Nos chers petits anges…

ennui-copierIl y a deux semaines, ma soeur me téléphone pour me dire que sa fille, la petite fée, s’ennuyant, souhaiterait aller s’ennuyer passer l’après midi chez ses grands-parents, et est-ce que cela me poserait un problème d’aller la chercher en y partant ?

Un détour d’1km est effectivement problématique, et je précise que je passerai prendre la petite (11 ans) à 14 H 30.

La petite a un portable depuis peu, et elle ne se prive pas de s’en servir.

Je reçois donc à 14 H, deux textos, car inutile de rêver : elle ne m’appellera pas sur mon fixe, du fixe où elle se trouve…

  • Tatie peutu venir me cherché…
  • dans 30 mn

Moi, je la rappelle, pour lui préciser que 14 H 30 c’est ce qui était prévu avec sa mère, et que donc, à tout à l’heure ma puce.

Je la récupère souriante, avec une veste en laine digne de la Toussaint (ça commence*) et 2 DVD qu’elle ne pouvait pas regarder chez son père, qui ne possède qu’un home cinéma dernier modèle…

Elle est tracassée par l’heure, elle avait compris que je viendrais à 14 H, que c’est ce que sa mère lui a dit, et je lui précise que cela n’a pas d’importance.

Pourtant si.

Donc une fois arrivée, s’étant fait un chocolat, elle tripatouille son portable.

  • Qu’est-ce que tu fais ?
  • Ben tatie, je voudrais réécouter ma conversation avec maman
  • Tu ne peux pas
  • Ben si…
  • AH NON, moi je ne peux pas, c’est le FBI et le NCIS qui le peuvent !
  • Je lui ai précisé que les experts et la police le pouvaient peut-être aussi, mais elle a eu des doutes !

Et nos chers petits anges n’en loupent généralement pas une, comme Marion la petite dernière.

En train d’escalader je ne sais quoi dans le jardin de mes parents, et ses parents à elle se fâchant, parce que Marion, c’est très dangereux, tu pourrais tomber, te blesser, cause toujours

  • Ah oui et puis après je serais morte pour le restant de ma vie !

Et précisant quelques temps après à ses parents :

  • Ce n’est pas la peine que vous vous mariiez puisque je suis déjà née…

Je les adore 🙂

* Voir « conseils utiles aux ignorants qui ont mis au monde des filles », au chapitre de l’habillement…

La diffusion des séries américaines sur nos chaînes…

200405784-001Je me suis prise d’une passion perverse (j’ai beaucoup de passions perverses) pour les séries américaines. A quoi le chômage peut mener. Faut dire que pour les séries françaises à part RIS Police Scientifique, je n’ai pas trouvé grand chose de valable.

Ma première passion c’est Dr House. Il devrait être interdit d’avoir un charme pareil pour le gaspiller avec un aussi sale caractère. Même quand il boîte il est beau et ça tombe bien : il boîte tout le temps. En plus c’est un génie, et, voulu par le scénariste, le Sherlock Holmes de la médecine (avec lequel il partage pas mal de points communs). Quelle femme ne rêverait pas un court instant de séduire House avec un plus foutu caractère que le sien (ce qui lui couperait la chique) et un génie égal, même dans un autre domaine ? En plus on apprend l’existence de plein de maladies et on se tâte les ganglions à la fin de chaque épisode. On devient calé d’ailleurs : le traducteur s’est trompé et a confondu « hématies » avec « hématocrite ». Et pan ! Sherlock ou pas, de temps à autre un patient meurt : faut que ça reste crédible.

Du coup je me fade aussi NCIS, les Experts Miami (ou autres),  NY Unité spéciale, etc… (soit les séries bien meurtrières) et bien entendu Bones, le top du top.

Après House, c’est mon héroïne préférée, qui ramène tout aux cadavres avec une prédilection pour leurs nonosses qui lui parlent tellement qu’elle arrive à résoudre toutes les énigmes. J’adore aussi sa façon de juger un homme d’après sa musculature : elle le dissèquerait presque pour être certaine de ne pas se tromper (d’homme). C’est la femme fatale qui inspecte l’intégralité d’une fosse commune ou qui donne un visage à un squelette de 12 000 ans, avec un brushing toujours parfait, en se demandant quand elle aura le temps d’identifier les 150 000 échantillons d’os qui l’attendent dans l’arrière boutique en faisant des puzzles parfois, les WE et jours fériés. Là encore, j’admire.

Mais j’ai remarqué une chose par rapport aux gentillettes séries d’il y a encore 10 ou 15 ans : le débarquement en force des médecins légistes (même dans la série française), et surtout l’étalage de cadavres dans des états pas possibles sur des tables d’autopsies. Ceci dans toutes les séries, les premières visions d’horreur ayant lieu au moment où un passant qui du coup va être ravi d’être allé aux champignons, voit le cadavre. Arrive le médecin légiste avec son appareil photo et son thermomètre à foie pour dater l’heure et le jour du décès (parfois…)

Jadis on voyait le dit médecin lire son rapport aux autorités, le cadavre planqué sous un drap. Là, on ne nous cache absolument rien (sauf une certaine région chez les hommes, au niveau de la feuille de vigne).

Il y a les crâmés, les putréfiés dans l’eau depuis un bon bout de temps, les enterrés vivants il y a 15 ans, les momifiés, les coupés en morceaux, les squelettes avec encore quelques bouts de chair (marrons), les corbeaux qui se délectent d’un pendu (suicide ou pas ?), le malheureux tombé du 16ème étage dont les avants bras brisés précisent qu’il a essayé d’amortir la chute (et ne s’est donc pas suicidé)  j’en passe et des horreurs meilleures.

