Pensées d'outre tombe de Diabolos…

Mon_animal_de_compagnie

Je n’ai jamais compris comment j’étais arrivé « avant ». Je me souviens que quelqu’un s’occupait de moi en me léchant tout le temps, avec une langue râpeuse et que c’était très désagréable, sauf que chez ce quelqu’un, il y avait de quoi boire, s’empiffrer même, après avoir trouvé la bonne tétine.

Nous étions plusieurs, mais nous nous sommes perdus de vue assez rapidement, et j’ai débuté ma « vie » dans un restaurant, ou plus exactement dans la cuisine d’un restaurant.

D’où ma passion pour l’eau. Je n’avais qu’à passer la patte sous le robinet, et HOP, ça coulait, je me douchais et cela amusait tout le monde.

Ce n’est pas le moment de vous raconter toute ma vie : chaque chose en son temps. Je reste dubitatif. Si je ne sais pas comment j’étais arrivé « avant », je n’ai pas compris comment je suis arrivé « ici » maintenant.

J’étais très mal, et je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. ELLE s’occupait de moi comme elle pouvait, j’avais soif soif soif, mais pas faim, mais je ne pouvais plus évacuer quoi que ce soit, ou me déplacer pour boire.

Heureusement qu’ELLE était là pour la soif. Le reste je m’en foutais, elle allait tout arranger.

Il y a eu un épisode dont je ne me souviens pas. Je me suis retrouvé les quatre pattes écartées dans ma chère baignoire, et c’est ELLE qui m’a séché et enveloppé dans une serviette. Puis elle m’a pris dans ses bras, et je suis parti avec elle chez le mec qui manque de respect aux chats, mais je m’en foutais totalement, plus rien n’avait d’importance.

J’ai senti que je m’endormais, la tête dans la main de ELLE qui pleurait et je me demandais pourquoi.

Quand je me suis réveillé, ELLE ne m’a rien expliqué du tout. ELLE n’était pas là. J’ai pris juste un petite baffe  patte douce d’une chatte noire qui m’a expliqué immédiatement que je l’avais injustement remplacée et que c’était un scandale.

Et que d’ailleurs, je ne pourrais plus communiquer avec ELLE, car nous étions désormais ailleurs.

Il y avait du monde qui m’attendait : la petite noire qui n’acceptait pas que je puisse avoir pris sa place, une tricolore qui se léchait la patte en déclarant qu’elle attendait les filles de ELLE, et une autre, assez jolie d’ailleurs, qui s’amusait avec une énorme chienne qui semblait regarder en bas, elle aussi.

La chienne, j’ai évité de discuter avec. Je n’ai jamais aimé ces bêtes là, qui remuent la queue quand il ne faut pas, et ronronnent à l’envers…

Tout le monde était d’accord sur UN point : c’était tout le monde qui avait le plus compté. Les problèmes de parenté étaient insolubles : je suis la fille de, qui était la maman de, et la cousine du côté de la bicyclette du grand-père truc, donc de nombreuses chiennes discutaient entre elles.

C’était compliqué. J’avais tout à coup plein de soeurs, de cousines, de tantes et soeurs à la fois, j’avais le tournis…

Dans un coin, il y avait un petit bout de chat noir et blanc qui miaulait de temps à autres pour nous expliquer qu’il était le fils de la fille de ELLE.

Donc, laissez moi chercher un peu : mon neveu…

« Pas du tout » a dit la noire à la patte douce mais quand même genre baffe qui tue, « c’est mon neveu à moi, car j’étais la soeur de la fille de ELLE ». Du coup elle s’en occupait un peu du minot, pour lui expliquer la vie, mais visiblement il était parti trop tôt pour nous comprendre, nous…

Insoluble.

Tout est insoluble ici d’ailleurs. En bas c’est le bordel, je ne vous raconte pas comment c’est en haut.

On attend sa maitresse chérie, on la voit arriver, mais elle, attend une matraque à la main, un mari aimant qui lui avait promis fidélité à vie et qui en fait, s’est remarié 3 fois. Quand il arrive et que ses 4 femmes l’attendent chacune avec une arme et des réponses que j’exige immédiatement, on fait ceux qui ne les avons pas vus…

Du côté des rois de France et de la noblesse, ce n’est pas mal non plus, ça se courchasse dans tous les sens, parce que quand on est LA on sait TOUT et on a TOUT compris…

Du coup, nous, on reste entre nous et on mange de la crème et du steak haché. Moi je me baigne en plus, et en cela je me sens incompris, sauf par les tigres, mais s’il fallait que je m’étende sur le problème des tigres on serait encore là dans 1000 ans, au moins.

Nous n’avons pas discuté très longtemps des aléas de la vie en haut. Enfin, haut, bas, c’est subjectif et cela n’a aucune importance en fin de compte.

Genre 10 jours après mon arrivée, grand maximum, si les jours se passent comme « avant », nous avons reçu une nouvelle recrue et de quoi alimenter la conversation, décider des problèmes de cousinages et parenté, etc…

J’ai senti que l’on serait potes tous les deux. Nous sommes de la même famille, mais nous n’avons aucun antécédent de jalousie ou de prédominance, même si lors de mon dernier été, j’avais senti parfois, son odeur sur ELLE.

Sacha est désormais avec moi…

sacha-4