Des nouvelles du front… (7)

Bientôt il y aura des nouvelles du front une fois par semaine…

Sur la photo, je vous mens depuis le début, en fait c’est ma soeur…

  • Sur le plan de la cigarette, je suis coincée quelque part entre l’arrêt total et 2 par jour dont je n’arrive pas à me passer. Celle du matin, et une le soir.
  • Ou : juste une par jour : celle du soir.
  • Je considère cela comme un échec total même si tout le monde me serine que passer de 30 cigarettes (incomplètement fumées, ma mère fumant même mes mégots, mais tout de même) par jour à 2 parfois 1, avec des jours sans, est tout de même une victoire.
  • Je découvre que le sevrage tabagique (puisque c’en est un quand même) déprime. Ca tombe mal j’étais déjà très déprimée même si je me soigne. Dans un mois je m’ouvre les veines si cela continue comme cela, donc il va falloir faire comme sur certaines notices « consultez votre médecin » (le pharmacien s’étant déclaré incompétent)
  • Le coup du « envie d’une clope = un verre d’eau » c’est très bien pour nettoyer l’organisme qu’on dit. C’est évidemment le moment où la chasse d’eau se met à faire des siennes… (et pour une femme, pisser dans le lavabo, c’est trop sportif pour moi désormais).
  • J’ai de nouveaux voisins en dessous. En face cela ne saurait tarder et je constate une fois de plus qu’il y a les avantages et les inconvénients à avoir de nouveaux voisins :
  • Les avantages : que ce soit en dessous ou en face de chez moi, les gens ne peuvent qu’être plus sympathiques (ceux du dessous le sont en tous cas, les prochains d’en face ne pourront pas être pires sauf s’ils ont 4 mômes qui jouent chacun d’un instrument bruyant et en plus ne disent pas bonjour, mais on n’en est pas là…)
  • L’inconvénient majeur du nouveau voisin, est qu’il fait des travaux chez lui. Avec une perceuse généralement, ou une meuleuse, ou les deux, quand il ne pète pas carrément le carrelage de la cuisine et de la salle de bain.
  • Et en plus, le voisin du dessous en travaux, est terriblement grossier, bordel de merde de putain de sa race, c’est insoutenable ces « merde » à longueur de journée… (Sauf que je ricane parce que cela suit généralement le coup de la perceuse et que je pense qu’il s’est tapé sur le pouce avec un marteau HI HI !)
  • Je constate une fois de plus que le bruit m’insupporte anormalement.
  • Accidentellement j’ai découvert qu’une lectrice m’avait inscrite sur « Hellocoton ». Je ne savais pas ce que c’était, j’ai constaté que j’avais des abonnées (chic !) donc j’ai confirmé mon inscription…
  • C’est bien sympa tout cela, mais si quelqu’un décide de m’inscrire ailleurs, il faudra tout de même me prévenir, surtout si cela me fait gagner des sous, cela m’évitera la crise cardiaque 🙂

Ce sera tout pour aujourd’hui…

Excusez-moi pour ce qui aura pu vous choquer : j’ai des excuses (enfin, A MON AVIS MOI JE…)

Mon troisième accouchement… (à mon âge est-ce bien raisonnable ?)

J_ai_arr_t__de_fumer_53328815Vous ne le saviez pas hein, pour le troisième…

Moi non plus il y a 3 mois je n’en savais rien du tout de ce troisième accouchement qui se passe dans la douleur.

L’accouchement de :

La cigarette

J’avais pris ma décision, et mine de rien je peux être assez têtue et déterminée, sans être bornée, n’exagérons rien.

J’avais donc décidé d’arrêter et j’avais pris mes précautions en diminuant petit à petit, pour, le pensais-je, me sevrer moins difficilement.

J’avais tort (de penser que ce serait moins difficile).

La lutte que l’on engage pour faire cesser la dépendance au tabac peut s’avérer aussi difficile, parait-il, pour une personne qui fume 5 cigarettes par jour depuis 20 ans, que celle qui fume 5 paquets depuis le même temps.

Et si je parle d’accouchement, c’est parce que je peux toujours, presque 31 ans après, vous faire un minute par minute de la mise au monde de Pulchérie (72 heures), et 28 ans après de celle de Delphine (13 heures).

