J'ai testé le parcours moderne du combattant…

A savoir, tester ce qui s’appelle désormais le « pôle emploi », regroupement tout à fait justifié des Assedics et de l’Anpe, mais qui aurait pu se faire correctement, en se donnant quelques moyens.

Déjà que j’étais fort heureuse de me retrouver à nouveau à devoir vivre sur le dos des autres, et que j’adore mon désormais ex patron de m’avoir mise en congés… Car chacun sait qu’être chômeur c’est le grand panard… Me manquaient le treillis et les rangers, et une arme de poing ou de destruction massive. Le vert kaki me va bien, la mitrailleuse lourde, je n’ai jamais testé, si cela se trouve cela me va comme un gant également…

A chaque fois que je me retrouve confrontée à un service public, je me dis que, si l’on travaillait comme cela dans le privé, il y aurait des millions de chômeurs en plus (sans compter les facteurs déportés vers les colonies, car la poste, c’est  part).

Donc mardi 17 février, je suis officiellement au chômage. Reste à m’inscrire comme telle… A mon avis, vu la poussée du chômage en janvier et février, les autorités ont tout fait pour que les chômeurs supplémentaires, à compter d’une certaine date, ne puissent plus s’inscrire et les anciens, actualiser leur situation. Ca se rattrapera bien sûr, mais cela va permettre de fausser quelque peu les statistiques (qui sont de toutes manières truquées, tout chômeur sait cela).

La dernière fois (en 10 ans), en décembre 2007, je m’étais pointée, pauvre innocente, aux Assedics avec tous mes papiers pour m’entendre dire qu’il me fallait prendre RV par téléphone. Et que NON, on ne pouvait pas me donner au moins le RV alors que j’étais là. Je suis donc passée par l’obligatoire case téléphone pour avoir un RV, et sans le savoir, je mangeais mon pain blanc.

Car là, au chômage à nouveau depuis le 18 février au matin, j’ai eu le choix entre :

  • Un serveur internet affichant avec grossièreté et régularité « serveur surchargé, merci de vous reconnecter dans 15 minutes » (ou lors de créneaux horaires tout aussi surchargés). Même à 2 heures du mat c’était « surchargé », franchement ça gonfle et on se demande de qui on se fiche (les chômeurs), car il n’y a pas 2 millions 300 mille personnes qui se connectent à 2 H du mat, pleines de frissons..
  • Un serveur téléphonique demandant d’appuyer sur étoile, 1, 2, 3, taper le code du chômeur, pour ne jamais identifier le code (nous n’avons pas compris votre code, appuyez sur le bouton !). et revenir au serveur d’accueil après avoir subit pendant un bon moment « une voix amie un conseiller va vous répondre ».
  • Pour agrémenter mes journées, j’ai expérimenté l’un et l’autre, l’un après l’autre, ou le téléphone pendant la connexion internet foirant, pour que nada…
  • Sur un forum il m’a été répondu que si je me déplaçais avec tous mes papiers, je me ferais envoyer bouler, devant prendre RV par téléphone. C’est là que la mitraillette serait bien utile, car pour le moins on serait dégagés des contingences d’une vie bassement matérialiste pour un certain temps, même si l’on n’a tué personne (tentation, tentation…)
  • A noter : faut pas être victime d’une tempête et d’une coupure d’électricité, et/ou de téléphone. Dans ces cas là, point de salut ! Droits perdus, recherches foutues, poil au nez.

Las, lundi 2 mars, j’ai réussi à me connecter avec une non identifiée du pôle emploi, après 4 heures d’attente. Vous avez bien lu : 4 heures d’attente. Pas folle, j’avais prévu clopes, pas de boisson pour ne pas avoir envie d’aller pisser, et DVD à arrêter si jamais on me répondait « allô ? »

Ce qu’une malheureuse a fini par faire en me confessant à voix basse (à quoi bon si elle est sur écoutes ?) que les deux semaines précédentes cela avait été l’horreur sur le plan des inscriptions et actualisations, et le programme révisé pour le pôle emploi merdique pas du tout au point. J’acceptais tout à fait de la croire. Elle a été ravie que je sois contente de l’avoir en ligne, au lieu de se faire engueuler. Du coup elle m’a refilé un RV en fin de matinée pour le lundi suivant, et non pas à 8 H, m’a précisé que j’en avais pour 1 H 30, ex chômeuse ou pas.

Là j’ai commencé à m’énerver. Je veux bien me pointer avec tous les papiers nécessaires, c’est logique, mais me re-farcir le film d’animation racontant les droits et surtout obligations du demandeur d’emploi, j’veux pô. J’ai une réplique toute prête si on m’oriente vers mon ancien cabinet de « consultants ». J’irai jusqu’à la présidence de la république à genoux via le site qui répond toujours, mais je ne remettrai pas les pieds dans ce cabinet de consultants, quitte à être fusillée dans les fossés de Vincennes, pour haute trahison vis à vis des finances de l’état, et qu’est-ce que c’est que cette chômeuse qui refuse de se soumettre à la connerie au plus haut point pour avoir le droit de toucher ses indemnités ? (de merde, mais de toutes manières je n’ai JAMAIS trouvé de travail via l’ANPE ou un quelconque cabinet de « consultants »).

Z’êtes prévenus. Eux pas encore, mais cela ne saurait tarder…

Remettre les pieds chez eux, plutôt mourir, plutôt faire Rambouillet/l’Elysée à genoux (avec la presse de préférence, et plein de copains…). Enfin non : à pied, c’est bien suffisant quand on porte une banderole !

La vie n’est vraiment qu’un long calvaire…