Premier jour de vacances 2010

57520741Je savais que je n’y couperais pas.

Aux courses.

Quand on arrive en vacances faut faire le plein. Normal, sinon on crève de faim.

Surtout mes parents qui gardent un souvenir ému de l’occupation et des privations qui allaient avec. Donc la mission n° 1 est de remplir le frigo et les placards de denrées périssables ou non, mais toutes destinées à être avalées un jour ou l’autre…

Et kicékissikolle ? Bibi et ma mère. Heureusement j’avais fait la connaissance du piège infâme (la grande surface), l’année précédente, donc, pas de mauvaise surprise.

Papa après 800 km en voiture a mal au dos. Je ne vois même pas pourquoi il précise le « après 800 km en voiture », car il a toujours mal au dos. Limite, il énerve.

Moi aussi d’ailleurs j’ai mal au dos, mais comme j’ai 20 ans de moins que lui, je n’ai plus qu’à la boucler et à le remercier en silence de préférence, des gènes de merde qu’il m’a refilés concernant la colonne verticale.

Maman n’a jamais mal au dos pour aller faire des courses, c’est sa passion perverse (les courses). D’ailleurs je suis là pour :

  • Pousser le caddy en maudissant les grandes surfaces et en disant plein de gros mots
  • Vider le caddy sur le tapis roulant de la caisse en disant toujours plein de gros mots
  • Remettre les rations dans le caddy en la bouclant parce que « je ne t’ai pas élevée comme ça ma chérie »
  • Vider le caddy dans le coffre
  • Vider le coffre dans les cabas
  • Porter les cabas.

Super U c’est bien beau mais il faut aussi aller chez le poissonnier, le marchand de fruits et légumes moins dégueu qu’en région parisienne, prendre du vin directement chez le producteur (tu parles !).

(Me faire ça à moi, qui m’alimente au coup par coup de choses diverses mal équilibrées avec l’aide d’un frigo qui fait la gueule !)

Et tout emmener dans l’appart qui a le bon gout d’être en rez de jardin, c’est toujours des marches de plus en moins à monter.

On peut faire ce qu’on veut, des listes (que généralement moi j’oublie), écouter des recommandations diverses, il manque toujours quelque chose.

Jean Poirotte qui s’occupe généralement de la bouffe, non sans se boutiquer avec sa femme qui n’aime pas les sauces au vin blanc, repère immédiatement tout manquement dans les cabas.

Il manque une gousse d’ail par exemple…

Ce sera pour demain, moi, je vais à la plage à 500 mètres, pour tâter l’eau du pied.

Elle est bonne, ce qui ne sera pas le cas du gratin de courgette qui va manquer d’ail. Mon père va être déshonoré une fois de plus…

Et j’aurais bien tort de ne pas en profiter (de l’eau), car elle ne va pas rester bonne longtemps… Pour l’ail on peut trouver une solution, pas pour la température de la mer.

Car la vie n’est qu’un long calvaire et que les années se suivent et ne se ressemblent pas…

Le guet-apens, le traquenard, le piège…

ikea-copierJe suis d’une naïveté, parfois je me mettrais des claques…

Pulchérie et le gentil (Vianney), devaient venir vérifier et ranger leurs colis le samedi 27 février.

Et puis au passage aller faire un tour chez Emmaus (toujours pour acheter des trucs pour le mariage) et puis éventuellement chez Ik*a. Irais-je avec eux pour ces « petites courses » ?

A 50 km de là, derrière son écran, Pulchérie a dû me sentir me crisper au mot Ik*a. Je déteste y aller (même si ce n’est pas moi qui conduit). Trop de monde, trop de bruit, trop chaud, des lumières qui me déclenchent des étourdissements, l’obligation de passer un peu partout, bref, je déteste. Et puis tourner avec elle dans les rayons en rajoute une couche pour les étourdissements…

Ma fille est d’une rapidité diabolique quand elle sillonne les allées du suédois. Elle marche comme une parisienne : elle sèmerait un montagnard pure souche en 2 minutes 60…

La dernière fois que je les avais accompagnés, il n’y avait pas trop de monde (c’était le soir), mais je m’étais promis de ne plus jamais renouveler cette expérience, le tournicotage dans les rayons, l’attente à la caisse, etc…

Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent c’est bien connu

Je vais donc chercher mes deux jeunes à la gare, qui ont besoin de la voiture de Jean Poirotte (on ne sait jamais ce qu’ils vont dégoter, un break c’est toujours pratique). Finalement, bonne nouvelle,  Ik*a NON, ils ne vont qu’à Emmaus…

Tu peux bien venir avec nous maman, on ne se voit pas si souvent (exact). Ce n’est pas pour dire mais je n’ai pas la majorité de mes conversations avec mon ainée quand elle fait des courses. Je me traîne plutôt derrière elle, la repérant à la haute taille du gentil qui est lui, résigné, en soupirant au fur et à mesure que le temps passe et qu’elle retourne sur ses pas.

Je ne me suis pas méfiée (voila ce que c’est que de faire confiance), car à la sortie d’Emmaus, paf, il manque des trucs : il va falloir aller chez le suédois…

Comme il n’y avait qu’une voiture bien sûr, j’étais coincée, piégée, obligée de supporter l’interminable périple chez le nordique, qui vend peut-être du bien et du pratique à pas cher, mais chez lequel je me sens aussi à l’aise qu’une dorade dans un bac à sable…

Le gentil contrôlait tout de même un peu (lui non plus n’adore pas aller chez le suédois) et nous sommes sortis juste au moment où un mal de tête pointait chez moi, et une légère exaspération qui devait être visible.

Non, je ne suis pas asociale comme mon aînée le prétend, non je ne souhaite pas passer mes journées enfermée chez moi. Simplement les trop grands magasin, je ne supporte plus, et ça ne date pas d’hier. Plus le temps passe et plus c’est grand. Les hyper marchés sont désormais à mon sens inhumains, je déteste l’ambiance de presse et de stress qui y règne, les lumières me dérangent, le bruit aussi, c’est TOUT que j’y déteste, y compris y parcourir des km pour avoir tout ce qu’il y a sur la liste parce que c’est rangé n’importe comment (ceci étant fait volontairement pour nous pousser à acheter).

J’étais d’autant plus exaspérée que feu mon lampadaire hallucinogène étant à remplacer, je me suis dit que j’allais profiter de l’occasion pour en acheter un neuf, et que je n’ai pas trouvé ce qu’il me fallait, ni aucun vendeur pour me renseigner, en essayant de ne pas me perdre…

J’imaginais bien en effet, mon aînée passant une annonce genre « la petite Coraline Dabra est attendue à l’accueil par sa maman », comme je l’avais fait un jour pour Mrs Bibelot.

Je n’avais en effet pas oser dire que j’avais perdu ma mère, à 40 ans passés… (quand ma mère traîne, elle traîne…)

Enfin pour le Suédois, je pense qu’elle aurait préféré la solution du portable… Vive le modernisme ! (« où es-tu maman ? » – « J’essaye un lit »…)

Pour un prochain guet-apens, je pense qu’ils vont avoir plus de mal… S’ils y arrivent, ils viendront me récupérer dans la piscine à balles où j’irais m’éclater avec les gosses en me coinçant 3 vertèbres.

La vie n’est qu’un long calvaire…

(PS : NON je ne me fiche pas du tout du mariage de Pulchérie, mais face à sa logistique, je me sens tout simplement comme une poule qui a pondu une clef anglaise (en pensant chier une pastèque)…)