Scène de ménage : l'achat du matelas…

matelasVous connaissez mes parents, moi aussi, et un peu mieux que vous (d’abord). C’est un peu comme si je les avais faits pourrait-on dire…

Aussi quand le vendredi 24 juin je suis arrivée chez eux pour le thé de l’après midi, et que j’ai vu ma mère plongée dans une publicité du Roi du matelas, je ne me suis pas inquiétée outre mesure.

J’avais tort…

Mrs Bibelot décortique toujours les publicités qu’elle reçoit dans sa boîte aux lettres. Moi sur la mienne j’ai l’option « NO PUB », que tout le monde ne sait pas lire, mais là n’est pas le problème… Non, j’ai entrevu le problème quand mon père s’est levé de sa petite sieste et qu’il s’est précipité sur la pub, lui aussi.

J’ai compris que l’heure était grave, que la publicité ils en avaient déjà discuté, car l’urgence urgente du jour, subitement, était de changer leur matelas qui commence à se faire vieux.

C’est peu de le dire, ce matelas leur ayant été donné par ma meilleure amie et son mari, il y a environ 15 ans : c’était de la qualité, et je ne veux absolument pas savoir tout ce que ce matelas aurait à nous raconter (ah, si les objets pouvaient parler…).

Et si l’heure était encore plus grave, c’est que quand Jean Poirotte veut, c’est comme quand il ne veut pas. Limite, il fallait que le matelas soit sur le lit le soir même ou dans une heure maxi. Quand il a une idée dans la tête c’est comme quand il s’est choppé une écharde dans la main : il faut l’extraire immédiatement et sans délais (et sans douleur si possible).

Mon père a sorti ses lunettes pour examiner la publicité moins 50 % limite le Roi du Matelas vous paye pour le débarrasser du(des) matelas :

  • Celui-là Bibelot, il a l’air plutôt bien
  • Je ne veux pas de ressorts, je veux du matelas mousse, et je veux aller voir et tester, je ne veux pas passer ma vie sur cette pub !
  • Et celui-là, regarde, ce ne sont pas des ressorts classiques, c’est achement mieux.
  • Je ne veux pas de ressorts, je veux du matelas mousse, et je veux aller voir et tester, je ne veux pas passer ma vie sur cette pub !
  • On pourrait y aller maintenant non ? (quand je vous le disais que ça urgeait)
  • Non, on attend la femme de ménage
  • Frustration non sans examen approfondi de la pub…

Le samedi, j’arrive, pour trouver ma soeur qui n’est pas comme tout le monde, en WE chez les parents, en contemplation devant la publicité du Roi du matelas. L’affaire se corse, car, entendant que ses parents allaient changer de matelas, ma soeur a décrété que le sien n’était plus muni d’amortisseurs et qu’il faut donc changer le sien aussi…

  • Il faut réveiller maman au plus tard à 15 H parce qu’ils vont aller au Roi du matelas (oh la surprise !), s’acheter un matelas (grande nouvelle !) et puis un pour moi aussi
  • Soupir
  • Il est 14H 55, on la réveille maintenant ? Le temps qu’elle se lève…
  • Soupir
  • 15 H pétante : arrivée de Mrs Bibelot.
  • 5 minutes après, arrivée de Jean-Poirotte, qui reprend en main la pub…
  • Alors, celui-là…
  • Ah mais tu m’enquiquiiiiiiiiiiine ! Je te dis que je veux aller voir…
  • Quel caractère….  Celui-là aussi a l’air bien…
  • Je ne veux pas de ressorts, je veux du matelas mousse, et je veux aller voir et tester, je ne veux pas passer ma vie sur cette pub. Tu viens avec nous Coraline ?
  • Ben oui (je ne veux pas manquer cela et éventuellement regarder les oreillers en solde…)
  • Bon on y va ? (ma mère), tu as fini de contempler cette publicité ?
  • Ah mais tu m’enquiquiiiiiiiine, tiens, regarde, les prix sont donnés pour du 90 de large, TOUT EST A REVOIR !
  • Pitié ! (moi, en silence, c’est mieux…)
  • Comme on y va, on VERRA SUR PLACE
  • Ah mais tu m’enquiquiiiiiine, j’ai bien le droit de regarder !
  • Tu regarde depuis hier midi !
  • Et bien j’ai encore besoin de regarder…

5 minutes après, nous sommes prêtes à partir que mon père est encore en contemplation devant la pub. Certains m’auraient demandé de faire des comparaisons sur Internet, de les tenir au courant heure après heure des bonnes promotions, mais non, c’était le Roi du matelas ou la botte de paille…

Arrivée chez le Roi du… où la vendeuse fort sympathique par ailleurs,  pleine d’humour (et ayant un instinct très sûr), comprend qu’elle va passer un mauvais quart d’heure (je confirme).

