j’ai fait le plein.

8 jours plus tard il a eu envie de reprendre la mercédès dont j’avais dû utiliser le quart du réservoir, et j’ai retrouvé la 205 dans le rouge également. Toujours rapide, j’ai soupçonné Albert de me l’avoir laissée pour que je fasse le plein. Il a pris l’air horrifié le soir à ma question directe, sans savoir que je n’avais pas fait le plein de la 205. J’y avais mis juste ce qu’il fallait pour mes déplacements de la journée, d’où la stupéfaction du pompiste à qui j’avais demandé « 20 F de super SVP ».

J’ai commencé alors à faire des arrêts quotidiens à la station voisine, expliquant au pompiste que je n’étais ni folle ni radine, et à devenir championne de calcul de besoin en essence pour un jour ou deux (vicieusement j’allais relever le niveau d’essence de l’autre voiture tous les soirs, pouvant ainsi pronostiquer quand Albert aurait envie de changement).

La fois suivante, Albert lors d’un de ses multiples coups de fil quotidiens, me fit remarquer que je lui avais laissé la voiture dans le rouge et qu’il avait été obligé de faire le plein ! Pauvre bouchon ! Précision : c’est lui qui avait voulu prendre ma voiture, pour changer

Je n’ai bien sûr pas moufté, et même prétexté sans honte qu’il rentrait dans mes intentions de le faire justement ce jour là. La confrontation directe pour des histoires aussi stupides n’a jamais été mon truc.

Albert a tenu un an, (moi aussi), et puis sans doute, finit par comprendre. Du coup, il a gardé sa voiture et n’a plus éprouvé le besoin de rouler en décapotable. Car le pauvre malheureux se retrouvait donc toujours systématiquement à devoir aller à la station service ce qui lui coûtait terriblement (à tous les sens du terme). Et puis moi finalement, j’avais mon compte en banque un peu plus garni (d’où l’obstination).

Vous allez me dire « tu étais bien patiente ». J’ajoute qu’il y avait largement motif à conflits avec Albert au sujet de sa mère, de son père et de ses soeurs, j’évitais d’en rajouter…

 

Albert et sa voiture

Petite_voitureAlbert, mon premier mari, aimait bien les voitures.

Cela n’a rien d’extraordinaire en soi me direz-vous, les hommes aiment généralement les voitures, surtout les bien belles, les bien chères, qui peuvent montrer à quel point ils sont des mecs bien.

Certaines femmes aiment aussi les voitures. Moi j’aimerais bien changer la mienne qui est vieille, dépourvue de clim et autres accessoires, mais tant qu’elle roulera et passera le contrôle technique, je la garderai. Je n’ai nulle envie de m’endetter pour un engin qui pour moi n’est qu’un tas de ferraille dans lequel on risque sa vie, et qui me permet d’aller d’un point « A » à un point « B » (sans forcément passer par la ligne droite).

Albert donc adorait les voitures. Il avait une curieuse marotte d’ailleurs, les concernant (et dieu sait qu’il y en a eu, car à une certaine époque il avait les moyens).

Il voulait absolument savoir combien exactement le réservoir d’essence contenait, ceci au litre près. Il étudiait donc la notice allant avec la voiture, notait scrupuleusement dans sa mémoire le contenu annoncé du réservoir, et s’empressait d’aller vérifier. Je suppose qu’en cas d’erreur de notice il rentrait dans ses intentions d’alerter une union de consommateurs. Ch’j’sais pô.

Pour se faire, les garagistes ces crétins, la lui donnant (les derniers temps, vu le prix) avec un plein, il nous fallait rouler jusqu’à ce que la réserve soit bien entamée. Là je descendais de la voiture avec Pulchérie et Delphine, et lui signifiait qu’il continuerait tout seul, car j’avais déjà vécu le cérémonial diabolique (je ferai un post sur le cérémonial diabolique en règle générale).

