Nous les femmes en enquêtes… (FIN)

Espionne_2_200386207_001_copierGéraldine était comme moi, du genre à attendre son heure. Pas comme Sophaline capable, voire même se sentant obligée d’assommer son homme à coup de petit Larousse et de Littré en vociférant comme une mégère (elle assume).

Donc vint le jour où Gégé lui annonça la mort dans l’âme, qu’il avait un séminaire le WE suivant… Avec l’air accablé qui allait avec le pauvre chou…

Aïe Aïe Aïe nous sommes nous dit. Un séminaire ça peut mener à Deauville non ? Sur 2 jours il n’allait pas faire Rambouillet/La Grande Motte en voiture (puisqu’il lui avait précisé qu’il prenait la grosse cylindrée, comme toujours). Rassemblement des troupes (sans oublier le claquos qui tue) et mise au point de ce que l’on peut comme stratégie. Après tout il peut partir n’importe où, et nous ne sommes que 4.

Géraldine fait sur le compte commun, l’acquisition de deux portables (toujours avec antenne à sortir et manivelle…:-)). Nous sommes donc toutes équipées pour communiquer en toute sérénité (ceci sans compter sur mon incapacité notoire à maîtriser trop rapidement les nouvelles technologies). Elle, continue à faire QG au caz’où. Elle a bien fait : hasard ou non, mais la petite cylindrée est HS (une durite débranchée : ce n’était pas le hasard).

La plus matinale de nous : Lucie, va planquer devant chez la belle avec un foulard rouge et jaune à petits pois, mes fameuses lunettes (Mrs Bibelot m’en a trouvé d’autres absolument déjantées, et j’ai toujours une perruque brune frisée abominafreuse) dans la voiture de son père (encore un traumatisé). Voici l’homme adultère qui arrive et qui klaxonne. Peut pas descendre aller chercher sa belle ? Non la belle arrive en portant un valise dont la taille terrorise Lucie : on a bien parlé d’un WE ? Et c’est le samedi matin…

Et les voici partis, Lucie les suivant sans aucun scrupule et sans se poser de questions. Elle m’avertit qu’ils ont empruntés la RN10 en direction de Chartres, je suis prête où il faut et dûment déguisée et maquillée, au volant de la voiture de Jean Poirotte résigné, pour la relayer. Se relayer derrière la voiture du coupable nous semble l’idéal  pour éviter les soupçons. En fait on le fait à l’instinct : aucun métier.

Sophaline décide que l’on peut se passer d’elle, d’ailleurs sa batterie a rendu l’âme et celle de son portable à elle, aussi. A sa décharge, elle était en planque sur l’autre possibilité destination « Deauville » et nous devions la rejoindre comme nous le pouvions.

Petit nid d’amour non loin de Chartres (ça va, il a été sympa). Lucie et moi nous garons assez loin du gite où il vient de rentrer, parce que sinon pour la discrétion cela ne va pas être possible. Quant à louer une chambre pour nous deux, on risque de se faire jeter, vu notre tronche (et puis en plus, Géraldine ne nous a pas débloqué de crédits, on doit lui rendre les portables achetés pour l’occasion, on fait copines sympas mais avec quelques doutes tout à coup…)

Me voici sortant l’appareil qui a fait ma célébrité avant l’avènement du numérique : mon appareil photo avec un objectif à faire peur à un journaliste et qui pèse 3,5 kg. Il sert toujours d’ailleurs, rien de tel pour réussir des portraits que d’être invisible du photographié… On s’éloigne dans un petit bois sous l’oeil suspicieux d’un paysan. Lucie me précise que l’on est beaucoup trop loin.

  • Moi : Mais non, regarde dans l’objectif, c’est comme si l’on était dans leur chambre (repérée quand la blonde a ouvert la fenêtre pour respirer l’air pur d’à côté de Chartres)

  • Elle : Ah oui en effet ! Putain on se croirait dans la chambre, enfin juste devant

  • Elle : Ah ouiiiiiiiiiiii !

  • Elle : Oooooooooh !

  • Moi : Fais clic idiote !

  • Clic !

  • Elle : Oh la vaaaaache !

  • Moi : Rends-moi mon appareil faut faire la mise au point !

  • Elle : Oh mais elle est bonne la mise au point !, elle est même excellente. Ca va faire de la peine à Géraldine Clic ! Clic ! Clic !

  • Moi : Rends moi mon appareil !

  • Moi : Oh la vache : Clic ! Clic !Clic !

  • Moi : Le salaud  ! Clic ! Clic ! Clic ! Clic !

  • Elle : prêêêête moi ton appareil que je visualise le salaud ! Arrêtes tes clics !

