La Grande Motte 2012 : la nuit de tous les dangers…

HérissonIl faut bien parfois qu’il se passe des trucs qui sortent de l’ordinaire, sinon la vie serait bien triste…

Il y a donc eu LA nuit, comme tous les ans d’ailleurs.

  • En 2009 je m’étais cassée la figure dans ma chambre, me croyant chez moi, sans que personne ne moufte, mais mes parents n’ont jamais prétendu avoir le sommeil léger. Je ne m’étais fait qu’un bleu énorme, constaté au son de « tu as dû juste te cogner, sinon nous t’aurions entendue », alors que j’avais flanqué par terre toutes les valises vides (toujours stockées dans ma chambre).
  • En 2010, suite à un orage épouvantable, des cataractes avaient dévalé l’escalier, et papa et moi avions passé du temps à éponger + empêcher l’eau de pénétrer dans l’appartement situé au RDC. Maman n’avait rien entendu (elle dormait au moment du début des cataractes)
  • En 2011, c’était moins rigolo, c’est papa lui-même, qui ayant un peu perdu les pédales à l’hôpital, nous avait téléphoné à 3 H 30, nous plongeant, le temps que nous répondions, dans des affres difficiles à décrire.

2012 n’avait pas de raison de déroger à la règle, sauf que papa était prié de ne pas être obligé d’aller à l’hôpital. Nous avions dû être très fermes sur ce point là, car nous avons été obéies…

Le soir, dans le cadre du plan pré-arrêt de la clope, comme nous ne regardons pas la TV, j’allais me pieuter vers 21 H, avec un livre. Cela me faisait 12 H sans fumer (rien que d’écrire le mot, je souffre…)

Cette année, mon lit n’était pas disposé comme les autres années, et j’avais vue sur la petite porte fenêtre qui donne sur l’extérieur. J’aimais bien dans la nuit voir une lueur me permettant de me situer,  et c’est juste avant d’éteindre que j’allais fermer la fenêtre en position « basculante » pour que personne ne rentre (quand j’y pensais, on reconnaitra là mon naturel terrorisée de nature).

Un soir, alors que j’avais terminé mon polar sanglant italien « le chuchoteur », et que je m’étais replongée dans les clichés de l’histoire de France, on m’appela de l’extérieur sur le coup de 23 H 30 (j’éteignais 1 heure plus tard d’ordinaire).

  • Madame, madame !
  • Voix féminine angoissée, et pas de doute, c’est à moi que l’on s’adresse (donc on me voit bien, sagement en train de lire des polars sanglants)
  • Madame s’il vous plait, je suis votre voisine de pallier…
  • Je me lève, sans armes, et j’écarte le rideau (qui donc n’est pas 100 % opaque puisqu’elle a pu voir que le quelqu’un qui avait laissé allumé était une femme), et je découvre effectivement cette jeune femme, arrivée il y a deux jours, qui vient de vendre son studio attenant à la cuisine de l’appartement et voulant en profiter une dernière semaine…
  • J’ai très peur madame. Derrière ma fenêtre j’entends des halètements, on dirait qu’il y a un très très gros chien ou deux, et puis quelqu’un marche. Est-ce que vous pouvez aller regarder ? (je ne rêve que de cela : appeler les flics en pleine nuit…)

Précision : la cuisine est totalement vitrée anti-casseurs, et nous fermons des stores tous les soirs. Par contre, son studio à elle, donne sur une terrasse (qui là où nous sommes est donc fermée). Je peux donc théoriquement, ouvrir les stores sans risquer grand-chose, et même une fenêtre.

Elle par contre, est tellement terrorisée qu’elle n’ose pas ouvrir ses stores, et encore moins sa porte fenêtre. D’ailleurs pourquoi ouvrir une porte fenêtre en laissant les stores fermés ? Je lui demande de le faire tout de même pour que nous puissions dialoguer…

Prudente, j’allume la cuisine, et je prends la planche  à découper au cas où un monte en l’air ne s’approche de moi à l’ouverture de la fenêtre, pour lui en flanquer un grand coup sur la tronche. On reconnaitra bien là mon tempérament de victime désignée.

Elle rentre chez elle, me demande d’une voix angoissée si j’ai ouvert les stores et la fenêtre, et je réponds que oui.

Des halètements immondes me parviennent également, à tout le moins c’est un couple de mâtins de Naples en train de copuler (ou des dogues de Bordeaux), en tous cas de très gros chiens qui sont peut-être accompagnés par des maîtres mal intentionnés, parce qu’effectivement, ON marche.

J’ai l’air chouette avec ma planche à découper que je tiens par la poignée. Heureusement papa laisse toujours son couteau qui coupe bien, ouvert sur la table (on reconnaitra bien là mon tempérament de victime désignée, toute prête à prendre une arme et à s’en servir).