Albert avec la jauge à zéro et le rouge allumé allait donc tourner autour d’une station service à la sortie de Rambouillet. C’est le pompiste qui devait être surpris de voir une mercédes lui rôder autour pendant un bout de temps (la réserve sur les mercédès s’allume quand on a encore de la marge). Et hop un petit coup de rond-point à proximité du garage, et hop un tour de station service… Il lui fallait en effet tomber en panne sèche (d’où la proximité immédiate de la station service, car, comme je l’abandonnais lâchement, il devait pousser sa voiture tout seul).

Enfin un hoquet signifiait que la voiture avait tout digéré. Curieusement elle choisissait toujours d’éructer en plein milieu du rond-point, au moment d’une arrivée massive de véhicules.

Albert poussait donc la voiture, avec un pauvre malheureux ignorant qu’Albert l’avait fait exprès, et là allait pouvoir faire son plein, et savoir enfin combien contenait le réservoir (sinon il n’aurait pas pu dormir, l’idée le taraudant depuis la réception du véhicule).

Le pompiste après s’être assuré je suppose, qu’il était correctement armé contre les fous, servait Albert qui précisait « jusqu’à ras bord s’il vous plaît ». Donc le pompiste finissait toujours, devant les instances pressantes d’Albert, par en rajouter, en rajouter, de trop. Cela giclait toujours sur les pompes d’Albert qui se demandait à combien de centilitres il devait évaluer la ruine de ses godasses neuves.

Et il rentrait à la maison tout content : le réservoir faisait 5 litres de plus que promis sur la notice. Je souriais bêtement. Que voulez vous, il faut bien les laisser faire joujou de temps à autres….

 

Quand on n'a rien dans la tête…

VoitureJe pense que vous visualisez bien ce qui se passe au moment du passage de cette voiture dans une flaque d’eau boueuse…

J’ai encore bien cuit aujourd’hui, comme bon nombre d’entre nous… En maudissant l’architecte diabolique qui a conçu les locaux où je travaille, gagnant actuellement effectivement mon pain à la sueur de mon front, comme il est précisé que l’on doit faire dans la bible.

Enorme orage, pluie battante (un peu tropicale, cela n’a pas vraiment rafraîchi l’atmosphère).

Qui dit pluie battante, dit que forcément en passant par mes petites routes dans la forêt, je vais fatalement tomber sur deux zones complètement inondées.

Donc je roulais tranquillement en pensant à ma douche à venir, 5 voitures devant moi roulant doucement (pas de fou du soir) et traversant la première zone inondée.

Je me suis dit, en regardant les autres voitures traverser la rivière qui traversait la route, que c’était fou ce que cela pouvait éclabousser, même en roulant doucement. Je me suis dit que cela éclaboussait vers l’extérieur et qu’il était donc inutile que je ferme ma fenêtre (grande ouverte, mon tas de boue ne possède aucune clim). C’est ce que devait penser également le conducteur de la voiture que je devais croiser dans l’inondation.

Nous n’avons ni l’un ni l’autre fermé notre fenêtre et je me suis retrouvée entièrement et intégralement aspergée par les éclaboussures du quidam qui me croisait. Qui a crié aussi (tiens il n’avait pas la clim non plus celui-là). Cela a giclé jusque sur le siège passager.

Trempée et furieuse de l’être plus tôt que prévu, j’ai continué ma route en maudissant mon manque de raisonnement.

Mais, car il y a un mais, j’avais été semée par les voitures précédentes et je suis arrivée au niveau de l’autre zone inondée toute seule comme une grande.

Voiture en face. Vous voyez le gag je suppose. Et bien là non plus je n’ai pas fermé ma fenêtre. L’autre si par contre (il devait avoir la clim) et je me suis retrouvée à nouveau entièrement aspergée, et entièrement mouchetée car l’eau n’était pas vraiment propre.

