Sur le point d'accoucher PAR HASARD ?

femme-enceinteDéjà vous êtes enceinte depuis environ 9 mois… Ce n’est pas anodin. Hein ? Si ? NON !

  • Vos copines vous demandent des nouvelles de votre col.
  • Vous achetez des aiguilles à tricoter et de la laine pour tricoter des CHAUSSONS.
  • Vous découvrez à l’occasion que vous ne savez pas tricoter.
  • Vous appelez votre mère pour lui préciser quelle mère nulle elle est.
  • Du coup elle vous demande si vous récurez les lampes à l’alcool à brûler et vous intime l’ordre de descendre de cet escabeau, plus vite que ça (faut pas la prendre pour une conne non plus, elle a déjà donné !)
  • Elle appelle son gendre qui tombe de l’armoire : « comment ça ma fille elle va accoucher  sur un escabeau ? » en se prenant pour Marthe de Villalonga…
  • Car vous êtes prise soudain d’une grande envie de nettoyer et de tout faire propre, cela s’appelle le syndrome du nid.
  • La psy vous précise que ce n’est pas une anomalie majeure. Donc, comme c’est normal :
  • Albert se demande en rentrant précipitamment rapport à l’appel de votre mère, ce que vous foutez avec 5 litres de nettoyants multiples bien en vue dans l’entrée (il a manqué se casser la margoulette).
  • Vous lui précisez que c’est pour « toi mon amour »
  • Il est ravi…
  • …mais doit passer toutes les lampes à l’alcool à brûler (l’alcool c’est mauvais pour le bébé, donc interdit à la mère) et faire briller les toilettes + le reste. Tout doit être impec pour l’arrivée du bébé.
  • Ou alors, à l’inverse, ignorant le syndrome du nid, vous faites « baleine échouée sur la banquise » en regardant « les feux de l’amour » et en comptant les petites contractions indolores qui annoncent la suite.
  • Vous avez les seins qui poussent.
  • Le syndrôme « valiseS touteS prêteS », vous pouvez l’expliquer sur le net et le premier qui ricane s’en prend une.
  • Albert, après avoir récuré tout l’appartement en se promettant bien de ne plus jamais se reproduire, est prié tous les soirs de vérifier que son GPS est OK, les numéros d’urgence OK, votre mère OK (comment ça surtout pas belle maman ?), son portable rechargé, etc…
  • Enfin théoriquement votre mère se manifeste : matin, midi, et soir…

Et Albert est prié de vous faire l’amour COMME IL FAUT, c’est un bon truc pour déclencher le travail a dit l’accoucheur (ce saint homme)… (et c’est toujours ça de pris que les boches n’auront pas)

Donc vous changez les messages sur tous les répondeurs :

  • « Rien de nouveau du côté du col, du coup, on batifole« .

Le notaire qui vous appelait pour vous préciser la date de la signature pour l’achat du nouvel appartement, est ravi de l’apprendre…

Bon anniversaire Pulchérie !

Accouchement_57210942Et me revoilà à vous raconter comment j’ai mis au monde Pulchérie à l’âge de pierre, c’est à dire en 1981 alors que la péridurale on en parlait vaguement. Ca va être long, vous êtes prévenus, j’ai la flemme de faire 10 posts…

J’étais à l’époque d’une nature optimiste. Je passe sur la grossesse (qui mérite son post à elle toute seule naturellement) pour en arriver tout de suite à la fin (le début d’une grande aventure).

La sage femme m’avait tout bien expliqué pendant les cours d’accouchement sans douleur. La douleur vient de la peur, c’est tout bête. Il ne faut pas avoir peur, et il faut savoir respirer. On me l’avait dit et répété. Ma mère m’avait dit que c’était l’enfer, (sa mère idem et toutes les femmes de ma connaissance), mais elle (ma mère) avait une grand tante qui avait accouché 3 fois dans les toilettes en croyant qu’elle avait envie de faire pipi. Non, c’était la tête du bébé déjà sortie. Sûr, je tenais d’elle, obligé, et Albert avait bien regardé dans les bouquins achetés au kilo, comment m’assister dans cette épreuve en attendant l’arrivée de ma mère et des pompiers (à 5 minutes maxi) après la ponte par moi de la côtelette sans douleur aucune (en fait il avait juste à m’apporter une serviette propre et même pas à faire bouillir d’eau).

