Ca change la vie !

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La clope ? Basta, j’ai arrêté ! (non hélas)

Vous allez rire (enfin j’espère)

J’ai un horrible défaut (entre autres, sinon je suis parfaite bien sûr) : je fume. J’ai commencé vers 23 ans ce qui est vraiment ballot, influencée par Albert qui clopait. J’ai débuté par une cigarette le midi (pour faire une pause, et une le soir (idem). Albert « me faisait penser » à fumer ma cigarette, on croit rêver (surtout moi qui fais des pauses tout le temps)


Puis j’ai intégré un bureau de fumeurs, pas de loi contre ça à l’époque, et j’ai commencé à fumer un peu plus, l’après midi exclusivement. Le jour où j’ai ressenti le besoin d’allumer une cigarette le matin, j’ai décidé d’arrêter et j’ai tenu le coup sans mal, je n’étais pas franchement intoxiquée.

Albert supportait lui, très mal mon arrêt de la clope. Il me promenait sa cigarette sous le nez en me demandant si je n’étais pas tentée. Non (mon dieu, que je retrouve cette époque bénie). Puis Pulchérie s’est annoncée. J’ai rechuté, elle devait avoir 2 ans et là grave grave.

Pour Delphine j’ai arrêté aussi. En plus j’avais fait un vœu et je n’ai pas clopé pendant 18 mois (sans que mon vœu ne se réalise d’ailleurs, je voulais des triplés filles pour emmerder beau papa et me faire une vie trépidante pour 70 ans, le ciel m’est redevable d’un voeu).

Bref. Je fume. J’ai travaillé pendant quelques mois dans un cabinet d’avocats dont il faudra que je vous parle absolument c’était top rigolo. Je m’y suis fait des amies mais le temps a passé et il y a maintenant 8 ans que j’ai quitté cet antre maudit où tout le monde fumait d’ailleurs (y compris le grand chef qui était communiste à mort et donc nous piquait nos clopes tout ce qui nous appartenait lui appartenant (mais pas l’inverse, c’est le principe de base du communisme : ce qui est à toi est à moi et ce qui est à moi je me le garde)).

J’ai eu des nouvelles de ces amies, de loin en loin, et pas toujours bonnes. Une suicidée, un cancer du sein, trois divorces… Et puis le temps passe et les amies de boulot se quittent forcément un jour si on ne maintient pas le lien. Hors le lien c’est le boulot et moi travaillant désormais chez Trucmuche/Truchon & Co, je n’ai plus rien à voir avec elles, vu que je suis dans la flotte, et elles dans le juridique et le communisme à fond.

Hier téléphone qui sonne. Les filles ? Les parents ? La frangine ? L’homme lassé d’avoir sondé la mer du nord et de retour ? Un ami (7 options possibles) ? Un vendeur de cheminées ? Le syndic ? Le banquier ? (ben non que je suis bête ils ne bossent pas à cette heure là) Le loto ? Un éditeur enfin ?

Non. Maria, la toujours standardiste du cabinet d’avocats Ducon & associés. J’en suis sur le cul et fort heureusement assise. 5 ans que je n’ai pas eu de nouvelles.

  • « Comment va-tu ? »

  • « Ca va, la vie n’est qu’un long calvaire, donc ça suit son cours »

  • « Tu devrais arrêter de fumer ! tout irait mieux »

Glups ! Quelle brève introduction pour en arriver tout de suite là ? Elle est bien gentille de se préoccuper de mes poumons goudronnés mais je ne lui en demandais pas tant ! Je ne me souviens même plus de sa coupe de cheveux.

  • « Nelly et moi nous avons arrêté de fumer, ça change la vie ! »

  • « Ah Nelly est toujours chez Ducon aussi ? »

  • « Oui, et on a arrêté de fumer toutes les deux, ça change la vie ! » (voix crispée un peu rauque)

  • « Je m’en doute… Depuis quand ? » (m’en fous)

  • « 15 jours ! Ca change la vie ! tu devrais arrêter de fumer tu te sentirais mieux » (voix tremblotante et de plus en plus rauque)

  • « 15 jours c’est un peu court… Ce n’est pas trop dur ? » (et que je me mets un « spider » en route, faut bien s’occuper)

  • « Non ce n’est pas dur : ça change la vie ! Je me sens nettement mieux maintenant que j’ai arrêté la clope, d’ailleurs je n’y pense même plus ! » (voix d’outre tombe, main que j’imagine crispée sur le téléphone incrusté dans la paume, cheveux debout sur la tête sans doute, heureusement que je ne la vois pas, les films d’horreur ça me terrifie…)

  • « Maria,  à part ça quoi de neuf ? »

  • « Faut que je te laisse. Nelly te passe le message : arrête la clope ça change la vie ! »

Raccrochage sauvage (d’où la catégorie « je ne supporte pas »). Je mémorise le numéro d’appel en rouge ne surtout pas décrocher quand il s’affichera ! (ou alors en disant « agent D666 message reçu » (j’adore))

Seigneur tout puissant, épargnez moi la possession démoniaque

quand je réussirai à arrêter la clope…

Mais comme la vie n’est qu’un long calvaire…

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