24 août…

Mes parents ont eu une super bonne idée, encouragés par la directrice de mon école et ma maîtresse de CP : me faire sauter une classe. Je suis passée du CP au CE2. Après avoir fait une petite semaine en CE1 avec toutes mes copines, dans la joie, un beau jour la directrice est venue me chercher pour m’emmener dans une autre classe : la classe de CE2.

Naturellement, je n’avais été ni consultée, ni prévenue. Aujourd’hui encore, je leur en veux, mais ils ne comprennent pas. C’est moi qui ne tourne pas rond, d’en avoir gardé un super mauvais souvenir…

J’ai débarqué en plein cours d’histoire sur les guerres de religion. J’ai bien évidemment le lendemain de mon arrivée, foiré les questions sur les guerres de religion. Pour la maîtresse, ce n’était pas grave, mais pas pour mes parents. Je n’avais pas le droit de foirer quoi que ce soit, ils attendaient trop de moi.

Le soir à table, ceci jusqu’à la prochaine leçon d’histoire…

  • « Coraline ? ton résumé sur les guerres de religion ? »
  • « … »
  • « Catho… »
  • « Catholiques et protestants se font la guerre, à Paris les protestants sont massacrés le jour de la St Barthélémy » (c’était le résumé des guerres de religion, j’ai encore le livre…). Je récitais, mais le début ne venait pas spontanément. J’étais perdue dans cette classe, sans mes copines, perdue tout simplement.
  • « Coraline, la St Barthélémy ? »
  • « Heu… le… août … »
  • « Concentre toi ou pas de dessert… »
  • « Heu… »

Le lendemain :

  • « Coraline, la St Barthélémy ? »
  • « 24 août 1572 »
  • « C’est bien, tu auras double ration de crème au chocolat ». Merci papa, mais tu sais que quelque part je te déteste et maman aussi ? Que m’avez-vous fait ?

C’était devenu une petite blague de temps à autre que cette St Barthélémy. Mais moi, j’avais en travers mon changement de classe. A tel point qu’il est toujours en travers et que je vous en parlerai un jour plus longuement.

Adulte, j’ai TOUJOURS envoyé une carte postale à mes parents le 24 août, en datant « ce jour de la St Barthélémy ». Et puis là dernièrement, Jean Poirotte a été prié de retrouver la date en moins de 5 minutes.

  • « Papa, la St Barthélémy ? »
  • « Heu… Août ? »
  • « Tu ne vas pas me faire l’insulte de sécher sur cette date là, et pas de dictionnaire autorisé ».
  • « Heu, le 24 ? »
  • « Quelle année ? »
  • « Ce n’est pas 1515, mais c’est quinze cent quelque chose »

Je n’ai pas pû le priver de dessert.

La vie n’est qu’un long calvaire…

Assez curieusement moi qui adore l’histoire, je dois dire que cette période je la connais très bien. Si vous ne savez pas, vous me demandez…

0 réponse sur “24 août…”

  1. Aaah les attentes de nos parents à nos places, je suis en plein dedans…
    Vivement que j’ai des mômes 😉

  2. Moi aussi ,c’est une periode qui me parle,surement à cause de mes lectures de gamine Alexandre Dumas ainsi que Les Pardaillan de Zevaco qui se passent à cette epoque.

  3. Aïe, le fameux sautage de classe non digéré neuf fois sur dix… ça laisse des traces quand même… la preuve t’es incollable en matière de guerre des religions (wouaouh) et tu penses à tes parents une fois par an au moins, elle est pas belle la vie ?

  4. Après tout, tu n’étais qu’un enfant, nul besoin de te consulter c’était pour ton bien.. (Raisonnement d’adulte)
    Le seul côté positif.. tu as eu fini l’école un an plus tôt !

  5. Ah l’année d’avance. Piège à couillon. Comme toi, j’ai sauté une classe et ai supporté la pression du ‘t’as un an à perdre’, aujourd’hui, je refuserai de donner de l’avance à mes mômes. Le temps au temps.

  6. Réponses en vrac !

    Stéphanie : et mes filles qui trouvaient parfois que je manquais d’attente à leur égard. Elles ne connaissaient pas leur bonheur…

    Vannina : ça me fait plaisir que tu évoques les Pardaillan, dévorés, bien sûr, comme tous les Dumas…

    Plume Vive : « non digéré 9 fois sur 10 », j’ai du mal à croire qu’il y en a 1 sur 10 qui s’en sort… Mais c’est vrai que le 24 août j’aime à leur rappeler à mes parents, qu’ils eussent mieux fait de s’abstenir…

    Unutma : on aurait pu me prévenir à tout le moins. Et puis du coup un jour j’ai décidé de NE PLUS RIEN faire, et j’ai redoublé ma cinquième, malgré la menace d’aller en pension…

    Dom : j’ai refusé pour Pulchérie, la fameuse « année d’avance, mais que si madame, votre enfant est trop douée ». Je savais de quoi il s’agissait et comme toi, c’était hors de question pour mes enfants…

  7. Et bien dans mon école primaire (petite ville de 8000 habitants, dans l’Oise, années 50-60), comme il n’y avait pas de maternelle, TOUS les enfants entraient en CP avec une année d’avance, à 5 ans. Après, ce n’était pas trop dur de la conserver , et quand on rejoignait les « normaux » au lycée en 6eme, la différence d’âge se faisait moins sentir …
    Mais pour mon frère et ma soeur, tous deux nés en décembre, on était proche de 2 ans d’avance !

