C’est le printemps…

EmileIl ne travaille pas ce jour là, il se promène…

C’est le printemps qui explose dans la forêt, celle qu’il aime tant, qu’il a parcourue avec son père pendant toute son enfance. C’est le printemps de sa vie encore.

Tout va tellement bien, comment cela pourrait-il être mieux encore ?

Il est jeune, il est beau, il a une femme jeune et belle qui l’aime et qu’il aime, un fils qui promet… Continuer la lecture de « C’est le printemps… »

TOUS MORTS !!!**

97684120C’est un bleuet, sobriquet donné par les poilus à la classe 17*, parce que les soldats de cette classe n’ont connu que le bleu horizon pour uniforme.

Tout jeune soldat en bleu horizon, il a déjà connu les horreurs de la guerre, et dans sa tranchée, il médite, redoutant le jour qui vient.

Il pense à sa fiancée à qui il a promis, en y croyant vraiment, de rentrer. Il sait maintenant que cette promesse n’était qu’une utopie. Les plus anciens dorment, réfugiés dans la crasse imposée, en proie à la vermine qui les dévore, sous des abris de fortune pour se protéger de la pluie. La vie ici, n’a pas plus de sens que sa promesse d’innocent ne sachant plus ce que peut être « rester vivant ».

C’est la nuit, c’est la trêve, c’est le moment où l’on peut se donner le luxe de penser de différentes façons. Quelques uns qui ne peuvent plus dormir, s’occupent à forger de jolis souvenirs. D’autres écrivent. Pour tous, il est le bleuet. Le petit jeune, celui qui ne sait pas tout, mais qui a tout compris très vite et qui en sait de toutes manières bien trop pour son âge.

L’inconnu auréolé d’une drôle de lumière apparait tout à coup, il pense que c’est une intox de l’allemand de la tranchée d’en face le bleuet, mais pénétré soudain d’une tranquillité suspecte, il renonce à soupçonner n’importe quoi.

Car l’inconnu parle tout à coup, et il faut lui répondre.

  • Soldat, de quoi as-tu peur ?
  • De mourir. Demain, j’en suis certain, nous partirons à l’assaut. J’ai peur de ce jour à venir qui sera peut-être mon dernier jour.
  • Et pourquoi as-tu peur de mourir ?
  • Mais parce que la mort c’est horrible, c’est le rien, le néant, c’est l’absurde… J’ai ma fiancée qui m’attend, des enfants en devenir, ma vie à vivre bordel !!!
  • La mort c’est horrible ?
  • Oui.
  • Tout le monde meurt. Tous les êtres vivants meurent. C’est le destin de la vie, sans la mort, il n’y a pas de vie.
    La non existence représente bien plus que l’existence. Les vivants sont rares…
  • C’est con. Ca fait peur. C’est moche. Ca pue. C’est le néant, le rien, c’est horrible !!
  • Oui peut-être…
  • Tu es venu là pour m’empêcher de penser ?
  • Non, justement, pour te faire penser autrement.
  • Je préfère m’allumer une cigarette que de t’écouter…
  • Ta cigarette ne me dérange pas Bleuet… tu te souviens de tout ce temps où tu n’étais pas né ?
  • Non
  • Pourtant, je peux te dire que cela représente un sacré bout de temps, une éternité presque. Tu vois un peu ce que c’est que l’éternité ?
  • Non
  • Et l’éternité où tu n’existais pas, tu ne t’en souviens donc pas ?
  • Non
  • Et cela te fait peur ? Cela t’a laissé de la peur ?
  • Non
  • Pourtant c’était le rien, le néant
  • Oui mais je ne m’en souviens pas, alors cela ne compte pas.
  • Et quand tu vas mourir, tu vois cela comment ?
  • Tu m’emmerdes
  • Oui, et c’est pour cela que je veux que tu me répondes.
  • Je le vois… je le vois, comme un moment soudain que je n’aurais pas vu venir, un moment où je vais tout oublier.
  • Oublier quoi ?
  • Que j’ai vécu. Je vais même oublier ce putain de bordel de merde de moment où un mec étoilé et lumineux sera venu me parler ici bas où nous sommes déjà en enfer mes compagnons et moi.
  • Pourquoi dis-tu « déjà en enfer »… Tu ne crois en rien après la mort…
  • Non. Quand on a vécu ici, Dieu est tout simplement impossible. Il ne reste que l’enfer, mais…
  • Alors pourquoi as-tu peur ? Puisque tu vas tout oublier…
  • Tais toi ! puisque je vais tout oublier, et j’y pensais avant ton arrivée maudite, ce sera comme si je n’avais jamais vécu !
  • Précisément. Et puisque que l’avant de ta venue dans la vie ne te fais pas peur, pourquoi avoir peur de l’après ?
  • Parce que…
  • Parce que tu ne te souviendras plus de rien ?
  • Oui
  • Parce que finalement, pour toi, tu n’auras jamais existé ?
  • Ouiiiiiiiii
  • Mon petit gars, tu te fais du mauvais sang pour rien. Tu l’as compris finalement. Dès que tu auras exprimé ton dernier soupir, ce sera comme si tu n’avais jamais existé. Dans ton souvenir en tous cas. Qui n’existera plus quand ton crâne explosera et que ton cerveau se putréfiera…
  • Tu es venu pour me remonter le moral ? C’est réussi !!!
  • Non, je suis simplement venu te dire, que quoiqu’il advienne, d’après toi, vous êtes déjà tous morts… Tous les êtres vivants sont morts avant même d’avoir vécu, c’est une triste fatalité.
  • Je te remercie de ta visite, et je ne te retiens pas…
  • Alors je te laisse… Mais de ce que je t’ai dit, retiens le « d’après toi… »

