L'ennemi public n°1 dans le petit bois (le mariage de Pulchérie ?/?)

moustiqueL’ennemi sournois a mis du temps à apparaître… D’un autre côté c’est normal, puisqu’il est sournois…

Il y a eu les épines noires, les ronciers géants (si, si !), le sol à aplanir, les arbres morts à éradiquer (en attendant le printemps pour être certains qu’ils étaient morts)

Il y a eu le sol à aplanir, les sentiers à faire, poursuivis par Pulchérie :

  • Non laissez ce roncier il délimitera la zone « bouffe » et la zone « on vient chercher de la bouffe »
  • Non laissez cet arbre mort j’y accrocherais des lampions
  • Ne touchez pas à ces orties, nous sommes dans les bois, pas dans le parc du  château de Versailles.
  • Comment ça il reste tout ça à brûler ? Mais qu’est-ce que tu fous ?
  • Bon c’est l’heure, éteint ce feu.
  • Vianney !!!!! Y’a des grosses mottes, qu’est-ce que je fais ?
  • Vianney !!!!! Comment je sème le gazon ?
  • Vianney !!!!! Ne touche pas à cette branche (trop tard, il en avait marre de se la prendre dans l’oeil)
  • Mamiiiiie ? comment je dispose les graines pour mes petites plantes ?
  • Mamiiiiie ? comment j’enterre les petites graines ?

ET J’EN PASSE. Le seul WE où nous avons étés à peu près tranquilles a été celui où elle a enterré sa vie de jeune fille.

Et encore, aucune de ses copines ni sa soeur, n’ont osé lui confisquer son portable…

N’empêche que la piste de danse installée par le gentil et ses potes aurait pu être un peu plus à l’équerre par rapport au roncier que mamie veut couper mais qu’on ne coupera pas…

Non l’ennemi sournois dans le petit bois s’est révélé dès les premières chaleurs.

Le moustique.

Personne n’avait percuté qu’il y avait un petit plan d’eau pas très loin du tout. Les moustiques eux, savent bien où aller pondre, et puis désormais, où l’on trouve de la nourriture.

Chez nous.

Sur nous.

La seule à échapper aux assauts en piqué dignes d’une bataille aérienne est Mrs Bibelot. Elle n’est jamais piquée par les moustiques, nous nous vengeons en ricanant sadiquement à la période des aoûtats qui eux, ne la loupent pas.

Il faut avoir vu un moustique se poser sur le bras de ma mère et décoller aussi sec en faisant un zzzzz dégouté pour être aussi dégouté que lui en grattant frénétiquement les cloques qui poussent.

Encore que je n’ai pas trop à me plaindre, ils n’aiment pas trop la fumée du feu qu’en digne vestale j’entretiens. Attention j’ai dit « pas trop ». Je n’ai pas dit que cela les faisait totalement fuir… Car désormais dès que l’on met UN pied dans le petit bois, tout le monde passe son temps à se flanquer des claques. Pour ce qui me concerne, pour échapper à la fumée, ils se posent sur ce qui dépasse de mes pieds hors des moches chaussures spéciales « petit bois ».

Généralement on les loupe en se baffant, mais c’est à sens unique : eux, ne nous loupent pas, et pour certains allergiques c’est l’horreur absolue, malgré le produit dont tout le monde s’asperge.

Limite les produits les attirent. Même le « spécial tropiques » qui les fait vrombir de plus belle, parce que les bestiaux (et le terme n’est pas exagéré DU TOUT) attirés par son parfum, rameutent leurs potes. « C’est du spécial tropiques, par ici,  il y a de quoi becqueter ! »

Donc : on se fait des bleus à se flanquer des claques, et après on se gratte des furoncles frénétiquement en regardant le journal de 20 H. Ca se calme le vendredi alors qu’on doit y retourner le lendemain…

Le seul avantage que je vois à cette invasion fort désagréable est que je pourrais en toute impunité en flanquer une à mon ex méchante belle soeur, en prétextant que je lui rends service parce qu’elle en avait un GROS COMME CA SUR SON GROS CUL DE CONNE !