Depuis ma première visite chez le tabacologue, je peux vous faire un minute par minute de mon arrêt de la clope.

Dans 25 ans, quand j’aurais l’âge où je pourrais éventuellement recommencer, je pense que le minute par minute de mon sevrage sera encore bien ancré dans ma tête. D’où ma comparaison avec un accouchement qui marque forcément la vie d’une femme.

Evidemment, je vais vous épargner le plus gros, mais globalement on peut dire que…

  • On prend la décision et on commence à prévoir des stratégies* (ne plus fumer en conduisant, en lisant, etc…)
  • On prend RV avec qui peut vous aider (tabacologue gratuit dans consultation hospitalière si possible)
  • On regarde avec lui comment on va procéder
  • On arrive au jour J

Ce jour où l’on se lève en passant son temps à chercher machinalement partout, une cigarette allumée qui n’existe pas, en attendant le RV avec le tabacologue, pour l’ordonnance de patch ou autre.

En pensant naïvement qu’avec les 50 euros que la SS (la sécu !) vous rembourse par AN pour arrêter de fumer, vous allez vous en sortir.

(Chance extrême, la fin d’année calendaire approchant, en janvier j’aurais encore droit à 50 euros…).

  • Le jour J, j’ai craqué le soir, après le discours du tabacologue. Une cigarette, enfin deux, même ici, parfois, je me mens.
  • On trouve la cigarette dégueulasse et on se dit que finalement ça peut bien se terminer.
  • Le lendemain,on se colle un patch, et puis en attendant qu’il commence à agir (comptez 20 minutes), on gobe une pastille à la nicotine qui est dégueulasse, tout en cherchant toujours la cigarette allumée qui n’existe pas.
  • Puis on commence à voir des nains, cigarettes partout, en se demandant ce que fout le patch.
  • Puis chaque bruit renvoie au briquet, à l’allumette, au mégot que l’on écrase.

Personnellement (MOI JE), je me suis ruée sur les forums et j’ai béni internet, parce que là, on tombe sur des personnes qui sont passées par là et vous encouragent, idem sur FB (sauf que j’y ai peu d’amis, et parmi ceux-ci peu d’ex-fumeurs, mais merci tout de même à ceux qui sont venus m’encourager).

J’y ai appris d’ailleurs, ce qui est intéressant, qu’un patch peut vous servir 3 JOURS, à condition de bien le retirer le soir, de le poser avec délicatesse sur son disque d’origine et dans son emballage, et puis les deux jours suivant de le fixer avec du sparadrap, parce que le fabriquant le sait que cela diffuse toujours de la nicotine, et qu’il faut donc que le patch ne tienne pas tout seul pour que LUI gagne bien sa croûte…

Prendre des actions pour une courte durée dans toute fabrique de sparadrap prospère…

