J'ai (encore) emmené Diabolos à Paris… (Part 2)

Mon_animal_de_compagnie

Le mercredi je pars à la recherche de l’itinéraire qui m’avait servi pour me perdre, la bonne rue étant en travaux en septembre dernier…

Impossible de remettre la main dessus, et tous les sites « itinéraires » refusent de me donner le trajet que je connais théoriquement, à savoir quitter le périf sud Porte de Montreuil pour m’égarer dans le 20ème…

Non, ils ont décidé de me faire passer ailleurs. Or, je veux faire 90 % du voyage sur une portion que je connais !!!

Delphine me rassure, Porte de Montreuil n’est finalement pas le plus simple, je t’envoie un mail ma petite maman, pour t’expliquer à partir de la Porte de Vincennes. Elle ne sait pas comment arriver Porte de Vincennes, mais ce n’est pas grave, moi je sais, pour une fois…

Je lis le mail en diagonale. On ne devrait jamais lire les trucs en diagonale, surtout quand « ON » c’est moi, et que je pars à Paris en voiture. En rayé, ce que je n’ai pas lu.

« Porte de Vincennes direction nation
prendre la rue des pyrénées qui se trouve être la deuxième à droite (deuxième à partir de la porte de vincenne). Puis remonter la rue. Prendre la Xème à gauche etc…

