Mobilisation générale de l'Emmaus de Trappes pour le mariage de Pulchérie

emmausAprès m’avoir kidnappée, ligotée dans le coffre de la voiture trainée à Ikéa traitreusement pour voir le prix des chaises pliantes, des tables pliantes, des tréteaux, des plateaux, des couverts, une vérité s’est imposée à Pulchérie.

Car ce n’est pas le tout, mais faire le mariage dans un petit bois, c’est TOUT prévoir : les tentes (achetées et pouvant être louées après le mariage), le sol, de quoi poser 90 culs maximum (soit 180 fesses), les tables, etc…

Le traiteur pliant les gaules à 24 H ou 00 H 00 et emportant sa vaisselle alors que la fête doit continuer, il fallait en plus prévoir de la vaisselle.

Tout uni pour les chaises, les verres et gnagnagna C’EST MOCHE. Normal, l’ennui naquit un jour de l’uniformité.

Pulchérie a donc eu l’excellente idée que je ne conteste pas, d’aller acheter ce qu’il lui fallait chez Emmaus. Elle pouvait faire une double bonne action en leur achetant ce dont elle avait besoin et en le leur redonnant après pour revente.

Evidemment quelques personnes dont moi, ont demandé si après la fête, elles pourraient récupérer qui des chaises, qui une théière,  qui des tasses, qui 6 assiettes assorties, ce qui fut accordé. Tant qu’à donner…

Première visite chez Emmaüs : Pulchérie ayant une passion perverse pour l’ancien et non pas le nouveau, a commencé à taper dans la vaisselle certainement déposée là par des petits enfants vidant la maison ou l’appartement de leurs grands parents.  Le tout ravissant et désassorti, mais c’était le but.

Vaisselle un peu émouvante aussi : d’une autre époque, mais pas encore redevenue à la mode, preuve de disparitions et de vidages de maisons ou appartements, preuve que le temps passe et nous fauche un jour.

Puis sans le vouloir elle a séduit un monsieur au rayon meubles d’occasion forcément, et lui a expliqué qu’il lui faudrait des chaises, des bancs si c’était possible, des tables, des chaises, des chaises, des chaises, etc…

Première visite : je vais l’attendre à la gare de Trappes avec le break de papa. Pulchérie sait très bien que je suis toujours à l’heure, mais bon, ce n’est pas grave, elle me donne l’heure d’arrivée de son train avec 5 minutes d’avance. Moralité, je poireaute 10 minutes.

L’hiver ça va, quand le soleil tape, bonjour les dégâts…

Tous les samedi pendant un petit moment, nous sommes allées chez Emmaus, où un monsieur charmant, lui mettait toutes les chaises de côté et avait même pris son numéro de portable pour la prévenir d’arrivages exceptionnels.

Tout en l’attendant, quand elle allait choisir de la vaisselle, ou en discutant avec son fournisseur de chaises préféré, j’ai eu l’occasion de rire intérieurement plus d’une fois :

  • Photo à faire : Pulchérie un jour de beau temps (si si, il y en a eu), en combi-short et petit chemisier et vague cardigan, poireautant à la caisse à côté d’une femme voilée du haut jusqu’en bas (en noir évidemment). Le contraste valait son pesant de dragées…
  • Le regard pervers du mari de la femme voilée. M’énervent ceux-la, vu la lubricité qu’ils dégagent, ne pas s’étonner qu’ils voilent leurs femmes (je le dis comme je le pense, et inutile de venir disserter là-dessus, ce n’est pas le vrai sujet)
  • Le(s) petit(s) coups d’oeil appréciateur(s) du réserveur de chaises sur les gambettes de ma fille qui visiblement lui avait tapé dans l’oeil. Dès qu’il le pouvait, il matait gentiment, admiratif et sans lubricité apparente.
  • D’ailleurs il m’a félicitée d’avoir mis au monde une aussi jolie fille, en déplorant que sa soeur ne vienne jamais (HI HI !)
  • D’ailleurs il rameutait des collègues.
  • D’ailleurs il lui a fait plein de prix sympas

Idem pour l’étage (la vaisselle), je pense que l’on se souvient de la « future mariée » à qui l’on emballait tout bien, en faisant un prix également. Certes nous rapporterons pas mal de choses chez eux, mais nous ne savons pas s’il faut ou non, faire un petit geste supplémentaire pour toute la gentillesse rencontrée…

Et ces visites répétées chez Emmaus ont été l’occasion pour Pulchérie, de mentir à sa mère comme un arracheur de dent :

  • « Non je ne prends plus de vaisselle, j’en ai assez »

Comme si je n’allais pas entendre dreling dreling dans un sac plastique qu’elle portait d’un air dégagé pour le planquer dans la voiture…

D’ailleurs c’est Mrs Bibelot qui a tout lavé et moi tout emballé pour le grand jour.

Alors je sais bien qu’elle a acheté je ne sais combien de carafes, dont certaines, magnifiques, ne quitteront certainement pas la famille…

En plus du reste… (65 chaises entreposées dans le grenier de mes parents ont fait que nous avons cessé de hanter ce lieu, mais ce n’est qu’une pause, que faire de ces 65 chaises ?)