Pas d’appréhension particulière donc. D’autant que j’avais des contractions très régulières, non douloureuses depuis le début de mon 8ème mois : les contractions ? Pffuit ! de la petite bière !

Pulchérie avait été prévue pour le 25 décembre. Toute la famille avait dû faire des neuvaines ou jeter des sorts pour qu’elle ne naisse pas le jour de Noël, je ne sais pas trop, mais le mardi 15 décembre sur le coup de 18 heures, je ressens une vague douleur dans les reins en même temps qu’une contraction. Pour le soir est programmé « la tour infernale » (ça ne s’oublie pas !) et un plateau TV. A 18 H 30 re-douleur un peu plus forte mais très supportable et j’appelle Mrs Bibelot qui à l’écoute des symptômes pronostique que le « travail » est commencé. 20 minutes après 3ème contraction, ça se rapproche déjà sacrément, chic, je vais faire cela avant demain midi.

C’est trèèèès supportable et je ricane en songeant aux films dans lesquelles il y a forcément une emmerdeuse qui accouche en plein exode, en pleine bataille, en plein assaut des méchants assiégeants ou en pleine attaque des indiens. Moi je ne serais jamais inondée de sueur, hurlante, grimaçante, réclamant l’extrême onction ou que l’on m’achève. Je vais faire cela avec le sourire, rose et pimpante et fraîche, non mais, je sais respirer MOI ! D’ailleurs je m’en vais faire ma toilette et me remaquiller un petit coup…

Je prépare le plateau TV pour Albert. Obéissante je ne vais pas dîner, c’est défendu quand le travail est commencé au cas où une anesthésie serait nécessaire (ou comment perdre 9 kg, jamais diffusé par « Elle »). J’ai juste droit à de la flotte et encore, j’hésite.

La tour infernale commence et je commence à me lever du canapé sur lequel je suis théoriquement vautrée (je ne sais pas m’asseoir dans un canapé) pour déambuler dans la pièce sous l’oeil torve d’Albert que rien ne perturbait, car :

  • Je ne supporte pas les contractions en position allongée

  • Les contractions sont de plus en plus fortes

  • Les contractions sont de plus en plus douloureuses

  • Albert m’emmerde de plus en plus à regarder la tour flamber au lieu de marcher avec moi en faisant le « petit chien ».

  • Les contractions sont de plus en plus rapprochées.

Le film terminé (à l’époque 22 H 30) Albert part se coucher pour prendre des forces. A deux heures du matin je m’en vas le réveiller cet abruti ! J’ai des contractions toutes les 5 minutes, la neige commence à tomber, il est grand temps de rallier la maternité pour que j’y accouche dans la dignité (enfin presque, là j’ai des petits doutes). Je secoue Albert, je lui dit « Chéri il faut que tu m’emmène ». « Où ça ? » répond le (crétin) trésor adoré, et je commence à faire l’exorcisme en lui arrachant la couette et en lui intimant l’ordre de se lever illico, faute de quoi je lui coupe les couilles (ben oui finalement je pouvais m’inspirer d’un film, mais je ne pensais pas à celui là du tout, j’avais tort).

Arrivée à la maternité à 3 heures du matin. Je me précipite vers l’infirmière de garde, Albert traînant une énorme valise + un sac tout aussi énorme. L’infirmière me demande si ce sont des triplés, et devant mon regard de serial killer et ma bave aux lèvres, en l’absence d’un exorciste compétent m’emmène immédiatement dans la salle de travail pendant qu’Albert se dépatouille pour trouver un ascenseur (pour y coincer la valise et la ruiner en plus).