Du coup je suis rentrée chez moi en rasant les murs, j’ai mis mon linge à laver (et comme je ne suis toujours pas plombière, cela signifie pour moi, entortiller la fuite avec un grand torchon pour éponger pendant le lavage), je me suis douchée entièrement en me disant que décidément je n’ai rien dans la tête.

Devant tant de sottise, ne reste plus qu’à m’ouvrir les veines et à me pendre après…

Adieu donc.

La sorcière éclaboussée

Quelques trucs de sorcière contre la chaleur

Soleil

Mon dieu qu’il fait chaud ! Trop pour travailler en tous cas, prendre sa voiture garée toute la journée en plein soleil et si elle est vieille, ne possédant pas de climatisation.

Tout le monde est liquéfié. Et bien moi en gentille sorcière j’ai glané çà et là quelques conseils sur Internet pour vous aider à supporter cette température infernale.

Donc, pour le cas où vous n’y auriez pas pensé tout seul :

  • Protégez vous de la chaleur, évitez les sorties et les activités physiques (sport, jardinage, bricolage) aux heures les plus chaudes : ceux qui avaient l’intention de faire un marathon dans Paris à 2 heures de l’après midi sont priés de s’abstenir : pas bon pour eux. (Il est à noter que le travail n’est pas contre-indiqué, pas même dans le code du travail) (j’ai cherché dur).

  • Si vous devez sortir, restez à l’ombre : vous n’y auriez pas pensé hein ? Et quand il n’y a pas d’ombre, en pleine Beauce par exemple, réputée pour ses vallons, ses rivières et ses collines, son paysage souriant… ? Ben vous sortez pas et point barre

  • Portez un chapeau, des vêtements légers (coton) et amples, de couleur claire. Là je suis très catégorique : exit la doudoune si jolie, le dufle coat de votre mère, l’anorak, tous ces vêtements que l’on se plaît à porter en juillet et août. Soyez raisonnables que diable ! Idem pour les après skis : au placard.

  • Fermez les volets et les rideaux des façades exposées au soleil. On ne vous le dira jamais assez, baissez les stores non d’un chien. Il n’y en a pas ? Les locaux dans lesquels vous travaillez se résument à : une grande baie vitrée que l’on ne peut pas ouvrir et pas de store ? Ben débrouillez vous. Si vous habitez sous les toîts pareil : z’avez qu’à habiter ailleurs (une cave, les catacombes, une grotte bien profonde) Non mais…

  • Maintenez les fenêtres fermées tant que la température extérieure est supérieure à la température intérieure : ceci pour le cas où vous êtes capable en mettant la main dehors, de constater que c’est la fournaise à l’extérieur. Sinon je ne peux rien pour vous. Si vous aimez faire rentrer de l’air brûlant : assumez.

  • Ouvrez-les la nuit, en provoquant des courants d’air (c’est quoi un courant d’air ?)

  • Rafraîchissez-vous. Ca c’est vraiment ballot, mais cela ne m’était même pas venu à l’idée, bien à l’abri que j’étais dans ma doudoune. Si vous n’avez pas de possibilité de vous rafraîchir vous n’êtes qu’un imbécile.

  • Restez à l’intérieur de votre domicile dans les pièces les plus fraiches (3 BD ou un polar aux toilettes et pas de sortie pour aller travailler, ni pour aller acheter une BD ou le polar manquants)

  • Si vous ne disposez pas d’une pièce fraîche, restez au moins deux heures dans des endroits climatisés (pas de boulot donc) ou à défaut, dans des lieux ombragés (on vous dit et serine d’éviter le soleil), ou frais : supermarchés, cinémas, musées… à proximité de votre domicile. Comment que j’kife trop grave d’aller zoner au marché du frais où les caissières ont un pull ET un anorak, ou au champion du secteur, pendant deux heures au moins… Et puis je n’avais pas remarqué comme on est bien au rayon surgelés… Vous pouvez aussi vous installer nu devant le frigo ouvert, mais il n’est pas certain que le frigo résiste.