  • Cessant d’être ON, j’ai cherché des livres non fumeurs. Je lis en effet beaucoup depuis le mois d’août, car en lisant généralement je ne fume fumais pas. Mais rien de tel que de lire que le héros s’allume une cigarette pour tendre machinalement la main vers un paquet de clopes (qui est rangé en haut d’un placard et que du coup que l’on risque sa vie à grimper sur une chaise pour l’attraper).
  • Eh bien vous allez rire, même dans « autant en emporte le vent » il y a du tabac…
  • Je me suis donc rabattue sur tout ce qui précède la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb… (heureusement j’ai de quoi faire…)
  • Les séries TV et les films sont redoutables également. Rien que la vision d’un panneau « interdiction du fumer » déclenche le réflexe de tendre la main vers un paquet de clopes qui a été finalement descendu du placard pour être plus accessible, au cas ou ce serait : une clope ou le suicide (mais qui n’est pas à portée de main non plus…).
  • Le seul film totalement non fumeur auquel je pensais était « les 4 filles du Dr March », mais on risque de se lasser (et puis à mon avis il y a bien un moment où un homme fume). Il y a « la guerre du feu » aussi, mais bon, là aussi on peut se lasser… Je regarde donc la TV d’un oeil torve et si je repère un héros fumeur, je zappe sur « la vie des cafards » « les trous noirs » « le temps existe-t-il vraiment ? (bonne question) » etc, sur Arte
  • J + 8 : je craque. Une cigarette vers 23 H
  • J + 9 : je tiens le coup
  • J + 10 : je craque. Une cigarette à 0H00 (c’est un signe…)
  • Car, problème, si je n’ai pas remis les pieds dans un bureau de tabac, j’ai retrouvé un paquet neuf dans le fond de mon sac (mais l’état de mon sac à main fera l’objet d’un post exclusif, si j’y pense)…
  • Là nous sommes à J + 11, j’ai du mal à y croire, le temps s’est étiré, j’ai l’impression que je souffre depuis déjà 2 mois, et je sens que je vais craquer.
  • Encore juste une, le soir, monsieur le bourreau…
  • Psy chérie ne m’aide pas trop sur ce coup là, car elle estime que deux ou trois mois avec UNE, le SOIR, en décalant l’heure de la prise, serait un moyen de tenir vraiment toute la journée « cette cigarette serait celle qui vous permet de tenir toute la journée »…
  • Pour passer à une un jour sur deux, puis un jour sur trois, etc.
  • A moins que le fait (c’est fréquent) de s’en accorder une par jour, fasse qu’on ne la prenne pas : tout est compliqué dans la tête… Quand on a l’esprit de contradiction, on se contrarie soi-même…
  • Et le jour où l’on arrête de compter les jours et ce qu’il reste dans le dernier paquet, et bien le sevrage est terminé.
  • Donc les stratégies du départ, j’étais assisse dessus depuis le début et je ne m’en rendais même pas compte.

Sauf qu’en fait certaines choses vont, elles,  très vite :

  • Comme je n’ai craqué que le soir, le lever et la suite de la journée se déroulent bien désormais. C’est à partir de 21/22 H que je suis nerveuse…
  • J’ai l’impression d’avoir retrouvé du souffle.
  • Moi qui avait gardé un très bon odorat, je trouve tout de même que cela s’est encore amélioré. Je ne sais pas ce que mes parents vont devoir faire pour que je ne sente pas qu’ils se sont fait des frites…

Aujourd’hui J + 11… Pas totalement une victoire. Je n’ai pas gagné la guerre, puisque depuis le jour J j’ai tout de même fumé (même si très très peu) mais j’ai remporté une bataille…

Deux : la plus importante c’est que je suis toujours aussi déterminée et que la motivation est toujours là, malgré une déprime « normale et consécutive à tout sevrage, sur le plan psychologique ».

Je vous retrouve dans une semaine.

La vie n’est qu’un long calvaire…

* Cela doit être parce que les stratégies des généraux de 14/18 étaient aussi bonnes que celles de ceux qui décident d’arrêter de fumer, que cela a été une véritable boucherie… (merde, j’aurais dû me la garder pour le 11 novembre qui avance à grands pas).

Le jour J… (suite et fin)*

Nous méritons toutes nos rencontresJe savais que je prenais un risque en allant prendre le thé avec Mrs Bibelot, plus grosse fumeuse que moi… (et ayant commencé encore plus tard, ce qui est un comble…), car généralement nous fumions pas mal en papotant l’après-midi…

Je n’avais rien demandé à personne, mais la veille, le dimanche 7 octobre, mes parents m’avaient dit qu’ils feraient attention en ma présence, le temps que je sorte de l’ornière, et mon père avait précisé « cela fera le plus grand bien à ta mère ».

J’avais bien raison de me méfier. En carence nicotinique depuis 21 H la veille, je ne savais pas trop quoi faire de mes mains en préparant ce qu’il fallait pour le thé, et je cherchais toujours machinalement la cigarette non allumée qui n’était pas sur la table.

Maman avait dû complètement oublier mes résolutions et mon jour J, car elle a allumé sa cigarette comme de coutume en se levant, puis une deuxième. C’est quand papa est arrivé à son tour, et lui a fait les gros yeux, qu’elle a réalisé que moi je ne fumais pas (non sans envie d’ailleurs).

Et puis l’heure est venue d’aller à mon deuxième RV avec le tabacologue.