Je scrute vainement l’extérieur. Le bruit et là, mais rien n’est visible… Et j’ai laissé la lampe de poche dans l’entrée… D’un autre coté je n’ai que deux mains : une pour le couteau, et l’autre pour la planche (avec le tranchant cela doit faire plus mal quand on frappe avec…)

  • Madame, vous pensez que je peux entrouvrir mon store.?
  • Ben oui, moi, j’entends, mais je ne vois RIEN
  • … Je prends ma lampe de poche… Madame, vous restez hein.?
  • Je reste, scrutant la nuit… En entendant d’ignobles bruits…
  • Ca alors me dit-elle en éclatant de rire : ce sont deux hérissons.! Brr !
  • N’ayez pas peur, c’est mignon un hérisson.!
  • Ils ont eu peur de ma lampe de poche, ils s’en vont.

Le halètement immonde s’arrête, les pas des hommes mal intentionnés décroissent, le calme est revenu.

Elle me remercie. Je l’entends refermer son store qu’elle avait ouvert finalement en grand, j’en fais autant, et je retourne terminer mon chapitre. Mes parents n’ont pas moufté, et pourtant leur porte de chambre est ouverte.

Parenthèse : je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion d’entendre un ou plusieurs hérissons à l’ouvrage, mais cela fait un raffut pas possible.

La seule fois de ma vie où j’ai campé, c’était avec ma soeur et mon beau-frère dans leur tente, moi dans la mienne avec Delphine et Pulchérie. Une nuit les deux filles m’avaient réveillée, angoissées.

  • Maman, ON marche dehors, juste à côté de la tente
  • C’est LE violeur avait dit Pulchérie
  • Ou l’ASSASSIN avait surenchérit Delphine.

Les deux filles m’avaient vue sortir dans la nuit avec une lampe de poche, en imaginant déjà le « à notre regrettée maman » qu’elles feraient graver sur ma tombe. Pour toute arme, j’avais pris un cintre en ferraille (le tétanos tue lentement, mais tue quand même), pendant que mes deux filles s’armaient chacune d’une bombe anti-moustiques…

Là, pareil, 3 hérissons en train de se régaler avec les restes de fruits et autres, qu’avaient laissés les campeurs voisins qui étaient partis en fin d’après midi. Les filles étaient sorties à mon appel et nous avions pu constater que ces trois bestioles faisaient au moins autant de bruit qu’elles. Ces hérissons là par contre, n’avaient pas été dérangés par la lampe de poche et avaient continué à fourbanser dans la nuit… Dans un camping, ils devaient avoir l’habitude…

Fin de la parenthèse.

Le lendemain matin, je me lève et maman me pose immédiatement la question :

  • Tu n’as rien entendu cette nuit ?
  • Ben si, la voisine !
  • Quelle voisine ?
  • Celle d’à côté, que voulais-tu que j’entende d’autre ? (quelque chose m’échappe soudain…)
  • Je me suis levée vers 3 H du matin, j’ai oublié qu’il y avait le panier du chien, je me suis pris les pieds dedans et je me suis cassée la figure. Tout est tombé, heureusement, rien n’est cassé, mais ton père et moi avons mis 1/2 h à tout remettre en place et à me soigner la jambe.

Elle me présente sa jambe gauche, entièrement marbrée et griffée de partout, en me précisant que fort heureusement papa avait insisté pour qu’elle se mette du gel à l’arnica (oui heureusement, vu la trombine qu’à pris sa jambe les jours suivants, on se demande à quoi cela aurait ressemblé sans du gel à l’arnica appliqué toutes les 4 heures…).

  • Et vous ne pouviez pas m’appeler ?
  • Et toi, c’est quoi cette histoire de voisine ? tu ne pouvais pas nous appeler non plus ? Nous sommes encore capables de nous occuper de nous…
  • Et ben moi aussi, je suis capable de m’occuper de moi ET de la voisine…

Le temps que nous nous racontions nos histoires différentes, pour les répéter à papa qui venait de se lever et n’y comprenait rien,  il était l’heure d’aller faire les courses.

Heureusement que la voisine est sortie en même temps que nous pour me remercier, car je sentais que maman avait des doutes concernant mon histoire, vu qu’ils n’avaient rien entendu (le store s’ouvrir et se refermer) ni vu (la lumière s’allumer et s’éteindre). Elle au moins, avait un témoin fiable : sa jambe.

Une conclusion s’impose. Même si je souffre de troubles de l’endormissement graves, quand je dors, je dors (seul un moustique même anémique est capable de me réveiller instantanément).

Et mes parents aussi… (idem pour les moustiques)

Parce que tous les 3 à 3 heures d’écart, nous avons fait un raffut pas possible, allumé les lumières, etc… Et que l’autre chambre n’a rien entendu, alors que nous gardons les portes de chambre ouvertes pour mieux entendre s’il se passe quelque chose de suspect.

La vie n’est qu’un long calvaire.

Mes lectures de vacances 2012

Femme lisantJ’ai beaucoup lu pendant mon séjour à la Grande Motte 2012, pas comme l’année précédente où j’avais trop l’esprit ailleurs pour vraiment me plonger dans un livre et où j’avais vaguement relu des livres trouvés là-bas.

