Vous savez qui je suis ?

femme-menacante-copierSi vous voulez voir votre sorcière perdre son sang froid, c’est la phrase à prononcer… ou l’autre, sa variante : « mais enfin, vous ne savez pas qui je suis ! »

C’est vous dire comme j’adore la pub pour de la noisette enrobée de chocolat, et le footballeur qui estime que vu qui il est, il a droit à la dernière barre restant dans le distributeur. Et comme j’adore la réplique de la femme qui prend la barre « ben moi aussi je joue au foot ! ».

Les « vous savez qui je suis ? » sévissent un peu partout, dans les aéroports pas mal d’ailleurs, pour passer devant tout le monde à l’enregistrement des bagages.

Truchon avait tenté d’en jouer un jour et au « non » de l’hôtesse (non je ne sais pas qui vous êtes), avait bien précisé qu’il était le PDG de X, filiale du groupe américain Y.

« Connais pas » a répondu l’hôtesse « si vous étiez si important vous auriez votre jet privé, merci de reprendre la file d’attente ». L’était pas content Truchon, mais il a repris la file d’attente.

Dans mon secteur, il y a quelques célébrités possédant grande maison avec grand parc, chevaux, etc… Dont un dont tout le monde dit qu’il a un caractère de merde. Je n’avais jamais écouté que d’une oreille, car ON a vite faire de descendre une célébrité pour bien prouver qu’on la connait, et de lui coller tous les péchés du monde…

Je ne l’avais jamais rencontré jusqu’au soir où j’étais à Rampion, en train de faire le plein de ce qu’il fallait pour Diabolos pour les 3 semaines où ma soeur devait l’héberger. Comme de coutume j’étais en retard pour la préparation de la valise, les rangements, les lavages de dernière minute, et autre, et j’étais donc de mauvaise humeur comme toujours.

Le départ en vacances n’est qu’un long calvaire quand on est une sorcière dé-sor-ga-ni-sée.

Je suis à la caisse, j’attends mon tour, et paf ! un coup dans le mollet. Un coup de caddy. Je me retourne : c’est lui, l’air mal aimable, donc il ne va pas s’excuser d’avoir manqué me péter le tendon d’Achille… Son caddy déborde de bouteilles et de trucs à apéro, ça sent la nouba pour ce soir…

  • Madame je suis pressé, si vous vouliez bien me laisser passer…
  • Moi aussi je suis pressée monsieur, donc faites comme tout le monde : attendez votre tour.
  • Mais enfin vous savez qui je suis ?
  • Je choisis l’option la plus vexatoire : « non, je ne sais pas qui vous êtes ».
  • Mais enfin je suis X !!! (il devient rouge)
  • Connais pas X monsieur…
  • Mais enfin je passe à la télévision (ça y’est, il est violet, il va se faire mal…)
  • Et cela vous donne droit à une carte de priorité ?

Il se tait, mais reste violet. Curieusement la caissière a stoppé le passage de mes articles, et va doucement au redémarrage… Du coup, il laisse son caddy dans mon mollet à sa place, et repart chercher une ou deux bouteilles.

  • C’est toujours comme cela me chuchote la caissière. Mais il a raison, les 3/4 des gens le laissent passer sans moufter. Et en plus, il ne dit jamais merci…

Et vous, vous savez qui je suis ?

Puisque c'est comme ça, je retiens ma respiration jusqu'à ce qu'il m'arrive quelque chose…

je-retiens-ma-respiration-bis1

Ne voulant pas usurpiller un titre à ma méchante (qui m’a bien fait rire ICI), j’ai poussé l’abnégation jusqu’à relire « Astérix en Hispanie » et les autres d’ailleurs au passage, mon abnégation n’ayant pas de limites…

Il faut dire que dans la famille, la culture « Astérix », « Gaston » « Frankin » est très forte, avec, pour l’ancienne génération celle de « Lucky Luke » en plus, que les filles n’ont jamais lu sans savoir ce qu’elles perdent, mais je ne perds pas espoir…

Pour constater que le sale gosse « mon nom c’est Périclès mais dans la famille on m’appelle pépé », se contente de retenir sa respiration, ce qui revient au même me direz-vous (par rapport au titre de ma méchante).

En bref, de A à Z le sale môme emmerde tout le monde, les romains, les gaulois, et pourrit le voyage qui doit le ramener chez lui avec de bêtes histoires de menus. Hilarant.

Ce qui est moins hilarant, c’est le chantage du même style que nous infligent certains proches, moins proches, collègues…Si seulement ils pouvaient retenir leur respiration jusqu’à se dégonfler d’eux même au lieu de penser ou dire bien fort, en nous gonflant, nous :

Au hasard :