Evidemment Jean Poirotte se dirige vers le matelas de ses rêves fous nés de l’arrivée de la publicité dans sa boîte aux lettres, la VEILLE.

  • Je ne veux pas de ressorts, je veux du matelas mousse (ma mère)
  • Je ne le sens pas (mon père, s’asseyant sur le matelas qui n’est pas de ses rêves fous, mais 100 % mousse…)
  • Testez-le (la vendeuse)
  • Du coup, ne sachant pas à quelles extrémités ils peuvent en arriver pour tester le matelas, je vais me renseigner pour mes oreillers : loupé, ils ne soldent que les rectangulaires, je déteste.
  • Bah il n’est pas si terrible que ça (les parents enfin synchro)
  • Alors je vous conseille celui-là (la vendeuse qui joue avec sa vie parce qu’il y a des ressorts…)
  • Bibelot ! (mon père), ce sont des micro-ressorts (ça change tout)
  • La vendeuse confirme : cela change tout, et si elle s’y sent bien, à quoi bon tergiverser hein ?

Ils tombent d’accord sur le matelas choisi par Jean-Poirotte, après contemplation de la pub pendant environ 15 heures.

C’est toujours comme ça.

Comme quand ils m’avaient emmenée avec eux pour choisir un ensemble (en solde) canapé 3 places + canapé 2 places + fauteuil : blanc.

  • Ma mère : je ne veux pas de blanc, c’est trop salissant
  • Oui mais c’est scotch guard (le vendeur sadique et de mauvaise foi)
  • Ils sont repartis avec l’ensemble blanc que mon père avait de toutes manières décidé d’acheter.

Ma mère se fait toujours avoir, elle le sait, et c’est ainsi que les prénoms de leurs enfants, les noms des chiens, chats, les canapés, fauteuils, matelas, etc, ont toujours été choisis par Jean Poirotte.

Parce que quand il veut, c’est comme quand il ne veut pas. (Quand il ne veut pas, je ne vous raconte pas la force d’inertie, on dirait Albert…)

S’il avait décidé qu’Attila ne rentrerait pas sur le territoire, l’autre s’en serait retourné vers la Mongolie extérieure ou intérieure… Et si mon père avait été Vercingétorix, Jules César serait reparti franchir le Rubicon, sans avoir conquis les gaules…

Mais mon père est né trop tard dans un monde trop vieux. Sauf pour le choix du matelas…

La vie n’est qu’un long calvaire…

PARCE QUE, le matelas ne sera livré que samedi prochain, et que c’est tout bonnement impossible à imaginer…

Je vous raconterai…

J'ai un mort sur la conscience…

soldat-copierElle te l’a raconté qu’elle était dans la résistance et moi aussi ! Je la connais ma femme. Même si cela devait rester secret, 40 ans plus tard, elle n’a pas pu se taire… Moi j’aurais préféré me taire jusqu’à ma mort, mais puisqu’elle a tout dit, je peux enfin parler.Et je me dis que choisir de se taire jusqu’au bout n’était peut-être pas le meilleur de mes choix.

Chef de réseau, risquant ma vie, je ne savais pas que ma femme la risquait également, sous mes ordres à nouveau, après nos promesses mutuelles.

J’étais tout de même inconscient. Au pire dans ma tête, je serais parti en prison. Quand j’ai tout compris après la libération, j’ai été malade de savoir ce qu’étaient devenus certains de mes compagnons « disparus ».

Et il y a eu ce soir sur le bord de la Loire, où j’attendais avec d’autres hommes, des containers d’armes et de munitions devant arriver par le fleuve qui là où tu sais se coupe en deux avec une ïle dans son milieu.

