Mrs bibelot fait les soldes…

chaussures-copierC’est un fait assez rare pour être souligné… Un placement arrivé à échéance et replacé en grande partie illico, a mis mes parents un peu l’aise pour un petit bout de temps.

Du coup, Mrs Bibelot a été prise d’une fièvre acheteuse contre laquelle les anti-viraux sont totalement inefficaces, pour la première fois depuis longtemps.

Il faut dire en plus qu’à une époque, nous allions « traîner » elle et moi, tous les samedi après-midi, avec ou sans les filles, et qu’elle a la nostalgie de cette époque. Mon chômage et donc ma disponibilité, quelque part ça l’arrange, tout comme pendant les deux mois où papa a été à l’hôpital quand elle comptait tant sur moi…

Donc, le mercredi, appel de maman un peu excitée : elle irait bien traîner à Rambouillet malgré le froid de canard (on reste soft, on ne fait plus la chaussée d’Antin et Cie), car elle a besoin d’une paire de bottines, de se racheter du parfum, et puis de la poudre, et puis du rouge à lèvres, ETC

Ce jour là, j’ai la tête dans le sac, n’ayant pas pu m’endormir avant 6 H du matin, mais bon, je me résigne, nous allons aller traîner… Cela m’oxygénera en plus de me frigorifier

Acte 1 : faire tous les magasins de chaussures de la ville pour repérer les bottines. La vendeuse du premier magasin peut toujours vanter la qualité de la bottine : Mrs Bibelot ne prendra aucune décision avant d’avoir vu toutes les bottines de la rue principale, heureusement pas si impressionnante que cela. Mais la vendeuse l’ignore cette malheureuse, qui use de la salive pour rien. Idem pour toutes les autres vendeuses…

Acte 2 : coup de foudre dans le dernier magasin, pour une paire de bottines à franges. Je ne tiens pas que de mon père pour les franges… Manque de bol, rien à faire, la bottine lui fait mal aux pieds, même prise taille au dessus.

Acte 3 : on refait tous les magasins à la recherche de franges… Idem, aucune paire ne lui va : elle a le pied creux, le coup de pied fort…

« Puisque c’est comme ça ma chérie, nous irons demain faire la Zone Pariwest… », perspective enchanteresse pour moi.

Direction la parfumerie. Mrs Bibelot sait ce qu’elle veut et s’offusque de l’absence de certaines grandes marques dont Héléna Rubinstein que Mrs Morgan utilisait exclusivement (et dont Pulchérie est également fan). Elle trouve son parfum Guerlain.  Puis elle trouve sa poudre, son rouge à lèvres, son mascara, après avoir déploré l’absence de certaines vieilles marques désormais disparues, que fort heureusement la patronne connaissait, ayant une bonne soixantaine (la jeune vendeuse par contre…). La patronne nous déroule le tapis rouge vers la sortie et vu la note, nous refile 1 kg d’échantillons…

Demain est un autre jour (jeudi) et nous voici parties vers la zone que je maudis d’avance. Suggestion : s’arrêter chez Bes*on qui n’est pas loin. J’ai en tête que l’on va trouver là.

Effectivement nous avons trouvé.

Les franges n’allaient toujours pas (5 paires), j’apporte à Mrs Bibelot pas moins de 15 cartons à la suite alors que la première paire sans frange lui va très bien, qu’elle est jolie, et qu’elle est confortable au possible.

C’est là qu’elle va me demander au bout d’une heure, d’aller rechercher le premier des 15 cartons sans franges et prend sa décision en pensant tout haut. Les bottines sont jolies, et en plus si elle s’y sent comme dans des chaussons… Ailleurs peut-être (…qu’elle trouvera la paire à franges qu’elle veut, alors qu’elle a essayé toutes les marques…). J’objecte (en essayant de ne pas me trahir) qu’il n’est pas certain de retrouver ces merveilles après d’autres pérégrinations car c’est la dernière paire en taille 37 (vrai) et elle cède…

Une vendeuse nous observe depuis un moment et sourit finement. Je me retrouve projetée 12 ans en arrière, quand j’accompagnais Pulchérie pour ses achats de fringues ou chaussures, avant de décider de lui refiler le budget et qu’elle ne se démerde. Cela doit se voir sur mon visage que je suis légèrement agacée.

