Le néssaire de secours, ici et là… TOUJOURS UNE LISTE, la dernière…

Ecrivain

Après le sac à main et la trousse de secours premiers soins, je vais aborder le reste.

Pour la vie en général quoi. Ceci après une période estivale au cours de laquelle j’ai été un peu poussive, je dois le reconnaître, et avant donc de reprendre une activité habituelle…

Quand je me suis installée avec Albert, j’étais d’une imprévoyance folle, mais j’avais tout de même dans un placard : des bougies !

Des bougies j’en avais toujours vu chez mes parents, et en cas de coupure d’électricité intempestives, nous étions ravis nous, les mômes, de diner « aux chandelles ». Les sécurités n’étant pas à l’époque ce qu’elles sont, maman pouvait toujours faire la cuisine si le gaz n’était pas coupé non plus.

Des bougies il y en avait aussi chez mes grand-parents et arrières grand-parents, souvenirs d’une ou deux guerres où les coupures d’électricité étaient fréquentes ou bien tout simplement de l’époque où il n’y avait pas l’électricité partout. Pour le chauffage ils avaient résolu le problème, c’était poêle à bois parce qu’à la campagne le bois, ça se trouve toujours quelque part.

Et puis le temps à passé.

  • Des bougies c’est bien beau, mais quand la panne d’électricité perdure et qu’on n’a plus la santé d’un tout jeune couple pour occuper ses soirées, lire à la bougie c’est agaçant : achat de deux lampes tempêtes de camping (en solde quand les grandes surfaces bradent leur matériel, avec deux recharges c’est plus sûr).
  • Et puis avoir une lampe de poche ne peut nuire à personne alors on essaye d’en avoir une. Maintenant il y en a de vachement bien, qui se rechargent toutes seules pour peu que l’on tourne une manivelle…
  • Des bougies et lampes tempêtes c’est bien beau, mais quand la panne d’électricité perdure et que le trésor adoré braille et qu’on l’a sevré, il faut bien le faire manger tout de même. Achat d’un réchaud de camping (toujours en solde, avec également une recharge).
  • Bien pratique également pour se faire à soi, son petit thé ou café du matin. Penser à acheter des recharges.
  • Coupure d’eau intempestive, ou prévue « de 8 H 30 à 18 H » et débutant avec 1 heure d’avance pour cause de révision de la chaudière de l’immeuble, alors que l’on a la tête pleine de shampoing et le corps enduit de savon et pas encore bu sa boisson chaude du matin : que faire…
  • Récupération (par moi) de 5 cubi de vin vides en plastique épais, soit 25 litres de flotte qui sont toujours à disposition chez moi. L’hiver je les range le long du radiateur de l’ex chambre des filles, l’été c’est assez tiède pour au moins se rincer ou faire une toilette de chat. Sur le plan décoratif ce n’est pas top, mais comme la chambre des filles bénéficie d’un bordel au moins égal au leur, même s’il n’a pas la même origine, ce n’est pas trop grave.
  • Penser à changer l’eau deux fois par an, en en profitant pour arroser les plantes.
  • Je peux donc espérer ne pas mourir de soif ou puer comme un chacal, en cas de problème de flotte, chaude ou froide. Et cela m’a servi au moins 3 fois (l’eau tiédasse d’ailleurs, au coeur de l’hiver avant de partir au boulot, ce n’est pas top…).

Pour la voiture à une époque, il y avait une roue de secours, un cric et un mari, père ou frère pour vous apprendre à changer votre roue. Maintenant j’ai une moche galette. Je saurais la mettre mais bon… aux prix où sont les voitures de nos jours, cette galette de secours, c’est de l’arnaque si vous voulez mon avis…

ET pour m’être retrouvée à plat, au milieu de la forêt, un jour de printemps 1982 sans qu’un péquin me propose son aide (tous des salauds !) j’ai préféré opter pour une croix, idéale pour une faible femme face à des boulons serrés à mort par un mécanicien sadique (ou carrément l’usine).

ET des années après, je me suis retrouvée à plat la nuit, sur une route de campagne, dans la neige tombée depuis le matin où j’étais partie en escarpins, sans un péquin pour me proposer son aide parce que les gens manquent de la plus élémentaire civilité.

Depuis, outre le nécessaire obligatoire (gilet pour être vu, triangle, et je ne sais plus quoi d’autre) j’ai opté pour :

  • Une croix toujours, elle n’a fait que changer de voiture.
  • Une lampe torche qui peut se positionner correctement sur le bas côté car défaire les boulons de cette putain de merde de roue dans le noir eh bien ce n’était pas de la tarte !
  • Parce que la lampe de poche que l’on tient dans sa bouche, ça va 2 minutes… (pourtant j’avais pensé à en avoir une dans la voiture…)
  • Une vieille couverture pliée en 4 pour pouvoir m’agenouiller dessus afin de faire mon oeuvre. Car j’étais rentrée chez moi le soir de pleine lune mais non c’est une blague, on n’y voyait rien d’hiver, avec les jambes congelées et particulièrement les rotules qui semblent ne s’en être jamais remises
  • Une couverture de survie (dont je ne me souviens jamais de quel côté je dois la mettre pour me mettre au chaud ou m’en isoler)
  • Une bouteille d’eau (toujours utile de toutes manières)
  • Une paire de moonboots qui ont fait l’Alsace et la Lorraine la Suède, la Finlande, le Danemark, les Pays Bas en plein hiver le débarquement, dont le revêtement noir a totalement disparu, mais qui restent chauds et imperméables. L’été, de les voir dans mon coffre cela peut surprendre, mais je risquerais de les oublier chez moi quand l’hiver s’annonce et c’est forcément là que j’aurais une merde.
  • Parce que si je vous raconte que j’ai terminé le soir d’hiver les genoux congelés, je ne vous raconte pas qu’en fait j’ai fini par renoncer à changer ma roue moi-même (c’était ma vieille titine donc une vraie roue), et que je me suis farci 1,5 km à pieds, en escarpins, pour trouver du secours dans la première maison qui se présenterait à moi (ceci sans rien pour me signaler, j’aurais pu y rester car les gens roulent comme des fous). Et 1,5 km à pied dans la neige en escarpins, et bien cela fait au moins 10 kmsur le plan du ressenti, alors que curieusement on ne sent plus ses pieds, que c’est vachement déstabilisant pour marcher (et donc on se tôle comme une bouse dans le bas côté, un fossé plein de neige fondue ou pas de préférence).
  • Une paire de gants. Parce que mine de rien, une engelure est vite arrivée (surtout quand on tient la croix de fer qui a congelé dans la bagnole).

Vous allez me dire : « tu t’emmerde bien, maintenant il y a les portables ». Sauf que si vous partez de chez moi de ce côté là, que vous vous arrêtez sur le parking à l’entrée de la forêt à environ 3 km, que vous vous garez, et que vous descendez de voiture pour constater qu’elle est à plat, et bien vous constatez aussi qu’il n’y a pas de réseau, et qu’il vous faut au moins faire un km sur le bord de la route, avant d’en capter un (pas un bel automobiliste, un réseau).

Ce qui nous ramène à l’étape précédente.

Car la vie n’est qu’un long calvaire…