Je note donc scrupuleusement NATION, deuxième à droite, puis Xème à gauche, sans oublier le ETC… très important.
  • Je pshitte du Feliway qui rend les chats heureux, dans la caisse de transport de Diabolos qui n’est tout à coup pas du tout heureux, vu déjà que sa caisse à litière a disparu de la cuisine, ainsi que son petit couffin du salon, et qu’il sent l’arnaque arriver.
  • Pour lui phéromones apaisantes = voyage en voiture, c’est clair.
  • Je le récupère dans le clic clac de l’ancienne chambre des filles
  • Il miaule
  • Je miaule en retour, ce qui ne donne aucun résultat,  et j’arrive à le faire entrer dans sa caisse malgré les 4 pattes écartées, je ferme la caisse, et il débute « l’air des bijoux« .
  • Je hais « Faust »
  • En voiture
  • 12 H 45 : ca démarre
  • Jusqu’ici, tout va bien.
  • Ca roule
  • Pas tellement en face, le vendredi après midi les embouteillages commencent sur la RN10 dès 12 H 47 (la preuve) dans le sens Paris =>Province. Je vais me faire chier pour rentrer.
  • Pour l’instant tout va bien
  • Prise du périf sud, curieusement fluide
  • Ah non, un bouchon (cela m’aurait manqué)
  • « Diabolos tais-toi »
  • « Miaou » répond-il en grattant frénétiquement dans sa caisse.
  • Feliway un jour Féliway toujours seulement.
  • Porte de Vincennes, je suis sauvée, je sors.
  • Je zieute mon mémo, NATION est fléché, c’est aisé.
  • Je passe entre les colonnes de NATION
  • Puis je m’engage sur le rondpoint de la place de la NATION
  • Chic il y a une contre-allée, je vais trouver aisément la deuxième à droite.
  • Il est 13 H 45, pour être chez Delphine à 14 H je suis large.
  • Quel dommage de ne pas pouvoir contempler avec admiration dégoût les horribles statues figurant la Nation, la Liberté en avant, la Victoire en chantant et j’en passe. Ce n’est pas de ma faute si sur le plan artistique je les trouve d’un goût douteux…
  • Y’a aussi le mec je ne sais plus où avec le même bonnet, la bouche ouverte parce qu’il chante, à poil avec juste un morceau de chiffon cachant le plus intéressant de l’homme, qui brandit lui aussi un drapeau, mais ne nous égarons pas…
  • Je déteste l’image de la République avec bonnet Phrygien. D’autant que Liberté ou République ont toujours un nichon à l’air. C’est confortable sans doute pour brandir un drapeau.
  • M’en fous de la République et de la Liberté en avant (la Victoire en chantant m’échappant tout à coup totalement), je prends la deuxième à droite. En suivant donc les indications, puisque le nom du boulevard n’est pas visible de là où j’arrive. Le nom du boulevard est visible uniquement pour ceux qui emprunteraient le sens interdit, puisque je suis sur une voie à circulation sens unique.
  • Merde, ce n’est pas le bon boulevard.
  • Si je croise celui qui a accroché les noms des rues dans Paris, je l’émascule.
  • Ceci pour le cas où un masochiste attendant la mort se promènerait tel un homme sandwich avec écrit en gros « c’est moi qui ai accroché TOUS les panneaux dans Paris et je vous emmerde »
  • Même Bruce Willis il ferait pas.
  • Je tourne dès que je le peux.
  • Je reprends la contre allée, nettement moins optimiste qu’il y a 5 minutes.
  • Je demande à trois reprises où est cette fichue rue que je cherche
  • On me répond trois fois que c’est la prochaine à droite.
  • Putain ce n’est pas possible, c’est toujours le dernier Kinder Bueno et la prochaine à droite !!!!
  • A gauche d’un autre côté ce sont ces statues vraiment moches !!!!!
  • La Xème fois (je ne sais plus compter)  je me retrouve Boulevard Charonne. Je sais que je ne suis pas loin, mais la carte du 20ème ne s’est pas incrustée correctement dans mon cerveau.
  • Pourtant je l’ai fixée pendant 10 minutes la veille, avec les jumelles, la loupe de papa.
  • Puisque c’est comme ça, je me gare sur un passage piéton et j’attends la mort.
  • La mort risque d’être lente à venir, même si le jour fatal où elle va se pointer, ce sera forcément trop tôt, on est d’accord, mais je ne suis pas en état de philosopher.
  • Du coup j’appelle Delphine en éructant que j’attends la mort, et qu’une putain de bordel de merde de connasse m’a indiqué la mauvaise direction
  • Delphine me suggère d’être polie,  de ne plus attendre la mort, mais d’aller rejoindre la contre allée de la place de la nation, de me garer où je peux en mettant mes warnings : elle arrive.
  • Au moment où j’ai réussi à me remettre dans la bonne direction, elle me rappelle pour me dire de rester Boulevard Charonne, elle arrive.
  • Putain, je ne peux pas rester Boulevard Charonne vu que je viens tout juste de le quitter retrouver la contre allée. D’ailleurs, je suis garée avec mes warnings entre une station de Vélib et une station RER et j’attends la mort je l’attends de pied ferme.
  • Le prochain qui me demande la direction de l’abbaye des Vaux de Cernay dans mon coin, je le dirige direct sur Trappes zone de non droits,  ha mais !
  • « Miaou » fait le chat
  • « Ta gueule » que je lui réponds.
  • A tous les coups Delphine va me rappeler pour me demander dans quel angle je suis.
  • Place de la Nation et… pas d’indication du nom de la première à droite. Ce doit être visible du mauvais côté.
  • Si un homme sandwich se pointe, vantant les mérites de signal, je l’émascule avant de le sodomiser avec son tube de dentifrice et de l’égorger.
  • Je demande à une dame qui me précise que c’est le boulevard machin truc.
  • Au moment où elle me donne cette précise indication, je vois ma fille dans le rétroviseur.
  • Je suis sauvée.
  • Elle monte dans la voiture en rigolant un peu tout de même, et prend la caisse de Diabolos sur ses genoux.
  • « Miaou » fait le chat sur un autre ton, car il a reconnu sa soeu-soeur…
  • Je précise à Delphine que j’eusse mieux fait de m’en tenir à la porte de Montreuil, où j’ai des potes pompiers ou flics.
  • Plein de potes pompiers ou flics.
  • Elle me dit que l’imparfait du subjonctif fait un peu has been, et qu’effectivement j’ai dû bien m’énerver.
  • Je cause à l’imparfait du subjonctif si je veux, et je trouve hallucinant qu’elle ait trouvé le bon nom du bon temps en même pas une seconde. Parce que si l’on sait parler et écrire, à partir d’un certain âge on ne sait plus quel temps on emploie ou ce qu’est un complément circonstanciel de temps ou de lieu (parce qu’on s’en fout).
  • Sans vouloir me jeter des pétales de roses, il est vrai néanmoins n’est-ce pas, bien sûr, que j’emploie assez facilement l’imparfait du subjonctif.
  • Elle me répond qu’on réformera l’éducation nationale un autre jour et m’intime l’ordre de démarrer. Puis de couper mes warnings…
  • 12 minutes plus tard, après avoir eu pendant le trajet avec Delphine transformée en GPS,  l’explication du fait que j’avais lu le mail en diagonale, je n’avais pas à aller jusqu’à NATION,  Crac, une place de libre, juste au bon endroit, dans la bonne rue.
  • C’est louche.
  • Non me dit Delphine ce n’est pas louche il y a toujours de la place à cette heure là.
  • Comme je n’ai évidemment pas la saleté de carte de paiement spéciale Paris, je suis bonne pour une prune à 11 euros, mais tant pis, dans Paris à vélo on dépasse les autos, à la guerre comme à la guerre.
  • OUF, la livraison du chat va pouvoir se faire…
Des fées se sont penchées sur mon berceau. L’une d’entre elle tenait à la main le livre « plans de Paris rue par rue et arrondissement par arrondissement », relié tout cuir, bien lourd, et elle me l’a laissé tomber sur la tronche.
J’vois qu’ça…
Et la prochaine diagonale que je rencontre, je lui pète un genou…
Je ne précise plus rien concernant les publicités vivantes…
La vie n’est qu’un long calvaire…