  • Prenez régulièrement dans la journée des douches ou des bains et/ou humidifiez-vous le corps plusieurs fois par jour à l’aide d’un brumisateur ou d’un gant de toilette. Vous pouvez également humidifier vos vêtements. Le coup du brumisateur ça m’estomaque un peu, je ne sais même pas ce que c’est. Et puis personne n’aurait l’idée de s’asperger d’eau pour se rafraîchir, ni d’humidifier ses vêtements : la transpiration s’en charge !  Merci Météo France !

  • Buvez (quelle drôle d’idée, ca ne changera pas la température extérieure), même sans soif : eau, jus de fruit. Si l’on a soif, il est impératif de boire donc. Mais attention aux gros malins qui aiment à déguster à longueur d’été, outre un chocolat brulant : un grog, un vin chaud. Car il est précisé :

  • Ne consommez pas d’alcool. Non Non. Même pas un petit rosé ou blanc frais avec de la salade fraiche. L’alcool c’est mauvais quand il fait chaud et déconseillé quand il fait froid (c’est un faux ami). Exit le chocolat chaud avec une giclée de rhum, dans la pièce la plus chaude, voire même en plein soleil, bien à l’abri d’une doudoune

  • Mangez comme d’habitude mais en fractionnant les repas (des fruits, des légumes, du pain, de la soupe…). Si vous avez 15 kg à perdre et que la chaleur vous coupe l’appétit, vous êtes priés de continuer à ingurgiter des calories inutiles.

  • Demandez conseil à votre médecin, votre pharmacien quand la température va-t-elle baisser ?
    Si vous ressentez des symptômes inhabituels.
    Ceci à l’intention de ceux (les veinards) qui auront choppé une angine carabinée à cause de la climatisation.

  • N’hésitez pas à aider et à vous faire aider. Demandez de l’aide à un parent ou à un voisin si la chaleur vous met mal à l’aise (avant qu’il ne soit trop tard, si vous voyez des mouches voler c’est presque trop tard, et demander au patron si l’on peut partir plus tôt n’amène qu’une réponse : non).

  • Informez-vous de l’état de santé des personnes isolées, fragiles ou dépendantes, de votre entourage et aidez-les à manger et à boire. Ben et l’héritage de Tante Hortense ?

Amis crétins bienvenus au club. Je vous donnerai un coup de main dès les premiers froids…

Belle mère

EndoraUne belle mère, je sais ce que c’est : j’en ai eu trois. En effet, les parents de Charles Hubert étaient divorcés et son père avait eu la bonne idée de se remarier (quelle idée de se remarier, je ne le dirais jamais assez !), ce qui me faisait deux belles mères pour un homme.

Albert n’avait que des parents tout bêtement mariés et je m’en vais vous parler de sa mère qui restera LA belle mère, avec émotion et nostalgie (les filles arrêtez de ricaner puisque vous lisez mon blog).

J’avais 20 ans. Ou presque, juste un an de plus, et j’ai découvert ma future belle mère lorsqu’Albert décida que notre relation était sérieuse et qu’il lui fallait me présenter à ses parents.

J’ai eu l’intuition diabolique qu’elle allait me plaire beaucoup, au cours du premier apéritif, précédant le premier dîner auquel j’assistais, un peu coincée sur un canapé style empire (mal imité et plus qu’inconfortable) au milieu d’un ameublement que je trouvais hideux. Enfin chacun ses goûts et je ne me permets pas de dire que le mien est meilleurs que celui des autres. Simplement je n’aime pas les gondoles sur la télé, l’arc de triomphe en miniature dans une bibliothèque avec un sphinx et les pyramides, et des meubles style années 1950 en bois vernis avec des incrustations de nacre.

