C… comme Contraception (1/3)

ContraceptionJ’avais fait un post sur la contraception en juin 2011 (désolée, je n’arrive plus à faire  les liens, mais si vous voulez savoir comment je l’avais traité, vous trouverez plus facilement), et j’en avais un autre sous le coude, mais Pulchérie m’a coupé l’herbe sous le pied en publiant un article fort intéressant sur la pilule en ce qui la concernait et j’ai lu tous les commentaires, en notant au passage  avec stupéfaction dans son post que j’arrivais en tête des personnes étant contre sa décision. Je précise que ma fille ayant 33 ans est assez grande pour faire ce qu’elle veut, et que, sans vouloir la vexer, sa méthode de contraception ne m’intéresse absolument pas (alors que quand elle prend l’avion, cela m’intéresse de le savoir pour bien flipper)

Continuer la lecture de « C… comme Contraception (1/3) »

Réédition : Les soldats de l'espérance ou : l'histoire du SIDA (ben oui quoi, on en parle en ce moment…)

Si l’on me prête vie, un jour je pourrai dire à mes petits enfants, que je suis née dans un monde où le SIDA n’existait pas. Au siècle dernier, à la fin du millénaire précédent. Que nous étions plein à être nés dans un monde où l’on ne pouvait même pas envisager ce type de fléau. Ne plus l’imaginer…

Je suis née dans un monde où nous avions vaincu (en théorie) la peste, le choléra, la rage, le typhus, la variole… tellement de maladies. Nous ne pouvions pas imaginer qu’il en apparaîtrait des nouvelles. Dont une toute nouvelle qui plomberait nos vies, avec les fièvres hémorragiques africaines dont on n’a que peu parlé à l’époque. C’est via des romans et films que nous avons découvert ces nouveaux fléaux : les fièvres hémorragiques africaines…

Je leur dirai que je suis née dans un monde où l’amour était sans danger de procréation non voulue, dans lequel les maladies vénériennes connues se soignaient sans problème, dans un autre monde que le leur…

Je me souvenais de manière assez floue de cette époque où nous avons entendu parler via les informations, d’un « cancer des gays » attaquant les homosexuels mâle de San Francisco, je me souvenais d’un Bobby Campbell acceptant de servir de cobaye pour tous les tests possibles, je me souvenais en vrac d’informations contradictoires. Je ne me souvenais pas par contre du jour où j’avais entendu prononcer le mot « SIDA » pour la première fois, du moment où nous avons eu la certitude qu’il s’agissait d’un virus. Je me souviens que cela a commencé à être évoqué un peu trop souvent à la TV alors que j’avais déjà Pulchérie, mais que Delphine n’était pas née, car je me souviens de l’appartement dans lequel j’étais en voyant ces informations de plus en plus alarmantes…

Et puis je suis tombée sur cette antique cassette VHS, enregistrée par mes soins sur Canal +, aux alentours de 1994 car le film date de 1993. Un film ayant 15 ans donc : « Les soldats de l’espérance ».

C’est l’histoire pure et simple du SIDA. Le héros est Don Francis, médecin du CDC, qui a assisté à une poussée de fièvre Ebola en Afrique en 1976 et qui a décidé de consacrer sa vie à la lutte contre les virus. Il y a également un médecin français à l’hôpital Claude Bernard qui commence à se poser trop de questions et à être mal vu car soignant « n’importe qui ».

On comprend dès le début, que via archives et recherches, il y a eu des cas très isolés de SIDA dès le début des années 1970. Et puis tout à coup c’est l’hécatombe qui débute dans le milieu homosexuel de San Francisco, via des pneumonies et des cancers de la peau très rares, voire incompréhensibles en l’absence d’autres pathologies. ON recherche le patient 0, ON va le trouver, et ON ne saura jamais comment il a été contaminé…

Dès le début de l’épidémie, le CDC va se heurter à l’insupportable inertie du gouvernement Reagan qui ne voit pas l’utilité de débourser un cent pour faire des recherches sur un mal qui ne frappe que les homosexuels. S’ils pouvaient tous crever…

Mais un grand nombre de personnes luttent, se battent, essayent de savoir, avec de piètres moyens. On ne se souvient pas quelles étaient les interrogations essentielles de la communauté scientifique à l’époque : qui était l’agent responsable de ces morts de plus en plus nombreuses ? Un virus ? Une nouvelle bactérie ? Quoi d’autre ? Tout le monde tâtonnait, avançait en aveugle, pour trouver des causes qui sont pour nous évidentes aujourd’hui.

L’hypothèse d’un virus s’avère la plus évidente, mais le ton du film est le reflet de la réalité « on le croit mais ce n’est pas prouvé« . Il semble que les malades soient aussi porteurs de l’hépatite B, première piste. Il faut des preuves. Si le virus est très contagieux, via l’air, ce serait une catastrophe énorme et mondiale (car les données de l’époque lui donnent 100 % de mortalité), comme la rage ayant muté en rhume ou grippe. Si virus il y a, est-il contagieux uniquement par voie homosexuelle ou tout simplement sexuelle ? Grave question pour les moralisateurs. Parce que si c’est uniquement par voie homosexuelle, c’est un SIGNE. Est-il transmissible aussi par le sang ce qui peut sembler évident ? Au bout de combien de temps devient-il mortel ? Personne hormis le CDC ne veut rien savoir concernant une diffusion hématogène possible. La banque du sang des USA freine des 4 fers. Et c’est ainsi que le CDC après avoir lutté en vain et proposé toujours en vain d’écarter comme donneurs les porteurs de l’hépatite, aura la preuve que, le virus ou autre est transmissible par le sang également, puisque des bébés ayant reçu des transfusions, des opérés, des hémophiles, commencent à avoir les mêmes symptômes que les gays dont certains espéraient l’extinction. C’est l’horreur qui commence…

Et toujours la recherche du virus, d’un virus, et une guerre entre l’institut pasteur qui théoriquement l’a découvert en premier, et le découvreur du premier rétrovirus, le professeur Gallo (rétrovirus qu’il a découvert, dont on ne sait toujours pas ce qu’il provoque comme maladie, les canins étant inexplicablement pour l’instant non atteints par les rétrovirus, alors que la leucose du chat a provoqué bien des euthanasies non justifiées).

