Albert et sa voiture, épisode deux

Petite_voitureAlbert enfin rassuré sur l’exacte contenance de son réservoir d’essence s’efforçait après cette importante vérification de mettre les pieds le moins possible dans une station service. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien, personne ne raffole des stations service ni d’y laisser des fortunes, mais à ce point là c’était pathologique.

A l’époque il m’avait offert une petite voiture, sans me consulter ce qui était bien dommage, car la surprise c’était une 205 décapotable. Toujours pratique, j’avais trouvé qu’il était bien regrettable qu’il m’offre une voiture dont l’essentiel ne serait jamais utilisé par moi. Je déteste rouler en décapotable décapotée. Avec de plus, deux filles à l’arrière en train de se demander laquelle prendrait le plus de place à grands coups de pieds et de tirage de cheveux, je ne m’imaginais même pas rouler le cheveux au vent et risquer d’en voir s’en envoler une. Et puis la place dans le coffre était considérablement réduite : pratique pour le plein en grande surface à y caser comme je pouvais.

La première fois qu’il est rentré en me disant « demain je te laisse la mercédès, j’aimerais bien prendre la 205 quelques jours », je ne me suis pas méfiée. J’avais tort. La mercédès était dans le rouge et j’ai fait le plein.

8 jours plus tard il a eu envie de reprendre la mercédès dont j’avais dû utiliser le quart du réservoir, et j’ai retrouvé la 205 dans le rouge également. Toujours rapide, j’ai soupçonné Albert de me l’avoir laissée pour que je fasse le plein. Il a pris l’air horrifié le soir à ma question directe, sans savoir que je n’avais pas fait le plein de la 205. J’y avais mis juste ce qu’il fallait pour mes déplacements de la journée, d’où la stupéfaction du pompiste à qui j’avais demandé « 20 F de super SVP ».

J’ai commencé alors à faire des arrêts quotidiens à la station voisine, expliquant au pompiste que je n’étais ni folle ni radine, et à devenir championne de calcul de besoin en essence pour un jour ou deux (vicieusement j’allais relever le niveau d’essence de l’autre voiture tous les soirs, pouvant ainsi pronostiquer quand Albert aurait envie de changement).

La fois suivante, Albert lors d’un de ses multiples coups de fil quotidiens, me fit remarquer que je lui avais laissé la voiture dans le rouge et qu’il avait été obligé de faire le plein ! Pauvre bouchon ! Précision : c’est lui qui avait voulu prendre ma voiture, pour changer

Je n’ai bien sûr pas moufté, et même prétexté sans honte qu’il rentrait dans mes intentions de le faire justement ce jour là. La confrontation directe pour des histoires aussi stupides n’a jamais été mon truc.

Albert a tenu un an, (moi aussi), et puis sans doute, finit par comprendre. Du coup, il a gardé sa voiture et n’a plus éprouvé le besoin de rouler en décapotable. Car le pauvre malheureux se retrouvait donc toujours systématiquement à devoir aller à la station service ce qui lui coûtait terriblement (à tous les sens du terme). Et puis moi finalement, j’avais mon compte en banque un peu plus garni (d’où l’obstination).

Vous allez me dire « tu étais bien patiente ». J’ajoute qu’il y avait largement motif à conflits avec Albert au sujet de sa mère, de son père et de ses soeurs, j’évitais d’en rajouter…

 

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