Ce que l'on comprend, quand on est enfant…

C’était bien beau de citer les bons mots des filles et des enfants de la famille. Mais je me suis souvenue tout à coup des questions silencieuses que je me posais, quand que j’étais petite et innocente.

  • « Il y a une chasse à courre« . J’étais élevée dans une famille de chasseurs. Moralité : je voyais mon grand père, son fusil à la main, courir à travers bois et champs et je me demandais pourquoi c’était aussi bien de courir… Quand j’ai découvert la vérité j’ai été horririfiée (faut suivre), et mon grand-père me trouvant chochotte ou pas, je suis toujours résolument CONTRE la chasse à courre, sauf si c’est lui qui se fatigue (le pauvre ne le peut plus, mais ce n’est pas un problème vu qu’il n’a jamais couru avec son fusil à la main).
  • « Le voisin m’a tenu la jambe pendant une heure » : j’étais avec maman, elle avait parlé avec le voisin, mais j’étais sûre et certaine qu’il ne lui tenait pas la jambe du tout, j’aurais constaté (et rapporté)…
  • « C’est pour avril. Celui-là, on ne l’a vraiment pas fait exprès… » (ma mère en cloque de 5 mois). Alors là j’étais sciée. J’avais 10 ans, elle m’avait tout bien expliqué comment le papa met sa graine dans le ventre de la maman en oubliant de me préciser que c’était un acte agréable à tout le moins. J’avais tout bien compris : on voulait un enfant et hop, on faisait ce truc dégoutant. Comment pouvait-on ne pas le faire exprès ????? (d’ailleurs au passage, mes parents ne l’ont pas fait exprès 4 fois, franchement il y avait du manque de discipline)
  • « Ce mec pratique vraiment la langue de bois » : je l’avais vu parler à la TV hein, il avait une langue comme tout le monde !
  • « A cause des doryphores on manquait de patates » : j’adore les patates et s’il y avait des allemands dans le secteur, inutile de compter sur ce précieux tubercule, donc je les regardais d’un oeil soupçonneux en vacances, devant les baraques à frites. Vous constatez que j’ai réellement été élevée dans une famille résolument anti allemande, grâce aux arrières grands parents que j’ai très bien connus, et qui avaient connu les deux grandes guerres, avec le souvenir de leurs parents de celle de 1870. Quand j’ai découvert que l’on apprenait l’allemand au lycée, je ne connaissais que les boches, les schleux, les doryphores, et les assassins…
  • Si le nez de Cléopâtre avait été plus court, cela aurait changé la face du monde » : là c’est relatif à la culture familiale et l’habitude de prendre les pages roses du dictionnaire pour s’occuper en lisant les citations. Le nez de Cléopâtre dans ma tête, avait une relation avec le « donnez moi un nez un levier assez long et je soulèverai le monde ». C’est vous dire l’image que je me faisais du nez de Cléopâtre… Et que grâce à lui, l’autre aurait fait basculer le monde et que cela aurait tout changé (le pôle nord à l’équateur etc…)
  • « Euréka » s’écria Archimède en sortant de son bain. Pour moi tout corps plongé dans l’eau glacée bondissait en hurlant… Ca m’était arrivé une fois, je pouvais comprendre le pauvre homme. Mais pas qu’il puisse en déduire une théorie aussi difficile à assimiler que « tout corps plongé dans sa baignoire un liquide subit de ce liquide une poussée de bas en haut dont et gnagnagna !) (farpaitement, je le le pense encore !)
  • « Marc Antoine a refusé de rentrer dans la combinaison de Cléopâtre (encore elle), parce qu’elle était cousue de fil blanc » : alors là je vais être claire : je n’avais rien compris du tout à ce que papa disait à maman, surtout qu’apparemment c’était très drôle.
  • « père père, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Oui, quand le père c’est le dieu tout puissant, on se demande pourquoi… Ca peut perturber toute une vie…

Et vous ? Quelle petite phrase incomprise ? Quelle image ? Quel commentaire ?

Pour exemple, pour les filles longtemps, les femmes ne perdaient pas « les eaux », mais « les os ». Et ça leur faisait peur, parce que perdre un os seulement, ça doit être vachement douloureux… N’empêche qu’elles ont toujours un doute et renâclent à me faire grand mère.

Que s’est-il passé parfois dans votre petite (ou déjà grande) tête ?

J’attends…

0 réponse sur “Ce que l'on comprend, quand on est enfant…”

  1. Quand mon fils (trois ans et demi) a peur des « éléphantômes » j’imagine sans peine a quel point il est effrayé…

    Et de mon enfance, j’ai le souvenir de mon pépé qui me chantait tout le répertoire de Boby Lapointe. J’avais 7 ou 8 ans.
    Il m’en a fallu au moins 20 de plus pour tomber par hasard sur un CD chez ma mère et comprendre réellement les paroles.

  2. Fille d’agricultrice, pour moi, les vaches « perdaient les os », elles aussi. Mon grand souci était de comprendre comment, en faisant d’abord les os, puis le reste, elles arrivaient quand même à fabriquer un petit veau tout bien dans le bon ordre…

  3. Justement, le fait que les mômes prennent tout au premier degré est une source inépuisable d’amusements sadiques et variés.
    Sauf quand la blagounette se retourne contre toi(cf mon wanou et son antenne à extraterrestres… pas glop).