Malgré le blocage des administrations, malgré les insupportables réticences de certains, malgré l’homophobie régnante, malgré la connerie humaine, les périodes où les services de secours aux USA et ailleurs, refusaient d’intervenir sur une personne perdant du sang par crainte de contagion, malgré la panique si humaine et ambiante, ce film peut toutefois aider à retrouver espoir en l’humanité.

Il y a ceux qui cherchent et qui se battent pour n’importe qui pourvu qu’il soit un être humain. Il y a la communauté homosexuelle si décriée qui met en place une chaîne de solidarité extraordinaire pour tous ceux qui sont atteints : il y a toujours un garde malade, quelqu’un de présent pour celui qui est atteint. Il y a leurs amis qui se fichent complètement de savoir s’ils sont homos ou non, mais qui ne voient en eux que des malades à sauver. Il y a ces défilés si tristes, mais poignants de chaleur humaine et de sensibilité. Il y a les célébrités qui, pour pousser à la recherche et en aider d’autres, iront avouer ce qui est inavouable pour beaucoup à l’époque (je suis homosexuel, voir Rock Hudson et le héros de psychose), d’autres célébrités qui se montreront avec des malades en les embrassant pour faire bien comprendre qu’ils ne sont pas contagieux comme cela. En dehors de l’américain qui veut le Nobel, il y a ceux qui pour aller jusqu’au bout de leur idéal de médecin et chercheur, iront jusqu’à risquer de voir leur carrière brisée net.

La conclusion logique est tout de même que sans blocage de l’administration, la recherche aurait avancé beaucoup plus rapidement. Que l’homophobie a condamné beaucoup d’humains qui ont été contaminés autrement que par voie « homosexuelle » (et j’espère être claire, sur le plan de l’homosexualité, je n’ai aucun jugement à porter, ce n’est pas mon style, chacun doit vivre sa vie comme il le souhaite) .

Si vous avez l’occasion de le voir, je vous conseille vivement ce film « LES SOLDAT DE L’ESPERANCE ». Il rafraîchira la mémoire à certains (comme moi), et en apprendra beaucoup à ceux qui connaissent le SIDA depuis leur naissance. Car quand le SIDA est apparu, personne n’en connaissait rien, et c’est ce que nous oublions petit à petit. Dans ce film on revit toutes les découvertes majeures, et leur prix… Et pour les plus anciens, nous pouvons nous souvenir de ce que nous avons vécu en découvrant PETIT A PETIT cette maladie

La vidéo c’est la fin du film, au son d’Elton John « the last song », un making off des célébrités ou non, mais premiers morts du SIDA. C’est un rappel de manifestations émouvantes, des premiers à vraiment s’impliquer. Les chiffres donnés à l’époque, sont malheureusement à revoir à la hausse. Je sais que c’est un peu long, mais je pense que cette vidéo vaut la peine d’être vue jusqu’au bout.

Richard Preston disait de l’Ebola (ici) « il s’est retiré soudain dans la forêt d’où il venait, il reviendra« .

Le SIDA n’a pas besoin de revenir. Il est toujours là. Il représente l’amplification la plus forte d’un virus, à notre connaissance, depuis les débuts de l’humanité, car beaucoup pensent que celui qui accompagna l’homo sapiens à ses débuts (voir « l’odyssée de l’espèce »), a été décimé par un virus.. C’était peut-être déjà celui là… Qui peut savoir ?

Et ces certains et d’autres pensent avec terreur que ce n’est peut-être qu’un début. Car ce virus malgré ce que l’on peut croire sans y réfléchir, n’est que peu contagieux. S’il vient à muter pour devenir contagieux aussi par voie respiratoire, s’il peut « s’aérosoliser », ce sera notre fin…

Je souhaite vraiment pouvoir parler à mes petits enfants un jour, de l’apparition du SIDA dans nos vie, en racontant également, comment il en a disparu, parce que l’on a trouvé le traitement, le vaccin miracle…

Si vous êtes du genre à parler de « châtiment de Dieu », ou autre, merci de passer votre chemin… Aux autres, bienvenue !!! (21 septembre 2008 – première édition)…

Aujourd’hui, des spots quotidiens nous rappellent le nombre de morts encore d’actualité, un nombre qui finit par ne plus rien représenter tellement il est énorme, qui n’évoque rien finalement. Alors restons lucides, arrêtons de compter, et voyons la vérité en face. Le SIDA tue toujours et il tuera longtemps… Il est fait pour tuer, et il tuera encore longtemps… Le continent africain restant le plus atteint.

Et un grand merci à notre pape (enfin celui des autres, parce que ce n’est pas le mien) pour avoir soutenu la cause anti-sida, au cours de son dernier voyage (qu’il reste chez lui au Vatican, là où est sa vraie place)…

Je me pose une question tout de même (juste une…) Comment peut-il prétendre que le préservatif aggrave le problème au lieu de l’améliorer ?

Benoit, on t’aimera quand tu seras dans la crypte de la basilique St Pierre… Bien au froid et nous foutant enfin la paix…