Mrs Bibelot a donc acheté la première paire, comme dans mes souvenirs de jeunesse… Et comme ma grand-mère qui avait trois quartiers à chaussures dans Paris, et les écumait tous les trois, avant d’acheter la première paire essayée dans le premier magasin dans le premier quartier !…

Un jour, malgré mes 16 ans et toute la santé, je m’étais bien promis de ne plus jamais aller traîner à Paris avec ma mère et ma grand mère, si l’une d’elles avait besoin de quelque chose… Pour juste lécher les vitrines et boire un thé quelque part j’étais OK, mais pas pour l’expédition.

La vie n’est qu’un long calvaire…

Pensées émues pour gendre n° 1 et 2 qui voient leurs moitiés partir traîner dans Paris… (Elles non plus ne m’auront plus…)

0 réponse sur “Mrs bibelot fait les soldes…”

  1. La vie n’est qu’un éternel recommencement.
    Quel est le nom moderne du supplice de Sisyphe?
    Ce serait le shopping avec maman? Décidément tout se féminise!
    Hahaha!
    Décidément, tu as « le » truc pour conter tes histoire.

  2. Je susi une grande adpete de cette merveilleuse activité consistant à traîner dans Paris. s’il y avait des jeux olympiques j’aurais la médaille d’or, même mon fils de 21 ans a du mal à me suivre.

  3. Heureusement ma mère ne fait pas de shopping ! Moi j’ai toujours été une adepte du coup de cœur, je rentre, j’essaye éventuellement, je paye, je sors. Avec mes filles, j’ai du mal, mais elles ne peuvent pas se passer de moi ! 1 heure chez Jennyfer, étroit et surchauffé, je finis toujours sur un banc dehors ! A choisir je préfère quand même le shopping à ciel ouvert que les centres commerciaux, on peut toujours s’écrouler à une terrasse de café !

    1. Là vu le froid, il m’était difficile d’aller m’écrouler quelque part.
      Et puis comme j’avais accepté de l’accompagner, je n’allais pas rouspéter non plus…

  4. Je compatis avec Mrs Bibelot car comme elle j’ai le coup de pied fort, et le pied creux, et on ne dira jamais assez le drame que c’est que d’avoir un pied de danseuse.
    Aucune chaussure ne va, ou alors 5 minutes dans la boutique pour souffrir mille morts une fois chaussées pour de bon.
    L’horreur au quotidien qui fait que je collectionne les paires non mises dans mon placard; pour ne revenir finalement qu’aux tongs (ouf)

    1. Oui, elle a du mal à se chausser, et je comprends que ce soit pénible !
      C’est la raison pour laquelle je ne comprends pas que quand elle tombe sur une paire où elle est comme dans des chaussons, jolie en plus, elle continue ses essayages !

    1. Mon infinie patience plutôt !
      Il est certain qu’il est plus facile de perdre du temps comme cela, quand on a soi-même quelque chose à acheter, ce qui n’était pas le cas !

  5. ah ! nos mères ….
    la mienne, un jour où elle m’annonçait le programme du mercredi AM ,( seul jour où elle accepte de sortir parce que depuis que Papa son chauffeur attitré n’est plus là , elle ne sort plus qu’avec moi ), j’ai eu le tord de dire « garde à vous  » ou un truc de ce genre parce que je me sentais dans la peau du petit soldat docile à qui on donne les ordres : « tu vas là puis là , puis là etc…. »
    oh la la ! quelle histoire elle m' »a fait !!!!!!

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