Donc au cours de cet apéritif (je bavarde, je bavarde, et je m’égare), pendant que le père m’ignorait superbement (il a carrément fait l’objet d’une nouvelle : « comment tuer beau papa », il faut que je la recopie de Mr Mac Intosh), elle m’a passée à la question comme des flics n’osent le faire que s’ils tiennent l’auteur de l’attentat du 11 septembre, ou en ont la certitude, en se relayant. Elle, n’avait pas besoin de relais, elle tenait la route toute seule.

  • Que font vos parents ? AAAhhh chef d’entreprise ? De nettoyage bof… Et votre maman n’a jamais travaillé AAAAhhhh ? Quatre enfants mon dieu ! Vous faites quoi comme travail ? AAAAHHH ? vous gagnez combien ? Vous avez des « espérances » ? Vous voulez des enfants ? Combien ?  AAAHHH ?

J’en passe et des meilleures. Je répondais poliment. Après tout, je n’avais rien à lui reprocher bien au contraire puisque j’étais amoureuse d’Albert et qu’elle l’avait mis au monde. Mais mon petit doigt me disait que je ne faisais pas l’affaire. D’autant qu’elle avait trouvé le moyen de me glisser au passage qu’elle adorait Fernande, l’ex d’Albert, pendant que son mari allait faire admirer à Albert qui détestait tout ce qui avait trait au jardinage, ses dernières plantations. C’était très fin, j’en ai mangé sans fin et sans faim.

J’ai eu la confirmation le lendemain que nous étions faites pour nous entendre. La veille au soir je m’étais assurée dans le calme de la chambre qu’Albert n’aimait pas plus que moi la décoration parentale. Même amoureuse, ayant 21 ans, je me voyais mal me mettre aux napperons au crochet, aux rideaux tricotés mains, et à collectionner les monuments miniatures sur fond de marbre et bois brillant (encore que, il est bien connu qu’une femme amoureuse peut faire n’importe quoi).

Le lendemain, la belle mère, Mrs Furoncle, avait prévu une partie de pêche pour « les hommes », et un pique nique royal à vrai dire. Dans ma famille on n’a jamais pique niqué avec du foie gras et des moules farcies mais bon pourquoi pas.

Mrs Furoncle, le repas achevé dans un silence un peu contraint (je pense qu’Albert levé de bonne heure lui avait demandé de mettre la pédale douce sur l’interrogatoire serré), les « hommes » se mirent à la pêche, Mrs Furoncle sortit un tricot dont la vue de la laine me donna un frisson bénéfique par cette chaude journée, et moi je sortis le livre que j’avais en train.

« Moi je lis un livre par an » me déclara-t-elle fièrement. Mon frisson s’accentua. Je suis bouquinovore et à l’époque j’étais capable d’ingurgiter 4 livres par semaine (ceci sans compter les notices de médicaments, les magasines et le dictionnaire en cas de panne). Une certitude me terrassa : cela allait bien se passer.

Au cours des visites suivantes j’appris qu’il était vraiment dommage que je sois blonde. Le croirez vous ? Il était tout-à-fait inadmissible qu’Albert, élevé parmis de magnifiques brunes (sa mère et ses deux soeurs), puisse trahir sa race avec une blonde.

  • Qui de plus ne bronzait pas et se tenait à l’ombre (bronzée je ressemble à un litre de lait frais).

  • Qui lisait constamment (tu n’as rien d’autre à faire ?).

  • Qui avait une mère qui avait eu 4 enfants et ne s’était pas faite avorter 7 fois comme elle (Albert ayant échappé à l’aiguille à tricoter parce qu’elle avait croisé une voyante avec 9 jours de retard, qui lui avait prédit « toi tu vas avoir un beau garçon »).

  • Qui envisageait d’élever ses enfants en prenant un mi-temps (elle avait fait élever ses enfants par ses parents pour garder son salaire).

  • Qui ne connaissait pas le point de croix

  • Qui ignorait tout du crochet

Albert persista dans son erreur et un beau jour le mariage eut lieu (après 56 coups de téléphone le décourageant de commettre une erreur fatale) et Pulchérie vint au monde.