Le Bleuet est rentré intact. Quoique… Effectivement…

Il est rentré pour vivre sa vie, faire des enfants, mais en étant déjà mort… Il n’a laissé qu’un journal commentant cette étrange visite dans les tranchées, qui l’avait laissé à la fois plein d’espoir et de résignation devant la mort et la vie.

Cette année, le 11 novembre, date de l’armistice 1918 tombe un vendredi et vous permet de bénéficier d’un WE prolongé.

J’espère que vous aurez tout de même une petite pensée pour ces millions de morts, ces vies brisées, ces vies gâchées,  qui vous font bénéficier de congés…

Je sais, je radote, mais cette guerre inutile et stupide, n’aura fini de me tourmenter que le jour où j’aurai tout oublié.

Mes peines  et mes joies… Et mes vieilles dames, porteuses de souvenirs et d’hommages… (ICI)

* je précise pour le bleuet, le symbolisme du coquelicot ne vous ayant bien évidemment pas échappé 🙁

** Tous morts, parce que tous ceux qui l’ont vécue cette guerre, sont désormais partis, et que seuls parfois, leurs enfants se souviennent encore d’un mauvais cauchemar d’enfance… Pour moi, ils sont tous morts…

11 novembre…

11_novembreCette année le 11 novembre tombe un jeudi, et permettra à beaucoup de faire le pont, sans forcément penser que ces congés ils les doivent à la fin de l’horreur absolue d’une guerre absurde.

Un jour férié c’est un jour férié, c’est sacré, on ne travaille pas et c’est vachement mieux de ne pas travailler un jour où l’on travaille d’ordinaire (enfin c’est mon point de vue). Je n’ai pas d’états d’âmes particuliers lors des jours fériés, sauf pour 2 : le 11 novembre et le 8 mai.

Parce que ces jours là, si vous restez chez vous à vous la couler douce et à faire la grasse mat
mes lecteurs adorés (et moi avec quand je bosse),
c’est
parce que des millions de gens sont morts
et que l’on a décidé de se souvenir d’eux
.