Tout cela pour apprendre que NENNI, le travail est bien commencé, mais que le col n’est même pas en voie d’effacement ! (saloperie de col, connard d’Adam qui a bouffé la pomme ce crétin, et où est ce crétin d’Albert avec MES bagages ?)

On m’installe dans ma chambre particulière et on renvoit Albert : ce n’est pas pour tout de suite il va pouvoir dormir le trésor.

Je passe la fin de la nuit à déambuler dans la chambre. J’ai de plus en plus mal. La journée se passe, avec examens réguliers : le col s’obstine : il reste résolument clos.. . Maman s’obstine aussi au téléphone à qui Albert revenu vers 11 heures répond qu’à l’ouest, rien de nouveau. Vers 17 H, la sage femme me fait une petite piqûre pour arrêter le travail et mes périgrinations dans la chambre (une contraction me jette à bas du lit pour marcher, je me demande pourquoi je me recouche) afin que je me repose et je m’endors aussi sec devant Albert qui trouve que finalement un accouchement c’est cool et me réveille pour un bisous au moment de partir à 20 H 30 pour aller manger la potée faite par belle maman (moi je suis toujours à l’eau claire).

Le travail reprend spontanément le jeudi matin à 2 H (déjà jeudi) et me jette à bas du lit. J’appelle la sage femme. Les contractions sont plus fortes, je souffre le martyr, et en plus j’ai un genre de glaire rougeâtre dans ma culotte : le bébé est en train de mourir, il faut me faire une césarienne d’urgence sivoupléééé !

AAAAAHHHHH Fait la sage femme sadique, ce n’est rien c’est le bouchon muqueux, le col bouge enfin (qu’il se grouille ce col, on dirait Albert !). Elle m’examine. Effectivement il s’est un peu effacé… Elle me dit que j’en ai encore pour un bout de temps (vieille peau celle-là) et je crois lui avoir dit quelque chose de très grossier (moi ? oui ! un truc en … ulée, je ne suis plus certaine mais elle est repartie l’air pincé.

Elle me laisse déambuler dans la chambre en m’intimant de ne pas l’appeler toutes les cinq minutes : elle a un accouchement, un vrai, en train. Je sais, ma chambre donne sur la salle de travail et je profite de tout. C’est le troisième auquel « j’assiste » depuis mon arrivée. J’ai droit aux cris, aux serments pathétiques (« plus jamais ! plus jamais ! je me fais nonne ! »), aux « poussez madame », et enfin aux pleurs du bébé. La non insonorisation de cette salle m’encourage grandement pour la suite. Je sauterais bien par la fenêtre pour en finir tout de suite et ne plus souffrir, mais nous ne sommes qu’au premier étage et douée comme je suis je me ruinerais juste la rotule… Je déambule toujours, rictus façon « je suis possédée par un démon » aux lèvres, je pisse vert et j’éructe des bulles fluo du plus mauvais effet. Début d’après midi du jeudi, re piqûre pour que je me repose et petit cachet pour que je n’emmerde personne. Albert persiste à trouver que l’accouchement c’est long, mais cool, et maman joue l’exorciste à son tour dans le téléphone en menaçant de débarquer pour que l’on s’occupe vraiment de sa fille (j’aurais voulu tiens, comment qu’elle aurait fait chier tout le monde, surtout la vieille peau !)

Le travail reprend spontanément le vendredi matin à 2 heures. Me jetant à nouveau à bas du lit toutes les 5 minutes. Entre deux contractions j’essaye de dormir. Je souffre horriblement, je ne pensais pas que c’était possible, dans les films ils sont sympas et minimisent…, je pleure, je veux mourir mais voir mon bébé, je ne sais plus qui je suis et en plus je crève de faim.

