Mademoiselle…

Vieille carte postaleMeilleure amie souhaitant me souhaiter mon anniversaire, est venue samedi, et en a profité pour feuilleter l’extraordinaire collection de cartes postales que Mrs Bibelot conserve soigneusement.

La plus « récente » et la plus émouvante, est celle écrite par mon grand-père en 1917, alors qu’il savait tout juste écrire, à son père gravement blessé et séjournant dans un hôpital de Haute Savoie.

‘mon petitpapajetéme et je vé bienoto venirte voire quand la neige aura fondu » « J’aispairequetu va bien malgré la guerre et je téme ». Ton  fils aimé : Henri

Le SNIF vous n’êtes pas obligé de le partager… Mais moi j’ai connu mon grand-père…

Mon arrière grand mère et ses soeurs, collectionnaient  les cartes postales, et nous avons donc 4 albums à peu près, de 1895 à 1913, celle de 1917 étant l’exception…

Je pense qu’après  Août 1914 elles ont préféré taire ce qui leur avait été écrit…

Première constatation : c’est fou ce que les gens écrivaient. Le cousin Léon étant parti 12 jours à Luchon, avait envoyé 12 cartes. Avec parfois, juste un « Bons baisers ». Mais nous avons TOUT Luchon, en droit en gauche et en travers.

Oui ils écrivaient beaucoup, nous avons par ailleurs quelques cartons à chaussures bourrés de lettres. Et ils écrivaient bien, on voit immédiatement que la calligraphie faisait partie de l’enseignement. Et très tôt, l’orthographe était excellente !

Nous avons été surpris de constater que le timbre était très souvent collé sur la carte en elle-même, et non pas comme nous le faisons, pas toujours au même endroit, et avons eu l’explication en voyant cette carte « les timbres et leur langage ».

Le prétendant de la demoiselle en question, mon arrière grand-tante, qui se languissait d’elle depuis début juillet, ne s’est pas trop mouillé entre le « je vous aime » et le « mon coeur est à vous », mais ils s’étaient sans doute très bien compris.

Car « mademoiselle, votre non visite pour cette cérémonie de Marie, dont je comprends que vous ayez pu être absente rapport à votre propre maman, m’a laissé une blessure au coeur. Je vous attendais »… N’est pas anodin…

Fort hélas il fut l’un des premiers morts de 1914, et tante Hortense ne l’a jamais remplacé.

Une prochaine fois vous aurez droit à certaines cartes « à suite », très roman photo, intactes également, dormant dans leurs albums depuis 1900 et des poussières…

Toutes émouvantes, parfois amusantes…

Quand on referme un album, on regarde d’un autre air, notre téléphone portable dont les textos ne passeront jamais à la postérité.

Quant à nos mails…