Et que j’ai donc décidé de les honorer chaque année, parce que je suis chiante…

Le 11 novembre est la date anniversaire de l’armistice de 1918 qui nous préparait la guerre mondiale qui allait suivre, comme si une ne suffisait pas (Hitler s’est assez servi de l’humiliation de l’Allemagne en 18 pour réclamer des guerriers). Vous vous en foutez, vous êtes nés après, mais n’oubliez jamais que vous vivez sur ces morts… Nous ne sommes que l’avenir de ceux qui sont morts en pensant nous le donner meilleur… (espoir insensé, vu la nature humaine)

Le 11 novembre quand que j’étais petite, j’aimais bien : il n’y avait pas école. Jusqu’à ce jour fatal où j’ai assisté à une scène que je n’oublierais JAMAIS. Après je n’ai plus jamais pu le voir uniquement comme un jour férié où l’on fait la grasse mat. Le mal, la souffrance, rôdaient…

J »avais mon arrière grand mère et sa soeur : tante Hortense (que mon arrière grand mère appelait « la gamine » d’ailleurs). Qui avaient connu en plein cette guerre. Je me disais qu’elles étaient déjà vieilles à l’époque vu qu’elles avaient déjà 28/30 ans environ lorsque cela s’était terminé… (leur vie quasiment sur la fin, 30 ans c’était vieux pour moi qui en avait 14, ça fait sourire après coup)

Ce jour là, pour un repas quasi dominical , elles avaient ressorti de vieilles photographies (oui on disait avec « graphie ») et les avaient commentées, sans que mon grand père ne moufte (pourvu qu’elles ne parlent pas du Général…). Les photos étaient celles du mariage de mon arrière grand mère, des parents de mon grand père donc… Il restait pensif et mélancolique.  Nous savions qui étaient ces jeunes gens souriant et heureux en ce jour de fête vraie. La photo avait été prise en 1910 et ils savaient s’amuser et profiter de la vie. Mon grand père regardait peu : il savait.. Il se souvenait de ce qu’avait été cette guerre pour le petit garçon qu’il était…  Je l’ai compris après.

« Tous morts » disaient-elles avec tristesse. Oui pour ces deux familles tous les hommes présents sur cette photo montrant une jeunesse heureuse et optimiste, étaient morts pendant cette guerre, sauf le marié qui avait eu la chance de revenir, gueule cassée et gazé, il en est mort (des gaz) quand les allemands ont envahi la France à la suivante. Les allemands en France il ne pouvait vraiment pas supporter, il a cessé de lutter contre ses poumons en vrac, alors qu’il s’était battu jusqu’au bout de l’horreur en disant « plus jamais » (il avait eu du bol, il avait été blessé et gazé rn 1916..). Oui cet homme que je n’ai jamais connu avait tenu le coup jusqu’au bout en se disant qu’il épargnait l’horreur aux générations futures… Ils y croyaient vraiment, tous, que c’était la der des der…

Le repas s’est achevé tout de même sur le dessert, les hommes sont partis à la chasse, maman avec mes emmerdeurs de frère et soeurs, et je suis restée seule à écrire mon journal, tâche importante lorsque l’on a 14 ans…

Et tout à coup… Elles s’étaient fait un thé, et elles se souvenaient. Tout haut, ne pensant pas que dans mon escalier (où j’adorais écrire), je pouvais les entendre et d’ailleurs je ne faisais pas plus de bruit qu’une souris (et encore).

Oui ce 11 novembre c’était « le souvenir » (et non la célébration) de la fin de cette horreur, sauf que les morts ne se relèveraient jamais même si le jeu était terminé. Tante Hortense avait perdu son fiancé (qu’elle n’a jamais remplacé), une majorité des cousins, petits cousins, amis étaient morts, certains dès le début, d’autres sur la fin (un chanceux le 11 novembre 1918 précisément 4 heures après la signature de l’armistice, un autre 2 jours après). Une grande majorité des hommes présents ce jour heureux étaient morts. Amis, cousins, ils avaient tous déserté la terre entre 14 et 18… Pour elles le 11 novembre c’était la journée où elles revivaient quatre années qui avaient plombé leurs vies.