Après 72 heures de contractions, accouchant à l’ancienne et sans péridurale, j’avais autre chose à faire qu’à entendre Albert se faire plaindre au téléphone parce que je lui avais broyé la main gauche (pauvre petit chériiiii…) et à me faire engueuler parce que le pauvre avait eu le malheur de dire que j’avais beaucoup souffert, que du coup je lui avais broyé la main, etc…. Avant « félicitations » (contraintes) j’eus droit à « tu aurais pu faire attention à la main d’Albert, le pauvre titiiiii ».

Effectivement pourtant, ce coup de téléphone n’était rien, à côté de la visite qui allait suivre et au cours de laquelle Mrs Furoncle découvrit que le duvet sur le crane de Pulchérie était blond.

  • « OOOOHHHH ELLE nous a fait un bébé blond ! »

  • « Regardes P’tit con (le beau père), elle nous a fait un bébé blond ! »

  • « Oh elle est mignonne mais elle est blonde ! »

  • « Gouzi Gouzi, regardes ta mamie brune ! » (regard en coin pour que l’on comprenne bien d’où venait la tare, devant toute ma famille d’apparence plutôt normande, ceci se passant à Noël, et les bruns étant rares dans ma branche quoique très respectés (ils bronzent))

Inutile de lui faire remarquer que si Pulchérie était blonde c’est parce qu’Albert véhiculait un chromosome évident : la mère de Mrs Furoncle était blonde. Mais les chromosomes pour elle c’était une invention très conne et certainement très fausse. Tout comme le fait qu’Albert soit en cause dans le fait que Pulchérie ne soit pas un mâle : je me devais de faire un gars du gars. J’avais raté ma mission, et le chromosome Y, elle ne connaissait pas : LE livre par an était un Arlequin.

Je fus pour elle une bru infâme : en deuxième coup une autre fille, et blonde également, là le scandale était à son comble.

En plus j’étais bourrée de défauts. Malgré ses « CHEZ NOUS » destinés à me faire rentrer dans le rang (le sien) :

  • Chez nous on lave la pure laine à la main (moi pas, mais au lave linge via programme « fragile » ou « spécial laine »). En plus elle m’avait précisé « ça me tue« , donc je m’obstinais : pas de procès aux assises pour cela, mais elle a survécu. Je précise à celles qui veulent se débarrasser de leur belle mère que laver la pure laine en machine ne la tuera réellement jamais.

  • Chez nous on n’aime pas le lait (moi si et les petites aussi, sauf Delphine qu’elle réussit à en dégouter en lui en servant du tourné volontairement, alors que je la lui avais laissé en toute confiance pour 8 jours)

  • Chez nous on aime repasser (Berk)

  • Chez nous on n’aime pas les filles. Là trop c’était trop et j’en avais ma claque de l’entendre seriner cela devant ses petites filles largement en âge de comprendre (je ne parle pas que de mes filles)

  • Chez nous on ne perd pas son temps à lire, on trime en regardant Dallas éventuellement (repasser en regardant Dallas : j’ai dû louper quelque chose)

  • Chez nous on se lève à 5 H 30 du matin (pas Albert en tous cas, loin du regard tutélaire de sa mère et de son père)

  • J’en passe

Avec elle j’ai eu droit pendant 10 ans à de magnifiques napperons (tu en manques), à d’exquises peintures sur toile (j’ai décidé de me distraire), à de superbes assiettes décorées (j’ai remarqué que tu aimes les vieilles assiettes : oui, pas les horreurs vendues dans des magasins souvenirs), à des tricots superbes pour les filles qu’elle faisait avec le reste de laine qui lui restait après avoir tricoté un pull à sa belle mère (80 ans). Sitôt arrivée chez moi, elle empoignait un chiffon pour faire les poussières, surtout celles qu’on ne voit jamais (elle adorait les pieds de table), et ouvrait tous les placards pour en vérifier l’alignement (j’ai prié pour que tout s’écroule sur elle, mais le ciel m’a trahi)

