Les téléfilms dans tous les pays…

Uniforme rougeEn 2008, je me suis retrouvée coincée chez moi, au chômage, avec une grosse déprime déclenchée par la vision des petites annonces, et une épaule en vrac qui m’empêchait de dormir. Je n’avais qu’une seule distraction : la télévision. Plaignez moi, mais surtout plaignez ceux qui sont condamnés à n’avoir que cela comme distraction jusqu’au restant de leurs jours. Je m’imaginais parfois, abandonnée par mes filles (soudain ingrates), dans une maison de retraite, avec pour seule distraction la TV (sans la TNT à l’époque pour moi).

Seule chaîne possible pour moi l’après midi : M6, après avoir épuisé les DVD de Jean Poirotte, les miens, ses cassettes et les miennes. 2 téléfilms à visionner, au petit bonheur la chance.

Il y a le téléfilm français qui se veut souvent humoristique et donc peut plaire, car on est français à la base (enfin je le suis) et que le scénariste tient compte des sensibilités de chaque pays.

J’ai appris cela à l’époque où je tapais toute la journée scénario sur scénario pour une société de téléfilms français. Quand il s’agissait d’une production destinée également à l’Allemagne et l’Angleterre, il fallait modifier certaines scènes, voire en rajouter ou en ôter. En effet quand un français pleure, l’anglais s’est déjà ouvert les veines alors que l’allemand baille d’ennui. Quand l’allemand pleure, ce serait le moment d’envahir la France et l’Angleterre, parce que tout le monde fait la serpillère sur son canapé… Bref, à chacun son humour, sa sensibilité, ses centres d’intérêt privilégiés, son mode de vie.

Pour information, entre janvier et juillet, je me suis appuyé (pas tous les jours, dieu soit loué) des téléfilms français, belges, allemands, britanniques, canadiens, australiens et états uniens. Les italiens brillent par leur absence, tenant compagnie en cela aux espagnols.

Donc pour les téléfilms français, sans chauvinisme aucun, car je ne suis pas chauvine face aux programmes TV, je les ai trouvés corrects. Parfois très bien, mais plus rarement, deux m’ayant fait mourir de rire tout de même juste après les fêtes.

Pour les belges, si on ne vérifie pas qu’il y a un Vandequelque chose, on pourrait penser que c’est français, sauf que cela se passe souvent à Bruxelles, sans qu’on ne voit jamais un chou d’ailleurs, je m’insurge une fois de plus.

Pour les téléfilms allemands, c’est tout l’un ou tout l’autre, mais globalement je ne peux pas dire que j’apprécie. Ces gens là sont très écologiques, on ne peut pas leur retirer cela. Ils roulent à vélo, n’ont pas de sacs plastiques. Généralement, à notre époque, les allemandes suivent un régime assez stricts, pendant que leurs hommes (maris, ou fils), boulottent des steacks en douce, parce que l’allemande ne plaisante pas avec la diététiques. Les femmes sont hyper bien roulées sans adjonction de silicone dans leur poitrine, et ont des yeux à tomber par terre, ce qui peut mettre de mauvaise humeur quand elles réunissent les deux (le plus souvent possible). Sinon j’ai souvent trouvé les thèmes intéressants au départ, mais mal exploités. Comme si tout reposait sur les yeux de l’héroïne ou ses biceps parfois, parce qu’elles sont également très sportives (les allemandes).

Dans les téléfilms allemands, il n’y a pas de minorité opprimée ou ayant causé quelques remords, et c’est un peu dommage, sans parti pris de ma part.

Les britanniques sont assez neutres, d’ailleurs on ne passe que peu de téléfilms d’eux. Ils doivent renoncer à en tourner de trop, parce qu’on les voit souvent, contre leur plein gré…

Les canadiens sont les rois du « sortez vos mouchoirs ». Prévoir une serpillère ou un vieux drap. Les paysages sont magnifiques par contre, et il y a fréquemment un animal théoriquement féroce au départ, qui sauvera tout le monde à la fin. C’est souvent de la daube, mais la vision des grands lacs, on ne s’en lasse pas.