  • J’ai conduit ultra prudemment, voyant des cigarettes partout. Il parait que le delirium tremens vous fait voir des insectes, des éléphants roses, des rats. Et bien le fumeur en sevrage voit des nains cigarettes partout, et le moindre bruit lui rappelle celui de l’allumette qui craque ou du briquet qui claque…
  • Une feuille morte écrasée, c’est la cigarette que l’on écrase dans le cendrier…
  • La jeune fille blonde habillée en blanc avec des bottes jaunes, c’est une cigarette blonde avec filtre. Si les bottes sont blanches c’est une sans filtre…
  • Je ne comptais plus les clopes à ne pas dépasser dans la journée, en diminuant jour après jour leur nombre, je comptais le nombre d’heures me séparant de la dernière.

Le tabacologue m’a prise à l’heure et m’a demandé comment cela se passait et quand j’avais fumé pour la dernière fois.

  • Hier soir à 21 h (ton faussement dégagé)
  • Ah ! en ne vous prescrivant aucun substitut nicotinique la semaine dernière, je pensais que vous craqueriez, et cela m’aurait intéressé de savoir au bout de combien de temps (cet homme est un sadique qui m’a choisie comme sujet d’expérience parce que le tabac ce n’était pas son truc jusqu’à il y a peu), car finalement nous ne sommes pas à deux ou trois jours près…
  • Sadique, sadique, sadique ! J’aurais pu en griller une, ou deux, ou trois ou quatre même, ce qui lui aurait importé, c’est le temps passé avant que j’allume ces cigarettes…
  • Donc, vous n’avez pas fumé depuis…
  • Il n’a pas le temps d’achever, je le sais moi : « 19 heures !« 
  • Nous sommes sur la bonne voie !
  • Vous noterez le « nous » qu’il prononce pour la deuxième fois…
  • Le sadique me prescrit les patchs à acheter, la sécurité sociale que les fumeurs mettent au bord du gouffre nous remboursant gracieusement 50 euros par an pour tout ce qui concerne l’arrêt de la clope, mais il faut une ordonnance…
  • Il me rappelle que la volonté n’a rien à voir là-dedans car la volonté vient du cortex qui est intoxiqué et va réclamer sa dose, que c’est la motivation qui compte et qu’éventuellement, il y a craquer et craquer :
  • Craquer pour une cigarette sans en reprendre derrière, c’est à dire, de manière exceptionnelle, ce n’est pas un échec c’est une défaillance (ne confondons surtout pas)
  • Craquer pour reprendre où l’on s’en était arrêté, c’est l’échec qui va préparer le prochain arrêt qui lui sera une réussite.
  • Chaque jour gagné sur le tabac qui est tabou, on en viendra tous à bout, est un jour qui prépare une victoire future.

Le retour en voiture est difficile. Quand je pense que j’aurais pu en griller une ou deux… ou trois… Le flic qui m’arrête pour contrôler mes papiers sent la clope à plein nez (des blondes à tous les coups), et son collègue guadeloupéen ou martiniquais, m’évoque un cigarillo.

A la pharmacie où j’attends pour prendre ma dose autorisée de nicotine quotidienne (vendue en patchs de 21mg et par 24), je vois des nains, non, des cigarettes partout.  Pulchérie m’appelle, alors que la pharmacienne est en train de m’expliquer comment et pourquoi je peux utiliser en plus quelques pastilles (je ne ferai pas de pub à la marque, c’est à proprement parler dégueulasse, je préfère encore le café, c’est dire).

Je rentre à la maison un peu énervée, car le patch c’est pour demain matin (enfin, quand je me lèverai hein !), je goutte une horreur pour découvrir que c’en est une mais pour pallier le manque qui se précise de plus en plus vu que je vois toujours des clopes partout, et je rappelle Pulchérie qui me félicite de mon excellente décision (mais sans plus, je suis déçue, alors que Delphine m’avait déclarée devant ma prise de décision être super fière !)

J’ai tellement les neurones en vrac manque que je note bien qu’elle part mercredi mais où, cela m’échappe après coup. Pourtant elle m’en a déjà parlé.