Les réflexion allaient toujours bon train « Taloup (la soeur aînée d’Albert), n’a jamais vu Pulchérie avec la robe qu’elle lui a offerte » (moi je n’avais pas vu non plus ma nièce avec la robe offerte, mais je n’en faisais pas un plat).
« Ton père a grossi » (et toi tu mincis de jour en jour ?)
« Le blond ça ne fonce pas avec l’âge ? »
« Ne repasse pas tes torchons de la même taille que tes serviettes »
« Je m’ennuyais, du coup j’ai lavé tes slips… »
« J’ai remarqué que les chemises d’Albert n’étaient pas repassées avec un pli dans le dos, j’ai dû toutes les refaire »
« Ce n’est pas gras le confit ? On n’est pas venus pour manger : une soupe ça suffit »
« ELLE ne nous a servi qu’une soupe avec de l’eau même pas minérale (à ma mère ravie)

Elle téléphonait le samedi ET dimanche matin à 7 heures « Je ne vous réveille pas ? Si ? pas grave, et bla bli et bla bla » (je la passais à Albert, il adorait)

Tout cela en continuant à tanner Albert pour qu’il trouve mieux que moi (Un mannequin avec la fortune des Kennedy, il fallait cela au moins pour son fils et elle était très portée sur l’argent des autres qui pouvait la faire vivre).

Elle a parfaitement réussi son coup (faut tout de même se mettre à la place d’Albert incapable de dire merde à ses parents, il y en a qui savent le faire, mais pas lui).

Le problème (pour elle, car elle ne me manque pas vraiment) c’est qu’elle n’a pas trouvé mieux, mais bien pire, du genre capable comme je le serais aujourd’hui, de lui dire « t’es trop con, je ne veux plus te voir, la prochaine fois que tu mets l’oeil dans mon panier de linge sale je t’assomme avec le cric et je planque ton cadavre dans le puits », ce que je me suis retenu de dire pendant 10 ans par égard pour son fils.

D’après ce que les filles ont pu me dire, elle ne s’est pas arrangée en vieillissant. De toutes manières seuls les grands crus peuvent le faire : elle c’était de la piquette….

La prochaine fois : deux belles mères d’un coup, c’était trognon comme tout…

Réédition d’un post du 18 juillet 2006 passé inaperçu à l’époque (ben vi, ce sont les vacances).

Et bon anniversaire ma petite soeur. Comme je te précède de 11 ans, ça commence à me flanquer le bourdon, alors…. Profite ma belle, profite…

Serial Ecran Total

Coup_de_soleilAujourd’hui, avec ma meilleure amie (qui se cherche un surnom qui vaille le coup pour ce blog, mais on va trouver) et maman (Mrs Bibelot), nous avons profité d’un plan d’eau à 10 minutes de chez moi pour aller farnienter sur la plage (de sable rapporté, mais de sable), et nous baigner.

Moi la bronzette, c’est pas mon truc. D’abord je ne bronze pas, juste une vague teinte qui est encore trop claire l’hiver pour la plupart des femmes, et en plus, je brûle en 10 minutes (à savoir coup de soleil monstrueux, l’illustration étant de la petite bière à côté de ce que je suis capable de pondre : du carrément violet).

Quand on dit 10 minutes m’a expliqué un jour le dermato que j’ai écouté religieusement, c’est 10 minutes dans la journée, tout ce qui est rayon étant cumulatif au cours d’une vie (que dire d’une journée). Hors avoir pris le soleil 10 minutes, c’est vite fait aux heures dangereuses.

Donc je m’écran-totalise depuis l’âge de 30 ans, et je ne parle pas en l’air. En fait je me protège comme de la peste du soleil, avec ma peau de rousse qui crame sans jamais dorer.

