Qui dit vacances dit réédition… Fer à repasser

Fer___repasserLe fer à repasser est un ustensile certes fort utile, mais dont la vue me donne régulièrement de l’urticaire.

Je DETESTE repasser. Et je DETESTE avoir de l’urticaire. C’est sans solution.

J’ai d’ailleurs pris le FER A REPASSER en abomination avec Albert qui salissait 2 chemises par jour (pas doué pour manger le petit père) et sa mère qui déclarait à tout bout de champ « j’adore repasser » (elle repassait même les chaussettes, c’est dire si elle était frapadingue ma première belle doche).

La vue de l’engin déclenche chez moi un processus que j’ai du mal à expliquer : il me déprime. Et puis repasser est une activité très intéressante qui nous permet de laisser vagabonder notre imagination. Quand je repasse, je cogite et je cogite TOUJOURS noir. Plus je repasse et plus c’est noir.

Quand Pulchérie et Delphine étaient petites, je cogitais déjà noir en repassant. Suivant les périodes il était temps que j’arrête quand Albert et moi au chômage tous les deux, en fin de droits, campions sous un pont et que les deux chéries étaient à la DASS suite au passage d’une assistante sociale déjantée (ne riez pas c’est pathétique).

Maintenant que je suis débarrassée d’Albert et de ses 42 chemises, et de Charles Hubert qui repassait son linge lui même (par terre, en slip, devant la salle de bain, ne me demandez pas pourquoi il refusait de se servir de la planche à repasser), je repasse nettement moins sauf l’été où le coton, le lin, et autres matières agréable à porter sont de rigueur mais qu’il faut impérativement repasser.

Pourtant croyez moi, je suis la reine dans une discipline au moins : celle d’étendre le linge pour qu’il n’ait pas besoin d’être repassé. S’il y avait aux jeux olympiques une rubrique « étendage de linge », je récolterais la médaille de platine, créée pour moi devant tant de brio (encore que ma soeur me fasse concurrence, on se demande pourquoi…)

Maintenant donc, je repasse moins, mais je repasse quand même et évidemment je cogite. Toujours noir. Je commence par « mon blog est nul » (premier chemisier), je continue par « je n’ai pas de nouvelles des filles vont-elles bien ? ». Fatalement NON, elles ne vont pas bien. Au fur et à mesure que le linge repassé s’entasse, Delphine s’est faite agresser, elle est à l’hôpital, sa soeur à son chevet…

J’arrête de repasser quand un avion s’est écrasé sur l’hôpital en tuant tout le monde y compris donc mes filles, et que mon père a fait son dernier infarctus en apprenant les fatales nouvelles. Je me précipite sur le téléphone pour prendre des nouvelles. « Tu nous déranges on regardait Lost ». Je ne reprends pas le fer à repasser bien évidemment je ne suis pas maso non plus.

Bon je vous laisse, il faut que j’aille cogiter un petit coup. Noir ça m’étonnerait car je n’ai aucun motif, sauf que :

  • je suis vieille,
  • ma vie est fichue,
  • je suis au chômage,
  • du coup je suis déjà en maison de retraite
  • les filles ne viennent jamais m’y voir,
  • j’ai tout raté, je raterai le peu qu’il me reste,
  • d’ailleurs j’ai sûrement Alzatrucdéjà pour ranger mon cendrier dans le frigo, etc…
  • Ben oui, c’est ça cogiter. Chacun ses cogitations, je ne brime personne…

Pensez-vous qu’il soit bien raisonnable que je repasse ?

Réédition d’un post du 2 juillet 2006. Qui dit vacances scolaires dit rééditions devant la mornitude de la blogosphère…