C’est dans le Pacifique, je vais encore me mettre la rate au cours bouillon jusqu’à son retour…

La soirée passe, et je compte toujours les heures.

A 21 H je peux me dire que je suis restée 24 H sans fumer.

Du coup j’ai eu une défaillance.

J’en ai grillé une. J’ai craqué, je me suis détestée. Il me restait mon dernier paquet, avec 5 clopes dedans.

Mais cette défaillance a eu tout de même son avantage. Car cela je l’avais noté au cours d’une précédente tentative : au bout de 24 H, la clope on trouve cela dégueulasse…

Donc cette défaillance a été brève, puisque la clope a été dégueulasse. Deux bouffées ont suffit à satisfaire mon cerveau en délire, et j’ai noyé l’objet du délit sous le robinet.

Restait à me patcher dès le lendemain matin pour être enfin définitivement timbrée.

Et là j’étais prête à sauter du lit dès l’aube.

La vie n’est qu’un long calvaire…

* Suite et fin, car il n’y a qu’un jour J, après c’est le journal de campagne que le tabacologue m’a donné pour le remplir jour après jour. Ca tombe bien, j’ai arrêté mon journal intime à 25 ans, cela va me rajeunir…

Le jour J… (1)

Nous méritons toutes nos rencontresJ’avais super bien préparé le jour J. Mon D -day à moi, celui du premier jour sans cigarette depuis… pfuit, tout ce temps là…

Le 8 octobre 2012 étant le D-Day prévu  (Sans tenir compte de la météo, contrairement au vrai D-Day)

Avec pour aide un salopard de médecin tabacologue me filant un RV à 16 H 15 sans autre consigne que de continuer à diminuer le plus possible ma consommation et de ne pas fumer du tout le jour J (8 octobre) avant de le voir.

J’ai appris depuis qu’il remplace au pied levé une collègue qui est partie dans un autre hôpital, et que son truc à lui, c’est la drogue dure (de préférable injectable).

Ca donne l’ambiance, mais le dimanche, en comptant mes cigarettes pour arriver à 15 maxi, je ne savais pas tout cela.

J’avais prévu de me coucher super tard, en me disant avec une super mauvaise foi pas possible qu’à 4 heures du matin lundi 8 octobre, pour moi ce serait toujours dimanche.

Mais j’ai été trahie par une nuit difficile (3 H de sommeil maxi) entre le samedi et le dimanche (grosse fiesta chez la voisine du dessus, mais comme c’est exceptionnel, je n’allais pas rouspéter, d’autant que nous étions prévenus) et le dimanche je suis rentrée du déjeuner chez mes parents, complètement rétamée, mais comptant mes clopes, avec une seule idée : dormir…

J’ai résisté le plus possible (j’avais encore droit à 5 cigarettes) mais à 21 H j’ai craqué et je suis allée me pieuter en laissant les 5 cigarettes dans le paquet (les fumeurs comprendront)…

Comme je dors très mal un jour sur deux en moyenne, là normalement c’était bon, et j’ai fait le tour du cadran, non sans me réveiller environ 10 fois (c’est ce que j’appelle « faire une bonne nuit »…). Il était donc environ 9 H.

Je me souvenais vaguement que lors d’une tentative de sevrage il y a pas mal d’années (j’en ai fait d’autres, toute seule comme une grande, après, toutes loupées), j’étais tellement sur les nerfs, odieuse, et tout et tout, que j’étais rentrée le soir du cinquième jour du boulot, en trouvant sur la table du salon un paquet de mes clopes préférées avec un post-it :

  • Maman on t’en supplie, arrête de nous faire chier et fume… (grosso modo, c’était l’idée générale).