Les téléfilms américains sont assez fidèles à leurs films. Il y a de l’action, de l’humour, de l’émotion, des moyens. Si c’est un polar on sait que cela sera passionnant, même si les actrices sont vraiment siliconées avec les lèvres repulpées au collagène. Une américaine qui se respecte doit avoir une bouche de mérou et deux ballons de foot en guise de seins, c’est bien connu. Ne parlons pas du lifting évident quand l’actrice a la même tête qu’il y a 30 ans…

Les américains se doivent d’évoquer deux minorités opprimées : les noirs et les indiens. Pour les indiens, ils n’attaquent plus les gentilles diligences et ne massacrent plus les gentils pionniers. Ils ont la variole qu’on leur a refilé via des couvertures infestées, et crèvent comme des mouches en marchant vers une réserve, sans provisions, dans le blizzard ou dans le désert. C’est triste à mourir, mais jamais il n’est question que les américains d’aujourd’hui émigrent vers le Cachemire pour leur rendre leurs terres. Les indiens, comme les noirs sont victimes d’un racisme totalement injuste et pourtant c’est un indien qui sauvera le méchant, bien fait pour lui. Quand cela se passe de nos jours, les indiens sont bien évidemment victimes d’un racisme désormais incompréhensible, mais sauvent tout de même la donne à la fin du téléfilm.

Les noirs se battent toujours et encore, bien sûr. Il y a les racistes de base forcément méchants, mais qui vont s’amender avant la fin, s’ils ne sont pas morts avant. Les américains ont beaucoup d’armes à feu et ils s’en servent. Et puis il y a l’anti raciste qui va y laisser sa peau, les paris sont ouverts.

Les téléfilms australiens ont ceci de particulier que ce sont ceux qui présentent le plus d’action dans un temps qui reste limité entre 13 H 35 et 17 H 15, avec coupures publicités obligées et insupportables. C’est toujours une nation jeune qui se souvient des luttes que ses habitants ont du supporter. Un peu comme les américains, mais plus tard. Leur minorité opprimée est représentée par les aborigènes. Tous gentils maintenant, et on se demande comment une seule minute, on a pu envisager un génocide les concernant.

Car les australiens n’oublient pas que leur population en grande majorité, a été constituée au départ, de condamnés à la déportation en lieu et place de la mort. Sauf que, s’il y avait réellement de vrais criminels mais également beaucoup de gens juste coupables d’avoir volé un morceau de pain, on voit juste les malheureux qui avaient volé un morceau de pain pour faire vivre leur famille, et jamais ceux pour lesquels la condamnation était peut-être méritée… Donc les australiens y tiennent : ils descendent tous de victimes d’un sort injuste et d’une époque glauque.

Prévoir que la traversée dans des conditions atroces, à fond de cale prenant l’eau, durait environ 12 mois, et ne pas espérer qu’à l’arrivée tout ira bien. Les déportés qui avaient survécu à la traversée laissaient le meilleur de leur vie derrière eux. C’est généralement trépidant mais pas désopilant, on ne s’ennuie pas un seul instant, entre les famines, les coups de feu, les aborigènes, la colonie à faire survivre et…

Le point commun entre les américains et les australiens, le morceau de bravoure : les anglais.

Pour nous les français, cela a été l’ennemi héréditaire depuis Aliénor d’Aquitaine, en passant par Jeanne d’Arc avant d’en arriver, tout de même assez tard, aux autrichiens puis aux allemands, donc on ne s’étonne de rien. On se souvient tout de même que c’était l’ennemi héréditaire, et ces gens qui mangent de la viande bouillie avec de la sauce à la menthe, ça reste forcément suspect. Les australiens et les américains, on dirait qu’ils débarquent encore. Ce qui est certain c’est qu’ils ont toujours des comptes à régler avec les anglais, et là, un bon français se marre.

Parce que dès qu’on voit un uniforme rouge (suivant l’époque) ou une perruque de magistrat, on sait qu’on va forcément voir un méchant, crétin, borné, imbécile doublé d’une andouille, qui va finement se faire avoir par le pionnier, colon, aventurier. Les anglais ont une presse folle aux USA et en Australie, pas étonnant qu’ils se fassent siffler pendant les matches de rugby par ceux qui adorent leur tailler un costume (rouge) dans films ou téléfilms (même combat).

En ce qui concerne les anglais, les australiens restent les plus virulents. D’ailleurs, ce sont les anglais qui en voulaient aux aborigènes n’est-ce pas ? Alors rien que pour cela, finalement, regarder les téléfilms, ça m’a permis de me changer les idées (sauf les allemands, mais je n’arrive pas à m’y faire).

D’un autre côté, avoir d’autres distractions que regarder les téléfilms, je précise que je ne suis pas contre et que d’ailleurs, j’ai désormais adopté le concept et ne les regarde plus l’après midi.

La vie n’est qu’un long calvaire et les programmes globalement à revoir…