Ou bien, je pourrais toujours, également, avec une joie perverse, lui flanquer un coup de spray « spécial tropiques » dans un oeil quelconque, en faisant celle qui veut rendre service. Comme elle m’a toujours prise pour une conne, cela ne la surprendra pas de voir mon regard niais et hypocrite

Mais en attendant son arrivée, la vie n’est qu’un long calvaire dans le petit bois lonlère (et tralala)…

L'arrivée du casse croûte dans le petit bois… (le mariage de Pulchérie ?/?)

femme-horrifieeDonc, le jour de mon anniversaire, Pulchérie et le gentil, seuls depuis la veille dans le petit bois, malgré une petite aide de ma mère et moi-même le samedi après midi, avaient décidé de partir trimer comme des ânes travailler en fin de matinée, de manger sur place pour gagner du temps.

Ils s’y étaient pris comme des manches pour acheter leur bouffe (les jeunes n’ont jamais un euro de monnaie sur eux maintenant, c’est dramatique) et ma mère émue leur avait acheté une baguette, du jambon cru et cuit, du fromage et des fruits.

Comme ils ne s’étaient pas levés très tôt non plus, ils sont partis en coup de vent, en demandant à ma mère de me demander de leur amener leur casse croûte après notre déjeuner… (Il y en a 3 qui suivent).

Donc, déjeuner terminé, je prépare un cabas avec leur nourriture, de l’eau en abondance (ma soeur doit nous rejoindre avec ses mômes), de quoi allumer le feu (hé  hé), et me voici partie…

Petite digression : j’avais vu peu de temps auparavant une émission très intéressante sur les prédateurs, comment que les archéologue à la vue d’un squelette de dinosaure peuvent vous dire si c’était un prédateur ou pas, etc, etc… (je regarde ce que je veux d’abord, et même des documentaires sur la vie des cafards).

Il ressortait que l’homme au fil de l’évolution est devenu le plus grand prédateur de toute la planète (qui nous remercie d’ailleurs) et qu’une caractéristique du prédateur est d’avoir une vision très branchée sur le mouvement (entre autres, suivant les prédateurs). Les non prédateurs aussi, mais leurs yeux ne sont pas disposés de la même manière, ce qui en fait des victimes toutes désignées…

J’ai donc décidé de tester si cette histoire d’immobile ou en mouvement se révélait exacte au moins pour les deux « futurs » et en arrivant dans le petit bois, j’ai commencé à ruser (je suis un prédateur aussi, si, si, vous ne m’avez jamais vu chasser une araignée…).

Donc on rentre dans le petit bois par un chemin de traverse, avant de se retrouver dans la petite allée qui va tout desservir.

Gendre n° 2 me tourne le dos. A 8 mètres de moi, ma fille accroupie est face à moi par contre en train de terrasser les ronces. Je me fige. Elle ne m’a pas vue. Elle se retourne pour poser ses ronces sur son petit tas, j’avance d’un pas. Puis je me fige à nouveau. Le manège continue jusqu’à ce que je me retrouve à 2 mètres d’elle, très peu dissimulée par les petits arbres.

  • « Et bien dit-elle tout à coup, je mangerai bien mon casse croûte maintenant, j’ai sacrément faim ».

Et là, elle se lève et me voit.

Théoriquement je ne pense pas faire peur aux petits enfants, mais là, ma propre fille a poussé un hurlement d’horreur en me découvrant, avec sur son visage le masque de pure terreur de la future proie d’un vampire à qui le soleil ne fait ni chaud ni froid, et qui vient de surgir brusquement de nulle part.

J’aurais dû mettre une cape noire tiens…

  • « Ca ne va pas de nous faire des peurs pareilles ? »
  • Effectivement en l’entendant hurler à ce point, gendre n° 1 a eu peur aussi.

Tout en mangeant et après mes explications brèves, elle a admis que c’était finalement très drôle, mais que c’était le genre de truc à éviter à un cardiaque.

Et elle m’a précisé qu’heureusement elle n’était pas en train de dire :

  • « Putain, elle fait chier mouth, elle pourrait se grouiller, je meurs de faim, j’aurais dû prendre les casses-croûtes moi même, on ne peut jamais compter sur elle… »

Alors quand je fais du feu et que je l’alimente, je ressemble peut-être à une junkie qui vient de trouver sa dose, mais elle quand elle voit soudain sa mère surgir devant elle, un instantané de son visage me ferait gagner un concours de photographies…

Finalement expérience ou pas, je me demande comment je dois le prendre…