Le marié était encore à l’hôpital le 11 novembre 1918 et ne redeviendrait jamais comme avant après tout ce qu’il avait vécu et vu ce qu’il était devenu. Pour tout le petit village où vivait mon arrière grand mère à l’époque : quasi aucun mâle à revenir à l’exception de 7 éclopés à jamais. Le 11 novembre c’était pour elles le symbole d’une guerre, des veuves, des fiancées  inconsolables et sans maris potentiels, des orphelins, un monde foudroyé, une génération fauchée.

Et elles pleuraient en se souvenant d’une femme du village (veuve, qui pensait sans doute que son mari allait revenir maintenant que c’était terminé) qui était sortie, débraillée le 12 novembre en chantant que tout était terminé et qu’elle était heureuse. « La pauvre, se rendait-elle compte ? » « ces cris de joie, comment pouvait-on être heureux ? Tu te souviens ? et ces horribles feux d’artifices avec tous ces disparus ? Tu te souviens du cousin Mac, le premier mort de la guerre pour nous ? » « et tu te souviens de la pauvre Madeleine qui s’est pendue en apprenant que Georges était mort deux jours après la fin ? » (un beau jeune homme sur la photo).

J’avais du mal à les entendre pleurer, une boule dans la gorge : elles ne représentaient plus uniquement des vieilles dames qui normalement ne pleurent pas. Je découvrais leur jeunesse, leur chagrin. Elles étaient tout à coup la sagesse et la paix de l’esprit à jamais endeuillé, et je découvrais leur souffrance et que l’âge ne protège de rien. J’imaginais tous les hommes de ma vie ayant disparu, et j’ai refermé mon journal sans faire de bruit pour écouter et m’esbigner en douce après coup. Elles ont parlé longtemps et le temps s’était suspendu, personne n’est venu troubler leurs souvenirs.

Ce jour là, le 11 novembre, nous le leur laissions chaque année, et nous l’avons fait jusqu’au bout. Tout le monde s’éclipsait quand elles parlaient « thé ». Accord tacite de leurs proches : le 11 novembre n’était pas un jour de joie et il était à elles qui avaient vu la première guerre mondiale décimer leur génération. C’était pour elles la fin d’une époque. La fin d’une horreur. La fin tout simplement. L’horreur restait à jamais présente en elles.

Pour elles rien n’était terminé que leur jeunesse à tout jamais, avec ses fêtes et tous ceux qui n’étaient désormais plus là pour se souvenir. Pour toujours il y avait l’attente, la lettre espérée datée de 15 jours avant, l’angoisse du maire arrivant avec son chapeau et ses adjoints, précédant de peu l’avis mortuaire, qui allait chez la mère alors que l’on n’était que promise ou amoureuse… Il y avait pour elles à tout jamais les larmes et les sanglots d’une femme seule désormais et se devant d’être digne malgré la mort de son mari ou de tous ses fils. Il y avait les lettres contenant toute l’horreur de la guerre que les hommes leur taisaient (le croyant)  (« je te remercie de m’envoyer une ou deux paires de chaussettes, il fait subitement un peu froid, ne t’inquiète pas pour moi, je suis à l’abri dans une tranchée ») (Je n’aime pas lire ces lettres, elles sont trop atroce quand on sait).

Mon arrière grand mère se souvenait toujours de son coeur « explosant » quand elle avait vu arriver la délégation ne lui annonçant QUE la disparition. Elle se souvenait de son soulagement quand elle avait su qu’il était vivant, des semaines après (des semaines de quoi ?, comment pouvait-elle vivre son quotidien ?). Elle se souvenait de sa souffrance et de son choc en le voyant gueule cassée opérée par des chirurgiens défiant l’impossible (et encore il avait été relativement épargné si j’en juge par ce que j’ai pu voir comme photos des opérations pratiquées sur des  hommes atrocement mutilés, leurs chirurgiens préparant sans le savoir la chirurgie esthétique de nos jours) (et Pulchérie se demande pourquoi j’ai jeté l’oeil de verre : par respect peut-être, personne n’avait le droit de le regarder en rigolant, et pourquoi ne l’a-t-on pas enterré avec ?).

