Les dernières crêpes chez les parents…

crepesLa dernière fois qu’ON avait fait des crêpes chez les parents, l’idée était venue de Delphine et la pauvre avait souffert.

Si elle n’a flanqué un coup de poêle à personne c’est que c’est une douce nature…

Etant en résidence chez les parents pendant que papa s’éternise à l’hôpital pour faire chier en faisant celui qui n’en a rien à faire pour n’inquiéter personne (loupé, tout le monde s’inquiète toujours), je ne me contente pas de dormir avec un flingue pour protéger la maison (z’êtes prévenus).

De temps en temps, je cuisine un peu, ce que je ne fais pas chez moi, vu que ma cuisine n’est qu’une ruine et mon appartement globalement un taudis qui ferait la fortune d’un plombier (et d’installateurs divers).

Je cuisine si maman me laisse faire, car elle reste persuadée que même des oeufs coques, elle est la seule de la famille à savoir les faire.

Il y a 4 semaines et demie approximativement environ, celle qui n’est pas comme les autres venait passer le WE et enfin voir son père en réa, et les visites étant limitées dans le temps et en nombre de personnes, je lui ai évidemment cédé ma place le dimanche après midi, laissant le prochain créneau horaire à mon autre soeur.

Depuis la veille j’avais envie de crêpes, ce qui est à souligner, car ce genre d’envie me prend environ une fois tous les deux ans, vu que les crêpes et ma vésicule, cela fait mauvais ménage.

Je pouvais préparer la pâte TRANQUILLE et sans COMMENTAIRES, et je savais que maman n’insisterait absolument pas pour faire les crêpes elle-même.

Faire la pâte cela a l’air simple, sauf qu’il faut réunir les ingrédients. Fastoche vous direz-vous, sauf que vous ne connaissez pas ma mère.

  • Les oeufs sont dans le frigo, jusque là tout va bien.
  • Sauf qu’il n’en reste que deux et qu’il m’en faut quatre, les autres oeufs étant dans le deuxième frigo, dans l’arrière cuisine, derrière des bières que personne ne boit jamais.
  • Faut donc trouver les oeufs excédentaires dont on sait qu’ils existent vu que votre mère a brandi la douzaine sous vos yeux la veille.
  • Après, il faut trouver la farine.

Alors là j’ouvre une parenthèse intéressante, car trouver la farine n’est pas si évident que cela.

Chez moi, quand j’en ai, elle est rangée avec le riz, les pâtes, les trucs dans le genre, toujours si j’en ai.

Chez Mrs Bibelot, les pâtes sont rangées à plusieurs endroits.

Les coquillettes par exemple sont au dessus des plaques gaz, à droite, au fond du placard, derrière le mixer (le mot mélangeur n’existant pas en français… Alors ne comptez pas sur moi pour dire « blinder » dont je me demande toujours d’où cela sort…).

Si vous voulez des tagliatelles elles sont elles, au dessus du four le plus sophistiqué, derrière le thé et trois sortes de chocolats.

Pour les spaghettis, inutile de vous dire qu’il n’y en a pas : il y en a. Dans le buffet à vaisselle, derrière les assiettes à soupe dans une boîte faite pour les spaghettis. Ne me demandez pas pourquoi ma mère ne regroupe pas les pâtes, elle n’en sait rien elle-même tout en vous précisant que de toutes manières, elle n’aime pas spécialement les pâtes.

Si vous voulez savoir où sont rangées les sauces diverses allant avec les pâtes, vous allez avoir la migraine.

Donc, il fallait que je trouve la farine, ce qui n’a pas été une mince affaire. En effet, comme Mrs Bibelot avait fait le plein dans ses réserves, elle avait mis deux kg de farine bien à l’abri dans une cocotte, dans l’arrière cuisine, qu’heureusement connaissant l’esprit tordu de ma mère, j’avais eu l’idée d’ouvrir (la cocotte).

  • Oeufs OK
  • Farine OK
  • Lait OK (dans le deuxième frigo de l’arrière cuisine au fond derrière le cidre de réserve)
  • Cidre OK
  • Parfum…

Le rhum est donc dans l’arrière cuisine (qui peut vous sembler immense mais c’est faux) sur l’étagère où l’on range les spiritueux et le vinaigre d’alcool dont la femme de ménage fait un usage éhonté.

Sauf que le rhum agonisait et que la pâte était peu parfumée.

Je savais qu’il y avait de l’eau de fleur d’oranger quelque part. Il y en a toujours.

Restait à la trouver…

  • Salle de bain ou maman stocke ses eaux d’Hamamélis, de bleuet, de fleur d’oranger ou de rose : NIET
  • Bibliothèque du couloir donnant sur la chambre du RDC où maman aime bien égarer des trucs (j’ai ainsi retrouvé, parce que je voulais lire,  une lampe de poche bien en évidence devant 2 Tagada Christine, alors qu’elle la cherchait depuis 3 ans (la lampe)) : NIET
  • Dans tous les placards de cuisine, y compris dans la boîte à spaghettis, ma soeur aimant bien parfumer son thé avec de l’eau de fleur d’oranger : NIET
  • Dans le meuble ou mon père stocke ses cartouches, la dynamite et les pièges à ours : NIET

Il m’a fallu attendre le retour de maman, pour parfumer ma pâte à crêpe de manière correcte.

Evidemment, elle et ma soeur étaient ravies à l’idée que nous allions manger des crêpes et que j’allais m’occuper de la chose.

Et maman m’a expliqué où est rangée désormais mais ce n’est pas définitif, l’eau de fleur d’oranger.

Comme elle aime bien s’en mettre un peu dans le cou et sur les bras avant d’aller se coucher, vous trouverez l’eau de fleur d’oranger dans le placard des toilettes du RDC, derrière le PQ de réserve.

Pas devant le PQ. Ce serait trop simple.

Et c’était vraiment ballot, c’était le seul endroit du RDC dans lequel je n’avais pas fourré mon nez en cherchant.

Sinon j’y aurais retrouvé le thermomètre à vin rouge qu’Albert et moi avions offert à Jean-Poirotte il y a 30 ans, et qu’il cherche régulièrement partout quand il attend du monde. Je l’ai retrouvé le lendemain quand j’ai décidé de vider ce placard pour en faire l’inventaire (deux balles perdues, deux…)

La vie n’est qu’un long calvaire.