Sentez donc moi ça…

Le post de Louisianne sur le popp*ers (ici mais le vrai lien est loupé, je suis toujours aussi quiche) m’a rappelé un fabuleux souvenir…

Je fais partie des personnes très sensibles aux odeurs, et même si je suis fumeuse, j’ai plutôt un bon nez. Depuis que je suis petite, il faut que je renifle, que je sente, que j’identifie une odeur. Je me souviens qu’enceinte, je me trouvais une odeur corporelle différente. Delphine tient de moi, et je m’en suis aperçue alors qu’elle était toute petite. Quand elle était malade elle sentait ses mains et me demandait « maman, qu’est-ce que je sens ? », et j’avais l’impression de me retrouver en elle totalement.

J’ai donc l’habitude de tout renifler, mais avec précaution…

Juillet 1976 : je viens d’avoir mon bac, et mon parrain m’a trouvé un emploi d’un mois dans sa grosse boîte qui s’occupe de centrales nucléaires. C’est super, mais c’est à la Défense et Rambouillet/la Défense à l’époque, c’est la mer à boire.

Mes grands parents partaient en vacances avec mes parents, pour la première fois de ma vie, je n’aurais pas mon mois de juillet à la mer. Tatie chérie devait s’occuper de ses grands parents vivant chez Mrs Tricot et le prisonnier, et me proposa donc d’occuper son studio à deux pas de la gare de Bécon les Bruyères donc à 10 minutes du boulot.

Première expérience de vie « indépendante », comme dans un chez moi. J’avoue n’avoir pas trop apprécié et m’être sentie très seule… Je passais le WE chez mon grand père et mon arrière grand mère à la campagne, et j’ai sû à ce moment là que je n’étais pas prête pour quitter tout de suite le nid familial. D’ailleurs j’allais entamer mes études de droit en décembre (l’année universitaire était vraiment courte)…

Bref, Tatie chérie m’emmène chez elle, me montre tout ce qu’il y a à savoir, nous buvons un thé toutes les deux, et me voila seule au monde dans une ville que je ne connais pas… Petit coup de cafard, je décide de prendre un bain.

Sur le rebord de la baignoire, deux flacons : de l’eau oxygénée et un flacon anonyme. Je ne me suis pas méfiée. Tatie chérie coiffeuse, s’est toujours occupée elle-même de ses couleurs.

Pour identifier le produit, j’ouvre le flacon et je renifle un grand coup.

Horreur, enfer et damnation, c’était de l’ammoniaque…

Quiconque n’a jamais respiré un grand coup de l’ammoniaque, ne peut savoir ce que l’on ressent… Cela entrait d’ailleurs dans la composition des fameux « sels » que l’on faisait respirer avec délicatesse à une personne tombée en pâmoison jadis…

Moi j’ai cru crever sur le coup. J’ai eu l’impression qu’un produit corrosif me remontait jusqu’en haut des sinus et même au dessus. Ma gorge s’est bloquée, mes yeux se sont mis à pleurer, il m’a fallu 1/2 H pour m’en remettre, avec cette affreuse odeur qui me restait dans les narines.

Quand on connaît la délicieuse odeur des produits comprenant de l’ammoniaque (permanente, décoloration, coloration, etc…) on peut imaginer tout de même ce que donne à renifler, le produit pur…

Depuis ce jour, je prends toutes les précautions possibles avant de renifler un grand coup.

On n’est jamais trop prudent…