Comment aimer les bandes d’ados…

Fille_et_bricolageJ’ai loupé cela avec les filles, et je l’ai regretté longtemps. Car j’ai connu au moins trois mères vachement fortiches pour faire trimer leur marmaille. Je ne sais pas comment elles faisaient, mais le fait était là.

Moi je n’avais pas le truc. Sinon vous pensez bien que j’aurais fait refaire papiers, peintures, moquettes, etc, en ayant juste à acheter le nécessaire et en montrant comment procéder.

Déjà, les faire participer aux bêtes tâches ménagères me pompait mon énergie, alors pour le reste… Jugez plutôt…

En premier lieu ces trois femmes étaient migraineuses de nature. Pas la vraie migraine. Le mal de tête qui permet de vivre, mais allongée sur le canapé sans trop de bruit autour sauf celui de la TV. Celle qui nécessite que les enfants restent à proximité pour apporter le verre d’eau, le paquet de gâteaux. Cela m’a toujours scotchée le « je ne peux pas sortir, maman a mal à la tête, il faut qu’on reste ». J’ai fait deux migraines dans ma vie : couchée dans le noir, et foutez moi tous la paix en me laissant mourir tranquille.

Donc un bon coup de migraine qui ne les empêchait pas de faire une liste pour les deux ou trois adolescentes. Du genre :

  • Faire la salle de bain à fond avant de la repeindre, les pots sont dans la salle de bain
  • Faire la cuisine à fond avant d’y mettre un coup de peinture, les pots sont dans la remise et les pinceaux également
  • Lessiver les toilettes et y mettre un coup de peinture, gnagnagna
  • Passer l’escalier au papier de verre et vernir une marche sur deux deux jours de suite, faut tout de même pouvoir monter se coucher
  • Repeindre les étagères de l’entrée en mauve
  • Tondre la pelouse
  • Ranger la remise

Ca, ça occupe les vacances à l’époque de Pâques, ou je ne m’y connais pas.

Mais les mères indignes avaient bien raison. Les filles, résignées (ça existe), obtempéraient sans moufter, ça laisse rêveuse. Je pense que si j’avais accroché une liste dans le même genre, j’aurais retrouvé Pulchérie et Delphine réfugiées chez leurs grands parents avec un quart de pomme et un croûton de pain (faut suivre).

C’est là que « la bande de jeunes » entre en scène. La mère n’a plus mal à la tête pour signifier à la bande qui vient chercher ses filles « pour sortir » officiellement, « pour traîner un coup » officieusement, que non, Maria, Mélusine et Stéphanie ne peuvent pas sortir tant qu’elles n’auront pas terminé de peindre la salle de bain.

Et là, qu’est-ce qu’elle fait la bande de jeune, à elle toute seule ? Elle ne va pas se fendre la gueule. Les garçons retroussent leurs manches : à eux 6 ils vont torcher la salle de bain correctement en deux temps et trois mouvements. Donc les filles peuvent sortir. Aujourd’hui tout au moins.

Ils se farciront tout le reste, en piétinant parce qu’il n’y a qu’une tondeuse.

Les grandes vacances étaient l’occasion d’avoir mal à la tête tous les jours, parce que la chaleur c’est pervers, mais également et c’est un must, de faire entièrement refaire la maison du grenier à la cave.

Moi je dis « chapeau ». Si quelqu’un réussit cet exploit de nos jours, mais les migraineux tyranniques doivent bien toujours exister, qu’il me donne son truc, même s’il est trop tard pour moi…

Car la vie n’est qu’un long calvaire…