Nos petits seins et nous…

SeinsN’étant pas flanquée ornée d’une grosse poitrine (mon rêve donc), je ne peux que vous raconter la saga des petits seins.

  • Maman nous a prévenues, à partir d’un certain âge : normalement ça doit pousser.
  • Un beau matin on découvre une bosse toute petite et anormale dans notre poitrine désespérément plate.
  • Maman est formelle, ce n’est pas une tumeur, c’est la glande mammaire qui s’affole enfin.
  • On est ravie et on les regarde pousser.
  • Même en marchant
  • Surtout en marchant.
  • Au risque de se manger un lampadaire (vécu).
  • Cela s’arrondit, on regarde dans la glace tous les soirs.
  • Et tous les matins.
  • Si on peut, on admire aussi le midi…
  • Le vieil arrière grand-oncle nous pince les fesses un beau dimanche en précisant que « cela s’arrondit joliment tout ça ».
  • Vieux cochon ! On veut bien avoir des seins mais on garde sa dignité !
  • L’achat du premier soutien gorge est un jour grandiose
  • L’achat du deuxième, le premier étant devenu trop petit, aussi, comme Félicie
  • Mais pour le troisième c’est la même taille que le pour le deuxième
  • Désespoir, on a les seins de maman
  • Des oeufs sur le plat…
  • Maman nous rassure : elle a allaité ses 4 enfants sans compléments..
  • On s’en tape, on voulait la poitrine de la mère de papa qui avait eu besoin de compléments.
  • Papa déclare que le principal du sein est de remplir le creux de la main d’un honnête homme.
  • On le regarde d’un drôle d’air, parce que notre père, ce n’est pas un homme…
  • On fait avec (pas le choix), en renonçant à avoir ce joli creux entre seins qui fait la vedette de certains décolletés.
  • Un beau jour on s’aperçoit qu’on peut plaire avec des petits seins
  • D’ailleurs Jane Birkin est une bombe…
  • On fait un gosse.
  • A J + 28 jour après la conception, on se réveille un beau matin avec une poitrine digne de Gina Lollobrigida (je sais, je date, mais j’aime le nom tout à fait raccord avec le thème…)
  • Albert est ra-vi
  • Il a tort, car désormais c’est peut-être plus joli à regarder, mais il n’a plus le droit d’y toucher.
  • On s’achète malgré tout enfin un bonnet C avec un sens interdit dessus, mais c’est un bonnet C.
  • On chie sa pastèque
  • 3 jours après, on éprouve la curieuse sensation qu’un sadique est en train de nous couler du béton dans les seins.
  • On pose même le menton dessus alors que bébé hésite à tétouiller.
  • Ca va exploser
  • Albert n’a toujours pas le droit d’y toucher. On s’équipe anti-fuite, anti tout, on arrive à faire comprendre le mode d’emploi à bébé.
  • Bébé tête une main crispée sur l’objet du désir d’Albert, en glissant lui semble-t-il, un regard ironique « toi tu n’as pas le droit gnagnagna ».
  • Faut sevrer bébé.
  • La poitrine va fondre.
  • Injustice suprême, elle ne fond pas de la même façon pour les grosses ou les petites poitrines. Les petites poitrines gardent tout de même un petit plus, et les plus grosses poitrines commencent à tomber, ce qui nous console.
  • Re-grossesse, Albert est habitué au sens interdit et on se fait une raison : on rachètera du bonnet B dans plusieurs mois.
  • Le temps passe.
  • On prévient ses filles : elles peuvent tenir de nous, « mais regardez, Jane Birkin qui en avait encore moins que moi, était une bombe »
  • Elles s’en tapent, elles veulent les seins de leur grand-mère paternelle (furoncle un jour, furoncle toujours)
  • Un jour un hurluberlu vous déclare que vous avez « des petits seins sympas ».
  • Ils sont sympas, ils ne tombent pas, le test du crayon est toujours positif.
  • D’un autre côté, il n’y a pas grand chose qui puisse tomber en retenant le crayon…
  • On se dit qu’enfin, 40 ans après la première poussée, on va récolter les bienfaits de nos petits seins.
  • Sur notre lit de mort nous ferons tout de même le voeux de nous réincarner en une femme qui aura une poitrine qui fait baver, les yeux mauves, un visage divin et pas de poils aux jambes.
  • On peut toujours rêver…

La vie n’est qu’un long calvaire et le chromosome aléatoire