  • Puisque c’est comme ça je ne parle plus (si seulement c’était vrai, sauf que du coup elle ne décroche plus le téléphone non plus !)
  • Puisque c’est comme ça je ne mangerai pas de dessert (on s’en fout, sauf qu’à 40 ans c’est vraiment gamin)
  • Puisque vous vous ne m’avez pas laissé une part du dessert (dont le chieur (chieuse) ne voulait pas), je rentre chez moi à pied, et c’est sensé nous faire de la peine, ou peur, ou je ne sais trop quoi qu’il (elle) fasse 3 km à pied ???
  • Puisque c’est comme ça je m’en vais (on s’en fout, sauf si c’est le plombier après avoir démonté la chasse d’eau sans l’avoir remontée)
  • Puisque c’est comme ça je ne touche plus à l’ordinateur (quelle heureuse initiative venant trop tard, elle a téléchargé un virus)
  • Puisque c’est comme ça, je ne viens pas déjeuner avec vous (c’est cela, boude !)
  • Puisque c’est comme ça… GNAGNAGNA
  • Il est à noter que pour des choses importantes, par exemple des problèmes de linge sale qui n’est pas dans le panier ad hoc, la mère ou épouse indigne se contente de dire « je ne lave plus le linge qui n’est pas dans le panier », sans retenir sa respiration…

Fort heureusement pour les adeptes du « puisque c’est comme ça » le ridicule n’a jamais tué personne.

D’autant que le « puisque c’est comme ça« , suit généralement une réflexion anodine et souvent parfaitement justifiée que les adeptes ont amplement cherchée.

Exemple : Albert critique tout et tout le monde. Faut pas faire comme ci, t’aurais dû faire comme ça, moi j’aurais procédé autrement. Après avoir critiqué sa femme,  son père, sa mère, ses frères et ses soeurs sans avoir de marteau, il s’entend demander par un(e) « mal luné(e) » (d’après lui) « tu ne peux pas arrêter de critiquer tout le monde ? » ou déclarer « ferme ta gueule tu fais chier ».

Ben puisque c’est comme ça (puisqu’on le critique alors qu’il passe son temps à ça) il retient sa respiration, ou il s’en va, ou il se prive de dessert, ou il met des coups de pied dans sa voiture (bien fait pour elle !)

C’est la collègue touche à tout qui n’y connait rien mais veut apprendre, sans surtout prendre de leçons. Tendez-lui le mode d’emploi de Word en 580 pages avec un sourire même pas ironique et elle se sent immédiatement en dessous de tout (ce qu’elle est effectivement, ne sachant même pas changer de police ou justifier à droite, ne parlons pas de lui faire faire un tableau ou de passer de « portrait » en « paysage »).

Comme elle ne demandera pas comment faire et ne lira pas les 580 pages, ce que personne ne lui demande, mais juste de consulter le bon chapitre au cazou, elle se connecte sur internet pour se renseigner et paf, chope un cheval de Troie. Puisque c’est comme ça, elle retient sa respiration, mais comme personne ne le remarque, elle ne touchera plus à l’ordi qu’un flingue sur la tempe. Personne ne se cotise pour offrir à Truchon un flingue, on n’est jamais trop prudent… A nous les merdes pendant qu’elle se fait les ongles…

C’est la critiqueuse à tout va au boulot, qui passe la moitié de son temps à décortiquer les tenues, parfums, couleurs de rouges à lèvres et maquillages des autres pour critiquer avec une autre critiqueuse : « tu as vu, elle a mis les mêmes boucles d’oreille qu’hier ». Pour se prendre dans la tronche un jour une remarque cinglante « ton vernis est écaillé », parce qu’évidemment, personne ne la loupe.

Ben puisque c’est comme ça, elle ne vous cause plus et retient sa respiration en passant devant votre bureau. A l’autre critiqueuse elle cause toujours par contre et on attend en vain qu’elle s’étouffe dans sa connerie.

Il y a celui qui a le gosier en pente, de celle qu’on ne veut surtout jamais, jamais avoir à remonter en vélo, qui observe les verres de tout le monde, et remarque bien ce que l’on boit ce jour là on l’on n’a pas à prendre sa voiture. Et qui prend très mal le « tu ferais mieux de surveiller tes verres à toi ».

Ben puisque c’est comme ça il ne boira plus, il vous emmerde tous, à pied, à cheval et en voiture. Enfin non, pas en voiture, parce qu’on lui a confisqué ses clefs… Et que puisque c’est comme ça, sa femme en ayant marre, il couchera à l’hôtel du cul tourné ce soir.

Il y a le patron caractériel qui s’imagine que tout le monde glande dans la boîte à 45 H par semaine sans être payé plus,  et que puisque c’est comme ça, il va espionner toutes les boîtes mails, et est donc obligé d’y passer ses nuits. Du coup il a une tronche de linceul et au bout de 3 jours l’énergie d’une moule sur son rocher. Ca ne le décourage pas, il fait bosser l’informaticien pour faire tout transférer chez lui et travailler la nuit de son lit. Sa femme est ravie et… (voir ci-dessus). Tout cela pour s’apercevoir qu’il n’y a pas que lui qui bosse. Par contre il n’y a que lui qui fait chier le monde, mais ça, il ne le reconnaîtra jamais parce que si un cadre supérieur lui en fait la remarque il retient sa respiration.

Mais tout ça finalement, ce sont leurs problèmes…

La vie n’est qu’un long calvaire, et si je n’ai pas au moins 40 commentaires, je retiens ma respiration moi aussi, après tout, j’aurais tort de me priver…

DIABOLOS RESPIRE, NE T’OCCUPE PAS DE MON BLOG, TU AS DES CROQUETTES !!!

Petite info de Miss Julie qui peut être utile : ICI