La nouvelle équipe me trouve en larmes le vendredi matin à 6 heures, debout, cramponnée à je ne sais plus quoi (si je me souviens, les rideaux, j’ai ruiné la tringle). Nouvelle sage femme, adorable cette fois-ci qui téléphone à Albert de rappliquer et qu’elle s’en fout qu’il soit 6 heures, et rameute l’accoucheur. Un homme qui ne me connaît pas (j’avais choisi sa collègue femme forcément plus compréhensive…) et s’indigne. C’est quoi ce travail ? Comment elle est là depuis mercredi 2 heures du mat ? Pourquoi on a arrêté le travail au lieu de le renforcer ? (ben oui pourquoi, mais achevez moi et sauvez mon bébé tout de suite !). Il m’examine, marmonne quelque chose contre sa collègue et m’annonce que l’on va me poser une perfusion qui va accélérer considérablement les choses : le bébé sera là vers midi. Plus que 4 heures à attendre, vu que l’on me pose la perfusion dès l’arrivée d’Albert à 8 heures (toujours rapide).

Là, dès la pose de la perf, je sens nettement la différence. Je souffre encore plus. Chaque contraction est un long martyr et je ne peux plus me lever coincée par la perf. Je me contente de broyer la main d’Albert qui mange tout de même des tripes pour son déjeuner (véridique, je n’en supporte plus l’odeur). Premier examen au bout d’une heure : hop, la sage femme augmente le débit de la perf. La douleur augmente également, cela s’arrêtera où cette torture ? Régulièrement la sage femme vient m’examiner, compatit, et remet un petit coup de perf. A 15 heures enfin (Pulchérie a déjà 3 heures de retard sur le pronostic « vers midi »), j’en suis à 6 cm et on m’emmène dans la salle de travail. Albert met une blouse et une charlotte, il est ravissant.

Début de l’épisode « j’ai envie de pousser mais il ne faut pas ». Respiration du petit chien. Albert change de main. A 16 H 30 enfin, les 10 cm sont là, je peux pousser. Et cela soulage de pousser pendant la contraction. J’y mets tout mon coeur. D’ailleurs tout le monde pousse dans la salle : Albert, l’accoucheur arrivé, la sage femme et la puéricultrice (je me demande toujours s’il n’y avait pas un peintre égaré dans la salle, ou un plombier)… Leurs efforts sont 100 % vain… Pour accélérer un peu les choses l’accoucheur perce la poche des eaux qui pointe, s’éclipse pour nettoyer ses lunettes, revient tout en continuant à essuyer ses verres. Puis après 1/2 heure à pousser (moi, je précise, les autres c’était du pipeau), il m’annonce qu’il voit la tête et que zut elle est mal orientée. Pulchérie se présente tête en l’air (c’est bien elle). L’accoucheur empoigne alors un genre de pinces à asperges, me précise qu’il va me faire mal mais pas longtemps, le temps qu’il positionne bien la tête. Ca s’appelle un forceps et là j’ai cru crever, Albert aussi (sentant encore sa main, ce pauvre bouchon, je lui ai ruiné les carpiens). Puis il empoigne la tête (l’accoucheur, Albert en étant incapable) qui est sortie (ouf) et tire. Albert devient tout blanc, moi aussi sans doute, car j’ai l’impression que l’on est en train de me vider complètement le ventre. A priori vu ce que je ressens, l’estomac va sortir aussi avec le cervelet comme accompagnement…

Et tout à coup elle est là ma fille, sur mon ventre, les yeux grand ouverts, toute rose et lisse après cette épreuve à laquelle elle a participé, l’air étonné, je regarde machinalement la pendule : il est 17 H05 (heure que la sage femme note également). Elle ne pleure pas est-ce normal ? (d’autant que son père et moi pleurons et toute la salle avec). Oui ils attendent un peu pour couper le cordon qu’elle prenne sa respiration tranquillement. L’accoucheur a eu le temps de voir qu’elle a les petits pieds qui rentrent un peu et demande une radio des hanches, envoie du sang de cordon au labo (incompatibilité rhésus) La sage femme tend des cisailles à Albert pour qu’il coupe le cordon, le fait elle même devant sa couleur. Puis on me pique ma fille pour le premier bain avec le papa qui titube un peu.