Nous savions que le débarquement était proche, et ces containers, il nous les fallait absolument.

Et là, s’est pointé un petit jeune, un jeunot, un gamin quasi sans barbe, mais pour moi un allemand.

Tout était prêt, les barques, les cordes tendues en travers des deux branches légères de la Loire pour bloquer les containers, nous étions sur le qui-vive, et ce, bien longtemps après le couvre feu.

Je lui ai offert une cigarette en lui racontant que j’avais perdu mon chien, et que je l’attendais là. Il était Korrekt ! mais je n’avais aucune indulgence pour lui. Je le détestais même, à un point dont je ne me sentais pas capable avant la guerre. Et je savais que de plus haut, sur la Loire, arrivaient les containers attendus, et que mon réseau dans les buissons attendait un signe de ma part, et que de l’autre côté de l’ile se trouvant en plein milieu du fleuve, d’autres hommes attendaient ces mêmes containers. Nous dépendions pour ces containers, des caprices du fleuve.

Mais le minot s’incrustait : « GUT FAMILLE, FRANCAIS AMIS », et ne voulait pas partir, avec en prétexte, une conversation sur la beauté de la France et sa nostalgie du pays.

Ce n’était certainement pas un imbécile,  il  devait trouver ma présence douteuse à tout le moins, et j’ai toujours détesté les films  montrant les allemands comme des cons ne comprenant rien.

Lui, avait des doutes certains et scrutait le fleuve et ses alentours,  et a très bien compris en voyant tout à coup sur la Loire flotter les containers attendus. Il a porté la main à sa ceinture, sans doute pour donner l’alerte ou tirer sur les containers, sans penser que j’étais dangereux. Il avait tort. En le voyant saisir son arme, j’ai dégainé la mienne et je lui ai tiré dessus, en plein coeur.

Je ne peux même pas te dire que j’ai eu l’ombre d’une hésitation, d’un scrupule, d’un doute. J’ai tiré 3 fois, la troisième fois dans le crâne, pour être certain que je donnais le « coup de grâce ». Je sais maintenant que cette expression est atroce.

Il a juste eu le temps de me regarder de l’air de celui qui ne comprend pas, avant le coup  de grâce, il y a comme un ralenti dans mon souvenir, même s’il est tombé comme une masse. Je n’avais rien à faire de lui, rien du tout, et surtout pas l’envie de me faire prendre, ni mes camarades de réseau. J’ai juste poussé le minot dans la Loire, pendant que le réseau récupérait les containers et les armes, et j’ai vérifié que le cadavre partait bien dans le cours de la Loire, sans se coincer dans des herbes du secteur, après avoir récupéré son arme et le chargeur à sa ceinture. je n’ai donc pas opéré machinalement. J’ai tout fait en pleine connaissance de cause.

Sur le coup de l’action, du stress, on fait n’importe quoi, mais je suis rentré chez moi avant l’aube, avec le visage de ce gamin dans la tête, et la satisfaction d’avoir réussi la récupération d’un parachutage et la mise hors d’état de nuire d’un ennemi qui fatalement nous aurait causé plus que du tort.

C’était en mai 1944, pas vraiment longtemps avant le débarquement. J’étais satisfait de moi, j’avais rempli mon devoir.  J’avais fait ce que j’avais à faire, avec de mauvais rêves pour l’avenir, à faire trop souvent. Je ne savais pas tout simplement, que le devoir exige de nous des actes que l’on n’oubliera jamais.

Car tu vois ma petite fille,  plus de 40 ans après, je revois le visage de cet enfant d’à peine 20 ans, avec une netteté incroyable. Sans doute était-il heureux de constater une irrégularité, une promotion probable grâce à elle. Et puis il y a eu ce regard qui a tout compris et tout perdu en moins d’une minute.

Par ma faute. J’ai un mort sur la conscience ma petite fille, que j’ai poussé dans la Loire en veillant bien à ce qu’il parte au gré du courant. Alors que je m’était dit depuis le début de la guerre que ce serait un plaisir pour moi d’en tuer encore et encore des allemands. Là mes souvenirs ne me donnaient aucun plaisir, du regret mitigé seulement, de la mauvaise conscience. J’avais tué et point barre, et ce regard, même pas d’un bleu extraordinaire, je ne pourrais jamais l’oublier. Et me dire que je n’avais pas le choix ne changeait rien à mon souvenir.

