Les feuilles mortes se ramassent à la pelle (2)

feuilles-mortes1Donc il fallait « brûler tout ça ma chérie » (le contenu des 3 sacs poubelles), et là j’étais piégée, car j’adore faire du feu.

Dans une vie antérieure, j’ai dû être pyromane ou vestale… Et ma mère le sait : je tiens d’elle…

Je ne peux pas résister…

DONC : j’ai sorti le brûleur (un truc en acier inox planqué dans une cabane).

DONC : j’ai commencé à entasser des journaux…

DONC : j’ai commencé à brûler les feuilles mortes qui hélas, tombaient plus vite que je ne brûlais celles tombées bien avant, donc j’ai compris ce qu’était le tonneau des Danaïdes…

Maman a DONC commencé à brûler dès potron minet (quand vous vous endormez en gros…) pour m’accueillir dès mon lever par des « aïe j’ai mal au dos, je me demande ce que j’ai fait« . Malgré tout le respect que je dois à ma mère, elle commençait à me gonfler avec ses feuilles…

Rester zen… Tout en n’oubliant pas malgré tout d’aller alimenter le feu de feuilles mortes bien mouillées.

Je pouvais, facile, faire des signaux de fumée, mais à qui ??? Et comment faire réellement SOS ???

Un matin, au réveil j’ai entendu les jardiniers passer leur soufflette. Oh joie, j’allais enfin être débarrassée des feuilles mortes…

Pas du tout.

Mrs Bibelot leur avait demandé de remplir ses fameux sacs qu’un de ces jours je m’en vas brûler, en oubliant que des hommes mesurent le poids d’un sac de feuilles mortes mouillées à leur manière.

Qui n’est pas la mienne, car pour charger les sacs dans la voiture avec la promesse d’aller moi-même décharger le tout (sauf les sacs, éternellement récupérables eux) à la déchetterie, j’en ai chié un russe.

Au moins.

L’homme de l’art passant par là, tout à fait par hasard, se proposa en toute innocence et avec galanterie : « t’inquiètes, je m’occupe de tes sacs mardi ».

Sauf qu’il ne savait pas (et moi non plus), qu’il y avait des sacs de rab que Mrs Bibelot avait fait planquer par les jardiniers (sans doute en imaginant mes cris d’horreur) dans un endroit très obscur et peu fréquenté, vaguement du côté de la chaudière, entre des lilas et un mur qui s’écroule…

En plus, POUR MON PLAISIR, elle avait fait entasser le solde de tous comptes des feuilles, dans le milieu du jardin. Un gros tas…

« Que tu brûleras avec plaisir ma chérie »…

L’homme de l’art s’étant fait prendre dans un PAC* digne de ma mère, et qui m’était destiné au départ, se sentit le devoir de tout emporter à la déchetterie. Moyennant d’utiliser le break de papa à son maximum, y compris le siège passager…

Et le temps se dégradant, faire du feu me devenait de plus en plus difficile (un journal = 10 feuilles mortes).

DONC :

  • Le tas n’avait diminué QUE de moitié en quelques jours
  • Mrs Bibelot, de voir ce tas dégradant sa pelouse à coups sûr, en était à nouveau malade
  • DONC la femme de ménage a mis ce qu’il restait dans 77 sacs
  • Puis les a chargés dans la voiture

Et ma soeur et moi sommes allées porter le tout à la déchetterie ce dernier samedi, en maudissant les feuilles mortes…

Maintenant c’est mon tour. Pour 50 euros de plus par an, seulement, les jardiniers emportent eux-mêmes les déchets verts à la déchetterie.

J’ai épluché les devis…

Je suis donc en train de mener une opération psychologique de grande envergure, parce que maman doit signer son contrat 2012 avant le 25 décembre, et que 50 euros, ce n’est pas cher ! (oh que non ! car je ne vous raconte pas l’histoire des déchets de tonte de gazon…)

La vie n’est qu’un long calvaire…

*Piège A Cons ou Couillons, c’est selon d’où vous venez et l’état d’esprit dans lequel vous êtes…