L'heure est venue de passer aux aveux…

dodieclownutVous les connaissiez déjà : de gauche à droite, Pulchérie et Delphine, ces enfants innocentes…

Pour qui l’heure est venue de passer aux aveux, ici même, ou bien par téléphone si la honte est trop grande, bien entendu… Ou par mail, s’il y a terreur d’entendre ma réaction en direct.

Parce que voyez-vous Mrs Morgan est partie après 10 ans à ne plus se souvenir de sa vie, me prenant pour sa mère, me suppliant « maman ne me laisse pas là ! »,  puis refusant de reconnaître Mrs Bibelot comme sa fille (« ma fille est une petite fille, vous n’êtes pas ma fille ! ») (donc elle ne me reconnaissait, moi, plus du tout) pour finir par ne plus rien dire du tout et juste accepter qu’on la câline. Alzhaïmer… Une horreur. On ne plaisante donc pas avec ça avec maman. Tatie chérie déteste aussi que l’on mette en doute ses souvenirs, Mrs Tricot ayant également perdu la tête sur la fin, mais pas de la même maladie ni de la même manière.

Alors je dois dire que je redoute comme la peste (quoique la peste surtout pulmonaire, soit radicale généralement, donc on ne souffre que peu  longtemps) la mort de mes souvenirs et que chaque épisode remettant en cause ma mémoire m’est pénible, cause de doutes, de questions…

Je vous ai parlé dernièrement de « où diable l’ai-je rangé » (ici). Pulchérie a lu le post et s’est figée (et s’est bien gardée de faire un commentaire, quelle lâcheté de sa part !). En fait je m’étais persuadée les avoir laissés chez Mrs Bibelot qui range tout n’importe comment, qui s’était persuadée elle, qu’elle avait rangé mes moules à Muffin mais elle ne savait plus où, et pour cause : car Pulchérie me l’a avoué dans un salon de thé très chic de Paris « c’est moi pour tes moules, mais je ne sais pas ce que j’en ai fait ».

Sauf que moi j’avais retourné tout l’appartement en me disant que je perdais la boule… Et que Mrs Bibelot rameutée en urgence, a fait de même chez elle en se disant la même chose, pour retrouver ces fameux moules égarés en fait par Pulchérie qui n’avait jamais précisé les avoir « empruntés » (entre une chambre de bonne et un studio, y’a de quoi égarer…).

Ce jour là, dans le même salon de thé, vu mon évocation à la précédente réunion mère/filles d’une cassette audio d’enregistrements des filles petites et que je désespérais de retrouver (qu’est-ce que j’ai pu en faire ? je perds décidément la tête !), Delphine m’a tendu timidement la dite cassette « qu’elle me rendait »… Et là j’ai piqué ma crise : les filles sont chez moi quand elles viennent, et non plus chez elles. Je demande moi à ma mère ou mon père si je peux emprunter un livre… En aucun cas je ne prendrais quoi que ce soit (sauf éventuellement le 12 pour en terminer avec la vie si cruelle (pour les ignorants c’est un fusil de chasse)) sans évoquer la chose et demander l’autorisation (et embarquer le 12 en douce est mission impossible donc…)

Alors après avoir retourné l’appartement et vidé tous les placards à de très nombreuses reprises en me croyant atteinte d’une perte de mémoire précoce, je pose les questions fatales :

  • Qui m’a chourré mes quatre dernières pinces à épiler qui épilaient vraiment ?

  • Et au passage mes pinceaux à maquillage qui coûtaient la peau d’un pied ? Achetés pour la vie ?

  • Que sont devenues mes poudres libres de chez CARON ? (des collectors en plus : ça m’avait coûté un oeil, et le poudrier en lui-même était destiné à faire boîte à bijoux) (et non, ce n’est pas Mamie qui me les a « empruntées » !) (et ça j’y tiens à mes poudres libres de chez CARON !) Avouez enfin !!! Je sais que c’est vous (les deux, laquelle des deux ?) : il ne vous reste plus qu’à CASQUER pour me les rendre ! (des collectors, vous pouvez vous mettre la rate au cours bouillon pour me les retrouver…)

  • Que sont mes tournevis devenus ? Et ma pince à douille ? Et mon ôte agrafe ?

  • Il me manque des culottes et des soutifs… Pas les plus moches d’ailleurs. Là j’ai un soupçon précis vu les gabarits différents de mes bambinettes adorables…

  • Manque-t-il des « disques » à écouter sur un « tourne disques » dans la cave ? Car un jour de broquante je vais me trouver un vieil électrophone et m’y précipiter (à la cave) pour retrouver mes vynils… Donc en manque-t-il ? Me prévenir merci, avant que je ne frôle l’apoplexie dans la cave (et peu de chance que l’on m’y retrouve tout de suite, décès prématuré, le drame complet…)

  • Qui a pris possession de mes jumelles avec lesquelles (et je les avais achetées pour), je contemplais la lune et les étoiles ? (là encore, appartement totalement passé au crible à la vision d’un oiseau inconnu de moi à espionner, car depuis pas mal de temps, les étoiles et la lune c’est vaguement masqué par les nuages…)

  • Qui m’a chourré des photos pour les scanner et me les rendre dans 15 jours il y a 2 ans (là je sais qui c’est mais c’est juste un rappel).

  • Qui m’a piqué quelque chose dont je n’ai pas encore constaté la disparition, sous le prétexte que je n’ai pas l’air de m’en servir ? J’aurais envie de m’en servir un jour fatalement, je suis comme ça… J’achète, je thésaurise et puis un beau jour…

Les filles, j’ai juste une chose à vous dire, mais je pense que vous l’avez compris dans le salon de thé : on demande à maman si l’on peut, on ne passe pas outre pour emprunter discrétos, car emprunter discrétros moi je ne le ferai pas chez vous (sauf si je reconnais LA pince à épiler, bien évidemment planquée avant mon arrivée)…  Grandir c’est aussi cela, et que maman ne se demande pas si elle doit consulter pour Alz… alors qu’une main discrète lui a simplement kidnappé quelque chose qu’elle cherchera un jour.

Bisous d’amour et sans rancune, mais la vie est assez un long calvaire comme cela… Donc passez aux aveux… A votre âge il est temps !

PS : vous avez jusqu’à lundi soir, prochain postage, après il sera trop tard pour prévenir qu’à votre prochaine venue vous serez lourdement chargées… (je visualise le sac à dos…)

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