Et je n’ai eu que celui-là pour faire de moi un héros. Ce gamin qui pouvait malgré tout faire tout perdre. J’aurais pu l’assommer mais comment le garder à l’abri et surtout, comment le nourrir ? Pas l’envie non plus, je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans ma tête, je n’avais pas de solution pour lui, et j’ai tiré.

Tu n’es pas ma vraie petite fille. Je souhaite de tout mon coeur qu’aucune de tes filles, mes arrières petites filles qui peuvent tenir de moi, ne vivent un jour ce que j’ai vécu.

Car j’ai tout de même un mort sur la conscience. Je l’ai caché pendant très longtemps, évitant la croix de machin chose pour avoir tué un allemand.

Mon acte était tellement lâche et banal qu’il ne méritait aucune décoration. Et la vie a raison qui punit sans l’aide des hommes. Ce gamin, son regard, sa stupéfaction face à la mort, n’appartiennent qu’à lui et à moi, et à personne d’autre. Et comme c’est lui qui est mort, ce moment là, me hantera jusqu’à ma mort à moi. Comme je t’en parle, cela fait plus de 40 ans. Et comme je suis en bonne santé, cela peut se prolonger…

Qui a gagné ? Lui ou moi ? Je ne sais pas, et je ne le saurais jamais… Même s’il me plaît à croire que ces containers récupérés au prix de sa mort et de mon choix ont sauvé beaucoup de vie… Au jour de ma mort, je sais que c’est lui que je rencontrerai en premier, et nous saurons enfin où était la vérité si elle existe. Peut-être que nous avons une éternité à débattre sur la vérité.

Ma petite fille, pense à moi quand je ne serai plus là, je ne voulais pas le mal, lui non plus sans doute, c’était l’époque qui voulait la mort de notre âme, et j’ai un mort sur la conscience…

Que l’on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps, d’avoir à choisir un camp…

Pourquoi Pulchérie ?

Parfois on me pose la question, comme ça au passage. Pourquoi avoir choisi pour ma fille ainée, sur mon blog, le pseudonyme de Pulchérie ?

J’avais rencontré ce prénom tout à fait par hasard. Je travaillais chez un avocat qui avait deux avocates stagiaires, dont une avec laquelle j’avais vraiment des atomes crochus. Et sa fille s’appelait Pulchérie. Cette gamine passait son temps à gerber la nuit et je ne sais pas combien de fois j’ai pu entendre que le mari avait super bien dormi alors que Pulchérie avait vomi. La mère elle, avait la mine de celle qui a tout nettoyé et fait une lessive à deux heures du matin. N’empêche que… Je la voyais bien la Pulchérie, avec ses nattes blondes et une tête de chipie. Elle trônait en photo sur le bureau de sa mère, et je m’étais dit que si j’avais la chance d’avoir une fille, ce serait une Pulchérie.

J’étais allée regarder d’où cela pouvait bien venir. En fait du latin Pulcher, l’enfant normalement. A l’époque j’avais juste le gros dictionnaire latin/français de Mrs Bibelot. Maintenant si vous écrivez « Pulchérie » sur google, vous allez même tomber sur une sainte. Ma fille est une sainte, merci mon dieu, il ne me manquait plus que ça !

Le prénom est plus que très peu répandu. Genre, 544 personnes ont été prénommées Pulchérie en France depuis 1900, d’après mes dernières sources (dont une Pulchérie que je connaissais par ouïe dire). Moi qui voulais un prénom à connotation latine, comme le mien (Calpurnia était la femme de Jules César et mon vrai prénom est totalement latin d’origine), rare, original, j’avais touché le gros lot. Sauf qu’en l’entendant Albert eut les zieux qui s’exzorbitèrent. J’en avais un autre en réserve : Azalaïs (prononcer AZA-LA-IS). Pour l’achever pensa-t-il. Les femmes enceintes sont de graves malades mentales, c’est bien connu.