Mes filles faisant partie d’une vague ligue anti-tabac, on peut en déduire que j’étais particulièrement odieuse et à cran. D’ailleurs rien que la sonnerie du téléphone me déclenchait limite une crise de nerfs, et même Truchon me parlait avec délicatesse et componction, quand il osait m’adresser la parole…

  • « Coraline, serait-il possible éventuellement, de vous demander de me taper ce courrier très urgent qui fait vaguement 4 pages  (en me tendant la cassette, il m’utilisait en dactylo-magnéto un max, vu ma vitesse), courrier qui peut néanmoins attendre quelques heures et que vous transférerez si vous le voulez bien, sur ma boîte mail pour que je l’expédie moi-même, si cela vous dérange trop de l’expédier à Monsieur X en Tunisie vous-même avant 17 H tout de même compte tenu de l’heure d’été et du fait qu’il soit 9 H 30… »
  • « Coraline, vous avez failli vous assommer en décrochant le téléphone, vous êtes certaine que tout va bien ? »
  • A un collègue le plus discrètement possible : « dans une heure elle va baver du vert fluo »… (manque de bol, j’ai l’oreille fine et j’ai tout entendu, d’où le moment où j’ai commencé à mettre au point le crime parfait…)

Je me suis levée le lundi matin en comptant mes clopes les heures qui me séparaient du RV à 16 H 15 avec le tabacologue. 7 heures sans fumer : impossible…

En ne sachant pas quoi foutre, me sentant amorphe (nouveau cela), pas du tout énervée ou à cran, et incapable d’avaler quoi que ce soit.

Depuis 2007 la moindre contrariété me coupe l’appétit, et là, contrariée j’étais.

J’avais prévu une surexcitation anormale et aligné sur ma table de cuisine tous les produits d’entretien de l’appartement, pour m’occuper frénétiquement en attendant le moment d’aller voir le docteur X…

Je cherchais machinalement tout le temps, une cigarette non allumée, lorgnait le paquet contenant les cinq rescapées, et m’occupait sur Internet (blogosphère morne, mots fléchés et sudoku trop faciles), l’oeil torve, sans oser fumer malgré tout, et en trouvant le temps long, long long…

J’ai pris un bain long long long, fait des soins longs longs longs, y compris masques capillaires, masques divers et variés, et je me suis retrouvée ENFIN à l’heure où je devais aller prendre le thé avec Mrs Bibelot…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Ma guerre à moi… (est déclarée)

J_ai_arr_t__de_fumer_53328815Il m’aura fallu du temps, vraiment du temps, pour en arriver où j’en suis aujourd’hui, prête enfin à soutenir sans merci, avec certainement des hauts et des bas, des rechutes peut-être, une lutte contre ce qui est désormais devenu mon ennemi personnel :

La cigarette

J’avais eu un premier sursaut de révolte en 2007 (tout de même), où, à cran avec la vie que me menait Truchon, j’étais ressortie un samedi soir à 21 H 30 pour filer à Rauchan chercher des clopes, car je n’étais pas certaine n’avoir de quoi tenir jusqu’au lendemain matin.

Au retour, cartouche sur le siège passager, je m’étais révoltée contre moi-même et cette dépendance qui m’avait poussée à cette extravagance que je n’aurais jamais envisagée à 25 ans.

Je suis en effet une fumeuse tardive, ayant clopé par-ci par-là quand j’ai connu Albert, pour arrêter sans soucis (le piège est là) avant même de m’installer avec lui et de concevoir Pulchérie. Puis, comme je n’avais pas fumé pendant 18 mois (9 mois de grossesse + 9 mois d’allaitement), j’avais repris un peu, une clope le midi, une clope après le dîner, en précisant à Albert : « tu me feras penser à fumer ma cigarette ».

Puis vint Delphine et encore 18 mois de cessation complète pour les mêmes raisons, sauf qu’Albert ne supportant pas après le sevrage de la petite, de ne pas me voir m’y remettre, me tentait régulièrement en allumant une cigarette, au son mielleux de « ça ne te tente vraiment pas ma chérie ? ».

Bref, j’ai repris, en fumant de plus en plus, et depuis, toutes mes tentatives pour arrêter se sont soldées par un échec.

Depuis l’année dernière pourtant, l’idée d’arrêter, de devoir arrêter pour plein de raisons plus ou moins bonnes, me taraudait. L’excuse d’avoir commencé tard s’estompait particulièrement, car cela faisait tout de même un bail, Delphine allant sur ses 28 ans…

Mes parents étant fumeurs tous les deux, je n’ai pas voulu tenter l’arrêt à la Grande Motte, de peur d’être trop tentée même si l’on fume dehors.

