Le sac à main de la mort…

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Je n’ai pas de passion particulière pour les sacs à main. J’en ai généralement 2 : un pour sortir (actuellement offert par mes collègues pour mon anniversaire), un pour la semaine.

Je ne suis pas « girlie » du tout sur le plan du sac à main. Celui en cours est généralement un immense fourre tout, où même moi je n’arrive pas à trouver mon porte-feuille sans une fouille détaillée. Tant pis pour les pick-pockets…

Je l’utilise jusqu’à ce qu’il agonise, et là je me traîne à reculons dans un magasin pour lui en trouver un de rechange…

Dedans, c’est fou ce que j’y trimballe, comme toutes les femmes. Un nécessaire de survie à tout le moins sur le plan médoc + une brosse à cheveux + un miroir + mes deux porte-feuilles (je fais ce que je veux avec les porte-feuilles d’abord) + de quoi me ravaler la façade, et j’en passe.

Ce jour là, j’étais bien décidée à aller faire les magasins avec Mrs Bibelot, à l’époque où j’habitais encore chez mes parents avec les filles. Et nous avions décidé de les laisser à Jean Poirotte, car faire les boutiques avec elles relevait du parcours du combattant. Elle s’ennuyaient, se disputaient, rentraient dans n’importe quelle boutique, donnaient un avis qu’on ne leur demandait pas (toujours plaisant le « t’es moche là dedans »), se perdaient pour le plaisir d’entendre leur voix dans un haut parleur, se crêpaient le chignon dans la voiture à l’aller et au retour, et j’en passe… Un cauchemar…

Jean Poirotte magnanime avait accepté de les surveiller ce beau samedi après midi… Je lui avais laissé la consigne qu’il connaissait déjà, ayant élevé 4 enfants : « si tu ne les entends pas, va voir ce qu’elles font et dis leur d’arrêter de le faire, et prends l’extincteur on ne sait jamais« … Nonobstant le fait que faire les boutiques avec nous étaient une corvée pour elles quand il ne s’agissait pas de les fringuer, elles voulaient ce jour là venir. Promis, juré, craché maman, on sera sages (tu parle, Edgar !).

Insensible à leurs supplications déchirantes, je partis donc avec Mrs Bibelot, en prenant mon sac du moment, un immense fourre tout en cuir que je voulais précisément changer, car la doublure en était déchirée, et la fermeture éclair moribonde. Il avait une large bretelle.

C’est incroyable ce que cela peut être lourd ces trucs là parfois. C’est la remarque que je me fis en allant jusqu’à la voiture, et en en descendant 20 km plus loin, au centre commercial que nous nous proposions de ratisser, Mrs Bibelot et moi…

Vraiment lourd. Abominable. Même les légionnaires n’en trimballaient pas autant. J’avais l’épaule droite sciée, et je n’arrêtais pas de me demander ce que diable j’avais bien pu fourrer là dedans, hormis la bouteille d’1/2 litres d’eau que je prends dans ces cas là pour survivre… Horrible…

Nous déambulions dans les galeries, moi hahanant comme une pauvre bête de somme sous le poids de ce maudit sac que je remettais en place à tout moment au risque de me coincer une vertèbre.

Son remplaçant fut trouvé, quelques fringues également, et nous voici allant prendre le thé avant de rentrer tranquillement. Ouf, le sac posé dans la voiture, me voici me massant l’épaule.

D’ordinaire, il me faut 8 à 10 jours pour me décider à me servir du nouveau sac, à savoir transvaser l’utile de l’ancien au nouveau, découvrir quelques pièces cachées, trier des papiers égarés dans le fond, et jeter ce qui aurait dû l’être il y a 2 ans. Parfois une découverte miraculeuse : mon mascara que je croyais perdu, coincé dans la doublure, une fois un billet conséquent dans une poche que je n’ouvrais jamais…

Le soir même pourtant j’étais avide de changer de sac tout de suite. Les filles dirent « bonsoir » spontanément pour aller se coucher sans injonction, étant fatiguées ces petites biches… (bien avant l’heure…)

Me voici vidant gentiment le contenu de mon sac sur la table de la cuisine et commençant le tri, et à tout ranger comme il faut dans le nouveau sac qui, celui là, sera toujours bien rangé (on peut toujours y croire). J’arrive dans le fond du sac et ma main sent quelque chose de curieux sous la doublure : un lingot d’or ?

Vous ne devinerez jamais ce que c’était ! Mrs Bibelot possède deux balances anciennes (à deux plateaux en cuivre), avec des poids de 1 kg, 500 g, 100 g, etc… qui lui viennent de sa famille. Très jolies balances. Mon regard tombe sur le range poids en bois dans lequel ne reste que les 1 g et 5 g… (je précise que ces balances servent toujours, quand il faut mesurer 5 g de sel pour un foie gras, elles sont irremplaçables)

Le reste des poids, soit 2,5 kg au total, était planqué dans la doublure de mon sac à main.

Encore une idée lumineuse des filles… On se venge comme on peut de ne pas aller s’ennuyer avec maman dans les magasins.

La vie n’est qu’un long calvaire…

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