Albert méprisa Pulchérie (boîte à outils) pour me préciser avec quoi rimait Azalaïs (femme à p..is). Albert était un spécialiste du « avec quoi que ça rime » et, ricanant devant mon « Valentine » (trou à p.ne) me présenta le vrai prénom de Pulchérie comme une aubaine, sauf que le vrai rimait comme avec celui de Pulchérie. En plus le diminutif de Pulchérie était tout trouvé non ? Mais Albert était un irréductible : il faudrait lui passer sur le corps avant que sa fille ne s’appelle Pulchérie. J’ai hésité, mais il avait encore au moins une fille à me faire, et ce n’était pas le moment de lui passer sur le corps pour la bonne cause.

Je suis donc une femme frustrée. En effet quand j’arrivais à l’école et criait « ELODIE ! », il y avait 12 merdeuses pour répondre « OUI ! », sauf ma fille (qui elle était un trésor en sucre et non une vulgaire merdeuse). Avec « PULCHERIE », elle aurait sû que c’était bien d’elle qu’il s’agissait et pas fait semblant d’être dissimulée dans un pommier (où elle était d’ailleurs généralement pour traumatiser toute l’école). (Pulchérie a révélé son vrai prénom ici la première, donc, n’est-ce pas, bien sûr, mais elle restera Pulchérie dans mon blog, c’est ma satisfaction à moi, et sinon, vous allez vous perdre, ne me remerciez pas).

Pour Delphine, j’ai re proposé Azalaïs et Pulchérie un soir où Albert ne me semblait pas avoir toute sa tête, après avoir trop réfléchi avec son beau frère aux mérites comparés du bordeau face au bourgogne. Echec total. Il avait encore assez de neurones en fonctionnement pour ne rien signer, alors que j’avais préparé papier et stylo. C’est ainsi qu’il m’arracha le « Delphine » dont je ne voulais pas, tellement je tombais raide de fatigue parce qu’une femme enceinte est une dormeuse en puissance, c’est bien connu.

Fort heureusement j’accouchais dans la douleur, et devant la mienne, en me conduisant à la maternité le klaxon à fond, Albert me déclara, cet inconscient : « finalement on l’appellera comme tu le voudras ». J’ai donc opté pour le deuxième prénom choisi, le premier (Delphine) m’insupportant quelque peu, et comment j’avais pu dire oui ? Klaxon coincé ou pas et col ouvert ou non, pour Pulchérie ou Azalaïs, il se serait arrêté en disant, « faut qu’on parle ». Pour obtenir l’un ou l’autre prénom, j’aurais dû chier ma pastèque sur le parking de Rauchan, je me suis dégonflée car il y a des moments où l’on ne pense pas que l’homme traumatisé ne mouftera quand on déclarera en hurlant aux pompiers « elle s’appelle Pulchérie/Azalaïs ».

Je suis donc une femme frustrée. Moins pour Delphine il me faut le reconnaître, mais juste au sujet du prénom. En fait elle s’appelle Estelle et en ce jour, je vous bénis le révèle. Mais pour vous elle sera toujours Delphine.

Dans le midi où nous avions beaucoup d’amis, quand je l’ai présentée, tout le monde m’a dit « ça c’est un prénom de chez nous ». Oui dans le sud est, non avare en Marius, César et autres prénoms romains, Estelle était la bienvenue.

Tout le monde aimait Elodie bien sûr, depuis sa naissance également. Mais je pense que Pulchérie aurait remporté un franc succès. J’aurais eu la chérie et la belle, en ces terres où le surnom est très important.

C’est pratique un blog. Mon prénom choisi a son succès ici.

Et Azalaïs reste la troisième fille que je souhaitais tant, et qui n’est jamais venue.

Parce que la vie et ses Albert, n’est qu’un long calvaire (les filles arrêtez de dire « ouf, je ne m’appelle pas comme ça ! » finalement je suis certaine que cela aurait fini par vous plaire)

Et puis le principal, c’est que ce sont mes filles et que je ne voudrais les échanger pour personne d’autre, que je n’imagine pas ma vie sans elles, et que grâce à elles, je ne vis jamais le « si c’était à refaire », parce qu’il me faudrait absolument les refaire pour être heureuse.

La seule chose que je voudrais refaire, c’est moi à la mairie en les déclarant sous le prénom que je veux et Albert : POUET !

Et bon WE à tous que vous partiez ou pas !