J’ai tout de même réussi (l’histoire du diplomate viendra après), à diminuer considérablement ma consommation, en allant lire au lit dès 20 H 45, sachant que je ne me relève jamais la nuit pour fumer (surtout quand il faut sortir dehors pour le faire), en allant un maximum à la piscine, ou en déplacement avec ma mère sans allumer une seule cigarette pendant 2 à 3 heures.

Diminution de moitié, j’étais contente, sauf que de retour chez moi j’ai repris mes mauvaises habitudes, mais là :

  • J’ai décroché mon téléphone pour prendre RV avec un tabacologue à l’hôpital de Rambouillet
  • J’ai recommencé à diminuer (il ne m’a pas été trop difficile de retrouver le rythme Grande Motte)
  • Je suis allée au RV, mardi 2 octobre.

Là, vraiment, j’ai envie, je le veux, je veux ne plus être dépendante. La dépendance, c’est le truc dont je ne veux vraiment plus.

  • La meilleure motivation m’a dit le tabacologue. Car :
  • Certains malades ne renoncent malgré tout pas à leur cigarette, même si elle est la cause de leur maladie.
  • Les ennuis d’argent ne motivent pas forcément (on se privera d’autre chose, je le sais)
  • S’arrêter pour faire plaisir à quelqu’un est voué à l’échec.

Par contre, j’étais un peu déçue, il m’a demandé de continuer à diminuer, pour me revoir la semaine suivante (donc lundi 8) où nous déciderons de patchs ou autres, dans la mesure ou je déteste mâchouiller du chewing-gum. Je n’aurais la prescription que ce jour là, à moi de réfléchir au problème et à la solution qui me semble la meilleure.

L’idéal serait une cure de sommeil de 3 semaines pour passer le premier cap, mais il n’a pas semblé vouloir  retenir cette hypothèse…

J’ai découvert là vraiment (parce qu’on le sait sans le savoir), l’hypocrisie de tous les gouvernements successifs concernant le sevrage tabagique.

  • La SS rembourse 50 euros PAR AN pour tout substitut nicotinique ou quelque séance que ce soit concernant l’arrêt de la clope. (là je consulte gratuitement mais ORL/hypnose/acupuncture ça douille très vite…)
  • Tout en chouinant que les fumeurs coûtent un bras à la SS (la Sécu !) (pas en les aidant à arrêter par contre), l’état se sucre un max avec les taxes diverses sur cette drogue dure !
  • Je vous pose la question : si demain, tous les fumeurs étaient définitivement dégoutés du tabac, si plus personne n’en achetait, à combien se monterait le déficit, et ne serions nous pas tout à coup incités à recommencer ?
  • Une fois de plus, les riches s’en sortiront plus facilement que ceux dont le budget est restreint.

Bref, c’est dans ma tête, je veux arrêter, donc attendez-vous au pire :

  • Très articles très énervés
  • Des articles très criticateurs
  • Des articles très très très énervés
  • Des articles très très très criticateurs.
  • Des spoinds de perte de clavier vu l’énervement…
  • Et une recette de diplomate que si vous arrivez à refaire le même, vous aurez droit à mes félicitations 🙂

J’ai apprécié le fait qu’il se refuse (le tabacologue/médecin) à prononcer le mot « volonté » qui pourrait sous-entendre qu’en cas d’échec on est une personne faible. Il préfère le mot « motivation ».

Je suis motivée, et j’ai le droit de mettre à l’amende de 1 Euro, toute personne qui prononcera le mot « volonté ».

  • Tout est une question de volonté !
  • Tu as manqué de volonté !
  • De la volonté que diantre !
  • Avec de la volonté moi j’arrête quand je veux… (et mon cul c’est du poulet ?)
  • Eu en as de la volonté !
  • Etc…

J’ai éprouvé le besoin d’en parler ici, car je sais que je peux compter sur vous pour me soutenir et éventuellement me donner de bons conseils. Il n’est pas impossible que je fasse un article de temps à autre pour vous rendre compte de mon combat.

La vie n’est qu’un long calvaire, vivement qu’en plus ce calvaire ne soit plus nicotiné…