Du coup, comme tous les ans depuis 2009, j’avais prévu de quoi lire,  la télévision restant totalement proscrite… Et puis mon plan d’attaque anti-clopes étant déjà en route, j’allais me coucher pour lire au lit, directement après le dîner et toilette du soir, vers 21 H… C’était toujours cela de gagné sur la nicotine.

Les titres vous révèleront probablement (du moins pour les 3 premiers), comme un esprit de contradiction de ma part, ne demandant qu’un soutien papier :

  • Du fer dans les épinards de Jean-François Bouvet
    Livre offert par Delphine pour la fête des mères 2009 et que j’avais envie de relire. Où comment mettre à bas des lieux communs, de soi-disant certitudes que nul n’ose jamais remettre en question (d’ailleurs nous n’y pensons pas).
    L’introduction est en elle-même excellente, sur le fait que nous vivons avec des idées reçues et comment elles sont nées.
    Un petit aperçu « exhaustif »
    Les produits « light » font maigrir
    Les antibiotiques ça fatigue
    Une cellule c’est minuscule
    Une petite cuiller garde le champagne pétillant
    Le cuir respire
    Les épinards sont riches en fer
    Il faut éviter de dormir avec des plantes vertes
    etc…
    Je n’ai pas regretté cette relecture, en ayant oublié la moitié.
  • 99 mots et expression à foutre à la poubelle de Jean-Loup Chiflet
    Alors là je me suis bien amusée, en constatant après avec aigreur que j’en utilisais pas mal. Au hasard également :
    A plus!
    Au jour d’aujourd’hui
    Au niveau de
    Black
    Clivage
    Citoyen
    Percuter
    Quelque part.
    Au jour d’aujourd’hui, quelque part, au niveau de ce qu’il ne faut pas dire, j’essaye pour garder un esprit citoyen, de ne pas percuter quand une personne est grave anti Black.
    C’est toujours ça de gagné…
  • Nos ancêtres les gaulois et autres fadaises de François Reynaert. Ou comment tordre le cou (encore !) aux idées toutes faites et fausses surtout, que nous avons ingurgitées avec nos cours d’histoire (même si les nôtres étaient faits chronologiquement, ce qui n’est plus le cas, la vue du programme de 4ème de ma nièce m’ayant déclenché une poussée d’urticaire).
    Si vous aimez l’histoire de France, il faut se farcir 2000 ans, mais on peut lire quelques chapitres et mettre de côté avant de reprendre le livre. Instructif et passionnant (et qui a dû faire grincer bien des dents)
    Si vous n’aimez pas l’histoire de France, cela peut éventuellement vous réconcilier avec…
  • Une femme en blanc de Janine Boissard. Vous avez pu le remarquer j’aime beaucoup cet auteur (je n’arrive pas à dire « cette auteure », cela doit venir de ma vieillerie…). Je n’ai pas été déçue, c’était à la hauteur de sa réputation (pour moi). Je vous le conseille si vous aimez d’ordinaire ses livres.
  • Le Chuchoteur de Donato Carrisi. Livre ayant une histoire spéciale, car je l’avais acheté en 2011 avant que papa ne commence à nous faire des fantaisies avec son genou et puis après ses reins. La libraire très sympathique m’avait dit que si je n’aimais pas, elle me le reprendrait sans problème.
    Je cherchais en effet un bon polar (généralement j’adore, et j’avais épuisé Fred Vargas).
    Je ne me voyais pas, après lecture en 2012, retourner la voir avec un ticket de caisse datant d’un an (ticket qui me sert généralement de marque page) pour lui dire que NON, je n’avais pas aimé.
    L’intrigue débutait plutôt bien, même si dès les premiers chapitres j’étais choquée par l’existence d’une police fédérale italienne. Après on s’embrouille totalement dans l’intrigue (à mon sens). C’est sanglant mais les polars sont rarement indemnes de globules, mais surtout, j’ai trouvé cela très malsain et mal mené.
    Quant à la chute, la fin, j’ai été décontenancée et j’ai regardé sur le net en rentrant, s’il n’y avait pas une suite par hasard, qui permettrait de rattraper ce qui serait devenu un premier tome.
    Non. Par contre, j’ai lu des critiques très mitigées et je peux donc vous dire que je me range dans la catégorie des personnes très déçues.
    Normalement je laisse un livre que je n’ai pas aimé dans l’appartement, pour la joie des enfants et petits-enfants-déjà-grands qui s’y rendent régulièrement, mais j’ai eu un oubli en faisant mes valises

Sinon, j’avais emporté également la saga « le mouron rouge » dans la collection bouquin, mais de celui-là, j’avais déjà parlé…

C’est tout, mais avec les 2000 ans d’histoire de France, finalement c’était conforme à ce que je peux lire quand rien d’autre ne vient me distraire le soir (et l’après-midi pendant la sieste des parents).

PS : comme c’est étrange, le lien semble avoir marché…