Mon arrière grand mère lui a toujours tout pardonné après. Pouvait-elle faire autrement ? La guerre lui avait pris tellement d’êtres aimés, les enfants qu’elle aurait pu avoir et qui ne naîtraient jamais plus (les chocs répétés l’avaient ménopausée précocement, ça existe). Comment pouvait-elle se réjouir UN 11 NOVEMBRE ? Et encore elle n’estimait pas avoir le droit de se plaindre : son homme était revenu : en vrac mais tout de même.

Cette photo du mariage je l’ai chez moi. Je sais qui des hommes présents ce jour là ne sont jamais revenus de l’enfer. Et c’est atroce. Ils sont si nombreux, beaux et jeunes, plein d’espoir, regardant l’avenir avec défi surtout, comme tous les jeunes, et pourquoi sont-ils morts en fin de compte ? Qui se souvient de Plinistinius Gaeus mort contre les gaulois en 50 avant JC ? Pourquoi a-t-il donné sa vie en fin de compte ? (ne cherchez pas, c’est une image…)

C’était curieux pour moi de voir ces vieilles dames pleurer sur ce jour très précis qui me semblait un jour de délivrance, et cela m’a fait voir le jour férié d’une autre manière. Oui c’était une délivrance, la fin enfin, mais qui n’effacerait jamais les deuils. Le 11  novembre c’est un hommage

Quel jour sont-ils morts ? On dit « tombé au champ d’honneur« . Ca fait plus classe, mais cela veut dire la même chose… Ils sont morts tout simplement et nous on en profite… On ne travaille pas parce qu’ils ont vécu dans la boue, la faim et le froid ou une chaleur infecte, la crasse, parce qu’ils avaient peur, des poux et des morpions, la dysenterie, pensaient à leurs proches, attendaient une permission, voyaient leurs amis se faire tuer les uns après les autres, étaient aspergés de sang et d’autres choses immondes quand l’obus tombait sur le copain, parce que quelque part un obus ou un balle les attendaient… C’est ça le 11 novembre. C’est le souvenir de ces poilus qui pensaient nous donner du meilleur pour l’avenir. Je n’oublie pas les allemands au passage qui ont donné aussi… mais pour qui ce n’est pas férié (comme quoi l’homme est con…)

Depuis longtemps le 11 novembre je pense à mes deux vieilles dames qui me manquent. Aujourd’hui encore je regarderai certainement un jour gris de toutes manières, comme si une étrange destinée avait  placé cet armistice volontairement un mois gris et pluvieux. Je me dirai que je n’ai jamais attendu MON homme, mon père, mon frère, mes amis, jamais soutenu mes amies et mes soeurs, je me dirai que je n’ai pas vécu cette attente… Et je remercierai le ciel de n’avoir pas connu cette horreur.

Je rends hommage à ceux qui m’ont précédée. Je n’arrête pas de me dire que je n’aurais pas eu leur courage… C’est très bête, mais c’est comme ça (je suis très facilement terrassée par l’angoisse). J’ai vu deux vieilles dames dignes pleurant sur l’absurdité et je n’oublierais jamais. Je pense que j’aurais été paralysée, en attente de nouvelles, incapable de vivre normalement… Nous n’avons qu’une vie et ce gâchis est à gerber, comme tant d’autres.

Et je serais contente (!) si en me lisant vous leur avez consacré une petite minute (bon OK, 5…)… (Serge Dalens avait écrit « la guerre serait un jeu merveilleux si les morts se relevaient quand elle est terminée »).

Et pour ceux qui le souhaitent, hommes ou femmes, à lire : « Les semailles et les moissons » de Troyat. Pour ceux qui n’ont pas peur « a l’Ouest rien de nouveau » (Remarke, ce livre me flanque trop le bourdon pour que je recherche l’orthographe exacte, c’est la même absurdité côté allemand). Pour les films vous avez « un long dimanche de fiançailles », « les sentiers de la gloire » et tant d’autres désormais, dont les images cruellement réalistes peuvent sembler irréelles.

Et que de temps a-t-il fallu pour évoquer enfin les sacrifiés pour rien, les mutilés volontaires, les mutineries…

Parfois, la vie est vraiment un long calvaire…