L’accoucheur procède à la délivrance (une contraction de plus, de la petite bière), me précise qu’il n’a pas eu besoin de me faire une épisiotomie. OUF.

Et on me ramène ma fille, toute rose, toute propre (maintenant ça ne se fait plus) et je la met tout contre moi. Elle a toujours ses yeux bien ouverts et son air curieux. Et toutes mes souffrances n’existent plus devant ses grands yeux bleus. Elle est là, sur mon ventre, et on ne me la piquera pas.

C’est MA FILLE et personne n’a le droit de lui faire de mal. Je pourrais tuer pour elle, là je le sais… Et Albert le sait aussi…

C’était il y a 27 ans. Elle a DEJA 27 ans et je comprends depuis un moment au travers de mes filles, le coup de blues qui prenait mes parents à chacun de mes anniversaires et qui ne va pas en s’arrangeant…

C’était hier, c’est encore aujourd’hui….

Bon anniversaire ma chérie ! 27 ans depuis ce jour là, est-ce possible ? C’est possible… Pourtant je ne me suis pas projetée dans un avenir « lointain » quand je t’ai eue dans les bras pour la première fois, je n’ai même pas pensé à ton premier anniversaire. C’était juste la vie, la suite, qui étaient là, pas ce temps qui passe trop vite.

Et pour les primipares affolées, il y aura la naissance de Delphine nettement plus soft le 12 octobre prochain. Je sais c’est long quand on est en cloque, mais le temps passe toujours trop vite, croyez-moi…

Ce que l'on comprend, quand on est enfant…

C’était bien beau de citer les bons mots des filles et des enfants de la famille. Mais je me suis souvenue tout à coup des questions silencieuses que je me posais, quand que j’étais petite et innocente.

  • « Il y a une chasse à courre« . J’étais élevée dans une famille de chasseurs. Moralité : je voyais mon grand père, son fusil à la main, courir à travers bois et champs et je me demandais pourquoi c’était aussi bien de courir… Quand j’ai découvert la vérité j’ai été horririfiée (faut suivre), et mon grand-père me trouvant chochotte ou pas, je suis toujours résolument CONTRE la chasse à courre, sauf si c’est lui qui se fatigue (le pauvre ne le peut plus, mais ce n’est pas un problème vu qu’il n’a jamais couru avec son fusil à la main).
  • « Le voisin m’a tenu la jambe pendant une heure » : j’étais avec maman, elle avait parlé avec le voisin, mais j’étais sûre et certaine qu’il ne lui tenait pas la jambe du tout, j’aurais constaté (et rapporté)…
  • « C’est pour avril. Celui-là, on ne l’a vraiment pas fait exprès… » (ma mère en cloque de 5 mois). Alors là j’étais sciée. J’avais 10 ans, elle m’avait tout bien expliqué comment le papa met sa graine dans le ventre de la maman en oubliant de me préciser que c’était un acte agréable à tout le moins. J’avais tout bien compris : on voulait un enfant et hop, on faisait ce truc dégoutant. Comment pouvait-on ne pas le faire exprès ????? (d’ailleurs au passage, mes parents ne l’ont pas fait exprès 4 fois, franchement il y avait du manque de discipline)
  • « Ce mec pratique vraiment la langue de bois » : je l’avais vu parler à la TV hein, il avait une langue comme tout le monde !
  • « A cause des doryphores on manquait de patates » : j’adore les patates et s’il y avait des allemands dans le secteur, inutile de compter sur ce précieux tubercule, donc je les regardais d’un oeil soupçonneux en vacances, devant les baraques à frites. Vous constatez que j’ai réellement été élevée dans une famille résolument anti allemande, grâce aux arrières grands parents que j’ai très bien connus, et qui avaient connu les deux grandes guerres, avec le souvenir de leurs parents de celle de 1870. Quand j’ai découvert que l’on apprenait l’allemand au lycée, je ne connaissais que les boches, les schleux, les doryphores, et les assassins…
  • Si le nez de Cléopâtre avait été plus court, cela aurait changé la face du monde » : là c’est relatif à la culture familiale et l’habitude de prendre les pages roses du dictionnaire pour s’occuper en lisant les citations. Le nez de Cléopâtre dans ma tête, avait une relation avec le « donnez moi un nez un levier assez long et je soulèverai le monde ». C’est vous dire l’image que je me faisais du nez de Cléopâtre… Et que grâce à lui, l’autre aurait fait basculer le monde et que cela aurait tout changé (le pôle nord à l’équateur etc…)
  • « Euréka » s’écria Archimède en sortant de son bain. Pour moi tout corps plongé dans l’eau glacée bondissait en hurlant… Ca m’était arrivé une fois, je pouvais comprendre le pauvre homme. Mais pas qu’il puisse en déduire une théorie aussi difficile à assimiler que « tout corps plongé dans sa baignoire un liquide subit de ce liquide une poussée de bas en haut dont et gnagnagna !) (farpaitement, je le le pense encore !)
  • « Marc Antoine a refusé de rentrer dans la combinaison de Cléopâtre (encore elle), parce qu’elle était cousue de fil blanc » : alors là je vais être claire : je n’avais rien compris du tout à ce que papa disait à maman, surtout qu’apparemment c’était très drôle.
  • « père père, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Oui, quand le père c’est le dieu tout puissant, on se demande pourquoi… Ca peut perturber toute une vie…