L’écran total pour moi, c’est de l’indice maxi, étalé le moins possible, à savoir bien blanc (on voit s’il en reste ou pas). J’ai découvert en partant en Egypte avec Pulchérie il y a deux ans, le lait très haute protection indice 50 de chez Avène (résistant à l’eau) qui ne m’a jamais déçue. Avec cela je suis plus blanche que blanche : même dans les films d’horreur ils n’osent pas maquiller comme cela.

Je me tartine bien la figure, le décolleté qui est un endroit à privilégier pour éviter de fripper. Pour le reste comme je vais à la plage pour me baigner et rien d’autre, je suis soit dans l’eau, soit recouverte d’une chemise blanche pour éviter de me retrouver avec le dos façon steak tartare, de préférence sous un parasol (ne jamais oublier la réverbération qui tue). Aujourd’hui je n’ai pas manqué à cette habitude de me tartiner de total à mort, sans omettre les paupières que j’avais oubliées en Egypte et qui étaient devenues violettes, alors que j’étais à l’ombre.

Meilleure amie habituée n’a pas bronché, Mrs Bibelot s’est elle inquiétée : je risquais de faire peur aux enfants non ? Ben tant pis il faudra bien qu’ils s’y fassent et leurs parents avec.

Je précise que ce lait (moi je dirais crème), tient ses promesses et résiste parfaitement à l’eau. Dans les deux sens. Je peux suer sang et eau qu’il ne moufte pas d’un mm. J’ajoute qu’il n’est pas que waterproof, il est aussi huile-proof, savon proof et m’en débarasser le soir relève de la haute voltige. Je me tartine d’huile, j’émulsionne, je me savonne, j’émulsionne, je rince, il en reste toujours un petit quelque chose (mais qui me fait le teint uni, alors ça va). Quand je peux je vérifie dans mon miroir (utile pour étaler le plus uniformément possible) si je suis toujours blanche, quand je ne peux pas, je demande à la malheureuse personne qui m’accompagne de manière régulière (toutes les 5 minutes), si je suis bien blanche. La réponse est toujours « ouiii »

Car les choses se gâtent toujours quand je voyage, car j’ai une prédilection pour les pays chauds, tropicaux là où le soleil cogne très dur. J’ai donc : écran total + chapeau + lunettes de soleil. Le choc est toujours fatal pour le reste du groupe le premier matin du premier rendez vous pour la première excursion, quand je débarque (dans l’avion j’avais l’air normale). On me regarde curieusement, celui ou celle qui m’accompagne fait semblant de ne pas me connaître (je leur pardonne à tous). Je laisse courir, généralement cela passe dès le lendemain, et le méga premier coup de soleil sur le nez ou ailleurs, d’un quidam qui se payait ma blanche tête la veille et me demande le lendemain si je peux lui prêter un peu de mon produit. On s’habitue aussi à mon chapeau (tout le monde finit par en acheter un) et à ma manie de rechercher l’ombre à tout prix.

Mais bon, un choc vrai est toujours possible. Certains nageurs me croisant aujourd’hui m’ont soigneusement évitée (seule ma figure émergeant de l’eau, ça doit faire flipper, mais je peux faire une super ligne droite sans être dérangée). Me voyant débarquer ce soir de la plage pour récupérer ma voiture, Jean Poirotte (papa) a eu un bref instant de panique devant ma mine blafarde. A la précision de sa femme « ce n’est rien c’est de l’écran total », il n’a pas manqué de me faire remarquer que si j’avais pris tout de même un coup de soleil, j’étais en droit de porter plainte.

Car la même marque fait le même produit, mais teinté. Je l’ai testé également. Il est teinté foncé… Cela me fait le visage et le décolleté marron et jurant avec le reste du corps, encore pire que blanc.

De temps à autre je réussi à faire un mélange des deux parfaitement dans mon teint. Mais du coup, je ne suis plus certaine d’être protégée comme il faut, je me remets du blanc et recommence à faire peur aux petits enfants…