  8. Et je viens de lire, pas plus tard qu’hier, qu’aux Etats-Unis, la grande « mode » chez les parents ultra-motivés c’est de donner à leurs enfants un an de RETARD, pour qu’ils soient plus grands, plus costauds et plus murs que leurs camarades, et que donc leur confiance en eux soit améliorée …

  9. Tiens, je pense comme Dom et toi : l’année d’avance, j’ai connu aussi, tout ça pour me ramasser au lycée : « manque de maturité ». Ben ouais, tiens, j’avais un an de moins que les copains !!
    On en a parlé pour Mamzelle, on en parle de nouveau pour Petitou, ben c’est niet (en plus ici, les classes sont multi-niveaux, alors)

  10. Ouh, moi aussi, j’ai FAILLI sauter le CE1, dis…
    Je dis failli, parce que c’était bien parti pour, mais mes parents ont eu l’idée grandiose de déménager et de changer de bled à ce moment précis, donc terminées rapidos, les grandes vocations studieuses !
    C’est peut-être pas plus mal, quand je lis ton post…

  11. Réponses en vrac :

    saskia : pour l’année d’avance, on connaît mon opinion. Pour le coup de l’année de retard volontaire, c’est n’importe quoi…

    shalima : si je me suis ramassée au collège, c’était volontaire. Une façon de faire cesser la pression rapport aux études… Epargner cela à nos enfants, c’est une bonne chose (à mon sens…)

    Katia : tu en as eu du bol. J’y reviendrai sur ce passage, plus longuement…

  12. Au mois d’août 1978, j’avais une copine huguenote en vacances avec moi sur mon île. Au matin du 24 août les cloches de l’église de Saint-Martin se mettent à sonner. Elle me demande : « qu’est-ce que c’est ? »
    Je lui réponds : « c’est la Saint-Barthélémy » après quoi je lui ai sauté dessus pour lui faire sa fête. Hum c’était tellement bon que je m’en souviens encore. Elle aussi je crois.

  13. Coraline, je pourrais te mettre en contact avec ma maman ?
    « Epargner cela à nos enfants, c’est une bonne chose (à mon sens…) »
    Elle va finir par me tuer de stress, et ce n’est absolument pas une métaphore.
    Ce qui me rassure c’est que ça veut dire que je peux éviter ça à mes mômes, merci beaucoup, ça me soulage.

  14. Réponses en vrac !

    Marcus : c’est du propre de célébrer la commémoration d’un massacre de cette envergure en faisant crac crac !

    Stéphanie : ne te laisse pas tuer de stress, c’est le seul conseil que je peux te donner. Pense à tes enfants, et fais lui lire les commentaires, pour l’instant aucune personne n’ayant sauté une classe n’est venue pour dire « je ne comprends pas, moi je l’ai très bien vécu ».. Bon courage !

  15. ça n’a pas dû être facile de se retrouver dans une nouvelle classe, comme ça, la rentrée ayant déjà commencé.
    Si tu avais commencé dés le 1er jour dans cette nouvelle classe, cela aurait certainement été plus facile pour toi.
    Et pour l’histoire, j’étais une quiche, je suis une quiche et je resterai une quiche. Pas du tout la mémoire des dates. Je peux te raconter les grands événements, mais non datés.

  16. Bonjour, puisqu’ici personne n’a déclaré s’en être sorti, de cette année d’avance, et bien me voilà. J’ai sauté le CM1 après 1 mois, direct au CM2. Je dois dire que les débuts (mais vraiment débuts) ont été un peu dur, avec moi m’effondrant en larmes parce que « je sais plus faire les divisiooooonnnnns! ». Mais bon hyper rapidement je me suis adaptée. Il faut dire qu’on a été 2 à faire le passage, mais bon, j’ai conservé mon avance jusqu’en maîtrise, où je me suis accordé une petite pause. Comme quoi je pense que ça dépend vraiment de l’enfant, des instits et de la façon dont les parents prennent ça (dur dur les tiens). Bises

    1. Oui tout dépend de l’enfant, de l’instit et surtout, surtout, des pressions que les parents bien intentionnés peuvent faire peser dessus.
      J’étais de plus une enfant assez sauvage et me séparer de mes 4 meilleures copines de maternelle + CP, n’était pas la chose à faire !

Répondre à Calpurnia Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *