Le feu de cheminée…

feu-de-chemineeMardi 15 décembre : Johnny serait sorti du coma et aurait même prononcé quelques mots. Nous sommes ravis.

Fort hélas pour lui, nous attendions plutôt les résultats de l’ETO de papa qui avait lieu ce matin, pour apprendre qu’il lui reste des végétations microbiennes sur le machin truc chose gauche de son coeur (un nom à se flinguer), malgré le traitement de cheval qu’il subit depuis le 4 novembre.

Exit pour l’instant, la repose d’un défibrillateur, faut d’abord le débarrasser de ces fichues végétations (vous ne saviez pas qu’on pouvait avoir des végétations sur le coeur, nous non plus avant son hospitalisation du 2 novembre).

Maman était aux 100 coups, et manque de bol j’avais RV avec Acromion qui avait bien entendu 1 H de retard, et je n’ai donc pas pu l’accompagner à la clinique.

D’un autre côté je ne voulais pas qu’elle rentre toute seule chez elle à la nuit, avec un cafard qu’elle nous cache de moins en moins bien, et après une visite à ma soeur, je suis arrivée chez mes parents, avec l’idée de lui allumer un bon feu de cheminée qui l’attendrait avec moi.

Normalement le feu de bois c’est mon truc, Charles Hubert prétendait que j’avais dû être vestale dans une vie antérieure et que cela avait dû inspirer mes parents pour mon prénom. T’en foutrais moi des vestales, et pourquoi que je n’aurais pas aussi mis au monde des jumeaux malgré le voeu de chasteté, et contribué à la naissance de Rome ?

Ainsi pensais-je en rentrant des buches à ranger à côté de la cheminée pour épargner cette corvée à maman, et en préparant mon futur feu.

  • Du papier journal
  • 2 buchettes de PQ (quand on a une cheminée, les cartons de PQ sont généralement recyclés en allumes feu)
  • Du petit bois
  • Une petite petite buche
  • Une moyenne buche sur le dessus, le tout bien calé, et hop, un coup d’allumette, ça va aller tout seul.

Au départ cela semblait vouloir effectivement aller tout seul. Et puis la petite petite buche s’est mise à fumer, et je m’en suis pris plein la gueule en constatant que j’avais oublié d’ouvrir la trappe de la cheminée.

Bêtise réparée. Et que ça fume et que ça fume, et que ça me fait pshit et que ça périclite, et que la petite petite buche ne pense qu’à charbonner vaguement. Généralement un feu qui commence à charbonner vaguement va forcément vous faire chier. Mais normalement un feu de bois n’a pas le droit de me résister, je suis la préposée au feu, et on va voir ce que l’on va voir.

Enfin, on a entendu. Surtout le chat de mes parents qui ressemble à une loutre (rapport à son gabarit), qui, très intéressé par mon énervement, me regardait faire avec intérêt. Probable que ma mère ne procède pas de la même manière que moi.

Je ne sais pas quel langage les vestales utilisaient quand un bout de bois leur résistait. Certainement pas le mien, qui même mis à la sauce latine, ne laisse rien augurer de bon. Plus le temps passe et plus je suis grossière, en maison de retraite je vais carrément leur faire l’exorciste.!

Et cette putana de buche qui continue à faire de drôles de bruits en fumant, l’autre au dessus ne risquant pas de prendre.

Je remets du petit bois en soulevant les deux bûches : feu sauvé juste à temps, mais pas très en forme. PDBDM de petite buche de… censuré.

Je me rappelle qu’un mégot jeté dans les bois par un con peut faire flamber 5000 hectares de forêt et je jette le mien dans l’âtre. Les buches sont restées de bois. Et mon feu avait de quoi déprimer n’importe qui. T’en foutrait des mégots moi !

Tisonner ne servait à rien, à moins que je ne me décide à tisonner jusqu’à la mise en braises de la petite petite buche… Si j’aime bien m’occuper du feu, faut pas pousser non plus.

Je ressors, un peu énervée, à la recherche du bout de bois qui va tout faire bien aller, et je trouve effectivement un buchette bien sèche qui n’attendait que mon arrivée. J’enlève la petite petite buche, je mets celle là sur le peu de braises qu’il y a et alleluia, kir y est, Hélène y sonne, voici le feu vraiment parti (et la moyenne buche flambant de bonheur).

Après examen, la petite petite buche était un morceau d’un vieux meuble sacrifié un jour. Un morceau de bois ignifugé, ça on peut le dire, on va le garder pour une fois, quand le feu ronflera vraiment et que l’ignifugé ne pourra plus rien pour elle.

Il ne m’aura fallu éructer que pendant une bonne heure, épuiser le soufflet, abimer le tisonnier (mais non, je plaisante !), et surtout, surtout, employer un vocabulaire démentiel et non latin que si ma mère avait été là, elle m’aurait demandé ce que c’était que ce langage : je ne t’ai pas élevée comme ça, merde alors ! (c’est très exactement ce que j’ai mailé à Delphine, qui après les news du jour m’avait répondu : fuck, fait chier, putain (l’infection, pas son grand père)).

Les jours où ça ne veut pas, même allumer un feu n’est qu’un long calvaire.

La vestale (ne me manquait que la tenue, mais il fait un peu froid).