Et vous ? Quelle petite phrase incomprise ? Quelle image ? Quel commentaire ?

Pour exemple, pour les filles longtemps, les femmes ne perdaient pas « les eaux », mais « les os ». Et ça leur faisait peur, parce que perdre un os seulement, ça doit être vachement douloureux… N’empêche qu’elles ont toujours un doute et renâclent à me faire grand mère.

Que s’est-il passé parfois dans votre petite (ou déjà grande) tête ?

J’attends…

Petit mode d'emploi à l'usage des inconscients…

Bon les hommes, l’heure est grave, il me faut dare dare vous donner un petit lexique afin que vous puissiez comprendre votre chère moitié, votre petite amie, votre meuf, votre fille et même, pourquoi pas : votre mère.

La femme est subtile et vous prenez tout au premier degré, c’est insupportable. Vos réponses tombent toujours à plat ou déclenchent un séisme de force 18 sur l’échelle de Richter (qu’est-ce que j’ai diiiit ?). Pour l’échelle de Richter, allez donc plancher un peu pour savoir quel est le maximum et vous comprendrez pourquoi un lexique vous est utile.

« Je n’ai rien à me mettre » dit la créature désespérée devant 5 armoires ou placards ouverts, 352 paires de chaussures, autant de bottes, ceintures, foulards, châles islamiques. La vérité est qu’elle ne sait pas quoi mettre. Elle en a de trop. Mais la tête sur le billot, elle ne l’avouera jamais et vous n’allez pas, pauvre malade, débile, téméraire ET inconscient, le lui faire remarquer.

Pour répondre comme il faut, il vous faut faire un petit effort. Si, si, ne me remerciez pas, c’est gratuit et bénissez moi plutôt. Notez bien quelque part le jour où elle s’est trouvée divine avec la robe rouge et jaune à petits pois, le sarouel orange et la tunique hippie, que vous n’étiez pas d’accord sans le dire (vous avez tout compris, c’est bien). Donc devant son « je n’ai rien à me mettre », rétorquez de l’air de celui qui a tout compris « et ta robe rouge et jaune à petits pois ? ». Ca va la scier, vous aurez la paix jusqu’au lendemain, et le temps d’inventorier le RIEN pour le lui ressortir en cas de crise (c’est comme le palu, ça revient souvent). Genre « moi je t’adore avec ton jean truc et le Tshirt assorti », etc… C’est faux derche à mort, mais la paix a son prix. Soyez prévenu toutefois que toutes vos suggestions seront mauvaises, mais au moins vous donnez l’impression de participer…

« Je suis moche AUJOURD’HUI ! » sanglote la même créature. Là il faut être plus subtil qu’elle, même si c’est difficile, après tout, l’homme a pu marcher sur la lune n’est-ce pas ?