  4. Moi pour ce qui est de faire les bébés, j’avais compris qu’il fallait « s’aimer » en plus de faire le truc dégoutant dont tu parles !
    Donc si mon oncle et ma tante n’avaient pas d’enfants, je savais pourquoi ! Ils étaient toujours en train de rigoler, de se faire des blagues (mes parents étaient plus classiques). Je leur expliquais donc qu’ils ne s’aimaient pas assez pour avoir des bébés !
    Sinon moi c’est plutôt les expressions, que je croyais en un seul mot poilamazout, poilacharbon, pellatarte painpatrocuit ! etc…

  5. « en avril, ne te découvre pas d’un fil, en mai tu mettras ce qu’il te plaît » répétait ma mère grande utilisatrice de proverbes ; je l’ai prise au mot qund j’avais cinq ans et j’ai été priée d’aller me rhabiller… depuis, je hais les proverbes !
    à 35 ans, j’ai pris une autre expression au pied de la lettre : mon mari rentre de chez le médecin et me tend un sac de médicaments « pour aider Jérôme à passer l’hiver » ; j’ai vraiment cru que mon fils de sept ans risquait de mourir ; en fait c’était pour l’empêcher d’avoir des otites…

  6. J’ai éclaté de rire á ton explication du fait que tu n’es pas grand-mère !!!
    Petite je croyais que la boite aux lettres qui était au bout de la rue (et en haut de la colline) était en fait un tunnel qui amenait directement les lettres chez les perssones… Et pourtant j’avais déjà vu le facteur.
    Et j’ai cru ça longtemps…

  7. moi petite, celle que je comprenais le moins..

    c’est n’ai pas les yeux plus gros que le ventre !!!

    ben un jour vers 6 ans…ras le bol, j’ai levé mon tee shirt et prouvé qu’ils racontaient n’importe quoi ces adultes..

    non mais!!!

  8. Un jour où mon père était en déplacement à Toulouse, il y avait à la télévision un reportage se déroulant justement à Toulouse. J’ai déclaré benoîtement à mon arrière-grand-mère que si j’entrais dans la télé, je pourrais faire un bisou à papa…

    Et un soir où je réclamais un jouet à ma grand-mère, elle m’expliquait qu’elle n’avait pas assez de sous. Et moi de lui dire « mais tu fais un chèque, un chèque, ce n’est de l’argent, c’est de l’encre sur du papier, enfin ».

  9. Réponses en vrac !

    JR : exact !

    Molivabelle : ça le coup des chansons qu’on chante sans y avoir rien compris, c’est le plus grand classique (à venir…)

    lola : décidément le « perdre les OS » doit être plus répandu qu’on ne le pense…

    Dom : on m’a offert un gratte tête. A chaque fois que je le vois, je pense à toi… HI HI !

    Louisianne : excellent le coup des mots groupés ! Et pour les dictées, ça se passait comment ?

    Marie-Christine : quelle horreur d’avoir cru un bref instant que ton fils risquait le pire !

    Estel : pas mal du tout !

    Marie : logique comme réaction… A bien y réfléchir l’expression est difficile à comprendre pour les plus jeunes !

    shalima : à noter également dans la rubrique « perles »

    Vladyk : et encore, on en oublie toujours !

    Princesse Strudel : ça me rappelle que quand je voyais que ma mère avait 2 ou 3 chéquiers de réserve, ça me rassurait…

  10. perdre les os, oui, ça a été un truc qui m’a toujours fait peur lorsque j’étais gamine 😉 sinon, je crois que je n’écoutais pas trop les adultes, donc je n’ai pas été trop perturbée par certaines phrases 😉

  11. eh bien, moi, dans un genre légèrement différent, j’ai mis des années à comprendre ce que mon papa à moi voulait dire en déclarant que je n’étais pas le fruit d’un instant d’inattention… (j’ai sept ans de moins que mon petit grand frère, ce qui explique sans doute l’intérêt de cette précision)

  12. Mon père me parlait souvent du quartier où il a grandi : « la Croix de Berny ». J’ai cru entendre pendant des années « la crotte Berny »… et un jour, j’ai vu un panneau !
    Mes petits frères m’ont dit un jour que Maman avait acheté une nouvelle battant… J’ai compris quand j’ai vu le nouvel abattant des toilettes (je sais, tout le monde n’appelle pas ça comme ça), tout ça à force d’entendre : « lève l’abattant pour faire pipi ! ».

  13. moi jusqu’à l’année dernière (donc l’année de mes 23 ans tout de même …. ) je comprenais , dans la chanson « envole moi » de jj goldman, ‘ »j’utiliserai de moyens légos » et non « des moyens légaux ».

    VOILA. et encore je ne dit pas tout

  14. Réponses en vrac ! (et un peu tardives j’ai eu quelques soucis…)

    Bleck : ça me rappelle des souvenirs ce « pas de porte à vendre »…

    Juste une fille : perdre les os décidément ça fait un tabac !

    Nita : hi hi ! Le fruit d’un instant d’inattention…

    Mag : j’ai été longtemps pas loin de « la croix de Berny », et je me demandais où était cette fichue croix…

    « delphine » en visite chez maman ? Je me doute que tu ne dis pas tout…

  15. je n’ai pas réussir à fermer l’oeil de la nuit !! disait ma maman insomniaque et moi horrifiée imaginant un oeil immense dans le ciel noir et me demandant avec quelle échelle il fallait aller le fermer !!!

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