  • Moi : pas question ! Clic ! Clic ! Clic ! Tu n’avais qu’à prendre mes jumelles (enfin celles de mon père toujours résigné) Clic ! Clic ! Clic !

  • Elle : on fait quoi, on reste là toute la journée à faire clic pendant qu’ils font crac ? J’ai faim moi (PS : Lucie a toujours faim pour 1m70 et 45 kg, la vie est injuste)

  • Moi : non on rentre… On a ce qu’il nous faut…

Je dois avouer ici, que cette violation de la vie privée inadmissible, inexcusable n’a eu qu’une conséquence : Géraldine a simplement tendu les photos à son mari,  il cessé de nier et dit « bon je cède ». Je vous rassure : les photos étaient softs quoique fort compromettantes (d’un autre côté si cela avait été le président de la République avec une actrice, je vendais ça une fortune).

Pour récompense ultime nous n’avons même pas eu les portables, et surtout, surtout, je n’ai pas été remboursée du prix des pellicule Géraldine ayant tout de même assuré le développement des deux 36 poses (ben vi, à force de faire clic…).

Lucie  et moi n’avons pas plus été dédommagées des frais d’essence et nos pères de leurs traumatismes existentiels en nous voyant nous éclipser déguisées avec LEURS voitures, alors on a un peu quitté Géraldine de vue pour rester entre célibataires traumatisées même si elle méritait vraiment de faire partie du groupe désormais… Mais bon traumatisme ou pas, on ne laisse pas les frais d’une telle enquête à la charge des copines compatissantes.

Sinon c’était marrant, surtout la tête du paysan (qui nous espionnait lui aussi, nous trouvant sans doute louches et à juste titre) nous voyant retirer lunettes, foulards et perruques, sous son regard éberlué avant de faire vroum !!!!

J’en rigole encore !!!

Mais nous n’avons pas songé à faire clic sur le paysan, et c’est bien dommage…

Je crains le pire…

57520741Si, si, sincèrement j’ai peur. Pourtant je ne suis pas trouillarde de nature (enfin pas tant que ça).

Je me fais un sang d’encre pour papa Johnny vous ne pouvez pas savoir à quel point.

J’espère qu’il va s’en sortir et tenir le coup encore un bout de temps.

Parce que là déjà ça me saoule grave d’entendre :

  • Nous vous rappelons l’information principale de ce journal, Johnny Hallyday a été replongé dans un coma artificiel.

Dans le monde il ne s’est rien passé d’autre…

Cela me rappelle tristement ce sale jour où l’URSS envahissait  l’Afganistan depuis le matin :

  • « Mais avant toute chose, la victoire de l’équipe de France de Rugby contre la tchétchénie inférieure  (cette information là, tout le monde s’en foutait, face à un évènement qui pouvait mettre la planète au bord de la 3ème guerre mondiale)

Alors oui, j’ai la trouille.

Parce que s’il n’est pas costaud, ça va être l’horreur, en terme d’émissions à se farcir pendant des semaines, d’hommages à n’en plus finir, sans compter l’enterrement de la star au cours duquel des fans vont tourner de l’oeil ou hurler en pleurant (n’ayez aucune inquiétude, je croise les doigts).

Je garde un souvenir ému de l’enterrement de Claude François, dont on nous a repassé quelques images à la date anniversaire de sa mort, et je me demandais comment des jeunes filles, jeunes femmes, femmes tout court, pouvait être dans un état tel que l’on aurait pu penser qu’elles enterraient un proche très très cher.

Sûr que pour un parent elles se sont mieux tenues.

Et je me souvient aussi d’une émission hommage à Charles Trenet qui tout à coup n’était bourré que de qualités (personne n’a fait allusion à quoi que ce soit de déplacé dans sa vie, que tout le monde connaissait). J’avais regardé jusqu’au bout de l’exaspération une bande de cons le glorifier en se glorifiant au passage.

Là s’il arrive quelque chose à Johnny ça risque d’être l’horreur !

Donc, j’ai peur.

Seuls quelques ministres, députés ou autres, prient-ils en douce pour qu’une  tourmente télévisuelle et journalistique, leur permette de voter une loi à la con de plus, sans que personne n’en sache rien…

Donc, j’ai doublement peur…

Prions pour lui mes frères, pour qu’il s’en sorte, même si cela doit le laisser aphone…

(Personnellement je n’ai rien contre cet artiste dont j’ai bien aimé quelques chansons, ce n’est pas à lui que je m’en prends, mais à la manière qu’ont les journalistes de nous pomper l’air (pour rester polie)  lors de certains évènements…)