Donc lui répondre « ah je n’ai rien remarqué », est immédiatement interprété par « tu es moche tous les jours de toutes manières » et c’est à proscrire ABSOLUMENT. Même si vous pensez qu’en fait elle est toujours divine et qu’aujourd’hui ou hier… N’oubliez jamais qu’elle regarde cernes, poils folâtres, et autres, avec un MIROIR GROSSISSANT. Faites le test pour comprendre son calvaire, en évitant d’aller la voir en pleurnichant que vos poils de barbe sont trop visibles, ça la ferait trop rigoler…

Répondez avec une réelle FRANCHISE « moche ? Hmmmm, je n’irai pas jusque là, mais tu as une TOUTE petite mine ! C’est vraiment parce que tu me l’as fait remarquer, mais bon… J’aime bien quand tu as une TOUTE petite mine mon trésor en sucre adoré, tu te souviens d’hier soir ? Quoi rien hier soir ? Mais tu t’es beaucoup agitée cette nuit (ne jamais prononcer le verbe RONFLER) ma puce, donc tu as mal dormi ». Le « je t’aime » n’est jamais superflu et évitez de rajouter « malgré tout » sous peine de… Vous m’avez comprise.

La créature questionne après avoir batifolé devant son rien à se mettre pendant 1 heure. Vient la question fatale : « Comment tu me trouves comme ça ? » « Je mets la rouge ou la bleue à petits pois jaunes ? ». NE JAMAIS REPONDRE FRANCHEMENT, VOUS AUREZ TOUT FAUX. Elle se pose la question à elle-même, donc une réponse trop franche va la disturber. Evitez le « tout te va de toutes manières » trop faux cul qui va vous embarquez dans une intéressante conversation rapport à : « tu as vu ma tronche en vert pomme ? des explications, j’attends, et les copains attendront aussi… ». Rappelez lui ou apprenez lui que vous êtes daltonien, ou que les hommes déterminent moitié moins bien les couleurs que les femmes (ce qui est exact). Comme vous en êtes conscient, vous vous en rendez à son jugement. A tel point d’ailleurs que vous lui laissez choisir votre chemise (le coup des couleurs est tout à fait réel…)

Un soir de blues, la créature vous pose la question fatale : « tu serais malheureux si je mourrais ? ». Quelque soit votre avis réel sur la question (idiote j’en conviens), la seule réponse est « OUI ! JE NE POURRAIS PAS M’EN REMETTRE ». Après vous pouvez rajouter que vous ne pourriez pas vivre sans elle, que vous iriez vous ouvrir les veines sur sa dalle funéraire. Evitez tout de même de préciser que c’est parce ce qu’elle est la seule à faire des pâtes à la carbonara dignes de ce nom, ça gâcherait la déclaration…

Idem pour votre mère qui déclare « tu as une petite mine mon trésor… », répondez immédiatement, la réplique est toute prête, que vous avez été malade la nuit dernière parce que vous avez terminé EN DOUCE tout le ragoût que votre petite femme vous avait fait. Car la mère parfois (souvent) pense que la créature affame son fils… Evitez à tout prix d’évoquer une biture grave (mauvaise influence), des nuits blanches (faute à la créature évidemment) ou des sushis pas frais (la créature nourrit mon fils n’importe comment). Parler de votre travail de malade et de votre patron sadique ne vous avancera à rien : il vous faut protéger la créature des attaques de votre génitrice. Et évitez surtout de ne pas répondre, sinon vous n’êtes pas sorti de l’auberge (espagnole)

Si vous voulez d’autres précisions, genre « je fais quoi quand elle a des contractions depuis 1 H et qu’elle me demande de l’achever ? », n’hésitez pas, je suis là…

Car je le sais moi, que la vie n’est qu’un long calvaire…