Cadavres dont on ne nous épargne pas la vision, sur lesquels tout le monde se penche souvent sans masque, sans haut le coeur apparent, alors que le médecin légiste se frotte les mains, en exhibant (sans gant ou si peu) une main arrachée facilement grâce à la putréfaction, affirmant avec certitude « femme, 1 m70 environ, couturière ».

Il y a des cas où l’on fait bouillir la tête pour récupérer le crâne au plus vite (Miami), d’autres où après avoir pris les clichés utiles on donne les morceaux en pâture à des vers pour nettoyer le squelette plus vite. Il y a le spécialiste des insectes mangeurs de cadavres, celui qui traque le cheveu dans l’estomac de la victime empoisonné par un gâteau fait par une femme aimante dont on isole immédiatement l’ADN, bref, c’est passionnant, et ça renvoie direct « urgences » au rayon « pour enfants ».

J’ajoute qu’à l’âge de 30 ans, à la première vision du corps à moitié décomposé (surtout la tête, ce sourire mortel est horrible), j’aurais changé de chaîne… Maintenant il y en a tellement partout, dans toutes les séries, que l’on s’est grandement habitués. Et je trouve la mention « déconseillé aux moins de 10 ans » plus que soft. Sûr qu’un gosse de 11 ans peut regarder sans être traumatisé. A mon époque préhistorique, c’était « interdit aux moins de 15 ans » (ou 16, ou 18), les parents prenant leurs responsabilités et nous refusant généralement le visionnage de l’horreur absolue (parfois un baiser trop torride pouvait justifier l’interdiction, alors le sadique cannibale violant ses cadavres  après les avoir enterrés 3 semaines, je ne vous raconte même pas, ça n’existait pas).

Ceci pour dire que la banalisation de la mort vue vraiment en direct va vraiment bien avec notre époque ou tout va mal : bien au chaud sur le canapé même au chômage, on se dit qu’on a de la chance d’être toujours vivant et à mon sens (mais j’ai mauvais esprit), ce n’est pas pour rien… Peut-être que tout n’est pas bien ciblé, car perso, quand je regarde la magnifique photo de mon illustration, j’ai comme un malaise et je ne suis certainement pas la seule…

J’admire donc ces séries assez gores qui arrivent à nous passionner malgré tout car l’enquête se tient généralement très bien, et surtout l’intelligence des chaînes françaises qui nous programment les épisodes.

Dans le désordre

Farpaitement. Quand il y a deux épisodes qui se suivent n’imaginez pas qu’ils vont vous les passer à la suite, comme prévu à l’origine : ce serait trop facile. La deuxième partie, vous la verrez dans 3 semaines, quand vous aurez oublié l’intrigue de la première, bien fait pour vous.

Idem avec les disparus. Parfois en effet un coéquipier d’une célèbre équipe d’une célèbre série se fait descendre (il faut que cela reste vraisemblable) et tous les flics traquent naturellement le tueur et finissent par l’avoir. Et puis c’est la résurrection du mort 3 semaines après croyez-vous, car le voilà à nouveau. Vous attendez l’explication : en fait il n’était pas mort, c’était un coup monté du FBI. Pas du tout : vous avez autant d’intuition qu’une courgette. C’est TF1 ou M6 qui a décidé de vous programmer 2 épisodes de la saison 2 après 2 épisodes de la saison 6.

ON décide pour vous ce que vous pouvez regarder ou non. Quand on regarde Bones, c’est que l’on n’a pas franchement envie qu’une censure typiquement française décide à votre place ce que vous pouvez ou non voir… Mais si. ON a décidé au départ de vous épargner le premier épisode de Dr House. Devant le DVD on se demande pourquoi…

House retrouve l’usage de sa jambe pendant quelques épisodes, passés au mauvais moment (je le sais, j’ai acheté les DVD, là c’est dans l’ordre, hé hé), puis boîte à nouveau, puis refait un jogging. Il n’arrête pas de changer d’équipe, faut suivre. Seule solution si vous n’avez pas les DVD comme moi : aller voir sur internet, vous apprendrez que vous allez visionner « saison 4 épisode 13/24 puis 12/24 ??? et après saison 2 épisode 3/24)

Bones a un collègue étudiant fort brillant qui  se fait serial killer, certain de connaître toutes les ficelles. Il se fait prendre évidemment et file en tôle (normal). On va le voir en tôle pour lui demander de l’aide pour une ou deux enquêtes et puis paf ! il est à nouveau derrière son microscope à dépister pasteurella pestis. C’est normal c’est la saison d’avant, et non une grâce du gouverneur toujours très attendue dans les films américains.

Bref, on aime ou on n’aime pas ce genre de séries, ça occupe ou pas correctement une soirée (2 jours après généralement, on a oublié les épisodes, quand ce n’est pas le lendemain matin), mais la moindre des choses, c’est qu’on nous passe les épisodes dans l’ordre.

Imaginez un peu une série sur l’histoire de France, où l’on nous passerait Jeanne d’Arc avant Philippe le Bel, François premier après Napoléon, et l’invasion romaine juste après…

Faites moi penser à vous causer des programmes d’histoire de mes derniers neveux et nièces quand ils étaient encore en primaire et que je les faisais réviser, pour leur plus grande joie, pendant les vacances d’été…