Ca m'énerve…

Si je suis une adepte d’Internet, il n’en demeure pas moins qu’il y a un reflet de cette haute technologie qui m’énerve prodigieusement : le mail.

Au départ c’est très pratique pour communiquer, mais j’ai été saturée à l’époque où j’étais encore chez Truchon. Les consignes étaient en effet claires : toute demande devait être faite par mail interne. Même si vous vous trouviez à 2 mètres du correspondant.

Comme notre informaticien de génie n’a jamais su pourquoi nous ne recevions pas d’avis d’arrivée de mail, il me fallait aller vérifier ma boîte tous les 1/4 d’heure. Pour trouver un mail de Truchon (toujours lui) : « passez moi machin ». Il était en effet incapable de faire un numéro de téléphone, mais il pouvait me passer devant sans me préciser qu’il fallait que je lui passe machin : il lui fallait faire un mail. Je l’aurais pilé égorgé, écartelé, châtré, grillé, noyé, fusillé, parachuté sans parachute.

Nous étions nombreux à avoir un certain sens de la communication, et à nous donner nos consignes verbalement. Pour ma part j’avais un ANTIQUE cahier sur lequel j’inscrivais ce que j’avais à faire. Je rayais quand c’était fait. Mon premier chef direct aimait bien ce système qui lui permettait de vérifier où j’en étais, et il m’a avoué plus d’une fois que cela le rassurait… Mais Truchon détestait voir mon cahier, celui d’autres également, ou bien des post-it : ça ne faisait pas moderne… le moderne c’était le mail, l’agenda sous outlook, ou autre joyeuseté.

Mais là où cela commence à coincer, c’est que certaines personnes maintenant, semblent incapables de décrocher leur téléphone quand elles ont quelque chose à vous dire. Elles envoient un mail. Or, moi, j’ouvre ma boîte deux fois par jour : une fois le matin et une fois le soir. La personne qui m’envoie à midi un mail « viens prendre le thé vers 16 H 30 » peut toujours m’attendre. Je précise qu’elle est à 3 km, a le téléphone, et moi aussi… Et qu’elle m’enverra un mail pour me demander ce qui a pu m’empêcher de venir…

Et ça se corse encore. Il y en a qui nonobstant l’existence des post-its, petit carnet sur lequel on prend des notes, s’envoient des mails pour ne rien oublier. C’est pratique quand le serveur décide de faire grève. C’est agaçant quand on a pris nous, la peine de leur téléphoner pour leur demander quelque chose.

« Bon pas de problème, mais envoie moi un mail, je me le transmettrai au boulot, comme ça je suis sûre de penser à ton truc ». Et en plus macache… elle n’y pense pas plus. Et on a perdu du temps après l’avoir appelée pour lui faire un mail vachement important qui finira dans la corbeille.

C’est à tel point d’ailleurs, que Mrs Bibelot peste régulièrement. Elle n’a pas d’ordinateur, donc pas Internet, et ce n’est pas maintenant qu’elle va s’y mettre. Elle fait partie d’une association et ne reçoit donc régulièrement, jamais les convocations qui sont envoyées systématiquement par mail à tous les participants éventuels. Or sur ces participants, ils sont 3 à ne pas avoir Internet, mais il ne vient à l’esprit de personne de leur téléphoner, pour leur préciser que c’est champagne vendredi soir à 19 H…

Sans parler des familles qui communiquent à la maison à deux étages par msn (ou téléphone portable) (au pire) « chérie c’est l’heure de passer à table, on t’attend dans la cuisine ». Déjà pour certains, c’est Monsieur et Madame, assis chacun devant leur ordi, à 2 mètres l’un de l’autre, et qui dialoguent via msn.

Je l’ai vu de mes yeux, j’étais abasourdie… J’espère que c’est un cas vraiment isolé…